All language subtitles for 38.5.Quai.des.Orfevres.2023.FRENCH.1080p.WEB.DDP5.1.H264.SDH.fre

[une voix masculine lit le texte]

[voix off] Voici notre histoire.

[musique intrigante]

[respiration d'un chien]

[respiration haletante d'une femme]

[cri]

[grognement de chien]

Au secours !
Ouvrez-moi, pitié !

À l'aide ! Pitié, je vous en supplie.

- Il arrive !
- Qu'est-ce qu'il y a ?

[ils crient]

Henri ?

- Tu es là ? Il se passe quoi ?
- Je sais pas.

Parle moins fort.

J'ai une migraine.

Bébé, tu fous quoi en lapin rose ?

[cris]

[elle hurle]

[musique disco entraînante]

[Clarisse] Tu imagines pas
depuis quand j'attendais.

Faire partie du 36.

L'élite de la police judiciaire.

Non, le 36, c'est l'adresse.

Oui, mamie, c'est toujours le 17
pour appeler la police.

[musique inquiétante]

Arrête, ça m'énerve quand tu fais ça.

Je risque pas de regretter.

J'en pouvais plus
du commissariat de quartier

où il se passe jamais rien.

Hein ? Non, j'ai juste besoin
de me sentir utile.

Mademoiselle.

S'il vous plaît.

Une minute, une vieille dame
sous une table me parle.

Je suis au téléphone.
Vous avez un problème ?

[il peine à démarrer]

Non, mais sérieux, les gars.

Vous pensiez repartir comme ça ?

Vous voulez mourir ?
C'est pas vos masques

qui vont vous protéger.

Vous connaissez les risques

quand on roule sans casque ?

Descendez du scooter.

Présentez-moi
vos jolis poignets.

Remerciez-moi de vous empêcher
de faire une connerie.

[crépitement]

Notre stagiaire est tombé
devant la porte

et la victime a été projetée
à l'intérieur.

[Keller] D'après les 1ers éléments
matériels

dont je dispose, ayez confiance,

c'est sans doute de là où je me trouve

qu'ont eu lieu les 1ers tirs.

Trouvez les douilles

et envoyez la scientifique s'occuper
du carnage à l'intérieur.

Vous avez encore besoin
du stagiaire ?

Pourquoi ?

Vous appuyez toujours sur la gâchette.

Pardon, excusez-moi.

J'adore taser.

Ça crépite comme les flashs
des photographes.

J'adore ça.

Commissaire ?
Excusez-moi, les journalistes sont là.

Évidemment qu'ils sont là.
C'est moi qui les ai appelés.

Depuis le temps que j'attendais
une affaire comme ça.

Commissaire Keller,

que s'est-il passé ?

Pourquoi la brigade criminelle
s'est-elle saisie de l'affaire ?

Combien de personnes
massacrées ?

Aucune déclaration
pour le moment.

Tout ce que je peux vous dire,

c'est que c'est moche,
ce qui s'est passé.

Commissaire, une question.

Comme vous l'avez vu en direct,

aucune déclaration pour le moment,

mais c'est moche, ce qui s'est passé.

Merci, Laura Martin.

Les 2 prochaines heures,
nous reviendrons en profondeur

sur cette tuerie meurtrière
dont on ignore tout.

Et nous vous dirons tout,
puisqu'on ne sait rien.

[musique entraînante]

[sonnerie]

C'est bon, je suis de la maison.

Moi aussi.

Moi aussi.

Cheese !

- Madame.
- Lieutenant.

- Que puis-je pour vous, lieutenant ?
- Il y a de la place ?

- Vous avez réservé ?
- Non.

Mais on m'attend à la brigade
criminelle, c'est mon 1er jour.

Ah ! Toutes mes félicitations.

À quels noms dois-je inscrire

ces terribles malfrats ?

Comme vous voulez.
Ça doit faire sérieux.

Les frères coin-coin ?

Pourquoi pas le gang des canards ?

[Benard] C'est toi, la nouvelle ?

Le meilleur taux d'arrestation
de la préfecture.

Lieutenant Clarisse Sterling,
enchantée.

Moi, c'est Benard.

Mais tout le monde m'appelle Benard.

Je t'appellerai Benard.

C'est mieux.

Un œuf.

Bienvenue à la brigade criminelle.

La mousse de la crème de l'élite.

Ça va te changer
de ton petit commissariat de quartier.

Tu connais le patron ?

Le commissaire Keller.

Tu plaisantes ?

[Clarisse] C'est une légende
pour tous les flics.

C'est pour lui que je suis là.

Keller est issu d'une lignée
de grands flics.

Son arrière-grand-père a coffré
le poinçonneur des Lilas.

Son grand-père le désanusseur de Clamart

et son père le Pr Morvick.

[en chœur] À la brigade criminelle
qu'il dirige fermement,

il s'occupe des affaires sensibles.

Il ne fume plus
depuis longtemps,

mais il s'accorde une clope
en fin d'enquête,

qu'il mâche frénétiquement.

J'ai demandé
si tu le connaissais,

pas de réciter sa page Wikipédia.

Oh !

Fais pas attention, c'est un ronchon.

Je m'appelle Mélanie.

Je suis l'analyste informatique

et je gère la page Wikipédia
du commissaire.

C'est toi ?

J'adore ce que t'écris.

Merci !

Mais j'écris pas tout,

les trucs les plus glorieux,
c'est le commissaire.

Moi, c'est Clarisse Sterling.
Enchantée.

Clarisse Sterling ?
Comme dans Le Silence des agneaux.

Ah non, pas du tout.

Moi, c'est Sterling, comme la livre.

On dit "le livre" et pas "la livre".

Et j'ai pas lu ce bouquin.

Je n'ai rien contre les dyslexiques,
j'en ai coffré plein.

Je suis pas du tout dyslexique.

Vous avez un dossier brillant,

mais moi, j'ai besoin d'expérience.

Surtout avec la nouvelle affaire.

Je prouverai
que je suis à la hauteur.

C'est pas une question de taille.

Vous êtes misogyne ?

Misogyne ?

Quelqu'un qui n'aime pas...

Ça va, Benard,
je sais ce que ça veut dire.

Écoutez, Sterling,

vous avez une grande gueule.

Ne me décevez pas.

[il gémit]

C'est parfait.

Nos deux campeurs
ont été retrouvés massacrés.

[Mélanie] L'homme en costume de cerf
a été décapité

et accroché tel un trophée
au-dessus de la cheminée.

La jeune femme a été préparée
façon lapin à la moutarde.

Voilà !
C'est tout ce qu'on a pour le moment.

Aucune empreinte ni trace ADN.

[musique intrigante]

[rires]

Il faut des années

pour encaisser ces horreurs.

Elle n'a pas été ligotée

comme un lapin.

Elle n'a pas été ligotée comme un lapin,

mais comme un poulet.

OK.

Voilà comment on fait
avec un poulet.

La corde passe différemment
entre ses cuisses.

J'ai grandi dans une ferme.

Je ligotais les poulets
et Ryan, le fils du voisin.

Vous pouvez me faire confiance.

En revanche,

je n'explique pas le rapport
avec George Clooney.

Non, ça, c'est pour mon coiffeur.

Je voudrais la même coupe.

Ça vous irait trop bien.

Ouais, grave !

Merci.
Bon, Sterling ?

Oui, ça vous irait très bien.

Non, vous voyez autre chose ?

Rien pour le moment.

Montre-lui.

[Clarisse] "Je l'attrape par la queue..."

Ce message,

c'est le début d'une série, non ?

J'en ai bien peur.

Je veux tout le monde sur le pont.

Je veux des résultats.

Faites-moi grimper ce compteur de likes.

[Benard] Yeah !

[musique entraînante]

Bienvenue à ce concours
de médecine légale.

Bienvenue

dans Autop'chef !

[musique entraînante]

Vous représentez l'avenir
de la médecine légale.

Regardons
sur quoi vous allez travailler.

Levez les draps !

Oh, je m'y attendais pas.

[légiste] Qui peut dire
de quoi il s'agit ?

Le petit binoclard. C'est quoi ?

Un cadavre.

[avec une voix chevrotante]
"Un cadavre", il m'a dit.

Il est con.

[légiste] Évidemment,
c'est un cadavre.

Il s'agit surtout du vieux.

Le vieux est un produit noble.
Il faut le travailler.

Réalisez examens et prélèvements

sans dénaturer le produit,
je compte sur vous.

[légiste] Je veux des as du scalpel.

Des amoureux de la scie.

Je veux voir de la passion.

Vous avez 2 heures.

[légiste] C'est bien d'avoir envoyé...

Ouais...

- D'habitude, je...
- Attends.

Qu'est-ce qu'il me fait ?

Ça va, le garagiste ?

Hein ?

C'est quoi, ça ?

C'est pour me protéger
du sang qui gicle.

C'est pour le protéger

du sang qui gicle.

C'est quoi, ça ?

- [il crie] Oh !
- Un cadavre.

Exactement.
Ça, c'est quoi ?

Un scalpel.

[légiste] Quand je mets
un coup de scalpel, ça gicle ?

Non, ça coule.

Voilà, il est mort donc ça coule.

Alors que votre copain
bien vivant, hop !

[légiste] Ça fait quoi ?

Ça gicle.

- Ça gicle vachement.
- La différence est là.

C'est clair ?
Mort, coule, et puis...

Je parle, merde ! C'est fou.

Et lui qui s'étouffe.

Putain !

Ça gicle, il est vivant.

Il est mort, ça coule.

Ça coule, ça gicle.

Pourquoi cette différence ?

Je sais pas.

Il va chialer.

Oui, allez-y.

À cause de la pression artérielle.

La pression artérielle.

On l'apprend en 1re année.

Nettoyez ce bordel
ou l'administration va m'engueuler.

Vous, vos outils sont dégueulasses...

Je suis désolée.

Sterling.

C'est comme la fille
dans Le Silence des agneaux.

Je préfère celui qui a la muselière.

Moi, c'est Sterling comme la livre.

Le livre.

C'est pas une légende.

- Charlotte.
- Bonjour.

Bonjour.

Je suis ravi de rencontrer

un adjoint de Keller qui apprécie
mon travail et mon art

sans s'évanouir comme une merde.

Vous avez quoi pour moi ?

J'ai ça. Regardez.

Tada !

Droguée au GHB et tuée à l'arme à feu.

Du gros calibre.

Le calibre des chasseurs
pour le gros gibier.

Les découpes de la tête

ont l'air grossières.

Je vous le fais pas dire.

Ça, chez moi, c'est éliminatoire.

Celui qui fait ça, il dégage.

Et elle ?

Elle a été violée ?

Non.

Pas par nous, en tout cas.

On a un nouveau veilleur de nuit,

je peux pas garantir.

Il vous mate, hein ?

Vous avez remarqué !

Vous avez vu !

[légiste] Regardez, il est tout...

On se calme.

Pas de sévices sexuels.

Vous avez vu la violence
des blessures au thorax ?

C'est beau, hein ?

Là, il s'est fait plaisir.
Juste là.

C'était donc personnel.

Ils n'ont pas croisé la route du tueur
par hasard.

Merci, docteur.

Chef, je préfère chef.

Putain !

Putain !

J'aime pas quand ils bougent.

Ça me tend tout de suite.

Vous avez vu ? C'est dingue.

C'est le problème des produits frais.
Il y a des avantages, mais...

Pardon.

Ça me...

[Benard] Alors ?

À part le légiste qui a retué un mort,
on tient quelque chose.

[Laura] Que vois-je ?

Mon vieil ami Benard.

T'es toujours aussi beau gosse.

Salut, Laura.

T'as appris quoi de beau
sur cette autopsie ?

De la torture ?

- Du viol ?
- Je peux rien dire.

Oh, allez !

Sterling a assisté à l'autopsie.

J'avais un truc à régler...

Jolie Sterling.

Je savais que Keller avait du goût.

Dis-moi, jolie Sterling,

dis-moi ce que tu sais.

J'hésite, je sais pas si je peux.

On peut tout me dire.

Vous faites moins ridée
à la télé.

Ah bon ?

Je fais des injections de botox.

Mettez-en moins dans les fesses
et plus aux yeux.

J'y songerai.

- Pour qui elle se prend ?
- C'est l'ex de Keller.

Je fais gaffe
si jamais ils se remettent ensemble.

Merci, Benard.
Sympa de m'avoir prévenue.

Normal entre collègues.

[musique rythmée]

[cri d'oiseau]

[applaudissements et acclamations]

[musique groovy douce]

[gargouillis]

[pet]

[gargouillis et pet]

[gargouillis]

[pets]

[un moteur se met en route]

[styliste] Oh, mon Dieu !

[musique intrigante]

[hurlements]

Mais c'est quoi, ça ?

Excusez-moi.
Vous m'avez mis cette monstruosité ?

Enlevez-la-moi immédiatement.

Je vous promets un déluge
d'emmerdements.

Je vais faire de votre vie un cauchemar.

Oh ! Non ! Attendez !

[styliste] Très bien.

Très bien.

Laissez-moi accroché ici,

mais pas dans cette tenue.

[styliste] Et en plus, c'est du Lycra !

[Benard vomit]

[respiration haletante]

- C'est notre homme ?
- Non, c'est Benard.

Non, à le voir,
ça doit être notre homme.

Vous fiez pas à Benard,
il a pas vu le corps.

Il est trop sensible.

[Clarisse] C'est incroyable.

Merguez ou chipo ?

- J'avais jamais vu ça.
- C'est rare d'avoir le choix.

Chipo pour moi.

Merci.

Presbyte, hein ?

Pardon ?

Vous êtes collée aux indices.

Je fais ça pour être
au plus proche du tueur.

Ça facilite la prise de recul.

Si vous le dites.

Sinon je connais

un bon ophtalmo.

Merci.

Il a été placé dans la coquille avant

ou après sa mort ?

J'en sais rien.

[légiste] J'étais sur la cuisson
des saucisses.

Je crois qu'on est pas mal, là.

"Le chat qui la regarde

d'un petit air fripon."

C'est un putain de pervers.

Pas si pervers que ça.
Il y a pas eu de sévices sexuels.

Enfin, pas pour l'instant.

Je garantis pas tout avec mon équipe.

Regardez-le.

Allez, arrête.

C'est la merde, Frank.

[Jean-Paul] La presse parle que de ça.

Ces abrutis sont convaincus
que c'est politique.

C'est la panique générale.

Le procureur et le préfet
s'impatientent.

Le ministre s'impatiente.
Ma femme s'impatiente.

Bref.

Ils me les brisent
avec ce tueur à la con.

Si on trouve pas vite quelque chose,

je dis adieu à mon placard doré,
et toi, à ta promotion.

Jean-Paul, je fais ce que je peux.

[sonnerie]

C'est encore ma femme.
Je sais plus quoi lui dire.

Démerde-toi comme tu veux,

mais boucle l'affaire
ou ta carrière s'arrête ici.

Oui, Pipoune.

[Jean-Paul] Non, tout va bien.
Tout va bien.

Non, rassure-toi.

Frank est sur une piste.

[Jean-Paul] Oui, j'achète le pain.

Benard, retrace la chronologie
de la victime.

PowerPoint
ou papier à l'ancienne ?

Tu sais faire un PowerPoint ?

Je vais faire le papier à l'ancienne.

Oui, c'est mieux.

Sterling.

Asseyez-vous et fermez la porte.

Ou l'inverse.

J'irai pas par 4 chemins.

Vous connaissez le Pr Morvick ?

Le Pr Morvick ?

L'universitaire spécialiste
du langage populaire ?

L'un des plus redoutables
tueurs en série.

Vous aviez procédé à son arrestation

avec votre père.

Enfin, je crois.

C'était plus moi,
mais ça s'est pas su.

Il tuait ses victimes

en reproduisant des expressions imagées
telles que "avoir le cœur sur la main",

"avaler des couleuvres",
"la tête dans les nuages".

Vous connaissez le Wikipédia
de tout le monde ?

- Non, j'ai une bonne mémoire.
- Tant mieux.

Vous en aurez besoin.

Interrogez le Pr Morvick.

Quel rapport avec l'enquête ?

Il dit avoir des éléments
sur le tueur.

Et puis,

vous rencontrerez un tueur en vrai

au lieu de réciter son Wikipédia.

Allez.

[musique intrigante]

[Keller] Dis-moi, Benard,
tu penses quoi de la nouvelle ?

On dirait qu'elle m'aime pas.

Patron, faut pas dire ça.

À part votre maman,
toutes les femmes vous aiment.

Même la mienne vous adore.

C'est sûr. Un peu trop, même.

Quoi ?

Tout ça pour dire que j'aurais pas dû
envoyer Sterling voir Morvick.

C'est sûrement pas une bonne idée.

Je vous proposerais bien
de m'occuper de Morvick.

En fait, tu me proposes pas.

- Bah non.
- D'accord.

J'ai remarqué qu'elle vous plaît,
Sterling.

Mais pourquoi on file votre ex ?

Aïe ! Vous saviez pas.

- Qu'est-ce qu'elle fout avec lui ?
- Ah bah...

C'est pas ce que tu crois.

Non, bien sûr.

- [Benard] Je me renseigne ?
- Je sais qui c'est.

Vous le connaissez !
Oh là là !

La ferme, Benard !

Je sais pas
ce qui m'agacerait le plus.

Qu'elle se tape un vieux
ou que je le connaisse ?

J'en ai marre !

[Laura s'esclaffe au loin]

C'est pour vous rendre jaloux.

Dehors. Sors !

Rentre à pied ou va dans le coffre.

Si c'est ça...

Oh !

[directeur] L'unité psychiatrique
de la prison est au bout.

[Clarisse] Ces dessins sur les murs,

c'est pour calmer les détenus ?

Pas du tout.

[directeur] Avant,
c'était une prison pour mineurs.

Et avant, une maternité.

On n'a pas eu les crédits
pour repeindre.

Je m'arrête ici.

Quant à vous, restez sur la ligne jaune.

Ne cédez pas aux provocations
des autres. D'accord ?

Une fois devant la cellule de Morvick,

ne vous approchez pas des barreaux.

C'est clair ?

Je tâcherai de m'en souvenir.

Ce serait dommage qu'il vous abîme.

Il est au bout, à droite.

[musique angoissante]

[grognements]

Bienvenue dans la prison préférée
des Français.

Bonjour, Pr Morvick.

Le commissaire Keller m'envoie.

Vous auriez des informations
sur notre tueur.

[Morvick] Hé... ce bon vieux Keller.

Sérieusement,

il croit que je vais parler
à la stagiaire ?

Je ne suis pas stagiaire.

Ah oui ?

Vous n'êtes pas stagiaire, c'est sûr ?

Le directeur m'avait dit
au bout à droite.

C'est sa blague préférée.

J'allais oublier l'essentiel.
À qui ai-je l'honneur ?

Lieutenant Clarisse Sterling
de la brigade criminelle.

Sterling ?

C'est étrange,
votre nom me dit quelque chose.

On confond souvent
avec Le Silence des agneaux.

Il s'agit de la monnaie anglaise,
cela va sans dire.

Vous me paraissez si familière.

Pourtant, je n'oublie jamais un visage.

C'est si beau, un visage.

C'est comme un beau paysage.

Il faut prendre le temps de le regarder.

Que savez-vous sur notre tueur ?

Quel est le secret
que vous cachez, Sterling ?

Je ne cache rien.

Nous avons tous
quelque chose à cacher.

Oh ! Le petit chat qui la regarde
d'un air fripon.

Quel étrange message
pour un tueur, non ?

Comment vous le savez ?
Même la presse l'ignore.

Presse qui roule n'amasse pas mousse.

Revenez me voir avec des chouquettes.

Bien grasses et pleines de sucre.

Vous me raconterez votre secret.

Pourquoi je reviendrais vous voir ?

Je suis le seul qui pourra vous aider
à arrêter le tueur.

You'll be back, Sterling.

[musique inquiétante]

Commissaire ?

Comment vous m'avez trouvé ?

On m'a dit que vous aviez coutume
de pisser sur ceux qui sortent du 36.

Je ne fais pas ça pour le plaisir.

[Keller] En réalité,
ça m'aide à réfléchir.

Oh, pardon.

J'ai l'habitude d'être seul.

J'en ai vu d'autres.

Vous avez froid.

Oui.

Je veux vous parler de Morvick
et de notre tueur.

Vous savez, Sterling,

[musique mélancolique]
ce boulot, c'est toute ma vie.

Chez moi, on est flic de père en fils.

Depuis ma plus tendre enfance,
j'ai été programmé à affronter le pire.

Chaque génération de Keller a son héros.

Vous n'imaginez pas
la pression sur mes épaules.

Et pourtant, parfois,

j'ai envie d'envoyer tout valser. Oui.

Mais c'est impossible,
vous savez pourquoi ?

Le destin, Sterling.

Le destin.

Quand j'étais enfant,

je ne rêvais pas
d'être le grand flic que je suis.

Mon rêve, c'était...

de devenir marionnettiste.

Marionnettiste.

Hélas, on n'échappe pas à son destin.

Ni à sa légende.

Il faut l'accepter.

Même s'il y a toujours un pantin
à manipuler.

Je ne serai jamais qu'un grand flic.

[musique mélancolique]

Je donnerais cher pour une clope
ou un collier testiculaire.

Bon, merci de m'avoir écouté, Sterling.

Vraiment.

Et concernant Morvick,

prenez votre temps
mais faites-le parler.

Et qu'il ne mène pas la danse.

Découvrez s'il sait quelque chose.

On n'a pas droit à l'erreur.

Rentrons.
Je commence à avoir froid.

Même avec le manteau.

Déjà de retour, Sterling ?

Je vous attendais.

[Clarisse se délecte]

Ça a l'air très gras. Trop sucré.

Mais très bon.

Vous en voulez ?

Vous croyez que je ne vois pas
ce que vous faites ?

Dommage.

Je vais toutes me les faire.

Ne jouez pas avec moi.

Dites-moi ce que je veux savoir.

["Une souris verte" jouée à la flûte]

♪ Une souris verte ♪

♪ Qui courait dans l'herbe... ♪

[elle se racle la gorge]

Hé.

Le tueur calque sa méthodologie
sur des comptines.

Je me demandais
quand vous comprendriez.

À chaque meurtre,

il laisse un message avec la comptine
du crime suivant.

Avez-vous remarqué

que ses victimes avaient le même âge ?

Curieux hasard, non ?

[une sirène se déclenche]

Qu'est-ce que vous faites ?

Quelle jolie n'oreille !

♪ Je te plumerai la tête... ♪

♪ Je te plumerai la tête ♪

♪ Je te plumerai la tête ♪

♪ Je te plumerai la tête ♪

♪ Et la tête ! ♪

Nos campeurs ont été tués selon
la comptine Dans la forêt lointaine.

Un lapin fuit un chasseur et supplie

un cerf de lui ouvrir pour le sauver.

Quant à notre créateur de mode,

lui, c'était selon Une souris verte.

Chaque message retrouvé
sur les scènes de crime

annonçait le prochain meurtre.

La prochaine victime sera tuée
selon Il était une bergère

et aura certainement 30 ans,
comme les autres.

Bien joué, Sterling.

Selon les dernières avancées,

je peux vous confirmer

que nous sommes face à un tueur en série

comme il y en a un par siècle.

Il doit s'agir d'un homme
ou d'une femme déguisée en homme.

Âgé entre 20 et 65 ans.

Il doit mesurer entre...

1,57 m et 1,92 m.

Son schéma meurtrier
suit une logique irrationnelle.

Mais d'après notre expérience,

je sais qu'il mange ses céréales
avec un yaourt

et non du lait.

Et compte tenu

de son mode opératoire,

j'ai décidé de le baptiser

"le Vers solitaire".
- [applaudissements]

Très bien, formidable !

Très bien, vraiment.

[Keller] Je compte vérifier ma théorie

grâce au croisement de données.

C'est imparable, ça vient des States.

[Keller] Voilà,

si le tueur habite
dans un rayon de 200 km,

vers la zone où les corps
ont été découverts,

si on croise avec ceux
ayant un orteil plus long...

À mon avis, il faut ajouter que le tueur
a un problème lié à l'enfance.

Ça me semble primordial.

Ouais, pourquoi pas.

Si on croise
avec les propriétaires de pick-up.

[Benard] Blanc !

Les psychopathes ont un pick-up blanc.

Ensuite, le tueur
doit être proche de la nature.

Il a peut-être même
une fibre écologique.

[Keller] Tu obtiens quoi ?

[Mélanie] J'obtiens une liste
de 8 suspects.

Dont 4 décédés.

Et 3 morts.

Va falloir faire le tri.

Commençons par celui
qui n'est ni mort ni décédé.

Essaie.

OK.

Un certain Carlo Lequerec,

éleveur breton, ex-indépendantiste

fiché pour violence aggravée.

Il a changé de vie il y a un an
après la mort de son père.

[Mélanie] Il est le 1er berger travesti

à couettes.

C'est le déclencheur.

Il a le profil.

C'est peut-être une coïncidence.

Impossible, ça vient des States.

Sterling, selon vous,

le prochain meurtre sera lié
à Il était une bergère.

Oui, mais...

Carlo

Lequerec,
n'est-il pas un berger travesti

à couettes ?

Si...

C'est donc notre homme.

Pardon.

Non, c'est rien.

[musique intrigante]

Carlo Lequerec.

Ici le commissaire Keller.

Sortez les mains en l'air.

Ne faites pas de bêtise.

Rendez-vous,
il ne vous sera fait aucun mal.

Pensez à vos moutons.

Pensez à vos couettes.

Groupe d'intervention,
annoncez votre progression.

[Benard] Patron, on a un problème.

Le suspect retient Sterling en otage.

Jetez vos armes ou je la tonds !

[Keller] Le temps que j'arrive,

fais ce que tu peux pour l'endormir.

Les gars, jetez vos armes.

Voilà, c'est bien.

[musique d'action]

Attendez mes ordres.

|Keller] Merde !

[Keller] Et hop !

Ils font quoi, là ?

Ils cherchent à vous endormir.

Hé !

J'en ai marre
qu'on se foute de ma gueule.

Puisque c'est comme ça...

[crépitement]

J'adore quand ça crépite.

[crépitement]

[Keller] Et le soir du meurtre ?

Vous avez kidnappé les campeurs ?

Carlo, c'est pas vraiment breton.

♪ Il était une bergère... ♪
Ça vous dit rien ?

Et rond et rond petit patapon,
non plus ?

- Mais...
- Tais-toi !

On pose les questions.

Pourquoi signer un meurtre
en avance ?

Savez-vous planter les choux...

Oui !

Oui !

[il gémit]

Non !

- Remboursez !
- Pas possible !

[directeur] Vous y étiez presque.
On y a cru.

Il est coriace,
ça se voit aux couettes.

Il lâchera rien.

C'est lui, le Vers solitaire.

Dommage qu'on frappe plus
les suspects.

[ils acquiescent]

Je voudrais l'interroger.

Ce n'est pas une bonne idée.

Sans moi, vous n'arriverez à rien.

Pourquoi ?

Parce qu'il vous a prise en otage ?

Car je suis la seule dans cette pièce
à avoir déjà eu des couettes.

Pourquoi avoir voulu me tuer ?

J'ai paniqué.

En voyant les flics, j'ai pensé
à un coup des gens du coin.

Ils détestent qui je suis
depuis la mort de papa.

Oh !

C'est pas moi qui ai fait ça.

Je ferais jamais de mal à une bête.

Avant qu'on les déguise,
ils étaient comme nous.

Comme vous, mais pas comme moi.

Dès qu'il y a un problème,

c'est la faute
du travesti à couettes.

J'y suis pour rien, moi !

J'ai pas tué ces mômes.

Faut me croire.

Il faut me donner
de bonnes raisons.

Vos meurtres ont eu lieu des mardis ?

Le mardi,

je livre des brebis
à un fabricant de cornemuses.

Je sais que c'est illégal !

Il paraît que le son est meilleur.

Vérifiez, il s'appelle Gonthier.

Et le 9, j'ai été flashé à Tripounec.

[directeur] Sans déconner, Sterling.

Vous ne pouvez pas nous faire ça.

Pardon ?

Vous cassez l'ambiance.

On est d'accord pour dire

qu'on tient notre tueur.

Le...

- Vers solitaire.
- C'est ça.

Bravo, une idée de génie.

C'est de moi.

Sterling,

ne foutez pas tout en l'air.

Ça se voit qu'il vous balade.

Avec des alibis foireux.

Pourquoi en êtes-vous aussi sûr ?

Sur un truc
qui s'appelle l'expérience.

Contrairement au talent,
ça vient avec le temps.

On parle de justice ou de golf ?

Sterling, ça suffit.

- Non...
- J'ai validé votre mutation

car vous me rappelez
un film que j'adore.

- J'ai oublié le nom.
- Le Silence des agneaux.

- Oui, un putain de film.
- C'est pas de moi.

Ne me faites pas regretter.

Sinon, je vous expédie en banlieue.

[directeur] Suis-je assez clair ?

On envoie pas quelqu'un en taule
car ça nous arrange.

S'il est innocent.

Enfin !

Sterling, j'ai dit stop.

Frank, on te laisse finir.

J'ai réservé une table avant un 18 trous
avec le préfet.

Si on pouvait avoir des aveux
avant le 13 h, ça serait parfait.

Patron, qu'est-ce qu'on fait ?

Trouve-moi une paire de ciseaux.

[musique inquiétante]

[des pigeons roucoulent]

[Keller se racle la gorge]

Je vous l'ai dit,

j'ai grandi dans une ferme.

Quand je suis énervée, je déplume.

Des pigeons ?

On est à Paris.

Je pensais avoir été recrutée
sur mes résultats.

Pas sur mon nom.

Je suis désolée.
Vous devez regretter de m'avoir.

Au contraire.

C'est normal de douter de l'indoutable.

Les bons flics passent par là.

J'ai oublié de vous remercier
de m'avoir sauvée.

Il n'est pas trop tard.

[musique douce au piano]

J'ai un cadeau pour vous.

- [Clarisse] Des boucles d'oreilles ?
- Des douilles.

Quelle belle paire !

À propos, vous voulez voir quel...

Vous voulez boire quelque chose ?

Volontiers.

Waouh... J'hallucine !

Une lacrymo au poivre de Madagascar !

Le 1er modèle de matraque télescopique
avec fonction vibreur.

- Et là !
- Eh oui...

J'ai jamais su résister
aux jolies choses.

Tenez, Clarisse.

Je peux vous appeler Clarisse ?

Mais bien sûr.

Frank ?

Non, je préfère que vous restiez
à commissaire.

Ou à la limite Keller.

C'était déplacé.

Seuls mes parents m'appellent Frank.

J'ai pas envie de penser à ma mère
en vous regardant.

Qu'est-ce qui vous chiffonne ?

La différence d'âge ?

Je pense que notre travesti à couettes
n'a rien à voir avec le Vers solitaire.

Et si notre tueur courait toujours ?

Chut, chut...

[musique sensuelle]

Clarisse.

Êtes-vous prête à vivre
une expérience complètement dingue ?

Comme un plan à trois ?

Euh, non.

Tant mieux,
parce que j'en ai fait un paquet.

Ah bon ?

Vous avez quoi en tête ?
Une brouette pékinoise ?

La danse du Charolais ?

De la lévitation ?

Je lévite pas trop en ce moment.
Mais j'ai rien contre la magie.

La magie, j'adore ça !

Étudiante,
je faisais disparaître des trucs.

Mais non ?

J'ai déjà fait l'amour sous un pont.

Moi aussi.

Pendant des inondations.

Sinon, c'est pas marrant.

Je l'ai déjà fait accrochée,

à l'envers, en haut d'une grue.

Attention au vertige.

Rien à craindre,
je l'avais déjà fait en parapente.

J'avais eu les marques des sangles
pendant un mois.

Mais c'était vraiment sympa.

[elle glousse]

J'allais oublier.

Ma nuit à la cire d'abeille
dans le temple hindou

et les reconstitutions moyenâgeuses.

Je vous dis pas les crampes !

J'ai été attachée, détachée,
fouettée, mixée, pilée,

désopilée, luxée.
- Torturée.

Non, c'était pas exactement ça...

Ne dites plus rien.

S'il vous plaît. Chut !

Moi, j'imaginais plutôt

un voyage vers des plaisirs inattendus.

Vous avez peur ?

[il chuchote] Vous avez peur ?

Oh là là, oui ! Oh là là !

J'ai très, très peur. Très peur...

J'ai un tas d'idées de trucs inattendus.

Oh, merde.

Alors...

On y va ?

Où ça ?

[musique angoissante]

[cri]

[chat] Je vous en supplie.

Me faites pas de mal.

Je vous donnerai
tout ce que vous voulez.

Ne me tuez pas.

[chat] S'il vous plaît.

[il miaule]

J'hallucine.

C'est une relation
entre deux adultes consentants.

Le peignoir que j'ai offert
à ma femme !

Désolée que tu l'apprennes comme ça.

Je vais lui dire
que je l'ai retrouvé !

Je me demande
comment t'es devenu flic.

Un mec déguisé en chat a été retrouvé

roué de coups
sous "Je te plumerai la tête".

C'était quoi, l'inscription ?

"Je te plumerai la tête."

Comme toi et le patron répondiez pas...

- Je file.
- Où ?

Je t'expliquerai.

Récupère l'ananas et détache le patron.

Merci, Benard.

L'ananas ?

Patron ?

- [voix étrange] Benard, l'ananas...
- [cri]

Comment saviez-vous
pour l'inscription du Vers solitaire ?

"Je te plumerai la tête."

Vous savez, chère amie,

j'ignore toujours

votre secret.

Je parlerai quand vous parlerez.

Mes parents sont agriculteurs.

Mais ils sont aussi sourds et muets.

Ma vie était, pour ainsi dire, parfaite.

Jusqu'à ce terrible accident.

Mon frère s'allongeait dans les champs
pour écouter Lara Fabian.

Oh, mon Dieu !

C'est pas le drame.

Ah, pardon.

Le tracteur de papa...

était lancé à pleine vitesse.

J'avais beau crier,

ni l'un ni l'autre ne m'entendait.

Je suis restée là inerte

devant mon frère

littéralement aplati comme une crêpe.

Aplati comme une crêpe ?

C'est normal

d'être fasciné par l'horreur.

Surtout quand elle devient
une œuvre d'art.

Clarisse,

pourquoi

n'auriez-vous pas le droit
d'aimer les crêpes ?

Votre tueur,

le fameux Vers solitaire,

suit un plan

qu'il a patiemment élaboré
depuis des années.

Il cherche à assouvir une vengeance.

Si chaque meurtre est précédé
d'un message,

alors où se trouvait le message
concernant le 1er meurtre ?

Celui des campeurs.

Ce n'était pas sa 1re fois ?

La 1re fois est si décevante.

Si on retrouve un meurtre non résolu
ou une tentative

avec un message annonçant
celui des campeurs,

on remontera à lui.

Vous y êtes presque, Clarisse.

Retrouvez le meurtre originel.

Mais comment vous savez
pour les messages ?

Nous en avons fini pour aujourd'hui.

Souvenez-vous-en.

Je déteste le sucre.

[musique inquiétante]

[hennissement]

Revenez quand vous voulez,
on bouge pas.

Un, deux, trois, soleil !

T'as bougé.

[musique intrigante]

Ça va ?

Oui, ça va. J'ai pris un truc hier
qui a dû mal passer.

Tu m'étonnes.

[légiste] Messieurs,
ne vous faites pas avoir,

c'est pas un chat.

Bah oui.

C'est un humain.

Je l'ai su grâce à l'utilisation
de ceci.

Ceci est une pelote.

Je l'ai agitée devant.

Pas de réaction,

c'est un humain,
et non un chat.

Tabassé à mort, mais il respire encore.

Il est vivant ?

Mais pas pour longtemps.

Ça va aller.

Ça me prend 2 minutes.

C'est gentil,
je préfère un témoin en vie.

[Keller] Benard, une ambulance.

C'est gentil, je me sens pas bien.

Non ! Pas pour toi, pour le chat !

C'est bien foutu,
mais c'est pas un chat.

Puisque vous préférez
un témoin vivant...

C'est fou. Donne-moi ça.

C'est quand même dingue.

M'appelez pas,
appelez une ambulance.

Ça sert à rien.

[légiste] J'ai pas que ça à foutre, moi.

[musique triste]
J'étais en garde à vue

lors de la tentative de meurtre
du Vers solitaire.

C'est pour ça qu'ils m'ont relâché.

Vous aviez fait des aveux.

J'ai avoué pour sauver l'autre.

Vous en voulez à la police.

À la police, non.

Au commissaire Keller, oui.

C'est lui qui est derrière tout ça.

Je le hais.

C'est des conneries.

Tu crois ça ?

2 millions de likes en moins,
20 000 followers perdus.

Les tweetos, une véritable boucherie.

Je fais plus le buzz.

Passe-Partout est devant moi

comme personnalité
pouvant résoudre l'enquête.

Passe-Partout !

Arrête de stresser.
On s'en tape, des sondages.

Entrez.

Jetez un coup d'œil rapide.

Il est encore occupé,
mais c'est une jolie surface.

Belle hauteur sous plafond

et très lumineux.

Jean-Paul ?

Tu m'expliques ?

T'inquiète pas, Frank.

Il y a plein de candidats sur ton poste.
Je fais visiter.

Mais tu vas vite

m'obtenir des résultats.

Sinon je ferai appel à Passe-Partout.

[rires]

Qu'est-ce que je disais ?

Je voulais être sûre,
mais Morvick m'a donné des infos.

Fiables, cette fois.

Oublie Morvick.

Tu perds ton temps.
Carlo a un imitateur

qui a fait le coup
pendant sa garde à vue.

J'ai pas pu me tromper.

[on frappe]

Le témoin a repris connaissance.

Mais il se souvient de rien.

Attends.

Dès que ça se saura, il sera en danger.

Mettons-le à l'abri
jusqu'à ce qu'il décrive l'agresseur.

Je réserve la planque habituelle ?

Résidence avec sauna et piscine.

Les journalistes connaissent.
Il faut moins clinquant.

La ferme de mes parents.
Loin de tout, à la campagne.

- Avec piscine ?
- Non.

Ils seront ravis d'aider.

Pas de piscine.

Pas de piscine...
C'est loin de tout ?

Oui.

Excellent, on fait ça.

Avec Benard, mettez le témoin au frais

en toute discrétion.

Clarisse.

Oui ?

Pour hier,

je voulais te dire,
j'ai passé une nuit formidable.

J'ai vu ça.

Oh...

[musique douce]

Oui, mamie !

Préviens papa et maman
que je viens demain avec un témoin.

On sera trois.

Demain, c'est ça.

Super, à demain !

[Benard] Vous trouvez ça normal ?
Marre des plans galère.

Pourquoi je dois aller
chez les parents de Clarisse ?

Je déteste la campagne.
Et il y a pas de piscine.

Ah, Clarisse !

Aucun dossier de meurtre ou de tentative

avec message ou inscription
ces 20 dernières années.

Morvick doit se foutre de moi.

Tu retournes le voir ?

Le témoin a repris connaissance.
On va chez mes parents.

Dans une ferme isolée.

J'emmène Benard.

- Trop cool !
- Ouais, trop cool.

Attends, Clarisse.
Une photo pour mon Insta ?

[Benard] Sterling, on a de la route !

[Clarisse] Oh, mais calme-toi, Benard.

Je suis d'un calme

olympien.
- [Clarisse] Ça se voit.

[Jean-Paul] Pas facile
d'être le fils d'une légende.

[Keller] C'était surtout
une belle ordure.

[Jean-Paul] Comme nous tous.

Il était très fier de toi.

C'est ce qui se disait dans les couloirs
et les backrooms du 36.

Permets-moi d'en douter.

Les bruits de couloir
sont pas toujours fiables,

mais ce qui se dit en backroom...

Il faut que j'y aille.

Si je suis en retard au dîner,
Pipoune va s'énerver.

Tu connais la devise des Keller ?

On en parle demain ?

"Peu importe la manière,
si on arrive à ses fins."

Il écrasait tous ceux
qui l'empêchaient de briller.

Y compris son fils.

Sacré bonhomme.

Pardon.

Je file.
Bonne soirée, Frank.

Sans moi,
il aurait pas coincé ma gouvernante.

Ou Morvick.

Je suis un Keller.

Je suis prêt à tout pour briller.

Quand j'aurai le Vers solitaire,
on oubliera mon père.

Et les autres avant lui.

Il y aura que moi.

Tu m'entends ? Plus que moi.

Et...

Jean-Paul ?

[musique folk entraînante]

Ils ont pas pu s'en empêcher.

Ah, c'est trop sympa !

- On devait pas savoir pour moi.
- Ils diront rien.

À part ma grand-mère,
ils sont tous sourds et muets.

[Clarisse] Ah, c'est pas vrai !

[Clarisse] Mais...
Fallait pas faire ça.

Non, arrête, papa,
ils n'ont pas besoin de savoir.

Quoi ?

Quand j'étais petite,

je chantais du Michel Fugain.

Mais non ?

Si.

Non, je ne chanterai pas.

[elle chante faux]
♪ C'est un beau roman ♪

♪ C'est une belle histoire ♪

♪ C'est une romance ♪

♪ D'aujourd'hui ♪

♪ D'aujourd'hui ! ♪

[respiration haletante]

♪ Alors comment penser au lendemain ♪

♪ Hein, hein, hein ♪

♪ La la la... ♪

C'est beau d'être sourd.

Je vais me coucher.
Je commence à regretter le coma.

♪ Ouh ! ♪

[respiration haletante]

Il arrache encore plus que l'autre.

Non... Ouais.

- [cri]
- Vous avez entendu ?

Il y a un bruit bizarre là-haut.

Certes, ils sont sourds,
mais fous pas le bordel.

[musique menaçante]

[le tueur ouvre la fenêtre]

[Benard hurle]

[musique d'action]

Hé !

[cris et coups]

C'est énorme !

Je m'y... [cri]

Désolée, les garçons, je regarde pas.

Je vous dépose préservatifs,
saindoux et poppers.

Je juge pas, c'est l'air de la campagne.

Benard ?

[musique dramatique]

[Les pas du tueur résonnent]

Poussez-vous.

Enfermez-vous et appelez la police.

Comment veut-elle
qu'on appelle la police ?

Faut qu'on parle.

Je sais tout.

Oui.

Merde, j'ai pas de bleu.

Je le ferai au labo,
mettez ça au frais.

Pas dans le bac à légumes, hein !

Il est con.
Putain ! C'est dégueulasse.

Bon, je viens de voir Benard.
Il est mort, hein.

Dead, muerto.
Il y a plus rien à faire.

Du coup, il est à moi.
Allez, la bonne journée !

Bonne journée.

On va coincer cette ordure de Carlo.

Je crois pas que ce soit lui.

- Tu plaisantes ?
- Aucune comptine dans le meurtre

de Benard et du témoin.
Aucun message.

Personne savait qu'on était là.

Euh...

Votre attention, s'il vous plaît.

Qui savait où était caché
notre témoin ?

Oui.

La seule personne à blâmer,
c'est moi.

Le Vers solitaire
n'est pas si solitaire.

Ne t'inquiète pas, je m'en occupe.

En attendant,

je te mets à pied.
- Tu rêves !

- Me mets pas sur la touche.
- Pas le choix.

C'est la procédure.

Il y a eu deux morts.

Je sais pas, prends quelques jours.

Va chez tes parents.

Euh... ou ailleurs.
Enfin, tu m'as compris.

Tu peux pas me faire ça, Frank.

C'est un ordre.

Et puis, je t'ai dit
de ne pas m'appeler Frank.

[musique mélancolique]

Hé.

[voix au loin] Oh, putain !

N'ayez pas peur de l'amour.

Oh, Steve !

[musique intrigante]

Professionnelle
reconnue de tous,

primée et réprimée
à plusieurs reprises,

notre amie, consœur, collègue,
maîtresse ou coup d'un soir,

Laura Martin
nous a quittés ce matin.

Après des études d'œnologie
et des soirées karaoké,

elle se tourne vers le journalisme

et les enquêtes criminelles
en particulier.

Elle couvrira de nombreux procès
et interrogera les plus grandes stars.

Je suis sincèrement désolée.

D'après les 1ers éléments,
elle se serait pendue chez elle.

Par les pieds.

Ça a dû être terrible pour elle.

Mourir sans voir la semelle
de ses Louboutin.

Elle a toujours eu un côté dépressif.

Mais c'était pire depuis notre rupture.

Qu'est-ce que je vais devenir
sans elle ?

Allez, viens.

Viens.

Je dérange. Je repasse ?

Ça dépend. C'est important ?

Au sujet de Carlo.

Le travesti refait surface ?

Il s'est connecté à Twitter
via un serveur chez un ex.

Un ex-légionnaire
collectionneur de santons.

Pas une minute à perdre.

Je veux du spectaculaire

pour son arrestation.

Appelez le RAID, la BRI,
le GIPN et les services

avec flingues et tasers.

Convoquez les journalistes
pour une conférence de presse.

On va refaire le buzz.
Yes !

À moi le poste de directeur de la PJ.

- Je préfère le voir comme ça.
- Tu m'étonnes.

Ton Morvick a été hospitalisé.

Cet abruti, à cause du sucre,
a fait un diabète gras.

Il avait tout prévu.

Comment ça ?

Faut que j'y aille.

[musique intrigante]

[fracas]

Police !
Désolée, c'est une urgence.

[gémissement de douleur]

Professeur, les mains en l'air.

C'est bizarre.

Ça aurait dû faire "chpof".

"Chpof" ?

Oui, chpof.

Je voulais faire une dédicace
à votre frère.

En flambant mon toubib
comme une crêpe.

Ne m'obligez pas à tirer.

Veuillez déposer votre arme.

Si vous ne voulez pas
un 2e coup de foudre avec mon toubib.

Merci, Clarisse... Et voilà.

Chpof !

Votre chance va tourner.

Ça n'a rien à voir avec la chance.

Allez faire un tour dans ma cellule.

Bye-bye.

Mmm, ça va être bon.

[explosion]

[on frappe]

Entrez.

Il était une bergère...

Quels tordus ont occupé cette cellule
avant Morvick ?

Ce n'est pas très pertinent.

Me chatouillez pas les ovaires.

Oui.

Alors, il y a eu

un sosie de Nikos Aliagas
mort l'année dernière.

Avant, c'était le Poney libidineux.

Avant, c'était les mineurs
de l'unité psychiatrique.

Mieux vaut consulter les archives.

On va consulter les archives.

Kévin Flagrant, incarcéré
pour le meurtre de sa mère.

Sorti à 18 ans après 10 ans
en unité psychiatrique.

C'est le dernier mineur
dans la cellule de Morvick.

C'est tout ?

Rien dans son dossier à part
le nom du psychiatre qui le suivait.

Le Dr Terzieff.

Ses coordonnées.

Voilà.

Je vous laisse aussi mon numéro
si ça vous tente.

Mais alors pas du tout.

Faites monter le poney.

Oui, encore.

Je me souviens du petit Cédric.

- Kévin.
- Lui aussi, je m'en souviens.

Son père le battait,
lui et sa mère.

Pour que le petit supporte ça,

elle lui disait qu'il existait
un monde merveilleux

peuplé de fées, de princesses

et de magie,
où tout était possible.

Et le soir,

elle lui chantait des comptines
pour l'endormir avant le retour du mari.

D'accord.

Tout est dans le dossier de Simon.

- Kévin.
- C'est ça, oui.

Le gamin semblait

bien s'en sortir
jusqu'à cette colonie de vacances.

Quelle colonie ?

La colonie du Country Club,
pour enfants de bonnes familles.

En rentrant, Kévin n'était plus le même.

Muré dans le silence des jours.

Il a explosé
dans une crise de démence.

Et il a tué sa mère ?

Massacré, vous voulez dire.

On l'a retrouvé
prostré à côté de son corps

sous l'inscription :
"Cerf, cerf, ouvre-moi."

Cela n'avait aucun sens.

"Cerf, cerf, ouvre-moi" ?

Ça vous évoque quelque chose ?

C'est le message que je cherchais.
[vibreur]

Le père de Kévin n'a jamais voulu
le récupérer ?

Vous plaisantez ?

Cette ordure était ravie
de se débarrasser du gosse.

Tout finit par se payer,
il a eu ce qu'il méritait.

Une coloscopie ?

Cette journaliste qui s'est pendue
est venue me voir.

Laura Martin s'intéressait à Kévin ?

Elle en avait après le flic
qui s'occupait de l'affaire.

Un certain Kepner.

Attendez.
Vous voulez dire Keller ?

C'est ce que j'ai dit.

C'est lui qui s'est entretenu
avec le juge

pour libérer Kévin à ses 18 ans.

Le flic avait de la sympathie
pour le gosse.

Il prenait de ses nouvelles
une fois par an

sans jamais vouloir le rencontrer.

Ça va pas, lieutenant ?

J'ai de la tisane,

du cannabis, un fond d'opium.

Ne dites à personne qu'on s'est parlé.

J'ai peut-être même aussi
de l'ecstasy.

[crissements de pneu]

Mélanie,
je veux l'adresse de Kévin Flagrant.

J'ai rien.
Pas de casier, aucune adresse.

Et sur une colonie du Country Club ?

Kévin y est allé en 2006.

Ça, j'ai.

Ils ont organisé leurs colonies
au même endroit

entre 1997 et 2008.

Le site est à l'abandon depuis 10 ans

et a fermé suite à des plaintes
sur l'encadrement.

- Incroyable.
- Quoi ?

Les victimes du Vers solitaire
animaient la colo de 2006.

Kévin doit se planquer là-bas.

J'ai pas le mobile, mais on a un lien.

Je t'envoie l'adresse.
Je préviens Keller ?

Surtout pas.

- Pourquoi ?
- Tu saurais si t'avais su.

[musique inquiétante]

♪ Alouette, gentille alouette ♪

♪ Alouette, je te plumerai la tête ♪

♪ Je te plumerai la tête ♪

♪ Je te plumerai la tête ♪

♪ Et la tête, et la tête
Et la tête ! ♪

[la victime gémit]

[hurlements]

Police !

Les mains en l'air ou je tire.
À plat ventre !

Au secours, aidez-moi !

Calmez-vous, ça va aller.

Il m'a déjà fait la raie au milieu.

- [hurlements]
- Kévin.

C'est fini, posez ce couteau.

Je vais la tuer.

- [hurlements]
- J'entends pas ce que vous dites.

Je vais la tuer !

- [hurlements]
- Désolée, j'entends rien.

Ça vous dérange ?

Non, je vous en prie.

Chut !

Tu vois pas qu'on parle ?

Ça fait du bien quand ça s'arrête.

Je vous le fais pas dire.

Ça gueule toujours comme ça ?

Oui, ça me fait des acouphènes,
je dors pas.

C'est horrible.
Comment vous faites ?

- Quoi ?
- Comment vous faites ?

Le pire, c'est l'odeur.

Oui, l'odeur...

Kévin.

Que s'est-il passé ici en 2006 ?

J'avais attendu ces vacances
toute l'année.

Enfin l'occasion
d'être loin de mon père.

Je savais pas ce qui m'attendait.
J'étais juste différent.

Tu savais que j'étais pas méchant.

Tu le savais, pourtant.

Les monos ont fait de moi
leur souffre-douleur.

Ils sont venus au milieu de la nuit.

C'est elle qui menait la danse.

Ils ont pris tous mes doudous.

Mes 17 doudous.

Ils les ont pris, mutilés

et brûlés un par un
jusqu'au dernier.

Non, les doudous, c'est abusé.

Je suis désolée, pas les doudous.

Je les ai suppliés d'arrêter.

Mais ça leur suffisait pas.

Ils ont anéanti toutes mes croyances.

"Le père Noël n'existe pas."

"Tu savais pas ?"
"Non."

Et Mary Poppins ?

"C'est une camée de Londres,
tu savais pas ?"

Je savais pas, j'étais déçu.

Vous saviez que personne dansait
sur le pont d'Avignon ?

Je savais pas.
Tu me l'as dit.

C'est terrible.

Comme si vous appeler Kévin
suffisait pas.

T'as dit quoi ?

Rien, pardon, excusez-moi, reprenez.

Ils ont détruit le monde
fait par ma mère.

Voilà ce qu'ils ont fait.

Pourquoi l'avoir tuée ?

Elle a pas nié.

Elle m'a dit : "C'est vrai, Kévin."

Ce qu'ils disent, c'est vrai.

Elle m'avait menti.
Tout le monde me ment.

En fait, ce monde est cruel.

Voilà ce que racontent les comptines.

Il est temps de faire régner la terreur.

Hop, hop, hop... Ne m'obligez pas

à tirer, Kévin.

Les mains sur la tête !

[cris]

Ça va aller.

Ça va aller, rassurez-vous.

- Je reviens.
- Merci beaucoup !

[hurlements]

[musique intrigante]

Oh, pardon.

Pardon.

[hurlements]

Pardon, j'ai rien vu.

Excusez-moi, pardon.

Vous n'avez pas vu passer Kévin ?

Un jeune psychopathe
qui aime bien les animaux.

Au bout du couloir.

Je m'occuperai de ça plus tard.

[rire machiavélique]

[écho] Non, je suis pas là.

Vous m'attraperez jamais,
jamais, jamais...

Je vais tous les tuer.

Un par un, comme mes doudous.

[rire machiavélique]

[grincement]

[cris indistincts]

Hein ? Je comprends rien.

Je comprends pas.

Épilogue à venir
dans l'affaire du Vers solitaire.

Débuteront bientôt les auditions

devant la commission d'enquête
du commissaire Keller

et du lieutenant Clarisse Sterling.

À noter
que le fameux commissaire Keller

a d'ores et déjà

été promu
à la tête de la mythique PJ du 36.

Je voulais t'apprendre la nouvelle,
mais tu es déjà au courant.

[musique sombre]

Tu me donnes envie de vomir.

Merci.

Depuis le début, tu savais
qui était le Vers solitaire.

Tu t'es servi de Kévin et de nous.

Perspicace.

Je m'étais pas trompé sur toi.

J'ai voulu te mettre sur la touche
en t'envoyant chez Morvick.

Il a dû bien s'amuser.

Quand je pense
que je tombais amoureuse.

Qui pourrait te le reprocher ?

Je ne suis pas là pour ça.

Il vaudrait mieux ne pas te présenter
devant la commission.

Sinon ?

Sinon ?

Tu me prives de ma sonde urinaire ?

Oh, merde ! Merde.

Désolée de vous déranger.

C'est juste mon patron
qui essaie de me tuer.

- Ça peut attendre ?
- Bien sûr.

Même si ce qui est fait
n'est plus à faire.

[rires]

C'est bon.

Je repasserai plus tard.

Hein ?

[il chuchote] Disparais pour toujours
si tu veux pas que je t'élimine.

[Clarisse] Même s'il était
le Vers solitaire,

Kévin n'avait rien d'un monstre.

Il fallait le coupable idéal.

Répondant aux critères de la presse

et aux attentes du public.

Quoi de mieux
qu'un travesti à couettes ?

Le commissaire Keller a tué

ceux qui l'avaient démasqué.

Comme la journaliste Laura Martin

et mon coéquipier,
le lieutenant Benard.

Le Dr Terzieff, qui avait suivi Kévin
et devait témoigner,

a succombé hier à une surdose

de LSD et de Viagra.
Le directeur de la prison de Morvick

a eu la nuque brisée
dans un accident de poney.

Le commissaire Keller
n'est pas le héros qu'il prétend.

C'est un manipulateur pervers

et fétichiste de l'ananas.

Lieutenant.

Si j'ai bien compris
votre version de la vérité,

votre supérieur, le commissaire Keller,

qui a plus de likes que le pénaliste

Maître Gims et Justin Bieber réunis,

aurait monté ce scénario
machiavélique dans le but

d'être nommé à la tête de la PJ ?

Ce qui ferait de lui

un monstrueux psychopathe.

Et de nous, de sombres abrutis.

C'est exactement ça.

[rires]

Sterling,

vous ne manquez pas de toupet.

Monsieur, avec tout le respect
que je vous dois...

C'est bon, on a compris.

Certes, je vous l'accorde,

depuis le Vers solitaire
et sa promotion,

le commissaire a chopé
un sacré boulard et nombre

de mannequins et de chanteuses.

Mais vous y allez un peu fort.

Si vous ne faites rien,
je serai la prochaine.

[rires]

Mais enfin !

C'est trop !

Suspension de séance.

On reprend après le déjeuner.

En espérant que Keller
daignera répondre à sa convocation.

[musique sombre]

[vibreur de téléphone]

[voix ténébreuse] Hello, Clarisse.

Pr Morvick ?

Vous avez de sérieux problèmes.

Je voulais vous témoigner mon soutien

avant de partir en vacances.

Pourquoi avez-vous
le téléphone de Keller ?

Je suis passé saluer
notre ami Keller.

Le malheureux
avait un chat dans la gorge.

Minou.

[miaulement]

Excusez-moi.
L'audience reprend dans un instant.

Lieutenant, il y a un problème ?

Au contraire.

Tout va bien.

[musique enjouée]

[craquement d'os]

[musique entraînante]

La lumière !

C'est pas Versailles, ici !

[réalisateur] Et... action !

Je déteste aller annoncer
la mort d'un proche.

Après, faut aller voir le légiste !

Tu veux que je m'en occupe ?

Ça me dérange pas,
je te sens pas à l'aise.

C'est dur de dire à une femme
qu'elle verra plus son mari ou son fils,

son tonton, son cousin.

Je parlais de garer la voiture.

Ah !

[Benard] Non, c'est bon.

[réalisateur] Coupez.

[rires]

[musique rythmée]

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