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- All� ?
- All�, Yvonne.

- Ch�rie, quelle heure est-il ?
- Je ne sais pas.

Qu'est-ce qu'il y a, Luisa ?
Tu as des probl�mes ?

- Tu as besoin de quelque chose ?
- Non, je...

- Comment �a va ?
- Ne plaisante pas avec moi.

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien.

Je n'aime pas le ton de ta voix.
Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je ne veux pas en parler.
- Je vois. Vous vous s�parez.

- C'est fini. C'est fini pour toujours.
- Je me sens seule.

Je me sens aussi tr�s seule.
Mais en tant que femme qui a choisi la libert�.

- Peut-�tre que nous avons eu tort.
- Nous ne pouvons pas revenir en arri�re.

- Le Moyen �ge est termin�.
- J'ai aussi choisi la libert�.

- La libert� est la solitude.
- Qui parle ?

Habitue-toi.
Tu verras, tu aimeras.

- Tu dois �tre patiente.
- �a ne vaut pas la peine.

Au contraire, c'est la seule
chose qui en vaut la peine.

Garde toujours le contr�le.
Toujours.

- Toujours ?
- Quoiqu'il arrive.

- Au revoir. Merci.
- Me remercier de quoi ?

- Au revoir.
- Qu'est-ce que tu veux dire,

par je me sens seule ?
Et moi ?

Viens !
Tu es mon vrai ange !

Tu es la vraie chose que j'ai.

Quelle ignorante.

- Mademoiselle, vous voulez monter ?
- Fous le camp !

Exactement.

Parfois, je me demande
si �a ne vaudrait pas mieux.

- Mieux vaut faire quoi ?
- Foutre le camp.

- Je m'appelle Yvonne.
- Je m'appelle Luisa. Ravie de te rencontrer.

- Tu n'es pas d'ici.
- Non, je viens de Rieti.

Il n'y a rien � faire l�-bas,
alors je suis ici.

- Je ne suis pas non plus une locale.
- Tu es ici depuis longtemps ?

Deux ans. Et toi ?

- Trois mois.
- Tu te sens d�prim�e ?

- �a se voit, hein ?
- Tu mords la main qui te nourrit !

On ne trouve pas facilement
un gentleman propri�taire d'une voiture,

pr�t � prendre soin de toi.
Bien s�r, tu dois �tre impitoyable.

Tu as �galement besoin d'un nez pour le bon gars.
Si je dois consoler un d�bauch� ventru

juste pour un repas de fast food
et une paire de bas...

Tout travail te garantit une paire de bas.

- Si tu d�croches un emploi...
- Tu n'as rien trouv� ?

- Non.
- Il y a la crise. Malgr� le bla-bla

sur l'�mancipation des femmes,
ce n'est pas facile pour une femme.

Certains disent que nous avons pratiquement
voler 6 mois de salaire

parce que nous sommes toujours enceintes.
Me voici.

Tu travailles ici ? Un h�tel ?
Quel chanceuse tu es. Quel travail fais-tu ?

Oh, fantastique !
J'ai mis toute ma personnalit� l�-dedans !

- Au revoir.
- Pouvons-nous nous revoir ? Je ne suis pas...

Viens quand tu veux.
Je termine � 8 heures.

Merci.

Est-ce que tu les as vus ?
D�s que nous d�barquons,

ils vont nous sauter dessus.
- Bien. Un �norme steak avec des frites

et une �norme salade.
- Et une bonne portion de blanc-manger.

- Je meurs de faim.
- Comme ces deux-l�.

- Ouais, mais apr�s...
- Apr�s rien.

Ne t'inqui�te pas, je m'occupe de �a.

Je m'�vanouirai d�s qu'ils se r�chaufferont.
Tu leur dis que j'ai une maladie cardiaque.

Ils penseront que �a passera,
et nous finirons au poste de police.

Et ils ont d�missionn�.
J'�tais dans une Rolls hier.

Magnifique.
Quel type de Rolls ?

- Je faisais de l'auto-stop.
- Tu as pris le num�ro ?

- Bien s�r.
- Je suis tellement stupide.

- Mme Carletti est enceinte. Six mois.
- Dois-je m'en soucier ?

Ne sois pas idiote !
Elle part pour toujours.

Elle a dit, mieux vaut �tre femme au foyer
qu'un esclave du capitalisme.

Elle ne sait pas encore
quel esclavage c'est de rester � la maison.

Je t'ai d�j� mentionn�.
Mieux vaut un travail que de r�ver de Rolls.

C'est vrai !
Il y a eu une gr�ve des bus !

- Il m'a ramen� � la maison.
- Parle-moi de �a.

Crois-moi, j'ai d�j� entendu cette histoire.
�a devait �tre... Cendrillon.

- Ne me fais pas rire.
- Mais pourquoi ?

Revenons � nos prot�ines.
Les voici, tu ne les aimes pas ?

Ils sont trop d�go�tants pour toi,
pour t'acheter le d�ner.

Avec l'argent du gars � la Rolls.

Ceci est la premi�re gr�ve
que je ne condamnerais pas,

car cela m'a permis de vous rencontrer.
Je vais c�bler le syndicat pour les remercier.

Si vous aimez la musique, appuyez sur le bouton fin.

C'est Vivaldi.
Quatuor � cordes et canto.

- Vous connaissez ?
- Jamais entendu parler.

Je vois. Jouons quelque chose de plus moderne.

- Aimez-vous �a ?
- Bien...

O� voulez-vous que je vous emm�ne ?
� l'exclusion des cin�mas, s'il vous pla�t.

J'ai une allergie aux foules.
Je dois �tre un misanthrope.

C'est bizarre.
Un chirurgien c�l�bre comme vous.

Ouais, chirurgien.
Mais c'�tait la volont� de ma m�re.

Je voulais autre chose.
C'est l'endroit que j'aime le plus � Rome.

Je viens souvent ici,
et �a met toujours un charme sur moi.

C'est magnifique !
Une confusion de styles absurde.

Mon p�re �tait architecte.
Il est mort quand j'�tais encore enfant.

- L'ann�e derni�re, ma m�re est �galement d�c�d�e.
- O� habitez-vous ?

- A Livourne. J'ai une clinique l�-bas.
- Et vous vivez seul ?

Oui, si on veut...
Eh bien, dites-moi o� vous voudriez passer cette soir�e.

Je ne sais pas.

Allez. N'y a-t-il pas un endroit pr�f�r�
o� vous aimeriez aller ?

Je ne sais pas.
Vous choisissez, je vous fais confiance.

- Vous le faites toujours ?
- �a d�pend.

Oui ?
203, s'il vous pla�t, dites-moi.

Un instant s'il vous pla�t.
Tr�s bien, je vais prendre une note.

All� ?
H�tel Metropol.

Oui madame, un moment.
Tenez.

Londres en ligne.
Merci.

Un instant, professeur.
Je vais vous aider.

- Luisa, M. Rolls-Royce pour toi.
- Tu peux parler.

Tu es folle ?
C'est plus qu'un bifteck.

- C'est un boeuf entier.
- Connecte-le � cette ligne.

Professeur ! Comment allez-vous ?
Quoi ? Ce soir ?

Allez, allez.

Donne-moi �a.
Tu n'en as plus besoin.

D'accord. Je vais demander un cong�.
Bien. D'accord.

� bient�t, professeur.

Tout �tait sensationnel.

D'autre part, les techniques de transplantation
ont �t� test�s depuis des ann�es maintenant.

Le miroir, s'il vous pla�t.

Le c�ur � greffer �tait
dans de tr�s bonnes conditions,

donc quand je l'ai mis en place,
le patient �tait comme neuf.

Mais savez-vous ce qu'il a fait ?

Il a quitt� sa femme et enfants,
et est all� vivre avec la veuve

du gars qui lui a donn� son nouveau c�ur.

Une femme mature avec trois enfants.

Il est toujours avec elle et dit
"Mon c�ur appartient � cette femme.

� elle seulement".

- Nos f�licitations, madame.
- Merci.

Voici Fernanda, le pilier de la maison.
Et Antonio, l'autre pilier.

- Bienvenue, milady.
- Bienvenue chez toi.

Dom P�rignon, le dieu de la cave,

pour l'ange de la maison.

Faites un tour. Vous pouvez changer
tout ce que vous n'aimez pas.

C'est votre royaume,
comme la clinique est le mien.

Je suis ici ton humble serviteur.
Tu es jeune,

vous devriez appr�cier la peinture moderne.
Regarde, un Morandi.

Surveille son �quilibre.

Un Picasso. J'ai op�r� un n�gociant fran�ais.
Je l'ai eu pour rien.

Picasso ? Cela doit �tre tr�s pr�cieux !

- Un Miro. Et un Kandinsky.
- Ce n'est pas vraiment une maison,

c'est un mus�e.
C'est quoi ici ?

- Le room service.
- Je veux voir. Allez.

Voulez-vous que je pr�pare quelque chose, madame ?

Oh oui, un bifteck �norme avec les frites,
une salade, et... un blanc-manger.

Fantastique... ce n'est pas une cuisine,
c'est un r�ve.

- � nous.
- Oui, ch�rie.

- J'esp�re que tu seras heureuse.
- Mettons de la musique.

"La mort viendra et aura vos yeux,
cette mort qui nous accompagne

du matin au soir, sans sommeil"...

Non, pas �a.
La musique, non ?

- C'�tait quoi ? Un po�me ?
- Tu as raison.

- Mais c'�tait ta voix.
- Je te l'ai dit,

ma m�re me voulait m�decin,
Je ne voulais pas... non, je n'ai pas pu r�sister.

Mais c'est ce que j'ai fait et j'aime :
les arts, la musique,

pas l'anatomie de l'homme, mais l'esprit...
ma m�re voulait le contraire.

Elle connaissait le go�t de la faim.
Tu peux comprendre ?

- Je le connais aussi.
- J'ai oubli�. S'il te plait, sois patient avec moi.

- Mais... c'est le tien ?
- Le po�me ?

- Oui.
- Non, �a ne l'est pas. C'est de Pavese.

- Tu n'as pas lu Pavese ?
- Non.

Maintenant tu vas pouvoir.
Allons � l'�tage, �a te dit ?

Tu es si belle.

- Tu ressembles � une reine.
- Je ressemble � une prostitu�e de grande classe.

Je t'ai apport� d'autres robes.
Elles sont outrageusement ch�res.

Cela rendra Angelo fou.
Il aime les bretelles.

- Comment �a va ?
- C'est comme un r�ve.

C'est comme un r�ve.
Nous parlons de tant de choses.

Les mots en F en particulier.
Merci Luisa.

Reste avec nous ce soir.
Angelo va nous acheter un �norme steak,

comme au bon vieux temps.
Avec mon argent !

Assez avec les biftecks.
Et Armando m'attend � l'h�tel.

Allons. Ne me trompe pas.

- Y a-t-il quelque chose qui ne va pas ?
- Que pourrais-je demander de plus ?

On en demande toujours plus ou moins.
Il y a toujours une plus grande

joie qui attend de l'autre c�t�.
- Toi aussi, avec la po�sie.

- Arr�te �a.
- Crache le morceau ! Qu'est-ce que c'est ?

lmpressionnisme.
Art informel.

C'est de l'impressionnisme, le seul qui en vaut la peine.

- Ce n'est pas le cas.
- Vous disiez que c'�tait le seul.

- Tu l'as eu.
- Je ne l'aime pas.

L'amour est une chose, l'argent en est une autre.

- Je n'�tais jamais mont�e dans une Rolls auparavant.
- Ce n'est pas tout.

Tu n'entends m�me pas le clignotement de l'indicateur.

- Tu ne me comprends pas.
- Laisse-le, alors.

- Je ne peux pas.
- Alors arr�te. Nous y sommes.

- Je t'appelle, Yvonne.
- Salut, Luisa.

Allez vous asseoir derri�re, je vais conduire le bus.

Allez, Luisa est occup�e.
Au revoir, Cendrillon. Appelle-moi.

Qu'est ce qu'il y a avec Luisa ?
Elle est f�ch�e ?

Viens.

- Salut, d�j� � la maison ?
- Salut.

Je ne peux pas le supporter.
Je n'en peux plus.

Je me regarde et c'est d�go�tant.
Je dois sortir de �a !

Ch�rie, ne dis pas ces choses.

Parlez, Londres en ligne.

Tu dois d�cider : savoir ce que l'on veut

puis payer pour cela.

Bonjour, H�tel Metropol.

Ce n'est pas possible d'avoir tout enti�rement.

Paris en ligne.

�a n'aurait m�me pas de raison.
Regarde-moi.

Angelo n'a pas d'argent.
C'est un gosse.

Je suis pire qu'une putain.
Je n'en veux pas.

Luisa, pense � toi.
Pense � quand tu avais faim

et apeur�, et dieu merci tu l'as fait � la fin.

Tu es libre.
� l'abri du besoin.

Je suis vraiment d�sol�e, Yvonne.
Je te rappelle.

Bonjour, Fernanda.
Toujours rien ?

Eh bien, les premiers-n�s ont
toujours �t� un probl�me.

Dites � votre s�ur de ne pas s'inqui�ter,
les c�sariennes sont maintenant tr�s courantes.

Restez l�.
Dites � Antonio que je m'occuperai du jardin.

Oui, le professeur est maintenant parti.
Ne vous inqui�tez pas, Fernanda.

Felicitations. Au revoir.

Entrez, j'ouvre la porte.

J'ai tout vu !

Qu'est-ce que tu veux ?
Sors d'ici !

Reste tranquille !

Je t'ai vu il y a une heure,
� la croix, avec ta Rolls.

- Sors, sinon je vais crier.
- Vas-y crier, tu es seule.

Tu paieras pour cela.
Tu mords comme une chienne.

- Sors d'ici !
- Tu me comprends ?

Ou tu es sourde ?
J'ai tout vu � la croix,

la Rolls, et ce malheureux.
Tu as frein� � dix m�tres

de la falaise, en descente.
Alors tu as plac� ce pauvre diable

derri�re le volant, tu as pris
la moto dans le coffre,

desserr� le frein � main
et la voiture s'en va !

Un tout petit vol !
Bien !

Tu veux que je te dise le num�ro ?
Livourne 47863.

Tu as con�u un bon stratag�me.
Il y a tellement de gens qui quittent la route l�-bas.

Vous avez �t� autour.
En ce qui me concerne,

je suis int�ress�.
On ne doit pas perdre une opportunit�,

quand il y en a une.

Donc tu pensais avoir fait bingo, n'est-ce pas ?

Bravo.
Tu n'es pas stupide.

- Non je ne le suis pas.
- H�, o� vas-tu ?

Viens.

C'est lui ?
Puis-je en avoir une copie ?

- Tiens.
- �coute, il doit y avoir quelque chose

qui ne va pas avec toi.
Tu d�lirezs.

C'est tout ce que j'ai chez moi.
Il y a des banques aux alentours.

Si tuessaies d'agir intelligemment,
tu as connu un mauvais moment.

Alors fais une razzia dans la maison,
si tu ne me crois pas.

Les bijoux.
Le pauvre mec, il a d� te couvrir

avec des bijoux comme une madone.
Tu sors avec.

Il n'y a pas grand chose.
Je ne les garde pas � la maison.

Comment aurais-je d� savoir que tu passerais ?

C'est �a ?
Alors la bijouterie doit �tre � la banque.

- Tu veux me baiser ?
- Je t'ai dit, tu peux faire une razzia dans la maison.

Puis-je ?

Assez de blagues.
Peut-�tre que je n'�tais pas clair,

mais si tu me fais chier,
ta dolce vita est termin�e.

Bien re�u ?
Tu ne t'en sortirez pas

avec quelques dollars et des bracelets d'une demi-livre.

Tu connais des banques ouvertes � minuit ?

Nous nous reverrons demain.
Tu as le joker, n'est-ce pas ?

Demain ?
J'ai l'air d'�tre n� hier ?

Je vais rester ici.

- Tu iras � la banque avec moi d�s l'ouverture.
- Non.

- Si.
- Pars !

Laisse-moi tranquille, je t'en prie.
Je dois �tre seule.

Essaie de me comprendre.
Je ne peux pas bouger, m�me si je le voulais.

Tu obtiendras tout ce que tu veux, tout.

Je suis � ta merci.
Tu le sais.

Mais ce soir, c'est pour moi seulement.
Pour moi seulement.

Tais-toi.
Je vais rester ici.

Pas m�me un vere.
Quelque h�tesse...

- Tu es venu en voiture ?
- J'en ai une. Pas une Rolls.

- Elle est dehors ?
- Non, je la garde dans ma poche.

- On ne sait jamais.
- Mets-la dans le garage.

- � quoi penses-tu ?
- N'aie pas peur, j'arrive.

Tu dois la cacher.
- Pourquoi?

- Je ne veux pas que �a soit vu.
- Tu as peur pour ta r�putation, hein ?

Fais ce que je t'ai dit.
Bouge.

- Je ne peux m�me pas me coiffer ?
- Tu vas � une f�te ?

L�che ce t�l�phone !
Ne me d�fie pas !

- Tu agis intelligemment, hein ?
- Laisse-moi tranquille !

Arr�te-toi.

Allez, sortons d'ici.

- Qui c'est ?
- Cache-toi !

Ne me trompe pas.

- Qui est-ce ?
- Police, madame.

- lnspecteur Cavalieri.
- J'ouvre la porte.

Merci.
Tu restes ici.

- Bonsoir, madame.
- Bonsoir, lnspecteur.

- Qu'est-ce qui se passe ?
- Rien de s�rieux, madame.

�a ne vous d�range que mes hommes jettent
un oeil dans le jardin ?

- Le jardin ?
- La police aime les fleurs.

- Allez-y.
- Entrez.

- Merci.
- Dites-moi ce qui s'est pass�.

Nous menons seulement
une inspection de maison en maison.

Nous recherchons quelqu'un.
Il y a eu une certaine agitation

ce soir le long de la c�te.
Il doit y avoir contrebande de cigarettes,

ou trafic de drogues.
Donc nous en sommes l�.

On ne sait jamais,
nous pourrions attraper leur homme � l'int�rieur.

- Est-ce que vous avez entendu quelque chose ?
- Moi ? Rien.

C'est juste pour le doute.
Ils savent que nous les traquons.

- Mon dieu.
- N'ayez pas peur.

Ils ont g�n�ralement un casier vierge,
ils essaient juste de gagner leur vie.

- Puis-je vous offrir un verre ?
- Pas en service.

- Puis-je vous offrir un verre ?
- Pas en service.

Nous sommes des adeptes de bon go�t.
Certains disent que nous avons un bon travail.

Merci quand m�me.

- Qu'est-ce que c'est ? Du sang ?
- Oui, Fernanda s'est coup�e avec un verre.

D�s qu'elle est de retour, elle nettoiera.

Elle n'est pas l� ?

Et Antonio ?
O� sont-ils ?

La s�ur de Fernanda accouche.
Ils sont au village, je suis seule.

- Et le professeur ?
- Il est parti pour Turin. Ce soir...

pour cette importante conf�rence.
- Je m'en souviens maintenant.

- Je l'ai lu dans le journal.
- Il n'y a rien dehors, inspecteur.

Tr�s bien, nous partons.
Je suis d�sol� de vous avoir d�rang�, madame.

Je voudrais vous demander de rester ici.
Vous m'avez effray� un peu.

Il n'y a aucune raison.
Juste enfermez-vous � l'int�rieur,

et reposez-vous bien.
Donnez le bonjour au professeur.

Veuillez fermer le porte avec pr�cision.

Je le jure, tu devrais �tre actrice.

Tu es vraiment bonne � �a.
Donne-m'en u.

- Sers-toi.
- Tu as suivi un cours de bonnes mani�res ?

Ouais, � ton coll�ge.
Ecoute-moi maintenant.

Je vais te donner un ch�que.
Payable imm�diatement.

La banque ouvre � 8h30.
Tu vois, je n'essaie pas de te tromper.

Mais maintenant, s'il te pla�t, laissez-moi tranquille.
Tu as ma parole.

Tu pars.
En plus,tu as entendu les flics.

- Ils ne reviennent pas.
- Tu as un casier vierge, hein ?

Qu'est-ce que tu en penses ?
Il reste quelques heures.

Elles passeront vite.

il n'y a pas de musique ?

La mort viendra et aura tes yeux
cette mort qui nous accompagne...

Le ma�tre parle, hein ?

Il t'a chant� des po�mes!
Trop de bijoux et beaucoup de po�sie.

Ce n'�tait pas ce dont tu r�vais

quand tu t'es gliss�e
dans le lit du professeur, non ?

- Tu as fini ?
- Pourquoi ai-je tort ?

Je dois t�l�phoner.
C'est important, crois-moi.

Essaie et tu verras.

- Comprends-moi.
- �coute ce conte de f�es.

Une fois,
il y avait une fille ordinaire, une profiteuse.

Au lieu de marcher dans les rues comme le font beaucoup...

c'est tr�s important pour moi,
mais c'est aussi dans tob int�r�t.

Mais cette fille bien �lev�e

cherche une bonne poire
et le laisse lui tomber dessus...

tu sais comment ces choses se passent,
et il l'�pouse.

Donc notre profiteuse se transforme en
une dame, avec les fourrures, une Rolls,

et une putain de villa.
- Ne vois-tu pas que je ne peux pas te tromper ?

Mais le patron la d�go�te.
Le patron r�cite de la po�sie.

- Puis elle lui dit : hors de ma vue !
- Arr�te �a ! Assez !

- Tu n'aimes pas mon histoire ?
- J'en tremble encore.

Bien s�r. Tu viens de jeter une Rolls dans la mer.

- �a ne ressemble � rien, mais alors...
- Tu as raison...

- Qui est-ce maintenant ?
- Laisse ce pistolet tranquille !

- Que dois-je faire maintenant ?
- Monte dans ma chambre !

Pendant un instant, j'ai craint qu'il ne parte plus.

- Allons en haut.
- Non, Stefano, il y a ma petite amie � la maison,

elle vient d'arriver.

Allons dans la cabane.

Tu es le seul.
Je n'ai jamais laiss� quelqu'un d'autre.

- Qu'est-ce que tu dis ?
- C'est � moi.

Antonio avait l'habitude de garder
les outils de jardinage l�-bas.

- Je l'ai r�nov�.
- Qu'est-ce que c'est ?

- Une maison de poup�e ?
- Entre.

C'est l� que je passe mon temps.
Aimes-tu ?

- Je t'aime bien.
- Tu ne l'aimes pas non plus ?

Absolument. C'est confortable.
Qui est cette Yvonne ?

Je te l'ai d�j� dit.
Une de mes amies.

Elle travaille � l'H�tel Metropol.

- S'il te pla�t, Stefano. Reste tranquille.
- Pourquoi est-ce qu'elle est ici ?

- Tous les jours ?
- Elle a des ennuis.

- De gros probl�me avec son mari.
- Elle devait venir ce soir.

Ne sois pas �go�ste.
Elle est contrari�e.

Quand est-elle arriv�e ?

Vers 19h, peu de temps avant le d�part d'Armando.

�coute, nous deux devons prendre une d�cision.

Je ne peux plus supporter �a.

- �coute...
- Il ne me lib�rera jamais.

Il est fou.
Je ne peux pas le comprendre.

- Avez-vous d�j� parl� franchement ?
- Il dit qu'il a une r�putation.

- Avez-vous mentionn� mon nom ?
- Il le savait d�j�.

Il savait tout de nous.
Quelqu'un nous a peut-�tre vus.

Quel effront�.
Il n'a rien trahi � la clinique.

Qui sait ce qu'il a dans son esprit.

Mon amour, nous ne pouvons pas �tre ici toute la nuit.

Je ne veux pas la laisser trop seule.

- Il prendra le vent de mes voiles.
- Qu'est-ce que tu t'en soucies ?

Tu as dit que tu en avais beaucoup d'opportunit�s.

Tu as mentionn� le V�n�zu�la.

Laisse-moi y aller.
Attends-moi ici.

Et qu'est-ce qui se passerait si...

ce qu'il y a dans l'esprit du g�nie ?

Maintenant tu sais tout de moi.
Tu commences � comprendre

ou c'est trop difficile ?
- Je ne comprends que l'argent.

Tu l'auras !
Je me fiche de l'argent.

- Ce n'est pas tout.
- C'est facile � dire, quand tu l'as.

Connerie.

- Luisa !
- Renvoie-le.

D'accord, mais tu restes cach�.
Ne g�che pas tout !

Qu'y a-t-il pour vous ?

Comment est-elle ?
Une �preuve, nous y sommes.

Mais tu n'es pas toujours soumis au destin.
Tu peuxle changer ou du moins essayez de le faire.

Il y a toujours une chance.

Tu as raison, cela pourrait �tre meilleur.

Ou sinon, je n'aurais jamais convoqu� le
courage de quitter mes vieilles habitudes.

Au Venezuela !
Mieux vaut partir, la vieille Europe est angoissante.

C'est stupide de rester sur un navire qui coule,
et �a ne me d�range pas de poursuivre

une carri�re apr�s la cinquantaine.
Comme ton mari.

Recommen�ons � nouveau.
Comme si rien ne s'�tait pass�.

Ma vie a commenc� seulement quand je t'ai rencontr�.

Avant j'�tais seulement quelqu'un
qui s'est forc�, pour quelle raison ?

- Venez ici.
- S'il te pla�t, elle est r�veill�e maintenant.

- J'ai tellement r�v� notre premi�re nuit.
- Ne t'inqui�te pas.

- Nous en aurons beaucoup.
- J'esp�re que Yvonne n'aime pas � la fin.

Donne-lui un somnif�re.

- Laisse-moi partir.
- Je vais t'amener � l'�tage.

Tu sais ce que je vais lui dire ?
Tu devais vraiment venir ce soir milady.

Id�e merveilleuse.
- �a lui a pris 10 ans pour r�aliser

que cet homme n'�tait pas bon pour elle.
Elle s'est d�barrass�e de lui.

Et maintenant, tout le monde la bl�me.

�a arrive toujours quand une femme se r�veille.
Maintenant, pars.

Je dois �tre avec elle, pauvre Yvonne.
C'est ma seule amie.

- Et je la comprends.
- Je vois, tu te d�barrasses de moi.

- Qu'est-ce que c'est ? Du sang ?
- Oui... Yvonne.

Avec un verre.
Je ne te l'ai pas dit, mais elle a fait une d�pression nerveuse.

Tu sais comment sont ces choses.

C'�tait juste une �gratignure, rien
pour un chirurgien c�l�bre comme toi.

- Je ne devrais pas la regarder ?
- Oh, non.

- Tu es s�re ?
- Tu ne connais pas Yvonne,

elle a seulement besoin de pleurer
et d'�vacuer ses ennuis.

Comme tu veux.
Je te rappelle bient�t.

Au V�n�zu�la.

Quel mal de t�te.

Tu es bonne.

Je peux voir pourquoi le patron a perdu la t�te.

�tait-il ivre ou endormi quand il... ivre, hein ?

Dommage pour cette Rolls.
Certains baveraient sur une voiture

comme �a, et toi...
dans la mer.

Ouais, et puis tu en ach�tes une nouvelle.
Tu vas � la banque,

tu dis au directeur
"Monsieur, j'ai besoin de quelques millions".

"C'est fait, madame".

Je suis d�go�t� par des gens comme toi.
Certaines personnes ont toute la chance.

Ceux qui ne m�ritent rien.

Je suis plus que rien.
J'ai �t� malchanceux.

Monte � l'�tage dans ma chambre.
Tais-toi !

- Tu as oubli� quelque chose ?
- Non. Cette tache de sang est la sienne.

Qu'est-ce qu'il a fait ?
Est-ce qu'il a essay� de se tuer ?

- Je te l'ai dit, ce n'est rien.
- Je veux la voir.

- Tu ne me crois pas.
- Ce n'est pas ce que je veux dire.

Il peut y avoir des complications...

Tu ne me crois pas du tout, c'est la v�rit�.

Elle est � l'�tage, dans la chambre d'Armando.
Va !

Tu ne me crois pas, hein ?
Qu'en penses-tu ?

Belle, riche...
Qu'as-tu pens� quand on s'est rencontr� ?

Voici une personne qui a r�ussi.

Un �tranger, je sais mais il faut du temps.

Vous avez tous mis des si�cles
pour devenir ce que vous �tes.

Et le r�sultat n'est pas bon, croyez-moi.

Je t'ai vu plus t�t, dans la cabane.
Comment tu as regard� les choses que j'aime.

D�go�t�.
Plein de d�go�t.

- Exactement comme lui.
- Non, Louisa, non.

Une op�ratrice stupide, bonne pour un coup d'un soir.

- Mon amour !
- Comme des milliers d'autres !

Qu'est-ce que tu dis ?
Tu m'insultes !

Je t'aime parce que je t'aime.
Je te crois.

Qu'est-ce qu'i y a avec Yvonne ?

Nous sommes sur le point de r�soudre nos vies.

Tout ira bien, tu verras.

Laissez-moi rester.
Nous avons ardemment d�sir�

de ne plus se cacher, de ne plus courir.
c'est la premi�re fois qu'on peut

�tre ensemble pendant toute une nuit.
S'il te pla�t.

Je vais rester ici comme un bon gar�on.

Pourquoi tu ne m'as pas dit �a
ton mari ne vous lib�rera pas ?

- Il pourrait engager des l�gions d'avocats.
- Je vais lui parler.

R�putation ou pas, il devra c�der.

Oui.

- �a a �t� une dure journ�e.
- Tu es fatigu� ?

Ce n'est pas une clinique, c'est une cha�ne d'usine.

Qu'est-ce qu'il fait ce cr�tin ?
Il ne part pas ?

Il est endormi.

Qu'est-ce qui te pr�occupe ?

Je te m�rite beaucoup plus que lui.
Beaucoup plus.

- Laisse-moi.
- R�veille-le, alors il va se mettre en col�re.

Esp�ce de sale cochon !

Par ici, madame.

- Luisa !
- Stefano !

Non ! Non !

Arr�te Stefano, laisse-le partir.

Crois-moi, je ne le connais pas.

Ce n'est pas ce que tu penses.
Je ne l'ai jamais vu !

Stefano, s'il te pla�t !

Givr� !
N'essaie pas de me toucher !

Tu me prends la t�te !

Baise-moi !

Ou es-tu fatigu� ?
Tu es un faible !

Tu es sans valeur, m�me dans ce domaine.

Tu as bien plus que ce que tu m�rites, trop.

Sale petit ouvrier d'usine,
qui pour augmenter son salaire

fait des signaux aux bateaux
pour quelques cigarettes !

- � quoi tu tiens ?
- Tu es la cinqui�me roue, tu n'es personne.

Tu as seulement besoin du pistolet
pour vaincre la peur.

Donne-moi juste l'argent.

Ouais. Quatre, cinq, six millions.
Mais tu en as trop pris.

- Ma vie.
- O� est-ce que tu vas ?

- Ne m'emmerde pas.
- Fous le camp !

- C'est quoi ce d�sordre ?
- J'ai fait une tourn�e pendant tu travaillais.

Tu es un vrai mendiant.

Si besoin est.

Enfer, quelle longue nuit.
Je dois �tre patient.

Donnez-nous notre pain quotidien,
mais comme c'est dur.

- Il y a du caf�.
- Du caf�. Bonne id�e.

- Pourquoi ne prends-tu pas un autre cognac ?
- J'aime mieux le caf�.

- Mange.
- Non, seulement du caf�.

Ainsi, je ne m'endormirai pas.
Regarde.

Bravo. Mieux vaut ne pas dormir au travail.

Le monde appartient � ceux qui se l�vent t�t
et malheur si vous les croisez.

- Combien ?
- Deux.

Mieux trois.

C'est assez d�go�tant,
Fernanda le fait beaucoup mieux.

- Fernanda ?
- La cuisini�re.

- Elle est au village avec son mari.
- Ouais. Elle nous a laiss�s seuls.

- Tellement gentil.
- Merci pour moi.

Mon Dieu !
Un Luna park priv� !

Rien de comparable qu'un flipper pour se calmer.

Parle-moi de �a.
Recule et apprends.

Et les photos !
Quoi de neuf ? Un porno ?

Les seins dans le vent ?

Voici le ma�tre.
Pas mauvais.

Reposez en paix.

Vous devriez c�l�brer le 2 novembre.
Les chrysanth�mes en deux temps.

Cela ne le d�rangera pas maintenant.
Porterez-vous le deuil ?

Le noir est � la mode.
Aussi en politique.

Musique, po�sie, art...
Quel ennui !

Il �tait un g�nie,
mais tu maltraites les g�nies.

Ouais.
Comme les Rolls.

Ton ami m'a frapp� fort.

Compte tenu des circonstances, je le laisse.
Tu sais quoi ?

- Il n'aurait pas d� s'�nerver.
- Qu'est-ce que vous auriez fait ?

- Il aurait d� te croire.
- Tu me croirais ?

- Qui sait.
- Il aurait d� me croire.

Il m'a pris soudainement par la gorge.
Tellement en col�re !

Certains gens ont toute la chance.
Ce n'est pas vrai qu'on est abattu et sans valeur.

Tu racontes ces conneries, sale bourgeois.

Tu as raison. Avec une lumi�re flash dans ma main

sous la pluie ou la neige, chaque nuit. Pour un sou.

Qu'est-ce que vtu en penses des millions ?
Des ann�es en Allemagne, en Belgique,

dans les mines, travaillant comme des chiens.
Tu attrapes la silicose.

Viennent ensuite les fonctionnaires de l'ambassade,
avec les journaux de la patrie.

M�re patrie ! Quelle patrie ?
Celui qui t'envoie � l'�tranger pour manger ?

Nous avions l'habitude de coller des photos d'actrices
sur les murs des cabanes.

Parce que les femmes allemandes ne veulent pas
venir l�. Nous sentions mauvais.

Nous avons donc regard� les bas des pin-ups.
C'est mieux que rien.

En revanche nous avons abandonn�.
Nous avons commenc� � coller des photos

de remorques, bateaux, de choses appartenant aux riches.

Ceux qui ont des salles de bains tapiss�es.
Des photos de Dieu.

- Moi aussi, il y a seulement trois ans.
- Alors tu vois mon point de vue.

- Oui.
- Ils te transforment en b�te.

- Tu peux jouer, si tu veux.
- Je m'�clate.

Alors tu as �t� attir�e par de belles choses, hein ?

Moi aussi, je regardais les vitrines des magasins,
pleines de belles choses... Je les aurais bris�es !

- Tu vois ?
- Mais tu as tout g�ch�.

Je sais, tu ne m'as pas agress�,
ce n'�tait pas moi sur ce lit,

c'�tait ta faim, ton amertume,
ta col�re, c'est tout ce que je sais.

Mais tu as tout g�ch�.
Tu aurais eu l'argent.

- J'aurai l'argent.
- Oui, bien s�r.

Mais tu m'as vol� une chose.
Tu n'aurais pas d�.

- Tu n'avais pas le droit.
- Abandonne.

Je te l'ai dit, la col�re m'a aveugl�.
Ce n'est pas juste.

Quoi ? Des millions qui rampent pour celui qui la fait.

Ceux qui la font en veulent de plus en plus.

- La villa, l'argent.
- Le type jeune, �l�gant pour coucher avec.

Aimer.

- Qu'est-ce que tu sais de ces choses ?
- Qu'est-ce qu'une profiteuse comme moi sait de ces choses ?

L'amour est pour les riches.

Aimer, les cons�quences tu les as vues ce soir.

- Tu veux dire � la croix ?
- A la croix, en effet.

Il reviendra.
Crois-moi.

Reste ici.
O� est-ce que tu vas ?

N'aie pas peur.

Effray� de quoi ?

O� est-ce que tu vas ?

Viens satisfaire ta curiosit�.

- Un bain maintenant ?
- Pas vraiment un bain.

- Eau de mer. Pour la cellulite.
- De l'eau de mer ?

Il n'y a rien qu'on ne te propose pas de nos jours.

Tu peux prendre un bain dans l'eau de mer quand tu veux.
Et ce n'est pas pollu�.

Le commerce des singes de la bourgeoisie.

Allez, tu fais tout pour devenir un bourgeois.

Putain de cognac.

J'ai mal a la t�te.

- Vous servez du cognac pas cher ici.
- C'est le caf�.

Qu'est-ce qu'il a le caf� ?
Qu'as-tu fait, salope ?

- Sois patient.
- Le caf�.

N'essaie pas de me baiser.

C'est moi.
Je suis revenu. Je te crois.

- Tu ne le connaissais pas.
- Je ne l'ai jamais vu auparavant.

- Ouvre la porte.
- Pas maintenant. S'il te pla�t.

- Il est toujours � l'int�rieur ?
- Non, il est parti.

- S'il te pla�t, ouvre la porte.
- Pas maintenant.

Je suis horrible, essaie de comprendre.
Je ne veux pas que tu vois comme �a.

Je suis moche.
Rentre � la maison !

- Luisa !
- Va, je t'appelle.

Laisse-moi un peu de temps pour mettre un peu d'ordre,
mon amour, s'il te plait.

Il est parti pour de vrai ?

Il l'est. Ne doute plus de moi, c'est mieux comme �a.
Je t'appelle.

- Promis ?
- Promis. Je vais tout expliquer.

- Je ne t'ai pas demand� d'expliquer.
- Tu as raison. Maintenant, pars.

- Luisa !
- Au revoir.

- Luisa !
- Au revoir.

- Stefano !
- Mon dieu, qu'as-tu fait ?

- Je l'ai tu�.
- Es-tu folle ?

- Tu l'as tu� ?
- Oui.

- Il t'a encore agress� ?
- Il ne l'a pas fait.

C'est une catastrophe.
Que s'est-il pass� ce soir dans cette maison ?

Qu'est-ce que tu vas dire � la police ?

Il t'a harcel� et alors tu l'as tu� ?

Ce soir, quand je suis sorti du club,
les gens me regardaient, riaient,

avec ton mari � Turin pour le congr�s...

M�me un enfant l'aurait devin�.
J'�tais l�.

Luisa, c'est un probl�me.
Je l'ai frapp�.

- Il y a des marques sur son visage.
- Il n'est pas mort pour �a.

- Il s'est noy�.
- Noy� ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

S'ils le trouvent,
ses poumons seront remplis d'eau de mer.

Tu es folle.

Que veux-tu faire ?

Laissez-le-moi.
Je te l'ai dit.

Va � la maison.
Mais tu es rest� et tu as tout vu.

- Luisa...
- Va et attends-moi.

- Je vais revenir.
- Luisa, que veux-tu faire ?

- Je ne peux pas le garder ici.
- Ma position...

- Calme-toi.
- Je me suis compromis, j'ai rat� le pont.

Tu sais comment les gens parlent.

Je rentre � la maison, hein ?
C'est la chose la plus sage que je puisse faire.

- Je t'appelle.
- Oui, s'il te plait, d�s que...

- Appelle-moi bient�t, veux-tu ?
- Stefano !

- Oui ?
- Il m'a vu.

Tu m'as un jour dit qu'aimer c'est partager.

En bien et en mal.
Et ce n'est pas juste que je le garde pour moi toue seule.

Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Je l'ai tu�.
- Je sais, tu me l'as dit.

J'ai tu� Armando.

Et il m'avait vu.
C'est �a.