All language subtitles for Jaime - Ras Le Bol (1999) Fra

JAIME

- H�, toi, le m�me!
- Va chercher le patron.

Monsieur Gil, monsieur Gil!
Descendez vite!

Le m�me s'est coup� les doigts.

J'ai compris! J'ai compris!

Du calme. Du calme.

Comment c'est arriv�?

Il vaut mieux appeler un toubib,
monsieur Gil.

Va chercher un chiffon!

- Il est o�, le chiffon?
- Grouille, bordel!

Ne me souille pas de sang.

Tiens l�, vite. Tiens �a serr�.

Faut amener le m�me � l'hosto.
On s'en va, Jorge.

- Tu sais o� il vit?
- Je sais y aller.

Va chercher ta veste
et viens avec moi.

Je suis compl�tement crasse
avec tout ce sang. Bon Dieu!

Quelle merde,
ces enfoir�s de m�mes!

Arr�te de gueuler!

- T'as pris les doigts?
- Non.

Tu sais pas qu'on colle les doigts,
maintenant? On les colle, putain!

Manquerait plus que ces connards
les foutent � la poubelle.

Mets-les dans un sac en plastique
avec de la glace. Grouille-toi!

Manquerait plus qu'il clamse
dans la voiture.

Bordel de merde.

Du calme, Gil, du calme.

Tout ira bien, tout ira bien.

- Monsieur Vieira!
- Gueule pas, va frapper � la porte.

Je sais pas l'�tage.

- Qu'est-ce qu'il y a?
- Vous vous souvenez de moi?

La boulangerie.

C'est Luis? Qu'est-ce qu'il a
encore fait?

Rien, vous inqui�tez pas.

- Descendez.
- Il lui est arriv� quelque chose?

Descendez, vous verrez bien.

J'arrive.

Surtout pas un mot
de la boulangerie, compris?

J'ai compris. Je dois dire
qu'il jouait avec un couteau.

C'est �a, chez toi.
Bonne id�e.

Compris, Vieira?

C'est pas toi qui as insist�
pour que je l'embauche?

- C'est pas vrai?
- C'est vrai.

C'est pas toi qui es venu chialer?

"Trouvez-moi du boulot, M. Gil."

"On cr�ve la dalle � la maison,
je suis au ch�mage."

- C'est pas vrai?
- C'est vrai, monsieur.

Bien s�r que c'est vrai, Vieira.

Si tu parles de la boulangerie,
tu t'en mordras les doigts.

Adieu l'indemnisation.

Si tu me fous dans la merde,
tu peux oublier le pognon.

On y est presque.
On se calme.

Tiens, c'est juste une avance.
A toi de jouer.

Pardon, mais �a serait
dans les combien � peu pr�s?

Dans les combien quoi?

L'indemnisation. �a serait
dans les combien plus ou moins?

T'auras pas � te plaindre,
tu regretteras rien.

Fais-moi confiance.
Pense plut�t � ton fils.

Le m�me d�guste, le malheureux,
emm�ne-le � l'hosto.

Putain de pauvres!

- C'est quoi, ton nom?
- Jaime.

�'est ca... Jaime.

Eh ben, Jaime, je vais pas pouvoir
te garder apr�s tout ce bordel.

Tu comprends?

Pourquoi vous pouvez
pas me garder?

Parce qu'on va finir par le savoir.

Je ne veux pas devoir te cacher
si les inspecteurs du travail d�barquent.

Qu'est-ce que tu veux, c'est la vie.
Y en a jamais pour tous.

C'est toujours ou toi ou moi.

Allez, tiens,
rentre chez toi.

Tu trouveras bien autre chose.

Cinq mille escudos, le fumier.

Y en a jamais pour tous.
Mon cul.

"Avril - Boulangerie"

2 plus 2, 4 plus...

...6 mille, 1, 2, 3, 4,
6, 6, 9 mille escudos.

Qu'est-ce que tu fais l�,
� cette heure?

Je rentre du boulot.

Vous entendez �a, Filipe?
Il rentre du boulot.

Foutez-moi la paix, Fil�, please.

Mais quel plaisir y a-t-il
� travailler?

Me dis pas que tu aimes �a.
A ton �ge, en plus.

- Tiens, prends une taffe.
- Je fume pas.

Vous avez entendu?
Il dit qu'il fume pas. Il est mignon.

Foutez-lui la paix.
Rentrons,

j'ai sommeil.
- C'est pas du tabac,

c'est un rem�de contre le travail.

Je sais tr�s bien ce que c'est.
C'est un joint.

- T'as d�j� essay�.
- Non, j'aime pas �a.

Si t'as jamais essay�,
comment tu sais que t'aimes pas?

Allez, go�te.

Pas besoin d'y go�ter
pour savoir que j'aime pas.

Tu es b�te.
Tu m�rites de travailler.

J'en ai marre,
je cr�ve de sommeil.

Tout le monde a sommeil.
Font chier, ces hommes.

Et j'ai une partie de golf
demain matin. Quelle poisse.

Tu veux pas faire le caddy?
Filipe en cherche un, hein, Filipe?

- C'est quoi, �a?
- Golf. T'as jamais vu � la t�l�?

Bien s�r que oui. Croyez peut-�tre
que j'ai pas la t�l�?

Tiens, viens nous voir.

- Ciao, travailleur!
- Ciao, petite conne!

Salut, p'tit cul, aide-moi!

Alors, tu lui as parl� pour la plonge?

Rien � faire.
Il dit que t'as pas l'�ge.

Eh ben, je les emmerde.

Pourquoi tu joues pas
dans ce putain de film?

Ils se foutent de ton �ge.
En plus, ils te filent plein de bl�.

Je t'ai d�j� dit non, merde!

- T'es vraiment con!
- Je t'emmerde!

H�, m'man, maman!

Tu vas r�veiller Ant�nio.

Ce fils de pute de Br�silien
passe sa vie � ronfler!

Il a travaill� tard.

Pourquoi il bosse aussi tard?

Ce sont les affaires.

Mais quelles affaires?

Tu sais bien, les affaires.
Acheter et vendre des trucs.

Alors, pourquoi il te demande
tout le temps du fric?

Il devrait �tre riche
avec toutes ses "affaires"!

�a te regarde pas.

T'es jaloux, toi.

De lui? Et pourquoi je serais jaloux?
Je suis plus beau que lui.

C'est vrai.
C'est toi le plus beau.

Quand j'aurai l'�ge,
je ferai pas des "affaires".

J'aurai un vrai boulot.

Un boulot appel� ch�mage,
comme ton p�re.

Il serait pas au ch�mage
si on lui avait pas piqu� sa mob.

Tu le sais tr�s bien.

- D'ailleurs, il a trouv� un boulot.
- Comme roi des vagabonds, non?

C'est pas vrai,
charrie pas, merde!

- Dis pas "merde" � ta m�re.
- OK, OK, je m'excuse.

Comment �a se fait que
tu te l�ves si t�t derni�rement?

Quand mon p�re
aura du boulot,

il louera un appart, un vrai.
- Arr�te, Jaime!

- Avec tout ce que tu voulais...
- Je t'ai d�j� dit d'arr�ter!

Je revivrai plus avec ton p�re,
mets-toi �a dans la t�te!

Pas la peine d'inventer des salades.

Il peut louer un palace,
je m'en fous.

J'en ai fini avec lui.
Termin�, tu entends?

C'est un rat�. Il n'arrivera
jamais � rien dans la vie.

- C'est pas vrai!
- Mais si, c'est vrai.

Merde, je t'ai d�j� dit mille fois
que je veux plus entendre parler de lui.

Ou pas?

Tu vois, t'as dit "merde" toi aussi.

Moi, j'ai le droit.

C'est pas juste.

Allez, on fait la paix.

Bon, d�p�che-toi.
Je suis en retard.

Va r�veiller les petites,
pendant que je m'habille.

H� l�, o� tu vas, toi?

Qu'est-ce qui te prend, Deolinda?

Qu'est-ce que tu crois?
C'est pas la mis�ricorde. J'arrive.

On �tait d'accord que je te paierais
la deuxi�me semaine � la fin du mois.

Ouais, la deuxi�me.

Mais la premi�re,
c'�tait samedi et j'ai rien vu venir.

Mais Ant�nio...

Quoi, Ant�nio?

Non, rien.

Alors, �a va?

J'ai laiss� l'argent sur la table.

N'oublie pas de mettre de la glace.

Si �a commence � saigner,
viens me voir imm�diatement.

Alors, on en est o�?

T'auras ton argent ce soir.

Sur la t�te des petites,
je te l'apporterai moi-m�me.

Tu l'apportes ce soir...

On avait dit samedi, pas ce soir.

Si t'avais pas de fric,
t'avais qu'� moins baiser.

Ou alors, t'avais qu'� faire
comme cette femme.

Vous avez le sexe � la place de la t�te,
et � moi de me d�merder.

Tiens,

prends d�j� �a.

Je te donnerai le reste en rentrant.
Allez, s'il te pla�t.

Qu'est-ce que tu veux que
je fasse avec �a?

Que je m'ach�te un bol d'air?

Merci.

Il a d�pens� l'argent que
tu lui as donn� pour Deolinda, hein?

- Qui?
- Le mec.

Le mec a un nom. Ant�nio.
Et c'est pas tes oignons.

Alors, �a y est, t'as le bl�?

On a dit � la fin du mois.

T'es pas le seul sur le coup.

Il y a plein de m�mes
� vouloir se d�foncer

sur ces machines.

Celle-l� en a d�j� tu� deux.

Et tu seras peut-�tre le troisi�me.

Et alors?
J'suis pas votre fils.

Manquerait plus que �a.

Si l'un de mes fils pose son cul
sur cette merde, je le descends.

Pourquoi vous mettez pas
"VENDU" dessus?

Je mettrai "VENDU" dessus

quand toi, t'auras mis ton fric
sur la table.

Papa?

Papa...

Bonjour, 'pa.

- Quelle heure il est?
- Presque 10 h.

D�j�?

Putain de r�veil.

Justement aujourd'hui que
j'ai rancard pour un boulot.

- Quel genre?
- Un bon truc.

Une esp�ce de club nautique,
dans ce genre-l�.

Et c'est o�?

Pr�s du port, dans ces parages.

Et le truc de l'autre jour?

�a n'a pas march�.
Toujours pareil,

ils voulaient des mecs
avec un moyen de transport.

Tu dois t'acheter une mob.

Ouais. Avec quoi?

Justement, j'en ai vu une
tout � l'heure.

La m�me marque que la tienne.
Pareille, rouge.

Putain de chasse d'eau!

Je t'ai apport� le journal.

Pour les annonces.

Les annonces...
Ils veulent que des dipl�m�s.

- Et ta m�re?
- �a va.

Elle t'embrasse.

Elle m'embrasse?

- Oui, c'est ce qu'elle m'a dit.
- Mais oui, bien s�r.

C'est vrai, elle m'a dit comme �a:
"Dis-lui que je l'embrasse".

"Dis � ton p�re que je l'embrasse",
c'est ce qu'elle a dit.

- Elle a dit �a?
- Ouais.

Elle savait que tu passais ici, alors.

Ben, oui.

Elle t'a laiss� venir,
elle t'a pas engueul�?

Pourquoi elle m'aurait engueul�?

Si tu lui avais dit que tu passais me
voir, elle t'aurait engueul�.

Je lui ai dit apr�s l'�cole.
C'est pour �a qu'elle m'a pas engueul�.

Elle m'a juste dit
de pas rester longtemps.

Elle t'a rien dit du tout.
Arr�te de dire des conneries.

Mais si, je te jure.

Elle sait m�me plus que j'existe.
Elle s'en fout.

C'est pas vrai.
Elle parle tout le temps de toi.

Elle �tait habill�e comment,
ce matin?

Habill�e comment?

Avec sa robe, celle pour aller bosser.

Celle qu'elle avait lundi,
avec des fleurs?

Oui, je crois. C'est �a, oui,
celle avec des fleurs.

Elle m'a pas dit qu'elle t'avait vu lundi.

Elle m'a pas vu.
Allez, barre-toi.

Va-t'en.

Alors?
T'as fait de beaux r�ves?

- Je dormais pas.
- Ah bon?

- Et tu faisais quoi, alors?
- J'�coutais.

- Les yeux ferm�s?
- On �coute mieux.

Silence!

C'est pas moi, mademoiselle.

Silence.

- Viens jouer au foot.
- Je m'en fous du foot.

Ulisses!

Je donne pas de taffe.
J'ai le sida.

Je m'en fous, je fume pas.
Allez, viens pisser.

- �a va pas? Et si j'ai pas envie?
- Mais si, t'as envie, viens.

Qu'est-ce que tu me veux?

Y aurait pas une place pour moi
l� o� tu bosses?

J'en sais rien.
Qui t'a dit que je bosse?

Pourquoi tu ronflerais en classe sinon?

Peut-�tre que je suis rest� tard
� regarder la t�l�.

Arr�te tes conneries!
Y a une place ou pas?

Merde, mes Nike!
L�che-moi, putain!

C'est m�me pas des vraies.
Y a une place ou pas?

Peut-�tre qu'y en a.
Allez, l�che-moi.

Comment t'as vu que
c'�tait pas des vraies?

Tu crois que t'as une gueule
� avoir des vraies?

En plus, elles sont trop grandes.

Juste une taille au-dessus.

S�rieusement, tu me trouves
du travail oui ou non?

Pourquoi je demanderais?
Qu'est-ce que j'y gagnerais?

Pour commencer je dirais rien au prof.
C'est interdit de bosser � ton �ge.

- Tu n'as qu'un an de plus.
- On dirait pas.

- Merde!
- Qui c'est?

- Un inspecteur.
- Un flic?

Pas un vrai. Un flic du travail,
ceux qui veulent pas qu'on bosse.

- Merde!
- Attends, je vais avec toi.

- Aide-moi, putain!
- Tu travailles o�?

J'vais chercher des fringues
dans des maisons.

Tu peux demander pour un boulot?

- Tu me refiles quoi en �change?
- On verra.

Je vous attendais pas si t�t.
Ils m'avaient dit deux heures.

Eh ben, � moi,
ils m'ont pas dit d'heure.

C'est pas les chemins de fer, vieux.
Y a pas d'heure, �a va comme �a vient.

C'est bien deux mille, c'est �a?

C'est �a, mais
ils m'avaient dit deux heures.

Je m'en fous des heures.
C'est pr�t ou c'est pas pr�t?

Enfin, presque.

Disons dans une demi-heure,
trois quarts d'heure maximum.

Le temps de boire un coup.

Tu te fous de ma gueule?
J'ai encore trois chargements.

- Ils m'avaient dit � deux heures.
- J'ai compris,

on prend ce qu'y a.
Tu t'arrangeras apr�s avec mon patron.

- C'est lesquelles?
- Celles-l� et celles � l'int�rieur.

Prends cette merde.

Vous �tes pas tr�s sympa.
Il va encore me mettre � l'amende.

M'man, j'ai sommeil.

Et toi, arr�te de chialer,
ou je te fous une autre racl�e.

- Il a sommeil.
- On t'a sonn�e, toi?

Et toi, tu veux
que j'�teigne la t�l�?

Et toi, qu'est-ce que tu regardes?

- Combien t'as gagn�?
- Qu'est-ce que �a peut te foutre?

Te bile pas, je veux pas
te piquer ton fric.

- Tu veux savoir combien j'ai gagn�?
- J'en ai rien � foutre.

Merci.

Bonjour, M. Te�filo,
je viendrai vous payer demain.

Non, ce n'est pas �a.

Va, mon ch�ri.
Maman attend le bus ici.

- Sois sage.
- D'accord. Ciao.

Va!
Va � l'�cole.

- O� est-ce que je d�pose le sac?
- Pr�s de la table.

Bonjour, �a va?

Tiens, c'est pour toi.

Merci, M. Filipe.
Allons nous asseoir l�.

- Tu es libre?
- Je suis pas l� pour �a.

- Moi oui.
- Ce sera pas trop lourd?

Bien s�r que non.

Tu voulais me parler?

Oui, mais en priv�.

Qu'est-ce que tu fais l�?
T'as pas le droit de t'asseoir ici.

Pourquoi?
Je suis pas pareil aux autres?

- Bien s�r que non.
- Il est avec moi.

�a tombe � pic, un jus d'orange.

- Tu attends quelque chose?
- Non, rien, M. Garc�s.

Il a raison,
t'as pas le droit d'�tre ici.

Et vous?

T'es un malin, toi.
Tu crois qu'on est pareils, c'est �a?

Tu te goures.
On n'est pas du tout pareils.

J'ai jamais port� les sacs des autres.
M�me � ton �ge.

Mais c'est vrai,

moi non plus,
j'ai pas le droit d'�tre l�.

Sauf qu'� moi,

personne n'osera me le dire.

Tu me le dirais, toi, que
j'ai pas le droit d'�tre l�?

- Mais non, monsieur Garc�s.
- Mais non,

monsieur Garc�s.
Tiens, c'est pour toi.

C'�tait la bonne r�ponse, t'as gagn�.

Merci, merci beaucoup.

Allez, � ceux qui n'ont pas
le droit d'�tre assis l�,

mais qui s'en foutent.

- H�, putain!
- Qu'est-ce qu'y a?

Qu'est-ce qu'y a, mon cul.
On te paie pas pour roupiller.

- Je dormais pas.
- Ta gueule.

Tu ronflais comme un porc.

- Bois encore un coup.
- Je veux plus de caf�.

- Fais pas chier, bois.
- Non, il est trop fort.

- �a me file la chiasse.
- Sale petit con.

�a fait une semaine
que tu me casses les couilles.

Je te pr�viens, si tu t'endors encore,
je te balance par la porti�re.

De toute fa�on, �a me fait rien,
je dors pareil.

Ouais, c'est �a.
T'as du pot de tomber sur moi.

J'en connais qui t'auraient r�veill�
� coups de latte.

�a m'�tonnerait.

T'es un vrai dur, hein?

Eh ben, tu vas charger
la camelote tout seul.

�a te fera les pieds.

- �a me fait pas peur.
- C'est ce qu'on va voir.

- Y a encore une place?
- Non, c'est que pour les noirs.

Quel salaud.

- Grouille, putain.
- Mais c'est mes Nike.

Pourquoi t'as demand�?
T'as d�j� du boulot.

T'appelles �a du boulot,
se farcir des chiffons toute la nuit?

Sur les chantiers,
c'est du b�ton que tu te farcis.

Au moins, c'est dehors.
Et puis, on voit pousser quelque chose.

C'est un vrai m�tier, ma�on,
pas comme ce boulot de merde.

Moi, je pourrais pas,
j'ai le vertige.

Et alors? T'es oblig� de faire
tout ce que je fais?

Je suis pas ton fr�re, je suis pas
ton p�re, je suis m�me pas ton copain.

L�che-moi les baskets.

OK, de toute fa�on,
c'est pas mon chemin.

C'est quand m�me moi
qui t'ai trouv� un boulot, merde.

On se voit � l'�cole?

Merde.

D�sol�, je suis n�
dans le quartier moi aussi.

Allez, viens. Allez.

On dirait que t'�tais pas
tr�s content de me voir.

Pourquoi je le serais?
Je vous connais pas.

Ah non?

Alors, pourquoi tu t'es barr�,
ce matin?

Je vois pas ce que vous voulez dire.

Tu vois tr�s bien au contraire.

Tu t'es pas barr� quand
tu m'as vu � l'�cole, ce matin?

Justement, j'y �tais pas,
� l'�cole, ce matin.

J'ai s�ch�. Vous pouvez v�rifier,
si vous voulez.

Tu manques pas de culot, toi.

Bon, d'accord.
Je m'appelle Coluna.

Je suis inspecteur du travail.
Maintenant tu me connais.

- Allons bavarder.
- J'ai pas le temps, je dois rentrer.

Juste deux petites minutes.
Viens.

Je bosse pas, je vais � l'�cole.

Tu crois que les mouettes
aiment les lupins?

Regarde...

Elles aiment.

T'en veux pas?

- Je peux partir maintenant?
- Attends, attends.

Elle est o� cette usine?

Elle existe pas, je bosse pas, merde.

C'est pas ce qu'il dit, ton copain
Ulisses.

D'abord, c'est pas mon copain,
et puis, c'est un foutu menteur.

Et ton autre copain, Luis,
celui qui n'a plus de doigts,

c'est un menteur lui aussi?
- Je connais pas de Luis.

Eh ben, mon vieux,
t'es une sacr�e teigne, toi.

T'as rien � craindre.
C'est pas apr�s toi que j'en ai.

Toi, t'es une victime.

Je veux le salaud qui t'exploite.
C'est ce mec-l� que je veux coincer.

Tu me dis qui c'est,
et je t'emmerde plus.

Parole de sh�rif.

Y a pas de mec qui me fait
ce que vous dites.

- Je bosse pas, j'ai jamais boss�.
- OK, allons-y.

- Vous m'arr�tez?
- Non, je te raccompagne chez toi.

Je connais le chemin.

Allez, avance,
je veux voir ton p�re.

- Pour quoi faire?
- T'es plus press� maintenant?

Qu'est-ce que vous lui voulez
� mon p�re?

Je veux lui poser quelques questions.

Tu veux pas r�pondre aux miennes,
peut-�tre que lui, il voudra.

Il est pas l�, mon p�re.
Je vis avec ma m�re.

Eh ben, allons parler � ta m�re.

Elle est pas l�, elle est au boulot.
Et puis, elle sait rien de tout �a.

Comment �a? Elle sait rien?

Elle sait pas que tu travailles!

T'es vachement fort quand m�me.

Bosser en cachette la nuit,
faut le faire.

Surtout que �a doit pas �tre
g�ant chez toi. Quel artiste.

Ecoute-moi bien.

La guerre n'est pas finie,

mais cette fois tu gagnes la bataille.

Je te donne 24 heures.

Demain, je reviens,

et soit tu r�ponds � mes questions,
soit je vais les poser � ta m�re. OK?

Vous avez pas le droit.

C'est peut-�tre d�gueulasse,
mais je l'ai.

Je peux m'en aller maintenant?

Oui, d�gage.

- Il est l�, Ulisses?
- Dans la chambre.

Encul�!
Qu'est-ce que t'as dit au flic?

Rien. T'es fou,
je lui ai rien dit.

Qu'est-ce que tu lui as dit?
Mens pas.

J'ai rien dit.
Arr�te, tu me fais mal.

Sale porc, mens pas!

T'as vu ce que tu m'as fait,
sale con? Arr�te!

Pourquoi tu lui as dit
qu'on bossait, connard?

Il m'a foutu la trouille
avec sa maison de correction.

Et tu l'as cru, andouille.

Mais je lui ai pas dit
o� �tait la bo�te.

- T'as un mouchoir?
- Ouais, mais je te le pr�te pas.

Pas pour moi, idiot. Pour toi.
Essuie-toi le pif.

Merde, sans d�conner,
t'aurais pu me le casser.

Si Coluna raconte � ma m�re
que je bosse, je te le casse vraiment.

Ta m�re est pas au courant?

Pourquoi tu bosses, alors?
Je veux dire, si personne t'oblige.

C'est mes oignons.

Si tu veux, je dis � Coluna que c'est pas
vrai, que je lui ai racont� des craques.

Trop tard, pas la peine.

Qui c'est, lui?
Qu'est-ce qu'il a?

C'est mon fr�re Artur.

Il a une esp�ce de maladie,
il doit se faire des piq�res.

Salut, beau mec.
C'est moi que t'attends?

Salut, Maria.
Elle est d�j� partie, ma m�re?

Ta m�re, elle est en r�union
de direction, mon chou.

Elle est all�e boire un caf�
avec le patron. La voil�.

Je me d�p�cherais d'aller la chercher,
avant qu'il la viole.

T'�tais l�?

Je suis venu te chercher.

T'es un ange.

T'es f�ch�?

Pourquoi il t'a embrass�e?

Mais pour rien.

Pour me dire au revoir,
entre coll�gues.

C'est pas ton coll�gue,
c'est ton chef.

C'est pareil,
c'est quand m�me un coll�gue.

- Je l'aime pas, ce mec.
- Simplement parce qu'il est beau?

Arr�te d'�tre jaloux, Jaime.

- T'as pas l'heure chez toi?
- Le r�veil d�conne.

Le r�veil d�conne?
Et toi, tu d�connes pas, putain?

O� est pass� tout le monde,
o� sont les machines?

Qu'est-ce que �a peut te foutre?
Tu poses trop de questions.

Ramasse ces piles et grouille-toi.

Toi, aide-le, allez.

Il va vendre toute cette camelote
au noir.

Et alors?

C'est interdit, tu savais pas?
C'est aux mecs � qui il doit du pognon.

Et apr�s? Le boulot,
on l'a dans le cul, de toute fa�on.

- Pas de ramassage aujourd'hui?
- Ni aujourd'hui, ni demain.

- On ferme.
- On ferme?

Qu'est-ce que �a veut dire?

Que tu poses trop de questions
et que si tu veux ta derni�re paie,

t'as int�r�t � bosser
au lieu de bavasser.

Mota, t'as vu l'heure?

Y a que les putes
qui manquent pas de boulot.

Si �a continue,
faudra que je me fasse travelo.

D�chargez les cartons un � un.
Je veux tous les compter.

Mota, ils veulent compter
les cartons un � un.

Allez, on y va.

R�veille-toi!

Salut.

C'est le mec du golf.

Le mat�riel est arriv�, mais d'apr�s
mes comptes, il manque des cartons.

Mauvaise finition
et il manque du mat�riel.

Pas possible.
Ton mec s'est tromp�.

Mon mec ne se trompe jamais.

- C'est peut-�tre une erreur.
- Non, je ne me suis pas tromp�.

J'ai pas que �a � faire.
On la fait cette affaire, oui ou non?

- Voil� mon prix.
- Quoi?

Cash.

Tu plaisantes?

Cette camelote vaut cinq fois autant.
Au minimum, t'entends?

On remballe.

Attends, attends.

Qu'est-ce que tu regardes, Mota?

Allez, vite, on fiche le camp,
grouille-toi.

Et vous deux, ouvrez
cette putain de porte, bordel.

Bougez-vous, putain.
Vous voulez y passer la nuit ou quoi?

Toujours le bordel des autres
sur le dos, hein, vieux?

D'o� tu viens?

- T'es d�j� lev�e?
- Tu m'entends? D'o� tu viens?

- Je suis all� acheter le pain.
- Tu mens.

Je suis debout depuis plus
d'une heure. T'�tais pas dans ton lit.

Pourquoi tu t'es lev�e si t�t?

Arr�te, Jaime. O� tu �tais?

J'�tais...

...je suis all� chez mon p�re.
J'�tais chez mon p�re.

Chez ton p�re?

Ouais, je r�parais la mob.

La mob?
On l'avait pas vol�e?

Justement, on l'a retrouv�e.

Mais tout esquint�e. C'est pour �a
qu'il m'a demand� de l'aider.

La nuit?

Ben, parce qu'il en avait
besoin ce matin.

Pour son nouveau boulot,
tu te souviens, je te l'avais dit.

Pourquoi tu m'as pas dit
que t'allais chez lui?

J'avais peur que
tu me laisses pas y aller.

Me fais plus jamais �a, mon ch�ri.

J'�tais morte de peur.

Pleure pas, je suis l�.

Je le ferai plus, je te jure.

C'est pas � cause de toi.

C'est pourquoi, alors?

Ah, c'est � cause du Br�silien.

Il est pas rentr�.

Tu vois bien que c'est un salaud.

Dis pas �a,

y a peut-�tre une raison.
- Ouais, une autre nana.

Parle pas comme �a, Jaime.

Mon p�re t'a jamais fait �a, hein?

Il t'a fait �a, mon p�re?

Non.

Lui, c'�tait plut�t le contraire.

Pourquoi tu retournes pas avec lui?

Il t'aime, mon p�re.

Tristesse

S'il te pla�t, va-t'en

Mon �me qui pleure

Regarde ta fin...

D'o� tu sors tout ce fric?

D'un chapeau, t'as pas vu?

T'as pas fait de connerie au moins?

Mais non, mon amour, mais non.

- Tu es so�l.
- Compl�tement noir.

Va r�veiller les petites,
il est tard.

Vas-y, mon petit.

- Si je veux.
- Vas-y, mon ch�ri.

- Mais qu'est-ce qu'il fait l�?
- Pardon, je ne voulais pas...

Pour qui tu me prends?

- Reste l�.
- Tire-toi.

- Il veut juste te parler.
- Barre-toi, salopard!

Il veut te prendre comme caissi�re.

Il est pr�t � casquer le double,
putain!

Salaud!

Je lui dis de partir.

Calme-toi, calme-toi, OK?

Sales porcs, sales d�go�tants.
Dehors!

T'as tort de le prendre comme �a.

- Salaud, dehors!
- C'�tait juste une blague...

Barre-toi!

Ah, c'est toi?
J'allais sortir, j'ai rancard.

Un boulot?

Oui, bon, je donne un coup
de main � Costa.

Tu vas p�cher avec lui?

J'aimerais bien, mais non,
je l'aide � retaper sa barque.

Je dois partir, je suis � la bourre.

Attends, je t'accompagne.

Vaut mieux pas.
Reste l� si tu veux.

Je voulais juste te dire un truc.

Quoi?

�a a p�t� entre ma m�re et l'autre.

- Elle l'a quitt�?
- Oui, elle l'a foutu � la porte.

Qu'est-ce qu'il lui a fait?

Il n'est pas rentr�
la nuit derni�re.

C'est tout? Rien d'autre?

Elle s'est foutue vachement
en col�re, je te jure.

�a va lui passer.
C'est pas la premi�re fois.

Pourquoi tu lui demandes pas
de revenir avec toi?

Elle voudra jamais.

Mais si, elle voit bien maintenant
que t'es mieux que l'autre.

Pourquoi t'essaies pas?

J'aime pas qu'on se foute
de ma gueule.

C'est pas vrai.

Arr�te tes conneries,
fous-moi la paix.

Fous-moi la paix!

- Tiens, Jaime.
- Qu'est-ce que c'est?

C'est pour ta m�re.

Va te faire foutre,
ma m�re veut rien de vous.

- Mais c'est des filets de boeuf.
- Mettez-les-vous dans le cul.

Regarde ce que j'ai trouv�.

- C'est � moi.
- H� ho, du calme.

C'est mon fric.

Ton fric? Et tu l'aurais trouv� o�,
tout ce pognon, hein, merdeux?

C'est pas tes oignons, je l'ai gagn�.
L�che-moi.

Sans blague.

Et tu l'as gagn� comment?

En faisant des pipes � la petite p�dale
de la bo�te � c�t�, c'est �a?

Doucement, un peu de respect.

L�che-moi, salaud!
Donne-moi mon fric!

Si j'�tais toi, cet argent,
j'en parlerais plus.

Je ferais comme s'il n'avait
jamais exist�.

On va pas se f�cher pour
quelques sous, tu trouves pas?

Je t'emmerde, voleur!

Je dirai tout � ma m�re!

Allez, vas-y.
Barre-toi, mouchard.

Qu'est-ce que tu fabriques?

Mais c'est les affaires d'Ant�nio.

Qu'est-ce que tu fais?
T'es devenu fou?

Je me paie.

Tu te paies de quoi?

- Arr�te un peu.
- Du fric qu'il m'a vol�.

- Quel fric?
- Mon fric!

Y avait 20 mille escudos
et il me les a piqu�s.

- Mais o� tu les as eus?
- Je les ai eus, c'est tout.

- O�?
- C'est mon p�re qui me les a donn�s.

Menteur!
Marrre des conneries

que t'inventes pour foutre le bordel
entre Ant�nio et moi.

Tu te tais et tu ranges
ces affaires.

Je range rien du tout.
Tu m'aimes pas. T'aimes que lui.

- T'aimes que ce voleur de merde.
- �a suffit, Jaime.

Tu vas me ranger tout �a
et chercher les petites

qui t'attendent chez Deolinda.

C'est toi qui aurais d� y aller
au lieu de te balader � moto.

Je suis pas ton larbin.
Vas-y toi-m�me!

Salopard. Voleur.

Tu vas me le payer.

Tu vas voir.

Salut, papa.

Qu'est-ce qui se passe?

Je peux dormir chez toi?

Et ta m�re, elle sait?

Bien s�r. �a la g�ne pas.

Qu'est-ce qui s'est pass�?
Vous �tes pas f�ch�s au moins?

Non, c'est pas avec elle.

C'est avec l'autre.

Je peux rester?

Juste un jour ou deux.

Il n'y a qu'un matelas,
mais on s'arrangera.

Hol�, �a mord.

- Alors?
- Il a fil�.

Quand tu ris,
tu ressembles � ta m�re, putain.

Vas-y.

Assieds-toi maintenant.

�'est ca.

Pas celui-l�, l'autre.

Jaime, Jaime.

Barre-toi, connard.

Ta m�re a �t� voir la prof,
ce matin.

- Quoi?
- Alors? Je te paye pas pour parler.

Je te rejoins sur la colline.
Attends-moi l�-bas.

Alors, qu'est-ce que ma m�re
lui voulait?

Rien, elle te cherchait,
elle �tait inqui�te.

- Tu t'es barr� de chez toi?
- Et la prof?

Elle lui a dit
d'aller voir les flics.

Et ma m�re,
qu'est-ce qu'elle a dit?

Elle lui a dit non,
pas pour le moment.

Et la prof lui a dit:
"Attention,

s'il lui arrive quelque chose
et vous avez rien dit aux flics,

c'est vous qui serez dans la merde."

Et ma m�re,
qu'est-ce qu'elle a dit?

Elle a dit qu'il fallait pas aller
voir les flics, que tu allais revenir.

Combien de fois faut te dire
que je fume pas?

Tu vas pas rentrer chez toi?
Et l'�cole?

Si la prof te voit, elle va
avertir ta m�re. Ou les flics.

C'est pour �a que j'arr�te l'�cole.

Sans d�conner. T'arr�tes?

Faut que je cherche du boulot
dans un chantier.

Justement j'ai un tuyau.

Une vieille fait embaucher des gosses
comme nous dans mon quartier.

- Comment?
- J'en sais rien.

Une combine.
Mais elle prend un pourcentage.

Qu'est-ce que vous voulez?

On peut vous dire deux mots?
C'est pour du boulot.

Les affaires, c'est chez moi.

Allez vite, on y va.

Ah, t'es l� toi aussi.

Mais j'ai toujours rien
pour ta fille.

Vous aviez dit que peut-�tre
dans la chaussure, � Antas...

Oui, bien s�r, l'atelier de Pinto.

Malheureusement,
ils n'embauchent plus.

�a pue la faillite, si tu veux savoir.

Je lui donne pas un mois.

Par contre, si tu voulais, le veuf,

il n'a encore personne.

Non, je veux pas
qu'elle fasse la bonne.

Et puis, un homme seul...

Vous voyez le mal partout.

Un pauvre petit vieux,
avec un pied dans la tombe.

Dieu me pardonne.
C'est � toi de voir.

Si tu veux pas, tu veux pas.
Moi, j'sais pas.

Venez, vous deux, venez.

- Votre patron est l�?
- Qu'est-ce que tu lui veux, petit?

- C'est personnel.
- Eh ben, il est pas l�.

Je l'attendrai.

Ici, c'est qu'un entrep�t.

Y a pas d'embauche, petit,
si c'est pour �a que t'es venu.

Non, c'est pas pour �a.
Et m'appelez pas "petit".

Te vexe pas, c'est parce que
je sais pas ton nom.

Appelez-moi rien, alors.

- C'est pr�t?
- Presque.

J'aurais d�j� lav� deux voitures.

Tiens, le d�bardeur.
Qu'est-ce que tu fais l�, toi?

- J'ai une affaire pour vous.
- J'ai pas le temps de jouer.

Reviens un autre jour.

Sa�l, si les Espagnols arrivent,
tu les laisses entrer.

Y aura deux camions.
Ils prennent tout, c'est r�gl�.

C'est pas des blagues,
j'ai une affaire pour vous.

Alors, comme �a,
t'as une affaire pour moi.

Quel genre d'affaire?

Un atelier de chaussures.
En voie de faillite.

Un atelier de chaussures.

Sport ou ville?

- �a, j'en sais rien.
- T'en sais rien.

Tu m'am�nes une affaire
et tu sais pas ce que c'est?

Mais si, je le sais, c'est des godasses.

�a vous int�resse?
Sinon, j'irai voir ailleurs.

Eh ben, vas-y.

�a vous int�resse pas, alors?

Un, tu connais pas l'affaire.

Deux, t'essaies de me bluffer.

Trois, tu craques quand je relance.
T'es nul.

Tu ferais mieux de retourner au golf,

au lieu d'essayer de p�ter
plus haut que ton cul.

Si je suis nul, pourquoi
vous m'avez laiss� monter?

Va savoir, j'ai peut-�tre un faible
pour les petits malins

qui veulent p�ter
plus haut que leurs culs.

Bon, o� �a se trouve, cet atelier?

Combien vous me donnez d'abord?

H� ho, mec, tu perds trois z�ro.

C'est pas le moment de jouer
en d�fense. Il est o�?

A Antas.

Antas?

Pas l'atelier de Pinto?

Si, c'est �a, Pinto.

Pinto... il va plonger lui aussi?

- Comment t'as su �a?
- Combien je touche?

On y va.

"Abel, t'as vingt-quatre heures
pour me ramener Jaime.

Apr�s, j'irai � la police."

Salope.

"C'est pas des blagues,

n'oublie pas que le juge

m'a donn� la garde des m�mes.

Tu devrais avoir honte

que ton fils te voie
dans cette porcherie.

Et ne m'espionne plus

au supermarch�. Marta."

Tu te souviens quand maman
m'amenait au port,

quand tu construisais le gros p�trolier,
celui qui avait pris feu?

Maman �tait si orgueilleuse.

Ah oui, le japonais.

On a d� refaire tout le pont.

- �'a �t� mon dernier.
- C'�tait vachement grand,

je me rappelle, rouge et noir,
et vachement haut.

C'est parce que t'�tais tout petit.

Mais c'�tait quand m�me haut, oui.

Le boulot qui me plaisait le plus,
c'�tait les chalutiers.

J'aimais �a, les chalutiers.

Pourquoi t'aimais tant les chalutiers?

Ben, j'en sais rien.

Peut-�tre parce que
c'�tait plus � ma mesure.

C'est plus d�licat.

Des fois, je les revoyais
dans le port,

et je reconnaissais des bricoles
que j'avais faites dessus.

On rentre.

Je rentre pas,
je veux pas rentrer.

Je me fous de ce que tu veux. C'est
moi qui commande. On rentre.

Tu peux pas m'obliger.
Je veux vivre avec mon p�re.

Moins fort.

Allons � l'int�rieur,
y a du monde qui nous regarde.

Je me fous du monde. C'est toi
qui lui as mis �a dans la t�te, hein?

Tu crois que c'est comme �a
que tu vas m'avoir?

Dis pas �a, Marta.

Jamais, t'entends, tu m'auras jamais.
C'est fini.

Tu me d�go�tes,
tu me d�go�tes tant.

En plus, tu le fais travailler pour toi,
salaud, ton propre fils!

Mais qu'est-ce que tu racontes?
C'est pas vrai.

Si, l'inspecteur est venu me voir,
il m'a tout racont�.

- C'est pas vrai!
- Arr�te.

Arr�te, il y est pour rien.

Je rentre pas avec toi.
Je te d�teste!

- T'es s�r que le mec s'est barr�?
- Je te jure sur la t�te de ma m�re.

C'est d�gueulasse, �'a un go�t
de pisse de chat, c'est amer, putain.

C'est comment, la tienne?
Fais-moi go�ter.

Pas touche.

C'est trop bon.
T'avais qu'� la choisir.

Sois pas vache, putain,
rien qu'un petit coup.

Fais pas chier,
prends une autre.

Merde, t'es con, je sais pas nager!

Mais t'as pied, andouille,
c'est le bassin des m�mes.

Putain, elle est vachement bonne,
elle est hyper-chaude.

C'est pas vrai.

- J'ai la t�te qui tourne.
- T'es compl�tement bourr�.

Et moi aussi.

- Comment tu fais pour flotter?
- Faut juste se laisser aller.

Moi, si je me laisse aller,
je coule comme un caillou.

T'as pas honte de te foutre
� poil avec ce physique?

- Ce que t'es moche.
- Et mon zob, il est moche lui aussi?

C'est un ver de terre, �a.

Ah ouais, alors pourquoi
l'autre p�d�

m'a fil� mille escudos
rien que pour y toucher?

Et tu l'as laiss� faire?

J'allais pas cracher
sur mille escudos.

T'es d�gueulasse, p�d�.

Moi? Pourquoi?
C'est lui qui a touch�.

Attends, je vais
te le r�chauffer, ton bain.

Salaud! Arr�te �a!
T'es vraiment d�gueulasse!

C'est comme quand
tu prends une douche...

- Mon p�re est mort.
- Quoi?

Oh merde.

Tu peux venir chez moi
si tu veux.

C'est cette salope, c'est � cause d'elle.

Quelle salope?

Je vais lui dire en face
que c'est elle qui l'a tu�.

Fais pas le con, je vais avec toi.

- Attends, je vais avec toi.
- M'man!

M'man.

M'man!

Jaime?

- C'est toi, Jaime?
- Elle est o� ma m�re?

- Elle est o�?
- Elle est pas l�.

Elle est pas l�?

Elle est partie.

Partie o�?
Qu'est-ce qui s'est pass�?

Apr�s tout ce que j'ai fait pour elle.

Y en a pas beaucoup qui auraient pris
une gonzesse avec trois m�mes.

Faut pas croire.

J'ai pas raison?

J'ai pas raison?

Elle se fout le doigt dans l'oeil,
c'est pas un mec pour elle.

Tout ce qu'il veut, c'est son cul.

Quand il en aura assez,
il la jettera comme une merde.

Je lui ai dit devant lui.

Quand il t'aura bien bais�e,
il te balancera comme une merde.

Hein, Jaime, c'est pas vrai?

Fallait juste me donner
un peu de temps, c'est tout.

H�, o� tu vas?
Attends, tu vas la voir?

Attends!

Bouge-toi le cul, putain.
Il est en train de te mater.

- J'y peux rien, c'est mes godasses.
- Enl�ve-les, putain!

A quoi tu joues, toi?

Rien, c'est mes baskets,
�a va aller.

Ouais? Merde. Quand?
OK, merci.

H�, pose �a. Viens l�.

J'ai plus mes godasses,
tout va bien maintenant.

Je t'ai dit de poser �a, bordel.
Va chercher les deux autres.

Cet emmerdeur d'inspecteur
va encore se pointer.

Emm�ne les m�mes � la tranch�e.
Allez, grouille.

Tout le monde avec des casques.

J'ai pas pouss�, j'ai souffl�.

C'est pareil, merde,
c'est de la triche.

C'est pareil, mon cul.
File-moi le pognon, j'ai gagn�.

Chut, laissez-moi �couter.

Qu'est-ce qu'y a?
J'entends rien, moi.

Justement, on entend rien.

Ils ont fini leur journ�e.

Ils vont venir nous chercher,
hein, Jaime?

H�, partez pas!
On est l�!

Criez avec moi!

H�, venez nous chercher!
On est l�!

Putain, mes Nike...

OK, �a va.
Tu peux y aller.

Va chercher le ciment.

Halte! Arr�te, arr�te!
Les m�mes, arr�te!

Merde, ce putain de bougnoul
les a oubli�s.

Putain, j'ai attrap� la cr�ve.

Fais gaffe, Jaime, c'est Coluna!

Barre-toi!

Qu'est-ce que vous me voulez encore?

Ils vous ont cach�s o� hier?

Ils t'ont enterr� dans la gadoue?

- Je comprends pas ce que vous dites.
- Viens, je t'emm�ne.

- O� �a?
- Tu verras bien.

J'aime mieux marcher.

Ne m'oblige pas � te faire la blague
du sh�rif � chaque coup.

Arr�te de te foutre
de ma gueule.

Si tu bosses pas l�-bas,
qu'est-ce que tu y faisais?

On jouait.

- H�, Marta!
- Vous jouiez, hein?

Vas-y, ce sera ton bapt�me.

Ah oui?

Pourquoi tes potes se sont barr�s
quand ils m'ont vu?

Peut-�tre qu'ils ont peur des flics.

Tu me prends vraiment
pour un con, hein?

Eh bien, je vais te montrer
quelque chose.

- Bonjour, monsieur Coluna.
- Salut, Mois�s.

- �a va, le boulot?
- Pas tr�s fort.

- C'est la fin du mois.
- Eh bien, je t'am�ne un client.

- Installe-toi.
- �a se cire pas, les baskets.

Mais �a se nettoie.
J'ai ce qu'il faut.

Fais pas chier,
fais ce qu'on te dit.

Tiens,

j'y avais pas pens�.

Tu sais ce qu'il faisait, Mois�s, avant?

Il bossait dans le b�timent,
juste comme toi.

Marrant, non? Hein, Mois�s?

T'�tais ma�on, non?
Combien de temps, d�j�?

- �'allait faire seize ans.
- Putain, tu te rends compte?

Ils t'ont vir� quand,
la derni�re fois?

Y a un an et demi,
un an et cinq mois.

Et il a eu beau se casser le cul,
il a plus retrouv� de boulot.

- Hein, Mois�s?
- Oui.

Attends, le plus marrant,
�coute bien...

Devine qui a pris sa place
sur le chantier?

Tu vois pas?
Vas-y, Mois�s, dis-lui.

Vous aviez promis que
c'�tait une affaire class�e.

T'inqui�te pas,
j'irai pas t'emmerder.

C'est son fils qui a pris sa place.
�a te la coupe?

C'est dr�le, la vie.
Son propre fils a pris sa place.

Il avait � peu pr�s ton �ge.
C'est �a, non?

A peu pr�s, oui.

Je sais bien que c'est votre boulot,
monsieur Coluna,

la loi et tout �a.

Mais n'emp�che,
j'ai eu quand m�me du bol.

S'ils avaient pas embauch� mon fils,
on aurait crev� de faim.

Eh oui, � la place de ton fils,

ils auraient pu engager n'importe qui,
Jaime, par exemple.

J'ai pris la place de personne,
vous me faites chier � la fin.

�a suffit, putain!

Qu'est-ce que t'en sais,
pauvre cr�tin?

Comment tu sais que t'as pas pris la
place d'un mec comme ton p�re, hein?

Qui va se foutre en l'air?

C'est pas vrai.

T'en sais rien, si c'est vrai ou pas.

Mais t'en fais pas, va.

Quand t'auras l'�ge de ton vieux,

y aura bien un salaud pour te remplacer
par un petit morveux dans ton genre.

Tu pourras toujours cirer des pompes
comme Mois�s

ou te pendre comme ton p�re.

�a te pla�t pas, hein?

T'as qu'� arr�ter tes conneries
et retourner � l'�cole.

Et retourne chez ta m�re.
Elle te cherche partout.

Elle est m�me all�e voir les flics.
Les vrais.

Maintenant, fous le camp,
je t'ai assez vu.

Fiche le camp.

Il va jamais nous l�cher les baskets,
ce fils de pute.

Je l'emmerde.
De toute fa�on, il m'aura jamais.

Qu'est-ce que tu fous l�?

- Pourquoi t'es pas au boulot?
- Ils m'ont donn� la journ�e.

Qu'est-ce que t'as encore fait,
Ulisses?

- Tu t'es fait � nouveau virer?
- J'ai rien fait.

C'est eux qui nous ont oubli�s
dans la tranch�e, au chantier.

Plus bas, tu vas r�veiller ton fr�re.

Mais de quelle tranch�e tu parles?

Encore une de tes histoires
� dormir debout.

Ton p�re tout crach�.

- Qui c'est, lui?
- C'est Jaime,

il est juste pass� me voir.
- Ah, c'est lui, Jaime.

Essayez au moins
de garder ce boulot.

C'est pas le moment
de perdre une paie.

Tiens,

donne-lui �a quand il se r�veillera.

Je fais le m�nage
des bureaux, ce soir,

apr�s la maison du Docteur.
Je rentrerai tard.

Y a de la soupe, faites-la chauffer.

Et surtout, faites pas de conneries.

C'est le m�dicament pour ses piq�res.

Mon oeil. Je sais tr�s bien
ce que c'est. C'est de la came.

Je l'ai vu faire l'autre jour,
comme � la t�l�.

Eh ben, oui, c'est de la came,
et alors?

Rien, je m'en fous, c'est vos oignons.

C'est ta m�re qui la lui donne?

Quand il en a pas,
il fait des conneries.

Genre braquer les petites vieilles,

cambrioler les apparts.

L'ann�e derni�re,
il s'est tap� six mois de taule.

Alors, ma m�re pr�f�re
lui trouver de la came,

pour l'emp�cher de d�conner.

Ma m�re dit que c'est � cause
de la mort de son p�re.

Avant, il prenait rien.

Il est mort, ton p�re?

T'avais dit qu'il �tait en Allemagne.

Le mien, oui, pas le sien.
Le sien, il est mort.

C'est pas le m�me?

Mais bien s�r que non.
Mon p�re, c'est mon p�re.

Les autres ont d'autres p�res.

Le mien, il est en Allemagne,
et celui d'Artur, il est mort.

Qu'est-ce que tu fous, merde, avance.

Regarde pas en bas, putain.
Combien de fois je te l'ai dit.

- Si je regarde pas, je tombe.
- Alors, �a vient?

- �a vient.
- Tout le monde vous attend.

- Avance, t'es une vraie gonzesse.
- J'y arrive pas.

- J'suis pas comme toi.
- Donne-moi �a.

Fais comme moi, comme �a, tu vois?

Regarde-moi. Regarde devant,

pas en bas.
- OK, j'y vais. Tu me vois?

- Je regarde pas.
- Voil�, tu vois, c'est rien.

Le m�me, merde!

Le m�me, putain!
Le m�me!

Appelle une ambulance!
Va chercher du secours, vite!

Il s'est r�veill�?

Non, il s'est pas r�veill�.

Ils lui ont mis plein de tuyaux.
Ils ont dit que c'est le coma.

Ils vont l'op�rer cette nuit.
C'est sa t�te, il para�t.

Ils ont dit si c'est grave?

C'est surtout sa t�te.

Il est tout cass� partout,
mais le pire c'est sa t�te.

Pas ce qu'il a de mieux, sa t�te.

Jamais pu lui mettre
rien de bon dedans.

Mais ils vont le soigner?

Enfin, il va pas...

- Il va s'en tirer.
- Oui.

Ulisses...

- Mais qu'est-ce que tu fais l�?
- C'est mon fr�re.

Tu peux pas rester l�, c'est interdit.
Allez, viens, il faut sortir.

Quand est-ce qu'il va se r�veiller?

On peut pas dire au juste, �a d�pend.
Allez, d�p�che-toi, va.

- T'aurais pu sonner.
- C'�tait ouvert.

- Il y a des gitans dehors.
- D�j�? Merde.

Qu'est-ce qu'y a encore?
T'as une nouvelle affaire?

Je voulais vous parler.

- De quoi?
- C'est personnel.

- Tu devrais pas �tre en classe?
- J'ai pas le temps.

Ciao, esclaves.

Quelle salope.

Alors, comment tu la trouves � poil?

J'ai rien vu.

Ouais, mon oeil.

T'es pas venu pour
parler de cul, c'est �a?

Vas-y, qu'est-ce que tu veux?

Ben voil�, j'ai perdu mon boulot.

Alors je voulais voir
si vous aviez rien pour moi.

Non, j'embauche pas de m�mes.

De toute fa�on, qu'est-ce que
tu sais faire? Rien.

Mais si. Je sais faire plein de trucs.

Je pourrais aider le vieux,
je sais pas,

� ranger la bagnole,
� laver...

ou m�me � compter les cartons.
Il s'est tromp� l'autre jour.

Il est plus l�,il est parti � la retraite.

Mais comment tu sais
qu'il s'est tromp�?

- Je l'ai vu. Je sais compter, moi.
- Un moment.

Ach�te.

Oui, ach�te, ach�te tout.

Pour l'affaire avec les Anglais,

va les chercher
� l'a�roport demain

et prends un rendez-vous.
D'accord, salut.

- Alors tu sais compter.
- Bien s�r, pour qui vous me prenez?

Tu sais compter.

Dis-moi, t'as quel �ge?

J'ai d�j� quatorze ans.

Quatorze?

Bon, pourquoi pas?

Je te prends � l'essai.
On verra bien si tu te d�merdes.

- Je commence quand?
- Qu'est-ce que t'attends?

Va ouvrir la porte � la fille
et fais rentrer les gitans.

Grouille.

- Chiant, ces taches, hein?
- Ouais?

�a te pla�t, le boulot?

- C'est un boulot comme un autre.
- A moi, il me plaisait bien.

- Fallait pas partir � la retraite.
- Quelle retraite?

- Ah, c'est �a qu'il t'a dit, Garc�s?
- Pourquoi, c'est pas vrai?

Il m'a vir�.

J'y vois plus comme avant, il para�t.

J'y vois quand m�me, crois pas.

T'as une autre tache l�.

Tu l'avais pas vue, hein?

C'est � cause de votre vue
qu'il vous a vir�?

Enfin, faut reconna�tre
qu'elle est plus comme avant.

Et puis la m�moire aussi.

Il dit que j'oublie des trucs.

Enfin, c'est lui qui paie,
c'est lui qui sait.

Enfin, dix ans quand m�me.

Laisse pas s�cher la mousse,
�a va te faire des taches.

C'est pour �a, tu vois,
que j'avais pens�...

...que je pourrais peut-�tre
te donner un coup de main.

- Comment �a?
- Attends,

laisse-moi t'expliquer. Il est pas
souvent l�, Garc�s, pas vrai?

- Ben, et alors?
- Alors, je me disais, je sais pas,

y a s�rement des trucs
qui te font chier,

genre laver la bagnole,
par exemple.

En plus, tu verras, il la fait laver
tous les deux jours.

Alors, voil�, je pourrais
peut-�tre le faire � ta place.

Comment �a, le faire � ma place?

Pour moiti� prix,

enfin, fa�on de dire,
ce que tu voudras.

�a m'aiderait, tu vois?

Pour le tabac,
des petites conneries comme �a.

�a me g�ne de demander � ma fille.

Qu'est-ce que t'en dis?

Merde, le voil�.

Je me barre.
Penses-y, d'accord?

Quand t'auras fini de laver la voiture,
tu peux t'en aller.

On y va?

Va te faire foutre.

Il s'est r�veill�?

Elles sont encore en bon �tat.
Ce serait dommage de les jeter.

- Elle est o�, ma m�re?
- O� t'�tais pass�?

Ta m�re devenait folle.

- Elle est o�, ma m�re?
- Il l'a foutue � la porte.

- Elle est o�, merde?
- Elle est chez Deolinda.

O� elle est, ma m�re?
- Tu vas o�?

Je veux voir ma m�re.

Du calme, elle est en haut
et tu vas la voir, mais doucement.

Elle a besoin de se reposer,
tu comprends?

Maman...

Jaime.

Je peux reprendre ma place?

Tu veux prendre la place
du vieux, c'est �a?

Le boulot que j'avais avant.

Pas de chichis, faut �tre clair.

Y a qu'un boulot ici, celui de Sa�l.

Si c'est celui-l� que tu veux,
faut que tu le dises.

- Oui, c'est celui-l�.
- Dis comme �a:

je veux la place du vieux.

Je veux la place du vieux.

Va ouvrir le portail.

D�chargez les T-shirts, je veux
les compter un � un. Allez, tout droit.

D�chargez les T-shirts, je veux
les compter un � un. Sur la gauche.

D�p�chez.

Vite, merde.

Grouillez-vous.

On y va, d�p�chons.

Un par un, attention.

Plus vite, putain,
j'ai pas que �a � faire.

Qu'est-ce que c'est que ces godasses?
On dirait Charlot.

C'est rien. Un cadeau.

T'as grandi, hein?

Ben, j'ai 14 ans quand m�me.

Eh oui, c'est vrai. On n'a m�me pas
f�t� ton anniversaire.

Faut te faire couper cette
tignasse.

�a recommence.

Mais c'est quoi, �a?

Des poils, l�, sur ta l�vre.

Je veux pas que t'aies des poils.

Mais arr�te. Tu vas pas te m�ler
de mes poils, maintenant.

J'ai le droit, je suis ta m�re.

Fais gaffe, tu vas le renverser.

Faut que je me d�p�che,
sinon on me vire.

J'aime pas �a, que tu travailles.

Tiens.

C'est bon?

Tu n'as pas l'�ge pour travailler.
C'est pas trop dur, au moins?

C'est pas dur du tout.

Ranger quelques v�tements,
des trucs comme �a.

J'aime pas �a. Tu as l'�ge
pour l'�cole, pas pour travailler.

C'est pas dur,
c'est presque pas du travail.

Mais je ne veux pas, j'aime pas.

D�s que je retrouve du boulot,

tu quittes cette saloperie
et tu retournes � l'�cole, hein?

J'ai compris, on verra bien.

En attendant, repose-toi, d'accord?

D�s que j'aurai trouv� un travail,
on prendra un vrai appart.

- Avec une salle de bain et tout.
- Avec tout.

Une chambre rien que pour toi
et une autre pour les filles

pour quand elles reviendront
de chez ma soeur.

- Un appart rien que pour nous.
- Rien que pour nous.

On a besoin de personne d'autre.
- De personne.

Ne le prends pas mal, mais
c'est la seule chambre que j'ai.

Ne te fais pas de souci,
je vais chercher du travail.

Oui, sauf que �a court pas les rues.

Tu peux �tre tranquille.

A propos, Ant�nio est repass�
tout � l'heure.

Para�t qu'il a repris
la g�rance d'un bar.

En tout cas, il s'est achet� une voiture,
il doit avoir plein de fric.

Si j'�tais toi...

N'emp�che qu'il t'aime bien.

J'en ai ma part des hommes
qui disent m'aimer.

J'ai besoin de quelqu'un
qui m'aide � �lever mes gosses.

C'est comme �a.

Bonjour, M. Te�filo.

100 grammes de steak hach�,
s'il vous pla�t.

Bien s�r, tout de suite.

- 100 g de steak hach�?
- 100 grammes.

- 100 grammes, �a suffit?
- Oui.

Vous cherchez toujours
une caissi�re?

Oui, je cherche toujours
une caissi�re.

J'aimerais...

Oui, c'est �a, je cherche toujours
une caissi�re.

Je cherche.

C'est dr�le, moi aussi, je cherche.

Une place de caissi�re, je veux dire.

Je peux commencer quand?

Tout de suite.