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Un Homme change son Destin

Voici l'histoire
d'un jeune Américain - Monty Stratton...

Elle débute un après-midi d'automne
près de Wagner, au Texas.

Vas-y! Allez, Monty.

Première prise.

Deuxième prise.

Vas-y, Monty.

Troisième prise. Retiré!

- Belle saison, Monty.
- Merci, M. Higgins.

On te voit la saison prochaine?

Bien sûr. Au revoir.

- Sacrée partie, fiston.
- Merci, monsieur.

T'as déjà pensé à jouer
au niveau professionnel?

Je ne pense qu'à ça.

Pourquoi perdre ton temps ici, alors?

Perdre mon temps?
Je gagne 3 $ par match.

Super. Toi et moi, il faut qu'on parle.

J'aimerais bien, mais il faut que j'y aille.

- Tu vas où?
- Chez moi.

- Je peux t'accompagner?
- Bien sûr, si vous voulez.

T'habites où?

À environ 6 km.

On pourrait peut-être faire du stop.

Non, on peut attendre une heure
avant de voir une voiture.

Je préfère attendre.

Happy.

Salut maman, ça va?

- Tu avais un match?
- Oui. Je ne leur ai donné que 4 coups sûrs.

C'est comme ça que l'homme de la maison
emploie son temps.

J'avais du temps à tuer.
J'ai fini mon travail avant de partir.

Il me reste même du temps
pour ramasser du coton.

Tu as fait de bons bénéfices
en une journée.

Bonjour, madame.

- Vous devez être la mère de Monty.
- Oui.

- Barney Wile. Est-ce que Monty est là?
- Il ramasse du coton.

Vous me dites qu'après avoir couru 16 km
et joué neuf manches,

- il ramasse du coton?
- Oui.

Il doit vraiment aimer le baseball.

Il ne pense qu'à ça.

Ça ne m'étonne pas, madame.

Il est capable
de transformer une balle en éclair

et de la faire zigzaguer à sa guise.

Il a un grand avenir dans le baseball.

- Vous êtes dans le baseball?
- Oui, madame.

Son avenir, c'est le travail à la ferme.

Hé, hé, viens ici!

On vous a pris en voiture?

Oui. Une partie du trajet.

Ça fait une sacrée trotte. Je suis crevé.

Vous manquez d'exercice, hein?

Disons que je ne m'entraîne pas
pour le marathon.

Tu fais l'aller retour
chaque fois que tu joues?

Oui.

L'aller me sert d'échauffement,

et le retour me sert d'étirement.

- C'est efficace.
- Je n'y avais jamais pensé.

Mais pour ton lancer, comme je disais,

tu as un beau mouvement.

Vous n'avez pas fait tout ce chemin

pour me féliciter sur mon lancer.

Bien sûr, tu es un peu irrégulier,
il faut aplanir tout ça,

mais je ne crois pas
que ce sera un problème.

Vous avez joué au baseball?

- Je jouais beaucoup dans le temps.
- Où ça?

Oh, Chicago, Cleveland, Boston.
J'ai roulé ma bosse.

- Dans les ligues majeures?
- Oui.

- À quel poste?
- Derrière la batte.

- Vous étiez receveur, hein?
- J'ai reçu tous les grands.

- Mais...
- Oh, je sais, je...

J'ai été idiot.

Le roi des idiots.

Je ne m'entraînais pas, je picolais.

À ce régime, on ne fait pas long feu.

Et le temps que je le comprenne,
il était trop tard,

et ce n'est pas si facile de revenir.

Mais quand je t'ai aperçu,
j'ai su que mon rêve se réalisait,

mon rêve de trouver un joueur prometteur
et de revenir dans le baseball.

En tout cas, j'aimerais travailler avec vous.

Il fait encore jour. On joue un peu?

Tu n'as peut-être pas eu
ta dose d'exercice, mais moi, oui.

On peut peut-être s'entraîner demain.

Vous logez dans le coin?

Pas tout à fait.

- Vous êtes de passage?
- Oui, on peut dire ça.

Je vais en Californie.

Mais ça peut être ailleurs, aussi.

Je pourrais... Peut-être que...

Je pourrais... Je pourrais aider...

Vous avez déjà travaillé dans une ferme?

Oh, j'ai, je...

Vous avez l'air un peu flasque.

Fiston, j'ai des muscles
que je n'ai pas encore utilisés.

- Vous avez rencontré ma mère?
- Oui.

- Je n'ai pas fait forte impression.
- Pas étonnant.

Eh bien,

comme on dit au baseball,
il va falloir la jouer fine.

Oui.

Tous mes compliments, Mme Stratton.

C'était un repas digne d'un roi.

Et cette tarte!
Bien meilleure que celle de ma mère.

Vraiment?

- Elle ne savait pas cuisiner.
- Je l'aurais deviné.

M. Wile cherche du travail.

Je me disais qu'il pourrait passer l'hiver ici

et nous filer un coup de main.

Monty, tu sais bien
qu'on n'a pas les moyens d'embaucher.

Il ne demande pas de salaire.
Seulement le gîte et le couvert.

Je ne m'étais pas rendu compte
que tu étais débordé à ce point-là.

Oh, non, ce n'est pas ça, maman.

Il y a beaucoup de choses à faire,
et M. Wile pourrait m'aider.

Réparer la clôture de la porcherie,

réparer le toit du poulailler,

dégager les souches au ruisseau.

On pourrait tout remettre en état.

Quand ton père est mort,
il t'a légué cette ferme, Monty.

Tu es l'homme de la maison.

Si tu veux que M. Wile reste,
je ne m'y opposerai pas.

Tu es en âge de savoir ce que tu fais.

Bon,

curieusement, je me sens un peu fatigué.

Je me demande pourquoi.

On va se coucher, Barney?

- Bonne nuit, maman.
- Bonne nuit.

Bonne nuit, madame, et merci.

Monty n'a que cette ferme, M. Wile,
mais elle a une valeur.

La terre demeure, si on s'en occupe.

Mais allez-y,
parlez de baseball avec Monty,

et peut-être qu'un jour
il réussira aussi bien que vous.

Non, attends, fiston. Attends.

Quand tu te prépares,

tu pivotes comme ça.

Ne cherche pas toujours
à retirer le batteur.

Contrôle et laisse
tes joueurs de champ t'aider.

Quand tu te penches en avant,
sers-toi de ton corps.

Suis le mouvement.

Dans ce genre de situation,
le meilleur lancer serait...

En douceur.
Suis le mouvement, tout en douceur.

Voilà, fiston. Magnifique.

Voilà.

Couvre toujours la première base
quand la balle a été frappée loin.

Joli lancer, petit, joli lancer.

Lance-moi une balle courbe.

Bien. Très bien!

Allez, montre-moi ce que tu sais faire.

C'est tout pour aujourd'hui.

Mets ta veste, petit.
Garde-moi ce bras au chaud.

Tu es prêt.

- Tu blagues?
- Je t'ai enseigné tout ce que je sais.

Le reste, tu dois le découvrir
par toi-même.

Maintenant, il faut passer à l'action.

Il n'y a pas beaucoup d'action par ici.

Mais en Californie, il y en a.

Jimmy Dykes et les White Sox

commencent l'entraînement
la semaine prochaine.

- Les White Sox de Chicago?
- Oui.

Jimmy Dykes est un ami de longue date.
On se connaît depuis 20 ans.

Un mot de ma part,
et il te mettra à l'essai.

- Vraiment?
- Bien sûr.

- Mais en Californie?
- Oui.

Il va encore falloir la jouer fine.

Oui.

Barney et moi, on songe
à aller faire un tour en Californie.

Vraiment?

- Quelle équipe de baseball s'y trouve?
- Les White Sox. Ils...

Comment tu le sais?

Je me doutais
que la raison n'était pas importante.

- Mais c'est important, madame.
- Assez pour abandonner la ferme?

S'il est recruté,
il gagnera au moins 300 $ par mois.

Ça fait beaucoup d'argent
pour lancer une balle.

Et il n'abandonne rien du tout
pendant sa période d'essai.

J'ai parlé à cousin Earnie.

Il a dit qu'il me remplacerait à la ferme.

Avec 300 $ par mois,
on pourrait en acheter, des choses.

Qu'est-ce qui te fait croire
qu'ils te mettront à l'essai?

Ils font ça avec n'importe qui?

Certainement pas.

Barney et Jimmy Dykes
sont de vieux amis.

- Qui?
- Jimmy Dykes.

C'est l'entraîneur de l'équipe.

Je suis sûr d'avoir une chance.

La terre est la seule chose de sûre.

Il y a beaucoup de gens
qui ne vivent pas dans une ferme.

Et beaucoup de gens
qui ne mangent pas à leur faim.

Tu...

Tu as pris ta décision, n'est-ce pas?

Il faut que j'essaie, maman.

Et comment comptez-vous vivre?

Ne t'en fais pas, on va se débrouiller,
hein, Barney?

Ils ne versent pas de salaire
pendant la période d'essai.

Mais ça ne sera pas un problème.

Tu ne devrais pas décourager
les éventuelles contributions.

- Quoi? On a déjà de la chance d'y aller.
- Mais...

Voici...

Voici les 5 $ de la vente du veau.

- C'est tout ce que je te donne.
- Merci, maman.

Et ne vous en faites pas, Mme Stratton,
je vais bien m'occuper de lui.

Laissez-le donc se débrouiller.

Bonne nuit.

Je vois que l'obstination est de famille.

EL PASO 560 km

PASADENA 40 km - LOS ANGELES 60 km

Rejoins les lanceurs et échauffe-toi le bras.

Et M. Dykes?

C'est moi qui m'en occupe. Allez. Vas-y.

- Je peux?
- Bien sûr. Vas-y.

Il est rapide, le petit!

- Tu viens d'arriver?
- Oui. Stratton.

- Lyons.
- Enchanté, M. Lyons.

Enchanté.

Fais pas gaffe à Eddie.
Il s'est pris trop de ricochets dans la tête.

C'est vrai?

C'est bien joué.

Allez, Luke. Anticipe.

Termine ton geste. Allez.

Vas-y.

Allez. Allez.

Red, qui est ce gamin à la veste en cuir?

Je ne sais pas.

Le meilleur lanceur
depuis Christy Mathewson.

Oh, non! Encore Barney Wile.

Jimmy, ça fait un bail qu'on ne s'est vus.

- Depuis le printemps dernier.
- Exact.

- C'est toi qui l'as amené?
- Et comment!

- Tu es le premier à le voir.
- Merci.

Il est très doué.
Il a travaillé avec moi tout l'hiver.

Qui a fourni la bibine?

Non, non, Jimmy, je n'ai pas bu une goutte
depuis que j'ai aperçu ce garçon.

Écoute, fiston. Barney t'a sûrement mis
des idées délirantes plein la tête.

Mais je n'ai pas de temps à perdre avec ça.

- Vous êtes... Vous êtes M. Dykes?
- Oui.

Oh, Jimmy, tu ne peux pas faire ça.

Barney, combien de fois je t'ai dit
d'arrêter ça?

Désolé de vous avoir dérangé, monsieur.

Ce garçon s'est donné du mal
pour arriver jusqu'ici, Jimmy.

- Bon contrôle pour un jeune lanceur.
- Regarde-le lancer.

Monty.

Monty, ne pars pas comme ça.

- Hé! Campagne!
- Monty, c'est toi qu'il appelle.

Attrape!

Eddie, passe-moi ton gant.

Allez, Campagne. Lance.

Allez, Monty, enlève ta veste.

Épate-le, petit.

Allons bon.

T'as vu ça, Jimmy?

Allez.

Il les casse bien, hein?

Lance-moi une balle rapide.

- Bien joué, Walt.
- Le long de la ligne.

Tu devrais t'entraîner un peu.

Qu'il reste. Il a peut-être quelque chose.

- Mais qu'il se fasse couper les cheveux.
- Bien sûr, Jimmy.

COIFFEUR - COUPE - 50 cents

- Dans cinq minutes.
- D'accord.

- Quatre pièces pour une?
- C'est aussi simple que ça.

Luke, ça te dit de passer la soirée
avec une fille?

Bien sûr. Je vais demander à ma femme.

Je suis coincé.
La fille vient avec une plouc d'Omaha

et je n'ai pas les moyens de les sortir.

Tu me prêtes 10 $, alors?

Arrête, le nouveau, tu me dois déjà 20 $ .

Oui.

C'est pas possible, chérie.
Tu ne peux pas t'en débarrasser?

Non, c'est trop tard.

Celle-ci est plus généreuse!

Chérie, tout va s'arranger.

Campagne, t'as pas d'autre costume?

Je sais, je sais. Je t'avais dit
que c'était pas une bonne idée.

Laisse tomber. Elles arrivent.

- C'est la mienne?
- Non, la mienne. Pas mal, non?

Oh, c'est la mienne.

Tu ramasses toujours le jackpot?

Oh, voilà Eddie.

Salut, Dot.

Oh, non.

Eddie est un sacré danseur.

C'est aussi un sacré dragueur.

Je suis content d'avoir insisté
pour que Dot t'amène ce soir.

Merci.

Danser avec toi, c'est danser sur un nuage.

- Partage, alors.
- Exact, Eddie.

Debout, Dottie.

Je t'inviterais bien,
mais je ne sais pas danser.

Ce n'est pas grave.

Le baseball est la seule chose
que je connaisse.

C'est déjà bien.

Tu nous as vus nous entraîner?

- Nous? Qui ça, "nous" ?
- Les White Sox de Chicago.

Non. Ça doit être l'attraction que j'ai ratée.

L'équipe a fière allure. Vraiment.

On a un bon champ intérieur.

Oh, c'est bien.

Je parie que tu es un bon joueur.

Je ne sais pas. Je suis à l'essai.

Tu es costaud. Je parie que tu peux
frapper une balle très loin.

Je ne suis pas censé frapper.
Je suis lanceur.

Dans ce cas,
je parie que tu peux lancer loin.

Non, tu ne comprends pas.
Je dois lancer à 18 m environ.

Dans ce cas,
je parie que tu peux lancer vite.

Parfois, tu te penches en arrière
et tu la lances rapidement,

et d'autres fois, tu la jettes.

Comme ça, tu la courbes,

ou dans certains cas, tu la fais flotter.

C'est ce qu'on appelle
le changement de rythme. Comme...

Je passe du coq à l'âne
et je suis peut-être indiscrète,

mais qu'est-ce que c'est que ce bruit?

- Quoi? Le quoi?
- Ce tintement.

Regarde.

J'attendais pour une coupe et j'ai vu
ces machines dans le hall de l'hôtel.

Je n'en avais jamais vu.

Ça m'intriguait,
alors j'ai mis une pièce de 25 cents,

et toutes sortes de fruits
ont commencé à tourner...

Ça s'est arrêté, et rien ne s'est produit.

J'ai sorti une autre pièce de 25 cents,

c'était l'argent de ma coupe.

C'était ma dernière pièce.

Fauché pour fauché,
je n'avais pas besoin de coupe,

alors j'ai mis la dernière pièce.

À nouveau, les fruits ont tourné,
ont ralenti et se sont arrêtés.

Et là, les pièces se sont mises
à sortir de ce truc

comme des poules d'une clôture percée.

Je me suis fait faire ma coupe.

Si tu ne réussis pas dans le baseball,
tu as de l'avenir dans les jeux d'argent.

- Non, les jeux d'argent, c'est terminé.
- Pourquoi?

Je sais maintenant ce que ça fait de perdre
et ce que ça fait de gagner.

Pourquoi continuer?

Eh, oui.

Ça va être une grande soirée.

Il y a beaucoup d'endroits
où s'amuser en Californie,

et Ethel, je vais tous te les montrer.

Tu n'as pas à te donner tout ce mal.

Du mal? Au contraire.

Te divertir sera un plaisir.

Il y a un chouette endroit à Malibu.

Musique douce, danse sous les étoiles.

Si tu veux de la musique plus entraînante,

il y a un night-club génial à Hollywood.

Quand je t'aurai montré la ville,

tu ne voudras plus rentrer à Omaha.

On va faire la tournée.

Et ce qu'on ne fait pas ce soir,
on le fera demain.

Laisse-moi faire.

Tonton Eddie s'occupe de tout.

Il faut s'amuser.

À quoi bon vivre
si on ne prend pas du bon temps?

On ne vit qu'une fois.

Et quand on est mort, c'est trop tard.

- Je ne...
- Allons-y.

- Où ça?
- Rentrons.

Pourquoi? Il est tôt.

- On a plein d'endroits à voir.
- Allez-y.

Nous, on rentre.
Ravie de t'avoir rencontrée. Bonsoir.

Il ne t'est pas venu à l'esprit que j'avais
peut-être envie d'aller avec eux?

Ce dont tu avais envie
n'était pas tellement important.

- Ah, non?
- Non, non.

Ce qui était important,
c'est la façon dont Eddie traitait Dot.

Il essayait de t'impressionner,
il n'aurait pas dû faire ça devant elle.

- Ou devant toi.
- Non. Ce n'est pas ce que je veux dire.

Je suis désolé pour ce soir.

Tu as dû me supporter toute la soirée.

- Oh, c'est idiot.
- Non.

Je n'ai pas beaucoup d'expérience
avec les filles.

Qu'y a-t-il de si drôle?

- Et tu t'es coltiné l'addition.
- Il le fallait pour fuir.

On est arrivés.

- Bonne nuit.
- Bonne nuit, Monty.

Monty, je suis désolée pour ce soir.

Je me suis très mal comportée.

Mais je n'ai pas beaucoup d'expérience
avec les joueurs de baseball.

Je n'en suis pas encore un officiellement.
Il faut que j'entre dans l'équipe.

Tu vas y entrer.

Comment le sais-tu? Tu as dit
que tu ne connaissais rien au baseball.

Je pourrais apprendre.

Quand rentres-tu à Omaha?

Dans quelque temps.

- Assez pour que je te rende visite?
- En principe.

- Bonne nuit, Ethel.
- Bonne nuit, Monty.

Hé, mon pote!

Hé! Tu comptes aller où, là?

- Quoi?
- Je te demande où tu comptes aller.

Ça, je n'en sais rien.

Monty, tu avais fière allure, aujourd'hui.

Ce bon vieux bras était efficace.

L'équipe va dans l'Est demain.
On t'emmène avec nous.

Habille-toi et viens au bureau,
on va te faire signer un contrat.

Barney, t'as entendu ça?

Que vas-tu faire, Barney?

Si tu n'y vois pas d'inconvénient,
j'aimerais l'accompagner.

- Pas d'accompagnateurs.
- Écoutez, M. Dykes...

Pas de gens qui ne font rien.

Jimmy, je ferai ce que tu voudras.

Quoi donc?
De but en blanc, je n'ai pas d'idées.

À moins que tu ne souhaites
entraîner les jeunes lanceurs.

Bonjour.

- Salut, Monty.
- Bonjour, M. Dykes.

On n'a pas eu beaucoup de temps.

- Assez pour que je le déplore.
- Il y en aura peut-être.

Pourquoi, tu en doutes?

La Californie était plus attrayante
que je ne l'avais imaginé.

Oui, c'est bien
que tu sois entré dans l'équipe.

Ce n'est pas ce que je veux dire,
et tu le sais.

Je le sais, Monty.

En voiture!

- Au revoir, Ethel. Allons-y, petit.
- D'accord.

- Tu vas m'écrire?
- Je ne sais pas.

Comment saurai-je que tu penses à moi
si tu n'écris pas?

Je n'arriverai jamais
à écrire ce que je pense.

Les lettres, c'est pas mon fort.

En voiture! En voiture!

Hé, tu ne viens pas avec nous?

Au revoir.

Au revoir.

Oui. Ce gars aime les lancers à l'extérieur.

Il faut lui lancer des balles intérieures.

Oui, ce gars-là,
il assassine les balles courbes.

Il faut lui lancer
des balles hautes et rapides.

Avec un homme en première base,

le batteur va l'envoyer
derrière le coureur dans le champ droit.

Il faut donc lui lancer une balle intérieure.

C'est bon à savoir si on me donne un jour
l'occasion d'essayer.

Ne sois pas pressé.
Tu apprends aussi, comme ça.

On a une belle vue.

- Je devrais payer pour cette place.
- Calme-toi.

Ces Yankees sont coriaces.

Temps mort!

Temps mort!

- Pas facile, hein?
- On risque la mort, sur ce terrain.

Quelle équipe! Dickey, DiMaggio, Gehrig.

On ne les a pas par la force.

Il faut être plus malin qu'eux,

les déstabiliser, les prendre au dépourvu.

Ce n'est pas moi
qui les prendrai au dépourvu.

Ils n'ont rien à craindre de moi, d'ici.

Chaque fois que je suis payé,
j'ai l'impression de voler.

Balle en jeu!

Campagne!

Échauffe-toi.

Enfin. Allez, j'y vais.

Oh, pas maintenant.

Ces Yankees envoient
plus de lanceurs à Omaha...

Nouveau lanceur pour Chicago,
le numéro 25, Monty Stratton.

Campagne, t'as fini par quitter le banc.

Nouveau batteur pour New York,
Bill Dickey.

J'aurais peut-être mieux fait d'y rester.

C'est un joueur comme un autre.
Un simple adversaire.

Balle en jeu!

Allez, le bleu, lance-m'en une belle.

Omaha.

Bonjour.

- Bonjour!
- Bonjour, chérie.

Je suis si heureuse de te voir!

Que fais-tu ici? Je croyais que...

Je sais, je sais, je sais. Assieds-toi.

Il faut que je te parle. J'ai un problème.

Tu disais que t'allais lancer cette semaine.

Oui. C'est de ça que je veux te parler.

- Que s'est-il passé?
- Tout.

Chérie, quand je t'ai quittée en Californie,

- je pensais...
- Le score?

Peu importe. Ils m'ont massacré.
Ce qui m'embête, c'est que...

Tu ne peux pas gagner à tous les coups.

Ils ne s'attendent pas
à ce que je gagne tout court.

Ils m'ont envoyé à Omaha
pour que j'acquière de l'expérience.

Tu n'iras pas en prison
pour avoir joué à Omaha.

Je sais, je sais. Je n'ai rien contre Omaha,

mais je ne vais peut-être pas
réussir ici non plus.

On va être en tournée
pendant quelques semaines.

Si ça se trouve,
je vais retourner à la ferme.

- Tu n'aimes pas la ferme?
- Si, si. Ça va.

- Mais...
- Quoi, alors?

La situation est différente,
maintenant, c'est tout.

Maintenant, il y a toi.

C'est moi, ton problème?

- Eh bien...
- Ça t'aiderait si je te disais que je t'aime?

C'est ça, le problème!

Oh, je comprends.

No, tu ne comprends pas, Ethel. Je...

Quoi que je fasse, je pense à toi.

Et chaque fois que je vois
quelque chose de nouveau,

j'aimerais que tu le voies avec moi.

Je ne sais pas. Si c'est ça, l'amour,
je suis gravement atteint.

Oh, tu m'as fait peur.

J'avais toutes sortes de projets pour nous,
avec moi en ligue majeure et tout.

Et là, je ne sais plus où je vais.

Ça m'est égal que tu joues
en ligue majeure ou...

Mais un homme doit savoir où il va.

- Que veux-tu faire?
- Donne-moi une chance de réussir.

Je veux m'assurer
que je ne te décevrai pas.

D'accord, Monty, si c'est ce que tu veux.

Tu es ce que je veux.

Je t'aime, Monty.
Tu ne pourras jamais me décevoir.

- Monty?
- Oui, ma chérie?

Quel était le score?

16-0.

Seize?

- À zéro?
- Zéro.

Chérie, sais-tu
qu'il y a un tailleur à Chicago

qui offre un costume à chaque joueur

qui touche le tableau d'affichage?

Depuis hier, les Yankees de New York
sont les mieux habillés du baseball.

Ted, échauffe-toi.

Stratton a encore gagné un match hier.

Oui. Ça fait six d'affilée.

Dont trois blanchissages.

Il ne leur a donné
que deux coups sûrs, hier.

C'est pour ça qu'on l'a envoyé là-bas,
pour qu'il se bonifie.

Il devrait être à point, maintenant.

Papa - Suis au cinéma Capitole.
Viens me chercher à 23 h - Ethel

Pardon.

- Voyons!
- Je suis désolé.

- Vous avez perdu quelque chose?
- Non, non.

- Pardon.
- Excusez-moi.

- Que cherchez-vous, monsieur?
- Je ne cherche pas...

Je cherche une fille qui s'appelle...

Ethel!

- Silence!
- Monty.

Mes pieds.

Chéri, que... Pardon. Que fais-tu ici?

J'ai un problème.

Pouvez-vous en discuter ailleurs?

Oui, monsieur. Viens.

- Un problème? Encore?
- Oui.

- Asseyons-nous là.
- D'accord.

Je prends le train de 23 h pour Chicago.
Les White Sox m'ont rappelé.

Alors tout va pour le mieux.
Quel est le problème?

Je ne sais pas quoi t'offrir
pour ton anniversaire.

- Mon anniversaire?
- J'ai vu toutes sortes de choses,

mais je ne trouve pas ce que je cherche.

Monty, on ne peut pas parler de ça ici.

Non, non, non. Il le faut. Il faut régler ça.

Je sais ce que j'aimerais t'offrir.

- Fais-moi la surprise.
- Tu n'en voudras peut-être pas.

- Que veux-tu m'offrir?
- Moi.

C'est ce dont j'ai toujours rêvé.

Vous êtes mignons, tous les deux,
mais ça, c'est mieux.

COMISKEY PARK - STADE DES WHITE SOX

Bien. Bien.

Rappelez-vous, servez-le avec le café.

- Oui, monsieur. Avec le café.
- Oui. Oui.

Ils dansent encore?

Ce Ted est un bon danseur, n'est-ce pas?

Je ne sais pas.
Je n'ai jamais dansé avec lui.

J'espère que ta mère sera plus gentille
avec Ethel qu'elle ne l'a été avec moi.

Ethel a un peu plus de charme.

Je...

Merci, Ted. C'était agréable.

Je ne comprends pas comment Campagne
a pu se trouver une fille comme toi.

Ça n'a pas été facile. J'ai beaucoup insisté.

Elle est jolie, mais elle n'est pas très futée.

- Voilà les Bombers.
- Les Bombers?

Des joueurs de l'équipe des Yankees.

C'est eux.

- Salut, Ted.
- Salut, Barney.

- Salut.
- Salut.

- Salut, Ted.
- Salut, Bill.

- Tu connais Barney Wile?
- Enchanté.

Et Monty Stratton?

- Bonsoir.
- Mme Stratton, Bill Dickey.

Enchantée.

- On s'est vus en début de saison, non?
- Oui, il n'y a que là.

- Tu es de retour chez les Sox?
- Exact.

- Heureux de l'apprendre.
- Tu commences à manquer de costumes?

- Ce fut un plaisir, Mme Stratton.
- Merci.

- Bonne chance.
- Merci.

Au revoir.

Il est gentil.

Je t'avais dit qu'elle n'était pas futée.

Attends de le voir demain, chérie.

On ne les appelle pas Bombers pour rien.

J'en connais un
qui va avoir un après-midi difficile.

Au fait, qui va lancer demain?

Toi.

Moi?

Oui. Les lanceurs sont fatigués.
C'est à ton tour.

Qu'est-ce que... Tu as défait tes bagages?

- Pas encore.
- Alors, ne le fais pas.

- Bonjour. White Sox?
- Oui.

Mme Appling, bloqueur.

Voici Mme Piet, troisième base,
et Mme Shea, receveur.

Enchantée. Mme Monty Stratton, lanceur.

Asseyez-vous.

Comment te sens-tu, fiston?

- Presque aussi nerveux que toi.
- Moi? Non, je...

C'est le moment. Donne-toi à fond.

D'accord, Barney.

Balle en jeu!

Nerveuse?

On est de tout cœur avec vous.

À la batte pour Chicago,
le numéro 25, Monty Stratton.

Allez, Monty.
Montre-leur ce que tu sais faire.

- T'as duré un peu plus longtemps, Monty.
- Oui, je m'accroche.

Hé, Charlie. Couvre-le.

Sauf!

C'est presque une équipe à lui seul!

RETRAITS

Il commence à fatiguer.

Il s'en sortira.

À la batte, le numéro 8, Bill Dickey.

Allez, Monty. Allez, Monty.

Prise.

Prise.

Une dernière, petit, une dernière.

- Retiré!
- T'es pas fâché?

Non. Je suis ravi.

- La plus belle chose que j'aie lue.
- On peut peut-être rester quelques jours.

Dommage que la saison soit presque finie.

Je peux peut-être gagner
encore quelques matchs avant la fin.

Écoute ça.

"Les Yankees mangeaient
dans la main de Stratton."

Ils commençaient à la grignoter
dans la 9e manche.

"Stratton s'est tiré d'affaire
tel un joueur aguerri."

Tu parles. Comme si c'était facile.

"Bien sûr, Stratton a largement bénéficié
de la myopie de l'arbitre."

Quoi?

"Il persistait à voir le marbre sous la balle,

"peu importe où Stratton la lançait."

Et Stratton lance une prise à l'intérieur!

"Quand Stratton lançait,
le seul lieu sûr était le marbre."

Stratton lance une prise à l'extérieur.

"Il les lançait comme
de gros ballons blancs."

Stratton lance une 3e prise
en plein centre.

"Alors les joueurs de champ intérieur..."

Combien de temps vais-je devoir
supporter cette torture?

Environ 70 ou 80 ans, j'espère.

Voici une de mes recettes préférées
que vous ne voudrez pas rater.

La tarte aux pommes à l'ancienne
comme la faisait maman,

avec cette pâte feuilletée savoureuse...

Il va me dire comment faire
de la tarte aux pommes.

Vous voulez bien
rappeler votre chien, madame?

Je vous apporte des livres.

Monty! Mon Dieu!

- Comment vas-tu?
- Je ne t'avais pas reconnu.

Ces nouveaux vêtements.

Il n'y a pas que ça de nouveau. Voici Ethel.

Bonjour.

Monty m'a parlé de toi dans ses lettres,
mais ses mots ne te rendent pas justice.

Tu as eu beaucoup de chance, fiston.

- Ça, oui.
- Tu as une nouvelle voiture.

Oui, je me suis acheté ce tas de ferraille.

- Sortez vos affaires.
- Oui.

- Vous avez faim?
- Oui.

Je vais vous préparer à dîner.

Je vais vous aider.

Belle comme ça, elle sait cuisiner?

Elle se débrouille.

- Oh, Earnie!
- Salut.

Ça va, Earnie?
Ethel, voici mon cousin Earnie.

- Bonjour, Earnie.
- Madame.

Il paraît que t'es bon.

J'ai réussi à gagner quelques matchs
avant la fin de la saison.

Alors, tu...

- Tu aimes ça, maintenant?
- Non.

Tu n'auras plus besoin de moi.

En fait, Earnie,

j'aimerais que tu restes cet hiver.

Il y a beaucoup de choses à faire ici.

Il faut réparer les clôtures, repeindre,

et construire une chambre d'enfant.

On dîne, grand-mère?

Ils s'acharnent sur Stratton, aujourd'hui.

Il faut bien qu'il perde un peu.

Trois victoires
et la saison commence à peine.

Oui, mais il n'a pas l'air dans son assiette.

T'as oublié quelque chose?

J'ai l'impression que tu as la tête ailleurs.

Je devrais être à Chicago avec Ethel.

T'es médecin ou lanceur?

J'espère qu'elle s'en sort mieux que lui.

Ça n'arrive pas tous les jours.

Et à l'heure actuelle, je ne l'échangerais
contre aucun autre lanceur.

Tiens, tiens.

Ce garçon a de l'avenir.

Balle en jeu!

Fais-leur en baver, papa!

C'est un garçon!

Quoi?

Allez, papa.

Aujourd'hui, tu es un homme.

S'il a l'air d'un arbitre, quitte la maison.

Hé! Que se passe-t-il ici?

- Balle en jeu!
- Bien sûr.

Allez, papa. Lance-m'en une.

Temps mort.

Temps mort.

Allez, papa. Dégage.

STRATTON SÉLECTIONNÉ ALL STAR

- Six de chaque, je vous prie.
- Oui, madame.

STRATTON REJOINT LES ALL STARS

Ça fait 36 cents.

Bien joué, Monty.

Quel match!
Il leur a donné trois coups sûrs misérables.

Barney, c'est pas toi
qui as gagné par blanchissage.

C'est le premier lanceur de la ligue
à gagner 14 matchs cette année.

- T'as été bon aujourd'hui, Monty.
- Merci, Ted.

- C'est ton quatrième blanchissage.
- Oui.

Quel bras!

Barney, prends une douche et calme-toi.

Salut, chérie, tout va bien?

Bien. Et Junior?

Bien.

Oui, ça a été. 3-0.

Chérie,

ne m'attends pas pour dîner.

Non, je vais être occupé ce soir.

Une autre interview pour la presse.

Une autre? Quelle interview?

Je ne sais pas.

Non, je ne vais pas rentrer tard.

Quand les campagnards s'encanaillent,
ils y vont fort.

On va aller voir grand-mère.

Elle va être très surprise
quand elle te verra.

Tu as tellement grandi.

On va voir qui sonne à la porte.

- Ethel.
- Bonsoir, Barney.

Junior.

Tu es prête pour le départ?

Oui, dès que Monty arrive.

Il a appelé pour dire
qu'il rentrerait un peu plus tard.

Oui, ces interviews.

Mais quelle saison il a faite!

Je savais qu'il était bon, mais
je ne pensais pas qu'il monterait si vite.

Le meilleur lanceur droitier
de la Ligue américaine.

- C'est génial, non?
- Oui, Barney.

Mais je suis contente que la saison
s'achève et qu'on rentre au Texas.

Oui, je sais.

Tu l'auras pour toi toute seule.

Oh, je ne me plains pas. On a de la chance.

- Oui.
- Bien sûr.

Tu ne trouves pas qu'on a de la chance?

Barney. Bonsoir, chérie.

- Salut.
- Salut.

- Prêts?
- Je prends mon manteau.

Alors fiston,
tu es prêt à aller voir grand-mère?

Ça ne me regarde pas,
mais c'est quoi ces histoires d'interviews?

- Quoi?
- Et ces manigances?

Tu peux le porter sans le faire tomber?

Tu peux compter sur moi,
mais peut-on compter sur Junior?

Voilà, c'est le dernier.

Allez, file. Tu viens d'arriver,
et tu es déjà aux fourneaux.

- Pourquoi pas? Ça me plaît.
- Vraiment?

Bien sûr. J'avais hâte d'arriver ici.

Vous ne vous amusez pas en ville?

Je pensais que vous aviez une vie animée.

Croyez-le ou non,
je vois davantage Monty ici

qu'à Chicago.

Seigneur, mais pourquoi?

L'équipe est souvent en tournée,

et le reste du temps, il a des réunions,
des interviews, des discours.

Des discours? Monty fait des discours?

Vous ne vous en rendez peut-être pas
compte, mais votre fils est très célèbre.

Mais ici, on a Monty rien que pour nous,
n'est-ce pas, Junior?

Je veux que le bébé s'habitue à la ferme,

pour qu'il devienne comme son papa.

Le dîner ne sera pas prêt
si on continue à bavarder.

- Le dîner est prêt?
- Bonsoir.

Difficile à dire, avec ce truc.

Je n'ai plus besoin de cuisiner.
Je tourne des boutons, et hop!

On dirait que tout a des boutons.
C'est pas normal.

Je reviens du pâturage nord.

Il va falloir que je le défriche
si on veut semer au printemps.

On dirait que le dîner est prêt.

En plus, c'est toujours à point.

Le baseball n'a pas ôté l'appétit à Monty.

Les joueurs de baseball
ont tous un bon coup de fourchette.

Si l'appétit a quelque chose à voir
là-dedans, Junior sera un sacré joueur.

Il a l'air un peu fatigué, Ethel.

Je vais d'abord vous aider
à faire la vaisselle.

Je n'ai pas besoin d'aide
avec ce nouveau gadget.

Tu t'es mis sur ton trente et un, fiston.

Oh, non, pas une interview ici!

Non, non.
Je me disais qu'on pourrait sortir

faire la fête.

Junior va avoir six mois demain...

- Allez, va!
- Allez.

Il faut que je reprenne mon souffle.
C'est un événement.

On ne sort jamais à Chicago.

Si vous voulez rester là

à papoter toute la soirée, j'y vais seul.

- Bonsoir.
- Oh, non.

- Retenez-le pendant que je me prépare.
- Dépêche-toi!

Attends, petit.
Pas de gauchers dans la famille.

Gaucher.

Voyons voir.

- On va prendre du champagne.
- Oui, monsieur.

- Tu veux danser?
- Monty, tu te comportes bizarrement.

Je trouve cela étrange

qu'un homme doive supplier sa femme
pour danser.

- Mais tu ne sais pas danser.
- Tu aimes danser, non?

- Oui.
- Il est donc temps que j'apprenne.

En plus, je connais bien cette chanson.

Allez, viens. Viens.

- Tu vas être ridicule.
- J'ai l'habitude.

Allez. Viens.

Qu'est-ce que je fais?

C'était ton idée.

- Tu danses.
- Oh, ce n'est rien.

- Tu m'as dit que tu ne savais pas danser.
- C'était vrai.

Chérie, j'en ai eu marre que tout le monde
danse avec toi sauf moi.

Tu as entendu parler d'Inez et Papanya?

Inez et Papanya?

Monty, tu as pris des cours de danse.

Ils ont des écoles
dans toute la Ligue américaine.

Bien sûr, on n'a pas toujours
Inez ou Papanya.

Des fois, on a...

Je me rappelle à Detroit, j'ai eu Drusilla,

et à Saint-Louis,
une petite qui s'appelait Angelita.

À Cleveland, j'ai eu...

Alors, ces interviews et ces réunions...

J'ai pris tellement de cours de danse
pendant la saison

que c'est un miracle
que j'aie eu assez de force pour lancer.

Je connais de bons pas.
Tu penses pouvoir me suivre?

- Ça, oui.
- D'accord. C'est parti.

- Viens.
- Je ne peux pas bouger.

J'ai vraiment épousé
un homme formidable.

Tu ne le savais pas?

Bon matin.

Matin?

C'était le matin quand vous êtes rentrés.

Oui, il était tard.

Il devait être 4 h.

Qu'avez-vous fait tout ce temps?

- On a dansé.
- Dansé avec Monty?

- Oui!
- Vous avez dansé?

Ça, oui. On va peut-être même

remettre ça ce soir. Ça vous dit, madame?

- Bien sûr.
- Regarde ça.

Voici la spécialité d'Inez et Papanya.

- Tu es prête?
- Oui.

Un, deux, trois, quatre...

Il y a des tours, en plus.

Encore un.

- Alors? Essaie, maman.
- Oh, non.

Filez. Je dois préparer le déjeuner.

Qu'est-ce que tu veux, Hap?

Vous préparez le déjeuner,

et Hap et moi,
on va chercher quelques lapins.

Si les lapins acceptent,

- je n'y vois pas d'inconvénient.
- Salut.

Hap, Happy, retourne à la maison.

Rentre, Hap. Va chercher Ethel.
Allez, retourne à la maison.

Allez, Hap. Allez.

Retourne à la maison. Allez.

Hap. Hap, rentre.

Non, Hap. Hap.

Retourne à la maison. À la maison.
Va chercher Ethel. Rentre.

Monty est de retour.

Je pense que tout est prêt.

Happy, tais-toi. Ce chien fait un boucan!

Ce chien!

Tu apportes le beurre?

Oui.

Je ne vois pas Monty.

Ah non?

Ce chien est fou. Qu'est-ce que tu as?

Retourne là-bas. Allez.

Je me demande pourquoi il est rentré seul.

Monty.

Monty. Monty, que s'est-il passé?

Je n'ai pas tiré sur le bon lapin.

Il n'y a pas d'autre solution.
C'est sa jambe ou sa vie.

Mais ses jambes, c'est sa vie.

L'infection se propage.
Si on n'opère pas maintenant...

Mais sa jambe...

C'est un joueur de baseball.

C'est un homme dont la vie est en danger.
Il nous faut votre permission pour opérer.

Je suis venu dès que j'ai su.

Oh, Barney.

Vas-y, petite. Pleure.

- Barney, sa jambe.
- Je sais, je sais.

Au moins... Il a eu de grands moments.

Au moins il a eu ça.

Tu dois être content d'être de retour.

Oui.

Salut, petit bonhomme.

Il est rentré.

Il ne m'a pas vue pleurer.

Je n'ai plus de larmes.

Bonjour, Monty.

Ça va, maman?

- Tu veux te reposer?
- Oui.

Je crois que j'ai tout gâché.

On a toujours su affronter nos problèmes.

Regarde le courrier.

Il doit y avoir des centaines de lettres
en provenance de tout le pays.

- Tu veux les regarder?
- Non.

Les gens ont la gentillesse de les envoyer,
tu pourrais les lire.

Si elles te plaisent tant,
tu n'as qu'à les lire toi-même.

Que disent-elles?
"Joyeux Noël" ? "Bonne année" ?

Pas assez d'œufs
pour payer leur nourriture.

- Ils ne sont pas gros, en plus.
- Non.

Monty va-t-il commencer
à se déplacer bientôt?

J'essaie de le motiver.

Tu crois qu'il va y arriver?

Ça dépend de lui.

L'homme actif qu'il était
aurait envie de bouger.

Va-t-il utiliser la jambe
qu'ils lui ont fabriquée?

Je ne sais pas, Earnie.

Ethel fait de son mieux,
mais elle ne peut pas le forcer.

Il faut d'abord qu'il le veuille lui-même.

J'ai rangé le hangar.
Il y a toutes sortes de choses.

Tu devrais peut-être me dire

ce que tu veux garder et ce que tu jettes.

Jette tout.

Je suis sûre qu'il y a beaucoup de choses
dont on n'a pas besoin.

Mais je me disais qu'il y en avait peut-être
que tu voulais garder.

Comme cette balle
que tous les joueurs ont signée.

Je suis désolée.

Qu'est-ce qu'on va faire?

Il n'y a rien à faire

à part continuer d'essayer et d'espérer.

Mais rien ne l'intéresse.

Ni personne.

Tout ce que je dis, tout ce que je fais,
semble l'éloigner davantage.

Il est tout seul.

Je n'arrive pas à l'atteindre.

Ce ne serait pas normal

qu'il fasse comme si de rien n'était.

Je connais Monty.
Il passe un mauvais moment,

mais un de ces jours, il va se ressaisir.

Vous croyez?

Vous le croyez vraiment?

Monty a quelque chose de spécial.

Du bon sens, on pourrait dire.

Peu importe comment ça s'appelle,
ça, aucun médecin ne peut l'amputer.

- Comment est le coton, Earnie?
- Bien.

Ça va faire combien, à ton avis?

Une balle par hectare.

Pas mal, hein, fiston?

Oui.

Sonny veut dire bonne nuit.

Il parle?

Bien sûr. Dis bonne nuit à oncle Earnie.

Tu vois?

Oui.

Qu'est-ce qu'il a dit?

Il a dit bonne nuit.

Une vraie pipelette, pas vrai?

C'est un sacré petit bonhomme.

Viens voir oncle Earnie.

Il a fait un pas.

- Il essaie vraiment de marcher.
- Ça, oui.

Allez, Sonny. Montre-nous encore.

Allez, allez. Viens.

Oh, regarde, Monty,
il commence vraiment à marcher.

C'est formidable!

Je ne vois pas ce que ça a de formidable.
Il a deux jambes, non?

Regarde cette route.

Je marchais 16 km sur cette route
comme si ce n'était rien

seulement pour aller jouer un match.

Je peux à peine l'atteindre,
et encore moins la faire à pied.

Et pour couronner le tout,
je suis imbuvable.

Je n'aurais pas dû parler comme ça.
Je sais que c'est déjà difficile pour toi.

- Je ne me plains pas.
- Non. Mais peut-être que tu devrais.

Tu ne peux pas garder tout ça à l'intérieur.

Tu m'as dit un jour :
"Un homme doit savoir où il va."

Où vas-tu, Monty?

Je l'ignore.

En fait, je ne vais nulle part.

Et tu as dit
que tu ne pouvais pas me décevoir.

Et le bébé, ta mère, toi?

- Tu vas tout laisser tomber?
- Tu crois que c'est ce que je veux?

Qu'est-ce que tu veux?

Ce n'est pas clair dans mon esprit, je...

Avant, je pouvais faire des choses,
mais maintenant...

Rien n'a vraiment changé.

Tu demeures l'homme
que j'ai toujours aimé.

J'ai perdu encore plus que toi.

Tu as perdu ta jambe.

Mais moi, je t'ai perdu.

Oh, chérie,

je suis le même à l'intérieur.

Je le sais, chéri.
C'est ce que j'ai essayé de te dire...

Moi aussi, j'ai de quoi râler.

Ces cours de danse,
c'était vraiment de l'argent gaspillé.

J'ai vraiment épousé
une femme formidable.

Tu ne le savais pas?

On va faire des courses en ville.
Tu gardes le bébé?

Bien sûr. Que veux-tu qu'il fasse?

Très drôle.

C'est formidable d'avoir un comique
dans la famille.

Tu ne t'y prends pas très bien, petit.

Attends, je vais te montrer.

On a du travail, tous les deux.

En tout cas, il essaie.

- Un autre café?
- Non, merci.

- Mais tu en prends toujours deux...
- Non, non.

Il va commencer à toucher à tout.

- Ça va aller.
- Allez, hop! Voilà.

Tu vois?

Je pense que Junior a besoin de soleil.

Allez, mets-lui son manteau.

Bien sûr.

Il ne faut pas faire attendre papa.
Passe tes petits bras.

Il va falloir que tu sois sage.
S'il te plaît, sois sage.

Viens.

Allez. On y va.

C'est un sacré foutoir.

Oui, et on devrait
récupérer quelques trucs.

Sûrement.

Tu veux garder ça?

Oui.

D'accord. Garde-la.

Mets-la dans la boîte.

Si t'as envie de lancer, allons dehors

- avant de tout casser.
- Je veux pas...

Un peu d'exercice
te fera le plus grand bien.

Viens, on va en lancer quelques-unes.

Sacrée joueuse.
Je ne te vois même pas derrière le gant.

C'est agréable.

Non, ça va. Ça va.

Je crois que je sais ce que j'ai fait
de travers. On continue.

C'est la première fois
qu'un receveur m'embrasse.

Les receveurs ne font pas ça?

En principe, non. Ça ralentit le jeu.

Ne reste pas assis.
Montre-moi ton fameux lancer.

Allez. Lance, Campagne.

- Bonjour.
- Bonjour.

Tu es en retard.

Je finissais de défricher le pâturage nord.

Allez, il faut que tu sois bon aujourd'hui.

Allez.

Allez. Lance-la sur le marbre.

C'est plutôt mauvais. Tu peux mieux faire.

Allez, sur le marbre.

Maintenant, une balle rapide.

Une balle rapide?

Même si j'en lançais une,
qu'est-ce que tu en ferais?

Lance et tu verras bien.
Allez, sur le marbre. Allez.

T'appelles ça une balle rapide?
Elle l'était davantage il y a un mois.

Tu risques de te faire décapiter.

Ne discute pas avec le receveur.
Quand je dis rapide, je veux dire rapide.

Allez. Vas-y, lance-la sur le marbre.

D'accord.

Juste là.

- Chérie, tu t'es fait mal?
- Non, non, ça va.

Mais tu viens de perdre ton receveur.

Aucun receveur ne m'avait abandonné.

Tu n'avais jamais eu de receveur
qui attendait un bébé.

Quoi?

Allez, Hap. Dépêche-toi.
Tu ralentis le jeu. Voilà.

Bon chien.

Je peux m'inviter à dîner?

Barney.

- Ethel.
- Je suis si heureuse de te voir.

Je suis en route pour Houston.

Et j'en profite pour rendre visite
à mes enfants.

La plus belle du Texas.

Tu vois trop de joueurs de baseball.

Oh, non. Je n'arrive pas à y croire.

Junior, viens voir oncle Barney.

- Comment va Monty?
- Il va très bien.

Qu'est-ce que c'est que ça?

Il faudra vous y habituer
si vous comptez rester.

Ne vous en faites pas,
je n'ai pas l'intention de passer l'hiver ici.

Oh, allez.

Mais...

Allez, Happy. Du nerf! Voilà. Bon chien.

Qu'est-ce qui se passe ici?

Allez. C'est bien, Hap.

T'as tout compris.

Montre-moi ce que tu sais faire,
Campagne.

Barney, vieille canaille!

Ça va? Qu'est-ce que tu fais là?

Je vais recruter au match des All Stars
à Houston.

Oh, je vois.

T'as l'air en forme.

Inutile de te demander comment ça va.

Je ne me plains pas, Barn.

- Hé, la voleuse de sacs!
- Il faut la surveiller.

Tu vas rester un peu, Barney?

- Si on m'y force, je peux rester cette nuit.
- On te force.

- Le courrier.
- Merci, Earnie.

- Bonjour, M. Wile.
- Ça va, Earnie? Tu as bonne mine.

Beau costume. Oh, oui, vraiment chic.

Il a de la conversation.

- Alors, Monty?
- Ça vient de Josh Higgins.

Il entraîne une des équipes All Star
où Barney va recruter.

Il veut que je vienne voir le match.
Qu'en dis-tu, chérie?

Si tu as envie d'y aller.

Pourquoi pas? Si Barney y va...

Bien sûr, c'est une bonne idée.
On ira tous ensemble.

- Oui.
- Comme au bon vieux temps.

Peut-être que maman aura envie
de venir aussi. Autant faire ça bien.

Tu as fait des miracles, Ethel.

- Il les a faits lui-même.
- Non, il n'en serait pas là sans toi.

Barney, je ne sais pas
s'il devrait aller voir ce match.

Ça pourrait lui rappeler des souvenirs.

Tôt ou tard,

il faudra qu'il comprenne
qu'il n'est plus un joueur,

mais un spectateur.

Ça ne peut pas lui faire de mal
de regarder un match.

Non, tu as raison.

- Contente qu'on y aille tous.
- Oui.

- Ce sera bien.
- Oui.

MATCH ALL STAR D'APRÉS-SAISON!

ALL STARS du Sud
contre ALL STARS de l'Ouest

230, c'est ici.

Je vais aller saluer les gars.

- Bonne idée. Je t'accompagne.
- Tu devrais plutôt...

Allez, ne restez pas là à bavasser,

vous allez retarder le match.

Vous auriez fait un bon arbitre.

Il lance de bonnes balles papillon.
Bon lanceur.

- Gaucher.
- Salut, Matt.

Comment ça va?

- Salut, Monty.
- Salut.

Salut Wally, serre-moi la pince.

Qu'est-ce que tu fais là?

Salut, Chuck. T'as intérêt à être bon.

J'ai parlé à l'arbitre et à l'entraîneur.

Si tu frappes un coup sûr,
tu vas en première base seul.

Après, on enverra un coureur.

D'accord.

Ces types de l'Ouest veulent gagner.

Ils ne feront pas de quartier.

C'est ce que je veux. Du vrai baseball.

Bonne chance.

Monty.

C'est du baseball de haut niveau.
Il y a de grosses sommes en jeu.

- Ils seront sans pitié.
- Je sais.

C'est pour ça que j'ai écrit à Josh
pour lui demander de jouer.

Moins ils auront de pitié,
mieux je saurai à quoi m'en tenir.

Je ne m'inquiète pas pour ton bras,

mais tu ne lances pas qu'avec ton bras.

Je sais ce que tu penses.
Je n'ai même pas de genou.

Mais il faut que je joue un match,
il faut que je sache.

Je comprends, fiston.

Et s'ils font des amortis?

- Comment tu vas faire? C'est...
- Je sais, je sais.

J'aviserai en temps voulu.

Bonjour, mesdames et messieurs.
Voici les batteries du match d'aujourd'hui.

Pour les All Stars de l'Ouest,
Gene Bearden, lanceur,

Partee, receveur.

Pour les All Stars du Sud,
Milliken, receveur.

Et pour son premier match de retour,
Monty Stratton, lanceur.

VESTIAIRES

- Ethel.
- S'il te plaît, n'essaie pas de me retenir.

- Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé?
- Je voulais te faire la surprise.

Je reprenais du poil de la bête,

j'étais enthousiaste, et je...

Mais maintenant, j'ai peur.

Peur? Peur de quoi?

- Tu as déjà été vaincu.
- Là, c'est différent.

Je n'arrête pas de me dire
que je suis comme les autres,

mais je voulais le prouver. Te le prouver.

Tu n'as rien à me prouver, chéri.

Je n'ai peut-être pas à le faire,
mais je voulais le faire.

Mais je n'y arrive pas.

Monty, je suis venue pour t'en empêcher.

J'avais aussi peur que toi.

Mais tu ne peux plus reculer.
Ça ne résoudra rien.

Tu es un joueur de baseball.

Je l'étais.

Tu l'es encore,
sinon tu ne serais pas allé si loin.

Ce n'est pas parce qu'on dit
que je suis un joueur que j'en suis un.

Alors, découvrons-le.

Je vais peut-être pas aimer
ce que je vais découvrir.

Tu préfères arrêter d'essayer?

Bonne chance, chéri.

J'ai l'air bien?

Tu es parfait.

Monty! Monty!

Oui. Vous voyez comme ils l'encouragent?

- C'était votre idée?
- Non, je...

Il voulait nous faire la surprise.

Stratton est sur le monticule, il s'échauffe.

C'est un grand moment pour Monty.

Avant cet accident malheureux,

c'était le meilleur lanceur droitier
de la Ligue américaine.

Cette tentative de retour
doit être tout un défi.

Balle en jeu!

Allez, Monty, vas-y.

Te laisse pas faire, Monty. Allez.

Vas-y, Monty. Mitraille-le, Monty.

Allez.

Allez, lance.

Lance, Monty.

Reviens. Reviens.

Allez.

Balle en jeu.

Allez, Monty. Vas-y.

Allez. Fais pas attention à lui, Monty.
Vas-y.

Vite.

Reviens. Allez.

Ça commence mal pour Stratton.
Deux coups sûrs d'affilée.

Zarilla en 1re base. Beringhele en 2e.
Messner, prochain batteur.

Vite! Allez.

Les deux coureurs avancent d'une base
après l'attrapé.

Coureurs en deuxième et troisième bases.

Ils frappent tout ce qu'il lance.

Dis à Fred de s'échauffer.

Fred, échauffe-toi.

Dobernic va sur la piste d'échauffement.

- Sauf!
- Sauf!

Sauf partout. Le coup au champ intérieur
d'Ed Stewart assure le premier point.

Stratton est en mauvaise posture.

Un point, un retrait,
joueurs en première et troisième bases.

Il va se ressaisir.

Reviens. Allez, cours.

Sauf!

Encore un attrapé sensationnel
de Maddern pour le 2e retrait.

Sa rapidité
maintient le coureur en 3e base.

Attendez. Higgins se dirige
vers le monticule.

C'est peut-être la fin pour Stratton.

Il va le sortir, Barney?

Comment tu te sens, Monty?

Je n'arrive pas à donner d'effet à la balle.

Les joueurs de champ vont s'épuiser
si ça continue.

T'en fais pas. Ils sont tous avec toi.

Détends-toi, Monty.
C'est un match comme un autre.

Fais-les jouer à ta façon.

Bockman est le prochain batteur
à aller au marbre.

- Joueurs en 1re et 3e bases. Deux retraits.
- Batteur!

Prise!

Deuxième prise!

Allez, Monty. Tu peux y arriver.

Troisième prise!

Bien joué, Monty. Bravo.

- Bien joué.
- Ça va?

- Allez, Jerry, vas-y.
- Oui.

OUEST - SUD

Balle en jeu!

Allez, Monty.

Prise!

Allez. Frappe-la!

J'ai commencé ma glissade trop tôt.

C'est pas grave.

C'est à Bearden maintenant.
Deux coups sûrs.

Allez, Eddie. Vite. Plonge. Plonge.

Duel des lanceurs depuis le début,

mais les All Stars du Sud
ont deux coureurs et deux retraits.

Et Milliken, excellent batteur, arrive.

Il leur faut un retrait.
C'est peut-être leur dernière chance.

Ce type est bon à la batte.

On lui accorde une base
et on s'occupe de Stratton.

D'accord.

Hors-cible!

Barney, ils vont lui accorder une base
pour avoir Monty.

Oui. C'est ça, le baseball.

Deuxième hors-cible!

Troisième hors-cible!

Quatrième hors-cible!

Un batteur d'urgence pour Stratton,
avec les bases pleines et deux retraits.

Si ça ne tenait qu'à moi,
je te laisserais finir le match,

mais l'enjeu est gros pour ces gars.

Je peux les faire marquer.

J'aimerais te voir le faire,

mais on a un point de retard et les bases
pleines. Il faut un batteur d'urgence.

Vas-y, Monty.

- Allez, Monty.
- Tu peux y arriver.

Allez, Monty. Vas-y.

- Vas-y, Monty.
- Montre-leur.

Non, attendez. Attendez. Voilà Stratton.

Ils ne le sortent pas.

Ce n'est pas la meilleure stratégie,
mais ils donnent sa chance à Monty.

Écoutez la foule. Elle est vraiment avec lui.

Allez, Bearden, coince-le.

Premier lancer hors-cible!

Prise!

Concentre-toi, Monty. Allez.

Belle frappe, Monty.

Tu nous as donné un point d'avance.
Continue comme ça.

- Belle frappe, Monty.
- Bien joué.

Al, Stevie.

Je n'aime pas faire ça,
mais on n'a pas le choix.

On sort les amortis.

Bon. Allez-y.

Allez, Monty.

Mitraille-le, Monty. Allez.

Vas-y.

- Vite.
- Sauf!

Sauf!

Ça se présente mal. Deux sur les bases.
Pas de retrait.

Ils enchaînent les amortis.

Malheureusement,
Stratton ne peut rien y faire.

Milliken, le receveur, va lui parler.

On dirait que c'est leur jeu, Monty.
Qu'est-ce qu'on va faire?

Il faut que je décolle du monticule
plus vite, c'est tout.

- Je vais y arriver.
- D'accord.

Balle en jeu!

Bon! Batteur!

Monty.

Il a décollé du monticule en lançant
et il a retiré le joueur en 1re base.

Mais ce n'est pas gagné.

Les coureurs ont atteint les 2e et 3e bases.
Un seul retrait.

Hé, Eddie.

Il devient trop à l'aise sur le terrain. Vas-y.

Balle en jeu!

Prise!

Ils reprennent le dessus,
mais n'importe quel coup sûr conviendra.

Même une chandelle fera l'affaire.

Deuxième prise!

Encore une! Plus qu'une, Monty.

Troisième prise! Retiré!

Et Bockman s'est élancé pour une prise
et le deuxième retrait.

Le prochain sera peut-être décisif
pour Monty.

Regardez qui arrive.

Le meilleur batteur de la ligue,
le grand Johnny Lindell.

Allez, Monty. Mitraille-le, Monty.

Allez.

Retiré!

Monty Stratton n'a pas seulement
gagné un match.

Il a remporté une victoire plus grande.

Tandis qu'il lance, qu'il gagne,
et qu'il mène une vie bien remplie,

il s'érige en modèle pour nous tous.

Il est la preuve vivante
de ce qu'un homme peut faire

s'il a le courage et la détermination

de refuser la défaite.

Fin

Nous aimerions remercier

le monde du baseball,
les dirigeants, les clubs, les joueurs,

et surtout l'ancienne équipe de Monty
Stratton, les White Sox de Chicago

pour leur coopération généreuse et sincère

au tournage de
"Un Homme change son Destin"