All language subtitles for Saltburn.2023.720p.AMZN.WEB-DL.DDP5.1.Atmos.H.264-FLUX

Je n'étais pas amoureux de lui.

Tout le monde le croyait.

Mais non.

Je l'aimais. Bien sûr.

Il était impossible de ne pas aimer Felix.

Et c'était en partie le problème.

Tout le monde l'aimait,
voulait être avec lui.

Ça l'épuisait.

On ne le laissait pas tranquille.

Surtout les filles.

Bon sang.

Les filles.

C'était gênant
de voir tout le monde le flatter.

Honnêtement, c'est pour ça
qu'il m'aimait autant.

Je le protégeais.

J'étais honnête avec lui.

Je le comprenais.

Je l'aimais.

Je l'aimais.

Je... l'aimais.

Mais étais-je amoureux de lui ?

Tu m'énerves vraiment. C'est frustrant.

Je l'ai eu en Inde.

Regardez-moi cette écharpe.

Cool, la veste.

- Et la cravate ?
- Trop beauf.

Mon Dieu.

BIENVENUE À LA PROMO 2006

C'est très poétique, en fait.

C'est trop cool.

La place est prise ?

Je peux ?

Je suis Michael Gavey.

- Oliver.
- Oliver comment ?

Oliver Quick.

Tu n'as pas d'amis non plus, alors ?

Comme nous tous, non ?
C'est le premier soir.

Regarde bien.

C'est toi et moi.

Et la fille agoraphobe
qui est dans sa chambre. Évidemment.

Tu lis quoi ?

Je lis des maths.

Je suis un génie.
J'aime même pas ça.

Mais je suis doué.
De tête. Pour tout.

- Teste-moi.
- Non, c'est bon.

- Allez.
- Je te crois.

- S'il te plaît.
- Non. Je...

Teste-moi, putain !

Quatre cent vingt-trois
fois soixante-dix-huit ?

32 994.

Alors, que pensez-vous d'Oxford ?

C'est bien. Oui. Merci.

Vous venez de loin ? Chez vous ?

Prescot.

- Oui. Où ça ?
- Prescot.

Dans le Merseyside ?

Connais pas.

Connais pas.

Prescot.

Vous avez géré
la liste de lectures d'été ?

Oui. Je crois.

- J'ai tout lu.
- Tout ?

- 50 livres ! Vous êtes fou ?
- Je pensais...

Et la Bible du Roi Jacques ?

Vous avez passé l'été à la lire ?

La liste est facultative.

- Je n'ai pas lu la moitié des œuvres.
- Pardon.

Une idée de ce qu'il fait ?
Il a vingt minutes de retard.

Bon, on va commencer.

Vraiment désolé.
Désolé du retard !

Vraiment désolé.
Je me suis perdu.

Enchanté. Désolé.

Tu es Farleigh...

Start, je crois.

Merci de vous joindre à nous.

Un lien avec Frederica Start,
par hasard ?

- C'est ma mère.
- Non !

Je l'ai connue à votre âge.
On étudiait ici.

C'était Frederica Catton.
Avant l'Amérique.

Non !

Mon Dieu. Je vais lui dire ça.

Elle sera ravie de savoir
qu'un ami est mon tuteur.

Un ami, non.

Plutôt un... admirateur.

Oui. De loin.

On ne s'est jamais parlé.

Non, ne parlez pas de moi.

Bien, on commence ?

"G. K. Chesterton l'a dit.

"Ces mensonges outranciers.

"Ainsi peut-on dire du couplet,

"comme dans "Last Duchess"
de Browning, qu'il est vivant."

D'accord. Très bien.

Oui, il y a matière à réflexion.
C'est intrigant.

"Et ainsi..."

Pardon, c'est le "ainsi".

Un drôle de mot.

- Pourquoi ?
- J'en sais rien.

Ça se dit pas vraiment dans la vie, si ?

C'est un peu verbeux, tu ne trouves pas ?

- Non, pas vraiment.
- Non.

Non, tu l'as utilisé sept fois.

- Non...
- Si. J'ai compté.

Il a raison, je le crains.

Tu analyses le style de ma dissertation
mais pas le fond ?

C'est un peu...

- Quoi ?
- Paresseux.

Débattre de la rhétorique
est tout à fait pertinent.

- C'est le style qui compte.
- Bien vu.

Surtout quand on n'a pas lu
les poèmes dont on parle.

J'ai hâte d'entendre ta dissert.

Oliver.

Oliver !

Je t'ai apporté ça.

Merci.

Tu sais que ce soir,
c'est la soirée de Noël ?

Toi et moi, on est PIP.

Pas invités, putain.

C'est ouvert à tous.

Non. C'est sur invitation.
Tu en as reçu une ?

- J'ai pas vérifié.
- Moi, si. T'en as pas.

Les gros ratés.

- Comme si on voulait y aller.
- Oui.

Comme si
on voulait parler à ces cons !

- Oui.
- Non.

- On peut s'amuser sans eux, hein ?
- Oui.

- Tu vas le manger ?
- Non, vas-y.

Ça va ?

Oui. J'ai crevé.

- Pas de bol.
- Oui.

J'ai essayé de le réparer.

Et j'ai déjà dix minutes de retard
pour mon cours.

Putain.

- C'est où ?
- Iffley Road.

Merde.

Oui. J'ai déjà séché la semaine dernière.

J'ai rien de spécial à faire.
Je ramène juste ça à la bibli.

Prends mon vélo.

Non, vraiment...
Il va pleuvoir, je voudrais pas...

C'est vraiment pas un souci.

Je le récupérerai plus tard.

- Tu es dans ma fac, donc...
- Ah oui ?

Oui.

Putain, c'est sympa. Sérieux ?

C'est super gentil. Merci.

Tu es sûr ? C'est loin
pour le ramener au campus...

Tu veux que je ramène le tien ?

Non. Pardon, je pensais que tu...

Je peux le ramener.
C'est pas si loin.

Merci. Pardon,
je connais pas ton nom.

- Je m'appelle Felix.
- Oliver.

- Oliver ? Oliver.
- Oui.

Je t'adore, Oliver.

Je...

Je t'adore ! Sérieux.

Merci beaucoup, mon pote !

Tu me sauves la vie, putain. Vraiment.

Merci. Je te le laisse à l'abri vélo ?

- Oui.
- Ça marche. Salut, Ollie !

Jameson passe tout son temps
à mater ses nichons

en ignorant qu'elle sait à peine
ses tables de multiplication.

De multiplication !

Va plutôt étudier l'histoire de l'art.

Oliver ?

- Oui ?
- Pas très étincelant ce soir.

Pardon.

La vache, c'est bon !

Je vais pisser. Tu m'en prends une autre ?

- Oui.
- Merci.

Voilà.

- Une autre pinte.
- Oui.

Le voilà ! Ollie ! Oliver !

Viens là, mon pote.

Hé ! Viens là.

Viens ! Oui.

Salut, mon pote.

Salut.

Voici mon héros !

Je leur disais
que tu m'as sauvé la vie !

Trop mignon !

- Merci.
- Mignon !

Assieds-toi. Je te dois un verre.
Tu te pousses ?

Pardon. T'es avec un ami ?

Non, il est parti.

- Tu le croiras pas.
- T'es dans quelle fac ?

Il s'est arrêté...

- La tienne.
- Oui.

Tu es en quoi ?

Shots !

- Attends. Jägerbombes !
- Oui !

- Jägerbombes !
- Oui.

- Ta tournée, mec.
- Je vais me coucher.

Attends. Non !

Te défile pas pour ta tournée.

- C'est pas ça.
- On dirait bien.

Allez.

D'accord.

OK.

- Farleigh.
- Quoi ?

- Fiche-lui la paix.
- Quoi ?

Ça va lui coûter un bras.

C'est la règle.

C'est ma tournée. J'ai pas...

Je peux pas leur demander de l'argent.

- Pas mon souci.
- Allez.

Je peux vous payer demain ?

Désolé. Hors de question.

Je vous rapporte l'argent demain.

Non.

- Je vous en prie...
- Putain.

Je viens te donner un coup de main.

Au fait tu as laissé tomber ça.

J'allais le garder,
mais je veux être réglo.

Merci.

Je te rembourse demain.

Je vois pas de quoi tu parles.

Merci, Ollie !

- Merci, Ollie.
- Ollie !

Ollie !

Farleigh a grandi avec nous.

J'ignorais que vous étiez cousins.

Ma tante, la mère de Farleigh,
s'est barrée en Amérique

à 19 ans pour échapper
à la "froideur britannique".

- Une clope ?
- Je fume pas.

Tante Fred a épousé un dingo
qui a liquidé tout son fric

et une partie de celui de papa,
qui a fini par lui couper les vivres.

- Un vrai roman d'Evelyn Waugh.
- Oui.

Waugh s'est souvent inspiré
de ma famille.

Notre maison l'obsédait.

Papa a tellement culpabilisé après ça

qu'il a décidé de prendre
en charge l'éducation de Farleigh.

- Le veinard, ce Farleigh.
- Pour ce que ça a donné !

Il s'est fait virer de partout,

il avait sucé les profs.

- Et toi ?
- J'ai sucé aucun prof.

Pas encore.

- C'est DJ Shadow, putain.
- Il déchire.

Tous ces tarés de l'internat.

On y apprend quoi ?

- Latin, waterpolo, et maltraitance.
- Je sais.

C'est mignon.

Felix bébé.

Je n'ai pas de photos de moi enfant.

Il n'y a pas grand-chose à dire.

Allez. Tu as témoigné
contre la mafia ou quoi ?

Bon sang. Tu as des frères et sœurs ?

Et tes parents ?

Pas de frères et sœurs.

- Et mes parents sont...
- Quoi ?

- Je les vois pas trop.
- Pourquoi ?

C'est que... Ils...

- Ils ont des soucis.
- Quoi ?

Comment ça, des soucis ?

Des problèmes psy,
des addictions, tout ça.

- Mon père a dealé un peu.
- Dealé ?

C'est affreux. Vraiment.

- Oui.
- C'était affreux ?

Écoute, c'est dur.

Oui.

On les emmerde.

Tu es une source d'inspiration, mec.

- Merci.
- Très cool.

Tu devrais tirer au sort India ou Annabel
et en ramener une chez toi ?

Elles font une de ces têtes.

Pouf, pouf, ça sera toi.

Mais comme le roi
et la reine ne le veulent pas,

ça ne sera pas toi.

Hé, mec, putain !
Je la drague depuis une heure.

Au moins une branlette.

On veut tous une branlette.

Trouve-toi un titre
et un château de malade.

Oliver Quick.

Tu as changé.

Ah oui ?

Il se lassera.

Pardon ?

Lèche-bottes.

Oliver peut venir ?

- Chéri.
- Quoi ?

Je sais pas. Il est un peu chelou.

Il parle pas.
Je le mettrais à côté de qui ?

Je sais pas.
Une copine bombasse ?

Désolée, Felix.

Personne veut être
à côté d'Oliver.

Pourquoi ?

Parce que c'est un boursier
qui s'habille chez les pauvres.

T'es dure.

T'es vraiment très dure.

- T'es une vraie snob.
- Désolée.

Il fait trop chaud, putain.

Je sais.

Ça sent quoi ?

J'en sais rien.

Non.

Quoi ? Qu'est-ce que tu as ?

C'est dégueulasse, Felix.

- Ça va.
- Je nettoie.

Les riches sont trop crades.

- Ta gueule.
- De la pizza par terre.

- Mec, arrête. Je vais le faire.
- Non.

Tu le feras pas, putain.

- Tu le feras jamais.
- Mais si.

Mais non.

Ollie, je le ferai. Plus tard.

Arrête, putain ! Je suis pas
un gamin. Je peux le faire.

C'est juste que...

J'ai chaud.
Il fait trop chaud, putain.

Ils préfèrent qu'on crame

plutôt que d'abîmer les lambris

en installant la clim'.

- Tu stresses pour les exams ?
- Je ne stresse pas.

Putain, tu me rends...

Je dois réviser.
On se voit plus tard ?

Au Kings Arms ?

Oui. Peut-être.
Je t'envoie un texto.

D'accord. Bien sûr.

Salut.

Je voulais voir si Felix était là.

On devait se retrouver.

Ils sont tous au pub.

Bon.

Il m'avait pas dit.

Il y avait India ?

Oui.

- Désolé.
- Oh, non.

Je m'en fiche.

Tu as un truc à boire ?

Tu voudrais que j'aie de l'alcool ?

Tu crois qu'il sera jaloux ?

Franchement ?

Il s'en rendra même pas compte.

Salut, maman.

Ollie, qu'y a-t-il ?

Viens là.

Comment ?

Il est tombé la tête la première.

Il devait être soûl,
tel que je le connais.

- Putain de merde.
- Ou complètement défoncé.

Je...

- Je suis désolé, Ollie.
- C'est un choc.

Ta mère, ça va ?

Elle était incohérente.

Comme à son habitude.

Ils vont te laisser sauter les exams.
Tu peux pas les passer.

- Tu dois rentrer chez toi.
- Non.

Je raterai pas les exams.

- Bien sûr que si.
- Non, je peux pas.

Non.

Je suis pas comme toi, Felix.

Ici, c'est tout pour moi.

- Salut, Oliver.
- Salut.

- Beau smoking.
- Merci.

Ouah. Tu l'as loué ?

- Oui.
- Oui.

Les manches sont trop longues.

Toujours vérifier les manches.

Pas mal quand même.

Quasiment admissible.

Pour quoi ?

J'en sais rien.

Un vrai garçon humain.

- Salut.
- Salut.

Ollie !

- Salut, mec !
- Salut.

Allez, viens. Suis-moi.

Hé. Attends !

On va où ?

On va rater le bal.

Viens.

Qu'y a-t-il ?

Je me demandais comment...

Ça a été si dur pour toi, ces temps-ci.

Tu es si courageux.

Felix, arrête.

Dans ma famille,
on a une tradition.

Quand quelqu'un meurt,
on écrit son nom sur une pierre

et on la jette à l'eau.

Mon arrière-grand-père l'a fait
pour son fils soldat.

Je ne l'ai fait que pour mon chien.

Je sais pas, c'est...
Ça m'a aidé. Un peu.

Ça m'a l'air con, là.

Non, c'est pas con.

Merci.

C'est déjà ça, non ?

Alors, je fais quoi ?

Je sais pas vraiment.
Tu peux dire quelques mots ou...

On peut rester en silence un moment.

Et puis tu la lances.

C'est pas bon signe.

Putain.

PAPA

Tu rentres chez toi ?

Franchement ?

Je ne rentrerai plus jamais.

Et ta mère ?

Tu sais quand j'ai senti
la gorge de ma mère ?

J'avais huit ans.

Mon père m'avait dit

d'y mettre mes doigts
pour la faire vomir

sans quoi...

elle allait mourir endormie.

Donc le mot "maison" n'a pas
le même sens pour moi que pour toi.

Cette putain de saleté, ce bordel.
Je peux pas.

Je peux pas.

Dans ce cas, viens avec moi !

Viens à Saltburn.

- Non.
- Si.

- Ça vous dérangerait.
- Tu parles !

Tu seras mon garde-fou.

- Je serais gêné.
- Mais non.

Ma mère invite des gens
parfois pendant des mois.

Et puis,
si t'en as marre de nous, tu pars.

Promis.

Et je l'ai cru.

Saltburn.

M. Quick.

Vous êtes en avance.

J'ai pris le train plus tôt.

Prévenez-nous, la prochaine fois.

Les grilles n'étaient pas ouvertes.

C'est rien...

On est parti vous chercher.

- Désolé.
- Pas du tout.

Suivez-moi.

C'est incroyable.

Laissez votre sac ici.
On le prendra pour vous.

Ollie ! Dieu merci tu es là !

Je lui montre sa chambre.

Oliver, n'aie pas trop peur de Duncan.

Duncan, cessez
de faire peur à mes amis.

- J'essaierai, Felix.
- Viens.

- Allez.
- Il est terrifiant.

Il est sympa. Juste bizarre.

Bon.

Alors...

Escaliers rouges.

J'ai tripoté ma cousine par accident ici.

Meuble Henri VII.

Fantôme de grand-mère.

Salut, grand-mère.

Salle verte, jardin,
horrible Rubens de merde.

Piano cassé.

Salle bleue.

Elle est bleue.

Et la chambre du roi.

Il y a encore
du sperme d'Henri VIII sur le lit.

Longue galerie.

Des proches morts.

Le vieux nounours de papa.

Première édition de Shakespeare
et le labyrinthe.

Et on est juste là.

Voilà !

Ma chambre.

Tu seras juste à côté.

Salle de bains.

On la partage.
J'espère que ça ne t'embête pas.

Sinon, tu serais
à des kilomètres de l'autre côté.

Penderie.

Et...

ta chambre !

Content que tu sois là.

Bon. Je te laisse t'installer.

Juste une chose.

Maman déteste les barbes et les poils,
alors je t'ai préparé un rasoir.

- Quoi ?
- Va savoir.

Elle trouve pas ça hygiénique.
Un truc avec son père.

N'importe quoi. Je peux même pas
mettre mon piercing ici.

- Autre chose que je devrais savoir ?
- Non. Sois naturel.

Ils vont t'adorer.
C'est tranquille, promis.

À la bibliothèque.

La bibliothèque ?

LA TROUPE CATTON

Seigneur.

Il n'y a pas de désintox à Liverpool.

Non. J'imagine que non.

Tout le monde dépérit, je suppose.

- C'est où, Liverpool ?
- Près de la mer.

Chéri, où est Liverpool ?

Au nord.

- Au nord.
- Oui.

Ça s'appelle Prescot.

Ce serait un affreux bidonville.

Une sorte de squat.

Et ses deux parents dealaient.

Seigneur ! Et sa mère est alcoolo.

Les bébés sont atteints. Traumatisés.

Ils naissent soûls.

C'est vrai
qu'il a dû faire vomir sa mère ?

- Farleigh, c'est confidentiel.
- Tu nous l'as dit.

Je vous l'ai confié.

C'est affreux. T'imagines me faire ça ?

Sa mère était malade.
Quand il avait huit ans.

Quand on est pauvre,
ça arrive plus souvent.

Offrons-lui un merveilleux séjour.

Bonne chance. Il sourit peu.

Farleigh le trouve affreux.
C'est ton ami ?

Pauvre, pas très beau,
et des parents addicts.

- Je comprends pas...
- Et le voici.

- On parlait de toi.
- Sois pas bête.

Farleigh, tu inventes les pires choses.

Bien sûr que non.

Bonsoir, cher Oliver.

Quels beaux yeux.

- Merveilleux !
- Je t'avais dit qu'il était pas laid.

Mais tu es gentil avec tout le monde.
Tu n'es pas fiable.

Oliver, j'ai absolument horreur
de la laideur.

Depuis toute jeune. J'ignore pourquoi.

- Parce que tu es détestable.
- Sois pas méchant.

Venetia t'a vu ?

Mon Dieu. Elle va pas en revenir.

Elle s'est préparée toute la journée

- en espérant te croiser.
- Pour ainsi dire.

Arrêtez. Le pauvre vient d'arriver.

Oliver, enchanté de te rencontrer.

- Bonne route ?
- Oui. Merci, monsieur.

Pas de monsieur ici.
Non. On déteste ça.

Viens t'asseoir près de moi.

Voici notre invitée,
ma chère amie Pamela.

Bonjour.

Pamela, peux-tu aller voir Annie
pour le thé ?

Oui.

Oui. Annie, c'est laquelle ?

Tu la trouveras, chérie.

- Tu verras bien.
- Je verrai bien.

- Cuisine.
- Cuisine.

Annie est dans la cuisine.

D'accord.

- Allez.
- D'accord.

Pauvre Pamela.
Elle est là le temps de se remettre.

Elle a passé
une année terrible. Horrible.

Mais toi aussi, Oliver.

Toutes mes condoléances pour ton père.

Quelle terrible tragédie.

J'ai perdu tant d'amis addicts.

Tant d'amis chers.

C'est aussi le problème
de Pamela, je le crains.

Et le seul intérêt qu'elle a.

Farleigh !

En fait, elle est insipide,
mais si belle.

Il faut admettre qu'elle est très belle.

Mais c'est une vraie malédiction.
Avec les hommes. Incroyable.

Le dernier était
un horrible milliardaire russe.

Terriblement moche, bien sûr.

Et elle se cache de lui ici
depuis des mois.

Mais ne parlons pas de ça.

Parle-moi de ta mère.
Comment vit-elle tout ça ?

- Elle boit ?
- Stop !

- Ignore-le.
- C'est malpoli.

Rien ne me choque.

Absolument rien. Dis-moi tout.

Putain de merde.

Désolé que ma mère
ait posé toutes ces questions.

Le prends pas personnellement.

On a défait ma valise.

Merde. Oui. J'aurais dû te prévenir
que c'est leur truc.

Les bonnes disent tout à maman,

j'espère que t'as rien amené
de scandaleux.

Juste mes vieux caleçons.

Non, elles ont l'habitude. T'inquiète.

Duncan sera ravi.

J'espère que ça ira.
Je t'ai fait préparer une veste habillée.

On dîne en tenue,
je voulais pas que tu sois en reste.

En tenue ?

Oui. Et cravate.

J'en aurais apporté.

Non. J'en ai de rechange.
C'était pas la peine.

Et des boutons de manchette ?

Non.

C'est pas grave.
On s'arrangera. Je t'en trouverai.

Je suis ravi que tu sois là.

Désolé si tout est si vieux jeu.

Non, c'est merveilleux.

Je ne sais pas.

On s'est connus en désintox.

Au départ,
il était adorable, et puis,

tous ses associés ont commencé
à tomber comme des mouches.

- Tu vois ?
- Oui. Tu t'es enfuie.

Je suppose.

Mais il parlait tout le temps russe,
c'était si romantique,

et j'ignore
le mot russe pour "putain"

donc je pensais
que c'était de la belle poésie.

Papa disait
que je finirais dans la Tamise.

Pour l'instant, ça va.

J'ignore ce que je ferais sans Elspeth.

- Elle m'a sauvée.
- N'exagère pas !

On est ravis de t'avoir
le temps que tu veux.

Pour toujours ?

Non. Je crois que j'ai trouvé un endroit.

- Bravo, chérie.
- Bien !

Mon cousin a un appartement.

Ça t'ira très bien,
un joli petit appartement.

C'est plutôt un studio...

J'adorais vivre en studio à 20 ans.
C'est si libérateur, une seule pièce.

Et moins de ménage.

Ce sera si dur de ne plus t'avoir ici.
Comment je vais faire ?

Je pourrais rester plus longtemps.

- Non.
- Non, chérie ! Non.

Tu dois avoir hâte
de nous quitter pour ton chez toi.

Je comprends bien.

- Salut.
- Bon sang. Tu m'as fait peur.

Pardon. Je...

Je t'ai crue somnambule.

Non. Je voulais voir la lune.

Elle est presque pleine.

Tu sais ce que ça veut dire ?

Non.

Qu'on va tous perdre la raison.

Pardon. Tu dois avoir froid.

Mon cœur est froid.

On est tous comme ça.
T'as pas remarqué ?

Mais non.

Ta famille est si gentille.

Mignon.

Je vois pourquoi Felix t'aime tant.

Tu es si...

Si quoi ?

Je ne sais pas.

Vrai.

Je te préfère à celui de l'an dernier.

Bonne nuit.

- Qu...
- Petit déjeuner servi.

- Bonjour.
- Bonjour.

Bonjour.

- Bien dormi ?
- Oui.

Salut.

Oliver, mange.

Je peux aussi avoir
un petit déjeuner complet ?

C'est un buffet, chéri. Sers-toi.

Pour vos œufs ?

- C'est bon. Je me servirai...
- Pas les œufs.

On les prépare pour toi.

Exactement !

Tout le reste est derrière toi.

Sur le plat. Tournés.

On parlait de la biographie de Shelley.

Shelley qui ? La sœur de Belinda ?

Ou Percy Bysshe Shelley ? Le poète.

Le poète romantique.

Connaissez-vous l'histoire
du sosie de Shelley ?

Son sosie ?

Sa bonne nettoyait une pièce

quand Shelley lui a fait signe
en passant devant la fenêtre.

Elle a répondu avant de réaliser
que Shelley était en Italie.

C'était au dernier étage.

Vee ! Arrête. Je ne vais pas dormir...

Il s'est noyé juste après.

Ça me donne la chair de poule !

- Écoute, Pamela.
- Non.

- Il baisait sa sœur.
- Seigneur !

C'était Byron, je crois.

À propos,

Ellie, as-tu entendu
qu'Ada était partie avec Tom Prior ?

- Tu me l'as dit. Évidemment.
- Merci.

Son mari était horrible.

Tu trouves ? Il n'était pas si terrible.

Je suppose que non.

Tout va bien, Ollie ?

Bien sûr. C'est juste...

L'œuf pas cuit...

Ça me rend malade.

Désolé.

Vraiment désolé.

Désolé.

On est là, Ollie.

- Salut.
- Salut.

Pas de caleçon dans le champ.

Eh bien dis donc.

Laisse-le tranquille.

Tant mieux pour toi.

Quel rebondissement.

Attention aux chardons.

Il y en a partout. C'est la saison.

Harry, Hermione et Ronald
ont-ils couché ?

Quoi ?

- Sans aucun doute.
- Ils ont baisé à trois ?

Ils aurait raté
une sacrée occasion sinon.

Putain !

Mon Dieu.

- Pourquoi elle est mouillée ?
- C'est le puits.

Putain !

- C'est quoi ?
- Les assiettes Palissy.

De Bernard Palissy ?
Le céramiste huguenot du 16e siècle.

Oui. Tu connais ?

J'ai toujours aimé,

mais je n'en avais jamais vu en vrai.

C'est trop bizarre.

Stop !

Pour nous !

Bois.

LE LABYRINTHE DE SALTBURN

Je peux vous aider ?

Je... Pardon.

Ce n'est rien.

Beaucoup se perdent à Saltburn.

Bon.

Bonne nuit.

Oliver, chéri.

Si ponctuel.

- Pauvre Vee. Les garçons la fuient.
- Pourquoi ?

Elle se donne à tous.
Une sexualité incontrôlable.

Depuis l'âge de 14 ans.

Ma mère l'a toujours dit.

Une masochiste née.

- Et puis il y a la nourriture.
- Quoi donc ?

"Les doigts pour le dessert".

On pensait que ça lui avait passé.

Je l'ignorais.

Exactement ! C'est inutile !
Une perte de temps.

Si seulement elle trouvait le bon garçon,
ou la fille, qu'importe. Quelqu'un.

J'ai été lesbienne à une époque.

Mais c'était trop mouillé.
Les hommes sont secs et charmants.

Ça doit être dur pour Venetia

de vous avoir comme mère.

- Pourquoi ?
- Parce que.

Parce que quoi ?

Vous êtes si belle, putain.

Que pensez-vous
que portera Pamela, ce soir ?

Quoi ? Pamela n'est pas là.

- Elle est...
- Partie.

James a préféré
la faire partir discrètement ce matin.

On ne s'en sortait plus.

Oui, elle avait l'air perdu.

Quel tact. C'est une vraie sangsue.

La pire des rabat-joies.

On ne dirait pas, avec son style !

On la croit marrante.

Mais il ne se passe
rien du tout à l'intérieur.

Elle a eu une période terrible,

mais franchement, elle parle que de ça.

Si tout est vrai.

Comment ça ?

Je n'aurais pas dû dire ça.

Non. Vas-y.

Non. Je ne sais pas. Mais...

Ses histoires sont parfois incohérentes.

Vous avez dû le voir.

Oui. Absolument !

Cet apitoiement.

Ce chantage affectif.

Vous savez.

Oui.

Oui !

Seigneur ! Je culpabilisais
cet après-midi,

mais tu as raison.

Elle a un côté sinistre.

Oui.

Merci, Oliver. Tu es très perspicace.

Tu es présomptueux.

Et tu portes une nuisette transparente
sous ma fenêtre.

C'est chez moi.
Je vais où je veux.

Bien.

Et tu veux porter
une nuisette transparente

sous ma fenêtre.

Je n'y avais pas vraiment pensé.

Tu es juste maso, alors ?

Tu ne manges rien.

Si.

Tu te fais vomir.

Tu es si belle, Venetia.

Il faut prendre soin de toi.

Donc demain,

tu vas manger.

Et tu vas rester à table.

Tu comprends ?

Oui.

Bien.

Je pourrais te manger.

Ollie,

je ne peux pas, j'ai mes règles.

Tu crois que ça me dérange ?

Chanceuse, je suis un vampire.

Tu as un truc, là.

Petit idiot.

Oui, petite amie très énervante.

Je me souviens jamais du gros.
Il fait quoi ?

Il est médecin à Paris.
Je sais plus son nom.

Mais il donne des sachets
à diluer dans l'eau.

- Bonjour.
- Bonjour.

- Bien dormi ?
- Non. Pas vraiment.

On est 30 à dîner demain soir.

- Les Stopford-Sackville ont décommandé.
- Dommage.

J'avais oublié ce fichu dîner.

Attendez. Qui vient manger ?

- Les Henry.
- Non. Pas ça.

- Qui ça ?
- Des amis de papa.

Tous des Henry.

Pas tous. La plupart.

- On va s'amuser.
- Être tripotée par Henry.

Tu sais lequel.

Je te mettrai près d'Oliver.
Il te tripotera.

Oliver, on devrait fêter ton anniversaire.

Faire une soirée.

Sans les Henry. Un truc sympa.

Qu'en dis-tu, chéri ?

Si Oliver est d'accord,
c'est une idée splendide.

Oliver préférerait se jeter
par la fenêtre, visiblement.

- Quel genre de fête ?
- Comme tu voudras.

Environ cent personnes, qu'en dis-tu ?

- Cent ?
- Deux cents.

Ça finit toujours par être deux cents.

Invite qui tu veux.

- Tous tes amis.
- Quels amis ?

Et si on se déguisait ?

Oui !

Je mettrai mon armure, Elspeth.

Bonne idée, chéri.

Choisissons un thème.
Le Songe d'une nuit d'été ?

- Charmant.
- Avec les fées salopes.

Salut.

Salut.

Felix.

- Tout va bien ?
- Oui. Pourquoi ?

Tu sembles agacé.

- Je ne suis pas agacé.
- Bon.

C'est inapproprié, c'est tout.

- Quoi donc ?
- À ton avis ?

De te taper Venetia.

Qu'est-ce qui te fait penser ça ?

Farleigh vous a vus.
C'est super gênant.

Tu es mon ami.
Censé être ici avec moi.

Je n'ai pas voulu faire honte à Venetia.

Comment ça ?

Je l'ai vue dehors
et je suis descendu voir si ça allait.

Je crois qu'elle a mal compris...

elle a voulu m'embrasser.

Et je l'ai poliment repoussée.

Selon Farleigh,
vous vous bouffiez carrément.

Et tu l'as cru ?

Moi et Venetia ?

Allons.

- Pourquoi tu m'as rien dit ?
- Je...

J'ai préféré ne rien dire.

Elle avait bu
et ne doit pas s'en souvenir.

Elle fout la honte.

Quel fouteur de merde, ce Farleigh.

Il faut bien nous divertir tous.

Oui.

C'est pour ça qu'on l'aime.

Dieu merci.

J'ai cru à un autre Eddie.

- Eddie ?
- Oui, mon meilleur ami de lycée,

qui a séjourné chez nous.

Il...

est tombé amoureux de Venetia,

et... Ça a tourné en eau de boudin.

Oui, ça a gâché notre amitié.

Tu m'étonnes.

- II faut être ferme avec elle.
- Je peux pas dire non.

Je sais. Tu l'as dit. Je comprends.

- Non. C'est humiliant.
- C'est dur.

Pardon, c'est un peu merdique.

Vous avez 200 invités pour Oliver,

et ma mère est dans la dèche.

- Elle n'est pas dans la dèche.
- Elle peut pas payer ses factures.

À ce rythme-là, elle le sera.

Papa se demande si
il doit encore l'aider.

Il ne veut pas l'encourager,
mais qu'elle se débrouille.

Oui, comme il fait lui.

- Farleigh.
- Tu vois de quoi ça a l'air.

Non ?

Ça m'oblige à venir mendier.

Que veux-tu dire ?

Je crois que tu le sais.

Demande à Liam et Joshua ?

C'est qui, Liam et Joshua, putain ?

Tes valets.

C'est...

- C'est bas, Farleigh. Bon sang.
- Bon.

- Tu veux en venir là ?
- Super.

Parler de race ?

Putain, on est ta famille.

On voit même pas la différence
ni quoi que ce soit.

Je sais jamais le nom de nos valets.

Les valets changent tout le temps.

- Bien sûr.
- Et au fait,

mon père est plus généreux
que beaucoup d'autres.

Bien plus.

Mais...

Peut-être qu'on a fait tout
ce qu'on pouvait.

Son père n'en sait rien.

- Comment sais-tu qui est son père ?
- Tout le monde le sait.

Felix t'a mis en garde, alors ?

Je sais. Comment tu sais ?

Il faut peut-être faire plus attention.

Non merci.

C'est si décevant.

Tu n'es qu'un autre de ses jouets.

Tu es fâchée.

Non, t'en fais pas. J'ai l'habitude.

Il n'aimait pas partager ses jouets.

Merci.

Même ceux avec lesquels il ne joue plus.

Bonsoir. Comment va ton superbe fils ?

Venetia.

Venetia...

- À moi. Vous êtes à ma gauche.
- Pardon.

Bien sûr.

Vous connaissez bien les Catton ?

Depuis toujours.

- Et comment...
- Mon mari est le filleul de James.

Vous êtes mariée depuis longtemps ?

Oui.

Charmant.

Pourquoi ?

Pourquoi charmant ?

C'est un idiot.

Du fond de l'océan.

- Vous avez des enfants ?
- Oui.

Deux. Non, trois. Trois garçons.

- Ça occupe.
- Non, ils sont internes.

C'est l'avantage de l'école,
on les voit à peine.

- Où sont...
- Hen chéri, sauve-moi.

Elle a deux trous du cul.

Comment j'aurais pu savoir
que c'était une pute ?

Laisse-moi leur parler

Laisse tomber la pluie...

KARAOKÉ

- Laisse-moi leur parler
- Allez

- Shawty portait un jean baggy
- Un jean

- Des bottines fourrées
- Fourrées

Tout le club la cherchait

- Elle a déboulé sur la piste
- Elle a déboulé sur la piste

Et tout à coup

Shawty est descendue bas, bas, bas...

Bon, rien à foutre. Je vais boire.

Moi aussi.

- ... des Reeboks à scratch
- À scratch

Elle s'est retournée
Un coup sur les fesses

Baise, jette ou épouse.

Richard III,

Henri VII ou Henri VIII ?

Je baiserais Richard III.

Il manque d'assurance,
donc il compenserait, non ?

Ou tu peux me baiser.

Pourquoi tu as parlé à Felix
de Venetia et moi ?

Je pensais pas qu'il réagirait si mal.

Mais si.

Si.

Tu sais...

si tu veux parler à quelqu'un,
tu peux me parler, Farleigh.

Comment ça ?

Je sais que c'est difficile chez toi.

Je sais ce que ça fait.

Quand tout est si précaire...

C'est terrifiant.

Et on se sent seul.

Ça doit faire si bizarre
de devoir tout leur demander.

- Et je sais que tu me détestes.
- Je...

Je te déteste pas.

Mais si tu veux que je leur parle...

Si je peux être utile,

n'hésite pas.

D'accord.

Je vais abréger ses souffrances.

Bon.

Bravo, Henry ! C'était super !

On applaudit tous bien fort Henry.

On va placer la barre un peu plus haut.

On a ici un chanteur très doué.

Ton meilleur ami et le mien.

Oliver Quick.

- Oliver !
- Allez. Lève-toi.

- Non.
- Si. Sois pas timide.

Je connais pas la chanson !

Les paroles sont à l'écran.
C'est le plus beau !

Toi !

Tu me déguises comme ta poupée

Tu m'offres des choses, je suis gâté

Tu me donnes tout
ce que j'aime manger

Et tout l'amour
que je peux souhaiter

Regarde-nous sans te poser de questions

Admire ce que nous voyons

Je ne manque de rien, c'est la belle vie

Tu m'offres tout ce dont j'ai envie

Mais regarde mes désirs

Regarde mes rêves

L'argent qu'on a dépensé

JE T'AIME
TU PAIES MON LOYER

Je t'aime, tu paies mon loyer...

- Dis-leur !
- Farleigh.

Quoi ?

C'est ta chanson aussi. Viens la finir.

Si tu insistes.

Tu m'as emmené au restaurant
à Broadway

Pour me montrer qui tu...

Qu'est-ce que tu fous ?

À ton avis ?

Tu te trompes de chambre.

Vraiment ?

Vas-tu être sage à présent, Farleigh ?

Non.

Vas-tu être sage ?

Non.

Ne m'oblige pas à répéter.

Dis-le.

Je vais être sage.

Qu'est-ce que tu...

- Je ferais pas ça.
- C'est fâcheux !

Pourquoi je ferais ça ?

- J'en sais rien.
- Je le jure, c'est une erreur.

Il y a un malentendu. Je suis sûr...

Vee, qu'est-ce qui se passe ?

C'est Farleigh.

- Qu'y a-t-il ?
- Il a voulu voler quelque chose.

Qu'est-ce que tu racontes ?

- Avance.
- J'y peux rien.

C'est un putain d'idiot.

- File !
- Par pitié.

Putain !

C'est scandaleux.

Qu'est-il arrivé ?

Il a envoyé un e-mail à Sotheby
pour proposer une assiette Palissy.

L'idiot. Il savait
que papa était l'ami du directeur.

Tu parles de mordre
la main qui te nourrit.

Papa et maman lui auraient tout donné.

Il a dû en avoir marre de demander.

C'est ridicule.
Il est plus gâté que nous.

Vee, il faut reconnaître que c'est dur

de devoir tout leur mendier.

- Le pauvre.
- Bon, d'accord.

- C'était vraiment con de sa part...
- Chut.

Oliver, ne dis rien, d'accord ?

Et s'ils en parlent ?

- Ils le feront pas.
- Quelle belle journée !

Je n'ai jamais vu d'été aussi chaud.

- On étouffe.
- Encore plus chaud que l'an dernier.

Je ne croyais pas ça possible,
mais nous y voilà.

Plus chaud
qu'à la Barbade, apparemment.

- La Barbade !
- Je le crois.

Franchement,
je n'ai jamais eu aussi chaud.

Je vais voir
si Robert fait attention aux hortensias.

Tu fais bien.

Le bonheur !

Le bonheur.

Je n'ai pas entendu ça
depuis des lustres.

Je les fréquentais quand
j'étais mannequin.

La pop britannique, Blur, Oasis.

Quelles soirées.

Et puis,
Common People est sorti.

On a cru que c'était sur moi,

ce qui était ridicule
et très gênant.

Je connaissais à peine Jarvis.

- Quoi ?
- Elle venait de Grèce.

Elle avait soif d'apprendre.
Pas moi.

J'ai jamais rien voulu savoir.

J'aimerais ne pas rentrer à Londres.

- Je l'ignorais.
- L'enterrement de Pamela.

Pamela est morte ?

Oui.

Tout pour se faire remarquer.

Bonjour, star du jour.

Habille-toi. On prend la route.

On va où ?

Surprise. Mets un truc sympa.

Et je peux pas regarder

Ça me tue...

C'est encore loin ?

On y est presque.

Dis-moi que... Felix...

- Écoute-moi.
- Non. Tu fais quoi ?

Tu fais quoi ?

Ta mère a appelé l'autre jour.

Tu avais laissé ton portable
dans la salle de bains. J'ai répondu.

Des semaines que tu l'ignores.

J'ai voulu aider.

Et au téléphone, elle avait l'air à jeun.

Elle ignorait où tu étais.
Elle voulait fêter ton anniversaire.

Fais demi-tour.
Felix, m'emmène pas là-bas.

C'est ta mère, Ollie. Ta famille.

- T'as plus qu'elle...
- Tu comprends pas !

Je t'en supplie !
Je t'en prie, non.

Je refuse ton refus. Désolé.

Tu dois te réconcilier.

Voilà le panneau.
"Churchill Avenue."

Cent trente-huit.

C'est là ?

C'est joli. Regarde.
Elle a dû décrocher.

C'est charmant.

Allons-y.

Laisse-moi y aller seul.

Je te laisse pas, mon pote.
On reste ensemble.

PARTI À LA PÊCHE

Oliver !

Seigneur. Tu es vivant !

Je ne t'ai pas reconnu.

Bon anniversaire, chéri.

Vous devez être Felix. Enchantée.

Ton père est au jardin.

- Son père ?
- Oui.

Il saute de joie depuis ce matin.
Il a trop hâte.

Entrez.

Jeff !

C'était à Mykonos.
On y va tous les ans.

Plus maintenant,
avec les enfants devenus grands.

Les enfants ?

- T'as dit que tu étais fils unique.
- Non.

Je parle toujours de mes sœurs.

Ah oui. J'ai dû oublier.

Ça ne me surprend pas.

Il a toujours voulu être fils unique,
toujours tout seul.

Je parie. Oui.

Ils ne savaient qu'en faire à l'école.
Il était si intelligent.

Alors il peinait à se faire des amis.

Ils étaient jaloux.

Et maintenant,

il est premier à Oxford.

Premier ?

Quelle modestie. Je l'ignorais.

C'est dur de ne plus le voir.

Mais il doit avoir une grosse pression.

- Bien sûr.
- Je n'imagine pas.

Jour et nuit à travailler,
avec en plus,

- le syndicat, les pièces.
- Les pièces, oui.

- L'aviron.
- L'aviron ?

- Oui.
- On doit y aller.

- Comment ça ?
- J'ai d'affreuses migraines.

Tu veux t'allonger là-haut ?

J'ai fait ton lit
si tu veux rester.

On doit partir.

On doit rentrer pour ma fête.

Ta mère a cuisiné toute la matinée.

- Peu importe.
- Mais si.

- Si.
- C'est rien, il est pas bien.

- C'est pas rien.
- Si.

- Des spaghettis.
- Un gâteau.

- Peu importe.
- On peut rester.

On serait ravis.

Ollie, prends un cachet, bon sang.

J'adore les spaghettis.

Felix, écoute.

Je t'en prie ! Que je t'explique...

Le mieux,
c'est que tu partes après ta fête.

Trop tard pour annuler.
Mais l'été est presque fini,

donc on fait la soirée, et...

Je te reverrai à Oxford.

Mais on sera toujours amis ?

On finira par en rire.

J'ignore pourquoi j'ai dit ça.
C'est bête...

Tordu, surtout, putain.
J'ignore par où commencer.

T'es un putain de menteur.

Pourquoi mentir ?

Je voulais juste être ton ami.

- On va faire cette fichue soirée.
- Ne dis rien à ta famille.

Bien sûr que non.
C'est assez tordu comme ça.

- Duncan ?
- Oui ?

L'orchidée.

Salut !

La fille de George.

Elle est comme sa mère.

Vous avez vu Felix ?

Non.

- Laquelle est plus longue ?
- Je sais pas.

Felix, je peux te parler ?

- Tu m'ignoreras pas toujours.
- J'essaie.

Felix, il faut qu'on parle.

- Allez, Felix.
- J'ai été gentil.

Va te faire voir,
fais-en chier un autre.

C'était quoi ?

- Bonsoir, Farleigh.
- Comment tu sais que c'est moi ?

Ta chevalière.

Tu vois vraiment tout, hein ?

Ils t'ont vu ?

Pas encore.

Ils vont péter un plomb.

J'en doute.

Ils m'ont invité.

La tête que tu fais.

Ils peuvent pas t'avoir invité.

Oliver, tu percutes pas.

Cet endroit...

Ce n'est pas pour toi.

C'est un putain de rêve.

C'est une anecdote pour
tes enfants obèses à Noël.

La branlette d'une vie dans un champ
qu'Ollie a connue

pour son bel été
de grand garçon.

Tu t'y accrocheras, la revivras,
te masturberas en y pensant,

et tu te demanderas comment
tu pourras retrouver ça.

Mais tu ne le retrouveras pas.

Parce que ton été est fini.

Et donc, toi...

Tu...

vas prendre le train

pour retourner à l'usine de nazes
où on fabrique les Oliver,

et moi, je reviendrai ici.

Pour moi, c'est pas un rêve.

C'est chez moi.

Quoi qu'il arrive, je reviens toujours.

La prochaine fois, fais mieux.

Merde. Je sais plus son nom.

- Felix.
- Bon sang.

- Tu fous quoi, là ?
- Je veux te parler.

- Tu nous épiais ?
- Non.

- Savez quoi ? Vous êtes dégueu.
- Tu plaisantes ?

Seigneur.

C'est quoi, ton putain de problème ?

- Fous-moi la paix.
- Non, il faut qu'on parle.

- Non. T'es dingue ?
- Tu peux pas me jeter.

Fous le camp !

Putain.

Je t'ai donné ce que tu voulais !

Comme tout le monde.

Tout le monde fait son numéro pour Felix.

Pardon si ma performance
laisse à désirer.

Je crois...

Je crois que tu dois te faire aider ?

- Sérieusement.
- Non.

Je veux juste que tu comprennes
combien je t'aime.

Tu es le seul ami que j'aie jamais eu.

Ce que j'ai fait,

ça prouve pas quel bon ami je suis ?

À quel point je te connais ?

Je suis toujours le même.

Oui, je suis le même.

Je ne sais pas qui tu es.

Mais je sais

que tu me glaces le sang.

Je vais vomir.

Putain.

Putain.

- Ça va ?
- Va te faire foutre.

Tu devrais aller te coucher.

Je me fous de ce que tu penses.

Putain.

Felix.

Felix !

Felix !

- Felix.
- Felix !

Felix !

Inutile de le dire, hein ?

Vous savez déjà.

Vous ne faites qu'accompagner
la main du destin.

En chemin vers la fin du monde.

Sachant qu'à tout instant...

le sol va se dérober.

C'était la fin de tout.

Très cher fils.

Mon cher fils.

Aidez-moi à le déplacer.

Il faut l'amener à l'intérieur.
Le réchauffer.

Il faut juste le réchauffer.

Felix, chéri,

où est ton pull ?

Où est ton pull ?

Allez. Aidez-moi.

Je ne crois pas
qu'on puisse le bouger, James.

- La police...
- Oui.

Oui. Viens, chéri.

Allons déjeuner.

Oui.

- Qu'y a-t-il, Duncan ?
- La police, madame.

Ils ont un problème.

Quel problème ?

Ils se perdent dans le labyrinthe.

Et alors ?

Puis-je envoyer
un jardinier les aider ?

Faites.

Cher Oliver, parle-nous d'hier soir.

- Hier soir ?
- As-tu passé une bonne soirée ?

Oui, c'était merveilleux.

- Merci.
- Tant mieux.

- La soirée a été un succès. Non ?
- Oui. Un triomphe.

- La maison était belle.
- Magnifique.

Et le gâteau...

Il t'a plu ?

Je n'en ai pas mangé.
C'est toujours ainsi.

On court tellement partout
qu'on rate la fête.

Quoi encore ?

Puis-je fermer les rideaux, monsieur ?

Le coroner est dehors
et va passer devant la fenêtre...

Oui. Merci. Fermez-les.

Je suis pas fan
du gâteau au chocolat.

Oui, c'est parfois écœurant, non ?

Mais hier soir, il était très léger.

Lynn est une experte.

Oui. Apparemment,
il faut avoir les mains froides.

Il paraît. Pour que le beurre
ne fonde pas.

Mais je crois que c'est plus
en pâtisserie qu'en...

Duncan, fermez-les, pour l'amour du Ciel !

Oui, monsieur. J'essaie.

Je suis désolé.

Je suis si désolé.

Mon Dieu.

Je peux sortir de table ?

Non. On n'a pas fini le repas.

Le repas est froid.

Je dois manger
comme si de rien n'était ?

- Que faire d'autre, chéri ?
- N'importe quoi !

Farleigh, tais-toi, veux-tu ?

Assieds-toi
et mange ta fichue tourte ! Mange !

Mange et tais-toi !

Mange cette fichue tourte !

On éprouve tous quelque chose.

Épargne-nous ta sensiblerie américaine.

Je trouve ça délicieux.

Qu'est-ce que tu fous encore là ?

Personne d'autre trouve ça étrange ?

Personne ?

Je me tairais à ta place.

- Pardon ?
- Arrêtez.

- Qu'est-ce qu'il dit ?
- Aucune idée.

Je dis que moi aussi,
je me sentirais coupable.

- Coupable ?
- D'avoir enfilé des rails

le soir où il y a un mort.

Va te faire foutre.

Tu ne le nies pas.

C'est vrai ?

- Fouillez sa chambre.
- Bien.

Non.

Sors !

Non, attends...

- Que se passe-t-il ?
- Elspeth.

- Elspeth ?
- Ne t'avise pas de la regarder !

Sors.

Je dirai rien à la police.

C'est tout ce que tu auras, rien de plus,

plus jamais.

On se retrouve à la maison, Oliver.

- Le pasteur a bien parlé.
- Oui.

Bien mieux que son père.

Il n'était pas si mal.
Juste un peu vieux jeu.

Extrêmement vieux jeu.

Tu te souviens du baptême de Felix ?

"Pas de River en deuxième prénom."
Tu te souviens ?

Tu l'avais remis à sa place.

Qu'importe, à présent.

Qu'importe son deuxième prénom.

- Chérie.
- Il avait raison.

"River" est idiot.

Mais on ne choisit pas
le prénom de son enfant

en pensant qu'un jour,
il faudra se soucier de ce qu'il donne...

gravé sur une...

pierre tombale.

- Choisir une police...
- Laquelle ?

Times New Roman.

Sur une pierre locale.

- Ce sera bien.
- Oui.

C'est un bon choix. Solide.

Je vous laisse.

Tu ne vas pas partir, Oliver ?

J'allais monter.

Tu ne nous quittes pas ?

Tu ne quittes pas Saltburn ?

Pardon.

Ta politesse est si...

horripilante. Tu le sais ?

- Pardon ?
- Toujours à t'excuser.

Toujours à sursauter
comme un putain de petit...

serf.

Je t'ai vu.

Sangloter à l'église à l'enterrement.

Je t'ai vu pleurer...

J'ai eu pitié de toi.

Tellement pitié.

Et je me suis souvenue.

Et j'ai éclaté de rire.

Je...

Je ne pouvais m'arrêter de rire,

car je me suis souvenue que...

tu ne le connais que depuis...

Six mois ?

Tu le connaissais à peine, Ollie.

Tu n'as rien à voir avec lui,

avec nous,

avec cet endroit.

Rien du tout.

Tu n'es qu'un étranger.

- Il est très tard.
- Mais tu es là.

Au beau milieu de tout.

Le putain d'étranger plein de danger.

Je vais me coucher.

Ollie,

tu sais comment papa t'appelle ?

"Spiderman."

- Vraiment ?
- Parce que tu rôdes

sans cesse

en tissant la toile

d'araignée d'Oliver.

- Bonne nuit. Bois de l'eau.
- Hé. Ollie.

Ne te fâche pas.

Tu n'es pas une araignée.

Tu es un papillon de nuit.

J'ai raison, non ?

Silencieux.

Inoffensif.

Attiré par ce qui brille.

Se cognant contre la fenêtre.

Voulant désespérément entrer.

Eh bien, tu as réussi.

Telle la mite, tu as fait tes trous

dans tout ce qu'il y a ici.

Tu vas nous dévorer de l'intérieur.

- Tu as trop bu.
- Oui.

C'est son après-rasage ?

Tu es un putain de malade.

Je parie que tu portes aussi son caleçon ?

Sale petit microbe insignifiant.

Mon Dieu ! Tu l'as dévoré.

Et tu as léché l'assiette.

Ça l'a complètement brisée.

Elle l'a dit elle-même.

Elle ne pouvait vivre sans lui.

Merci d'être venu.

Tout va bien ?

Combien de temps
penses-tu rester ?

Elspeth ne te laissera pas partir.

Je reste tant qu'elle en aura besoin.

C'est très gentil.

Mais je ne suis pas sûr
que ce soit bien pour elle ou nous.

Oliver, il est temps
que tu rentres chez toi.

Discrètement. Ce soir.

Pour ne pas trop la perturber.
Tu comprends.

Je partirais bien tout de suite.

Mais je ne crois pas pouvoir
la quitter dans cet état.

Eh bien...

un deuil en privé
serait mieux pour la famille.

Je comprends. Je suis d'accord.

Mais je crois qu'il vaut mieux
que je reste pour le moment.

Je veux faire au mieux pour elle.

Tu ne partiras pas ?

Je ne vois pas comment.

Que faites-vous ?

Combien ?

Pardon ?

Combien pour cesser tout contact
avec ma femme ?

- Pourquoi ?
- On doit tourner la page.

Je sais que tu as des difficultés,

mais cela t'aiderait
pour un nouveau départ.

Pourquoi faire cela ?

Combien ?

Merci.

NÉCROLOGIE
SIR JAMES CATTON

Oliver.

- Oliver.
- Elspeth.

Mon Dieu !

Ollie !

Comme tu es beau.

Je n'en reviens pas. Seigneur.

Tu es devenu un homme.
Oui, bien sûr.

Bien sûr. Suis-je bête.

Tu as grandi.

Pardon. Je m'éparpille en ce moment.

J'ai appris pour Sir James.

Toutes mes condoléances.

Je pensais pas
qu'il tiendrait aussi longtemps.

Tu sais.

Mais c'est quand même un choc.

Oui.

Ça fait drôle de te voir.

J'ai acheté
un petit appartement tout près.

Quelle coïncidence !

Saltburn m'a semblé soudain
si grand et isolé.

Comment va Saltburn ?
Duncan est toujours là ?

Il est toujours là.

Tout est pareil.
Exactement comme quand tu es parti.

Tant mieux.

Ollie, je n'ai pas aimé
la façon dont James t'a traité.

Et je voulais dire une chose.

Ça fait si longtemps.

Non, mais pas pour moi.

J'y ai beaucoup réfléchi, et...

Souviens-toi qu'il n'allait pas bien

après tout ce qui est arrivé.

Et il...

Tu lui pardonnes ? Tu comprends ?

Bien sûr.

Tu es heureux ?

Pas vraiment.

Et vous ?

Pas vraiment.

Un café crème.

Alors...

Viens là-bas.

À Saltburn.

La voie est libre, non ?

Je peux dire que ces derniers mois

sont les plus heureux de ma vie.

C'est triste que vous soyez tombée malade.

Mais m'occuper de vous
est un privilège.

Tout comme s'occuper de Saltburn le sera.

Alors, merci de me faire confiance.

Je promets d'entretenir la maison
comme l'aurait fait Felix.

On a fini par y arriver, non ?

Tant bien que mal.

Dieu merci.

Et après tous ces horribles accidents.

Mais...

les accidents existent-ils vraiment ?

Je ne sais pas.

Les accidents sont
pour les gens comme vous.

Mais pour nous, il y a le travail.

Et contrairement à vous,

moi, je sais travailler.

Je n'ai pas d'argent.

Je peux vous payer demain ?

Qu'est-il arrivé ?

Il a envoyé un e-mail à Sotheby
pour proposer une assiette Palissy.

J'ai acheté
un petit appartement tout près.

Oliver.

Je n'étais pas amoureux de lui.

Tout le monde le croyait.

Mais non.

Je l'aimais.

Je l'aimais.

Je l'aimais. Dieu, que je l'aimais.

Mais parfois...

Je...

Je le détestais.

Je le détestais.

Oui, je le détestais.

Je vous détestais tous.

Et vous m'avez tellement
facilité la tâche.

Des chiens gâtés, endormis sur le dos.

Aucun prédateur naturel.

Enfin...

presque.

Sous-titres : Aude Di Paolantonio

Direction artistique
Pascale Llorens