All language subtitles for A.Haunting.in.Venice.2023.720p.AMZN.WEB-DL.DDP5.1.H.264-ExceptOnHalloween

MYSTÈRE À VENISE

VENISE, ITALIE
1947

Signore Poirot, vos pâtisseries.

J'ai aussi des œufs
pour vous, signore.

- Poirot !
- Poirot !

M. Poirot, vous devez m'aider.

Mes parents sont morts
mystérieusement l'an dernier.

Mon frère, tout de suite après.

Notre médecin ne peut l'expliquer.

Je vous en prie, monsieur,
je crains pour ma vie.

On dit que ma famille est maudite.

Qu'est-ce que j'ai dit ?

Si jamais vous le touchez,
je vous coupe la main.

Excusez-moi, monsieur.

M. Poirot, je dois vous parler
de toute urgence.

M. Poirot,

il y a ici une dame

qui dit être à Venise
pour une affaire urgente.

Elle prétend être une de vos amies.

Je n'ai aucun ami.

Elle savait que vous diriez ça,

alors elle veut
que je vous donne ceci.

L'écrivaine.

Bonjour, jeune homme.
Est-ce que votre mère est là ?

Veuillez pardonner mon garde du corps.
Il suit mes instructions.

Il ne laisse passer que le pâtissier,
deux fois par jour.

Deux fois par jour ?

- Des pommes avant le souper pour moi.
- Oui.

Ça reste mon péché mignon.

Les petits choco-chocolats.

Hercule Poirot préfère se terrer
dans le silence.

Il s'est emmuré à jamais
dans sa retraite

et se goinfre de gâteaux.

Cela me satisfait.

Non.

C'est du plaisir,
pas de la satisfaction.

Une écrivaine connaît la différence.

Vous avez choisi Venise
pour vous cacher.

Une magnifique relique
qui s'enfonce lentement dans la mer,

comme votre esprit privé de défis.

Ne vous étonnez pas, mon cher,
de mes tournures de phrase.

Je suis la meilleure auteure
de romans policiers au monde.

Du moins, je l'étais.

Vingt-sept de mes 30 romans
ont été des best-sellers.

Au diable les critiques qui disent que
les trois derniers sont insignifiants.

Ariadne Oliver,
quel plaisir de vous voir.

Je vous emmène avec moi.

Il est temps de réinsuffler
un peu de vie dans votre vie.

Si vous le dites.

Vous n'avez pas entendu ? C'est urgent.

D'autres ont voulu me séduire
avec une affaire irrésistible.

Une affaire ?
C'est bien plus intéressant que ça.

Vous êtes déconnecté du monde.
Vous ne savez pas quel jour on est ?

Qu'y a-t-il de spécial aujourd'hui ?

Joyeuse Halloween ! Oui !

Nous, Américains, avons importé
la musique forte, le mauvais chocolat,

mais nous avons
aussi apporté l'Halloween.

Il y a une fête ce soir
pour les enfants.

Hé, les enfants ! L'Amérique vous dit :
"Joyeuse Halloween !"

Hé ! Joyeuse Halloween ! Allez !

Poirot, j'ai trouvé quelque chose.
Quelqu'un.

Je ne peux pas l'expliquer.

J'ai étudié ça sous tous les angles,
et je ne comprends toujours pas.

Vous mijotez quelque chose,
mon amie.

"L'Hérétique Mme Reynolds."

D'après les journaux, c'est une adepte
du spiritisme, une médium.

"Joyce Reynolds,
récemment libérée de prison,

"a été la dernière femme enregistrée
en tant que prisonnière

"en vertu de la Loi
contre la Sorcellerie de 1735."

J'ai vu plein de ces médiums,
chacune plus fausse que les autres.

Avec celle-ci, c'est différent.

Très étonnant.

Je vous assure, j'ai assisté
à une séance avec elle.

Des choses se sont produites.

C'était truqué.

Je ne connais personne
de plus intelligent que moi,

mais j'ai besoin
d'un deuxième cerveau.

Si le détective Poirot ne m'aide pas
à percer ce mystère,

que Dieu m'en préserve,
je vais finir croyante.

Repérez où est l'arnaque.

Venez avec moi
à la fête d'Halloween des orphelins.

Ensuite, après la fête,
nous sommes invités à une séance.

- Il y a une fête pour Halloween.
- Tu as un rendez-vous ?

Passez une bonne soirée, les enfants.
J'espère que vous n'aurez pas peur.

Voilà.

Palazzo Lacrime dei Giovani.

À Venise, on dit

que toutes les maisons sont hantées

ou maudites.

Êtes-vous prêts, les enfants ?

Oui !

Il y a longtemps,

ce palazzo était un orphelinat.

De bons médecins et infirmières
prenaient soin des bons enfants.

Jusqu'à l'épidémie de peste.

Les épidémies font peur aux gens,

et la peur pousse les gens
à commettre d'horribles choses.

N'est-ce pas trop effrayant
pour les enfants ?

Les histoires effrayantes
rendent la vie moins effrayante.

Les enfants se rendirent compte
qu'ils étaient seuls.

Prisonniers, condamnés à mort,

affamés, ils criaient et griffaient.

Certains disent que ces enfants sont
toujours cachés dans ce palazzo

et qu'ils veulent
que d'autres enfants les rejoignent.

Alors, soyez prudents,

car ils veulent se venger
des médecins et des infirmières

qui les ont laissés mourir ici.

Méfiez-vous de la marque
de la Vendetta des Enfants.

Il n'y a pas de médecin parmi vous ?

Non.

Ou une infirmière ?

- Non.
- Non ?

Alors, je suppose que la fête
peut commencer sans danger.

Non ! Ne courez pas.

EDGAR ALLAN POE
CONTES DE MYSTÈRE ET D'IMAGINATION

Leopold.

Leopold.

Il y a une fête,
et tu te caches dans un livre.

Va jouer avec d'autres enfants
pour une fois.

Les jeux sont futiles.

L'Halloween est synonyme
d'histoires d'horreur.

Vous ne croyez pas, Mme Olga ?

Tu ne veux pas de gâteau ?

C'est pour les orphelins.

Je vais voir mon père.

Il n'aime pas les fêtes.

Alerte à la religieuse.

Mme Oliver. Enchantée,
vous êtes mon auteure préférée.

Vos mystères me redonnent espoir.
On voit triompher la justice.

Hélas, la vie ne finit pas toujours
aussi bien que dans un roman policier.

Oui. Bonsoir.

Tout va bien ?

C'est très haut.

Je comprends.
Il fait très sombre ici, n'est-ce pas ?

Et c'est elle, notre hôtesse ?

- C'est ma maison.
- La soprano Rowena Drake.

La vie glamour d'une diva.

Mais elle habite ici.

Qu'a-t-elle fait de tout son argent ?

Tous ceux qui ont vécu ici ont fini
par être victimes d'une tragédie.

C'est la légende, du moins.

La Vendetta des Enfants.

Quand on voit l'ombre d'un enfant
sur le mur, les ténèbres s'abattent.

Comme sur sa fille il y a un an.

C'est avec elle
que nous communiquerons ce soir.

La fille perdue de l'au-delà.

Je ne crois pas à ces choses-là.

On verra bien.

Ma chérie, tout ira bien.

Mme Rowena, ça fuit encore.

Papa ?

Ça va, papa ?

Tu as besoin d'une pilule ?

Non.

Prends du punch, alors ?

On peut partir, si tu veux.

Ça va aller.

J'ai promis à Rowena que je resterais.

Bien.

J'attendais la séance avec impatience.

C'est un très beau cadeau
que vous faites aux enfants, madame.

Aux adultes aussi.

Vous allez à la pêche aux pommes,
M. Poirot ? Ça a l'air amusant.

Je ne suis pas doué pour l'amusement.

Moi, je m'en réjouis.

Ça fait longtemps qu'il n'y a pas eu
de rires dans cette maison.

Eh bien, c'est un palazzo remarquable.

Vous pouvez l'avoir.

Je n'ai pas les moyens de l'entretenir
et je le déteste.

Peu importe le prix,
personne ne l'achètera. Pas après...

Pitié, non !

Pardonnez-moi.

J'avais espoir que voir ces visages
pourrait apaiser ma douleur.

Mme Rowena ?

Oui ?

Votre invitée est là.

Je suis extrêmement nerveuse.

Vous croyez aux médiums ?

Cette maison m'a forcée à y croire.

On y entend des voix.

Des murmures.

Des sanglots.

Ma fille restait souvent
debout la nuit à discuter.

Je croyais qu'elle parlait
avec ses poupées.

Ma fille...

Pour entendre à nouveau sa voix...

Un mot.

Je donnerais à Mme Reynolds
tout ce que j'ai.

Cette séance sera très triste.

Mme Reynolds.

Tout est prêt pour vous au salon.

Tel que demandé par votre assistante.

Votre maison est si bruyante.

Les enfants seront partis
avant que nous commencions.

Ils sont nombreux,

partout.

Des souvenirs horribles.

La chambre de votre fille est
au troisième étage.

Comment avez-vous...

Peut-on s'installer là-haut ?

Bien sûr.

Ariadne Oliver.

Mon ennemie jurée.

On se retrouve.
L'Hérétique Miss Joyce Reynolds.

La presse m'a attribué ce surnom.

Je ne suis pas sûre de l'aimer.

Bonsoir, madame, je dois dire que
je m'attendais à une personne plus...

Impressionnante ? Ridicule ?

Une vieille sorcière ?

Oui, parfaitement, c'est le mot.

La sorcière, la vieille sorcière.

Je n'ai pas demandé
à être ce que je suis.

C'est pourquoi j'aime le mot médium,
une sorte de moyenne.

Je ne suis pas grande, pas petite
et pas du tout intéressante.

Mais je peux parler aux morts.

Et vous ?

Je suis Hercule Poirot.

Vous étiez Hercule Poirot.

Le détective.

Vous n'êtes pas dans la moyenne.
Vous êtes une célébrité.

Suis-je votre future célèbre affaire ?

J'ai pris ma retraite.
C'est fini, les affaires.

Mais vous êtes ici
pour me discréditer.

C'est la raison pour laquelle
la romancière vous a amené, non ?

Je suis venu
pour faire plaisir à Mme Oliver,

qui veut que je l'aide
à deviner vos moyens de divination.

Je dois vous dire

que je n'ai jamais été impressionné
par les gens comme vous.

Les gens comme moi ?

Des opportunistes qui profitent
des personnes vulnérables.

Vous ne croyez pas à la survie
de l'âme après la mort ?

J'ai perdu la foi.

Comme c'est triste pour vous.

Oui, très triste.
La vérité est triste.

Comprenez-moi bien, madame,

j'accueillerais avec enthousiasme

tout signe probant de l'existence
des démons ou des fantômes,

car s'il y a un fantôme,
il y a une âme.

S'il y a une âme,
il y a un Dieu qui l'a créée,

et si nous avons Dieu,
nous avons le plus important.

Le sens, l'ordre, la justice.

Mais j'ai vu bien trop d'horreurs
dans ce monde.

D'innombrables crimes, deux guerres,

le mal de l'indifférence humaine,
et j'en conclus que non.

Il n'y a ni Dieu, ni fantômes,

et sauf votre respect,
aucun médium capable de leur parler.

Vous disiez ?

Comme si je n'avais pas
assez de travail.

J'étais censée partir
avant la tombée de la nuit.

Je ne crois pas
qu'ils nous embêteront.

Qui ?

Que se passe-t-il
une fois la nuit tombée ?

Alors, vous la prenez toujours
pour un charlatan ?

Un plafond affaibli par un dégât d'eau
a cédé sous le poids d'enfants.

Reconnaissez
que c'était assez théâtral.

La chambre d'Alicia est ici.

Puis-je vous demander
comment la petite est morte ?

Tombée du balcon, dans le canal.

- Noyade.
- Un suicide.

Ce n'était pas sa faute.
Ils l'ont poussée à le faire.

Mme Seminoff, s'il vous plaît.

Quoi, docteur ?

Vous avez pris soin d'elle.
Vous avez tout vu.

Attendez, je vous prie.

Quelqu'un est entré
dans cette pièce, ce soir ?

Mme Reynolds, son assistante ?

Personne.
Je suis la seule à avoir la clé.

Personne n'y est entré
depuis le décès d'Alicia, à part moi.

Pour dépoussiérer
et m'occuper d'Harry.

Qui est Harry ?

Son ami.

Elle lui racontait tout.

Il parlait avant qu'elle ne meure.

Maintenant, il pleure.

Tout est resté comme elle l'a laissé.

Mme Rowena refuse
que je touche à quoi que ce soit.

Alicia et sa mère
étaient inséparables.

- Tu ne m'attraperas pas !
- C'est ce qu'on va voir !

Ce palazzo était leur oasis.

Elles y restaient
entre les voyages pour l'opéra.

Mais Alicia sentait la présence
des fantômes des enfants.

Elle est devenue
une jolie jeune fille.

Elle a rencontré Maxime,
le chef cuisinier.

Ils se sont fiancés très vite.

Ils étaient si amoureux.

Un jour,
les deux fiancés se sont disputés.

Alicia est revenue au palazzo.

C'est là qu'elle a commencé
à voir les enfants.

Ils la voulaient pour eux tout seuls.

Elle a vécu ses dernières semaines
dans ce lit,

à voir des choses.

Des ombres.

Elle disait
que les enfants l'appelaient.

Ils voulaient qu'elle reste
et leur tienne compagnie.

Elle est devenue folle.

Mme Rowena ne la quittait plus,

elle suppliait les esprits
de la laisser tranquille.

Mais ils ont refusé.

Ils ont laissé la marque

de la Vendetta des Enfants.

La police a dit
qu'elle s'était blessée en tombant.

La police...

Esprit, es-tu là ?

Cette femme veut déranger l'âme
de cette pauvre enfant.

Esprit, es-tu là ?

Et je vous le dis,
monsieur, c'est très mal.

C'est contre nature
et contre le Seigneur.

Quelqu'un finira par le payer.

Esprit, es-tu là ?

Il y a tellement de souffrance ici.

Baba.

Oui.

Baba le lapin.

Maxime, non.

"Maxime, venez au Palazzo à 22 h.
Infos importantes sur Alicia Drake."

- J'ai été invité.
- Pas par moi.

Vous avez toujours tenté
de m'éloigner, Rowena.

Sans succès jusqu'à présent.

S'il y a des révélations à entendre,
je les entendrai.

Vous direz ça
à votre nouvelle fiancée.

Vous avez disparu pendant six mois
après la mort d'Alicia.

On dit qu'elle est très riche.

Grâce aux concessions de terre
du Roi George.

Elle m'a offert un petit restaurant
sur Madison Avenue.

Je vais devenir new-yorkais et riche,

comme tout le monde là-bas.

Passez nous voir.
Je vous paierai un hot dog.

Dois-je le mettre dehors ?

Essayez.

Donnez-moi une raison.

Faites ce que vous voulez, Maxime.
Comme d'habitude.

Moi aussi, j'ai souffert, Rowena.

Combien sommes-nous ? Neuf ou dix ?

Je ne sais pas.
Douze chaises devraient suffire.

Une salle comble.

Une séance de spiritisme ?
Bon sang, on m'a fait venir pour ça ?

Une machine à écrire.

Pas de planche de Ouija
ou de boule de cristal ?

Je suis une intermédiaire,
rien de plus qu'une secrétaire.

Les voix parlent

et je prends note.

Leopold, tu devrais peut-être
aller lire dans la bibliothèque.

Je veux voir Alicia.

Elle était mon amie aussi.

Tu n'as pas peur des fantômes ?

Je leur parle
presque tout le temps ici.

Vraiment ?

Ils disent que vous trichez.

Que personne ne me touche
jusqu'à la fin de la transe.

Alicia Drake.

Je pense que c'est vous
qui avez fait appel à moi.

Il y en a trop.

Cet endroit déborde de morts.

Des âmes qui s'accrochent
au monde des vivants.

Voulez-vous arrêter, Mme Reynolds ?

Non.

Si un mort veut se faire entendre,
nous sommes là.

Nous l'écoutons.

Esprits, vous avez beau crier
et hurler, personne ne vous entend.

Mais nous vous entendons, maintenant.

Alicia Drake,

trouvez votre voix.

Il fait froid tout à coup.
Est-ce que quelqu'un d'autre a froid ?

Est-ce qu'il y a quelqu'un ?

"Y."

Oui.

Elle n'a pas touché au clavier.

Elle y a touché.
Vous n'êtes pas si crédules.

C'est mal. C'est très mal.

Qui est là ? Alicia Drake.

J'écoute.

Nous sommes là.

J'écoute.

Le passage est ouvert.

Nous sommes proches.

Votre esprit est proche.

Votre voix est forte.

Alicia.

"A." Alicia.

Alicia, je sens que vous souffrez.

Est-ce que tu souffres ?
Dis-le-moi, je t'en supplie.

Est-ce que quelqu'un
vous a fait du mal ?

- Oui.
- Non !

Poirot, laissez-la finir !

Non ! D'abord, laissez-moi
vous présenter un complice

caché dans la cheminée.

Nicolas, es-tu blessé ?

Ça va aller.

Nicholas. Le deuxième assistant.

Ravi de vous rencontrer.

Votre regard perçant rappelle
les yeux verts de cette demoiselle.

J'en déduis que vous êtes
le demi-frère de l'assistante.

Un boîtier magnétique.

Et voilà,
une machine à écrire parlante.

Une imposture ?

Mme Seminoff, votre dévouement
à l'entretien de la maison est moyen.

Personne n'entre à part vous,

pourtant notre ami a laissé
des traces de pas dans la cheminée.

La rayure sur la serrure indique
qu'elle a été forcée récemment.

Mme Oliver,
vous perdez le sujet de votre livre.

Mme Drake, toutes mes condoléances,

mais cette oracle est une mascarade.

Non !

Où est Baba ?

Alicia.

Est-ce que quelqu'un l'a pris ?
C'est vous ?

Je n'ai touché à rien.

Alicia.

Maman.

Maman ?

J'ai soif.

Tellement soif.

Alicia ?

J'ai mal.

Pourquoi m'as-tu laissée ?

Non.

Je ne veux pas...

Je ne veux pas mourir.

Mais que se passe-t-il ?

Alicia

me montre des choses.

Je la vois

sur le balcon.

Elle n'est pas seule.

Elle n'a pas sauté.

Meurtrier !

C'est toi qui m'as tuée.
C'est toi qui m'as tuée.

Qui ?

Montrez-moi. Qui est-ce ?

Tu m'as tuée ! Tu m'as tuée !

- Tu m'as tuée !
- Qui vous a fait du mal ?

Tu m'as tuée !

- Tu m'as tuée !
- Montrez-moi !

Tu m'as tuée !

Qui vous a fait du mal ?

Que s'est-il passé ?

Meurtre !

Satanique.

Cette femme est une impie.

C'était la voix d'Alicia.

Elle a forcément été tuée.

On ne peut pas prouver
que c'était réel.

- Alors c'était quoi ?
- Une mise en scène spectaculaire.

Qui a provoqué
une hystérie collective.

Ce n'était pas La Guerre des Mondes
à la radio.

Les portes se sont ouvertes.
Je ne peux pas l'expliquer.

Moi, oui.

C'était ma fille.

Oh, non.

Vous croyez que vous allez
vous en tirer comme ça ?

Vous avez vu ce que j'ai vu,
et ce que vous avez vu...

C'était truqué.

Réel. Et cette femme en est la preuve,
une preuve vivante.

Quel excellent titre.

Elle sera le sujet de mon prochain
roman, et ce sera un gros succès.

Un livre tout à fait passionnant.

Je dois m'y mettre
sans perdre une minute.

La femme qui a fait
perdre ses moyens à Hercule Poirot.

J'admets que je n'explique pas
toutes ses méthodes, mais ça viendra.

Pas du tout.

Et puis, vous devriez être soulagé.

Parce que c'est fabuleux de croire
que le monde est plein de mystères.

Que Dieu se soucie assez de nous
pour faire survivre nos âmes.

- Après la mort, il y a...
- Rien.

Quelque chose.

S'il y avait un Dieu, il ne ferait pas
d'exception pour elle.

Tout va bien.

J'espère que vous reviendrez demain.

Rowena m'a fait promettre
de lui offrir une nouvelle séance.

Et Mme Oliver dit que je dois
me préparer à devenir célèbre.

- Dottore. Je nous trouve un bateau.
- Grazie.

Ces esprits étaient
particulièrement féroces.

Il y a toujours un prix à payer
pour ces séances.

Et un prix pour votre présence.

Vous semblez être la plus douée
de tous les escrocs.

J'aimerais être un escroc.

Ce serait moins pénible.

Vous êtes bien placé
pour le savoir, monsieur.

Quelqu'un meurt
et nous consolons les endeuillés

avec des secrets
tellement évidents pour nous.

Nous sommes tous deux des créatures
qui parlent au nom des morts,

qui les connaissent trop bien.

Imaginez une infirmière de guerre
qui entend des fantômes,

tout en étant entourée de hurlements.

Elle soigne les vivants

et elle entend les morts.

Un déferlement ininterrompu
de mourants et de morts.

Et la seule chose
qui arrêtait la douleur,

c'était de dire aux familles
endeuillées ce que j'avais entendu.

J'allégeais leur peine
comme moi seule peux le faire.

Vous me reprochez ça ?

Vous avez fait croire à une mère
que l'âme de sa fille est tourmentée.

Ce n'est pas généreux.

Ni modeste, ni empathique.

J'ai ressenti de la douleur.

J'ai vu un meurtre.

Avez-vous vu qui a tué Alicia Drake ?

Ça ne m'a pas été révélé.
Mais peut-être demain.

Ça fait votre affaire de revenir.

- Pourquoi est-ce...
- Des histoires pour enfants.

On a tout à apprendre des enfants.

Les enfants peuvent souffrir,

comme les orphelins de l'histoire,

et continuer à rire, à s'amuser,
à attraper une pomme sans les mains.

Ils sont vivants.

Mais vous...

Vous semez la mort
partout où vous passez.

Vous l'avez fait toute votre vie.

Des soldats,

des amis,

Katherine.

Nous nous voyons
pour la dernière fois.

Vous persistez à dire
que vous êtes honnête.

Et si je ne l'étais pas,
quel serait le préjudice ?

La magie n'existe
que pour ceux qui y croient,

à moins que tout ça ne soit vrai.

Souriez, mon ami.

La vie sera plus amusante.

Avec ça, vous ne m'oublierez pas.

Mais comment m'oublier ?

"Souriez."

Monsieur Poirot !

Monsieur Poirot !

Monsieur Poirot, vous m'entendez ?

Qui a fait ça ?

J'ai laissé Mme Reynolds...

Je me suis bêtement arrêté
près des pommes.

J'ai soulevé mon masque.

C'était son masque.

Où est Mme Reynolds ?

Qu'est-ce que c'était ?

- Que se passe-t-il ?
- Quoi ?

- C'était elle ?
- Qu'y a-t-il ?

Quoi ?

Je vais appeler mon ancien poste.

Je dois connaître l'agent en service.

Je croyais mes placards vides.

Non, j'ai pris le thé
qui restait après la fête.

J'ai trouvé votre miel
dans la buanderie.

Merci.

Vitale Portfoglio.

Qu'est-ce qu'on fait ?

Elle était notre chance.

Nous y arriverons sans elle.

C'est promis.

Personne n'a vu quelqu'un
dans les escaliers ?

Il y a des choses qu'on ne voit pas.

Elle a peut-être sauté.

Ça ne serait pas surprenant.

Non. Pas Mme Reynolds. Jamais.

Elle a parlé d'un meurtre.

Elle savait quelque chose.

Parce que vous y croyez encore ?

Allons. Elle a inventé ce meurtre
pour impressionner une célèbre auteure

et obtenir une nouvelle
source de revenus.

- Alors, pourquoi est-elle morte ?
- La gravité.

Elle a parlé avec la voix d'Alicia.

Ne me regardez pas ainsi.
Votre écrivaine m'interrogeait.

Demandez-lui.
Demandez au docteur où il était.

Ce salopard a déjà tué une fois, ici.

Ce n'est aucun d'eux.
Vous savez qui a fait ça.

Des esprits hideux habitent
cette maison.

Cette femme les a appelés
et ils ont répondu.

À la guerre,
avant d'organiser ces séances.

Mme Reynolds était
dans l'armée britannique.

Elle a servi dans les camps à Malte.

- Elle était infirmière.
- Une infirmière.

La Vendetta des Enfants.

Les canaux sont dangereux.

Tant que la tempête fera rage,
pas de bateau.

Il y en a pour longtemps ?

Pas du ressort de la police.

Je ne resterai pas ici à attendre.

Il est hors de question que je passe
la nuit dans cette maison.

- Hé !
- Que se passe-t-il ?

- Vous ne pouvez pas faire ça.
- Vous ne pouvez pas nous enfermer.

Que faites-vous ?

Vous ne pouvez pas.

Une médium affirme avoir eu la vision
d'un meurtre et la voilà morte.

L'un de vous s'est senti soupçonné.

Cette personne l'a tuée
et a tenté de me tuer.

Personne ne quittera cette maison
avant que je sache qui.

Commissario, veillez
à ce que les portes ne s'ouvrent pas.

M. Gerard, restez là
et surveillez le commissario.

Vous me soupçonnez ?
J'étais policier.

Raison de plus pour vous soupçonner.

Ils ont déjà tué quelqu'un.

Vous aurez tous droit à la parole.

Et rappelez la police.

Dites-leur
qu'Hercule Poirot est sur l'affaire.

Est-ce là qu'elle...

L'attentat contre ma vie s'est produit

environ deux minutes
après le carillon de minuit.

Vous êtes la personne
qui a découvert le corps à...

Ne me regardez pas comme si
vous me soupçonniez d'un meurtre.

Nous sommes de vieux amis.

Chaque meurtrier est
le vieil ami de quelqu'un.

Mais vous avez écrit trop de romans
intelligents pour vous faire coincer.

Et vous avez un alibi solide,
grâce au chef cuisinier,

c'est pourquoi je vais vous demander
de m'assister dans mon enquête.

Quand commençons-nous ?

Quand vous serez allée
me chercher notre hôtesse.

Je savais que vous n'étiez pas mort.

Il a suffi d'un cadavre
et regardez-vous.

Hercule Poirot renaît de ses cendres.

Baba le lapin ?

Poirot !

Mais comment ?

Baba le lapin ?

Vous êtes sûre ?

Sous ce fouillis de tableaux ?

Où étiez-vous quand Mme Reynolds...

Nous étions dans la salle de musique.

Quand était-ce ?

À minuit, juste un peu avant.

Et vous avez accouru ?

Puis-je vous demander ce qui se trouve
juste au-dessus de ce balcon ?

Le jardin était
notre cachette secrète.

C'était l'endroit préféré de ma fille.

Je l'ai laissé à l'abandon.

Nos abeilles.

Nous faisions du miel.

Ma fille passait son temps
à me taquiner.

"Tous ces efforts pour une cuillère
de miel de fleur sauvage

"qu'on peut acheter pour six lires."

J'avais espéré
qu'elles survivraient, mais...

Pauvres petites.

Comment en êtes-vous venue
à inviter Mme Reynolds chez vous ?

Nous pourrions peut-être
nous abriter de la pluie ?

Mais non, j'ai envie
de profiter de ce jardin secret.

J'ai lu un article sur elle
dans un magazine.

Je ne m'y suis pas intéressée,

mais un beau jour,
elle m'a écrit spontanément.

Une lettre d'une étrangère.

Mais elle devait vous connaître
en tant que chanteuse d'opéra, non ?

C'est le nom qu'elle a utilisé
qui m'a interpellée.

Elle a dit avoir reçu un message
de la part d'Aspasia.

C'était le surnom affectueux
que ma fille utilisait pour m'appeler.

Aspasia, le grand amour
du roi de Pontus,

de l'opéra Mithridate.

C'était le premier opéra de Mozart

et mon premier rôle principal.

Alicia était venue au monde
deux mois avant.

Et c'est grâce à elle
que j'ai trouvé ma voix.

Et depuis...

Je n'ai plus été capable de chanter
sans qu'elle soit dans ma loge.

Aujourd'hui encore.

Vous ne vous produirez plus jamais ?

Il n'y a pas de musique sans elle.

J'ai refusé plein de demandes
en mariage, sans aucun regret.

Mais elle a dit oui dès la première.

Au charmant chef Maxime Gerard.

C'est un voyou prétentieux, prêt
à épouser la première fortune venue.

Quand ils se sont fiancés,

j'ai arraché
toutes les fleurs du jardin

et j'ai pris un bateau pour Istanbul.

Il a dû découvrir que je n'étais pas
aussi riche qu'il le croyait.

J'étais si heureuse quand il a annoncé
qu'il en aimait une autre.

Et qu'il mettait fin à leur relation.

Mais hélas,
ce fut aussi la descente aux enfers.

Elle est tombée malade.

Elle était bouleversée.

Elle était redevenue une enfant.

Merci, Mme Drake.

Mme Oliver.

Je suis une très mauvaise
femme de ménage.

Mais je ne coûte pas cher.

C'est une ville superstitieuse.

Vous êtes superstitieuse, vous aussi.

Ce palazzo,
vous pensez qu'il est hanté, non ?

Mme Rowena en est propriétaire,
mais les esprits le possèdent.

Et où étiez-vous, Mme Seminoff,

quand ces fantômes ont fait
de Joyce Reynolds l'une des leurs ?

Moquez-vous, allez.

Pourquoi posez-vous
toutes ces questions ?

Je n'ai rien fait de mal.

C'est son métier.
Ou du moins, ça l'était.

Je suis là pour l'aider, il a repris
du service pour l'occasion.

Ça se passe bien.

Que faites-vous dans la vie ?

Ce que je fais dans la vie ?

Quand un crime a été commis,

je suis capable,
en étant ordonné et méthodique,

tout en occultant mes propres pensées,

de trouver sans l'ombre
d'un doute le coupable.

Comme dans vos livres,

votre détective idiot de Finlande,

il fait des listes.

Vous vous inspirez de son écriture ?

Pourriez-vous nous dire
où vous étiez à minuit ?

Pour la liste.

Dans la salle de musique
avec Mme Rowena.

Et elle vous y a rejointe à minuit.

Vous en êtes absolument sûre ?

Je regardais l'heure
et je lui en étais reconnaissante.

Mais vous n'approuviez pas
la présence de la voyante.

Je crois que vous avez dit
qu'elle était "satanique".

Votre jugement est peut-être influencé
par le livre de l'Exode,

22:18 ?

"Tu ne laisseras point vivre
la magicienne."

La Bible nous met en garde
contre ça avec raison.

Une sorcière le jour de son sabbat ?

Il faut la noyer, la brûler

ou la jeter du haut d'un balcon ?

Je ne suis pas une justicière.

Mais vous connaissez bien la Bible.

Vous connaissez du moins
parfaitement la Vulgate latine.

Vous ne l'avez pas apprise
dans une école religieuse,

mais plutôt dans un couvent,
selon moi.

J'ai su que je serais religieuse
avant de savoir lire.

Je l'ai été pendant neuf ans
à Ospedale della Pietà.

Puis, j'ai rencontré M. Seminoff.

Il était venu réparer le toit.

Dieu nous lance des défis.

Vous avez oublié Dieu
en tombant amoureuse.

Non, ce n'est pas aussi simple.

Une dernière question.

Pour la liste, bien sûr.

Pardon, j'ai cru
entendre quelque chose.

Vous qui avez peur de la magie noire,

pourquoi avez-vous accepté
d'assister à une séance ?

Une pratique que vous détestez
dans un endroit que vous n'aimez pas ?

Il n'y en a qu'un seul
à qui je dois répondre.

Et ce n'est pas vous.

Poirot.

Mme Olga Seminoff, en tant
que religieuse, quel était votre nom ?

Maria.

Vous n'irez pas loin
avec une jambe cassée.

Une arme dentelée. Pas très aiguisée.

Quelques griffures.

Et aucune autre marque sur elle.

À part la blessure.

Vous ne remarquez rien d'inhabituel ?

Empalée sur une statue,
c'est déjà assez inhabituel.

Mais vous avez vu son poignet gauche ?

Vous ne parlez ni de cette blessure,

ni de l'heure exacte de la mort.

Je n'avais pas vu.

Arrêtez de me fixer.

Ça suffit !

Vous me prenez pour un fou ?

Je ne suis pas fou !

Papa.

Tout va bien ?

Oui.

Je suis en haut
si vous avez besoin de moi.

Je regrette que vous m'ayez sollicité.

Les cicatrices de guerre
ne sont pas toujours visibles.

Vous avez servi ?

Le 15 avril 1945.

Les hostilités étaient
supposément finies.

Nous avons traversé le Rhin,

à l'est, dans la bataille de Berlin.

Et nous sommes tombés
sur le camp de Bergen-Belsen.

Oh, Seigneur.

Nous l'avons "libéré".

Nous avons ramené
des squelettes à la vie.

Nous en avons tué deux le premier jour
par ignorance en leur donnant du lait.

Puis, il y a eu le typhus.

Nous n'avions
que de l'aspirine et de l'opium.

Nous avons brûlé les huttes.

J'ai écrit une lettre à Leo.

Puis je me suis tiré une balle
dans la poitrine.

On m'a dit d'arrêter la médecine
quand je suis rentré.

Sauf pour une patiente l'an dernier.

Alicia Drake.

Une faveur pour Rowena.

Personne d'autre ne l'aurait fait.

Pas ici.

J'étais son médecin de famille
depuis longtemps. J'aurais dû refuser.

Mais il vous aurait été
difficile de refuser.

Parce que vous êtes amoureux
de Rowena Drake.

Je fais partie de sa vie,
c'est déjà une chance.

Je sais que...

Ce n'est pas une question facile,
mais j'aimerais avoir votre avis.

Croyez-vous qu'Alicia Drake ait pu
être assassinée ?

Alicia m'a dit ce qu'elle avait vu.

Elle m'a dit que les fantômes
des enfants la harcelaient.

Je ne l'ai pas écoutée.

J'ai cru qu'elle perdait la tête
à cause de son chagrin d'amour.

Elle avait besoin d'aide.

Je lui ai donné des sédatifs,

comme le lait
aux gens qui mouraient de faim.

Il n'existe pas
de phénomènes parapsychiques.

Ce qui existe,
c'est la détresse psychique.

Un fou comme moi aurait dû le savoir.

Est-ce qu'on a fini ?

Merci, Dr Ferrier.

Je suppose
que mon nom n'est pas sur votre liste.

De ceux que vous interrogez.

Je vais attendre, monsieur.

Le terrifiant Edgar Allan Poe.

Pour un garçon de ton âge,
il vaudrait peut-être mieux

lire Charles Dickens ?

C'est un peu enfantin,
vous ne trouvez pas ?

Mon père est nerveux comme vous.

On appelle ça névrose de guerre,
ou épuisement de combat.

Je pense que c'est injuste.

Il n'est pas fatigué.

Il est brisé.

Il était avec moi à minuit,
si vous vous le demandiez.

Oui, je me posais la question.

Donc, il était avec toi à minuit ?

Dans la cuisine,
on attendait Mme Rowena.

Il voulait lui dire bonne nuit.

Bien sûr.

Ses assistants sont arrivés après,
alors ils sont sur votre liste.

Tout le monde est sur ma liste.

Vous n'avez pas fermé le robinet.

J'ai bien peur d'être
un peu perturbé ce soir.

Vous ressentez les choses.

Les voix.

C'est la nuit d'Halloween.

Les morts sont aussi proches
qu'ils peuvent l'être.

Vous étiez mort vous aussi, monsieur.

Même si ça n'a duré qu'un moment.

Ils vous voient comme l'un des leurs.

Si quelqu'un a quelque chose à dire,
il ferait bien de s'adresser à vous.

Tu parles comme Mme Reynolds.

Elle faisait semblant de savoir.

Pas étonnant
qu'elle les ait contrariés.

Tu as beaucoup d'empathie
pour les morts.

J'ai des amis parmi eux.

Excuse-moi.

Merci, M. Leopold.

De rien.

Hercule.

Nerveux.

Nicholas et Desdemona sont prêts.

Nous pouvons attendre la police.

Je m'appelle Hercule Poirot, non ?

- Non. Oui.
- Oui.

Si la police réussit là où j'échoue,

je serai le prochain à me jeter
du balcon dans le canal.

Votre orgueil reprend du service.

Qu'en pensez-vous ?

Je mise sur la gouvernante.

Les extrémistes
religieux sont dangereux.

Et Rowena voulait
que la victime reste en vie.

Il reste aussi le petit.

Tout le charme
d'un poupon en papier mâché.

C'est possible.

Chaque théorie est plausible tant que
les informations ne sont pas réunies.

Ordre et méthode.

- Et des listes.
- Des listes.

Maintenant, ceux qui la connaissaient
le mieux, ses assistants.

Vous pensez
qu'ils avaient un mobile ?

Toujours, ne serait-ce que celui

d'être considérés
comme des serviteurs.

Encore lui.

Ces deux criminels ne sont pas
dignes de confiance.

Criminels ? Ces jeunes ?
Vous auriez pu nous le dire.

Je vous le dis maintenant.

Pourriez-vous m'interroger
avec ma sœur ?

Elle vous attend confortablement.

Où est mon frère ?

Il vous attend confortablement.

Desdemona et Nicholas Holland.

Nos passeports sont des faux.

Oui. Et pas très réussis.

Avant, on s'appelait
Horvát Nipkin et Dorenia.

Nés en Hongrie.

Dans un village qui a été incendié.

De toute notre famille,

nous sommes les seuls à avoir survécu.

On a pris soin l'un de l'autre.

À minuit, on buvait un verre
dans la cuisine.

Le garçon bizarre était là.

Il dit que vous êtes arrivés
après l'heure du crime.

Il se trompe.

Combien de temps avez-vous travaillé
pour Mme Reynolds ?

- Un peu plus d'un an.
- Vous êtes sûr ?

La meilleure année
de notre vie.

On n'a jamais eu faim
depuis qu'elle nous a embauchés.

J'ignore ce qu'on va devenir
sans elle.

- On se débrouillait avant elle.
- Oui, vous voliez.

Nous étions des voleurs,
pas des meurtriers.

On devait survivre à la guerre.

Elle devinait les choses.

Si elle a dit
qu'Alicia Drake a été assassinée...

Une imposture.

Elle était magique.

Donc, toutes ces séances
auxquelles vous participiez...

C'était truqué. Une arnaque.

- Truqué ? Les séances de spiritisme ?
- Tout était faux.

- Toutes les séances ?
- C'était une mise en scène.

Du spectacle, c'était truqué. Étrange.

Et ça, c'est truqué aussi ?

Le contrôle
de votre machine à écrire parlante ?

On a mis au point quelques trucs.

Ça servait à donner du poids
à la réalité de ses visions.

Elle me donnait des ordres
comme une duchesse

et flirtait avec Nicholas
pour mieux le contrôler.

On a supporté bien pire.

Vous avez dit :
"Nous y arriverons sans elle."

Que vouliez-vous dire par là ?

- Nous allons dans le Missouri.
- Le Missouri.

Le Missouri ?

On se cachait
dans la Forêt de Murrhardt.

On se nourrissait
de mauvaises herbes et de rongeurs.

Les camions Américains sont arrivés

et je nous ai crus morts
quand ils nous ont trouvés.

Ils nous ont enseigné le Lindy Hop.

On n'avait encore jamais vu
des gens comme eux.

Des hommes si différents,
leurs couleurs et leurs voix.

L'un d'eux avait cloué un drap au mur.

Ils avaient un projecteur,
mais seulement une moitié de film.

On a pris l'habitude de regarder
la moitié du Chant du Missouri.

Tous les soirs sur un drap de l'armée
pendant un mois.

On l'a regardé
je ne sais combien de fois

et je n'en connais
toujours pas la fin.

Ça se termine bien.

St-Louis, Missouri.

Il suffisait de dire ces mots
pour que ma sœur s'endorme.

C'était la couleur.

C'était un peuple magnifique.

Là-bas, personne n'était malade.

Personne n'était affamé ni mourant.

5135, avenue Kensington.

C'est là que nous allons vivre.

C'était son rêve,
donc c'était le mien aussi.

On devait supporter la duchesse
jusqu'à ce qu'on ait assez d'argent.

Pour repartir à zéro.

C'est stupide d'avoir un rêve.

Impatients de le réaliser,
vous avez commencé à la voler.

"Ding, ding, adieu le Missouri."

Quoi ? Non, pas du tout.

Votre frère a déjà avoué
que vous le faisiez.

Idiot.

Votre sœur a déjà avoué
que vous le faisiez.

On n'aurait jamais volé Miss Reynolds.

Elle a peut-être découvert
que vous la voliez et vous a menacés.

Vous aviez peut-être déjà l'expérience

de la façon cruelle dont la police
traite les jeunes bohémiens

et avez voulu éviter la déportation,
ou pire, en la tuant.

Vous, ses assistants dévoués.

Nicholas !

Nicholas, où es-tu ?

Si je ne sors pas d'ici,
personne ne sort.

Ça ne veut pas dire que je l'ai tuée.

Elle s'est enfuie comme une voleuse.

Un mobile, pas d'alibi
pour l'heure de son décès.

Ils me font changer d'avis.

Oui, c'est une possibilité.
Oui. En effet.

Vous prenez l'air de celui qui prétend
en savoir plus que tout le monde.

Pour l'instant, je ne sais rien.
Il faudra un minimum d'efforts.

Vous avez réveillé l'ours endormi,
ne lui reprochez pas son tango.

Cette expression n'existe pas.

Continuons.

Vous entendez ça ?

Tout autour de nous.

Je n'ai rien entendu.

Votre enquêteur perd la boule.

Poirot. Après votre coup sur la tête,
vous devriez aller vous coucher.

Nous ne sommes pas seuls
dans cette maison.

Vous les entendez ?

Oui.

Maintenant, on est deux.

Esprit, es-tu là ?

Attendez.

Toujours en panne.

Tout va bien.
Vous pouvez sortir maintenant.

Vous ne risquez rien.

Il n'y a rien à craindre.

Vous êtes ici avec les autres enfants ?

Et vous avez passé tout ce temps
derrière cette porte.

Avez-vous entendu la femme tomber ?

L'avez-vous vue ?

A-t-elle été poussée par quelqu'un ?

À qui parlez-vous ?

À une enfant.

Vous avez dû l'entendre.

Ça, je l'ai entendu.

Laissez-nous partir !

Détachez-nous, salopard !

Vous n'avez pas le droit !

- Vous avez entendu ça. Vous tous...
- Sûrement les canalisations.

Les canalisations ?
On aurait dit le Blitz.

Je n'avais encore
jamais entendu ça ici.

Moi, oui. Quand ils sont en colère.

On les a énervés.

Comment faire pour les calmer ?

Écoutez.

Ce bruit vient du sous-sol.

Il n'y a pas de sous-sol
dans cette maison.

"Dottore." Docteur.
La Vendetta des Enfants.

Vous voulez vraiment
descendre là-dedans ?

Papa ?

Ils ont vraiment enfermé
ces enfants ici jusqu'à la mort.

Laissez-le,
il fait une crise de nerfs.

Bon sang, Ferrier. Pas maintenant !

Reprenez-vous.

Pensez à votre fils.

- Arrêtez !
- Papa !

Arrêtez ! Arrêtez !

Ce sont des vagues de tempête,
pas des fantômes.

- Pitié !
- Arrêtez !

Papa !

Ça suffit.

Papa, arrête !

Est-ce que ça va ?

- Papa !
- Arrêtez !

Pitié !

Papa. Papa.

Papa. C'est moi.

C'est moi.

Je suis là.

Tu es avec moi.

Tu me vois ?

Tu me vois ?

C'est juste une crise.

Je sais.

Chut, papa.

Ça va aller. Papa.

Il a juste besoin de repos.

N'est-ce pas, papa ?

C'est moi qui devrais
prendre soin de toi.

Tu le fais.

Reposez-vous, monsieur.

J'aurais dû écouter.

J'ai vu.

Des démons maléfiques,

il y en a partout dans cette maison.

Vous et moi, nous sommes pareils.

Partout où nous allons,

la mort nous suit.

Il y a sûrement une réponse
rationnelle à tout ça.

Au sous-sol, il y a des abeilles.

En haut, un assassin ordinaire.

Non.

Écoutez.

Vous devez croire.

Il peut se reposer
dans ma salle de musique.

C'est presque insonorisé.

Il vaut mieux verrouiller
pour sa sécurité.

Et s'il vous plaît, monsieur,
gardez la clé pour nous.

Merci.

Allez, Leopold.

On va reprendre du gâteau.

J'en ai trop mangé.

Eh bien, pas moi.

Bien sûr qu'elle a dit ça.

De son point de vue,
c'est vrai, j'ai tué Alicia.

Rowena croit ce qu'elle veut croire.

Une médium voit Alicia se faire tuer.
Pour elle, je suis le coupable.

Vous ne croyez pas Mme Reynolds,

ou sa machine à écrire. Le message
de la disparue était votre initiale,

"M" pour Maxime.

Une maison hantée ?

Les humains veulent à tout prix
rationaliser l'inexplicable,

surtout quand ils sont en détresse.

Ce ne sont pas des étoiles qu'on voit
dans le ciel, c'est Cassiopée.

Cette lumière bizarre sur la photo,
c'est le fantôme du grand-père.

Alicia avait une maladie mentale.

C'est ça qui l'a tuée.

Ce n'était pas nécessaire.

Un bon médecin l'aurait soignée,
pas ce névrosé bourré de tics.

Merde !

Mettez du miel dessus.
C'est un vieil antiseptique.

Ce n'est pas du miel de fleur sauvage.

J'ignore ce que c'est.

Alicia Drake.

Elle qui était si rayonnante
de bonheur.

Déchirée en deux.

Alicia a déchiré la photo
le soir où je l'ai quittée.

On ne s'est pas reparlé depuis.

Donc, vous avez rompu vos fiançailles.

On vous l'a dit.
Elle n'était pas assez riche pour moi.

Vous avez sa photo dans votre poche.
Vous êtes venu ce soir.

Je pense que vous aimiez Alicia Drake
bien plus que l'argent.

Et vous l'avez quand même quittée.

En épousant une femme,
on épouse aussi parfois sa mère.

Et la mère ne vous appréciait pas.

Même le pape ne lui aurait pas suffi.

Rowena était incapable de vivre seule.

Elle a complètement détruit le jardin
et a quitté le pays.

Alicia, rongée de culpabilité,
voulait à tout prix la retrouver.

J'ai compris que je ne serais
jamais le plus important dans sa vie.

Donc, vous avez préféré rompre
et lui briser le cœur.

Tout ça parce qu'une femme
vous a blessé dans votre orgueil.

Je suis revenu à Venise

pour la supplier
d'accepter de me reprendre.

Quand j'ai su qu'elle était malade,

Rowena m'a empêché de la voir.

Elle lui a caché mes lettres.

Quand j'ai enfin pu voir Alicia,
elle était dans un cercueil.

C'était peut-être ma faute.

Si vous permettez, puis-je voir
votre invitation, je vous prie ?

Mme Oliver.

- Une simple petite phrase.
- Pas de langage distinctif.

Le papier à lettres est ordinaire.
C'est tapé proprement à la machine.

VENEZ AU PALAZZO À 22 H
INFORMATIONS IMPORTANTES CONCERNANT ALICIA DRAKE

Professionnellement anonyme.

P O M M E

Bon, c'est tout. Vous avez fini.

Son interrogatoire.
On ne l'a pas terminé.

Vous alliez lui reprocher
d'avoir menti

ou peut-être même l'accuser
d'avoir soutenu Vichy.

Il vous aurait mis son poing
dans la figure. Je vous ai épargné ça.

Est-ce qu'il va bien ?

Chien de garde, soyez utile,
donnez-lui une chaise.

Une chaise, oui.

Je suis content d'avoir une amie
avec qui partager ça.

Depuis combien de temps
nous connaissons-nous ?

Depuis l'affaire du Bain Municipal
de Canning Road.

Je vous ai observé dans le cadre
d'une recherche pour un livre.

Mon personnage était inspiré de vous.

Les lecteurs l'ont compris
et vous êtes devenu célèbre.

Tristement célèbre.

Excusez-moi. Merci.

Merci. Pas pour moi. Pour vous.

Vous voulez m'interroger ?

Laissez-le.

Vous avez perdu l'habitude
et avez pris des coups sur la tête.

Reposez-vous pour l'instant.
Ça ira mieux demain.

J'ai failli mourir.

Juste là.

Ce palazzo,

il me joue des tours.

Il place des éléments
sur mon chemin sans arrêt.

Des pommes.

Une illusion de l'esprit.

Et je sens que mon esprit tente
de me faire comprendre quelque chose.

Qu'est-ce qui vous a poussé
à devenir policier ?

J'aimerais que vous preniez
le temps de vous reposer.

Pas de problème. Je vais répondre.

Mon père était policier.

C'est une affaire de famille.

Je ne sais rien faire d'autre.

Pourtant, vous avez pris
votre retraite très tôt. L'an dernier.

Oui.

L'affaire de famille
ne me convenait plus.

Ce n'était pas fait pour moi.

J'en avais la force,
mais pas l'étoffe.

Je buvais quand je ne dormais pas
et je ne dormais jamais.

Vous étiez policier autrefois.

Vous pouvez comprendre.

Un jour,
vous êtes sur une affaire et savez

que c'est la dernière si vous voulez
rester fidèle à vous-même.

De quelle affaire s'agissait-il ?

Pourquoi avoir menti en disant
que vous n'étiez jamais venu ici ?

Vous saviez exactement
où se trouvait le téléphone caché.

L'affaire était un tel cirque.

La famille avait besoin d'intimité.

Mais c'est vous qui étiez
le policier en service

quand Alicia Drake
a été retrouvée morte.

Oui.

Je l'ai sortie de l'eau.

Le lendemain, j'étais à la retraite.

Vous alliez devenir mon excellent
garde du corps, le dragon à ma porte,

qui ne laisse jamais
entrer personne chez moi.

Il y a pourtant un matin
où vous êtes venu me déranger

pour me demander si je connaissais
la femme à la pomme.

Tant de mois passés en paix
grâce à votre ferme intention

de me protéger de la curiosité
des gens ou de leur compagnie,

au point d'en jeter certains
dans le canal.

Ariadne Oliver se présente

et elle réussit à entrer.

Pourquoi ?

Parce que vous êtes complices.

L'écrivaine et le garde du corps

étaient tous deux
complices de la médium.

Feignant de la mépriser,

vous avez comploté pour m'amener
à cette séance et me ridiculiser.

Je me fais
beaucoup de souci pour vous.

Tous les détails de la vie
et la mort d'Alicia Drake

ont été fournis par le policier
qui était présent lors de sa mort.

Et les informations sur moi,
fournies non par divination,

mais par une lettre venant de vous.

Vous qui, quand les yeux
étaient rivés sur la médium,

aviez les mains libres.
Vous, la complice secrète

qui voulait me faire croire
à l'impossible.

Les médiums et la magie.

Les fantômes et les dieux.

La gloire pour la médium,

un pourcentage pour vous

et vous retrouvez
votre statut littéraire.

"La femme qui a fait perdre ses moyens
à Hercule Poirot."

Pas Joyce Reynolds,
mais Ariadne Oliver.

J'espère que vous me pardonnerez.

Apparemment, seul Dieu peut pardonner.

Alors, ça va être compliqué.

Maintenant, nous allons découvrir
comment vous avez fait.

- Baba ?
- Vous avez du flair.

L'invitation personnelle au fiancé ?

Un best-seller assuré. Trois échecs,
il me fallait une victoire.

Nous étions amis.

Vous n'avez pas d'amis,
vous avez des admirateurs.

Et si vous en avez,
c'est uniquement grâce à moi.

Je vous ai dépeint comme un génie,

pourquoi ne vous utiliserais-je pas
pour vendre mes livres ?

Un génie. Vous êtes un imbécile.
Avec un gros ego.

Un personnage sombre
qui attire la mort.

Vous le savez.
C'est pour ça que vous aviez arrêté.

C'est pour ça
que vous avez tué Joyce Reynolds ?

Non. Je ne l'ai pas tuée.

Oui, pour que votre livre entre
dans la légende.

Je vous en prie,
vous n'êtes pas sérieux.

Complices...

Non, c'est faux.

Pour cacher un meurtre !

La clé, venez vite !

Il y a quelqu'un d'autre là-dedans !

Vite ! Dépêchez-vous !

Poirot !

Quoi ? Que s'est-il passé ?
Qu'est-ce qu'il a ?

Je ne sais pas.

On n'aurait pas dû le laisser seul.

Il n'y a qu'un moyen d'entrer.

Vous aviez la seule clé.

C'est impossible.

Non.

Non, j'étais juste devant vous !

Il criait après quelqu'un.

Je le détestais,
mais je ne souhaitais pas sa mort.

Il a un enfant, pour l'amour de Dieu.

De toute façon, j'étais dehors.

J'essayais d'entrer avec eux.

C'est vrai.

Le médecin était seul
dans cette pièce.

Pas seul.

Pas dans cette maison.

Un médecin.

Une infirmière et un médecin,
la Vendetta des Enfants.

Il n'y a pas d'autre moyen d'entrer.

Je ne comprends pas.

Si cette pièce n'était pas sûre,
aucun endroit ne l'est.

Aucun de nous n'est en sécurité.

Aucun être humain
ne peut avoir fait ça.

"Il ne nous reste donc qu'à démontrer
que cette apparente impossibilité

"n'existe pas dans la réalité."

Allez, laissons-le.

Laissons le détective enquêter.
Il sait déjà.

Il va bientôt tout nous expliquer.

Allez.

Pour une fois, admettez faire face
à quelque chose qui vous dépasse.

Vous m'avez demandé

pourquoi je suis restée
quand ils ont convoqué les esprits.

L'état d'Alicia s'est dégradé
quand elle a perdu la tête.

Mme Rowena est restée à ses côtés

jour et nuit.

Un soir, j'ai insisté
pour qu'elle aille se reposer.

Je lui ai promis
de rester au chevet d'Alicia.

Elle a dormi
jusqu'à la tombée de la nuit.

Et vers minuit,

j'ai entendu des voix

et des bruits de pas.

Alicia dormait si profondément.

Elle a dû se réveiller
juste après mon départ.

Se diriger vers le balcon.

Et vous voudriez
demander pardon à son fantôme.

J'aimais cette enfant.

Elle est morte

parce que j'ai été stupide
et que j'ai eu peur.

Pourquoi tu n'as pas la réponse ?

Tu as toujours la réponse.

- Je n'aurais jamais dû venir.
- Attendez.

Vous devriez tous partir
et tout oublier.

Je n'attendrai pas d'être le prochain.

Ce soir,

nous avons tous peur.

Deux meurtres impossibles
ont été commis.

Apparemment, chaque meurtres n'a pu
être perpétré que par un fantôme,

comme si les vivants
avaient été tués par les morts.

Apparemment ? Vous savez quelque chose.

Vous savez qui a tué mon père ?

Ça pourrait être les assistants
de Mme Reynolds.

Des survivants, désespérés et menacés.

L'ancien commissario de police,
déjà venu dans cette maison deux fois,

et les deux fois, la mort a frappé.

L'écrivaine déterminée, douée,
qui ferait un assassin habile.

Notre ange justicier, Olga Seminoff,

assoiffée de l'idée
qu'elle se fait de la justice.

L'ancien amoureux fou de rage
contre le médecin,

à qui il ne reste
qu'un fragment de photographie

en souvenir d'un si grand bonheur.

Mais...

Il y a eu un troisième meurtre,
et il explique les deux autres.

Le meurtre d'Alicia Drake

commis par

sa mère.

Sa meurtrière.

Une mère qui a tué sa fille, puis deux
personnes pour cacher son acte atroce.

Comment osez-vous ?

Après tout ce que j'ai vécu, m'accuser
d'avoir tué mon enfant chérie !

Votre enfant avait grandi.

Vous ne pouviez pas imaginer
la laisser partir avec un autre.

Folle de rage, vous avez détruit
votre jardin de fleurs arc-en-ciel.

Des fleurs ? Vous dites n'importe quoi.

Mais vous en avez planté d'autres.
Pas arc-en-ciel, d'une seule couleur.

La seule qui pouvait vous rendre
la personne indispensable à votre vie.

Toute la nuit, j'ai vu et entendu
des choses qui n'existaient pas.

J'ai presque cru à l'invraisemblable
présence de fantômes.

Alors qu'en réalité,
j'avais été empoisonné, drogué

par une substance hallucinogène.

Je croyais mes placards vides.

J'ai trouvé votre miel
dans la buanderie.

Il y a un poison dans les fleurs
du Rhododendron Ponticum.

On en trouve la plus forte
concentration dans le nectar

lorsqu'il est transformé en miel
par les abeilles.

Tous ces efforts pour une cuillère
de miel de fleur sauvage

que nous pouvons acheter
pour six lires.

Ce n'est pas du miel de fleur sauvage.

J'ignore ce que c'est.

On appelle ça "Deli bal" en Turquie,
où ça pousse à l'état sauvage.

Là où s'est rendue Rowena Drake
seule et en colère.

"Le miel fou." Une simple
cuillère à thé de ce poison

provoque faiblesse,
fièvre, hallucinations.

Vous avez planté cette fleur toxique
qui a produit du miel empoisonné.

Je n'aurais jamais fait ça.
Je n'aurais jamais pu.

Votre fille n'était pas possédée.

Elle a été empoisonnée

par une mère incapable
de la laisser partir.

Qui a introduit avec amour
des doses mesurées

de miel empoisonné dans son thé.

La rendant juste assez souffrante

pour empêcher les retrouvailles
avec son amoureux repenti.

La rendant à nouveau faible
et sans défense comme une enfant.

Sous votre emprise à nouveau.

Jusqu'à ce que vous commettiez
une erreur.

Mme Seminoff a surveillé Alicia
pendant que vous dormiez enfin.

La nuit était tombée et Olga a eu peur
quand Alicia s'est réveillée.

De nouveau agitée, j'en suis certain.

Mais que faire ?

Et ne connaissant pas la vérité,

Olga Seminoff a fait ce que,
selon elle, vous auriez fait.

Elle a servi à Alicia Drake une tisane
apaisante sucrée avec du miel.

Trop sucrée.

Je ne savais pas.

Je ne savais pas.

Alicia Drake ne s'est pas précipitée
sur son balcon pour se suicider.

Elle avait ingéré une surdose
de votre poison.

Et son cœur s'est arrêté
dans son sommeil.

Quand vous vous êtes réveillée,

vous l'avez retrouvée morte.

Et c'est là

que vous avez pris
cette décision monstrueuse.

Vous lui avez infligé la marque
de la Vendetta des Enfants.

Vous l'avez jetée dans le canal
pour faire croire à un suicide.

Vous en avez fait une victime
de la légende des fantômes.

Le médecin incompétent,
aveugle et amoureux de vous,

n'a rien constaté qui puisse
éveiller les soupçons de la police.

Prédisposée à la superstition,
la police n'a pas cherché plus loin.

Le poison fut oublié dans l'armoire
par une aide ménagère négligente.

Vous n'avez pas été soupçonnée
du meurtre de votre enfant

jusqu'à ce que Mme Oliver attire
mon attention sur un détail.

Qu'a-t-elle fait de tout son argent ?

Pas les moyens de l'entretenir.

Il n'y a généralement
qu'une seule réponse.

Le chantage.

JE SAIS POUR LE POISON.
PAYEZ MON SILENCE OU LE MONDE SAURA.

Je pense que quelqu'un
vous avait démasquée.

Et vous l'avez payé pour son silence.

Vous avez payé, encore et encore.

Mais avec votre carrière finie
et cette maison invendable,

vous deviez absolument
vous débarrasser du maître-chanteur.

Mais qui cela pouvait-il bien être ?

Votre suspect tout désigné était
le Dr Ferrier.

Peut-être n'était-il pas
un témoin si naïf.

Peut-être avait-il finalement reconnu
les symptômes de l'empoisonnement.

Puis, vous avez reçu une lettre
de l'hérétique Mme Reynolds,

prétendant avoir reçu des messages
de votre défunte fille.

Trop de détails intimes connus,
insinuant qu'elle savait

pour votre crime, et elle réclamait
un prix élevé pour ses services.

C'était sûrement elle
qui vous faisait chanter.

Il fallait l'arrêter
pour être tranquille.

Mme Reynolds et le Dr Ferrier devaient
être neutralisés. Mais comment ?

La séance dans une maison hantée
à l'Halloween.

L'occasion de dissimuler le meurtre
de ceux qui vous faisaient chanter.

En utilisant la superstition,
la légende, la peur.

L'horloge a sonné.

Et vous avez frappé.

Dans votre précipitation, vous avez
attaqué le mauvais invité masqué.

Vous m'avez abandonné
pour aller trouver votre cible.

J'étais en compagnie
de Mme Seminoff à minuit.

C'est vrai.

Nous étions ensemble, j'ai vu l'heure.

Vous avez vu l'heure sur l'horloge
de la salle de musique

où elle vous avait priée d'attendre.

Une pièce presque
totalement insonorisée.

Qu'elle avait verrouillée elle-même.

Où elle avait pris la précaution
de changer l'heure

et où vous ne risquiez pas
d'entendre le vrai coup de minuit.

Elle indiquait minuit
alors qu'en fait, c'était...

Après la mort de Joyce Reynolds.

Les preuves de votre culpabilité
éliminées, comme par magie.

Et Ferrier ?

Elle n'était pas près de lui.

En effet, elle a verrouillé la porte
et m'a remis la seule clé.

Mais vous n'avez pas tué le Dr Ferrier
avec un couteau.

Votre arme du crime était
un téléphone.

La ligne téléphonique extérieure était
coupée à cause de la tempête,

mais la ligne intérieure
fonctionnait toujours.

Aucun appel téléphonique
ne pouvait venir de l'extérieur.

Uniquement de l'intérieur.

Elle, dans la salle à manger.

Lui, enfermé dans la salle de musique.

Je sais que vous me faites chanter.

Vous lui avez tout avoué.
Que vous aviez tué Joyce Reynolds.

Que vous aviez mis en scène
le suicide de votre propre fille.

C'est impossible.

Puis, vous l'avez menacé.

Faites exactement ce que je vous dis.

Vous l'avez menacé de tuer son fils.

Non ! Non, laisse-le tranquille.

Sa seule raison de vivre.

S'il ne faisait pas
ce que vous lui demandiez.

Et ce que vous lui demandiez,

c'était de prendre le couteau.

Elle a tué mon père ?

Et Mme Reynolds.

- Et Alicia.
- Non.

Je ne lui aurais jamais fait de mal.

C'était un accident.

Elle était toute ma vie.

- Vous l'avez empoisonnée.
- Pour la protéger.

- Pour la contrôler !
- Pour la protéger de vous.

Je ne pouvais pas la laisser partir.

Elle était à moi.

Elle était ce que j'avais
de plus précieux.

S'il est vrai que nous avons une âme,
la sienne est en paix grâce à vous.

Merci.

Dottore.

La police conclura
au suicide de Mme Drake.

Sauf si vous décidez
de déclarer le contraire.

Est-ce que je peux au moins
vous ramener chez vous

avant que vous ne me dénonciez
pour fraude ?

À la lumière du jour,

aucune de ces actions
ne semble nécessaire.

C'est vous qui me protégez,
finalement, dottore.

Allez, Leopold.

Laisse-moi boutonner ta veste.

Ça va, Mme Olga.

Ce n'est pas malin.

- Je n'ai pas besoin de manteau.
- Tu auras froid.

Je vais bien.

Je sais qu'il fait soleil,
mais il fait encore froid.

- Voilà qui est mieux.
- Mme Olga, ça va.

- Très élégant.
- Merci.

Madame.

Il vient vivre avec moi
et M. Seminoff. Et Harry.

Nous le traiterons comme notre enfant.

Nous ferons en sorte
qu'il puisse retrouver le sourire.

Tu es un enfant précoce.

Qui certainement s'en veut
d'avoir besoin d'autant d'attention.

Je suis bien placé pour le savoir.

Tu n'as pas à te sentir coupable
de ce qui s'est passé dans la maison.

Non, il n'y a aucune raison.

Mais tout est ma faute.

Si tu voulais de l'argent,
ce n'était pas pour toi.

C'était pour aider ton père.

Il n'avait plus de travail.

J'ai utilisé l'argent
pour payer toutes les factures.

Je ne savais même pas
quoi faire du reste.

Rowena pensait que le maître-chanteur
était la médium ou le médecin.

Mais ce n'était aucun des deux.

Seul le fils du médecin
avait compris la vérité.

C'était évident
d'après les notes de papa.

Empoisonnement au miel fou,

comme Mithridate dans l'opéra.

Le Roi Poison.

J'ai pu trouver tous les détails
dans un livre de sa bibliothèque.

Et j'ai décidé de tenter le coup.

Tu as envoyé une lettre de chantage.

Et une autre.

Il y a peut-être un moyen d'utiliser
le magot que vous avez amassé.

Qui vous permettrait de vous racheter.

Nous survivions avant Miss Reynolds.
Nous ferons mieux que survivre.

Je te promets qu'on ira en Amérique.
Tu verras.

Venez avec nous, vous deux.

Au poste de police ?

On rentre chez nous et vous allez
dans le Missouri si j'ai bien compris.

Un voyage pour deux.
On peut vous l'offrir. Il me semble.

Merci.

Merci, merci tellement.

Laissez de la place pour Leopold.

Vous avez résolu l'affaire.

Mais pas seul,

n'est-ce pas ?

Vous l'entendiez.

Bonne chance, mon ami.

Rassurez-vous.

Toutes les personnes qui meurent
dans cette maison reviennent.

Je les reverrai.

On se reverra bientôt, papa.

Je ne m'excuserai pas auprès de vous,
vous avez gâché mon livre.

Aucune preuve de vie après la mort.
Je dois le réécrire.

Tant que mon nom
n'y est pas mentionné.

Je ne veux plus jamais
entendre votre nom.

Ce n'est plus qu'une simple maison.
Totalement démystifiée.

Mais je suis sûre
que vous croyez aux sorcières.

Vous avez vu quelque chose.

Je n'étais pas dans mon état normal.

Mon subconscient s'est mis à assembler
des faits de manière irrationnelle.

Vous l'avez vu.

Vous savez quelque chose.

Je sais seulement qu'on ne peut pas
échapper à nos propres fantômes.

Qu'ils soient réels ou pas,

nous n'avons pas le choix
de faire la paix avec eux.

Et de vivre notre vie.

Malgré tout.

Et qu'allez-vous faire de votre vie ?

Monsieur Poirot ?

Monsieur Poirot ?

Vos parents sont morts
mystérieusement l'un après l'autre.

Puis, votre frère.

Votre médecin de famille est un ami
proche que tout le monde apprécie.

Votre frère était célibataire,
tout comme vous.

Votre famille n'est pas maudite.

Je soupçonne votre frère d'avoir
ajouté un codicille à son testament,

désignant votre médecin
comme bénéficiaire

au cas où tous les membres
de votre famille mouraient.

Je soupçonne votre médecin
d'avoir commis ces meurtres

et affirmé qu'il s'agissait
de morts naturelles.

Vous êtes le prochain sur la liste.
Vous voulez peut-être vous asseoir ?

Je vous en prie.

Arrêtez-moi si je me trompe.
Ce médecin est un ami de la famille.

Vous deviez jouer ensemble
quand vous étiez enfants.

Votre mère était plus proche
de vous, n'est-ce pas ?

Réalisé par

Scénario

D'après le roman
"La Fête du potiron" de

Produit par

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Producteurs délégués

Directeur de la photographie

Chef décorateur

Montage

Musique

Cheffe costumière

Casting

Sous-titres : Marieve Guerin