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Dans la guerre contre le crime à New York,

les plus redoutables prédateurs
sont poursuivis

par les inspecteurs
de la Section Criminelle.

Voici leur histoire.

Allons-y.

J'étudie l'architecture à Madison.

Ma thèse porte sur M. Laurette.
Il a dessiné cette maison en 1976.

- C'est une erreur.
- Non, je vous assure.

- J'aimerais jeter un œil...
- Je ne crois pas.

OK. Je ne voulais pas vous faire peur.

Voici mon numéro.
Appelez-moi si vous changez d'avis.

C'est magnifique, Noah.

Ta vision gagne en maturité.
Mais je ne peux pas t'aider...

Juste assez pour couvrir les frais.

- Je n'ai pas cet argent.
- Si, vous l'avez. Je le sais.

Tu te trompes, Noah.

Et cette autre complication
me met mal à l'aise.

Noah Preston.

Oh, c'est super. Quand puis-je...
Oui, très bien. Je crois que ça ira.

Quand puis-je venir ? OK, j'y serai.

Oh, bon sang.

Accroche-toi, fiston. Accroche-toi.

NEW YORK: SECTION CRIMINELLE

Il avait le bras levé,
comme s'il me montrait quelqu'un.

- Il essayait de dire quelque chose.
- Quelqu'un est entré avant lui ?

Des gens qui couraient
pour prendre le train.

OK, merci. L'inspectrice
va prendre votre déposition.

Noah Preston, 25 ans.
Permis de conduire de New York.

Carte de bibliothèque, un homme comme toi.

Quatre-vingts dollars, pas de carte bleue.
Il voyageait léger.

Très léger. Malgré la pluie,
il ne portait pas de veste.

- Il est presque sec. Peu de temps dehors.
- Un taxi l'aurait déposé ?

Un taxi ou sa voiture.
Il n'avait aucune clé de maison.

Elle est peut-être avec sa clé de voiture.

Plaie par perforation. Bords irréguliers.
Pas de brûlures de poudre.

Taches d'encre. Ça ressemble
à des chiffres ou à des mots.

Une patrouille a trouvé sa voiture
il y a 30 minutes sur la 37e rue.

Elle bloquait une bouche d'incendie.
On l'enlevait.

- Puis on a vu que les airbags manquaient.
- Ça se revend bien au marché noir.

Des gouttes de sang sur le siège.
On a dû le poignarder ici.

Le tueur était peut-être assis à côté.

Peut-être qu'il a embarqué
quelqu'un qu'il n'aurait pas dû.

Il l'a attaqué et volé sa voiture.

Ou bien les deux crimes sont sans rapport.

Quelqu'un poignarde Preston,
qui poursuit son agresseur dans la gare.

Puis quelqu'un d'autre voit la voiture
sur le trottoir et décide de la voler.

Voilà, je lui ai dit.

- Il a dit quoi ?
- Il m'a pris dans ses bras.

Il a dit que c'était bien
que j'aide ma sœur.

Il a dit qu'il allait te trouver
une partenaire temporaire.

Oh, non. Je n'y avais pas pensé.
Tu as répondu quoi ?

- Que je plaignais ce futur partenaire.
- Pas mal, hein ? Une mère porteuse.

Un tampon de boîte de nuit ?

Non. Preston prenait
des notes sur sa main.

Ça ressemble à des calculs.

Vous avez retrouvé l'arme ?

Non, mais on a une idée assez précise.

Un tournevis cruciforme.
Notre tueur est bricoleur.

"Quoin". Un terme d'architecture
pour désigner une pierre angulaire.

Les chiffres sont sûrement des mesures.

Il était peut-être
ingénieur ou architecte.

Ces gens adorent se réunir
en associations professionnelles.

ADLER ARCHITECTURE
LUNDI 31 MARS

Vous savez ce qu'il faisait hier soir ?

Il a dû rentrer chez lui,
dans le West Side.

Il me semble qu'il a une copine.

Une petite amie ? Je croyais
qu'il était de l'autre bord.

Il vit dans le New Jersey avec sa femme.

- C'est son dossier ?
- Oui.

Même adresse postale.
Pas d'épouse ni d'enfants indiqués ici.

Aucun téléphone.
Comment vous le contactiez ?

Il avait un téléphone professionnel.
Noah était très réservé.

Sur le Forum des Architectes,

on a vu qu'il n'avait pas de licence.
Son travail posait problème ?

Non, il était très doué.
Mais il n'a jamais passé l'examen.

Je ne sais pas pourquoi.
Je le poussais à le faire.

Sans licence, il ne pouvait pas
se lancer seul.

- Il manquait de confiance en lui ?
- Je ne crois pas.

- Il travaillait sur ses propres projets.
- Vous les avez ici ?

Non. Tout ça, ce ne sont que les plans
qu'on fait pour la société.

Les dessins de Noah étaient
audacieux et grandioses.

Et ceci ? Ce n'est pas habituel.

C'est un appartement.

Ces moulures sur la porte.
J'ai déjà vu ça, il me semble.

C'est un immeuble d'Emery Roth.

Roth, Carrere et Hastings.
1925. La Tour Ritz.

Tout est bien rangé.
Chaque objet est bien à sa place.

L'esprit d'un architecte.

Dans cette armoire à outils, il y a tout,
sauf un tournevis cruciforme.

Notre tueur bricoleur est venu ici.

Il n'a pas pris que ça.
Là, on a toute la ville.

Mais il y a des trous dans les images.

Le tueur apparaît peut-être
dans une des photos manquantes.

Enfant, il était mignon.
Sa mère était belle.

- Aucune photo de papa.
- Peut-être à cause de ça.

C'est une lettre du professeur
de Noah à Madison.

"Cher Noah, ton père insiste

sur l'importance de passer
ton examen pour la licence.

Il désespère
que tu réussisses dans la vie."

Un père manipulateur.
Normal qu'il vive caché.

Noah a aussi ajouté
un mot à la main : "Appeler".

- Avec un symbole "dollar" à côté.
- Il a appelé son père ?

Ou notre gentil professeur.

C'est devenu le bien immobilier
le plus litigieux du monde.

Vous naviguez en eaux troubles.

Ce n'est pas un capitaine qu'il vous faut,
c'est un amiral.

Je ne peux prédire notre décision finale.

Je sais que le favori des cœurs
n'est plus dans la course.

Pas de commentaire.

Abby, la ville et le pays veulent
un monument historique.

Je construis pour l'Histoire.

Jim avait de grands espoirs pour Noah.

Même après son départ pour Miami,
il a continué à le soutenir.

- Pourquoi jouer les médiateurs ?
- Par défaut. Je connaissais sa mère.

Elle travaillait dans la préservation.
Noah était très proche d'elle.

- Il a demandé de l'argent à son père ?
- Non.

- À vous, alors ?
- Non.

- Qui vous a dit ça ?
- Noah. Il l'a noté sur un papier.

Eh bien, il ne m'a rien demandé.
Veuillez m'excuser.

C'est étonnant que Noah ait cru

qu'un professeur associé
puisse détenir autant d'argent.

Qu'insinuez-vous ?

Vous n'êtes pas titulaire
et vous avez une femme à soutenir.

Junior vous a bavé dessus, ce matin ?
C'est de la crème de maïs ?

Je parie qu'il a un job sur le côté.
Recruteur pour des agences prestigieuses ?

C'est exagéré.

Vous avez des relations sur le campus.

Ce ne serait pas une violation
de votre éthique, Professeur ?

Noah avait soumis un design
au Comité de Reconstruction de la Ville.

- Pour une nouvelle tour ?
- Oui.

Il voulait mon aide,
si son design était sélectionné.

Une aide de combien ?

Pour des maquettes, des études.
Environ 50 000 dollars.

- Mais vous n'aimiez pas son design ?
- Si. Il était superbe.

Mon problème, c'était Noah.
Il avait un partenaire silencieux.

Un architecte dont il taisait le nom.

Vous vous dites
que si ce partenaire existait,

- Noah aurait pu lui demander l'argent.
- Exactement.

Je peux y aller ?

Peut-être que Noah voulait
doubler son partenaire.

Oui, son partenaire silencieux
a dû faire du bruit en l'apprenant.

Plus on regardait les autres designs,
plus on aimait celui de Noah.

Mais il sortait à peine de l'école.
Quelles étaient ses chances ?

Mais c'est ça, l'intérêt, non ?
Qu'un architecte inconnu

au design époustouflant et poignant

commémore une tragédie nationale
époustouflante et poignante.

Comme le jeune architecte
du Mémorial du Viêt Nam.

C'est le meilleur de ce que nous sommes.
Gagner au mérite, pas au pedigree.

- Noah avait un partenaire silencieux ?
- Oui.

Mais comme on ne sait pas le contacter,

on doit éliminer le design de Noah.

Un architecte peut-il soumettre
plusieurs designs à son nom ?

- Non.
- Vous ne le sauriez pas

si ce partenaire silencieux avait soumis
un design à son nom ?

Non, on ne le saurait pas.

Le partenaire pensait donner
un coup de pouce à Noah,

jusqu'à ce que le design de Noah
s'avère meilleur que le sien.

Vingt designs en demi-finale, la plupart
soumis par des équipes d'architectes.

Ça nous fait 40 suspects.

Donc le tueur a pu voler les photos
parce qu'il apparaissait dessus.

Si on découvre de quand datent les photos,
on peut vérifier les alibis.

La lumière vient de l'est.

Les ombres sont courtes.
La photo a été prise vers midi.

Les boîtes de journaux sont retournées.

- Il y a une banque à droite.
- Et ça, c'est quoi ?

- Un type déguisé en pièce de monnaie ?
- Une pub pour une banque.

Une pièce géante devant une banque,
ça n'arrive pas tous les jours.

BUREAU DE BEN LAURETTE, ARCHITECTE
MERCREDI 2 AVRIL

J'ai souvent visité ces sites.

- Mais je ne me rappelle aucun accident.
- Un délit de fuite, ça va très vite.

Votre secrétaire dit
que vous preniez des photos.

Vous avez peut-être pris
quelque chose sans le savoir.

Anna, apportez-moi les photos
du 2 du mois.

- C'est votre design pour le concours ?
- Oui.

Il me rappelle quelque chose.

Il vous rappelle mes autres immeubles.

Malgré vous, mon travail s'est imprimé
dans votre subconscient.

Moi qui croyais
que c'était le repas d'hier soir.

J'ai la chance
d'aimer votre travail, M. Laurette.

- C'est l'Hôtel Shanghai ?
- Oui. Il ouvrira cet été.

Et l'Auditorium de Berlin, avec un toit
en titane en forme de violon.

Avec tous vos immeubles,
vous pourriez avoir votre propre ville.

La proposition pour le Gradowczyk
sera imprimée demain.

- Pouvez-vous me l'envoyer à Litchfield ?
- Oui, M. Laurette.

Je vis à Litchfield avec mon épouse.

On ne savait pas que vous étiez marié.
Il n'y a aucune photo d'elle.

Pas besoin de photos de Sara
pour me rappeler qu'on est mariés.

Mais en semaine, vous logez en ville.

Quand je suis en ville.
Je passe beaucoup de temps sur la route.

Ma femme est paysagiste.

Elle préfère rester là-bas,
entourée de ses jardins.

Et vous restez ici dans votre jardin.
Ça ne la dérange pas ?

Nos vingt-huit ans de mariage
sont un gage de confiance.

Regardez.

- Quoi ? Vous voyez un délit de fuite ?
- Non. Une victime de meurtre.

Vous voyez le photographe ?
C'est Noah Preston.

Un jeune architecte mort à la gare
la semaine passée.

Je ne l'avais même pas vu.
Pas que je l'aurais reconnu.

Voilà ce qui me chiffonnait.
Votre design me rappelle celui de Noah.

J'inspire de nombreux jeunes architectes.
Parfois, ça frise même le plagiat.

On nous a dit que son design
était le plus touchant.

Et quand les sentiments s'évanouissent,
on se tourne vers l'original,

vers la vision la plus puissante.

Laissez les photos sur le bureau
quand vous en aurez fini.

Apparemment, le cours de modestie
n'est pas requis à l'école d'architecture.

Je ne pense pas que Laurette se trompe
quand il dit que Noah le copiait.

Les dernières photos prises par Noah,

elles sont prises du même endroit

et du même angle
que celles prises par Laurette.

Il marchait dans les pas de Laurette.

Oui. Il a peut-être fait plus que ça.

Aucune trace d'appels
entre le bureau de Noah et Laurette.

Noah était en connexion avec Laurette
à un tout autre niveau.

C'est un musée que Laurette
a construit à Barcelone.

- La disposition, elle m'est familière.
- Parce que tu y es déjà allée.

Noah a utilisé les mêmes relations
spatiales dans son appartement.

Il essayait de vivre
dans la tête de Laurette.

S'il voulait vivre comme Laurette,

il lui fallait plus de blondes
dans sa vie.

Laurette a dessiné trois maisons
dans le Comté de Bergen.

- Noah ne faisait rien dans le New Jersey.
- Regarde.

Un reçu du Service des Bâtiments
de Saddle River, dans le Comté de Bergen,

pour les plans des maisons de Laurette.

Jared arrive de Dartmouth la semaine
prochaine avec sa nouvelle copine.

Encore une ? Je ne savais pas
que les comptables attiraient les filles.

Il espère passer une journée avec toi.

Je ne peux pas. Je dois être à Chicago.

Bonjour, Sara. Bonjour, Ben.

Félicitations. Howard me dit que tu es
en lice pour réaliser le projet en ville.

Je suis content que le vieux Ben
n'ait pas perdu la main.

Excusez-moi.

Ici Laurette. Oui, je suis arrivé
à Chicago il y a une heure.

Toi aussi, tu me manques.
Tu te sens comment ?

Dans une semaine, je serai tout à toi.

Oh, les gens que j'attendais
viennent d'arriver.

Je t'aime aussi. Au revoir.

Ça ne me dit rien.

Le Bureau du Comté nous a dit
qu'il avait noté toutes les adresses.

Beaucoup de gens viennent voir la maison.
Parfois, ils veulent entrer.

Je n'aime pas refuser,
mais je ne laisse pas entrer des inconnus.

Ça vous apprendra à vous et à votre mari
à acheter une maison si célèbre.

Je ne suis pas mariée.

Les deux autres maisons
de Laurette sont délabrées.

La vôtre est comme neuve.

- Que faites-vous dans la vie ?
- Archiviste. Je travaille de la maison.

Ça marche bien pour vous.
C'est une belle maison.

On peut voir le reste de la maison ?

Les inconnus avec une plaque
ne sont pas n'importe quel inconnu.

C'est incroyable. C'est le mobilier
sur mesure original, non ?

- Laurette a tout dessiné lui-même.
- C'était dans la maison.

Vous avez gardé la disposition originale,
sans ajouter aucun effet personnel.

- C'est typique de Laurette.
- Pour moi, il n'y avait rien à ajouter.

- Laurette l'aurait fait comme ça.
- Si Laurette vivait ici.

C'est mon taxi.
J'ai un rendez-vous médical.

- On ne peut pas vous conduire ?
- Oh, c'est très gentil.

J'ai presque un abonnement au taxi.

J'ai trop peur de conduire.

Vous comprenez,
on n'est jamais trop prudent.

Nouvelle maison, nouvelle voiture.
Tout ça avec un salaire d'archiviste.

Tu crois que Laurette
a une maîtresse enceinte ?

Pour le moins. Tu vois cette fenêtre
à l'extrémité de la maison ?

C'est la chambre principale.
Le design est différent de l'originale.

Le châssis est découpé en forme de dôme,
entouré de feuilles de laurier.

Ça rappelle le Taj Mahal, construit
par le Maharadjah en hommage à sa femme.

Laurette a déjà utilisé
ce genre de décoration.

Comme pour sa maison de Litchfield,
construite pour sa femme, Sara.

"Le Taj Mahal est le plus grand monument
à l'amour jamais construit.

C'est ma façon de montrer que j'ai
construit cette maison pour ma femme."

Et il a fait la même chose ici.

Mlle Breen n'est pas sa maîtresse.
C'est sa femme. Son autre femme.

Meredith Breen est officiellement
la seule propriétaire.

Mais sur l'acte qu'on a trouvé au comté,
Laurette a signé une renonciation.

Il renonce à tout droit sur la maison
en tant que mari de Meredith.

- Et la première femme ?
- Sara.

D'après ce qu'on sait,
elle vit à Litchfield.

Pas de divorce ?

On n'a rien trouvé ni à New York,
ni dans le Connecticut.

Noah Preston était obsédé par Laurette.
S'il savait pour ses deux épouses,

il a pu essayer de faire chanter Laurette
pour être son partenaire silencieux.

Avant de condamner
la bigamie de M. Laurette,

assurez-vous qu'il n'a pas divorcé
de sa première femme.

MAISON DE SARA ET BEN LAURETTE
VENDREDI 4 AVRIL

On se demande s'il ne serait pas venu
poser des questions sur votre mariage.

Notre mariage ? On n'a pas de secrets.

Vingt-huit ans, deux enfants,
tout va bien.

- Et on s'aime toujours.
- Ça fait plaisir à entendre.

Il s'appelait Noah Preston.

Preston ? Il m'a écrit une lettre
il y a deux mois.

Il disait étudier à Madison.

Il voulait me parler de mon influence
sur le travail de Ben.

- Vous lui avez parlé ?
- Non.

Ben aime garder une certaine mystique
autour de son travail.

La mystique du génie solitaire.
Enfin, pas si solitaire que ça.

Il s'entoure de jeunes et attirants...
architectes.

Vous avez aussi remarqué ?

- Ça ne vous dérange pas ?
- Ces fillettes ne me font pas peur.

Ben et moi, on a frôlé le désastre
très souvent.

On a survécu à tout.

- Quel genre de désastres ?
- Tous les genres.

En architecture, on peut vite
se retrouver ruiné,

même après avoir mis son nom
sur sept immeubles de classe mondiale.

S'il gagnait le concours pour le projet
en ville, ce serait un cadeau du ciel.

Pour notre information,
votre mari était-il ici mercredi soir ?

Non. Il était à Boston pour rencontrer
le Conseil de Planification Urbaine.

Il y va tous les mois. Depuis 12 ans,
il a toujours un projet là-bas.

L'Urbanisme de Boston n'a eu
aucun rendez-vous avec Laurette.

La dernière fois qu'ils ont discuté
d'un projet, c'était il y a huit ans.

Ouais. Oui. D'accord, merci.

La société de carte de crédit
nous faxe les transactions de Laurette

du dernier mois.

Sara Laurette n'a aucune idée
de qui est son mari.

Elle a raison quand elle parle de ruine.
Il a fait faillite trois fois.

Moi, je paie mes factures
le jour où elles arrivent.

Certaines personnes ne fonctionnent bien
qu'en temps de crise.

Il leur faut un stimulus.

Tous ces paiements ont été faits
à New York ou à Litchfield.

Une autre carte au nom de Laurette,
mais des paiements au Comté de Bergen.

Sûrement la carte que Meredith utilise.

Une troisième carte au nom de Laurette.

Tous les paiements ont été faits
à Concord, près de Boston.

Mon fils a invité son équipe de foot.
On a payé les pizzas avec la carte.

Le restaurant vous a donné notre adresse ?

On ne leur a pas laissé le choix.
Vous êtes de la famille de Ben Laurette ?

Question idiote.
Je suis sa femme, Sydney Laurette.

- C'est notre fils, Jason.
- On savait qu'il était marié.

On imaginait que sa femme serait...
plus âgée.

Vous pensez à sa première femme, Sara.

Bennie était divorcé
quand on s'est rencontrés.

- Vous êtes dans l'architecture ?
- Non, ça c'est Bennie.

C'est ce qui nous a plu. Il sort
de son monde quand on est ensemble.

On enquête sur une affaire de harcèlement
la semaine dernière.

- Votre mari était ici ?
- Oui.

Il est arrivé de New York mercredi matin.

Et mercredi soir, il était à la maison ?

Il est allé à Boston pour rencontrer
le Conseil de Planification.

Puis il a dû attendre des plans
qu'on lui apportait de son bureau.

Il est rentré peu après minuit.

- Qui est ce harceleur ?
- Un architecte. Noah Preston.

Il se faisait passer pour un étudiant
de l'Université de Madison.

Oh. J'ai reçu un appel le concernant.

Il y a quelques semaines,
l'école en question m'a appelée.

On m'a dit qu'un jeune se faisant
passer pour un étudiant

contactait des gens pour leur soutirer
des informations sur Ben.

Et cette personne de l'Université,
elle a donné son nom ?

Non. Mais c'était une femme.

Elle a dit qu'elle était
du Département d'Architecture.

Non ? OK, merci beaucoup.

Personne de l'université ne l'a contactée.

Ils ne savaient même pas pour Noah.

Si Laurette voulait savoir ce que Noah
savait sur ses mariages,

il a pu demander à quelqu'un de contacter
Sydney pour voir si Noah l'avait appelée.

Qui aurait passé cet appel pour lui ?

Une de ses fanatiques d'architectes ?
Ou peut-être une autre épouse.

Ils m'ont montré la photo d'un architecte.
Un certain Noah.

Il a été tué la semaine dernière.

Ils voulaient savoir s'il était venu ici.

Ils sont aussi passés à mon bureau.

Quel est le rapport avec nous ?
Il voulait te faire du mal ?

Meredith, tu sais que je t'aime
et que j'aime notre bébé.

Mais je n'ai pas toujours été
un enfant de chœur.

- Les enfants de chœur, c'est ennuyant.
- C'est gentil de dire ça, mais...

Je me disais que la semaine prochaine,
j'irais à Boston avec toi.

Après tes réunions,
on peut aller sur l'île de Nantucket.

Je me sentirais coupable
que tu te morfondes seule à l'hôtel.

Je ne veux pas que tu te sentes coupable.

On va profiter au maximum
de nos moments ici.

Il y avait du sang sur le siège conducteur
et de ce côté de la console.

Mais pas de sang sur le siège passager.
Noah était assis. La blessure était là.

S'il regardait vers l'avant,
il y aurait du sang sur le volant.

Ou alors il avait la tête tournée
vers la droite quand on l'a poignardé.

- Il y aurait du sang du côté passager.
- Oui.

À moins qu'on ait reculé le siège
pour atteindre les airbags.

Dans ce cas, le siège était ici.

Du coup, pas de sang sur le siège,
mais sur le sol.

Il y a du sang ici.

Il n'y a pas beaucoup de place.
Le tueur devait être assis derrière.

Noah regarde en direction du tueur.

Le tueur lui plante
le tournevis dans le cou.

Le tueur n'était pas assis à l'avant.

C'est ça. Parce que les airbags
sont dangereux pour les femmes enceintes.

Surtout celles qui ne sont
jamais trop prudentes.

Si Noah dénonçait Laurette,
son mariage avec Meredith serait invalidé,

ses affaires en prendraient un coup

et elle aurait zéro pension alimentaire.

Oui, mais une tueuse enceinte ?

C'est la seule qui a menti
sur son mariage à Laurette.

Pourquoi le faire, si ce n'est
pour protéger son secret ?

Si Noah lui a parlé des autres épouses,

elle essayait simplement
de sauver ce qu'elle pouvait.

Mais si elle le sait depuis le début,
alors c'est plus intrigant.

Si Meredith n'a pas de mobile,
Laurette reste mon suspect numéro 1.

Les questions classiques :
que savait Meredith et depuis quand ?

GREFFE DU COMTÉ DE BERGEN
LUNDI 7 AVRIL

L'école du coin a invité M. Laurette
à faire un séminaire d'un week-end.

Ils nous ont demandé
de réunir des archives

et c'est Meredith qui l'a fait,
puisque c'est l'archiviste.

Des papiers poussiéreux ?
C'était ça, leur rencontre ?

Quand elle en a eu fini,
ils n'étaient plus poussiéreux.

Elle a dressé une liste détaillée

de tous les passages
de M. Laurette dans le comté.

Elle l'a fait relier en cuir
et elle a même fait une copie,

qu'elle a présentée
personnellement à M. Laurette.

Elle avait déjà fait des présentations,
mais jamais de cette ampleur.

L'ampleur requise
pour attirer l'œil de Laurette.

Elle a même inclus une photo de Laurette
avec sa femme Sara en 1976.

Meredith dit que M. Laurette
est un mari dévoué,

mais je pense qu'elle connaît mieux
la vie de Laurette que lui-même.

On va devoir vous l'emprunter
pour notre enquête.

Je vais remplir des formulaires.

Le mari dévoué avec assez de dévouement
pour trois épouses.

Meredith savait très bien
dans quoi elle s'embarquait.

Cerise sur le gâteau pour elle,

Laurette ignorait sûrement
qu'elle connaissait ses petits secrets.

Elle doit se régaler à le manipuler.

Ce livre, c'était le sommet.

À 60 ans, un homme commence à penser
à ce qu'on retiendra de lui.

Qui pourrait préserver son héritage
mieux qu'une archiviste professionnelle ?

La question est : a-t-elle agi seule
ou avec l'aide de Ben ?

On ne sait pas où il était ce soir-là.

Sydney, l'épouse qui vit à Concord,
a dit qu'il était à Boston,

qu'il attendait qu'on lui livre des plans.
Peut-être que c'est vrai.

Tu te rappelles à quel point Laurette
aime les livraisons personnelles ?

Oui. Plus c'est blond, mieux c'est.

M. Laurette avait besoin des plans
pour l'Urbanisme de Boston.

Il ne pouvait pas attendre.

En fait, votre patron ne travaille pas
avec l'Urbanisme de Boston.

Nous, on pense que son travail,
c'était vous.

Et même si c'était vrai ?

- C'est sa femme qui vous envoie ?
- Pourquoi dites-vous ça ?

Il est toujours à ça de se faire choper.

Comme s'il le faisait exprès.

Soyez sûre qu'il le fait exprès.

Vos nuits ensemble ne sont-elles pas
plus passionnées

les fois où il a failli se faire prendre ?

Vous pouvez remercier sa femme de ma part.

Cette nuit à Boston, après son appel...

- Sa femme Sara l'a appelé ?
- Sur son portable.

Apparemment, elle était en chemin
pour Boston. Par surprise.

- Vous entendiez ce que lui disait ?
- Oui.

Il a sué pour qu'elle change d'avis.

Il lui a dit qu'elle arriverait
à 4 h du matin.

- Elle a appelé à quelle heure ?
- Vers 22 h.

Merci, Mlle Spooner.
On va vous reconduire.

Laurette a un alibi, mais ça doit être
Meredith qui a téléphoné.

Elle devait le croire avec Sydney.
Elle jouait avec lui.

Elle a appelé vers 22 h.

Si elle conduisait, elle serait à Boston
à 2 h du matin, pas 4 h.

Elle devait être dans le train de minuit.

Elle a dû appeler de la gare de Penn.
Elle était donc sur la scène de crime.

Laurette n'avouera pas qu'elle l'a appelé.
Ça l'obligerait à dévoiler ses secrets.

Meredith les dévoilera
peut-être à sa place.

Elle croit être le dernier arrêt du train
de Laurette. Elle se trompe peut-être.

Mais Laurette devrait la lâcher.

Il le fera peut-être. Quand il se rendra
compte de qui elle a vraiment tué.

- Hier, la carte fonctionnait.
- Ils veulent vous parler.

Oui ?

Oui, je sais que M. Laurette
a deux autres cartes.

Mais... Non, deux autres cartes.
Trois au total.

Comment ça, une quatrième carte ? Où ça ?

Dites au client que c'est un privilège
de vivre dans un immeuble à moi. S'il...

- Meredith ?
- Désolée, M. Laurette.

Pas de problème, laissez-nous.
Richard, je vous rappelle.

Meredith...

J'achetais des vêtements pour le bébé.
Ma carte est bloquée. Et je sais pourquoi.

- Il y a une autre carte sur le compte.
- C'est impossible.

Il y a douze achats. Tous à Mount Kisco.

De la lingerie, des draps. Qui est-elle ?

- Personne, je te jure.
- Désolée de vous déranger.

Désolés d'arriver à l'improviste.
Ah, quelle surprise.

- Donc vous connaissez M. Laurette.
- Je n'ai pas dit le contraire.

- Que voulez-vous ?
- C'est en rapport avec Noah Preston.

Des documents

prouvent qu'il enquêtait
sur des achats réalisés à Mount Kisco.

Je n'ai rien à voir avec Mount Kisco.

On en parlera après le départ
de Mlle Breen.

- Je ne m'en vais pas.
- Ceci ne vous concerne pas.

Ce qui concerne mon mari
me concerne aussi.

- C'est votre épouse ?
- Oui, je suis sa femme.

La femme avec qui vous vivez
depuis 28 ans ?

Si vous parlez de Sara, c'était 26 ans.

- Il a divorcé avant de m'épouser.
- Pourquoi ne l'avoir pas dit ?

Ben est célèbre
et je tiens à ma vie privée.

Parlez-nous de Mount Kisco.

Votre mari y a acheté
une maison il y a deux mois.

- Ce n'est pas vrai.
- On a vérifié.

Des fenêtres viennent d'être installées.
Des fenêtres à la touche personnelle.

- La touche Laurette.
- Regardez, les châssis sont découpés.

Et cette forme... ressemble au Taj Mahal.

Vos fenêtres à Litchfield sont les mêmes.

Oui.

Maintenant que j'y pense, vous aussi,
vous avez les mêmes fenêtres.

Ce design de type Taj Mahal,
vous connaissez sa signification ?

- Espèce d'ordure.
- Meredith, ce n'est pas vrai.

C'est qui ? Pourquoi tu l'épouses ?

L'épouser ? Pas possible,
il est marié avec vous.

Ça ne lui poserait pas de problèmes.
Il a déjà deux autres femmes.

Sara et Sydney.
Il est toujours marié avec elles.

- Tu... tu le savais ?
- Oui, je le savais.

Je m'en fichais, parce que
j'étais la plus importante.

C'est toi qui l'as dit.

Que j'étais la seule vraie
gardienne de ta mémoire,

de la légende de Benjamin Laurette.
La voilà, ta légende.

- Meredith.
- J'appelle un avocat.

Attendez, ne partez pas maintenant.

On va enfin tout savoir.
Pas vrai, M. Laurette ?

Je n'ai aucune explication à vous donner.
C'est entre moi et les gens que j'aime.

J'aurais brisé le cœur de Sara
si on avait divorcé.

Et Sydney ?
Je ne pouvais pas lui dire non.

Et Meredith, tu étais si dévouée
envers moi, envers mon travail.

Nous avons la preuve de ce dévouement.

Chacun de vos déplacements à l'été 1976,
Meredith les a documentés dans ce livre.

Chaque repas. Chaque relation.

Et cette jeune femme assise à vos côtés,

elle logeait à votre hôtel ?

- Vous vous souvenez ? Jane Ward ?
- Oui. Jane. Ça me dit quelque chose.

- Vous avez eu une petite histoire.
- Je m'en souviens.

Elle se retrouve
dans le livre de Meredith.

Comment ne pas être ému
par tout le dévouement de Meredith ?

Voici quelqu'un qui vous aimait.

Enfin, pas vous. Qui a besoin de ça ?

Meredith aimait la légende que vous êtes.

Le maître de l'acier et du verre
qui monte vers le ciel.

- Meredith, je suis désolé.
- Ne soyez pas désolé pour elle.

Vos secrets lui donnaient du pouvoir.
Elle était la queue qui secoue le chien.

Elle vous appelait quand vous étiez
chez Sara ou chez Sydney, pas vrai ?

Pour vous dire qu'elle venait vous voir.

Non, c'est faux.

Il y a deux semaines ?
La gare de Penn, le train.

- Je ne l'ai jamais appelé de la gare.
- C'est vrai, Ben ?

Juste après qu'elle a tué Noah Preston.

- Quoi ?
- Après le passage de Noah,

elle a eu peur qu'il vous dénonce.

On pense qu'elle est allée chez lui.

Elle lui a demandé
de la conduire à la gare.

Assise à l'arrière.
"On n'est jamais trop prudent".

Après l'avoir poignardé, elle a couru
à la gare et vous a appelé.

- Elle a joué son petit jeu.
- Ne les écoute pas.

Elle avait raison de s'inquiéter.
Noah était obsédé par vous.

Même ses designs
rappelaient votre énergie.

- C'était un imitateur sans conséquences.
- Non. Il avait des conséquences sur vous.

Jane Ward.

Vous étiez son dernier amour
en tant que femme célibataire.

Un mois après cette photo,
elle a épousé son fiancé, James Preston.

Quelques mois plus tard,

elle donnait naissance à un fils, Noah.

Votre fils, Ben. Votre création.

Dont chaque design était votre reflet.

Noah aurait poursuivi le style Laurette
tout au long du 21e siècle.

Dites-nous, Ben.
Elle vous a appelé de la gare ?

Ben, non.

Espèce de... garce !

- Tu l'as tué. Mon avenir.
- C'est moi qui porte ton avenir.

Ça ? Je ne sais pas ce que c'est.

Mais lui, c'était réel.
Noah était bien réel.

Oui, elle m'a téléphoné de la gare.

Elle allait prendre le train
de minuit pour Boston.

Sale égomaniaque.
Tu ne comprends donc rien ?

Il aurait tout gâché.
Tu aurais perdu le concours.

Mais il aurait gagné. Mon fils.
Un Laurette aurait gagné.

Meredith Breen, je vous arrête
pour meurtre. Faites attention.

M. Laurette,

on a besoin de votre déposition
au commissariat.

S'il vous plaît.

Lui qui aime le chaos, il va être servi.

Les immeubles peuvent s'effondrer,
mais l'infamie est éternelle.

LES PERSONNAGES ET FAITS
PRESENTÉS SONT FICTIFS.