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Il n'y a pas de retour en arrière,
la vie est un flash - DJ FOU

Quand t'es con,
tu peux facilement le cacher.

Ça se voit pas sur ton visage.

Enfin, dans la plupart des cas.

Mais si t'es petit, comme moi,
ça se voit direct.

Alors que pouvais-je faire ?

Je devais faire en sorte que les gens
ne puissent plus me louper.

D'informaticien à roi de la nuit

C'est notre Dieu.
Frank est notre Dieu.

Est-ce une question de célébrité,
d'extravagance,

d'être au centre de l'attention ?
"Dites, le Zillion..."

L'ardent et controversé
gérant de dancing...

Le patron, Frank Verstraeten,
reste en détention.

Sa mère a été interrogée.

Qui est Frank Verstraeten ?

A en croire la presse,
c'est un gangster et un maffieux.

A 27 ans, j'étais
le roi de la vie nocturne.

J'avais tant d'argent
que je ne pouvais pas tout dépenser

et tout le monde connaissait mon nom.

Frank Verstraeten, le petit de Meise,
était pour un moment...

le plus grand de tous.

Inspiré d'événements
réels et fictifs

Pour bien comprendre cette histoire
de Zillion, il faut revenir au début.

Quand j'étais encore
le petit Frank de Meise.

Un morveux qui n'avait jamais
mis un pied dans une boîte de nuit

et allait conquérir le monde
avec ses ordinateurs.

C'est quoi ?
- Des trains.

Enfin, les rails de trains.
Vous devez imaginer les trains.

Ça, c'étaient les micropuces les plus
avancées qu'on pouvait alors trouver,

importées tout droit de Chine.

Tout le monde les voulait.
Et moi, je les avais.

Oui, ça ressemble à des rails de trains.

Pour les débiles.

On pourrait appeler ça du trafic.

Mais maman avait
un bien meilleur mot pour ça.

Mon petit Frank.
- Maman.

Le jackpot.

Pour comprendre qui je suis, il faut
savoir qui est Marleen Verstraeten.

J'ai rien de changé ?

Oh pardon,
une nouvelle coiffure, bien sûr.

Cancer de la peau, de la gorge,
de la vessie et du sein.

Marleen Verstraeten a survécu à tout.

Maman est une dure à cuir,
indestructible et je tenais ça d'elle.

J'allais commencer mon business
ici à Meise.

Webdesigners, graphistes,
même le boucher du coin,

tous sauraient
qui était Frank Verstraeten,

ce qu'il vendait
et surtout, à quelles conditions.

Autre chose :
facture, taxes d'importation, TVA,

tout ce blabla, c'est pas notre trip.
C'est à prendre ou à laisser. Merci.

C'est pas illégal ?
- Tu sais ce que le papa de Frank disait ?

La vie est trop courte
pour payer des impôts.

Voilà.
- J'appelle, parce que...

De la patience, je n'en ai jamais eue.
Et surtout pas à cette époque.

Puces informatiques et...

Tu vends de la technologie de pointe ou
t'informes les gens qu'ils ont le sida ?

Oui, est-ce bien...
Cleardesign Ruddervoorde ?

J'ai une super nouvelle pour vous.
Mais aussi une mauvaise.

Ça n'allait pas assez vite pour moi.
J'avais plus d'ambition que ça.

Software ou hardware, nos professionnels
sont là pour vous jour et nuit.

En ayant ma tronche à la télé,
mon entreprise a fait sa renommée.

J'avais du mal à suivre les commandes.

Comme je pouvais pas
partir en Chine sans arrêt,

j'ai fait venir la Chine à Meise.

J'aurai besoin de ces deux-là.
Tu peux changer ça ?

Celui-là était prêt ?
- Oui.

Bonjour, monsieur.
S'il vous plaît.

InfoBrix devint un concept.

Ouvert 24/7, un service porte-à-porte
et une garantie à vie.

A 24 ans, j'employais 32 techniciens

et gagnais un million de francs belges
par semaine. Au noir, évidemment.

VIC 2000, MS-DOS ou plutôt Turbo Pascal ?

Chez InfoBrix,
on comprend toutes les langues.

Ce que je ne savais pas encore, c'est que
mon histoire ne faisait que commencer.

Coupez, coupez, coupez. Stop.
- Quoi ?

Nadine, ouvre-toi.

Combien de fois devrai-je le dire ?
- Dennis, je suis ouverte.

Je parle pas de ta chatte,
mais de ta position.

Tu caches tout.
Je vois que dalle.

Si moi, je vois rien,
les branleurs chez eux non plus.

Claudio, viens ici.
Approche la lumière de la chatte.

Non, pas trop près. J'ai encore
des brûlures de la fois passée.

On ne voit pas les cloques à l'image.

Roeland, la perche.

Tu fais de l'ombre sur les tétons.
Plus haut.

C'était pas moi.
- Quoi ? C'est qui alors, débile ?

C'est quoi votre problème ?
C'est moi le boss. Concentration.

Une, deux, trois...
- Dennis...

Ronny, attends. C'est pas encore à toi.
- Le mec des ordis est là.

Dis-le tout de suite.

Ah, mon frère,
j'ai cru que tu viendrais plus.

On dit à Dennis :
"Passe au numérique. C'est l'avenir."

Dennis n'aime pas le numérique.
Dennis aime les vidéos.

Oh là, fais voir.

Stop, stop, stop.
Ça tremblote un peu.

Je le durcirais un peu,
pour faire plus vrai.

Dennis écoute.
Et faut que tu voies ce qui s'est passé.

Ici, première demi-heure
de Cover Story disparue, en fumée.

Tu sais ce que ça veut dire ?
- Que les gens ne pourront pas suivre ?

Monsieur a de l'humour.

Tes disques durs ne sont pas compatibles.
Où as-tu acheté cette merde ?

Tes écrans cathodiques ressemblent à rien.
Ils surchauffent juste le bâtiment.

Il faudrait passer au LCD.
En plus, ça consomme moins.

La question est :
"Peux-tu m'aider, mon frère ?"

Avec ses 40 000 vidéos vendues,

Dennis Black Magic était
le roi incontesté du porno en Belgique.

Et selon la légende, né avec la trique.

Bravo.

Le héros du jour.
Nadine, fais-lui une pipe.

Dis, je ne suis pas une pute.
- Je filmerai. Tu seras une actrice.

Merci, Frank.

C'est qui qui me paie ?
- Payer...

Ecoute. Qu'en dirais-tu,
si au lieu d'argent...

je te filais des places VIP pour le Carré.
Les gens se battent pour ça, crois-moi.

C'est quoi ?
- Tu connais pas le Carré ?

C'est the place to be, mon pote.

Tous les grands de ce monde sont là.

Les plus belles filles, les meilleures
bombasses. Il faut le voir pour le croire.

Si le paradis existe, il est là.

Glamour, paillettes,
il n'y a qu'à ramasser.

Si vous m'aviez dit
que ce porc avec ses lunettes bleues

changerait ma vie,
je ne vous aurais pas cru.

Mais bon, à quoi ça tient ?

A un détour.

Ce sont des entrées VIP.

Désolé, les gars, il y a du monde,
que les clients réguliers ce soir.

Mesdames.

C'est quoi le problème au juste ?

Dégage, petit.

Tu m'as appelé comment ?

Rentre chez ta mère.

Losers.
- Franky, ça va ?

Enfant génie gagne 100 000 BEF

Bonjour, monsieur.
Je peux vous aider ?

Vous êtes la maman ?
- Oui.

Il a l'air futé. Il tient ça de vous ?

Ce serait un trop grand honneur.
Non, non, non.

Vous êtes ?

Nico Tackaert,
Inspection Spéciale des Impôts.

Oh, merci, madame.

Tout va bien ?

Oui. J'ai juste des soucis d'eczéma.
- Je parle de sa comptabilité.

Oui, maman, c'est la procédure.

Un simple contrôle de routine
pour les débutants.

C'est ce qu'on verra.

C'est pas évident d'être
un petit indépendant, M. Tackaert.

Et il travaille si dur.

Je lui dis toujours, il doit se reposer.
Mais bon, il ne m'écoute pas.

On dirait que la maman est sympa.
- Oui.

On n'a pas fini.

Oui... Si vous avez des questions,
posez-les à la maman sympa.

J'ai une question pour vous.
Où est votre vraie comptabilité ?

Où écrivez-vous
ce qu'on ne peut pas savoir,

mais que vous ne pouvez pas oublier ?

J'ignore... de quoi vous parlez.

Quoi ?

L'ISI ne vient pas jusqu'à Meise
pour rien, Frank.

T'es pas discret.
- Il n'a rien trouvé, si ?

Tu sais ce que t'as gagné ce mois-ci ?
- Bien sûr, 6 325 700...

Au noir. Et on en fait quoi ?

On pourra allumer
le poêle avec cet hiver.

Ils ne sont pas cons.
Tâche d'avoir un coup d'avance sur eux.

Maman avait raison.
Comme toujours.

Manquer d'argent est un problème.
Tout le monde le sait.

Mais ce que personne ne réalise, c'est
qu'en avoir de trop est aussi un problème.

Un problème que je devais vite résoudre,

ou cette raclure des impôts
allait encore souvent frapper à ma porte.

Le truc, c'est les sociétés anonymes
louches de Moldavie, Ouzbékistan...

Ces pays de guignols
loin du viseur du fisc belge. OK ?

Point positif :
c'est une devise étrangère.

C'est encore moins facilement retraçable.

Point important à savoir pour toi...
- Madame, cette glace est une tuerie.

C'est mieux que le sexe.
Sans dec.

Quel est votre secret ?
- Désolée, ça reste dans la famille.

Facile, marriez-vous avec moi alors.

Ça ne t'intéresse pas ?
- Désolé, Frank. Désolé.

Question...

Comment Dennis récupère son argent ?

Eh bien, le 16 de chaque mois, maman
passe chez toi, te livrer de la glace.

Tes chefs-d'œuvre peuvent ainsi
être tirés et vendus à grande échelle.

Ça te permet de blanchir de l'argent.
Compris ? Ensuite, non négligeable,

je t'envoie des factures d'InfoBrix
pour des services que je ne fournis pas.

Mais je récupère ainsi mon argent, moins
ta commission de, disons, dix pour cent.

Ecoute Frank,
je vais être honnête avec toi.

La chimie n'a jamais été mon fort.
Chiffres, algèbre...

Ça me fait pas bander.
Enfin, peu importe.

Concrètement, t'attends quoi de Dennis ?
- De faire des films.

Le plus possible.
Je m'occupe du budget.

Comme un producteur.

Si tu veux.
Oui, le producteur.

Une dernière chose, Dennis.
Tu dois me promettre une chose.

Le jour où tu gagnes
ton premier million...

Un million ?
- ...tu m'emmènes avec toi.

Où ça, Frank ?
- Au Carré.

Je te montre la cave si tu veux,
mon frère. Marché conclu.

Dès l'instant où Dennis et moi
nous étions trouvés,

notre business a fonctionné
comme une horloge.

Et le gagnant est...

Dennis Black Magic.

En moins de six mois,
il a fait 27 films pornos.

Ce qui m'a permis d'avoir des petits sous
plus blancs que Michael Jackson.

Je me souviens
avoir raconté mon rêve à maman.

Elle était profondément choquée.
"Dennis, tu vas pas faire du porno ?"

J'ai dit : "Non, je vais pas faire
du porno, je vais embellir le porno."

"Ça n'a rien à voir." Merci.

Ça ne se voyait pas à ma tête,

mais croyez-moi, au fond de moi
je jubilais, moi aussi.

Je vais vous révéler un autre secret.
Le porno est une illusion.

Frank, viens près de moi.
Une photo.

Cette sensation spéciale que vous avez
quand tout s'aligne parfaitement.

Je dis toujours une chose :

"Faut pas se contenter de suggérer du nu,
le nu en soi doit aussi être suggestif."

C'est vrai.
- C'est toute la question.

Ça veut pas dire grand-chose pour moi.

Ce ne serait juste que si on faisait tous
le même film porno. Tu vois ?

Je suis en train
de faire un film et je crois

que t'es la fille parfaite.
- C'est quoi ?

C'est quoi ?
- Mitsubishi. Ecsta.

Ça fait grandir.
- C'est une image, mon frère.

C'est amer.

Hé, cet enfoiré la croque.

Il la croque.
- Je viens de le dire.

Donne la bouteille.
- Viens la chercher.

Donne la bouteille. Donne la bouteille.

Dennis est un homme d'honneur,
il tient parole.

Bonsoir.

Franky, Franky, Franky. Hé.

Gino, j'ai ramené un peu de monde.

Pas de soucis, Dennis.

T'es hyper connu ici.
- Ils voient le roi du porno

et repensent à la dernière fois
qu'ils ont pris leur pied.

Oui, Pavlov.
- Quoi ?

Pavlov.
- Il viendra peut-être plus tard.

Ça parle, les ragots circulent.

Dennis, tu te souviens de moi ?
- Hé. Si je te connais ?

T'es la plus belle poupée à la ronde.

Dis, les PAR ont du retard.

Quoi ?

Les PAR, les boîtes de conserve
sous lesquelles ta mamy a dansé le slow,

ne sont pas synchros
avec le rythme. Tu vois ?

T'es bizarre, Frank. T'es au courant ?

Ça donne quoi la pilule ?

Ça me fait rien.

Mollo, Frank. Je tiens plus.

Frank ?

Qu'est-ce que tu fous, idiot ?
C'est quoi ça ?

Dennis.

Ah, voilà la sauterelle.
Tu t'es fait mal ?

C'est qui ?

Faut que tu sortes un peu plus souvent.
C'est la nouvelle Miss Belgique.

Vanessa Goossens, officiellement
la fille la plus canon du pays.

Miss Glamour, Miss Bien-Etre,
Miss Fraise, Miss Diamant.

Dès son inscription,

elle avait gagné d'avance.
- Vanessa, ici.

Vanessa était comme moi.

Une personne ambitieuse,
qui avait un rêve.

Chérie, c'est l'heure. Allez, viens.

Et son père était prêt à tout
pour le concrétiser.

Vanessa. M. Goossens.

Je l'ai tout de suite vu.

Moi le software, elle le hardware.

Nous, nous étions faits l'un pour l'autre.

Et ça, je devais le lui dire
sans plus attendre.

J'ai dit à ton père

que je suis prêt à payer
cher pour t'avoir ici en exclusivité.

Ma prison perso sur l'A12.
- Ecoute sa proposition.

Toutes les filles ici
voudraient être à ta place.

Ah oui ? Jusqu'à ce qu'elles doivent
porter mes stilettos de 14 cm.

Patron, le mec-là veut
absolument parler à Vanessa.

Tu le connais ce mec ?

Non.

Quoi ?
- J'ai juste un truc à dire, OK ?

Dis-le-moi, je lui transmettrai.

T'es qui, toi ?
- C'est ma boîte ici, gamin.

Ta boîte ? Ce café
rempli de loupiotes, tu veux dire ?

J'ai une mauvaise
et une bonne nouvelle pour toi.

La mauvaise,
c'est que t'as déjà fait faillite.

Mais on peut arranger ça.

En même pas une semaine, je peux...
- Dégage, petit.

Comment tu m'as appelé ?

Ouille, gamin. Il m'a mordu.
- Comment tu m'as appelé ?

Franky ? Tout va bien ?

Franky ?

Ça va pas la tête, mec ?

Ouvre cette portière.

Frank Verstraeten.

Tu mets plus un pied ici, OK ?

Ça te fait rire ?
- Retiens bien ce nom.

Oui...

OK.

Ça va ?

Bouge pas.

Tu veux encore une aspirine ?
Ça t'aidera à dormir. Oui ?

En me mettant à la porte,
ils voulaient me donner une leçon.

Et ils m'en ont donné une.

Mais pas vraiment celle
à laquelle ils pensaient.

Voilà, triple A location.

Ça veut dire : centre-ville, espace
suffisant et proche des voies d'accès.

Et c'est en vente ?
- Pour l'instant.

Mais plus demain.

Qu'est-ce que tu veux dire, mon frère ?
- Que je vais l'acheter, tiens.

C'est une blague ?
- J'ai dit la même chose.

Mais il n'a pas l'air de rire.

Désolé, Frank.
T'y connais quoi aux discothèques ?

Assez pour savoir que j'en veux une.

Une qui va renvoyer le Carré
à l'âge de pierre, à sa place.

Frank, avec tout le respect
que je te dois, tu te surestimes un peu.

Ça implique bien plus
que de faire tourner des disques.

Crois-moi, c'est un monde impitoyable.

Il faut s'allier aux bonnes personnes
et virer les mauvaises.

C'est pour ça qu'il a besoin de toi.
- Moi ?

Tu croyais pas
que j'allais faire ça seul ?

Je fournis le contenant
et toi, le contenu.

Tout le beau monde, les filles canon.
Lance les invitations.

Une salle VIP privée.

Qu'est-ce que t'en dis ?

Le roi du porno et le roi du disco ?

Ça marche.

T'as un nom ?
- Non, non.

C'est la seule chose qui me manque, non.

Que dirais-tu de...

The Gloryhole.

Je vais y réfléchir.

Pour moi, ça marche. Achète.

Ton père aurait été fier, tu sais ?

Son fils, un entrepreneur.
Comme lui.

Moi aussi.
Je suis aussi très fière.

Frank, c'est quoi ça ?
- C'est quoi ?

Merde. Crotte.

Qu'est-ce qui se passe ? Allez.

Bonsoir.

Oui, Frank...

Ça sent mauvais.

Comment va ton eczéma, Nico ?

C'est marrant que tu le demandes.

Je suis allé chez un dermato récemment.

Et tu sais comment ça se passe,
t'attends...

Et tu lis des magazines
que tu n'aurais jamais lu sans ça.

Et là, je vois d'un coup
Frank Verstraeten,

le petit indépendant de Meise,

en photo avec les grands de ce monde
en train de descendre du champagne.

C'est illégal ?

Non. Mais je me suis quand même permis
de regarder ça de plus près.

On a fait une descente
chez M. Dennis Burkas

et on a saisi toute sa comptabilité.

Ou du moins,
son absence de comptabilité.

Connais pas.

Ah non ?

Plus connu sous le nom
de Dennis "Black Magic" ?

Tu veux nous faire croire que cette merde
a coûté 8 millions de francs ?

Fais gaffe à ce que tu dis.

Dennis a eu plein de récompenses
avec The Monaco Affair.

Tu comprends pas, Burkas. Nous savons
d'où vient cet argent et toi aussi.

Je crois que c'est toi
qui me comprends pas.

Dennis est un homme d'honneur.
Il ne trahit pas ses amis. Point.

Ecoute Dennis, tu m'écris son nom
ou tu pars en taule. Choisis.

Et le souci, Frank,
c'est que chez ce Black Magic,

on a retrouvé des factures compromettantes
nous menant tout droit à InfoBrix.

Des factures que tu peux m'expliquer.

Je n'ai rien à expliquer.

InfoBrix ne m'appartient même pas.

F. Verstraeten, c'est qui ?

Oui...
- Faux.

Ferdinand Verstraeten, mon pépé.

98 ans et CEO respecté d'InfoBrix.

Le pauvre ne pouvait plus s'essuyer
les fesses, mais sans le savoir,

il était le seul vrai patron d'InfoBrix.

T'as pas bien fait tes devoirs, Nico.

Prépare ton pépé
à ce qu'il fasse faillite.

Je l'ai dit.
Je suis un homme d'honneur.

Tackaert.
- Oui, c'est moi. Il ne veut rien dire.

Tu peux y aller.

Qui a fait ça ?
- Quoi ?

La peinture.

Ton fiston ?

C'est moi qui l'ai faite.

De l'art.
- Un passe-temps.

J'aimerais bien te l'acheter.

Pour dans mon salon.

Ça coûte combien ?
- Il n'est pas à vendre.

Tout se vend.

Tiens-toi tranquille, petit.

Oui, c'est comme ça qu'on t'appelle ici.
Le petit de Meise.

Bon week-end.

InfoBrix a été condamnée
et mise en faillite.

Tous les biens meubles et immeubles
n'avaient soudain plus aucune valeur

et mes comptes ont été gelés.

Cette raclure m'avait tout pris.

Mais tout cela n'était rien
par rapport à ce qu'ils ont fait à Dennis.

Un an ferme. Parce qu'il a refusé
de donner mon nom.

De toute ma vie, ce qui s'est le plus
rapproché d'un ami, c'était lui.

Pour la plupart des gens,
la prison serait une torture,

mais pour Dennis,
c'était une façon de se faire des amis.

Et j'ai dit quoi ?
Juré sur la tête de ma mère.

"Si tu connais pas l'adresse, demande
à ta femme, je l'ai assez baisée là-bas."

Je l'ai assez baisée là-bas.

C'est un bon gars.

Frank, t'as un instant ?

Je suis occupé.

Quand je t'appelle, tu viens.

Allez.

Prends les deux autres.

Pendant que ton pote du porno et toi
meniez la belle vie...

ta maman a épargné
un peu de tes sous.

Que ferais-tu sans moi ?

1997 a été l'année où Microsoft a racheté
pour 150 millions de parts d'Apple,

l'année où la première puce Pentium II
est sortie de production,

où le monde
a trouvé la voie vers Mars

et où deux mecs ont eu une bonne idée.

Mais ne vous y trompez pas,
1997 a surtout été l'année...

du Zillion.

Il ne faut pas s'inquiéter.

La ville a fait un accord clair
avec M. Verstraeten,

c'est une licence
pour un espace polyvalent

avec l'accent sur le sport et la culture.

Il faudrait être fou
pour donner une licence

à une méga-discothèque
en plein centre-ville.

Ce serait un suicide politique.
- Polyvalent.

J'ai donc trouvé une solution créative.

M. le Bourgmestre Vanacker a raison :

le Zillion est un beau cadeau
pour le quartier.

C'était l'avantage des années 90,
on pouvait encore baratiner les gens.

Aujourd'hui, faut plus essayer.

Dès que j'ai eu ma licence,
le reste a été un jeu d'enfant.

J'ai contracté un prêt sans intérêt
auprès de la plus grande brasserie du pays

et c'était parti.

J'ai importé de l'acier de Russie,
de la robotique de Finlande

et tout le reste,
j'ai pu le trouver en Chine.

Le Zillion était un concept global
de technologie,

un ordinateur grandeur nature.
Tout était digital et synchronisé.

Un regard sur l'avenir. Jamais
chose pareille n'avait été construite.

Tu bosseras avec un servo.
Dirigé par ordi.

Des panneaux qui bougent indépendamment,
sans intervention humaine.

Douze de diamètre. Tu vois ?

Même si c'était possible,
tu pourras jamais fixer ça au plafond.

Tu m'as entendu parler du plafond ?

Quatre structures, ancrées sur place
et visibles. Elles feront partie du show.

En moins de six mois, tout était prêt.

Comme convenu,
je me suis occupé du contenant

et Dennis du contenu.

Grâce à son carnet d'adresses, toute
la jetset a été invitée à l'inauguration.

Tous ceux qui avaient pignon sur rue,

toute personne qui était un jour
passée à la télé, il les connaissait tous.

Ça va être magique, sérieux.

Il faut que tu sois présent.

Désolé, Dennis ne pourra pas
être présent ce soir-là. Congé forcé.

Super que tu viennes. Je raccroche,
un autre doit passer un appel.

Salut, poupée.

Le 16 octobre 1997, c'était le grand jour.
Le Zillion ouvrait ses portes.

Une liste de 5 000 invités,
mais franchement ?

Pour moi, une seule personne comptait.

Et pour m'assurer sa présence,
je l'avais engagée.

Full concentration, tout le monde.

Check.
- Oui, on est prêts.

Pyrotechnie stand-by.
- Pyrotechnie stand-by.

On passe au Zillion-time.
- Zillion-time, check.

Dix, neuf, huit, sept,
six, cinq, quatre,

trois, deux, un...

Ouah, qui imagine un truc pareil ?

Frank Verstraeten.

Vanessa.
- Goossens. Je sais.

Tout le monde le sait ici.

Tu me veux où ?
- Quoi ?

En général, on a un podium VIP.
Pour les autographes, les photos, etc.

Herman. On s'est parlé au téléphone.
- Oui. Le manager.

Avant toute chose, son papa.
- Oui, oui. Il ne faut rien faire.

Amuse-toi, c'est tout.

OK, bien.

Le voilà, le grand manitou.
Félicitations, mec. Ça déménage.

Je t'avais invité ?

J'ai fermé le Carré spécialement,
pour ne pas ruiner ta soirée.

Habitues-y-toi.

Wesley ? Wesley.
- Quoi ?

Tu peux veiller
à ce que monsieur soit payé ?

Et... double le prix. Pour la peine.
- Très bien.

Que je doive pas venir te chercher.
- Non, papa.

On boit quoi ? Une coupe ?
- Oui, tiens.

Laisse, gamin.
Tonton Dimi invite.

Tu viens ?
- J'attends un peu ici.

Que dirais-tu d'une visite guidée ?

Par toi ?
- Oui.

Qui d'autre ?

Mon papa ne m'autorise pas
à suivre les inconnus.

Je viens de me présenter, non ?
Que pourrait-il bien t'arriver ?

Une bouteille.
- Tu connais la promo de ce soir ?

Si tu donnes ta carte de membre du Carré,
t'as une bouteille gratuite.

Pardon ?
- Voilà la mienne.

Six salles, six concepts différents,

un parc d'attraction du rythme
avec un nouveau thème chaque week-end.

Le Zillion est bien plus
qu'une discothèque,

c'est un mode de vie.

La plupart des gens y viennent juste
pour se trouver un mec ou une nana.

C'est pour ça que tu vas en discothèque ?
- Parce qu'on me paie pour le faire.

Grâce à ces bracelets, je sais
ce qu'ils boivent, quand ils boivent,

et même leur température corporelle.

Tous ces paramètres arrivent ici.
Je sais que t'as soif bien avant toi.

C'est pas interdit de faire ça ?
- Comment ça ?

Ben... la vie privée ?
- Service clientèle.

Merci, madame. Merci.

Quoi ?

Mon père va péter un câble
s'il ne me trouve pas.

Tu veux pas voir ça.
- Je vais régler ça.

Frank pour Wesley.
- Oui, chef.

Wesley, occupe-le encore un peu. OK ?
- Comment ça ?

Ben, invente un truc.
- OK.

Voilà. C'est réglé.

Viens.

Monsieur ?
Je vous fais visiter les coulisses.

Je n'ai pas le temps, mec.

Hé, mais non... Hé, dis.

Merde. Hé !

Donc tu as une discothèque
et tu ne danses pas ?

Il y a beaucoup trop de monde.
- M'enfin. Sois pas stupide.

Comme ça.

Comme ça ?
- Oui, comme ça.

Calme-toi, mec,
je descends tout juste. Pardon.

Allez, tout se ressemble ici.

Dis-moi si tu m'entends. Herman !
- Ici.

Ici.

Où est Vanessa ?
- En haut.

Merde.

Vanessa. Suis-moi, viens.
- Papa, je suis en train de danser.

Viens.
Merci pour le job. Allez.

Désolé, les gars. C'est rempli.

Quoi, rempli ?
- T'es qu'un sale raciste.

C'est ça, oui.

Monsieur, on veut juste faire la fête.
Vous comprenez ?

Qu'est-ce qu'on fait, chef ?

Hé monsieur, pourquoi on peut pas entrer ?
- Euh, mauvaises chaussures. Oui ?

Allez, mec.
- Va te faire.

Hé.

Dis, où est-ce que je dois
mettre cette carte ?

Faut juste la scanner, maman.
- Ah.

Oui, voilà.

... plusieurs incidents et il y a beaucoup
d'inquiétude parmi les riverains.

On a demandé l'avis
du bourgmestre Vanacker.

Le lien de confiance entre M. Verstraeten
et le conseil municipal est au beau fixe.

Je suis convaincu que notre confiance
mutuelle ne sera pas mise en péril.

Verstraeten lui-même
parle d'un énorme succès.

Je crois que c'est pour moi.

Comment tu m'as retrouvée ?
- Peu importe.

La question, c'est :
"Où vas-tu ?" Allez, monte.

Maintenant ?

J'ai une surprise pour toi.

Oui, mais c'est impossible.
Je ne peux pas partir comme ça.

Pourquoi pas ? Fais ce que tu veux.

Je n'ai jamais obéi à personne
et regarde-moi.

Je parle à la plus belle femme
de Belgique.

Vanessa. On y va ?
- Ouh, OK.

C'est ta conception
d'un rendez-vous romantique ?

C'est donc un rendez-vous ?
- J'ai pas dit ça.

Mon Dieu... Je te hais,
je te hais, je te hais.

Tu couches avec Dimi ?
- Quoi ?

Ce que je t'ai demandé.

Euh... Non. C'est pas mon genre,
si tu veux tout savoir.

Et moi ? Je suis ton genre ?

Non !

Oh mon Dieu. Tiens-moi.

Encore.
- Non, je veux plus.

Tu viens au Zillion ce week-end ?

Oui, non, ça n'ira pas.

Et le week-end prochain ?

Je travaille exclusivement
pour le Carré.

Quoi ?

Papa pensait que ce serait une bonne idée.
- Je me fiche de ce que pense ton père.

Toi, t'en penses quoi ?

Toi et moi. C'est ça l'avenir.

Avec moi, tu pourrais faire
ce que tu veux,

quand tu veux, comment tu veux,
peu importe.

Fiesta tous les jours.

Je ne sais pas trop
ce que je dois penser de toi.

Pourquoi ? J'ai fait une connerie ?
- Non. Mais...

Quoi alors ?
- Non, non, c'est...

Je ne connais personne comme toi.
- Ah.

Oui, on me le dit souvent.

Tu es si sûr de toi et gauche à la fois.

Ah...

Mais...

Mais je te trouve plutôt mignon.

Sérieux ?

Vanessa.
Tu veux bien aller à l'intérieur ?

Allez, viens. Allez.
- Oui.

Huit ou douze ?

Huit... quoi ?
- Ton moteur. Les cylindres ?

Ah... Je ne sais pas.

J'aimais la couleur,
alors je me suis dit...

Bon, Herman. Ecoute.

Je tiens avant tout à m'excuser
pour ce qui s'est passé la fois passée.

Si j'avais su que Wesley
était un incapable...

Pas de soucis, mon gars.
C'est un malentendu.

Oui, voilà.

On dirait que t'aimes bien ma fille.
C'est pas grave, tu sais.

Tu peux le dire.
- Oui ?

Si c'était pas ma fille,
je ne dirais pas non. Beau cul, hein ?

Beaux nichons.
Ni trop grands, ni trop petits.

Juste parfaits.

Mais voilà, c'est ma fille.

J'évite donc qu'elle tombe
entre les sales mains de mecs comme toi.

Euh, Herman...
- T'as compris ?

Oui, je veux juste...
- Ou je t'attache le kiki aux couilles.

Hein ? Comme ça ?
- Oui, oui, Herman. J'ai compris.

OK.

J'espère ne plus jamais revoir ta tronche.

Herman Goossens n'avait pas l'intention
de lâcher sa fille aussi facilement.

Plus jamais.

Et moi, je n'avais pas l'intention
de la lâcher non plus.

Car quand je voulais quelque chose,
j'avais un mot d'ordre :

tout faire pour l'avoir.

Fratello. Je t'ai manqué ?

Est-ce que je t'ai manqué,
ça c'est la question.

Chaque jour, mec.

Hé, mon frère. Hein ? Allez.

La Zillion Gold Card. Elle donne accès
à tout, dedans, dehors, n'importe quand.

Parking devant l'entrée, alcool illimité.
- T'es sérieux, Frank ?

Montre-la aux toilettes,
on t'essuiera le cul.

C'est pas tout, Dennis. T'es mon directeur
des relations publiques.

Tous les médias,
campagnes de pub, magazines...

Tu ne sauras pas par où commencer.

Je ne te décevrai pas, mon frère.

C'est trop rapide, poupée.
Vas-y plus lentement.

Et n'oublie pas la verge,
la moitié de la magie.

Bienvenue chez toi. Partenaire.

Une dernière chose. J'ai un petit souci.
Un truc que tu vas devoir régler.

88 ch tiens...

Que le père de Vanessa
était un vieux vicieux, c'était évident.

Black Magic et moi
en avons donc fait bon usage.

En échange, Dennis voulait que j'offre
un boulot à ses amis albanais de taule.

Ils ont quoi comme expérience ?
- Comment ça, expérience ?

Ont-ils déjà été portiers ailleurs ?

Ils ont survécu à deux guerres.

Bloquer les ivres
et les Marocains devrait aller.

Je suis content de Chico et de son équipe.

Pourquoi changer ?
- Frank, pas changer, compléter.

Laissez-moi faire mes preuves, patron.

C'est moi le boss.

C'est bon, Dennis. T'as ce que tu veux.
Met les Albanais à la porte.

Toute leur famille pour ma part.
- Merci Frank, tu ne le regretteras pas.

Il suffit pas de savoir défoncer un crâne
pour être un bon portier.

T'as qu'à leur apprendre le reste alors.

Ça a été, poupée ?
- Faut que je me douche.

Soyez prudents.

Pas d'inquiétude,
elle est entre de bonnes mains.

Vanessa. Euh...
Bon amusement.

Frank ?

Sois honnête avec moi.
- Quoi ?

Qu'est-ce que t'as fait à mon père ?

Rien.
- Si.

Pourquoi est-il si positif à ton propos
d'un coup ?

Et pourquoi a-t-il rompu
le contrat avec le Carré ?

Demande-le-lui.
Qu'est-ce que j'en sais ?

Non. Dis-le-moi d'abord.
- Mais quoi ?

Ben ce que tu lui as fait.
- Mais...

On a juste eu une bonne conversation.

Une conversation ?
- Oui.

Je ne suis pas conne.

Tu ne veux pas le savoir.
Crois-moi, tu seras fâchée.

Si, je veux le savoir.

Oui ?
- Oui.

OK. Lève-toi.

Je n'ai encore jamais fait ça.

T'as fait ça ?

Oui. Désolé.

Pour moi ?

Oui.

Désolé.
- ...vous voulez aller dormir

et il y a cet horrible bruit
à côté de vous.

Et quatre jours par semaine,
ça vous empêche de dormir.

Le quartier a réuni toutes les plaintes
relatives à la discothèque le Zillion

et attend une réaction du bourgmestre.

Vous pouvez revenir plus tard ?

Pouvez-vous revenir nettoyer
cet après-midi ?

On est déjà l'après-midi.

Dans une petite heure ? Frank dort encore
et j'ai peur que vous ne le réveilliez.

Ou vous devez encore
nettoyer autre part ?

Non, non, ça ira.
Je reviendrai plus tard.

Merci. Merci.

Le Zillion a décollé en un rien de temps.

De toute l'Europe,
on venait dépenser son fric chez moi.

Gulden, marks, pesetas, lires...
Ils finissaient tous dans ma poche.

Dans une discothèque,
l'argent se gagne de plein de façons.

Above the line...
...et surtout below the line.

Et ça, les petits amis de Dennis
l'avaient bien compris.

Ils ramenaient de la coke de Colombie,
du speed des Pays-Bas,

de l'ecsta de Campine
et des putes de Pologne et de Moldavie.

Tant qu'ils respectaient ma commission,
je m'en contrefichais.

Au contraire.

Hé, mon frère.

Entre.

Nadia. Ces mecs-là boivent gratos.

Dans sa salle VIP privée, Dennis
se sentait comme un poisson dans l'eau.

Le royaume du roi du porno.

C'est bon.

Chéri.

Le Zillion, un beau cadeau
pour le quartier ?

Tout le monde n'était pas de cet avis.

Mais le bourgmestre Vanacker
était impuissant.

Mon contrat avec la ville était en béton.

Un espace polyvalent,
c'est un concept plutôt polyvalent.

A force, le Zillion brassait

l'équivalent du produit national brut
d'un petit pays africain.

Tous mes revenus légaux
passaient par la porte de devant.

Et tout l'argent sale,
par la porte de derrière.

Mais comme maman
me l'avait bien répété :

"Tu peux rien faire
avec de l'argent sale."

J'ai créé un réseau de sociétés fantômes,
ce qui a créé un labyrinthe fiscal.

Mon argent faisait sans arrêt
le tour du monde.

Et quand il rentrait à la maison,

je pouvais le dépenser
à des chouettes choses.

Mais croyez-le ou non,
l'argent ne m'a jamais intéressé.

C'est son effet qui m'intéressait.

A l'époque, ma vie
avait de quoi rendre jaloux.

Je ne vous mentirai pas.

Tout le monde connaissait mon nom.

Grâce à Vanessa,
un nouveau monde s'ouvrait à moi.

Sympa ?
- J'aime bien.

T'as autre chose du genre ?
- Je vais voir.

Chéri.
- Oui.

J'ai quelque chose pour toi.

Des chaussures ?
- Pas n'importe lesquelles.

Des Buffalo.

J'étais enfin arrivé où je voulais être.

Le petit de Meise était devenu grand.

Merde.

Ne réponds pas.

Pas maintenant, maman.

Quoi ? Brûlée, où ?

Et t'as appelé un médecin
ou une ambulance ?

Viens.
- Ça fait mal ?

Oui. Et dépêche-toi. Oui.
- J'arrive.

Maman ?

Maman, ça va ?

Comment t'es habillé, mon grand ?

C'est... c'est à la mode.

Parce que machin l'a dit.
- Arrête. Elle a un nom.

On dirait un clown.

Tu ne t'étais pas brûlée ?
- Si.

Comment t'as fait ?
- Bêtement, à la cuisinière.

T'as appelé le médecin ?

Non, j'ai mis de la Flammazine.
C'est bon.

Un navire présumé insubmersible
qui a fait l'objet d'un film.

Qu'est-ce que le Titanic ?

Marianne.
- Qu'est-ce que le Titanic ?

Correct.

Bon, ben...

Repose-toi alors. Hein ?

Ah, Frank... Pendant un moment, faudra
plus compter sur moi dans le Zillion.

Oui, oui. Bien sûr.
- Sauf si t'as besoin de moi.

Je peux me passer de toi.

Enfin, jusqu'à ce que t'ailles mieux.

Les chaussures...

Quoi ?
- C'est aussi elle qui te les a achetées ?

Oui, pourquoi ?

Elle ne te trouve pas assez grand ?

Soigne-toi bien. OK ?

DJ Deca in the house.

Here we go !

On peut demander une chanson ?
- Je ne prends pas les requêtes.

Tu le sais.
- C'est l'anniversaire de Nathalie.

C'est mon anniversaire.
S'il te plaît ?

Allez, d'accord.
Mais c'est pas gratuit.

Quoi ?

Donne-moi ton numéro.

Putain.

Merde.

Razzia.

Non, c'est pas un exercice, idiot.
Je répète : "Pas un exercice."

Reculez. Reculez.

Sales flics.

Oui, on s'occupe de la salle principale,
Vous la salle VIP. Go, go, go.

Bordel.

Sur ordre du bourgmestre, nous avons
le droit d'entrer dans les locaux.

N'affrontez pas nos forces de l'ordre.
C'est notre dernier avertissement.

Allô ?

C'est quand même pas fini ?

Ecoutez-moi bien, vous tous.

Une seule personne peut décider
si la fête est finie ou non,

et c'est moi !

Allez !

This is Zillion life.

Plus fort.

Chérie ?

Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Rien de grave. T'étais où ?

Juste en bas.

Tu sais que je te...
que je t'aime vraiment, hein ?

Moi aussi.

Défoncez-moi cette ordure.

Fracassez-lui le crâne. Enfoiré.
- Non, stop.

Stop, stop, stop...

Quatre millions de DJ dans le monde et
il fallait que Vanessa choisisse celui-là.

DJ Deca était Frederik De Caluwé.
Petit-fils de Diederik De Caluwé,

ancien ministre de la Justice,
actuel ministre d'Etat.

Fallait que ça m'arrive à moi.

Tu me prends vraiment
pour une conne naïve.

Je sais que t'as un lien avec ça.

Pourquoi as-tu donné
ton numéro à ce mec ?

Tu vois ? Je le savais.
Tu me surveilles ?

Ça a l'air nécessaire.
- C'était le numéro de Nathalie.

Hein ? Quoi ? Ça...

Comment pouvais-je le savoir ?
- T'aurais peut-être pu le demander.

OK. Désolé.
- Laisse-moi tranquille.

Vanessa ?

Laisse-moi.
- Allons, Vanessa.

Vanessa, ouvre cette porte.

Vanessa.
- Intimité, tu connais ce mot ?

Vanessa, ouvre cette putain de porte.

C'est moi qui décide ce que je fais. OK ?

OK, oui. Mais j'ai dit pardon.

Les Albanais n'avaient pas fait
les choses à moitié.

Ils avaient tellement défoncé
ce petit fils de loi

qu'il ne se souvenait de rien.

Hélas, tout ce dont il se souvenait,
c'était qu'il était venu au Zillion.

Plusieurs infractions reconnues
en raison...

La ville, je gérais.

Coups et blessures...

Mais l'Etat, c'était une autre affaire.

Pour chaque pet lâché au Zillion,
je devais désormais aller m'expliquer.

J'avais une licence de 3 999 personnes.

Résultat ?
Chaque soir, ils comptaient mon public.

Mes sorties de secours ?
Tout à coup trop petites.

Et mes portiers ne pouvaient plus
avoir de casier judiciaire.

Marius, c'est la loi.

J'emmerde la loi.
La porte du Zillion est à moi.

Je comprends, mais que peut faire Dennis ?
- Sois créatif. Donne-moi la clé.

C'est toujours froid.
- Papa s'en occupe, chérie. Patience.

T'appellerais pas un plombier ?
- Dégage. Maintenant.

Maintenant !

Ecoute Dennis, j'ai promis à ma famille
de ne plus jamais aller à la guerre,

mais si je récupère pas mon poste,
je ferai une exception.

Compris ?
- Oui.

Donne-moi le marteau.

Que ça n'annonçait rien de bon,
même un aveugle pouvait le voir.

Mais j'avais d'autres soucis
à ce moment-là.

Tiens, Frank. Signe ça.

Tiens. Mieux que ma signature.

Mon ADN.

Interjetez appel.

Je n'avais le temps pour rien d'autre.
Pas même pour les choses importantes.

Car ça n'arrêtait pas.
Une amende après l'autre.

C'était du harcèlement.

Mais on m'avait assez ennuyé dans la vie
pour savoir comment gérer ça.

Rendre la pareille.
- Le Zillion présente :

chaque dimanche Zundays at Zillion.

C'est simple, the show must go on.

Tu seras à côté de lui,
ce sera magnifique.

Je suis pas homo.
- Ce soir, tu l'es.

C'est si compliqué de trouver un nain ?
Et mets cette casquette.

Les Zundays ont été promus
comme des soirées stimulantes

avec une pointe d'érotisme.
En réalité ? Une véritable orgie.

Black Magic avait carte blanche,
avec tout ce qui s'ensuit.

Homos à la queue-leu-leu, ondinisme,
trios, partouzes, baise brésilienne :

il n'y avait pas de limite.
Tant que ça choquait.

Et Vanessa ?
Elle participait joyeusement.

Mais qu'est-ce qui m'importait vraiment ?
Les Zundays étaient masqués et anonymes.

Avocats, politiciens, magistrats,

les mêmes hommes
qui me noircissaient le jour,

papillonnaient la nuit dans mon Zillion.

Ecoute, t'as qu'à les remettre à la porte.
Et on sera quittes de ces conneries.

T'es devenu fou ? Tu crois quand même pas
que cette crapule remettra un pied ici ?

Je suis pas Pôle Emploi.

D'ailleurs, c'est ta faute, idiot.
- Ho, Frank.

Si tu les avais pas récupérés en taule...
- C'est bon, Dennis va régler ça,

avant que ça dégénère.

Verstraeten se croit intouchable

Toutes vos compétences
sont transférées au fédéral.

Donc concrètement, ça signifie...
- Je sais : mandat de perquisition,

écoutes téléphoniques
et mes propres enquêteurs.

Et une grosse paie.

Ne me dites pas que vous hésitez ?

Je voulais ce poste il y a quatre ans.
Et je n'étais pas à la hauteur.

Faut interroger le magistrat Van Hecke
à ce sujet. Tout ce que je peux...

Mettez votre égo de côté, Tackaert.

Vous avez le poste,
c'est tout ce qui compte.

Je commence quand ?

Non, non, non.
Non, Marius, je t'en supplie.

Non. Non.
Non, Marius, je t'en supplie.

Bonne nouvelle :
il te reste une main pour te branler.

Mauvaise nouvelle :
la prochaine fois, ta queue y passe.

C'est compris, Dennis ?
Règle le problème.

Qui a commandé une pizza hawaii ?
- C'est moi.

Les choses dont je suis responsable,
mais je dois dire que...

Prosciutto ?
- C'est la mienne.

Merde, ils ont oublié la sauce piquante.

Je dois tout le temps dire au juge :
"Possible. Je sais pas. J'étais pas là."

"J'ai entendu dire
que ça s'est passé comme ça."

Rien que ce mois,
j'ai déjà dû aller 15 fois...

Salut, chérie.
- Salut.

Attendez, clairement,
car l'arbre cache la forêt.

Le chantier et les trucs...

L'environnement, c'est toi ?
- Oui.

Dis... tu peux baisser le son ?

On est occupés.

Oui, minute.

Tiens.

J'ai déjà mangé.

Quand ?

Qu'est-ce que ça fait ?

Tu manges assez ?

Je le mets ici,
tu verras bien ce que t'en fais.

Comment était ton shooting ?

Ah, c'était pas bien ?
Je dois sourire davantage ?

Chérie, ton nez saigne.
Tiens. Essuie-le.

Ah. C'est peut-être du rouge à lèvre.

Il y a un souci ?

Vanessa, t'exagères pas un peu avec ça ?

Oui, papa.
Allez, laisse-moi tranquille.

Voilà, t'es repoudrée.

Dis... Espèce de folle.
Ressaisis-toi.

Bon, on en était où ?
On ne va pas y passer la nuit.

Non, non, non.
Je ne déménage rien.

Le Zillion est très bien ici
et il ne bougera pas.

D'autres idées brillantes
ou on a fait le tour ?

Je dois vraiment tout faire seul ?
S'il vous plaît.

Putain, Vanessa.
Qu'est-ce que tu fous ?

J'ai changé d'avis.
Je veux un morceau de pizza.

Bonjour.
- Mademoiselle.

Dis, si on voulait voir un squelette,
on irait au cimetière, tu sais.

Et je vous paie pas 15 000 balles
pour baver devant ma femme. OK ?

Purée...

Cette créance à court terme a été
abandonnée par la brasserie le 8 janvier.

Et comme par hasard, le 12 janvier,

des actifs matériels sont vendus
à prix plancher, hors taxes.

Je peux trouver ça douteux ?

Tu peux, Nico.
- Mais vous n'êtes au courant de rien ?

Je n'y travaille plus.
Il faudrait demander à ses comptables.

Je les vois demain.

Mais ces documents
sont encore signés par vous.

Je ne sais plus.

Votre gars...
Il s'est pendu, c'est bien ça ?

Il y avait une procédure
contre lui en cours.

Fraude fiscale.
- Elle a été abandonnée.

Faute de preuves.

C'est pas dans votre petit dossier ?

Ça n'a pas dû être facile pour vous.
Sauver une société et élever votre fils.

J'y suis arrivée.
- Ça reste à discuter.

Si vous vous souvenez de quelque chose.
- Je t'appellerai certainement, Nico.

Dites, Vanessa Goossens,
elle est comment en vrai ?

Qu'est-ce qu'elle a à voir là-dedans ?
- C'est une très belle fille.

Si je peux dire une chose positive
sur votre fils,

c'est qu'il a bon goût
en matière de femmes.

Et à en croire les magazines,
c'est la femme de sa vie.

Tackaert n'est pas
comme les autres, tu le sais.

C'est drôle ? Ça te fait rire ?

On verra si tu riras toujours
quand tu seras en prison.

Et cette gourde ne viendra pas te voir.

Arrête ça.
- Quoi ? Hein ?

Arrête.
- Quoi ? Je veux juste...

Arrête ça, OK ? Je sais ce que tu veux.
Pas besoin que tu le dises.

J'aime Vanessa. Et quoi que tu dises
n'y changera rien. OK ?

Parfois, j'ai l'impression
que Frank me déteste.

Vanny, d'où tu sors ça ?
- C'est juste...

La manière dont il me traite
et ce qu'il me dit. T'imagines même pas.

Calmos. Je le connais par cœur.
Il peut être casse-couilles, tu le sais.

Mais au fond de lui, il t'aime vraiment.

Moi aussi, je l'aime.
C'est bien le problème.

Sérieux. Je voudrais qu'il soit moins...
- Que Frank soit un peu moins Frank ?

Tu vois, toi au moins, tu me comprends.

On devient pas le roi du porno
si on ne comprend pas les femmes.

Alors, Vanny ?
On essaie encore une fois ?

Oui.

Dennis ?

Tu trouves que je suis un squelette ?

Pas du tout.
T'es du matos A+, le top du top.

C'est quoi le problème alors ?
- Frank est au courant ?

Tu dois avoir son accord ?

Dennis ne doit rien.

Tout cela est impossible
sans l'homme autour de qui tout tourne :

Frank Verstraeten.

Je respecte le point de vue de monsieur,
mais moi aussi je suis tenu par la loi.

De l'horeca sur un terrain industriel
n'est pas autorisé.

Ce gamin a une explication à tout.

On a essayé des dizaines de fois
de vous contacter, monsieur.

Oui madame, j'ai un agenda chargé.
Laissez-moi terminer.

Je ne nierai pas que ce commerce

soit lié à certaines choses
qui se jouent parfois en marge de la loi.

Je paie aussi pour nettoyer le parking.
- Je demande à voir.

Et tout ce qui se passe à l'intérieur
est mon affaire.

Et notre droit au repos ?

Et notre droit à faire la fête ?

Le Zillion est un chancre
dans le quartier. Merci.

Vous l'entendez, M. Verstraeten.
Le Zillion est comparé à un chancre.

Je le prends comme un compliment.

Car vous pourrez tout essayer,
un chancre, on s'en débarrasse pas.

Le Zillion va être franchisé
et je le mettrai en bourse.

J'ai des projets tellement grandioses
qu'ils vous dépassent.

Dès que vous avez un peu de succès
dans ce pays,

ils sont prêts à vous scier les pattes.
Oui, j'ai de l'argent, je suis connu,

et je me réveille chaque jour aux côtés
de la plus belle femme de Belgique.

Ça rend jaloux, vous voyez ?

Jusque-là, ils n'ont rien fait d'autre
que de me rire au nez, toute ma vie.

J'ai tout dû faire tout seul.
Dites-moi, c'est qui qui rit maintenant ?

Frank, franchement, vu tous ces problèmes,
n'est-ce pas un combat perdu d'avance ?

Redemandez-moi ça.

N'est-ce pas un combat perdu d'avance ?
- Je n'ai qu'une chose à dire.

Je suis un mauvais perdant.

C'est pas ton truc, on dirait.
- T'as pas cru bon de me le demander ?

Chéri, je vois vraiment pas le problème.

Regarde la belle veste que j'ai achetée.
- C'était ton idée ?

Ou celle de ce gros porc ?

C'était mon idée.

C'était mon idée
et ce sont mes nichons. OK ?

Je me suis longtemps demandé
ce qui arriverait si je faisais ça.

C'est à moi. Rends-le-moi.
- Vas-y. Prends-le.

Comment savais-tu où c'était ?

C'est à moi. Touche pas à ça.

Ecoute Vanessa, je veux que tu arrêtes.
OK ? T'es en train de te détruire.

Comment savais-tu où c'était ?

Je sais tout.

Vanny ?

Merde.

Merde.

Quoi ?

Frank, faut que tu saches.

Ta copine est arrivée
complètement bourrée.

Vous n'entrez pas.
- Ah bon ?

Vous allez faire quoi ?

Vanessa.

Vanessa.

Ho mec, ça va oui ?

Vanessa, tu me suis ?
- Je reste ici.

OK, désolé d'avoir réagi comme ça.
D'accord ?

Viens.

Tu vas pas me ridiculiser ici, OK ?
- T'as vraiment pas besoin de moi pour ça.

C'est étrange, tu trouves pas ?
- Quoi ?

Qu'on est un couple, nous deux.

Je vois vraiment pas
ce que j'ai pu te trouver, tu sais ?

T'es même pas mon genre.

Bien trop petit.

Qu'est-ce que t'as pas compris à viens ?

Tu vas te calmer, Verstraeten. Hein ?
C'est encore moi le boss ici.

C'est toi le boss ?
C'est moi le boss.

Le boss de ton putain de café à loupiotes.

On va en parler, viens.
Chérie, calme-toi. Ecoute.

Ne me touche pas.
- Ressaisis-toi. T'es plus toi-même.

Ah non ? Je suis qui alors ? Hein ?

OK, désolé.
C'est juste que je t'aime.

T'as une drôle de façon de le montrer.
- Oui, je t'aime trop.

C'est pour ça que je fais parfois
n'importe quoi.

Je vais changer.

Pour toi.
- Oui.

C'est quoi ma chanson préférée, Frank ?

Hein ?
- Quoi ?

Mon plat préféré ?

Quelle couleur me va le mieux ?

Qui est ma meilleure amie ?

Qu'est-ce que ça change ?
- Ça change tout.

Enfin, que...

Que sais-tu de moi au juste ?

C'est quoi mon rêve ?

Qu'est-ce qui m'empêche de dormir ?

Je ne suis pas qu'un accessoire
avec lequel tu peux parader.

Mais ça...

Ça tu peux pas le comprendre.

T'en es pas capable.

Et je te l'ai dit :
"Je ne t'appartiens pas."

J'appartiens à personne.

Tu ne m'appartiens peut-être pas,
mais tout ce barda m'appartient.

Ici, la robe, payée par moi.
Les chaussures, aussi.

La chaînette, aussi.

Tu sais quoi ? Garde-les.

Que feras-tu sans moi ? Hein ?

Tu crois que quelqu'un voudra
de Miss Belgique '97 ?

Tu vas retourner chez tes parents ?

Je me débrouillerai.

Oui ?
- Tant que je suis débarrassée de toi.

Va plutôt faire une désintox, arrête
de te foutre cette merde dans le nez.

Je connais peut-être pas ton rêve, mais je
sais ce qui t'empêche de dormir la nuit.

Tu sais ce que t'es ?

Un petit mec minable.

Moi ?
- Oui, toi.

Regarde. Hein ? Regarde le miroir.

Dis-moi qui est minable.
Regarde bien. Hein ?

Ton seul gagne-pain dans la vie,
c'est ta beauté.

Mais crois-moi,
ça ne va plus durer longtemps.

Tu sais quoi ? Je t'enferme.
- Va te faire.

Ne m'enferme pas.

Reste ici jusqu'à
ce que tu retrouves tes esprits.

Qu'est-ce que tu fais, mon frère ?
- J'ai pas de leçon à recevoir de toi.

Ferme-la. Ou je te fracasse.

Si vous croyez que j'ai besoin de vous,
vous vous trompez.

C'est Frank et Black Magic
et c'est Frank et Vanessa.

Et pas l'inverse, OK ?

Je n'ai pas le temps de gérer tout ça.

Hé, Vanny.

Ouille, désolée.

T'es un cadeau du ciel, petite.

Svetlana.
- Merde.

Je sais que t'es là.
Ouvre la porte.

Ouvre la porte.

Papa, je...
- Où est-il ? Hein ? Hein ?

T'es dans la merde, mon gars.

Où est-il ?

De qui tu parles ?
- Dennis. Où est-il ?

Aucune idée.

Trouve-le et ramène-moi cet enfoiré. OK ?
- OK.

OK ?
- Qu'est-ce qu'il a fait ?

Hé, fratello.

T'es devenu complètement dingue ?

De temps en temps, le roi du porno
a besoin d'un peu d'amour.

Elle aurait pu être ta fille, bon sang.

Gros con.
- Elle était mignonne.

Tu pouvais pas la garder
dans ton pantalon ?

OK Frank,
qu'est-ce qu'on va faire ?

On ?

Il n'y a plus de on.

Mais si tu veux mon conseil :
Tire-toi d'ici.

Pour aller où, Frank ?

Guatemala, Jupiter, choisis.
Là où personne ne te trouvera.

Et le Zillion alors ?

Il tournera bien sans toi.

On se la joue comme ça ?

Tu dois payer mon départ.

Quoi ?
- Une nouvelle vie ça coûte cher.

Que veux-tu que je paie ?

Tes dividendes ?

Ou plutôt tes actions notariées ?
- Les gains.

Les gains ? Tu sais...

Tiens, j'ai pas le temps pour tout ça.

Alors, t'en fais du temps, débile.

Qu'est-ce que t'as déjà fait ici ? Hein ?
A part foutre la merde.

Fais gaffe à ce que tu dis, sale clown.
J'ai passé 300 jours en taule pour toi.

281.

Et t'aurais mieux fait d'y rester.

T'as oublié qui sont tes vrais amis.
- Amis ? On n'est pas des amis, Dennis.

Un client privilégié,
voilà ce que t'étais.

Tu mérites une bonne leçon.
Une leçon de respect.

Dina. Dina Tersago est donc
la nouvelle Miss Belgique 2001.

C'est bon ?

Tu veux du tabasco ?

Ça ira.

Elles te plaisent ?

Ce sont des fleurs pour un enterrement.

Ah bon ?

Mais je les trouve belles.

Hé, reste là, toi. Reste là.

Stop, stop, stop.

Où est l'argent, salope ?

T'es sourde ou quoi ?

Il a dit : "Où est l'argent ?"
- A l'étage.

Debout, mon gars. Monte.

Allez.

Où est ce putain d'argent, mec ?
Où est ce putain d'argent ?

Là, dans l'armoire, dans l'armoire.

Suis-moi.

Paie, mec.

Plus vite.

Plus vite, plus vite.

Game over, connard.

Viens, j'ai le fric.
Prends les clés de voiture.

Chéri.

Chéri.

A l'aide.

Vous pouvez nous laisser un instant ?
- Très bien.

Désolée. Que s'est-il passé ?
- Ça va, doucement, doucement.

Une photo, madame ?
- Une photo ?

Mais je vais d'abord nettoyer,
ça ressemble à rien.

Non maman, laisse. Laisse ça.
Que tout le monde voie qui est la victime.

Et toi, comment tu vas ?

Ils t'ont bien secouée,
toi aussi, on dirait.

Marleen, c'était vraiment... C'était fou.
C'étaient des bêtes sauvages.

Comment sont-ils entrés ici ?

Pourquoi me demandes-tu ça ?
- T'as une carte magnétique, non ?

Maman, arrête ça.

Elle peut nous montrer sa carte, non ?

Ou tu ne l'as plus ?

Maman, je t'en prie.
- Quoi ?

Tu comprends pas ce qu'on vient de vivre ?

Je pose juste la même question
que les flics. Je peux ?

Oui, ça ne les regarde pas
et toi non plus.

Combien de cartes avez-vous ici
et à qui en as-tu données ?

Va dormir, maman.
Je vais régler ça.

Tiens.

Et où est la tienne ?

Maman, laisse-nous, s'il te plaît.

Bon.

S'il y a quelque chose,
on me le fera savoir.

Les agresseurs seraient entrés à deux

dans le loft de M. Verstraeten
et ont été très agressifs.

La valeur exacte du butin
n'est pas encore connue.

Par contre, nous savons qu'ils ont réussi
à s'enfuir avec une Mercedes-Benz.

Et toi, t'as pas trop mal ?

Un peu mal de tête.

Tu m'as sauvé la vie.

Tu le sais ça ?

Veux-tu m'épouser ?

Qu'est-ce que tu dis ?

T'as bien entendu.

C'est qui ?
- Je ne sais pas.

Chico. Va effrayer quelqu'un d'autre.
- Ludo du dépannage a appelé.

Ils ont retrouvé ta voiture.

Et Dennis ?
- GSM éteint.

Personne ne sait où il est.
- Qu'ils continuent de chercher.

On se voit en bas dans cinq minutes. OK ?

Encore une chose.
Je viens aussi te dire que j'arrête.

Je démissionne.

Pourquoi ? T'as peur ?

Ça devient un peu trop dingue pour moi.

J'ai deux gamins.
- Rends ton badge au bureau. OK ?

Grouille. Le labo va arriver.
- Oui, oui.

Tiens.

Quoi ?
- Oui, c'est moi.

Je l'ai retrouvé.
- OK, appelle Marius.

Oui, ça va.

Venez.

Je n'aurais pas dû t'accuser.

Désolée.

OK.

Tu veux aussi un thé ?
- Oui, je veux bien.

Oui ?
- Frank, quelqu'un veut te parler.

Qui ?

Voilà.

Je le vois de mes propres yeux.

Impressionnant.

Une chance que je sois de bonne humeur.
On rentre pas ici avec une queue de rat.

Ma femme s'en plaignait aussi toujours.
- C'est à quel sujet ?

J'aimerais qu'on discute.

Je n'ai rien à dire.

Ça tombe bien,
parce que tu dois surtout écouter.

Qu'est-ce que tu lis ?

Un magazine.

Cette photo
est quand même un peu lugubre.

Romantique aussi, je trouve.

Je ne savais vraiment pas qui appeler.
- Pas grave. Tu peux compter sur moi.

J'ai juste peur que Frank me fasse du mal.
- Il est temps que ce mec comprenne

qu'on traite pas les gens ainsi,
surtout pas toi.

Tu crois que tu peux me rendre jaloux.
- Attends. Ça vient.

Je... Je connais des gens qui peuvent
lui remettre les idées au clair.

Qu'est-ce que tu dis ?

Hé, Vanny.

Ça va ?

Je voudrais juste être un peu seule.
- Bien sûr. Prends ton temps, ma grande.

Allô ?

Comment on entre ?
- Qu'avec une carte magnétique.

Alors tu devras m'en fournir une.

Il y a un coffre dans le loft ?
- Oui, dans notre chambre à coucher.

Pourquoi ?

Pour payer les gars.

Je veux pas qu'il arrive un truc à Frank.
- Non, moi non plus.

Je veux juste... qu'il sache ce que
je ressens, qu'il en fasse l'expérience.

Qu'est-ce que je raconte ? Je déraille.
- C'est Frank qui déraille, pas toi.

Faut que tu partes de là.

Mais d'une certaine façon,
je l'aime encore.

Et alors ? C'est pas une raison
pour le laisser te traiter ainsi ?

Non, mais je crois encore
qu'on sera ensemble à jamais.

Oui, bon... Ne sois pas
aussi naïve, ma grande. Dis.

Non, peut-être pas.

Ça suffira ?

Je vais faire simple, OK ?

Demain, t'apportes
ta double comptabilité à l'ISI.

Disons à midi.

Et je ferai disparaître
cet enregistrement.

Une autre option, c'est que
l'enregistrement arrive chez le procureur.

Et ta copine passera environ
les cinq prochaines années, en prison.

Qui aimes-tu le plus, Verstraeten ?
Le Zillion ou la femme de ta vie ?

C'est tout réfléchi, sale enfoiré.
Envoie-la en taule et perds la clé.

Qu'est-ce que je m'en tape ?

Si tu t'en tapes,
pourquoi tu chiales ?

Salopard.

Pour coincer un salopard
faut en devenir un.

Putain de merde. Dennis.
- Demain midi.

C'est pas ce que tu crois.
Je peux t'expliquer. Attends.

Explique-le aux flics.
Bon, dégage.

Attends. Attends, j'ai dit.

J'aime Frank et il m'aime aussi.

Lâche-moi.

Marleen ?

Marleen. Marleen ?

Tes clés de voiture.
- Quoi ?

Tes clés de voiture, vite.

Tout de suite, grouille.

Marius, je me suis trompé.

Dis-moi qu'il n'est pas mort.
- Pas encore.

J'ai du fric, des millions, rien que
pour toi. Laisse-le juste partir, OK ?

Tu crois que c'est une question d'argent ?
Ça ne l'a jamais été.

Marius.
- Frank, je peux aider ?

Je peux conduire ?
- La ferme, mec.

Dennis ?

Ferme-la. Ferme-la.

Non, non, non.

Règle-lui son compte.

Attends.

Ferme-la.

Pas encore.

Tu crois que c'est une question d'argent ?
Ça ne l'a jamais été.

Va te faire foutre.

Crève.

Où est-il putain ?

Je ne sais pas.
A toi de me le dire.

Rentre chez toi, Frank.
Et si j'apprends que tu l'aides...

je te fais aussi ton affaire.

Roule, mon frère. Roule.

Ça va, Dennis ?

T'es qu'un sale lâche.
- Désolé. Vraiment désolé.

Je suis mutilé, putain.

Tirez.

Ce qui s'est passé là,
ça reste entre nous.

Oui, évidemment.
- Non, je suis sérieux.

J'ai une réputation à préserver.

Si tu veux, tu peux avoir tout ce fric.

Tu pourras vivre comme un roi.
Où tu veux.

Ecoute, Frank. J'ai toujours
eu beaucoup de respect pour toi.

Toi et moi, les rois
du porno et de la disco.

Le monde était à nos pieds.

Et t'as tout gâché.

Tu sais quelle est la différence
entre nous deux ?

Toi, t'es pas un homme d'honneur.

Dennis veut pas de ton fric.

Je sais que les apparences
sont trompeuses...

mais tu es mon ami, Dennis.

Peut-être bien le seul.

Tu sais pas
ce que c'est l'amitié, fratello.

Il me faut des clopes.

C'était Vanessa.

Le homejacking,
la salope était au courant.

La salope est la seule chose qui te reste.

Qu'est-ce que t'as foutu ?
- Ferme-la. Ouvre.

Ça va ?

Quoi ?

C'est une opération très délicate, donc...

Où est-elle ?

Chéri, ils sont en train de l'opérer.
- Opérer ? D'une commotion cérébrale ?

Je crains que ce soit
un peu plus compliqué.

A l'examen, on a trouvé
des cellules suspectes.

Comme votre mère a déjà un passé de...

Cette chute lui a sauvé la vie,
selon le médecin.

Sans ça, ils ne l'auraient
jamais découvert.

Tu sais que de toute ma vie,
je n'ai pleuré que deux fois ?

La première fois en 1988,
le 13 novembre.

Tu sais pourquoi ?

C'était la première fois qu'un ordinateur
battait un joueur d'échec.

Ça m'a fait pleurer...

car c'est comme si moi j'avais gagné.

J'ai toujours mieux compris
les ordis que les gens.

Un ordi, ça...

Ça ne te crache pas dessus.
Ça ne se moque pas de toi.

Et ça fait ce que tu demandes.

Toujours, sans exception.

La deuxième fois que j'ai pleuré...

c'était aujourd'hui.

Car j'ai compris...

que t'es plus importante...

que tous ces ordinateurs réunis.

Chéri...

Vanessa...

Il faut que tu me dises un truc.

Et je veux que tu sois honnête.

Réponds à ma question.

Quelle question ?

Si tu veux m'épouser.

T'es sérieux ?

Tu m'as entendu.
Se marier. Toi, moi.

Simple question. Simple réponse.

T'es fou.

Tu le sais, non ?

C'est pour ça qu'on va bien ensemble.

T'es aussi dingue que moi.

Cinq années de taule, c'était pas assez.

Vanessa a écopé de la perpétuité,
avec moi.

Et qu'elle ait déconné, je le sais.
Mais...

Quelque part,
j'espère quand même que tu...

comprenne ma décision et...
et que tu la respectes.

Et rien ni personne
n'y changerait quelque chose.

Ça va ?

Qu'est-ce qu'il y a ?

De l'aide, s'il vous plaît ?

Je crois que la preuve est suffisante
pour arrêter Mme Goossens ?

Il va maintenant
falloir m'expliquer, Nico,

comment tu as eu accès
à ce matériel sans mon accord.

Comment ça ?
Je l'avais quand même.

Ah oui ?

C'est écrit quelque part ?

Tackaert avait commis une grosse erreur.
Il avait sous-estimé Frank Verstraeten.

Et pour en finir avec les Blocs de l'Est,
j'ai fait un truc que j'avais jamais fait.

Police, mains en l'air.
- Quoi, enfoirés ?

Les mains en l'air.

J'ai appelé les flics.

Les mains dans le dos.

Et si ça ne tenait qu'à moi,
mon histoire se serait terminée ici.

Avec un happy end.

Dans la catégorie connus et célèbres.

Le couple du show-biz flamand
qui vient d'annoncer ses fiançailles.

Qui sont Frank Verstraeten
et Vanessa Goossens ?

Correct.

Nico Tackaert,
inspecteur assermenté, ISI

Bonjour ? Comment êtes-vous entrés ?

Suivez-nous.
- Vous ne pouvez pas faire ça.

Laissez-les faire leur travail.

Mlle Goossens.
- Suivez-moi.

Marleen Verstraeten avait sa façon à elle

de montrer qu'elle ne comprenait pas
ma décision.

Avec la double comptabilité
tout a été révélé.

Fraude à grande échelle, corruption,
extorsion, armes prohibées.

Toute la merde est remontée.

Et le Zillion, il a dû fermer.

J'ai été condamné à deux ans fermes,
quatre ans en conditionnelle

et une interdiction
d'exercer le métier de 10 ans.

Plus une amende colossale de
2,9 millions d'euros pour évasion fiscale.

Et c'est encore
ce qui m'a le plus dérangé.

Ils pouvaient pas arrondir
à trois millions ?

...un jeu de tourne-disques Technics
SL-1200.

Oui, madame. 20 000 francs ici devant.
Qui dit mieux ?

Et tout le monde reprit sa vie.

Oui, une offre.
Monsieur au milieu, 40 000 francs.

Qui dit mieux que 40 000 francs ?
Devant, 40 000 francs.

On passe à ce qui doit être
l'élément le plus exotique de cette vente,

à savoir un python molure albinos.

Oui, monsieur au fond. 30 000 francs.

Qui dit mieux que 30 000 francs ?

Accordé à monsieur à 30 000 francs.
Félicitations.

Le bourgmestre Vanacker
n'a pas été réélu.

Et franchement,
je crois que ça l'arrangeait.

Bon voyage, petite.

Black Magic alla
chercher son bonheur à Prague,

selon lui, la capitale du porno d'Europe.

Le roi allait reconquérir son trône.

A terre.

Hélas pour lui,

fricoter avec des jeunes fille
était aussi illégal en Tchéquie.

Je n'ai pas de discussion convenable...

Maman avait raison, comme toujours.
La prison, c'était pas le truc de Vanessa.

...parlé avec les avocats.
C'est pas fini.

On termine. Allez, retour en cellule.

A la semaine prochaine ?
- Oui.

C'est la dernière fois que je l'ai vue.

Voilà, une coupe kiwi.
Et la brésilienne.

Bon appétit. Combien ça fait ?

360 francs. Oh oui, 9 euros.

Oh Frank, t'oublies pas
de sortir la poubelle, mon grand.

Oui, maman.

Après quelques années en taule,
maman m'avait enfin à nouveau

là où elle préférait que je sois.

Le petit était rentré à Meise.

Mais s'il faut retenir une chose
de mon histoire, c'est ceci.

C'est pas parce qu'on est le plus petit,
qu'on ne peut pas devenir le plus grand.

A sa libération, Frank Verstraeten
décide de vivre loin des projecteurs.

Il s'est spécialisé dans les LED
et dirige une société prospère.

Il paie ses impôts chaque année.