All language subtitles for Alphonse.S01E04.FRENCH.720p.WEB.H264-FW

Les gars, on va au Lido, ce soir ?

Oublie ton putain de Lido !

Je vous l'ai dit : c'est pour les nazes,
les pédés, les tapettes,

comme vous deux !

Le Paradis Latin, c'est mieux.

Je connais bien Paris.

Vous voulez encore sortir ce soir ?

Bien sûr qu'on veut sortir.

On vient pas à Paris
pour rester à l'hôtel

et faire du tricot.

Je suis fatiguée, Enzo.
On sort tous les soirs.

Ça te fatigue de sortir avec moi ?

Vous allez boire toute la nuit
et tu vas encore te battre.

Et alors ?
Il est où, le problème ?

Fais ce que tu veux.

Je peux faire ce que je veux ?

Tu me donnes la permission
de faire ce que je veux ?

T'es ma femme ou ma mère ?

Je me pose la question, parfois.

T'es pas ma mère !

Tu lui arrives pas à la cheville !

C'était une sainte.
Elle passait pas son temps à se plaindre.

Tu l'as connue, Luigi.
Dis-lui.

Oui, je l'ai connue. C'était un ange.

Qu'elle repose en paix.

Je suis fatiguée, Enzo.

Je veux juste aller me coucher.

Alors va te coucher, salope.

Dépose-nous à la boîte. Ramène-la.

Allons-y, les gars.

Tenez.

Je vous remercie.

Et si on écoutait un peu de musique ?

Vous aimez le jazz ?

Je le connais pas bien.

C'est une musique très douce.

Moi, j'écoute ça quand je vais pas bien.

C'est joli, non ?

Tout dépend de la quantité
que vous prenez.

Alors, une grosse quantité,
mais dans un délai serré.

"Grosse quantité" ?
Ça veut dire quoi ?

2 grammes ? 10 grammes ?
100 grammes ? 200 grammes ?

- Vous avez combien ?
- On a tout l'argent qu'il faut.

- Genre ?
- Genre beaucoup.

Mister Love, bonjour.

Allô ?

Allô ?

Allô ?

Dans le roman La Gloire de mon père,

on apprend...

Ferme ta gueule !
Oh c'est qui, lui ?

Ça va mal finir.
Faut faire quelque chose.

C'est pour faire quoi avec ?

C'est pour mon plaisir personnel.

Je sais pas ce que tu fais,
mais si tu t'approches

encore d'elle, je te nique ta race.

Bah Gaston ?

C'est votre dernier mot ?

Tu connaissais pas la réponse ?

Excuse-moi, j'étais ailleurs.

Oh, c'est pas grave, mon chéri.

- La journée a été rude.
- Oui.

Bien sûr.

Repose-toi.

Tu sais ce qu'on va faire ?

Quoi ?

Qu'est-ce qu'on fait quand on a
un peu le moral dans les chaussettes ?

On va commander une pizza.

Oh oui. Oui, une bonne pizza.

- Mmh.
- À quoi ?

Double fromage.

Et on va regarder
Les Demoiselles de Rochefort.

- Bonsoir.
- Bonsoir.

Oh !

C'est à peu près comme le caviar.

J'adore ça !

Ah bah, c'est le prix du caviar, 4 000.

Tenez, jeune homme.

Qu'est-ce qui me dit
que c'est de la vraie ?

Oh...

Ça va ?

- Ouais.
- Bonne soirée.

- Vous voulez pas rester ?
- Euh non, non. Au revoir.

Bon bah, bonne soirée.

Votre enveloppe
est sur la table de la cuisine.

Non. Cette fois-ci, c'est pour moi.

J'ai passé une bonne soirée.

Bonne nuit.

Laura !

- Bienvenue à Paris, ma chérie.
- Ça fait drôle de te voir ici.

- Pour une fois que c'est toi qui viens.
- Ah oui. Depuis le temps.

- Depuis le temps. Allez.
- Tu viens ? On va dîner.

Pendant le confinement, j'ai vraiment cru
que j'allais me flinguer.

Pour des femmes seules comme nous,
c'est vraiment un cauchemar, non ?

Moi, à la campagne,
j'ai pas vu la différence.

J'ai vidé toute la cave.

Ça te va très bien.
Je te trouve resplendissante.

À ce propos, on en commande une autre ?
S'il vous plaît.

Moi, j'ai un aveu à vous faire.

Mmh ?

Mais je compte sur vous
pour ne jamais le répéter.

- À qui tu veux qu'on en parle ?
- C'est un secret.

Allez, crache !

Oui.

Voilà.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Montre.

- Regarde !
- Devinez.

- "Mister Love".
- C'est quoi ? Montre !

Oui.

Très bien.

Oui. Très joli.

Attendez, attendez, attendez.

Oh !

- Stop.
- Oh bah non, merde ! C'était bon.

Vous êtes complètement droguée !

Et alors ?

Qui va me blâmer ?

Je vais perdre mon boulot ?

Mon mari va me quitter ?
Je vais faire peur à mes enfants ?

- Je donne le mauvais exemple ?
- Où est-ce que vous l'avez planquée ?

- Je sais pas.
- Elle est où ?

Elle est où ?

Là, dans le tiroir.

C'est pas pour vous qu'on l'a achetée.

Je prends des risques
pour nous sortir de cette merde.

- Mais c'est mon argent !
- C'est votre argent, mais c'est ma vie.

Moi, personnellement,
je tiens pas à crever.

Qu'est-ce que vous avez toutes
à vouloir en finir ?

- Je peux en prendre une dernière ?
- Non.

J'adore ce que ça fait à l'intérieur.

- Donnez-m'en une dernière.
- Non !

Vous avez vu votre tête ?
C'est pas de la poésie !

Vous allez pas dormir
avant la semaine prochaine.

J'aurai le temps de dormir
quand je passerai de l'autre côté.

Bon, vous avez des somnifères ?

- Oui, je crois bien.
- Vous allez en prendre un.

Juste avant de vous coucher.
Mais juste un.

Pourquoi j'irais me coucher ?

Parce que demain, on a un plan.

J'ai besoin de vous.

Vous avez besoin de moi ?

Voilà, on a bien rigolé

et maintenant on va faire un gros dodo.

Parce qu'il faut se coucher
le jour où on s'est levé.

Allez, bonne nuit.

Lucien ?

Oui ?

T'oublies pas quelque chose ?

- Encore.
- Non !

Ça suffit.

- J'en veux encore.
- Mais vous êtes droguée !

Pourquoi vous avez les clés de chez lui ?

Parce que c'est chez moi.

J'y ai jamais foutu les pieds,
vous imaginez bien.

Il me harcelait pour que je lui paye
un appart. Je lui ai offert ce taudis.

Vous avez de l'argent,
c'est pas très gentil.

Au contraire, c'est très gentil.

C'est au 17 rue Paul Bourget.

Il y a le bâtiment, l'étage, tout.

Il se prend pour un loubard
alors qu'il est né dans le 16e, ce con !

On l'a pourri, gâté,
jusqu'à l'âge de 26 ans.

Il fout rien, il claque tout.

Bah maintenant, il est content.

Il vit là où il aurait aimé être né
pour excuser son mal-être.

Il est peut-être malade.

Moi aussi.

La vieillesse est un cancer.

Sofiane, devine il a eu combien ?

Zéro, comme d'habitude.
Son père... Il est allé chez lui, hein.

Son père, il est arrivé...

Ça s'est bien passé ?

Oui, oui, impeccable.

Par ce beau temps,

ça te ferait du bien de prendre
un peu l'air dans une banlieue très chic.

Ah oui, je suis pas contre, en effet.

Alors, elle s'appelle

Anne-Marie de Montenay

et elle t'attend
dans un manoir à Rueil-Malmaison.

Ça sent le serre-tête et la messe.

- Quel âge ?
- Jeune, 65.

Combien ?

1 000, mais elle m'a fait
une belle avance.

OK, ça roule.

Alors quand tu arrives,
tu te gares au pied du perron.

Tu rentres. Tu vas voir un piano.

Sur le piano, y a une jarre.

Et dans la jarre, y a un foulard.

Tu le prends et tu te bandes les yeux.

Elle veut pas que je la voie ?

Apparemment non.
L'hypocrisie, la religion, tout ça...

Et surtout, tu ne triches pas.
Si tu la vois, elle paiera pas.

Et après, je fais quoi ?

Tu fais quelques pas

et à partir de ce moment-là,
tu suis ses instructions.

Bonjour.

Enchanté.

Donnez-moi la main.

Suivez-moi.

Y a un canapé juste derrière vous.

Vous pouvez vous asseoir.

Enlevez votre veste et votre chemise,
s'il vous plaît.

Baissez votre pantalon.

Vous aimez votre métier ?

Ça dépend.

Et si je parle normalement,
vous me reconnaissez ?

Allez, regarde-moi.

Si tu te voyais.

Je crois qu'il est temps qu'on se parle.

Oui.

Je te présente Johanna.

C'est Johanna, c'est ça ?

C'est tout ce que vous voulez.

Qui c'est ?

C'est une partie de moi
que je t'ai toujours cachée.

On s'est dit 2-3 trucs, lui et moi.

Quel genre de trucs ?

Ce qu'on s'était jamais dit.

Viens.

Finalement, la vie est pas si mal faite.

Si j'avais jamais découvert
qui il était vraiment,

j'aurais jamais su
ce que je désire vraiment.

Et tu lui as parlé de moi ?

D'une certaine manière, oui.

Viens.

Allonge-toi.

Vas-y.

Salut, toi.

Il a réagi comment ?

Écoute, il a rien dit.

Il est resté de glace ?

Pas vraiment.

Tu te sens comment ?

Ça m'a fait beaucoup de bien.

Je suis fière de toi.

C'est une grosse page
qui se tourne, hein ?

Suis-moi.

C'est quoi, ça ?

Toutes tes affaires.

Je veux plus te voir.

Ça va ?

Tu pleures ?

Je viens de dire adieu
à la moitié de ma vie.

J'ai la dalle, frère.
Vas-y, fais péter le DoMac.

Ça arrive.

Chaud, chaud, chaud.

- Tiens.
- J'avais pris des frites.

- Hé, les gars. Vous avez vu ça ?
- Wesh, c'est quoi, ce truc ?

- Je vais goûter.
- Attends, gros, c'est pas à moi, ça.

Je m'en bas les couilles
que ça soit pas à toi.

T'es sérieux, frère ?

Cité de la galaxie.

17 rue Paul Bourget.

Deuxième étage, appartement 12.

Je peux prendre
votre signalement, s'il vous plaît ?

Alors ?

- C'est de la cess !
- Putain, chanmé.

Fais goûter.

Elle vient de m'engourdir.

Alors ? Elle est lourde !

Papa ?

Bonsoir.

Je sais qu'on n'avait pas rendez-vous,
mais…

Entrez, entrez.

Vous voulez peut-être que je me...

Non, ça va.

Sûre ?

Il reste de la soupe.
Je vais la réchauffer.

Excuse-moi, je suis en retard.
Je connais pas du tout ce quartier.

Mon Dieu, comme tu es belle.

Largement au niveau
de ce que je m'apprête à te demander.

Je suis heureuse de vous revoir.

Moi aussi.

Ça te plaît ?

J'adore.

- Ça frappe. J'y vais ?
- Vas-y, va ouvrir.

- On est fermés. Merde !
- Police !

Assieds-toi.
Vous faites quoi ?

Ça, c'est quoi ?

- Les gars !
- OK. C'est à qui, ça ?

C'est pas à moi.
La vie de ma mère !

Me touche pas toi ! Me touche pas !

Me touche pas !
C'est pas à moi !

C'est pas à moi !
Tu m'entends quand je te parle ?

Enlève ta lampe, enculé de ta mère !

Vous êtes
sur la messagerie d'Adèle Mouginot.

Veuillez laisser un message
à la suite de ce bip.

Et n'oubliez jamais,
comme disait le poète,

"La brièveté est sœur du talent."

Oui, Adèle, c'est Alphonse.

J'ai des bonnes nouvelles.

Il se peut que vous ne soyez plus embêtée
durant les mois à venir.

Rappelez-moi, s'il vous plaît.

C'est amusant. Dans cette lumière,
vous ressemblez beaucoup à votre mère.

Vous avez connu ma mère ?

À peine. On se croisait dans le couloir.

Mais vous habitiez déjà là
à l'époque de ma mère ?

Oui, on a emménagé
deux mois avant qu'elle parte.

Et vous vous êtes parlé ?

Des phrases de politesse.

C'est mon mari qui la connaissait.
Il était photographe amateur.

Comme elle était belle,
il lui avait demandé de poser.

Ça m'avait rendue affreusement jalouse.

Vos parents s'aimaient très fort,
ça se voyait.

On l'avait croisée la veille.
Elle avait l'air très heureuse.

Bonne journée.

Bonne journée. Vous allez où ?

Euh...

Vous avez raison, ça ne me regarde pas.

- À plus tard.
- À plus tard.

Alphonse.

Je vous aime beaucoup.

Moi aussi.

Eh oui, mon vieux.

Tu l'as dans le cul !

- C'est pas à moi, frère !
- Arrête de m'appeler "frère".

- C'est pas à moi, la vie de ma mère !
- Alors c'est quoi ?

Le père Noël est passé et a glissé
150 g de coke dans tes souliers ?

Je sais pas ce que ça foutait là.

Tu vas arrêter
de te foutre de notre gueule ?

On t'a déjà chopé deux fois
pour trafic de stup.

- Vas-y, je dealais du shit.
- Oui, je sais.

Mais t'as voulu faire le malin,
jouer les caïds.

Seulement voilà, t'es tellement con
qu'un autre t'a balancé.

- Qui ça ?
- C'est pas le problème.

Vous êtes même pas foutus
de vous entendre entre vous.

Je deale pas de coke, frère. Jamais !

- Arrête avec tes "frère".
- C'est ta conso personnelle ?

150 grammes ?

Faut vraiment te faire soigner.

- On perd notre temps.
- Ouais.

Tu sais que tu risques très gros, Louis.

Il va falloir que tu nous dises
qui t'a fourni cette came.

Putain, je sais pas !

Ouais, c'est ça. Tu sais rien.

Je vous dis que j'en sais rien !

- J'ai pas envie de finir en taule !
- Tu restes tranquille.

Hé, m'approche pas, toi !
Me touche pas !

Oh non, non...

Non, je vous en supplie !

Non, je vous en supplie.
Me faites pas ça.

Non !

- Quoi ?
- Pardon.

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Désolé.

- Oui ?
- Hé !

Oui ?

Qu'est-ce qui se passe ?

D'accord, j'arrive, oui.

Euh, je dois y aller.

Oh bah non, pas maintenant !
J'étais à fond.

- Désolé. Je reviens plus tard.
- Oh non ! Hé oh !

Mais détache-moi !

Son cancer a empiré.

Elle avait un cancer.

Vous étiez pas au courant ?

Si, si, mais c'est quelqu'un de pudique.

Elle en parle très peu.

Elle refuse tous les traitements.

C'est un miracle
qu'elle ait tenu si longtemps.

C'est bon, asseyez-vous.

Bien, mesdemoiselles,

pendant le congé maternité
de madame Villemaire,

c'est monsieur Moreira
qui se chargera du cours de lettres.

Monsieur Moreira,
je vous laisse la classe.

Merci, monsieur le proviseur.

Mesdemoiselles, bonjour.

Bonjour.

Alors...

Commençons, si vous le voulez bien,
par une sorte de jeu.

Vous n'êtes pas habituées
à ce qu'on vous propose de jouer.

Quelqu'un aurait une remarque à faire
sur ce que je viens d'écrire ?

- Mademoiselle...
- Clément.

- C'est votre prénom ?
- Non. C'est mon nom, monsieur.

- S'il vous plaît !
- Je m'appelle Adèle Clément.

Je vous écoute, mademoiselle.

Ce sont des œuvres de Flaubert,
à l'exception d'Hernani.

Hernani qui est une pièce de... ?

De Victor Hugo.

Eh bien bravo.

Tu avais un sourire délicieux.

Une démarche d'adulte
et un regard enfantin.

C'est la première fois
que je ressentais ça.

Vous m'avez l'air perdu, M. Moreira.

Oui. Oui, je cherche la rue Poincaré.

Vous êtes pas rendu !
C'est de l'autre côté.

- Je connais pas bien cette ville.
- C'est pas bien grand.

Dans une semaine, vous vous plaindrez
d'en avoir déjà fait le tour.

Allez, suivez-moi.

- Bah attendez-moi !
- Plus vite, Lucien !

Ne m'appelez pas Lucien.
Je suis votre professeur.

D'accord, Lucien !

Bah, faites comme chez vous !

Je vais me gêner.

J'ai passé la nuit à rêver
que nous quittions cette ville,

loin de l'ennui de cette province étriquée
et meurtrie par la guerre.

Allez, debout !

- Arrêtez de faire semblant d'être vieux !
- Vous devriez pas être là.

Je suis votre professeur.

Vous êtes mon professeur
quand nous sommes au lycée.

En dehors, vous êtes juste un type chiant
qui ne sait même pas danser.

J'ai des copies à corriger, hein.

Et puis je sais danser.
Je sais même très bien danser.

Si vous me refusez cette danse,
je déchire mon chemisier et je hurle.

Vous feriez ça ?

J'en meurs d'envie.

Bon, juste une danse et vous partez.

Mmh mmh, promis.

C'était toi.

C'était comme ça.

J'aimais,

pour la première fois.

Et sans doute la dernière.

Et lorsqu'on est comme ça,

vous aimez toujours votre femme ?

Évidemment.

J'aimerai toujours ma femme.

- Mais elle est loin.
- Non.

Dans mon esprit, elle est tout près.

Arrêtez !

Laissez-moi !

Je m'en suis atrocement voulu.

J'étais jeune et pleine d'orgueil.

Je te demande pardon, Lucien.

Je te pardonne.

J'ai fini par avouer que c'était pas vrai.

Je t'ai écrit, cent fois,

mais le mal était fait.
Tu m'as jamais répondu.

Reposez-vous.

C'est pour vous.

Vous l'ouvrirez plus tard.

Lis-moi le poème.

Lequel ?

Celui que tu nous avais lu en classe.

Ah...

Tu le sais pas par cœur ?

Non.

- Désolé.
- Tant pis.

Lis-le quand même.

"Vous qui ne savez pas
combien l'enfance est belle,

Enfant !
n'enviez point notre âge de douleur,

Où le cœur, tour à tour,
est esclave et rebelle,

Où le rire est souvent plus triste
que vos pleurs.

Votre âge insouciant est si doux
qu'on l'oublie !

Il passe, comme un souffle
au vaste champ des airs,

Comme une voix joyeuse
en fuyant affaiblie,

Comme un alcyon sur les mers.

Oh ! ne vous hâtez point
de mûrir vos pensées !

Jouissez du matin, jouissez du printemps ;

Vos heures sont des fleurs
l'une à l'autre enlacées ;

Ne les effeuillez pas plus vite
que le temps."

Elle vient de nous quitter.

Merci.

Ah, bonjour.

Bonjour.

Je partais.

- Bonne journée.
- Bonne journée.

- Je peux savoir ce qui se passe ?
- J'ai repris du service.

Un problème ?

Non.

Ça te choque tant que ça ?

Non, c'est pas ça, non.

Il te reste un peu de whisky ?

Vaut mieux pas. T'as une cliente
dans trois quarts d'heure.

J'irai pas.

Pas aujourd'hui.

Je peux savoir ce qui t'arrive ?

Ma femme vient de me quitter.

Elle est lesbienne.

Je viens de planquer

150 grammes de cocaïne
chez un psychopathe.

Et quelqu'un que j'aimais beaucoup
vient de mourir sous mes yeux.

C'est qui qu'est mort ?

Adèle.

Adèle ?

- Notre Adèle ?
- Oui.

Oh bah merde.

C'était notre meilleure cliente.

Je rigole.

Je sais.

C'était un sacré personnage.

Et un bon coup.

Tu sais, ça arrive.

Surtout dans notre métier.
Faut se blinder.

Moi, j'en ai perdu quatre l'an dernier.

Quatre ?

Quatre.

Non, je peux pas.

Je pourrai pas.

Mais si, tu pourras.

Parce que c'est là que t'es le plus utile.

Mais si t'as besoin
d'un peu de temps pour te remettre,

je vais te programmer quelques jeunettes.

C'est quoi, cette mallette ?

C'est rien.

Excuse-moi.

Oui, allô ?

Tu m'entends ? C'est Louis.

Écoute, j'ai une bonne nouvelle, frère.
T'es prêt ?

- La vieille elle est dead.
- Qui ça ?

Ma grand-mère, elle est morte.

Et alors ?

Faut que t'ailles chez elle.
J'ai les codes.

T'as les codes de quoi ?

Les codes du coffre, bouffon !

Ah t'as les codes du...
T'as les... T'as les co...

Viens, viens, t'inquiète.
Vas-y, dis-moi tout.

Bonjour.

Je pourrai pas venir ce soir
parce que j'ai un petit...

Tu tombes bien.
On était en train de parler de toi.

- Entre.
- Moi ?

Entre, entre.

Les enfants, comme prévu,

je vous présente Alphonse.

Assieds-toi.

Bonjour.

Bonjour.

Voilà, assieds-toi.

Sérieux ?

- Faites pas cette tête-là.
- Quelle tête tu veux qu'on fasse ?

Excusez-nous, c'est pas contre vous.
Mais mettez-vous à notre place.

C'est normal qu'on soit troublés.

Je comprends pas.

Ça tombe bien.
Nous non plus, on comprend pas.

Je comprends
que ce soit difficile pour vous

d'accepter
que je refasse ma vie à mon âge.

Je vous demande pardon ?

Chut, laisse-moi finir.

Dans votre tête à tous les deux,
je serai toujours associée à votre père.

Mais il est sorti de ma vie
depuis plus de cinq ans.

Cinq ans que je vis seule !

Que vous venez une fois tous les deux mois
et faut que j'insiste.

Toujours une bonne excuse
pour décaler ou annuler

les déjeuners que je vous propose.

Cinq ans que...

qu'il m'arrive d'envisager le pire.

Et alors il se trouve que,

au bout de cinq ans, il semblerait
que le destin me sourie à nouveau.

J'ai rencontré Alphonse
alors que j'étais au plus bas.

Il a su me réapprendre

ce que c'est que d'aimer.

- Y a un problème.
- Tais-toi. Tu n'as pas à subir ça.

- Non, en effet, justement.
- Mes enfants vont t'accepter.

Tout ça est très charmant,
mais c'est un gros malentendu.

Votre mère est une femme formidable,

et je crois qu'elle a très mal vécu
le décès de votre papa.

- Papa ?
- Oui, et...

Attendez, pardon.
Qu'est-ce que vous venez de dire là ?

Qu'elle a mal vécu le décès de votre père.

Non mais attendez, papa n'est pas mort.

Ah.

Maman... Maman, t'as dit à ce type
que papa était mort ?

Pour moi, c'est kif-kif.

Sous prétexte qu'il t'a trompée
avec la voisine de Beaulieu...

Ne me parle pas de cette pute !

Il en avait rien à foutre,
elle était nympho !

Alors pourquoi il l'a baisée ?

Enfin maman, s'il te plaît,
c'est des choses qui arrivent.

Oui.

- Dans ma tête, il est mort.
- Mais maman, t'es trop fière.

T'es en train de foutre ta vie en l'air,
et celle de papa avec.

D'ailleurs, excusez-moi,
il est où, ce Gaston ?

Ça ne te regarde pas.

Il connaît ma mère.

C'est qui, votre mère ?

Bah je sais pas.

Justement, j'aimerais bien savoir.

- C'est bon, t'es devant ?
- Ouais.

On a un problème, là, frère.

Quoi ?

Hé, ferme ta putain de gueule.

- Je suis en train de dormir.
- Quoi ?

- Le coffre est ouvert.
- Et alors ?

Il est vide, là, y a rien dedans.
Putain...

Putain !

Fait chier, sa mère la pute, là !

Sa race, putain !
Je vais faire comment, moi ?

J'ai pas une thune, sa mère !
Wesh tu fais quoi là ?

- Ferme ta gueule !
- Tu fais quoi ?

- Je dors, je te dis.
- Arrête, arrête !

Arrête, tu me fais mal !

Ouais et alors, hein ?
T'as un truc à dire ?

Vas-y, c'est bon, lâche-moi.

Qu'est-ce que t'as à dire ? Mmh ?

Dors bien.

Cher monsieur,

si vous lisez cette lettre,

c'est que je m'apprête à fiche le camp.

C'est ici le combat du jour et de la nuit.

Pour vous remercier de m'avoir procuré

mes ultimes sursauts de plaisir,

voici quelques renseignements.

Vous qui aimez tant l'horlogerie,

observez la grande aiguille
des trois cadrans.

L'un à l'est,

l'autre au sud

et le troisième
à l'ouest de l'appartement.

Ce sont les horaires que je préfère :

l'aube en hiver,

le déclin du soleil en été

et le cœur de la nuit.

Profitez-en bien.

Adèle.

Eh bah mon cochon...

Sous-titres : Émilie Nicolas
Sous-titrage : Hiventy by TransPerfect