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ERIK LE VIKING

Vers 1000 après J. C.,

lors de leurs hardis voyages
à travers l'Atlantique,

les Vikings rejoignirent
un pays couvert de forêts

qu'ils appelèrent Winland,
terre du vin.

Grâce aux témoignages
qui ont été retrouvés,

l'on sait aujourd'hui
que cette terre était l'Amérique.

Les Vikings !

À l'assaut !

Tue-le.

Allez !

Arrière, femme.

Pour moi...

Pour moi, c'est la fin.

Torstein, écoute-moi.

Quand je ne serai plus,

tu seras le nouveau chef.

Tu trouveras dans mon coffret

mes dernières volontés.

Mon fils Eyolf

ne sera jamais digne
du nom que je lui laisse.

Je veux qu'Erik, mon neveu,

soit toujours à ses côtés.

C'est lui, le plus méritant.

Mon épée.

"Mon successeur Torstein

"devra, à ma mort, faire respecter
mes dernières volontés.

"Tous mes biens seront partagés

"entre mon fils Eyolf
et mon neveu Erik.

"Je leur Iègue mes épées,
mes haches et mon or.

"Mon fils Eyolf
héritera de ma hutte,

"tandis que mon neveu Erik
héritera de mon drakkar.

"Que mes deux héritiers
jurent de rester amis

"et qu'ils scellent ce serment
par le pacte du sang.

"Qu'Odin persécute et punisse

"celui qui trahira le serment."

Odin, dieu du ciel et de la terre,

des mers et des vents,

toi qui as inspiré
ces dernières volontés,

fais que l'esprit de notre chef
se retrouve dans ses héritiers.

Qu'ils soient ainsi
les dignes successeurs

du grand Torvald.

Odin !

À votre santé.

Je te remercie, Torstein.

Adieu, Eyolf.

Torvald était un sage.
Erik sera d'une grande aide à Eyolf.

Tu ne manges pas.
Tu n'es pas content ?

Mon compatriote Ésope
n'aurait pas approuvé

l'alliance
entre le loup et l'agneau.

C'est vrai.

II n'a rien compris.

Et toi ?

Moi ? Moi non plus.

Erik !

Je savais que je te trouverais ici.

J'ai un drakkar à moi, Gudrid.

Pour faire ton voyage ?

Évidemment.
Mon rêve se réalise.

Rêve et réalité sont différents.

Viens, Gudrid.

Ce n'est pas qu'un rêve.
Dis-moi, où naît le soleil ?

Là-bas, derrière toi.

Où se couche-t-il ?

Là, de l'autre côté.

Et c'est comme ça chaque jour.

Le soleil tourne autour de la Terre
et l'illumine où il passe.

La nuit n'est donc éternelle

nulle part.

Je l'ignore.
Personne ne s'y est aventuré.

On ne sait que ce que nos anciens
nous disent de la nuit d'Odin.

Une preuve de plus :

lorsque le ciel se couvre
de nuages qui annoncent le gel,

les oiseaux volent par milliers
dans cette direction.

Et au printemps,
ils reviennent plus nombreux.

Et il y aurait Ià-bas
la nuit éternelle ?

Non, Gudrid.

II y a la vie et le soleil.
Je dois y aller.

Tu ne peux aller
à l'encontre de nos us.

Même si c'est tel que tu le dis,
le voyage doit être dangereux.

Et tu laisserais derrière toi
les personnes que tu aimes

et qui t'aiment ?

Le monde devient trop petit
pour les navigateurs vikings.

Les maudits Danois
envahissent nos fjords

en apportant leurs coutumes
et en nous imposant leur dieu.

Je veux découvrir
de nouvelles terres.

Le monde connaîtra mon nom.

Et personne n'évoquera plus
le mystère de ma naissance.

Avec un bâtard.

Mon père m'a mis sur un pied
d'égalité avec un bâtard.

Moins fort.

Parle moins fort.

Erik a beaucoup d'amis.

J'attends
autre chose de toi, Byarni.

Tu connais mes ambitions.

Grâce aux richesses de mon père,
j'aurais épousé Gudrid.

Elle n'a pas de frères
et Torstein est vieux.

Un jour, c'est moi
qui aurais régné sur Tordem.

Et toi, tu aurais été à mes côtés.

Maintenant,
Erik est sur notre chemin.

Les obstacles, ça s'élimine.

Occire Erik...

Occire Erik...

Tu ferais ça pour moi, Olaf ?

Odin t'a embrouillé l'esprit.

Tu connais nos lois.

Occis tes ennemis au combat
et Odin t'ouvrira le ValhöII.

Occis un des tiens
et la malédiction s'abattra sur toi.

Qui me sauverait ?

Si j'étais démasqué,
tu me sauverais de l'exil ?

Alors pourquoi avoir parIé ?

II y a quelqu'un
qui pourrait le faire.

Retourne dans ta hutte, Eyolf.

Prends un peu
de cet or qui te revient

et attends-nous à l'orée du village.

Allez, va-t'en.

Les armes du grand Torvald
sont en de bonnes mains,

elles ne connaîtront
que la victoire.

Regarde comme elle brille.

Les rayons de la lune suffisent
à faire ressortir sa brillance.

Demain, tu retourneras au village
et tu attendras mon retour.

Non, Erik.
Comme le veut notre loi,

une femme violée n'a plus le droit
de vivre parmi les siens.

Même si cette violence
a été imposée par l'ennemi.

II faut que ça change !

Un jour, le monde
se souviendra d'Erik le Viking.

Tu es toujours décidé à partir ?

Plus que jamais.

J'ai un drakkar
grâce à la générosité de ton frère.

C'est notre destin de mère,

de vous voir grandir
puis de vous voir partir.

Vivre l'angoisse de l'attente.

Et quand la corne de brume
annonce votre retour,

se brûler les yeux,

pour voir si vous êtes bien
sur le drakkar qui revient.

Qu'Odin te protège, mon fils.

L'homme doit être important
pour un tel prix.

Quel est son nom ?

Erik, le neveu de Torvald.

Je le connais.

Parfait. Si tu te hâtes,
tu pourras y être à l'aube.

II vit avec sa mère
sur le promontoire.

Et si ça échoue ?

À ta place,
je ne l'affronterais pas seul.

J'emmène des hommes.

Surtout, ne laisse aucune trace.

II ne faut pas
qu'on découvre la vérité.

Gunnar dirait
qui est le commanditaire ?

Rassure-toi,
demain, je serai loin.

Dépêche-toi,
ne perdons pas de temps.

Bande de paresseux !

Debout !

Alors ?

À l'aube.

Tu as peur, Eyolf ?

Le serment...

Odin...

Tu es un Iâche, Eyolf.

Olaf, annule l'opération.

Non, attends.

Lâchez-moi !

Erik !

Soyez maudits.

Cette fois,
nous n'aurons aucune pitié pour toi.

T'avoir banni de notre village

n'a pas contribué
à apaiser ta violence.

Comment as-tu su aussi vite

qu'Erik avait hérité
des richesses de Torvald ?

C'est vrai.
Quelqu'un a dû t'en informer.

Non, personne ne m'a rien dit.

Tu mens.

Tu savais
que tu trouverais de l'or.

Sinon, tu n'y serais pas allé.

Assez.

Nous n'obtiendrons rien de lui.

Qu'il soit exécuté.

Attendez.
Écoute-moi, Erik.

Laisse-moi la vie sauve et je...

Vous êtes
des guerriers ou des lavettes ?

Ce bandit voulait occire
un de nos plus valeureux guerriers

et vous, vous perdez votre temps
à l'interroger ?

Voilà comment on punit
l'auteur d'un tel délit.

Les vers, on les écrase,
on ne les juge pas.

Quelqu'un ose me condamner ?

Calme-toi, Byarni.
Personne ne te condamne.

Torstein !

Un navire danois arrive,
il a forcé tous les barrages.

Emmenez-le.

"Nous, Christian I,

"par la volonté de Dieu,
seul et unique roi du Danemark,

"acte pris des incursions vikings
contre les villages voisins,

"ordonnons
qu'à partir de maintenant,

"la moitié des profits
de chaque razzia

"soit versée dans nos caisses.

"De plus, tout drakkar
qui partira de ce fjord

"devra mettre le cap
sur les ports danois.

"Quiconque refusera ces ordres

"ou ne s'y soumettra pas,

"fera acte de rébellion
contre notre volonté.

"Son village sera alors détruit

"et ses habitants déportés."

Assez !
Ceci est un acte de violence

auquel
nous ne nous soumettrons jamais.

Le roi du Danemark a voulu
qu'on paie des tributs,

et on a obéi.

II a invoqué l'immunité de ses côtes
qu'on a observée.

Mais il ne peut nous empêcher
de naviguer librement.

Je dirai au roi
que vous refusez d'obéir à l'édit.

On ne s'y soumettra jamais.

Tu diras au roi que moi, Torstein,
chef du village de Tordem,

lui apporterai la réponse par mer
d'ici 30 jours.

On aurait dû l'occire.

Et envoyer sa tête en réponse
au roi du Danemark.

Un ambassadeur, c'est sacré.

Même s'il annonce
une mauvaise nouvelle.

Mieux vaut mourir que céder.

À nous la liberté !

Guerre aux Danois !

Un instant ! Écoutez-moi.

Moi aussi, j'aimerais mettre
un terme à l'arrogance danoise.

Mais que sommes-nous ?
Un village.

Et que sont les Danois ?
Un grand peuple.

Nous n'aurions aucune chance
contre eux.

C'est toi, mon cousin, qui dis ça ?

N'aie crainte, Eyolf.
Je ne suis pas vil.

Ce que je suggère
nécessite plus de courage

que celui nécessaire
pour affronter un ennemi au combat.

Laisse-moi partir, Torstein.

Que je parcoure la mer
où personne ne s'est aventuré.

Je trouverai une terre
au-delà des mers.

Ça sera notre nouvelle patrie,
nous y vivrons libres.

Tu as la verve de l'exaltation.

On ne peut violer la nuit noire,

car au-delà,
il y a l'obscurité d'Odin.

La nuit noire nous attend,
après l'édit du roi du Danemark.

Comment comptes-tu
réaliser ce voyage ?

Seul ? Es-tu sûr de trouver
des candidats au voyage ?

Toi aussi, Byarni.

Je suis heureux d'avoir à mes côtés
notre guerrier le plus valeureux.

Ton bras sera d'une aide précieuse.

J'ai confiance en toi, Erik.

Non, Eyolf.

L'un de nous doit rester.

Ma victoire sera aussi la tienne,
je l'ai juré.

Nous prendrons deux voiles,
un mât de réserve,

et des vivres pour 60 jours
pour chaque homme.

Pourquoi tu as fait ça ?

Tu n'aurais pas dû.

Tu crois ?

Et si quelqu'un faisait en sorte
qu'Erik ne revienne pas

d'un voyage aussi long
et plein de dangers,

que ferais-tu pour lui ?

Nous commanderons ensemble,
c'est juré.

J'ai besoin de toi, de tes conseils,

de ta force.

Éloignons-nous, on nous observe.

La quille est parfaite.

Inutile de la porter au sec, alors.

Non, on peut aller au bout du monde.

C'est Ià que nous allons.

Argheropoulos !

Hier soir, j'ai eu peur.
Mais la nuit porte conseil.

Que s'est-il passé ?

Je viens avec vous.

Vous avez entendu, les gars ?
Que lui répond-on ?

Un équipage viking

s'encombrerait-il
d'un homme du Sud ?

Je suis grec,
mes ancêtres naviguaient

bien avant que vous, Vikings,
ne pigiez le truc.

Insolent !

Que diriez-vous d'un bon bain ?

Je sais naviguer, mais pas nager.

À l'eau !

Non, par pitié...

Maintenant, ça suffit.
Reposez-le.

Ça va pour cette fois.
Mais surveille tes paroles.

Ça va être dur,
la parole est mon arme préférée.

Emmène-moi, je parle
le grec, le latin, la langue d'Oc.

Là où tu vas,
tu auras besoin d'un interprète.

Quelle idée saugrenue
Torvald a eue de t'emmener ici.

C'était un valeureux héros, un sage.

Qui lui a appris que le gras
protégeait les animaux des piqûres ?

- Argheropoulos !
- Bravo.

Et qu'un pigeon qu'on relâchait
revenait toujours

de Ià où il était parti ?

Argheropoulos !

Qui lui a appris...

Tu serais capable de nous dire
que tu as inventé le ciel

à la place d'Odin.

On verra
si on fait bien de t'emmener.

Merci, Erik. Merci.

Pardon. Pardon.

Pourquoi vous riez ?

Attendez !

C'est pour toi.
Je les ai élevés moi-même.

IIs ont tous
une marque de reconnaissance.

Relâche les roux pendant le voyage
et je saurai que tout va bien.

En cas de victoire,
relâche le blanc.

Je me réjouirai pour toi.

Tes compagnons relâcheront le noir
si jamais tu devais...

Je saurai alors
que je devrai te pleurer.

Adieu, Gudrid.
Tu sais combien je suis heureux.

N'aie crainte,
je reviendrai vite.

Qu'Odin protège ton voyage

et que ses vents
gonflent tes voiles,

que ce soit pour t'emmener
ou te faire revenir sain et sauf.

Merci, Torstein.

II est pris au piège.

Prêts, les amis ?

Ramez !

Hissez la voile !

Olaf, regarde.

Pas besoin d'être marin

pour savoir que ces mouettes
viennent des terres.

Oui, la terre des morts.

Ce voyage, tu n'y crois pas ?

Je crois ce que je vois,
et je vois de l'eau.

J'ai toujours dit
que tu étais un imbécile.

Tiens-toi prêt.

Erik.

Byarni.

Je n'arrivais pas à dormir.

D'ailleurs, je ne sais pas
de quoi je devrais me reposer.

II n'y a pas grand-chose à faire
à bord.

Mais toi, tu as l'air fatigué.

Ne le nie pas.

Depuis notre départ,
tu es à la barre.

Je me repose un peu le jour.

Et puis c'est moi qui commande
cette entreprise.

À moi de faire des sacrifices.

Entendu.

Mais laisse-moi prendre ta place.

Tu peux avoir confiance.

Si tu veux. Mais souviens-toi...

De suivre cette étoile
sans faire dévier le timon.

Allons, n'aie crainte.
Va te reposer.

Merci.

Qu'est-ce que tu fais ?

Attention où tu mets les pieds,
animal.

Je venais prendre de l'eau,
j'ai soif.

L'eau est Ià-bas.

Ah oui.

Les Vikings naviguèrent
des jours durant.

Puis le vent tomba

et ils continuèrent à ramer
sans répit

dans l'incroyable immensité
de l'océan.

Narvik.

Prends le timon.

Vikings, arrêtez.

Écoutez-moi.

Je suis sûr
que la terre n'est pas loin.

Jusqu'ici,
vous avez fait des sacrifices.

Mais il faut encore en faire.

Notre expédition nous apportera
une nouvelle terre et la liberté.

Mais pour que le succès soit total,

je suis contraint de réduire
les rations de nourriture et d'eau.

Maintenant, ramez.

Le moment est presque venu.

Odin,

dieu du ciel et de la mer,

envoie-nous le souffle de tes vents.

De l'eau...

Arald, prends sa place.

De l'eau.

De l'eau !

On a soif.

Faisons machine arrière.

Ramez ! Ramez !

Le vent, Erik !

Hissez la voile.

Odin, grâce te soit rendue.

Amenez la voile !

Sinon, le mât va se casser.

La colère d'Odin ne pardonne pas.

Mets-toi dans le sens du vent.

C'est moi, le chef.
À moi de donner les ordres.

Retourne à ton poste.

On va voir qui est le chef.

Terre ! Terre !

Regardez.

Regardez Ià-bas, les gars. Terre !

Terre !

Arrêtez ! Terre !

Arrêtez.

Erik, regarde Ià-bas.

Terre ! Erik, c'est la terre !

Tu avais raison.
Excuse-moi, Erik.

Courage, les gars.
La tempête se calme.

À l'aube, nous serons à terre.

Écoute, Byarni.
Nous allons chercher à manger.

Toi, mets le drakkar au sec.

Et prépare-nous un refuge.

Entendu.

Regarde, Erik.

Regarde ces arbres.

Avec autant de bois, on pourrait
construire mille drakkars.

Vous ne savez parler
que de drakkars.

Arald a raison.

Avec tout ça,
on pourrait être les rois du monde.

J'ai toujours rêvé
d'un tel endroit.

Quand vous repartirez,

l'équipage comptera
un homme de moins.

Regardez.

On va pouvoir manger.
C'est moi qui les cuisinerai.

À la péloponnésienne, vous verrez.

Par les cornes de Sigurd, regardez.

Je n'ai jamais rien vu de tel.

Pince-moi, le Grec.
Je veux être sûr de ne pas rêver.

Arrêtez de caqueter,

vous allez finir par les faire fuir.

Essayons plutôt
de nous approcher en douce.

Toi, viens.

Vous, faites le tour.

Les filles, où êtes-vous ?
Nous sommes amis.

Arrêtez de rigoler.
Où vous êtes-vous cachées ?

C'est inutile, Arald.
Elles ont dû fuir dans le bois.

Divisons-nous,
c'est chacun pour soi.

Les filles ? Les filles ?

Où est-elle passée ?

Des femmes, vous comprenez ?
De vraies femmes, belles et jeunes.

Où il y a des femmes,
il y a des hommes.

Non, pas toujours.

II existe une région
qui n'était peupIée que de femmes.

Les Amazones.

Seulement des femmes ?

Comment faisaient-elles,
sans hommes ?

Quand elles en capturaient un,

il devait servir pour toutes.

J'aurais préféré
que cette terre soit inhabitée.

Nous sommes peu nombreux.

Et le drakkar ne peut repartir.

Qui nous dit
que les habitants sont hostiles ?

L'étranger est toujours un ennemi.
À mon avis...

Regardez !

On attend quoi ?
Qu'ils nous attaquent ?

Non, Byarni.

- Qu'a-t-il dit ?
- Je n'en sais rien.

Watawa. Moi, Erik.

C'est inutile,
je ne te comprends pas. Viens.

Tu veux ça contre...

Tu sais y faire.

Toi, Rekwak.
Moi, Argheropoulos.

Non. Argheropoulos.

On se reverra peut-être demain.

Ça, c'est ma hutte.

Regarde, du raisin.

- C'est quoi ?
- On peut faire du vin.

C'est bon.

C'est vraiment bon.

Gudrid.

Quelle surprise.

Eyolf, que fais-tu ici ?

Je chassais le cerf.
J'ai entendu du bruit et ai accouru.

Mais en guise de cerf, tu es Ià.

Tu dois être déçu.

Au contraire.
Je peux t'accompagner ?

Bien sûr.
Je rentrais au village.

Tu viens de chez Freiodis ?

La pauvre est tellement seule...

Toi aussi, tu te sens seule.

Et tu vas Ià-bas pour parler de lui.

Avoue.

Qu'y a-t-il de mal ?
On attend tous le retour d'Erik.

Toi plus que les autres.

Tu attends quelqu'un
qui ne reviendra sûrement pas.

Pourquoi dis-tu ça ?
On dirait que tu l'espères.

Je ne suis pas tombé sur toi
par hasard.

Je passe des heures à t'épier,

cherchant le courage de te dire
ce que tu aurais déjà dû comprendre.

Je t'aime, Gudrid. Je te veux.

Lâche-moi, je ne veux pas.

Non ! Je ne veux pas. Lâche-moi...

Laisse-moi. Je te déteste.

Tu dois être à moi, Gudrid.

À moi seul.

Je t'aime.
Je refuse que tu sois à un autre.

Tu es fou, Eyolf.
Tu te rends compte

de ce que tu fais ?
Tu connais la loi.

Qui offense une femme
est passible de mort.

Pardonne-moi, Gudrid.
Je ne savais pas ce que je faisais.

Je te respecte.

Tu ne diras rien à personne,
n'est-ce pas ?

Dis-moi que tu ne le répéteras pas.

Je ne dirai rien.

Maintenant, tu as compris ?

Le raisin sert à faire le vin.

Et après, on le boit.

Vin, on boit.

Depuis le temps qu'on est Ià,

moi, j'ai déjà appris ta langue.

Toi, tu n'as pas appris la mienne.

Maintenant, regarde.
Tu vas faire comme moi.

Monte Ià et fais pareil.

Merci, Watawa.

Watawa, toujours eau fraîche
pour Erik.

Bravo.

C'est bon ?

Non, c'est du goudron,
ça ne se mange pas.

- Erik.
- Oui ?

Le drakkar est entièrement réparé.

Oui, je sais.
Mais on a encore des choses à faire.

On a le vin d'Argheropoulos à boire.
Quand sera-t-il prêt ?

II a dit : "Quand la nouvelle lune
sera pleine."

II était épuisé.

II s'est posé et n'avait plus
la force de repartir.

Le capturer m'a été facile.

Je ne voulais pas y croire,
mais j'ai vu la marque.

Odin n'a pas voulu
lui donner la victoire.

Qu'il accueille au moins son âme
dans le ciel des héros.

Je te remercie, Eyolf.

Demain, tu auras l'or et les bijoux
qui te reviennent de droit.

Torstein.

Je sais que le moment est mal choisi
pour te demander ça,

mais je me suis tu trop longtemps.

Je me suis tu,
car je savais que Gudrid aimait Erik.

Mais moi, j'aime Gudrid.

Je l'ai toujours aimée.

Et je l'aimerai toujours.

Tu es disposé
à me la donner en mariage ?

Tu es désormais
le seul héritier de Torvald

et ta demande m'honore.

Laisse passer un peu de temps

et j'en parlerai à Gudrid.

II faut qu'elle puisse
me répondre en toute conscience.

Nous prendrons une décision
à mon retour du Danemark.

Doucement.

II y en aura pour tout le monde.

Voilà pour toi.

Allons, doucement.

À la bonne heure.

Et voilà pour toi.

Tout le monde est servi.

Tiens.

Et voilà pour toi.

Te revoilà ?

Tiens.

Le temps passe

et l'occasion que tu attends
ne se présente pas.

Regarde.

Ces sauvages aussi
sont sous le charme d'Erik.

II est bon, le vin ?

Bon, le vin.

Que diras-tu à Eyolf ?

Tu lui diras
que Byarni n'a réussi à rien faire ?

Fais bien attention.
Eyolf n'est pas loyal.

Tu parles trop.

On t'écoute.

Le moment viendra,
tu peux en être sûr.

Wingar.

II vient prendre Watawa, sa promise.

Comme tu lui as sauvé la vie,
Watawa est à toi.

N'aie crainte, Watawa.

II t'a juré une haine éternelle.

Viens, Erik.

Byarni, viens voir.

Qu'Odin m'interdise le ValhöII
si ce n'est pas de l'or.

C'est bien de l'or.

Qu'est-ce que je te disais ?

Tu vois.

Le moment est venu.

Je n'ai plus besoin
ni d'Erik ni d'Eyolf.

Tu ne connaissais pas ?

C'est un baiser.

Baiser ?

Tu es trop loyal, Erik.

Quand tu auras épousé Watawa,
tu ne pourras pas la tromper.

Je n'en ai pas l'intention.

Et Gudrid, alors ?

Cette fille t'aime.
Tu ne t'en es jamais aperçu ?

Qu'est-ce que tu racontes ?

Gudrid et moi avons grandi ensemble.

Dans mon souvenir,
je l'ai toujours vue chez ma mère.

Je n'ai jamais rien remarqué
de plus que de l'amitié.

Les femmes sont incompréhensibles.

Tu vas épouser Watawa
selon leurs rites ?

Aujourd'hui, selon le rite indien.

Et demain, à Tordem,
selon notre tradition.

Watawa sera alors ma femme.

Ton monde lui sera hostile,
elle ne le comprendra pas.

Elle sera vue comme une étrangère,
d'une race différente.

Je la ramènerai ici.

Je viendrai avec d'autres drakkars.

Nos peuples pourront fraterniser,

comme ces gens
ont fraternisé avec nous.

Tu voulais découvrir
une nouvelle terre

et c'est ce que tu as fait.

Les événements t'ont donné raison.

J'espère que tout se passera
comme tu le dis.

Byarni.

Mon ami.

Moi, Byarni.

Watawa, à toi.

Bien sûr.

Watawa et Erik.

Oui, Erik.

Je le conduirai à toi.

En échange, regarde.

Où se trouve cet or ?

Dis-le-moi.
Ce collier était à toi.

Je sais que pour toi,
le fer est plus utile.

Moi, c'est ça qui m'intéresse.
Tu comprends ?

Oui, n'aie crainte.

Montagne.

Que fais-tu ici, le Grec ?

Qu'est-ce que tu veux ?

Lâche.

Tu es un Iâche et un traître,
Byarni.

Je m'en suis toujours douté.

Cette fois, tu ne t'en sortiras pas.

C'est plutôt toi.

Je vais t'apprendre
à te mêler de tes affaires.

Argheropoulos !

Argheropoulos !

Arald !

Qu'y a-t-il ?

Argheropoulos est avec toi ?

Peut-être avec Byarni.

Non.

Je ne l'ai pas vu.

Bizarre qu'un renard comme lui
aille se promener seul de nuit.

II y a une femme Ià-dessous.
II a du succès auprès de nos hôtes.

Mieux vaut partir à sa recherche.

Viens, Byarni.

Argheropoulos !

Argheropoulos...

Erik...

Qui t'a fait ça ?

Allons, parle.

Argheropoulos...

Qu'y a-t-il, Gudrid ?

Mon enfant, que s'est-il passé ?

Aide-moi, Freiodis.
Je t'en prie, ne me laisse pas.

Je ne veux plus rester
chez mon père. Aide-moi.

Explique-moi.

Mon père veut me marier à Eyolf.

II dit que je devrais être fière

d'épouser cet homme riche
qui deviendra le chef.

II a raison, Gudrid.
Et il parle comme un père.

Toi aussi...

Tu sais bien que j'aimais Erik.
Jamais je ne pourrai l'oublier.

Jamais, tu entends ?

Comment pourrais-je épouser Eyolf ?

II saura se faire aimer, crois-moi.

Sois patiente.
Bientôt, tu l'aimeras.

Je suis sûre que jamais

je ne pourrai l'aimer.

Moi aussi, j'aurais rêvé
de te voir épouser Erik.

Mais comme ça n'est plus possible,

ton père est en droit
d'exiger que tu fasses un sacrifice.

Je vais lui demander
d'attendre encore deux lunes.

Ensuite, j'épouserai Eyolf.

Argheropoulos nous aurait préparé
un de ces banquets...

II y a toutes les choses
qui lui plaisaient.

Je l'aimais bien, tu sais.

Moi aussi.

II racontait
de si belles histoires...

C'est vrai.

Le dernier soir, il nous a décrit
la cérémonie nuptiale des sauvages.

Fatigué, je n'avais rien compris.

Selon la tradition indienne,

le rite doit être céIébré
dans un lieu particulier,

sous un arbre
éternellement en fleurs.

Et seuls les intimes
peuvent y assister.

Et pour Erik ?

Les intimes, c'est Narvik et moi.

Olaf.

Je ne vois pas Byarni.

J'aurais voulu
qu'il soit à mes côtés.

II est parti à la chasse.

C'est sûrement pour ton banquet.
II ne va pas tarder.

Arald, pressons-nous.

J'arrive.

Pas toi, Narvik.
En mon absence, tu gardes le camp.

Sous cet arbre
éternellement en fleurs,

notre père a épousé notre mère.

Et ils vécurent heureux.

Ça a été la même chose
pour tous nos ancêtres.

Que tu sois heureuse avec Erik,
Watawa.

Watawa !

Baiser.

Pas maintenant.

Erik ! Erik !

Wingar.

J'ai tenu ma promesse.

À toi de tenir la tienne.

Et Erik ?

II doit mourir. Tu comprends ?

Mais qu'est-ce qu'il fait ?
II devrait déjà être Ià.

Pour les amoureux,
le temps n'existe pas.

Pas pour Erik.

Erik !

Erik !

Narvik...

Narvik.

Narvik, je suis Ià !

Arald !

Narvik ! Hansen !

Que s'est-il passé ?
Tu es blessé. Où est Erik ?

Vous voilà enfin.
II y a eu un guet-apens.

Wingar et ses hommes
nous ont pris par surprise.

Et Erik ?

IIs l'ont emmené avec la fille.

C'est Byarni qui a trahi.

- Byarni ?
- Oui, lui et Olaf.

On aurait dû se méfier d'eux.

Allons alerter les autres au camp.
Tu peux marcher ?

Je vais essayer.
Donnez-moi un coup de main.

À l'assaut !

Emmène-la à l'abri.

Tiens, Erik.

Byarni.

II veut le coutelas.

Byarni !

Tout ça, c'est de l'or.

C'est de l'or, Byarni.

On va être les rois.

Oui, tout ça est pour nous.

II y a de quoi acheter
la Terre entière !

C'est encore loin ?

Derrière la colline.

IIs ont peur.

La voûte peut s'effondrer
d'un moment à l'autre.

II faut l'étançonner.

Pas le temps.
Prenons le plus d'or possible,

car c'est grâce à l'or
que les nôtres oublieront Erik.

Byarni !

Tu nous as trahis.

Et tu connais le sort réservé
aux Vikings traîtres.

De nous deux,
je ne sais pas qui est le traître.

Tu nous as emmenés ici
en défiant l'ire d'Odin

pour trouver
la terre que tu cherchais.

Mais quand on a eu besoin de toi,

ton cœur s'est caché
derrière une femme

et tu as oublié tes devoirs.

Moi, Byarni,
me suis prodigué pour la communauté.

J'ai découvert
un moyen de nous enrichir

et qui fera de Tordem
le village le plus fort de Norvège.

J'ai découvert de l'or.

Regardez.

Regardez.

Cette montagne est remplie d'or.

II y a de quoi
remplir cent drakkars.

Maintenant, je vous laisse juges.

Qui s'est préoccupé
de la communauté ?

Erik

ou Byarni ?

Ton insolence dépasse les bornes.

Tu aurais dû dire

à tout le monde
qu'il y avait de l'or.

Si on ne t'avait pas pris
sur le fait...

- Arald a raison.
- Quel traître.

- Que justice soit faite.
- Ça suffit !

Byarni, tu as vendu ma vie
pour de l'or.

Ta trahison a coûté la vie
à beaucoup d'hommes.

Tu mériterais le sort
que l'on réserve aux traîtres.

Mais tu as été
un guerrier valeureux.

Je veux te donner l'occasion
de mourir digne, l'épée en main.

Moi, Erik de Tordem,

neveu du grand Torvald,

te défie avec la hache et l'épée.

Nous combattrons à la viking
dans ce bois.

Nous irons seuls.

Le survivant sera le chef.

Et tous lui devront obéissance.

Tu acceptes ?

J'accepte.

Byarni !

Tiens.
Avec ça, tu l'auras de loin.

Merci.

Erik !

Watawa...

Odin !

Watawa...

Erik...

Mon amour.

Baiser.

Une fois encore, quelqu'un a trahi.

Et ça a coûté une vie de plus.

Attends.

Non, Erik.

Olaf, pour toi, aucune pitié.

Non, attends.
Je vais tout te dire.

Eyolf et Byarni t'ont trahi.
Eyolf a payé pour te faire occire.

Moi, je n'étais que leur instrument.

Mes amis,
la belle saison est terminée.

Le moment est venu de partir.

Le drakkar est prêt.
À l'aube, nous prendrons la mer.

Et l'or ?
On ne peut pas le laisser ici.

II a été cause de mort.

Nous n'y toucherons pas.

Vous entendez ?

On rentrera les mains vides
alors qu'on peut devenir riches.

Je refuse !

- II a raison.
- Nous voulons l'or.

Allez, venez.

Non, laisse-le.

Le sang viking a assez coulé.

Regardez !

Regardez !

De l'or !

Attention, tout s'écroule.

À quoi penses-tu, Erik ?

Je pense au bonheur de notre départ

et à la tristesse de ce retour

qui aurait dû être
plus heureux encore.

Nous retournerons Ià-bas.

Non.

Nous avons trouvé
un peuple simple et paisible.

Et nos passions l'ont ébranIé.

Mon rêve était peut-être
trop ambitieux.

II était peut-être trop tôt
pour tenter

ce qu'un jour nos enfants feront.

Erik !

C'est bel et bien Erik.

La trahison
a rendu mon entreprise vaine.

Trahison qui sévit ici aussi.

Eyolf, tu n'es pas surpris

de ne pas voir ton ami Byarni ?

Que dis-tu, mon frère ?

Ne m'appelle pas comme ça.

Tu as envoyé Byarni et Olaf
pour m'occire.

Tu as trahi notre serment.

Attrapez-le.

Erik...

Tu me fais peur
quand tu regardes la mer.

Je crains que tu veuilles retourner
sur cette terre lointaine.

N'aie crainte, Gudrid.
Je ne partirai plus.

J'ai compris que ce que je cherchais
était ici.

Adaptation : Olivier Delebarre

Sous-titrage : ÉCLAIR VIDÉO