All language subtitles for Inglourious Basterds 2009

Chapitre un

Il était une fois...

dans une France occupée par les nazis

1941

Si je sais qui vous êtes,
vous et votre famille,

j'ignore si vous
savez qui je suis.

Connaissez-vous mon existence ?

- Oui.
- C'est bien.

Savez-vous la mission
dont on m'a chargé ?

Oui.

Qu'avez-vous entendu dire ?

J'ai entendu dire...

que le Führer vous a chargé
de rassembler les juifs de France

qui se cachent
ou se camouflent en Gentils.

Le Führer lui-même
n'aurait su mieux le dire.

La raison de votre visite,

si agréable soit-elle,
reste pour moi un mystère.

Les Allemands ont cherché des juifs
ici il y a neuf mois

et n'ont rien trouvé.

Je suis au courant.

J'ai lu les rapports.

Mais comme dans toute entreprise,
un changement de direction

entraîne toujours
une légère duplication des efforts.

C'est souvent une perte de temps.
Néanmoins, il faut le faire.

J'ai juste quelques
questions à vous poser.

Si vous m'aidez par vos réponses,

mon bureau pourra clore
le dossier de votre famille.

Alors,

avant l'Occupation, il y avait quatre
familles juives dans cette région.

Tous éleveurs comme vous.

Les Dolérac, les Rollin, les Laffitte,

et les Dreyfus.

Est-ce exact ?

À ma connaissance,

c'étaient les seuls éleveurs juifs.

Colonel, ça vous
dérangerait que je fume ?

Je vous en prie, M. Lapadite,

vous êtes chez vous,
mettez-vous à l'aise.

D'après ces documents,

toutes les familles juives d'ici
ont été retrouvées,

sauf les Dreyfus.

Quelque part l'an dernier,
ils semblent avoir disparu.

J'en déduis qu'ils ont
réussi à s'échapper

ou que quelqu'un réussit encore
à les cacher.

Qu'avez-vous entendu dire
à propos des Dreyfus ?

- Juste des rumeurs.
- J'adore les rumeurs !

Les faits peuvent tromper

mais une rumeur, vraie ou fausse,
est souvent révélatrice.

Donc...

qu'avez-vous entendu dire
à propos des Dreyfus ?

Encore une fois, ce
n'est qu'une rumeur...

Il semblerait que les Dreyfus
soient passés en Espagne.

Donc, selon la rumeur,
ils se seraient enfuis.

N'ayant jamais rencontré
la famille Dreyfus,

me confirmeriez-vous le nombre exact
de ses membres et leurs noms ?

Ils étaient cinq.

Le père, Jacob.

L'épouse, Myriam.

Et son frère, Bob.

Quel âge a Bob ?

30, 31 ans.

Poursuivez.

Les enfants,

Amos

et Shosanna.

Leur âge ?

Amos avait 9 ou 10 ans.

Shosanna avait...

18 ou 19 ans, je ne
sais pas très bien.

Ça devrait aller.

Cependant, avant de partir, puis-je avoir
encore un verre de ce délicieux lait ?

Bien sûr.

M. Lapadite,

savez-vous le surnom
que les Français m'ont donné ?

Ce genre de choses ne m'intéresse pas.

Mais vous savez
comment on me surnomme.

Je le sais.

Mais encore ?

- Le Chasseur de juifs.
- Précisément.

Je comprends votre appréhension
à le répéter.

Heydrich, paraît-il, déteste le surnom

dont les bons Praguois l'ont gratifié.

Qu'il déteste le surnom de Bourreau
me déconcerte.

Il me semble avoir
tout fait pour le mériter.

Moi, en revanche,
j'adore mon surnom officieux

précisément parce que je l'ai mérité.

Qu'est-ce qui fait de moi
un chasseur de juifs si efficace ?

Contrairement au soldat allemand,

je peux penser comme un juif.

Alors que lui,
ne pense que comme un Allemand.

Plus précisément, un soldat allemand.

S'il fallait déterminer l'animal
dont l'Allemand se rapproche le plus,

ce serait, pour son instinct
de prédateur, le faucon.

Mais celui auquel le
juif ressemble le plus,

c'est le rat.

La propagande du Führer et de Goebbels
dit en gros la même chose.

Mais là, nos conclusions divergent.

Je ne tiens pas cette comparaison
pour une insulte.

Considérez un instant
le monde dans lequel vit le rat.

Un monde bien hostile, en vérité.

Si un rat franchissait votre seuil,
là, tout de suite,

votre accueil serait-il hostile ?

Je suppose.

Que vous a-t-il fait
pour provoquer une telle animosité ?

Les rats transmettent des maladies.
Ils mordent.

Ils ont causé la peste,
mais cela remonte à loin.

Or, toute maladie transmise par un rat

le serait aussi par un écureuil.

Non ?

Mais vous n'avez pas envers lui
la même animosité

qu'envers un rat, non ?

Pourtant, c'est aussi
un rongeur, non ?

Et la queue mise à part,
ils se ressemblent, non ?

L'idée est intéressante, colonel.

Mais si intéressante soit-elle,

elle ne change en rien
ce que vous ressentez.

Si un rat entrait, là,
pendant que je parle,

lui offririez-vous une soucoupe
de votre délicieux lait ?

Sans doute pas.

Je m'en doutais.

Vous n'aimez pas les rats.

Vous ne savez pas vraiment pourquoi.

Vous les trouvez
simplement répugnants.

Donc, un soldat allemand
fouille une maison

soupçonnée d'abriter des juifs.

Que fait le faucon ?

Il cherche dans la
grange, le grenier, la cave.

Partout où lui, se cacherait.

Mais il y a tant d'endroits
où il ne songerait pas à se cacher.

Or, si le Führer m'a transféré
de mes Alpes autrichiennes

à la France rurale,
c'est parce que moi, j'y songerais.

Car je suis conscient des prodiges
qu'un homme peut accomplir

quand il abandonne toute dignité.

Puis-je également fumer ?

Je vous en prie, faites
comme chez vous.

Mon travail m'impose

de faire entrer mes hommes chez vous

et de fouiller toute la maison

avant de vous rayer
officiellement de ma liste.

La moindre irrégularité,
croyez-moi, sera trouvée.

À moins que vous n'ayez
des choses à me dire

qui rendraient cette
fouille superflue.

J'ajouterai aussi
que toute information

facilitant l'exercice de mon devoir
n'entraînera pas de châtiment.

Au contraire, elle sera récompensée.

En l'occurrence,

votre famille cessera d'être harcelée

par l'armée allemande
tant que nous occuperons votre pays.

Vous abritez
des ennemis de la nation, non ?

Oui.

Vous les cachez sous
votre plancher, non ?

Oui.

Désignez-moi l'endroit
où ils se cachent.

N'ayant entendu aucun bruit,

je peux présumer
qu'ils ne parlent pas anglais ?

Oui.

Je vais revenir au français.
Entrez dans mon jeu,

est-ce clair ?

Oui.

La fille.

Chapitre deux

INGLOURIOUS BASTERDS

Garde-à-vous !

Je suis le lieutenant Aldo Raine.

Je monte une équipe spéciale
et il me faut 8 hommes.

Huit soldats juifs américains.

Vous avez tous entendu parler
de l'armada qui va débarquer.

Eh bien nous, on va
prendre les devants.

On va se faire parachuter en France
habillés en civil.

Une fois en territoire ennemi,

en vrais guérilleros,

on aura une mission et une seule :

tuer des nazis.

Vous, je sais pas,

mais moi, je suis pas descendu
de ma montagne,

je me suis pas tapé 5000 km d'océan
et la moitié de la Sicile,

j'ai pas sauté d'un avion pour donner
aux nazis une leçon d'humanité.

Les nazis n'ont aucune humanité.

Ce sont les fantassins
d'un fou furieux flingueur de juifs

et il faut les détruire.

C'est pourquoi tout enfoiré
portant un uniforme nazi

va mourir.

Je descends de Jim
Bridger, un montagnard.

J'ai donc du sang indien.

Notre plan de bataille
sera celui de la résistance apache.

On sera cruels envers les Allemands.

Notre cruauté leur fera comprendre
qui on est.

Ils en trouveront la preuve

dans les corps éventrés, écartelés,

défigurés qu'on
laissera derrière nous.

Ils pourront pas s'empêcher

d'imaginer le sort cruel que
leurs frères ont connu de nos mains,

des talons de nos bottes,
du tranchant de nos lames.

Ils auront les tripes
nouées à cause de nous.

Ils parleront de nous.

Ils auront peur de nous.

Et lorsqu'avant de s'endormir,

ils seront torturés par
le mal qu'ils ont fait,

la seule idée de nous
les torturera encore plus.

Ça vous va ?

Oui, mon lieutenant !

Ça, ça fait plaisir.

Mais faut que je vous prévienne,
guerriers en herbe :

en vous joignant à moi,
vous contractez une dette.

Une dette envers moi, personnellement.

Tout homme sous mes ordres
me doit 100 scalps nazis.

Et je les veux, mes scalps !

Et chacun de vous me donnera mes 100
scalps, arrachés aux crânes de 100 nazis.

Même s'il doit crever.

Non, non, non, non !

Je dois les supporter
encore longtemps, ces sales juifs ?

Mes hommes se font tuer
comme des mouches !

Savez-vous ce qu'ils
viennent d'inventer

dans leur délire
provoqué par la peur ?

Celui...

qui massacre mes
hommes avec une batte,

celui qu'ils appellent l'Ours juif,

serait un Golem !

Simples ragots de soldats.

Personne ne croit vraiment
que l'Ours juif soit un Golem.

Pourquoi pas ?

Ils échappent à toute capture
tels des fantômes.

Ils apparaissent et
disparaissent à leur gré.

Si ce sont des êtres
de chair et de sang,

qu'on me les amène !

Je veux les pendre nus par les pieds
en haut de la tour Eiffel

puis jeter leur corps dans les égouts

pour que les rats de
Paris s'en repaissent !

Kliest !

Oui, mon Führer ?

J'ordonne à tous les soldats allemands
basés en France

que le juif dégénéré
surnommé l'Ours juif

ne soit plus jamais
évoqué par ce surnom.

Oui, mon Führer.

Vous voulez voir le soldat Butz ?

C'est qui et quoi, ce Butz ?

Le soldat que vous vouliez voir
personnellement.

Sa brigade est tombée aux mains
des juifs du Lt. Raine.

Lui seul a survécu.

Bien sûr, je veux le voir !
Merci de me l'avoir rappelé.

Qu'il entre !

Seuls le sergent
Rachtmann, Ludwig et moi

avons survécu à cette embuscade.

Tandis qu'un homme nous surveillait,
les autres scalpaient.

Hirschberg !

Envoie le sergent boche.

Toi. Vas-y.

Sergent Werner Rachtmann.

Lieutenant Aldo Raine. Enchanté.

Tu sais ce que "sit down" veut dire ?

- Oui.
- Alors, assieds-toi.

Comment est ton anglais ?

On a des gars qui peuvent traduire.

Wicki...

un juif autrichien qui s'est
tiré de Munich juste à temps.

Devenu américain, incorporé,
revenu vous faire la leçon.

Un autre, là, que
tu connais peut-être.

Le sergent Hugo Stiglitz.

Ça te dit quelque chose ?

N'importe quel soldat allemand
connaît Hugo Stiglitz.

La raison de cette
célébrité était simple.

Simple soldat, il avait tué
13 officiers de la Gestapo.

Au lieu de le coller contre un mur,

l'état-major l'avait
renvoyé sur Berlin

pour en faire un exemple.

Bien sûr, quand les Bâtards l'ont su,

adieu, Berlin.

Sergent Hugo Stiglitz ?

Lt. Aldo Raine. Voici les Bâtards.

Vous nous resituez ?

On est tous très fan de votre travail

d'exterminateur de nazis.

Vous avez un grand talent.

Et je me flatte d'avoir l’œil
pour ce type de talent.

Mais en tant que nazicide,
vous restez un amateur.

On est venus voir
si vous vouliez passer pro.

Je présume que tu sais qui on est ?

Vous êtes Aldo l'Apache.

T'as donc entendu dire

que faire des prisonniers,
c'est pas notre truc.

Notre truc, c'est de tuer du Nazi. Et
crois-moi, c'est un truc en plein boom.

On peut la jouer de deux façons :

on te tue ou on te laisse filer.

Que tu sortes de ce
trou vivant ou mort

dépend entièrement de toi.

Plus loin sur la route, y a un verger.

À part toi, on sait qu'y a
une patrouille boche dans le coin.

S'il y a des tireurs d'élite,

c'est plus un verger,
c'est un paradis pour snipers.

Si tu veux rebouffer de la choucroute,

faut me montrer sur
cette carte où ils sont.

Me dire combien ils sont

et quel genre
d'artillerie ils trimbalent.

N'espérez pas que je divulgue
une information

qui mettrait des Allemands en danger.

Au contraire, c'est
bien ce que j'espère.

Je veux savoir où ils se planquent,

et faut me le dire tout de suite.

Alors, tu tends le doigt

et tu le poses
là où se tient votre petite sauterie.

Combien d'invités
et quels joujoux ils apportent ?

Sauf votre respect,
monsieur, je refuse.

T'entends ça ?

C'est le sergent Donny Donowitz.

Tu le connais peut-être
par son surnom :

l'Ours juif.

Si tu connais Aldo l'Apache,
tu connais forcément l'Ours juif.

- De réputation.
- Mais encore ?

Il frappe nos soldats avec un gourdin.

Il leur défonce le crâne
avec une batte de base-ball, oui !

Je te le demande une dernière fois.

Refuse, sauf mon respect,
et j'appelle l'Ours juif.

Il va prendre sa grosse batte

et t'exploser la tronche.

Alors tends ton hot-dog viennois

et pointe-le sur ce
que je veux savoir.

Je vous emmerde !

Vous et vos chiens de juifs.

On est ravis que tu dises ça !

Voir Donny défoncer un nazi,

pour nous, c'est
comme aller au cinoche.

Ce boche veut mourir pour sa patrie.

Fais-lui ce plaisir.

Pour avoir tué des juifs ?

Actes de bravoure.

À votre place, je
chierais dans mon froc.

Le grand Teddy Williams
la fait sortir du stade !

Le public se lève d'un bond
pour lui faire une ovation !

Il l'envoie bouler
jusqu'au bout du quartier !

Toi !

Bordel, Hirschberg !

Amène-moi l'autre. Vivant !

Debout ! Échauffe-toi,
ça va être à toi !

Deux temps : je te
touche, tu te couches.

Tu parles anglais ?

Demande-lui s'il veut vivre.

Qu'il désigne les
positions allemandes.

Combien d'Allemands ?

À peu près douze.

Artillerie ?

Comment avez-vous
fait pour rester en vie ?

Ils m'ont relâché.

Dans ton rapport,

dis pas que t'as tout déballé,
tu serais fusillé.

Ils te demanderont pourquoi
on t'a laissé la vie.

Tu répondras que c'est pour dire
à tout le monde

ce qui arrivera aux
nazis qu'on va choper.

Vous ne direz rien ! À personne !
Pas un mot, pas un détail !

Vous avez échappé à une embuscade.

Pas un mot de plus !

Oui, mon Führer.

Ils vous ont marqué
comme les autres survivants ?

Oui, mon Führer.

Puisque tu t'en sors vivant,
tu feras quoi en rentrant ?

Embrasser ma mère comme jamais.

Embrasser sa mère.

C'est mignon.

Il compte ôter son uniforme ?

Non seulement je vais
l'ôter, je vais le brûler.

Il va le brûler.

Bien ce qu'on craignait.
Ça nous plaît pas.

On aime nos nazis en uniforme.
Là, on peut les repérer

comme ça !

Mais si tu l'enlèves,
personne saura que t'as été nazi.

Et ça, on apprécie pas.

Je vais te filer un
truc impossible à ôter.

Lieutenant, vous vous améliorez
de jour en jour.

Selon le dicton : pour
aller à Carnegie Hall,

faut s'entraîner.

Chapitre trois

Une soirée allemande à Paris

1944

JUIN

Quatre ans après le
massacre de sa famille

Elle veut savoir ce qu'elle a fait.

Bouge ton cul et monte !

Seule la descendance des esclaves

permet à l'Amérique d'être
compétitive sur le plan sportif.

L'or olympique américain
se mesure à la sueur nègre.

Second d'Hitler sous
le Troisième Reich

C'est elle, Fredrick ?

Oui, Dr Goebbels.

Votre réputation vous précède.

Je ne m'étais pas présenté.
Major Hellström, de la Gestapo.

À votre service.

Permettez...

Asseyez-vous.

Goûtez le champagne, il est excellent.

Venons-en au fait.

Dr Goebbels,

elle ne sait encore rien.

Même une demeurée aurait deviné.

Elle gère un cinéma, non ?

Dis-lui.

Que se passe-t-il ?

Le soldat voulait le
lui annoncer lui-même.

Absurde !

J'interroge d'abord, il annonce après.

Notez que je n'ai pas encore accepté.

C'est noté.

Ça fait 400 places
de moins qu'au Ritz.

Mais, Dr Goebbels,

ce n'est pas un mal.

Vous qui vouliez éviter ces Français

courtisans et hypocrites...

Pour en faire un événement exclusif,
réduisez le nombre de places,

ils se battront !

Mais au diable, les Français !

C'est une soirée allemande,
une fête allemande !

Cette soirée est pour vous, pour moi,

pour notre armée, notre état-major,

leurs familles et amis.

Les seuls spectateurs à admettre

sont ceux que le film touchera.

Vos talents d'orateur
se sont améliorés.

Apparemment, j'ai créé un monstre.

Un monstre étrangement persuasif.

Après la guerre,
lancez-vous dans la politique !

Eh bien, soldat,

bien que je sois enclin
à tout vous passer,

je dois voir un film dans son cinéma
avant de décider.

Landa, vous voilà !

Je dois emmener le ministre
à son prochain rendez-vous.

Une esclavagiste.

Mon esclavagiste française !

En tant que chargé de la sécurité
pour cette soirée,

je dois hélas avoir

une conversation avec Mlle Mimieux.

Quel genre ?

Entends-je un soldat discuter
les ordres d'un colonel ?

Ou suis-je trop chatouilleux ?

Loin de là, colonel.

Votre autorité est indiscutable.

Mais vu votre réputation...

Mlle Mimieux doit-elle s'inquiéter ?

Hans, il ne pensait pas à mal,

il est amoureux.

Et oui, votre réputation vous précède.

Aucun souci. Mais mon devoir m'impose
de m'entretenir

avec la propriétaire
d'un site potentiel.

J'apprécie la modestie de votre salle.

Votre cinéma inspire
un respect d'église.

On pourrait cependant
en améliorer la décoration.

J'irai prendre des nus grecs au Louvre

pour orner votre foyer.

Alors, Emmanuelle,
vous avez aimé le film ?

Surtout Lilian Harvey.

Lilian Harvey !

Jamais ce nom devant moi !

À l'époque,
le 35 mm nitrate était si inflammable

qu'on ne pouvait pas transporter
une bobine en tramway.

Tu es dans un véhicule public.

- C'est des films ?
- Oui.

Ils sont inflammables. Descends.

Car la pellicule nitrate brûle
3 fois plus vite que le papier.

Shosanna a une collection

de plus de 350 films nitrate.

Chapitre quatre

OPÉRATION KINO

Par ici, lieutenant.

Lt. Archie Hicox, à vos ordres.

Général Edward Fennec. Repos, Hicox.

Un verre ?

Vous m'offririez un scotch à l'eau,
je boirais un scotch à l'eau.

C'est bien, lieutenant.
Soyez gentil, servez-vous.

Le bar est dans la mappemonde.

Je vous sers, mon général ?

Whisky. Sec. Sans cochonneries.

D'après ceci,
vous parlez couramment l'allemand.

Un vrai petit Fritz.

- Votre profession avant la guerre ?
- Critique de cinéma.

- Détaillez votre œuvre.
- Si on peut dire.

J'écris des critiques et des articles
pour la revue Cinéma et Cinéastes.

Et j'ai publié deux livres.

Impressionnant. Trêve de modestie,
quels en sont les titres ?

Le premier s'appelait

L’œil, le cœur et l'esprit :
le cinéma allemand des années 1920.

Et le second,
Le Vinci du 24 images/seconde.

C'est une analyse critique subtextuelle de
l’œuvre du réalisateur allemand G. W. Pabst.

À quoi buvons-nous, mon général ?

- À la chute d'Hitler.
- Jusqu'au bout de l'enfer.

Connaissez-vous le cinéma allemand
du 3e Reich ?

Oui. Évidemment, je n'ai vu aucun
des films réalisés depuis trois ans,

- mais je connais.
- Expliquez-moi.

Mon général ?

Notre petite escapade exige
une connaissance du cinéma allemand

sous le 3e Reich.
Expliquez-moi la UFA sous Goebbels.

Goebbels considère que ses films

représentent le renouveau
du cinéma allemand.

Une alternative, je cite,

au cinéma juif allemand
intellectuel des années 1920

et à l'emprise des
juifs sur Hollywood.

Comment s'en sort-il ?

Pardon, vous dites ?

Vous dites qu'il veut prendre
les juifs à leur propre jeu.

Comparé à, disons, Louis B. Mayer,

- comment s'en sort-il ?
- Fort bien, en vérité.

Depuis qu'il a repris la main,

il y a huit ans, la fréquentation
n'a fait qu'augmenter.

Mais ce n'est pas à Louis B. Mayer
qu'il se comparerait.

Goebbels se verrait plus proche
de David O. Selznick.

Briefez-le.

Lt. Hicox, le moment est venu
de vous parler de l'Opération Kino.

Dans trois jours,

Goebbels organise l'avant-première
d'un de ses films à Paris.

- Lequel ?
- Un film intitulé La Fierté de la nation.

Doivent assister
à cette petite party germanique,

Goebbels, Göring, Bormann,
et tout l'état-major allemand,

dont les officiers supérieurs
des SS et de la Gestapo.

Sans oublier le gratin du cinéma nazi.

La race supérieure en goguette ?

Nous avons tous nos œufs pourris
dans le même panier.

Le but de l'Opération Kino :

faire sauter le panier.

Et comme les neiges d'antan,
effacées à jamais.

Parfait, mon général.

Une poignée d'Américains
secrètement implantée chez l'ennemi

vous portera assistance.

Les Allemands les
appellent les Bâtards.

Les Bâtards... Connais pas.

C'est là tout le propos
des services secrets.

Mais pour les Fritz,
ces Yankees, c'est le diable.

Vous serez parachuté en France
à environ 24 km de Paris.

Les Bâtards vous attendront.

Vous irez au petit village de Nadine.

À Nadine, il y a une taverne
nommée La Louisiane.

Là vous attendra notre agent double,
qui prendra le relais.

Elle vous emmènera à la première,

vous, et deux Bâtards
natifs d'Allemagne.

C'est elle aussi qui a préparé
tout ce dont vous aurez besoin.

Comment la reconnaîtrai-je ?

Ça ne vous sera pas trop difficile.

Votre contact est Bridget
von Hammersmark.

La vedette allemande
travaille pour nous ?

Depuis deux ans.

C'est même elle qui a conçu
l'Opération Kino.

- Soit.
- Vous voyez le topo ?

Je crois. Pleins feux sur Paris.

Le village de
Nadine

Vous m'aviez pas dit que le
rendez-vous avait lieu dans une cave.

- Je l'ignorais.
- Vous parliez d'un troquet.

- C'en est un.
- Dans une cave !

Se battre dans une cave,
ça pose des problèmes.

À commencer par le fait
qu'on se bat dans une cave.

Et si elle n'est pas là ?

On attend.

Pas de souci, elle travaille
pour les Anglais. Elle sera là.

Honneur Loyauté

- Stiglitz, c'est ça ?
- C'est ça, monsieur.

Le virtuose de la lame.

Nous ne cherchons pas les ennuis,
pour l'instant.

Mais simplement à contacter
notre agent. Pure routine.

Cependant, si d'aventure je me trompais
et si la routine se trouvait bousculée,

il nous faudra tous
garder notre calme.

J'ai l'air de l'avoir perdu ?

Présenté comme ça...
non, je vous l'accorde.

Votre Boche, Stiglitz... Pas très
loquace, vous ne trouvez pas ?

Pourquoi, vous auriez préféré ?
Un mec loquace ?

Vous n'avez pas tort, lieutenant.

Si ça tourne mal pour vous,
on est censé faire quoi ?

Parier sur le résultat ?

Si ça tourne mal, on gérera.

Mais si ça tourne mal,
assurez-vous que personne,

Allemand ou Français, d'ailleurs,
ne sorte vivant de cette cave.

Si la couverture de von Hammersmark
est compromise, la mission est kaput.

Puisqu'on cause
de la mère von Hammersmark,

qui c'est qui a choisi
ce piège à rats ?

- Elle.
- Tiens donc !

Écoutez... Elle n'a rien d'un
stratège, ce n'est qu'une comédienne.

Faut pas être un génie
pour piger qu'une cave, c'est exclu.

Plutôt qu'un champ de bataille,

elle a cherché un lieu isolé
et ignoré des Allemands.

Je suis un homme...

Un personnage de fiction, du passé.

Américain, mais c'est
matière à controverse.

Mais non, pas du tout.

Aucun rapport entre la nationalité
de l'auteur et celle du personnage.

On parle ici du personnage.

Hamlet est danois, pas anglais.

Donc oui, le personnage
est né en Amérique.

Bien !

Cinq schnaps, s'il vous plaît.

Si j'avais une femme...

ce serait une squaw ?

Oui !

Il a trouvé !

Continue.

J'ai pour frère Shatterhand ?

Oui !

Et pour père Karl May ?

Oui !

Et donc ?

Je suis Winnetou, le chef des Apaches.

Oui !

C'était bien ! C'était bien !
C'était bien !

Cul sec !

Santé.

Garde-à-vous !

Hello, mes chéris.

Asseyez-vous.

J'arrive de suite. Le temps de
dire au revoir à mes nouveaux amis.

Prenez votre temps,
Mme von Hammersmark.

Nous vous attendrons ici.

Ce sont les amis que j'attendais.

Offre-leur ce qu'ils veulent.

Mme von Hammersmark,
vos désirs sont des ordres.

Messieurs,

la dame vous offre à boire.

- Je vous sers ?
- Whisky.

Deux whiskys.

- Trois.
- Très bien.

Passez une bonne soirée.

- Vous aussi.
- Merci.

Votre carte !

Exact.

Voyons.

Gengis Khan ! Je
n'aurais jamais deviné !

Mais si !

Mon chéri...

Ça va, dear ?

Ravie de te revoir.

Je croyais cet endroit
plus français qu'allemand.

D'ordinaire, c'est le cas.

Mais la femme du sergent
vient d'avoir un bébé.

Son supérieur lui a donné, ainsi qu'à
ses amis, une permission pour fêter ça.

Partons.

Non.

Restons.

Prenons au moins un verre.

C'est un bistro, ici,

il paraîtrait étrange
qu'on parte sans avoir bu.

Elle a raison.
Restez calme, savourez votre whisky.

Mathilda...

Viens remplacer Mlle von Hammersmark.

Elle va se joindre à vous.

Je vais traduire... et la protéger.

T'en fais pas, ma belle.

Un faux pas de ces petits loups,
je leur fais une tête au carré.

Regarde.

Arrache-lui le nez.

Arrête !

Prenez vos schnaps, camarades !

Avant de continuer,

on trinque.

À notre ami Wilhelm.

Et à son fils,

Maximilien.

À Max !

Il y a du nouveau.

On a changé de salle.

Pourquoi ?

Nul ne le sait. Mais
où est le problème ?

La nouvelle salle
est bien plus petite que le Ritz.

Votre équipement sera donc
doublement efficace.

L'autre information

est colossale.

Donc maîtrisez-vous.

Le Führer...

Est-ce que...

vous me donneriez un autographe
pour mon nouveau-né ?

Avec joie, Wilhelm !

Ce beau sergent vient de devenir père.

Félicitations.

Merci.

Cette progéniture a un nom ?

Absolument, mademoiselle.
Il s'appelle Maximilien.

Très joli nom.

Merci, lieutenant.

Rien n'est trop beau
pour le petit Maximilien.

Max ne sait pas encore qui vous êtes.

Mais il le saura. Il verra tout.

Bien.

Il grandira avec vos films...

et cette serviette accrochée au mur !

Je lève mon verre
à la plus grande actrice allemande !

Écrasées, Dietrich et Riefenstahl !
Il n'y en a qu'une : von Hammersmark !

- Santé !
- Santé !

Santé !

Je reprends.

Alors, mademoiselle,
qu'est-ce qui vous amène en France ?

Ça ne vous regarde pas...

Sergent.

Si mademoiselle n'est
pas trop importunée

par votre grossièreté d'ivrogne,

nous, nous le sommes.

Dois-je vous le rappeler ?
Vous n'êtes qu'un simple soldat.

Ceci est une table d'officiers !

Je suggère que vous cessiez
d'importuner mademoiselle

et retourniez à votre table.

Pardon, mon capitaine, mais vous avez
un accent très inhabituel.

D'où venez-vous ?

Vous devez être fou
ou complètement soûl

pour oser parler
ainsi à un supérieur...

Sergent.

Je vous charge tous de lui !

Récupérez-le

ou il célébrera le premier
anniversaire de Max en prison !

Puis-je poser la même question ?

Comme le tout nouveau père,

j'ai l'oreille pour les accents.

Tout comme lui,

le vôtre m'intrigue.

D'où venez-vous ?

Major, ceci est...

Je vous en prie, Lt. Munich.

Vous aussi, Lt. Francfort.

C'est au capitaine Je-ne-sais-d'où
que je m'adresse.

Je suis né dans un petit village
à l'ombre du Piz Palu.

- La montagne ?
- Oui.

C'est l'accent de chez nous.

Avez-vous vu le film
de Leni Riefenstahl ?

- Oui.
- Alors, vous m'avez vu.

Vous souvenez-vous
de la scène de ski au flambeau ?

Oui.

Dans cette scène, il y a moi, mon
père, ma sœur, et mes deux frères.

Mon frère est si beau

que le réalisateur Pabst
lui a accordé un gros plan.

Major, si ma parole
vaut quelque chose,

je confirme tout ce que vient
de dire le jeune capitaine.

Il vient bien du fin fond du Piz Palu,

il était dans le film et son frère est
bien plus beau que lui.

Allez retrouver vos amis.

Puis-je m'asseoir ?

Faites.

Formidable !

C'est donc là l'origine
de votre étrange accent ?

Extraordinaire.

Que faites-vous ici ?

En dehors de prendre un verre
avec mademoiselle ?

Ce plaisir ne requiert
aucune explication.

Non, en France.

Vous seriez basé ici,
je saurais qui vous êtes.

Vous nous connaissez tous ?

Les plus notables.

Là est donc le problème.

Nous n'avons rien de notable.

Sérieusement, que faites-vous ici ?

J'escorte mademoiselle
à la première de M. Goebbels.

Vous escortez mademoiselle ?

Il faut bien quelqu'un
pour lui porter son briquet.

C'est mon cavalier,
mais tous trois sont mes invités.

Nous sommes de vieux amis...

depuis longtemps.

Bien plus longtemps
qu'une actrice voudrait l'admettre.

Dans ce cas,

je bois aux trois hommes
les plus chanceux dans cette pièce.

Je me joins à vous.

La reine Christine ?

Mata-Hari !

Je dois dire

que leur jeu semble assez amusant.

Je suis resté à l'écart
car, comme vous le disiez,

officiers et soldats
ne devraient pas fraterniser.

Mais...

entre officiers,

et belle amie d'officiers,

si on faisait une partie ?

Oui, superbe, une partie !

Formidable.

Soldats.

Les cartes.

Merci.

Alors, messieurs...

ce jeu consiste

à inscrire le nom
d'une personne célèbre,

réelle ou fictive.

Exemple : Confucius ou Fu-Manchu.

Eric, des stylos !

Des gens célèbres. Pas tante Frida.

Le nom écrit, retournez la carte

et passez-la à votre voisin de droite.

Merci.

Votre voisin de gauche
vous passe la sienne.

Prenez-la sans la regarder,

léchez-en le dos,

et collez-la sur votre front.

Écrivez.

Je commence. Pour vous montrer.

Suis-je allemand ?

- Non.
- Non.

Américain ?

- Non.
- Non.

Si ! Il va...

De toute évidence,
il n'est pas né en Amérique.

Mais... j'y suis allé, non ?

Oui.

Visite fortuite ?

Pas pour vous.

Ma terre natale peut-elle être
qualifiée d'exotique ?

- Oui.
- Oui.

Ça pourrait indiquer
la jungle ou l'Orient.

À l'instinct : je viens de la jungle ?

- Oui.
- Oui.

Là, vous demanderiez
si vous êtes réel ou fictif.

Ça me paraît trop
facile, j'y reviendrai.

D'accord...

Je suis né dans la jungle,

j'ai visité l'Amérique,

ma visite était fortuite,

ce qui implique
qu'elle ne l'était pas pour autrui.

Suis-je allé

de ma jungle en Amérique...

en bateau ?

- Oui.
- Oui.

Contre mon gré ?

- Oui.
- Oui.

À bord, étais-je enchaîné ?

Oui.

À mon arrivée, m'a-t-on
exhibé enchaîné ?

- Oui.
- Oui.

Suis-je l'histoire du nègre ?

Non.

Alors, je suis King Kong.

Impressionnant !

J'ai deviné, videz vos verres.

Santé.

À qui le tour ?

Major...

je ne veux pas être grossier, mais
nous sommes tous quatre de vieux amis

qui s'étaient perdus de vue.

Donc, major,

je le crains,

vous nous dérangez.

Désolé de vous contredire, capitaine.

C'est uniquement
si mademoiselle était de votre avis

que ce serait le cas.

Fräulein, je vous dérange ?

Il me semblait bien.

Je crains que le capitaine
ne soit insensible à mes charmes.

Je plaisantais.

Je plaisantais ! Bien
sûr, je vous dérange.

Laissez-moi remplir vos verres,
après quoi, je me retire.

Eric a un pur malt 33 ans d'âge

venu droit des Highlands.

Qu'en dites-vous ?

C'est très aimable à vous, major.

Eric, le 33 ans
d'âge ! Et des verres !

Ne mélangeons pas le vieux malt

avec cette piquette.

Combien de verres ?

- Cinq.
- Sans moi.

Le scotch ne m'aime pas.

Je reste au mousseux.

Trois verres.

À un Reich millénaire !

Merci.

À un Reich millénaire !

- À un Reich millénaire !
- À un Reich millénaire !

Maintenant, trêve de pitreries.

Vous avez entendu ?

C'est le déclic de mon Walther

braqué sur vos testicules.

Pourquoi me le braquer
sur les testicules ?

Vous venez de vous trahir, capitaine.

Vous êtes aussi
allemand que ce scotch.

- Major.
- Toi, ta gueule !

Vous disiez ?

Je voulais dire qu'on était deux.

J'ai mon arme braquée
sur vos couilles depuis le début.

On est trois.

Et à cette distance,
je suis un vrai Fredrick Zoller.

La situation est quelque peu délicate.

Voici ce qui va se passer, major.

Vous allez vous lever
et sortir avec nous.

Non, je ne pense pas.

Vous et moi

le savons, capitaine :

quel que soit le sort
qui attend les autres,

aucun de nous deux ne sortira d'ici.

Dommage pour le sergent Wilhelm
et sa célèbre amie.

Quiconque espère vivre,
vous devrez l'abattre.

Apparemment, le
petit Max finira orphelin.

Quelle tristesse.

Mon vieux, si la fin est proche,

j'aime autant revenir
à l'anglais de la Couronne.

Faites, capitaine.

L'Enfer réserve tout un cercle
à qui gâche un bon scotch.

Et comme la porte
semble déjà s'entrouvrir...

Je dois dire... Dieu qu'il est bon !

Quant au petit pétrin

dans lequel nous sommes,

il ne vous reste qu'une chose à faire.

Mais encore ?

Stiglitz.

Dire aufwiedersehen
à tes couilles de nazi !

Vous, là-bas ! Qui êtes-vous ?

Anglais ? Américain ?

On est américains.

Et toi ?

Allemand, imbécile !

Tu parles bien anglais
pour un Allemand !

Je suis d'accord !

Alors, causons !

Vas-y, cause.

Je suis père.

Mon fils est né
aujourd'hui à Francfort.

Il y a cinq heures.

Il s'appelle Max. On était venus
boire un coup pour fêter ça.

Ils sont arrivés, ils ont tout cassé !
Je n'y suis pour rien !

D'accord, t'y étais pour rien.

Tu t'appelles comment, soldat ?

Wilhelm.

Y a des survivants de notre bord ?

- Non.
- Si, moi !

C'est qui ?

La fille est de votre bord ?

Quelle fille ?

À votre avis ? Von Hammersmark !

Oui, elle est des nôtres.

Elle va bien ?

Elle a été touchée.

Mais elle est vivante.

D'accord, Wilhelm.

Si on faisait un marché ?

C'est quoi, votre nom ?

Aldo.

Voici ce que je te propose.

J'entre avec un de mes hommes
et on emporte la fille.

Pas d'armes. Ni moi ni toi.

On la prend et on s'en va.
Aussi simple que ça.

Tu pars de ton côté, nous du nôtre,

et le petit Max pourra jouer
au ballon avec son papa.

Qu'est-ce que t'en dis, Willi ?
On a un marché ?

Aldo ?

Je suis là.

J'aimerais vous faire confiance

mais...

comment ?

T'as le choix, fiston ?

Aldo...

je vais vous faire confiance.

Venez.

Pose ta mitrailleuse.
On a fait un marché, non ?

Si. Prenez-la et partez.

Pas si vite.

On a conclu un marché,
on se fait confiance.

Pourquoi ce duel à la mexicaine ?

Non, pour ça, vous
aussi devriez être armé.

T'as une arme braquée sur nous,
tu tires, on est mort.

Nous, on a des grenades.
On les balance, t'es mort.

Donc, c'est un duel
et là, ça colle plus.

Pas de confiance, pas de marché.

D'accord, Aldo.

C'est bon.

Emmenez cette salope,
que je ne la voie plus.

Mollo, doc ! Qu'il
aille voir ses clebs.

Avant qu'on t'enlève la balle,
réponds à une ou deux questions.

Sur quoi ?

Sur mes trois gars qui sont morts

et sur ce qui s'est passé là-bas.

L'Anglais s'est trahi,
le major l'a remarqué.

Avant qu'on aborde
qui a tué l'Angliche,

pourquoi tu leur as donné rendez-vous
dans une cave pleine de nazis ?

Comme vous n'avez pas vu
ce qui s'est passé,

la présence de nazis
vous paraît incongrue.

On a un mot pour ce type d'incongru.

On appelle ça "suspect".

On se calme !

Vous vous laissez emporter
par votre imagination !

Vous avez rencontré le sergent Willi.

Vous vous rappelez, non ?

Oui.

Sa femme vient
d'accoucher. Il venait de...

il venait de devenir père.

Son supérieur lui avait donné
une permission pour fêter ça.

Leur présence, c'était soit un piège tendu
par moi, soit une tragique coïncidence.

Pas les deux.

Comment la fusillade a commencé ?

L'Anglais s'est trahi.

En faisant quoi ?

Il a commandé trois verres...

Nous, on fait ça.

C'est ça, le 3 allemand.

L'autre, c'est une fausse note.

N'importe quel Allemand
l'aurait remarqué.

Imaginons qu'il y ait
pas eu d'Allemands

et que tout se soit
déroulé comme prévu.

C'était quoi, la suite ?

Smokings.

Les emmener à la première en uniforme,

avec toute la hiérarchie,
aurait été du suicide.

Mais en y allant
en tant que professionnels du cinéma

et en tenue de soirée,
ils se seraient fondus dans la foule.

J'avais réservé un tailleur
pour en ajuster trois ce soir.

Tu comptais les faire entrer comment ?

Mon sac.

Le lieutenant Hicox
devait être mon cavalier.

Les deux autres,
un cameraman et son assistant.

Tu peux toujours nous faire entrer ?

Parlez-vous allemand
mieux que vos amis ? Non.

Me suis-je fait tirer dessus ? Oui.

Je ne me vois pas sous le feu
des projecteurs avant longtemps.

Et encore moins demain soir.

Cependant, vous ignorez deux choses.

Deux nouveaux développements
dans l'Opération Kino.

Un : ça ne se passe plus au Ritz
mais dans une salle plus petite.

Un changement si
tardif ? Pas très shleuh.

Pourquoi Gobelet a fait
un truc aussi bizarre ?

Rapport, sûrement,
au second développement.

C'est-à-dire ?

Le Führer assiste à la première.

J'ai révisé ma position

en ce qui concerne votre première
parisienne de "La Fierté de la nation."

Depuis quelques semaines,

avec les Américains qui débarquent,

je pense de plus en plus

au soldat Zoller.

Ce garçon a fait des
prouesses pour nous.

Et je me dis que...

ma participation à cette soirée
lui donnerait plus de résonance.

Pute borgne !

À quoi pensez-vous ?

La possibilité de
se fader l'oncle Adolf

donne au cheval une autre couleur.

Ça veut dire quoi ?

Tu nous emmènes à la première.

Je vais sûrement perdre ma jambe !

Adieu, carrière,
merci, c'était chouette.

Comment voulez-vous
que je remonte le tapis rouge ?

Le véto va te sortir
la Valda de la guibolle,

te l'envelopper dans un plâtre,

et tu la joueras accident de montagne.

C'est très shleuh, non ?
Vous en faites tous, non ?

Pas moi. J'aime fumer,
boire et dîner dehors.

Mais je vous suis.

On va te bourrer de morphine
jusqu'aux oreilles.

Et t'iras traîner la
patte sur le tapis rouge.

Je sais que la question est idiote
avant même de la poser, mais...

parlez-vous tous autre
chose que l'anglais ?

On se débrouille en italien.

Avec un accent atroce, je parie.

Mais ça ne devrait pas
nous empêcher d'avancer.

Les Allemands n'ont pas l'oreille
pour l'italien.

Donc vous la jouez au bluff.
C'est ça, le plan ?

Grosso modo.

C'est jouable.

C'est merdique,
mais sinon quoi, on remballe ?

Non, c'est jouable.

Si vous ne déconnez
pas, je vous fais entrer.

Qui fait quoi ?

Je parle le mieux l'italien,
donc je serai ton cavalier.

Donny est moins bon,
ce sera ton cameraman.

Omar, en trois, sera son assistant.

Je parle pas italien.

C'est pourquoi tu viens en trois.
T'as qu'à la boucler.

Commence tout de suite.

Hugo...

Belle promotion.

Lieutenant 1ère classe, carrément !

Avec votre passé d'insubordination ?
Tout à fait remarquable.

Lui,

c'est Wilhelm Wicki.

Juif né en Autriche,
émigré aux États-Unis

quand ça a commencé
à se gâter pour les israélites.

Ce sont les deux Bâtards
d'origine allemande.

Ils endossent nos uniformes
pour tendre leurs embuscades.

Qu'est-ce que vous faites là ?

Quelque chose ne colle pas.

Étrange.

Il manque quelqu'un.

De très à la mode.

Dehors !

"À Max, tendrement."

Bridget von Hammersmark.

Chapitre cinq

Vengeance en très gros plan

Première de "La Fierté de la nation"

Allez, Jannings.
Faites voir votre bague.

Allez, allez. Voilà !

C'est ma plus haute décoration
pour les Arts et Lettres.

- Je suis très honoré.
- Vous la méritez !

Mais je crois qu'après ce soir,
nous aurons un sérieux candidat.

Je suis heureux de vous rencontrer.

Très beau, votre cinéma.

Merci, Hermann.

Mademoiselle von Hammersmark.

Colonel Landa, ça fait des années.

Toujours aussi élégant !

Qu'est-il arrivé à
votre belle cheville ?

Un croc-en-jambe de trop
dans la grande famille du cinéma ?

Trêve de flatterie, vieux renard.

Je connais trop votre passé galant
pour tomber dans le panneau.

Non, sérieusement ?

Je me suis essayée,
non sans inconscience,

à faire de l'alpinisme.

Et voici le résultat.

Ah bon ? Vous vous êtes blessée
en faisant de l'alpinisme ?

Incroyable mais vrai.

Pardon, je ne voulais pas rire
de votre infortune.

Mais... de l'alpinisme ?

Qu'est-ce qui vous a poussée

dans une entreprise aussi risquée ?

Rassurez-vous, je ne le ferai plus.

Ce plâtre me paraît bien frais.

À quand remonte cette randonnée,
à hier soir ?

Vous avez l’œil, colonel.

C'est arrivé hier matin.

Une montagne, dans Paris ?

Je vous taquine, mademoiselle.

Vous le savez, je suis plutôt lourd.

Qui sont vos charmants amis ?

Je crains qu'aucun
d'eux ne parle allemand.

Mes amis sont italiens.

Lui est un cascadeur tout à
fait exceptionnel, Enzo Gorlomi.

Un très talentueux cameraman,
Antonio Margheritti.

Et son assistant, Dominick Decocco.

Messieurs, un vieil ami,
le colonel Hans Landa, des SS.

Bonjour.

Messieurs, enchanté.

Les amis de notre vedette adorée,

pur joyau de notre culture,

seront bien entendu
l'objet de ma plus vive attention

durant tout leur séjour.

Merci.

L'ai-je bien prononcé ?

Oui. Correcto.

Redites-le-moi.

Pardon, encore ?

Encore...

Et vous, votre nom ?

Encore ?

Encore ! J'aimerais vraiment entendre
la musique des mots !

Et vous ?

Mes deux amis cameramen
vont aller s'asseoir.

Montrez-moi vos billets.

Obtenir ces billets

n'a pas dû être trop ardu

pour une star de votre rang.

0023 et 0024...

Ce ne sera pas
trop difficile à trouver.

Prenez vos places.

La séance commence.

Prenez vos places, s'il vous plaît,
la séance commence.

À tout à l'heure.

Pas si vite.

Une coupe de champagne...

à "La Fierté de la nation."

Chère Fräulein,
puis-je vous dire un mot en privé ?

Certainement.

Excusez-nous.

Prenez place, je vous prie.

Permettez ?

Mlle Mimieux m'a permis

d'installer mon camp dans son bureau.

Montrez-moi votre pied.

Pardon ?

Mettez votre pied sur ma cuisse.

Hans, vous me gênez.

Pourriez-vous fouiller
dans ma poche droite

et me donner ce qui s'y trouve ?

Permettez ?

Comment disent les Américains ? "Si
la chaussure va, la porter tu dois."

Et maintenant, colonel ?

L'homme au smoking blanc.

Enculés de têtes de porc !

Je vous emmerde !

Toi aussi, je t'emmerde !

Enfoirés de tarlouzes ! Fils
de putes ! Bas les pattes !

Pue-la-saucisse !

Très astucieux !

Le Führer sait que
le public est en place.

Il arrive.

Merci, Hans.

- Pue-de-la-gueule ! Schlingothard !
- Lâchez-le.

Comme Stanley le dit à Livingstone,
Lt. Aldo Raine, je présume ?

Hans Landa.

Vous avez bien tenu la distance, Aldo.

Hélas, vous êtes maintenant
entre les mains des SS.

Les miennes, plus exactement.

Et ça fait longtemps
qu'elles brûlent de vous toucher.

Vous avez tressailli.

- Utivich ?
- C'est vous, lieutenant ?

Vous savez où est passé Donny ?

Omar ?

- La femme ?
- Non, je sais pas.

Dites-moi, Aldo, si
j'étais à votre place,

vous m'épargneriez ?

Non.

Quelle est donc cette expression
sur la chaussure ?

"La mule a changé de pape."
Je me le disais aussi.

Laissez-nous.

Mais restez vigilants.

C'est donc vous, Aldo l'Apache.

- Et vous, le Chasseur de juifs.
- Je suis détective.

Un excellent détective.

Retrouver les gens
étant ma spécialité,

il était normal que je
travaille pour les nazis.

Certains étaient juifs.
Mais "Chasseur de juifs" ?

Juste un surnom qui est resté.

Faut reconnaître, c'est accrocheur.

Vous contrôlez les surnoms
donnés par vos ennemis ?

Aldo l'Apache et le Petit Homme ?

Comment ça, "le Petit Homme" ?

Votre surnom chez les Allemands.

Les Allemands m'ont surnommé
"le Petit Homme" ?

Je dirais même, je suis surpris
de vous découvrir si grand.

Vous êtes petit mais pas un nain,

malgré votre réputation.

Où sont mes hommes ?

Où est Bridget von Hammersmark ?

Disons qu'elle a eu
ce qu'elle méritait.

Quand on achète des amis comme elle,

on n'en a que pour son argent.

Quant à vos paesanos, le sergent
Donowitz et le soldat Omar...

Vous savez nos noms ?

Lieutenant Aldo...

J'ai évidemment interrogé

tous ceux que vous avez marqués
d'une croix gammée.

Nous n'opérons pas à un même niveau
de respect mutuel.

Sans doute que non.

Revenons à vos deux
saboteurs italiens.

En ce moment même,

Omar et Donowitz devraient être
là où nous les avons laissés.

Sièges 0023 et 0024,
si ma mémoire est bonne.

Les explosifs toujours aux chevilles
et prêts à exploser.

Et votre mission, ou
"complot terroriste",

est, pour l'instant,
toujours sur les rails.

Excitant. Et c'est quoi,
la prochaine attraction ?

Cependant,

il me suffirait de
décrocher ce téléphone,

d'alerter le cinéma et
votre plan serait kaput.

S'ils y sont encore, et s'ils sont
encore en vie, et c'est un grand "si",

impossible de les emmener
sans tout faire sauter.

Je n'en doute pas.

Oui, des Allemands vont mourir.
Oui, ça gâchera la soirée.

Oui, Goebbels vous en voudra

d'avoir ruiné sa grande première.

Mais vous n'aurez
pas Hitler, ni Goebbels

ni Göring ni Bormann.

Il vous faut les quatre
pour qu'on cesse de se battre.

Mais si je ne décroche
pas ce téléphone,

vous aurez peut-être les quatre.

Et si vous avez les quatre,
on cesse de se battre

ce soir.

Alors, messieurs,

discutons de l'idée
de mettre fin à la guerre ce soir.

De mon point de vue,

la mort ou la survie d'Hitler
dépendant de ma seule réaction,

si je ne fais rien,

c'est comme si je causais sa mort
plus encore que vous, non ?

Je suppose.

Et vous, Utivich ?

Je suppose aussi.

Messieurs, je n'ai pas l'intention de
tuer Hitler, Goebbels, Göring et Bormann,

ni de gagner seul la
guerre pour les Alliés,

pour me retrouver plus tard
devant un tribunal juif.

Si vous voulez gagner
la guerre ce soir,

il nous faut conclure un marché.

Quel genre de marché ?

Le genre qui dépasse votre autorité.

Mais je suis sûr que votre mission
a un officier à sa tête.

Un général.

Je miserais sur...

l'OSS ?

J'ai fait un bingo !

C'est ce qu'on dit ?
"J'ai fait un bingo" ?

On dit juste "Bingo !"

"Bingo !" Que c'est drôle !

Mais je m'écarte du sujet.
Ou en étions-nous ? Notre marché.

Là-bas, il y a un émetteur-récepteur
très performant et derrière,

un opérateur radio
plus que performant, Hermann.

Faites venir à l'autre bout

quelqu'un qui, d'un trait de plume,
autorise ma...

disons, les termes
de ma reddition conditionnelle,

si ça passe mieux.

Là d'où je viens...

C'est où, exactement ?

Maynardville, Tennessee.

Je faisais du trafic d'alcool.

Là-bas, quand on donne dans
ce que les Feds appellent un crime

mais nous, notre gagne-pain,

en vendant de l'alcool maison,
il faut présence d'esprit garder.

En un mot, quand ça paraît trop beau
pour être vrai,

en général, ça l'est.

À votre place, j'aurais
sûrement dit la même chose.

999999 fois sur 1 million,
vous auriez raison.

Mais dans les pages de l'Histoire,
de temps à autre,

le destin vous tend la main.

Que diront les manuels d'Histoire ?

Sergent, il nous faut
détruire cette tour !

Hors de question !

Chewing-gum ?

Quand l'histoire de
cette nuit sera écrite,

il sera noté que j'ai fait partie
de l'Opération Kino

dès le début, en tant qu'agent double.

Que tout ce que j'ai fait
déguisé en colonel SS

était sanctionné par l'OSS
comme un mal nécessaire

pour me couvrir auprès des Allemands.

Et qu'en plaçant moi-même
la dynamite du lieutenant Raine

près d'Hitler et de Goebbels,
j'ai causé leur perte.

Le Führer sait que
le public est placé.

Il arrive.

Merci, Hans.

Au fait, cette dernière
partie est vraie.

Je veux percevoir toute ma pension et
les avantages correspondant à mon rang.

Je veux recevoir la
médaille du Congrès

pour mon inestimable assistance
dans la chute du 3e Reich.

En fait, que tous les membres
de l'Opération Kino

reçoivent la médaille du Congrès.

Nationalité pleine et
entière, bien entendu.

Et je souhaiterais
que les États-Unis d'Amérique

m'achètent une propriété
sur l'île de Nantucket

en récompense de toutes les vies
que j'ai sauvées

en faisant connaître
à la tyrannie nazie

une fin plus rapide qu'on imaginait.
C'est bien noté ?

Moi aussi, je serai
ravi de vous rencontrer.

Lt. Raine ? Bien sûr.

Oui, mon général ?

Col. Landa va vous embarquer
en tant que prisonniers.

Avec son opérateur, il vous emmènera
en camion jusqu'à nos lignes.

À ce moment-là, Col. Landa
et son compagnon se rendront à vous.

Vous prendrez alors le volant

et me les amènerez ici
pour les débriefer. Est-ce clair ?

Terminé.

Dr Goebbels, pardon,
puis-je sortir un moment ?

Je vous comprends. Allez-y,

on se verra après la projection.

Dès que j'en ai un,
tu fonces pour tuer l'autre.

- Tu y arriveras ?
- Il faudra.

Champagne ?

Extraordinaire, mon cher !

C'est votre meilleur film.

Merci, mon Führer.

Merci.

Qui a un message pour l'Allemagne ?

Moi, j'ai un message pour l'Allemagne.

Vous allez tous mourir.

Assez !

Arrêtez ça !

Et je veux que vous regardiez bien en face
le visage de la juive qui va le faire.

Ce n'est pas dans le film.

Marcel, mets le feu.

Je m'appelle Shosanna Dreyfus

et ceci est le visage

de la vengeance juive.

Les lignes américaines, mon colonel.

Excellent, Hermann.

Hermann, détachez-les.

Je me rends officiellement
à vous, Lt. Raine.

Nous sommes vos prisonniers.

Et mon couteau ?

Merci beaucoup, colonel.

Utivich, menotte le
colonel dans le dos.

Est-ce vraiment nécessaire ?

Je suis esclave des apparences.

Scalpe Hermann.

Vous êtes fou ?

Qu'avez-vous fait ?

J'ai conclu un marché
pour la vie de cet homme !

Oui, mais lui, ils s'en
foutaient. Toi, non.

Vous vous ferez fusiller !

Je crois pas. Engueuler, peut-être.
J'ai l'habitude.

Utivich et moi, on a entendu
ton deal avec nos huiles.

Mettre fin à la guerre ce soir ?

Je l'accepterais, ce deal.

Et toi, tu l'accepterais ?

- Je l'accepterais.
- Je te comprends ! Super bon deal !

Quant à ta petite retraite dorée,

si t'es prêt à griller
tous tes supérieurs,

elle mérite d'être envisagée.

Mais j'ai une question à te poser.

En arrivant à Nantucket,

j'imagine que tu vas ôter
ton bel uniforme de SS.

Pas vrai ?

Bien ce que je pensais.

Et ça, je peux pas l'accepter.

Et toi, Utivich, tu peux ?

Pas du tout, mon lieutenant.

Ça dépendrait de moi,

tu le porterais jusqu'à la fin
de ta putain de vie.

Je sais, c'est pas possible,
à un moment donné, faudra bien l'ôter.

Donc...

je vais te filer un
truc impossible à ôter.

Tu veux que je te dise, Utivich ?

Ça pourrait bien être
mon chef-d’œuvre.