All language subtitles for Une Ravissante Idiote (French)

Elle est là.

Elle n'en est qu'au rosbif.

Tendre, le rosbif ?

Vous plaisantez ? Inattaquable.

- Combien de temps pour le vaincre ?
- 10 bonnes minutes.

Éléonore, vous êtes un ange.

Et vous, un serin, monsieur Compton.

Vous vous décidez à lui parler,
oui ou non ?

- Je ne peux pas.
- Et pourquoi ?

Vous savez
qu'elle est presque française.

Regardez.

Alors ?

Non, il n'y a pas de place.

Pauvre Angleterre !

Un rôti de porc et sa sauce, un !

Merci, jeune homme. C'était pour moi.

Et mon addition, mademoiselle.

- L'addition du monsieur.
- J'en ai trois avant lui, alors...

- Votre addition, monsieur.
- Tenez.

Merci.

Vous êtes trop aimable.

Mais, madame...

Désolé, monsieur Compton,
cette dame était là avant vous.

Mademoiselle, ô mademoiselle,

si j'osais, si seulement
j'avais le courage d'oser...

Je vous aime, mademoiselle.

Et vous ne vous en doutez même pas.

Ô mademoiselle,
ne sentez-vous pas cette passion

qui brûle à quelques pas de vous ?

Ça sent le brûlé.

Éléonore, fermez la porte
de la cuisine, s'il vous plaît.

Archibald, c'est fini, maintenant.
D'ailleurs, nous partons.

Allons !

Archibald,
veuillez rendre ce soulier.

Merci.

Archibald.

Mon pauvre petit chien ! Le voilà.

Mon petit chien...

Monsieur le directeur.

Monsieur Compton,

vous êtes un collaborateur modèle.

Je suis heureux
et flatté d'être de votre avis.

Un collaborateur parfait.

Quand vous nous faites l'honneur
d'être à votre bureau !

Bien entendu, monsieur.

Quelle heure est-il,
monsieur Compton ?

Minuit... Midi.

Ma montre doit être arrêtée.

Sans aucun doute, monsieur Compton.

Cela fait 6 mois
qu'elle n'est pas à l'heure.

Il est exactement 14h13.

Alors, dans ces conditions,

il semblerait que je sois en retard.

Vous étonnerai-je, monsieur Compton,

en disant que notre établissement
vous trouve beaucoup de personnalité,

mais regrette
d'avoir à se priver de vos services ?

- Merci.
- De rien, monsieur.

Compton,

avant de nous séparer,

je voudrais vous présenter
votre successeur dans ce bureau,

James W.C. Tapple, mon neveu.

Approchez.

Très heureux.

Quelle heure est-il, James ?

14h15.

Et ?

35 secondes.

Cher monsieur Compton,

l'Angleterre est une île qui n'a rien
à vendre que de la matière grise,

du travail et de l'exactitude.

James possède toutes les qualités
de ceux sur qui repose

l'avenir du Royaume-Uni.

Alors,

que Dieu protège la reine !

C'est comme ça, hein ?
Eh bien, monsieur,

oubliez Harry Compton
et dites adieu à Nicolas Miloukine.

- Monsieur Compton.
- Je connais pas.

Demandez mon visa pour la Russie.

- On vous a renvoyé ?
- Comme d'habitude.

Vous savez qui me remplace ?

Le neveu du patron, comme d'habitude.

- Comment le savez-vous ?
- Je connais les mœurs capitalistes.

Et même si je ne les connaissais pas,
il n'y a qu'à voir votre tête.

Le fils de Serge Miloukine
n'a rien à faire sur cette île.

- Je m'en vais.
- Écoutez-moi.

Vous m'avez pas compris.

La Russie soviétique est remplie
de gens plus compétents que vous

et plus utiles
que vous ne pourriez jamais l'être.

Vous êtes-vous regardé ?

- Et alors ?
- Et alors ?

Votre père n'a pas choisi la liberté
en venant en Angleterre,

- mais l'amour.
- L'amour...

Et l'amour a réussi
au-delà de toute espérance.

En voilà le produit.

Vous êtes anglais, Harry Compton.

Tandis que moi,
vous me voyez avec ça sur la tête ?

Maintenant, regardez-vous.

Nicolas Miloukine est mort.

Aussi mort que votre père.

Vous n'irez pas en Russie.

- Si.
- Non, vous n'irez pas en Russie.

Mais j'ai des projets pour vous.

De grands projets.

Non, vraiment, non.

Rien de tout cela ne me plaît.

Depuis le temps que vous m'habillez,
vous devriez savoir ce qui me va.

Une élégance
à la fois discrète et remarquable.

C'est pas facile.

Est-ce
que je me fais bien comprendre ?

Mais où êtes-vous ?

Pearl ! Clementine !

Je suis à vous.

Vous m'avez abandonné, grand lâche.

Puisque c'est comme ça, je m'en vais.

Attendez, vous n'avez pas tout vu.

Nous avons encore
quelques petits modèles de Paris.

Envoyez Princesse. Robe du soir.

J'espère que ce sera bien,
mon petit Pearl.

Vous allez voir, madame, c'est...

Ravissant...

- Alors ?
- Vraiment très charmant.

- On peut voir de près ?
- Mais je pense bien.

Approchez, mon petit.

Adorable. Tournez-vous, mon enfant.

- Ce côté-ci n'est pas mal non plus.
- Superbe.

- Quelle soie merveilleuse !
- Merveilleuse, mais pas très solide.

- Pardon ?
- Comment ?

En la passant, l'étoffe a craqué.
On a même dû mettre une épingle.

Mais voyons, c'est pas possible.

Tenez, regardez si je mens.

Je n'aime pas qu'on mette ma parole
en doute.

C'est bon, allez.

J'espère que vous ne m'en voudrez pas
pour ma loyauté, monsieur Pearl.

Elle me plaît beaucoup, cette petite.

Je prends le modèle,
mais dans un autre tissu.

Il me faudra aussi
quelque chose de sport.

Un petit tailleur en lainage.

- Vous avez ça ?
- J'ai bien peur que oui.

Vous avez vu
ce qu'a fait cette fille ?

Je vais avoir ma dépression.

Calmez-vous, c'est de ma faute.

Elle était très bien aux retouches.

Pourquoi en avoir fait un mannequin ?

Parce qu'elle est ravissante.

Ravissante, mais idiote.

Vous avez été très bien, Penelope.

Ces gens-là prennent de plus en plus
de liberté avec leurs employés.

Mademoiselle,
vous êtes un obélisque de stupidité.

Vous retournerez à l'atelier
des retouches, votre vraie place.

Avant de continuer à me ruiner,
chère amie,

auriez-vous la bonté
de me déposer à l'amirauté ?

Vous êtes rapide, Donald.

Je vous cherchais, sir.
L'amiral vous attend.

- L'amiral ?
- Lui-même, sir.

Entrez.

Entrez, Reginald.

- Comment allez-vous ?
- Très bien, je vous remercie.

Parfait. Débarrassez-vous.

Avez-vous suivi mes instructions
concernant le dossier Avalanch ?

À la lettre, sir.

Le dossier est enfermé
dans mon coffre personnel

à double... À double tour.

Excusez-moi,
j'ai oublié de vous présenter.

Inspecteur Cartwright
de l'Intelligence Service.

Sir Reginald Dumfrey,
chef de notre Bureau D.

- Comment allez-vous ?
- Comment allez-vous ?

Reginald, savez-vous au moins
ce que contient ce dossier Avalanch ?

Je préférerais ne pas le savoir.

À la moindre émotion,
je fais de l'urticaire géant.

Avalanch, c'est le plan
de mobilisation générale

des flottes de l'OTAN
en cas de conflit mondial.

- Tout simplement.
- "Tout simplement" ? Non, merci.

Votre coffre ferme bien ?

J'avais choisi la marque
sur votre conseil.

Il y a 20 ans.

Et votre personnel est digne
de confiance, bien entendu ?

Irréprochable.

Donc, selon vous, rien à craindre ?

En ce moment, ce dossier est bien
chez vous, à Chelsea ?

Exactement.

Eh bien, alors, mon cher Reginald,

quel nom donnez-vous à cet objet ?

"Avalanch".

Avalanch.

Je ne vous le fais pas dire.

- Mais ce n'est pas possible.
- Ne vous rongez pas les sangs.

Ce dossier est le vrai.

Celui que vous avez chez vous
est un faux.

Un faux ? Mais alors,
pourquoi cette mise en scène ?

Pour qu'on nous le vole, le faux.

Comment ?

Expliquez-lui, Cartwright.

Depuis un certain temps,

les Russes sont décidés,
par n'importe quel moyen,

à s'emparer d'Avalanch.

Nous connaissons l'équipe chargée
du travail. Ce sont de vieux amis.

Ne les importunons pas.

On pourrait nous l'échanger.

Ce serait trop bête.

Toutefois,
le dernier maillon de la chaîne,

l'exécutant, est un nouveau.

Un nouveau, mais pas un inconnu.
Joli garçon, non ?

- C'est lui qui...
- Il ne le sait pas encore.

C'est un gentil jeune homme,
un peu exalté.

Il ne va pas tarder
à se présenter chez vous.

Chez moi ?

Les Russes ne peuvent pas savoir
que le dossier y est.

- Ils le savent, Reginald.
- Ce n'est pas possible.

Je suis désolé, quelqu'un a trahi
dans votre entourage.

- Dans mon entourage ?
- Allons, Reginald.

Nous avons aussi des gens à nous
de l'autre côté.

Je connais le passé de mes employés.

Nous aussi, figurez-vous.
Écoutez-moi bien, Reginald,

il faut que ce document
nous soit dérobé.

Dans quel but ?

Il se passe une chose intolérable.

Vous ne l'avez sans doute
pas remarqué,

depuis trois ans, nous ne savons pas

qui est le numéro un
de l'espionnage soviétique à Londres.

Les services de l'armée, d'ailleurs,
ne sont pas mieux renseignés.

De tout temps, nous avons bien connu
celui qui occupait ces fonctions.

C'était généralement
un homme charmant,

avec qui nous entretenions
des rapports courtois.

Depuis trois ans, rien, rien !
C'est inadmissible !

Voilà l'occasion rêvée.

Ce jeune homme s'empare du dossier.

Le dossier suit la filière,
nous suivons le dossier

et rencontrons enfin ce personnage
essentiel, mais un peu trop discret.

- En somme, je dois attendre ce...
- Compton.

- Harry Compton.
- Dans mon bureau, dossier à la main.

- Reginald.
- Pardon, monsieur.

Non. Vous allez donner une soirée
avec beaucoup de monde.

Le vol doit être relativement facile.

Rassurez-vous, les frais
seront couverts par l'amirauté.

Vous n'avez pas quelque chose,
une date qui puisse être célébrée ?

Il doit y avoir 20 ans
que je suis marié.

Eh bien, vous fêterez
vos 20 ans de mariage.

Et lady Dumfrey sera
la première surprise et ravie.

À propos, quand
vous lui annoncerez la nouvelle,

profitez-en pour lui parler
du dossier Avalanch à elle aussi.

Voulez-vous laisser entendre
que vous soupçonneriez ma femme ?

Non, Dieu m'est témoin.

Mais convenez
que Barbara a une fameuse langue.

Pour une fois que son bavardage
peut servir la cause de l'Angleterre,

profitons-en.
Qu'est-ce qui se passe, Reginald ?

Ce n'est rien, c'est mon urticaire.

"Le cake est chez le pâtissier.

"Attendons livraison. Amitiés.

"Oncle Bob." Tout est là.

Mais vous avez de la famille
en Angleterre ?

Vous ne m'en avez jamais parlé.

- Qui est oncle Bob ?
- C'est la tante Fanny.

Ah bon ?

Et la tante Fanny, c'est Jim.

Derrière ces noms se cache un seul
et même personnage, notre chef,

qui est en réalité...

Zut, le café.

"Qui est en réalité"... ?

4 26.

Je n'en sais pas plus,
je ne l'ai jamais vu.

Et oncle Bob aime le cake ?

Énormément.

Surtout si vous remplacez
le mot "cake" par "Avalanch"

et le mot "pâtissier"
par "sir Reginald Dumfrey".

- Deux sucres ?
- Trois.

Alors, qu'est-ce que je dois faire ?

Il faut à tout prix
vous introduire chez sir Reginald,

même de force.

- Avec un revolver ?
- Non, avec un aspirateur.

Voilà, vous êtes
le représentant démonstrateur

de la maison Webb and Curtis.

- Si c'est nécessaire.
- C'est capital.

Vous offrez cet appareil à l'essai
gratuitement pour huit jours.

C'est enfantin.

Pas de prise de courant.

Accumulateur ultraléger.
Pas de roulettes.

L'hélice maintient l'appareil
à un centimètre au-dessus du sol.

Multiples adaptateurs

pour répondre aux aspirations
les plus diverses.

Regardez.

Bon. À part ça,
la mission est simple.

Exploration de la maison.

Repérage des cachettes possibles.
Plan des lieux.

Si le hasard permet que vous mettiez
la main sur le dossier...

C'est exactement ça.

- Vous pouvez compter sur moi.
- Bon, passons au rayon domestique.

C'est certainement Rosemary,
la femme de chambre,

qui viendra vous ouvrir.

Elle est comment ?

Blonde, un peu bécasse.

Alors là, il faut absolument
que votre charme agisse.

Comment ferez-vous ?

Bon. Je sonne, elle m'ouvre.

Je dis : "Bonjour, mademoiselle,

"seriez-vous intéressée
par un aspirateur ?"

- Vous dites ça ?
- Oui.

Alors elle vous referme
la porte au nez.

Non, elle vous ouvre,
vous la regardez,

vous souriez et vous lui dites :
"Bonjour, belle blonde."

"Bonjour, belle blonde."

Je ne pourrai jamais faire ça.

Bonjour, belle blonde.
Je représente Webb and Curtis.

Bonjour, belle blonde.

Je représente la maison
Webb and Curtis.

Bonjour, belle blonde. Je représente
la maison Webb and Curtis.

- Bon...
- Vous désirez ?

Je...

- Je m'appelle Harry Compton.
- Ce n'est pas de ma faute ?

Oui, bien sûr.

Vous voulez quoi, au juste ?

J'ai un aspirateur.

Désolée. Il en vient deux par jour,
des comme vous.

Comme moi, c'est impossible.

La maison Webb and Curtis,
vous connaissez ?

- À vrai dire, non.
- Vous connaissez notre slogan ?

- Votre slogan ?
- Vous transpirez,

nous aspirons et vous respirez.

Ça ne m'intéresse pas,
je suis la cuisinière.

Peut-on voir
la personne préposée au ménage ?

Je suis sûr que cela la convaincra.

Bon, après tout...

- Rosemary !
- Qu'est-ce que c'est ?

Un aspirateur.

Mais sir Reginald
n'a pas commandé d'aspirateur.

Il le fera quand vous aurez essayé
cette merveille.

Nous transpirons,
vous respirez, nous aspirons.

Voici l'aspirateur Webb and Curtis
dernier modèle, automatique,

une puissance d'aspiration
au centuple. Faites le ménage.

- Mais c'est déjà fait.
- Vous croyez ?

Regardez. C'est une honte.

Et maintenant...

Vous verrez,
c'est plus léger qu'une plume.

- À vous.
- Formidable. On ne le sent pas.

Grâce au brouillard, la poussière
anglaise est la première du monde.

Elle mérite un aspirateur
à sa mesure, le nôtre.

Ça sera propre tous les jours.

Ça alors, c'est une affaire !

Terminé, ici.
Où sont les nids à poussière ?

- Partout.
- Alors, nous irons partout.

Là, c'est quoi ?

- Le bureau de monsieur.
- Le bureau de monsieur.

Son bureau ?

Où il range ses papiers ?
La chance est avec moi.

Je veux dire, "cherchez le papier,
vous trouverez la poussière",

comme dit M. Webb.

Taureau !

Qu'est-ce que vous faites là ?

Compton, Harry Compton.

Maison Webb and Curtis,
l'aspirateur de demain.

Nous aspirons,
vous transpirez, nous inspirons.

Dehors !

- Comment ?
- Dehors !

Mais la profession de représentant
est reconnue par la loi.

Eh bien, moi, je ne la reconnais pas.

Jeune homme, ne vous avisez
surtout pas de venir rôder par ici.

Vous risqueriez de gros ennuis.

Peut-on vous aider, monsieur ?

Non, ce n'est pas nécessaire.

D'ailleurs, tout cela est
en bien mauvais état. Merci.

Bon.

Éléonore.

Et un hérisson aux pommes, un.

Encore ? Elle va se rendre malade,
c'est son troisième.

- Allez l'aider à le finir.
- Ça, j'aimerais bien.

J'en connais un autre.

Éléonore, demandez-lui
si elle me permet

de lui offrir son dessert.

J'espère que vous avez assez d'argent
sur vous.

- Quoi ?
- 45 minutes de dessert,

ça fait une sacrée addition.

Enfin, j'y vais. Vous me faites faire
un drôle de métier.

Dites-lui que je viens d'avoir
une très grande joie

- et que je voudrais la partager.
- Oui.

Sa Grâce consent à vous recevoir.

Je m'appelle Harry Compton.

Vous permettez que je prenne place ?

Vous êtes venu pour ça, non ?

Merci, mademoiselle. Mademoiselle ?

Lightfeather. Penelope Lightfeather.

- "Penelope" ? Ce n'est pas vrai !
- Mais si.

- Pourquoi, vous n'aimez pas ?
- Oh, si,

mais c'est un prénom merveilleux.

Penelope,
la vertueuse épouse d'Ulysse.

- Je ne suis pas mariée.
- Tant mieux.

C'est pour ça
que vous pouvez m'appeler Penny.

- Penny, puis-je vous offrir...
- Un hérisson aux pommes.

- Pardon ?
- Un hérisson aux pommes.

Alors, deux. Je ne veux rien d'autre.

Deux hérissons aux pommes, deux.

- Quoi ?
- Deux hérissons aux pommes.

Ah bon.

- Vous travaillez ?
- Oui, dans la couture.

Ah oui, mannequin.

Non, retoucheuse à domicile.

À domicile ?

J'ai ma boule.

Buvez chaud, ça passera.

Mais je ne veux pas que ça passe.

- J'ai rencontré la femme de ma vie.
- Oui, c'est ce que m'a dit Éléonore.

Comment ?

Il paraît que quelque chose
d'heureux vient de vous arriver.

Et où l'avez-vous rencontrée ?

Ici même.

Ici même ?

Mais quand ?

À l'instant.

Je vous préviens qu'il y en a plus,
ce sont les derniers.

Je ne suis pas certaine que tout
ce que vous me racontez soit correct.

Pardon. Je ne voulais pas...

Mais ce n'est pas du tout
désagréable à entendre.

Oh, Penny...

Tu l'aimes,
Nicolas Sergueïevitch Miloukine.

Elle est idiote, mais tu l'aimes.

Et tu veux fonder
une famille anglaise

alors que tu trahis l'Angleterre.

Penny, quittons cet endroit.

- Pour aller où ?
- N'importe où. Quelle importance ?

Désolée, Harry, je ne peux pas.

On m'attend. Une cliente.

Je dois travailler tout l'après-midi.

Téléphonez-lui que vous êtes malade.

Mentir n'est pas digne
d'une citoyenne du Royaume-Uni.

Oui, vous avez raison.

Vous ne mentirez pas.
Je vais lui téléphoner.

Vous ?

Oui, je dirais
que je suis votre médecin.

- Quel est le numéro de cette dame ?
- Flaxman 20 70.

J'en ai pour une minute.

- Comment s'appelle votre cliente ?
- Dumfrey. Mme Barbara Dumfrey.

Harry !

C'est rien, ça.

Mais quel nom vous avez dit ?

Mme Barbara Dumfrey.

À propos,
qui était ce docteur Hayward ?

Un médecin étrange
qui avait une voix charmante.

Il s'occupe de ma nouvelle
retoucheuse qui est souffrante.

Je crois qu'il la soignera très bien.

- Vous voulez dire que ce médecin...
- N'en est pas un.

Ou alors
c'est un spécialiste du cœur.

Enfin, que voulez-vous,

c'est samedi après-midi
et il fait presque beau.

Je me mets à sa place.

C'est très gentil à vous, Babe.

J'ai eu 20 ans, moi aussi.

Vous venez de m'obliger
à m'en souvenir.

Babe, chérie,

que diriez-vous si,
pour fêter cet anniversaire,

nous donnions une grande réception ?

Reggie, ce serait merveilleux.

Naturellement, je vous accorderai
carte blanche pour vos dépenses.

Je veux avoir beaucoup de monde

et que le buffet soit parfait.

Reggie,
je vous remercie de votre confiance.

Au fait, vous m'avez toujours pas dit
ce que vous cherchiez dans le coffre.

Je changeais simplement
la combinaison.

Tiens, pourquoi ?

Barbara,
pouvez-vous garder un secret ?

Voyons, Reginald.

À la demande de l'amirauté,

ce coffre protège désormais

un document essentiel

à la défense du monde occidental.

Au nom du Ciel, parlez plus bas.

Naturellement, les Russes
voudraient bien se l'approprier.

Mais voyons, Reggie,
il ne leur appartient pas.

Je ne pense pas
que cela soit un argument suffisant.

Ces Russes ne sont vraiment pas
des gentlemen.

Et maintenant, regardez bien.

B, A, B, E.

Votre diminutif protège l'Occident.

Harry !

Harry, je crains
que vous me méprisiez.

Vous mépriser, moi ?
Vous ? Et pourquoi ?

Parce que j'ai envie
que vous m'embrassiez.

Que je vous embrasse ?

Vous êtes très choqué, n'est-ce pas ?

Manqueriez-vous de conviction,
Harry ?

Savez-vous qu'il est interdit
de marcher par ici ?

Il y a des écriteaux.

Ah bon ? Je suis navré.

Vous n'avez sûrement
pas eu le temps de les lire.

- Je vous comprends.
- On n'a rien fait de mal.

Essayez-vous d'insinuer
que ma vue est défectueuse ?

Je vous ai observés.

Ce ne sont pas
des méthodes de gentleman.

Mais je suis un policeman,

c'est pourquoi je vous serais obligé
de me présenter vos papiers.

La prochaine fois,
modérez votre enthousiasme

ou alors assurez-vous
que vous êtes vraiment seuls.

Vos papiers, miss.

Mes papiers ?

Oui.

Tout de suite.

Une carte de la Société
protectrice des animaux,

- c'est très insuffisant.
- Pardon.

Vous appartenez au Parti communiste ?

Évidemment, ce n'est pas défendu,

seulement c'est ennuyeux.

Et pourquoi, s'il vous plaît ?

Je ne saurais trop vous le dire,
mais vous devriez venir au poste.

Adieu, Harry.

Vous devez me détester.

Je vous demande pardon,

mais j'ai pas osé vous dire
que je faisais partie du parti.

Je suis très heureuse
de vous avoir connu.

Adieu.

On ne se verra plus ?

Après ce qui s'est passé,
c'est impossible.

Harry, promettez-moi
de ne rien dire à personne.

Dans le milieu où je travaille,
on est plutôt conservateur.

Et on vit
de la sueur des pauvres gens.

Harry...

Monsieur Bagda, un client.

Un client, déjà ?

Bon, j'y vais.

- Balaniev.
- On ne peut rien vous cacher.

Jamais vous ne m'avez fait l'honneur
de venir goûter mes spécialités.

Je souhaite que vous n'ayez pas
à goûter les miennes.

Asseyez-vous.

Comment se porte
votre ami Harry Compton ?

Très bien.
Je l'attends d'un moment à l'autre.

N'essayez pas de mentir,
ses débuts ont été catastrophiques.

Une maladresse de plus et l'affaire
était définitivement compromise.

Il faut me liquider
ce petit imbécile.

- Ne comptez pas sur moi.
- Comment ?

Comprenez-moi,
je le connais depuis toujours.

J'étais le seul ami de son père.

Vous étiez l'ami d'un renégat.

Aujourd'hui,
vous êtes celui d'un incapable.

Écoutez-moi, Bagda. Nous n'avons
jamais eu à nous plaindre de vous.

C'est pourquoi
je vous donne 48 heures.

Ou bien votre protégé
nous ramène le dossier,

ou vous le supprimez vous-même
à l'expiration du délai.

Si ce geste vous répugne,
je m'en chargerai.

Mais alors, je serai forcé
d'en accomplir un autre

qui risque de vous être
plus désagréable encore.

Bortsch, blinis.

Attention ! Je suis connue par ici.

Venez, c'est là.

- C'est votre chambre ?
- Oui.

Oh, Penny !

Vous êtes là, Penny ?

J'allais vous appeler, mamie,
pour vous présenter M. Compton.

Avant, il tient absolument
à voir ma chambre.

- Oui.
- Ne vous troublez pas.

Sans ses lunettes,
mamie ne voit rien.

Alors, bonsoir, madame.

Oui, je tenais absolument à regarder.

Vous habitez une très jolie maison.

J'ai rencontré Mlle Lightfeather
dans le parc...

Au... Au restaurant.

Je m'appelle Harry Compton.

Et vous êtes amoureux de Penny.

Pardon ? Non.

Enfin... Oui, si vous le permettez.

Ce n'est pas à moi.
C'est à elle de le permettre.

Et vous teniez à contempler
l'endroit où elle vit ?

C'est très naturel

et ça prouve vos bons sentiments.

Vous prendrez bien une tasse de thé ?

Parfaitement. Avec plaisir.

- Je m'appelle...
- Harry Compton, je sais.

Tenez compagnie à Penny
pendant que je vais à la cuisine.

Ça va ?

Bagda !

Mais... Vous n'allez pas...

Non, je ne vais pas.

Bien entendu, je ne vais pas.
Mais je devrais.

- Écoutez, Bagda...
- Ah non !

Vous échouez lamentablement,

et en plus, vous m'évitez.

J'ai mis une demi-heure

à me débarrasser des deux flics.

Écoutez, j'ai eu confiance en vous.

Quand j'ai proposé votre nom,

on m'a laissé carte blanche.

Maintenant, on demande les comptes.
Que feriez-vous à ma place ?

J'annoncerais que l'opération
est en très bonne voie.

Je vous prie
de ne pas vous moquer de moi.

Nous avons quelqu'un dans la place.

Quoi ?

La couturière de lady Barbara,
c'est ma...

ma fiancée.

Venez à la maison,
vous allez me raconter ça.

- Si j'ai bien compris, vous l'aimez.
- Vous avez bien compris.

Je n'aime pas du tout votre histoire.

Sur des millions de filles à Londres,

comme par hasard, vous tombez
sur la couturière de lady Barbara.

Comme par hasard,
elle est inscrite au parti

et comme par hasard, elle est idiote.

Penny est incapable de ruse.

C'est justement
ce que je vais vérifier.

Jeune homme ?

Pardon.

- Inspecteur Kelly.
- Enchantée.

Que puis-je pour vous ?

C'est au sujet de Mlle Lightfeather.

Mon Dieu, un accident !

Non, il s'agit plutôt
d'une mise en garde.

Je ne comprends pas.

Une mise en garde politique.

Je me doutais bien
que ça arriverait un jour ou l'autre.

C'est un cas très spécial,
M. l'inspecteur.

Elle est à la fois communiste

et pas méchante.

Tout le monde l'aime bien.

Vous pouvez vous renseigner
dans tout le quartier.

Une parfaite idiote, M. l'inspecteur.

Elle a... Comment vous dire ?

Elle a l'esprit en vacances
toute l'année.

Les femmes qui font de la politique
finissent toujours très mal,

comme Jeanne d'Arc.

Je n'ai jamais regardé
que ses jambes, alors...

Elle ferait n'importe quoi
pour rendre service.

C'est un vrai bureau de bienfaisance.

Ça marche à petite vitesse,
là-dedans.

Elle n'attraperait même pas un rhume.

Elle adore les animaux.

N'est-ce pas, Charlie ?

Je peux vous le dire
en toute confidence,

elle fait de l'allergie
à la gelée de groseilles.

Écoutez, inspecteur :
prenez-la, enfermez-la.

Elle est trop bête,
elle est trop sotte.

À ce point-là, c'est de l'impudeur.

Elle est chou
et si délicieusement primitive.

Les malicieuses, les profondes,
les délurées, les perspicaces

vous font cocu
et vous enlèvent la clientèle.

Alors ?

C'est vrai, elle peut nous rendre
des services extraordinaires.

- Mais est-ce qu'elle le fera ?
- Ça, je m'en charge.

Amenez-la ce soir au restaurant.
Je vous invite à dîner.

Pardon, madame.
Je sais pas ce que j'ai.

Je suis idiote.

Vous pensez trop à votre médecin,
mon petit.

Penelope !

Alors, Marjorie, qu'en dites-vous ?

On ne fait pas mieux à Paris.

Penelope !

- Alors, Marjorie ?
- C'est royal.

Madame a tellement de classe !
Tout lui va.

Penelope !

M. et Mme Farrington.

Dorothy, Donald ! Quelle joie !

Je ne fais que passer.

Je vous laisse Dorothy. Mes hommages.

Vous savez que l'on parle beaucoup
de votre soirée ?

- Espérons qu'elle sera réussie.
- Puisque vous y serez.

20 ans d'union sans orage,
qui n'aimerait pas fêter cela ?

Figurez-vous que Reginald
se remet même à me faire la cour.

Non ? Vous avez entendu, Donald ?

Vraiment ? Je me sauve.

Donald, vous savez que j'ai
toujours eu un faible pour vous ?

Sir Reginald ne risque rien.

Qui pourrait lutter contre lui ?

Grand flatteur !

- À demain, Donald ?
- Mesdames.

Maintenant, mes petites filles,
une grande nouvelle !

- Une autre ?
- Vous connaissez mon diminutif.

Oui, "Babe".
Un peu jeune mais charmant.

Non, plus jeune encore
que ce que vous ne le supposez.

Reginald m'a accordé

le cadeau le plus somptueux
de notre vie commune.

- Lequel ?
- Sa confiance.

Suivez-moi.

B, A, B, E.

La vodka, j'avoue, c'est pas mal !

Venez là-haut au goûter mon raki,
c'est encore mieux.

Mustapha !

- Non, il s'appelle Kamal.
- "Mustapha", c'est plus rigolo.

Je me sens bien !

Pauvre Harry !

Pourquoi ? Il n'est pas à plaindre.

Oh si.

Pardon, je me sens...

Mal. Vous vous sentez très mal.

Comment pourriez-vous être heureux ?

Ah oui, c'est vrai.

Au fond, je me sens vaguement triste.
Vaguement triste.

C'est à cause de votre job ?

Mon job ? Non, pas du tout.

À cause de son père.

Mais ça fait longtemps qu'il est...

En prison. Il est en prison.

N'en ayez pas honte.
Vous pouvez lui dire.

Elle vous aime.
Elle doit partager votre peine.

Le père d'Harry est en prison,

victime d'une injustice épouvantable.

Lui aussi ? Ça alors !

Venez, mon petit.

Harry m'a dit que l'injustice
vous était intolérable.

Ça, oui, alors !
Quand j'étais chez Max and Peter...

Oui, je sais. Il m'a tout raconté.

Mais, à vous, il n'a rien raconté
de ce qui bouleverse sa vie.

Il est si timide.

Et pourtant, vous pourriez lui rendre
un immense service.

- Moi ?
- Écoutez,

Harry n'a qu'un but : réhabiliter
celui qui lui a donné le jour.

La preuve de l'innocence de son père

est étalée noir sur blanc

dans un document
détenu par un homme puissant.

C'est beau !

Ce papier,

Harry veut le reprendre
coûte que coûte

à celui qui le garde injustement.

Il a bien raison ! Quel sale type !

N'est-ce pas, Mustapha ?

Qui est-ce ?

Sir Reginald Dumfrey.

Sir Reginald ?

Mais quelle coïncidence !

Justement, tout à l'heure,
j'étais chez sa femme !

Je crois qu'elle m'aime bien.

Écoutez, on va tout lui raconter.

Elle va vous rendre votre papier.

- Allons-y.
- Non, non.

Ce n'est pas la bonne méthode.

Il nous faut employer la ruse

et tâcher de savoir où sir Reginald
cache ses documents importants.

Dans son coffre, bien sûr.

Sans doute,
mais ça ne résout pas le problème.

Mais si,
puisque je connais la combinaison.

- Vous connaissez la... ?
- Bien sûr. "Babe".

Le diminutif de lady Barbara.

Elle est très bavarde.
Elle parle à tort et à travers.

Moi, à sa place, je me méfierais.

Penelope, c'est le Ciel qui a permis
à Harry de vous rencontrer.

Non, c'est Éléonore,
la servante de Lion's.

- Pour ce document...
- D'accord, d'accord.

Si Harry y tient vraiment,

je le ferai rentrer
chez lady Barbara.

Il prendra son petit papier,
et voilà.

Non, Penny. Je ne pourrais jamais
m'introduire dans cette maison.

J'ai déjà essayé d'y penser.

Moi, j'ai ma petite idée.

Heureusement que je suis là.
N'est-ce pas, Mustapha ?

- On peut savoir ?
- Non, laissez-moi faire.

Je suis pas comme lady Barbara.
Je raconte pas mes secrets.

- Vous avez vu ?
- Quoi ?

L'heure ! Vite, Harry !
Mamie va s'inquiéter.

À bientôt, sir. Et merci pour tout.

- Vous êtes amoureux d'elle ?
- Oui.

Mon pauvre garçon !

Pourquoi ?

Dès que nous aurons le dossier,
Balaniev va la dénoncer à la police.

- Quoi ?
- C'est le métier.

Enfin,
quand la dénonciation arrivera,

nous serons loin.
J'ai demandé votre visa

et je pars avec vous.

- Et elle ?
- Harry !

Allez, allez ! N'y pensez plus.

- Allô ?
- Balaniev,

vous pouvez venir.

Cessez de faire cette tête.

Sinon, je me plaindrai à mamie.

Allez, venez. On va lui dire bonsoir.

Harry, promettez-moi que
vous ne me ferez jamais souffrir.

Assez, je vous en supplie !

Penny, je suis un misérable indigne
de votre confiance.

Je suis un monstre, Penny !

Vous devriez vous relever.

Cette attitude
n'est pas très correcte, Harry.

- Je m'appelle pas Harry.
- Ah bon ? C'est dommage.

Pauvre Penny, je m'appelle
Nicolas Sergueïevitch Miloukine.

Savez-vous que c'est très joli ?

Elle devrait me renvoyer,
elle me dit que c'est joli !

"Miloukine", Mme Miloukine.

Ça sonne bien.

Penny, comprenez-moi.
Je vous ai trompée.

- Déjà ? Avec qui ?
- Avec Bagda.

C'est très laid !

Je suis un espion,
Bagda est un espion,

et ensemble, nous espionnons.

Ah, c'est ça ? Vous m'avez fait peur.

Moi, j'aime bien les espions.

Ils sont beaux,
forts et intelligents.

Comme vous.

Mais je suis l'être le plus vil
que vous puissiez imaginer !

Vous n'exagérez pas un peu ?

Pourquoi ne voyez-vous pas
le mal nulle part ?

Parce que le mal est un peu partout.

Acceptez-le ou vous ne vivrez plus.

Je ne veux plus vivre !
Je suis maudit !

Adieu, Penny.

J'aurais voulu vous rendre heureuse,
mais ce n'est pas possible.

Il me reste qu'à disparaître.

C'est tout ce que je puisse faire
pour vous.

Adieu !

Pardon.

Un peu exalté, ce garçon, non ?

Nicolas Sergueïevitch Miloukine,
tu es un traître.

Oui, je suis un traître.

Nicolas Sergueïevitch Miloukine,
tu es un lâche.

Oui, je suis un lâche.

Nicolas Sergueïevitch Miloukine,
tu es un misérable.

- Ça, je l'ai déjà dit.
- Miloukine !

Appelez-moi Compton.

Comment savez-vous mon nom ?

J'ai fait 6 km
que vous le répétez tous les 10 m.

- Où allez-vous comme ça ?
- En enfer.

Vous n'avez pas de chance,
c'est le Ciel qui m'envoie.

Laissez-moi. Je dois mourir.

Je dois mourir. C'est la seule issue.

- Croyez-vous ?
- Je suis un double traître.

En mettant fin à une vie
qui ne vous appartient pas,

vous trahiriez le Seigneur

et vous seriez un triple traître.

- Oui, ça fait beaucoup.
- Ça fait trop.

La Tamise n'est pas une solution.

Pensez plutôt
que Dieu a voulu vous éprouver.

- Là, il a réussi.
- Vivez, mon fils.

La lumière est au bout de la nuit.

Aimez votre prochain.

Aimez et vous trouverez
des raisons d'espérer.

Mais justement, j'aime.

Alors votre existence terrestre

appartient à celle qui pense à vous.

Compton, Bagda, Balaniev,

trois exécutants.
Au-dessus d'eux, personne.

Impossible de sortir de là.

Enfin, il y a bien un chef !

Ils l'ont pas remplacé
par un cerveau électronique !

Un peu de patience, sir.

Compton aura le dossier demain.

Ce petit Compton n'a pas l'air
de prendre sa mission au sérieux.

- Pourquoi...
- La plus vieille preuve du monde !

Il est amoureux.

Par exemple ! Et de qui ?

Décidément, Reginald,
il faudra tout vous apprendre.

De Penelope Lightfeather.

Ma couturière ?

Je veux dire celle de Babe ?

Mais alors, c'est par elle
qu'il espère arriver à mon coffre ?

Mais vous pensez, Reginald !

J'essaye, sir.

Entrez.

Messieurs, nous avons eu chaud.

Une seconde de plus
et il nous fallait attendre 3 ans

avant de connaître le chef
de l'espionnage russe à Londres.

Expliquez-vous, Cartwright.

Compton a voulu se suicider.

Quelle idée absurde !

C'est exactement
ce que je lui ai dit.

Votre fils spirituel.

Harry ? Mais qu'est-ce
qu'il vient faire ici ?

J'allais vous le demander.

J'espère pour vous que vous n'aviez
pas pris l'initiative de ce contact.

Vole !

Non, non, et non ! Je n'en peux plus.

J'abandonne. Je rends mon tablier.

Qu'est-ce qui se passe ?

Je me dégoûte,

vous me dégoûtez, tout ça me dégoûte.

C'est fini ! Fini !

Vous pouvez transmettre mon rapport
à qui de droit.

Mission non accomplie
mais terminée. Salut.

Harry !

- Attention, ça va finir mal !
- D'ailleurs,

je suis irrécupérable.
J'ai dit la vérité à Penny.

Vous avez dit ?

Que nous étions deux espions.

Quoi ?

En plus, sa grand-mère
a profité de la confidence.

C'est sans espoir. Adieu.

Miloukine !

Ça, c'est le bouquet.

Tout le monde connaît mon nom.
Qui êtes-vous ?

Je suis qui de droit.
Du moins, je le représente.

- Vous voulez nous quitter ?
- Parfaitement.

Il vous faudra donc aussi
quitter la vie,

tout comme deux personnes
qui vous sont chères

et ont eu la primeur
de vos révélations malheureuses.

Vous ne feriez pas ça.

Si.

Et sur le champ.

À moins, bien sûr...

Que je continue
et que je vous apporte le dossier.

C'est d'accord, c'est entendu,
c'est signé. Mais attention.

Ne touchez pas à Penny.

- Si vous êtes loyal, nous le serons.
- Ni à sa grand-mère.

C'est juré.

C'est promis.

Bon.

Nous avons besoin de la couturière,

du moins jusqu'à après-demain,

mais la grand-mère
est trop dangereuse.

Qui sait ce que lui a raconté
exactement ce crétin.

Il faut la supprimer.

- Bon, j'y vais.
- Non.

Demain. Quand elle sera seule,
en fin d'après-midi.

Bien entendu,
vous avez le choix du moyen.

- C'est encore moi.
- Entrez, inspecteur.

Penny vient de partir au cinéma
avec son petit ami.

Vous n'avez pas de chance.

Ce n'est pas mon avis.

J'allais justement prendre mon thé.

- Vous en boirez bien une tasse ?
- Une tasse ?

Pourquoi pas ?

- Vous êtes seule ici ?
- Je ne m'ennuie jamais.

Je trouve toujours
quelque chose à faire.

Mais asseyez-vous.

Pour s'asseoir, madame,

il est inutile que vous cherchiez
une occupation.

Je crains
de ne pas très bien comprendre.

Avez-vous peur de la mort,
Mme Lightfeather ?

Ce n'est pas une idée très agréable,

mais je ne pense pas
en avoir vraiment peur.

Pourquoi cette question ?

Parce que je suis ici pour vous tuer,
Mme Lightfeather.

Mangerez-vous une tranche de cake,
M. l'inspecteur ?

- Madame, vous n'avez pas compris...
- Si, si.

- Vous êtes venu pour m'assassiner.
- Oui.

J'ai compris.

Je pense que toutes vos précautions
sont prises

et qu'il est inutile de vous rendre
la tâche plus pénible encore.

Oui, c'est exactement ça.

Puis-je toutefois vous demander

pour quelle raison ma disparition
vous paraît souhaitable ?

Vous tombez un peu
comme un soldat meurt.

Un peu par hasard, un peu
pour des questions internationales.

Je suis surprise,

mais je n'ai aucune raison
de mettre votre parole en doute.

- Encore un peu de thé ?
- Volontiers.

Ce mélange vient de ma grand-mère.

Il est merveilleux.

Il est un peu noir,
mais peut-être qu'avec du sucre...

Oui, je le bois très sucré.

Quand vous voudrez, Mme Lightfeather.

Je sollicite un sursis
d'une vingtaine de minutes

pour me préparer
à ce départ inattendu.

Est-ce possible ?

Entendu, mais pas plus de 20 minutes.

Je pense que ça suffira.

N'ayez pas peur. Je laisse ouvert.

Quand verrons-nous
le bout de la nuit, Jane ?

Quand Jackson et sa bande
seront six pieds sous terre,

que votre père pourra enfin
serrer la main du shérif.

- Vous m'aviez pourtant juré...
- Nous avons seulement promis.

Et les serments sont faits
pour être trahis.

Penny, comment va votre grand-mère ?

Voyons, Harry, nous venons
de la quitter. Elle va très bien.

- Il faut que je la voie.
- Mais...

J'ai terriblement envie de la voir.
Allez !

Vraiment, je ne vous comprends pas.

Me faire sortir
juste au moment du crime...

Vous m'avez privée de mon crime.

Que le Ciel fasse que je vous en ai
vraiment privée, Penny !

Fichtre !

Surtout,

n'allumez pas.

- Quoi de neuf ?
- C'est vous, Harry ?

- Penny n'est pas avec vous ?
- Je suis là, mamie.

Tenez, voilà vos lunettes.

Vous savez
que je suis un peu jalouse ?

En plein milieu du film,
il a eu envie de vous voir. Comme ça.

- C'est vrai ?
- Oui.

Je suis très flattée.

De rien.
Je veux dire, c'est bien normal.

Enfin... Vous allez bien ?

Toujours mes rhumatismes.

Ce n'est pas mortel.

Oui, bon. Vous permettez ?

- Il y a quelqu'un...
- Oui, je sais. C'est moi qui l'ai...

Asseyez-vous.

Il est encore chaud. Le thé.
Ne vous agitez pas comme ça !

- L'homme, l'homme...
- Il dort.

Il doit être très fatigué,
vous savez.

Il est déjà venu l'autre jour
en jouant au policier.

Ce soir, il est revenu
en me disant qu'il allait me tuer

pour des questions
d'équilibre international.

Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je l'ai soigné comme une mère.

Une bonne tasse de thé

avec une bonne dose de mon somnifère.

Ça l'a calmé. Il en a pour la nuit.

Madame, je ne partirai pas tranquille

en laissant cet individu
derrière moi.

Je n'ai plus de place
pour vous loger.

Tant pis.
Je veillerai dans la chambre,

au cas où il se réveille.

Avec plaisir. Vous lui en donnerez
encore une dose.

Harry. C'est très mal
de mentir à cette pauvre mamie.

Si vous croyez
que je n'ai pas reconnu votre ami...

Vous l'avez vu ?

Et vous avez monté cette histoire
compliquée juste pour coucher ici.

C'était vraiment pas la peine.

Vous aviez qu'à demander à mamie.

Allez, venez.

Je vais...

Nous allons dormir sous le même toit,
vous, votre ami, mamie et moi.

Ça va être gentil comme tout.

Bonsoir, l'espion.

Je veille.

- Que faites-vous dans mon lit ?
- Parce que c'est votre lit ?

Non, c'est pas mon lit.

Alors, où suis-je ?

Chez la malheureuse
que vous avez voulu assassiner

et qui, heureusement,
vous a pris pour un fou.

- J'y suis. C'est le thé.
- Pourtant, vous m'aviez promis.

Ça va.
Il faut que je file sans être vu.

Bon, attendez.

Il y a personne. Allez-y.

J'irai vous voir tout à l'heure.

Haut les mains, vous êtes pris !

Alors, on s'en va
sans dire au revoir ?

Vous savez que c'est très vilain
et peu digne d'un gentleman ?

Pardon. Je prends congé, au revoir.

Vous avez beaucoup de progrès
à faire, M. Bagda.

Je ne voudrais pas vous vexer,

mais vous ressemblez aussi peu
à un policier qu'Harry à un espion.

Dites-moi, entre nous,
vous aviez arrangé ça avec Harry ?

Eh bien oui, mais ne le répétez pas
à votre grand-mère. J'aurais honte.

- Excusez-moi.
- Au revoir.

Il m'a tout avoué.

- Il vous a tout avoué ?
- Tout.

Je ne voulais pas, Penny.
Il m'avait promis de rien faire.

- Adieu.
- Ah non !

Vous allez pas recommencer !

Vous allez prendre votre breakfast.

Asseyez-vous.

Pardonnez-moi, Penny.

Je veux bien, mais quoi ?

Mais... Tout ça...

Bon, on verra avec mamie.

Pour l'instant,
pensons aux choses importantes.

Aux choses importantes ?

Enfin, Harry ! Comment pouvez-vous
oublier ? Le dossier !

- Votre père.
- Mon père ?

Mon père ? Le dossier !

Babe, darling, les invités arrivent
et vous n'êtes pas prête.

J'ai téléphoné deux fois
chez Pearl and Clementine.

C'est fermé.
Ma robe n'est toujours pas là.

J'en pleurerais.

Je vous en prie,
pensez à votre maquillage.

Oui. Marjorie, soyez un amour,
remplacez-moi pour recevoir nos amis.

C'est ça.

Enfin !

- J'ai pris un taxi.
- Vite, mon petit.

On a encore rien vu de ce genre.

Elle fera un effet terrible.

J'y compte bien. Rosemary !

Excusez-moi, je me sauve.
Je dois aussi m'habiller.

Nous dînons à la Lune Indépendante.

Drôle de nom.
Bonsoir, amusez-vous bien.

Vous aussi, madame.

Vous êtes sûr qu'elle va venir,
même après ce qui s'est passé ?

Elle est persuadée que vous avez agi
par amitié pour moi.

Quelle idiote !

L'essentiel est qu'elle vous fasse
pénétrer ce soir chez les Dumfrey.

Vous avez vu l'heure ?

- Pourvu qu'elle n'ait pas oublié.
- Elle n'a pas oublié.

Elle a dit
comment elle s'y prendrait ?

J'ai compris qu'il s'agissait
de la robe de lady Barbara.

Vous vous fichez de moi ?

- Rosemary !
- Madame ?

Vous m'agrafez, oui ou non ?

Ce que vous pouvez être maladroite,
ma pauvre fille !

C'est un peu serré.
Je peux à peine respirer.

Mais ça me fait une taille !

Alors ? Ça n'en finit pas !
Ça devient inconvenant !

Ravissant !

Vous marchez drôlement.
Qu'avez-vous ?

20 ans de moins.

Oui, bon, venez.
Tout le monde vous attend !

Je voudrais pas vous brusquer,
ma chère Penelope,

- mais c'est ce soir.
- Vous en faites, une tête.

Ce soir et de préférence
le plus tôt possible,

car il doit pénétrer
chez les Dumfrey.

Vodka.

Penny, je vous en prie. C'est grave.

Voyons, M. Bagda.
Ce n'est pas vous qui êtes en prison.

Vous avez de la chance
que ça soit le père d'Harry,

parce que moi, si c'était vous,
je vous y laisserais.

Je vous en prie, faites quelque chose

ou je tords le cou à cette perruche.

Bonsoir, chère madame.

William, pour deux.

Bonsoir. Comment allez-vous ?

Moi ? Très bien.

Mais vous...

J'ai lu les journaux.

Pas un mot sur la mort
de Mme Lightfeather.

Pas un mot ? C'est curieux.

J'ai téléphoné chez la vieille dame.

Heureusement, personne n'a répondu.

C'est pourquoi
vous êtes encore vivant.

Votre jeune homme doit être prêt

à s'introduire chez les Dumfrey.

Oui...

Il s'y prépare fiévreusement.

Je souhaiterais que vous surveilliez
vous-même l'opération.

Comment vais-je entrer
chez sir Reginald ? C'est impossible.

Ce serait impossible

si j'avais laissé le moyen d'entrer
à votre imagination.

Heureusement, j'ai tout prévu.

Nous avons là-bas un extra.
Peter Walter.

Vers 20h30, sa mère
va malheureusement avoir une attaque

et il va être obligé
de téléphoner à un ami,

c'est-à-dire vous,

pour se faire remplacer.

Et mes clients ?

Peter Walter vous remplacera.

Je vois que tout a été envisagé.

Tout, même l'échec.

Alors, votre plan,
ça consiste en quoi ?

Un peu de patience, sir.

Je n'ai plus de patience.
J'en ai assez !

Alors je m'en vais.

Bon, parfait !

Si ce n'est pas trop vous demander.

Oui, dites, Penny.
Je vous en supplie.

Bon,

voilà.

J'ai pris du 400 au lieu du 30.

Qu'est-ce qui est du 400
et qui est du 30 ?

Le fil ! Le fil des brides !

- Quelle bride ?
- Du gros grain !

C'est fatiguant à la fin.
C'est clair pourtant !

Les brides du gros grain.

Ah, les brides du gros grain.

La robe de lady Barbara a une jupe.
La jupe a un gros grain.

Une ceinture, quoi !
Tout le monde sait ça.

Je l'ai faite trop étroite de 3 cm.

- C'est peu.
- C'est beaucoup. Même très serré !

Les agrafes du gros grain
prennent sur des brides

que j'ai faites
avec du fil 400 très fragile.

Au moindre effort

ou si elle boit trop, crac !

Les pinces autour de la taille
fichent le camp.

Alors c'est réglé. Elle m'appelle.

- Les cafés sont là-haut, monsieur.
- Montons.

Mais dites-moi, la femme de chambre
va faire les réparations.

Rosemary ?
Elle est maladroite comme tout.

Non, je suis sûre
que lady Barbara va me téléphoner.

Pearl and Clementine, c'est fermé.

Elle appellera ici.

Elle sait que je suis
à la Lune Indépendante.

Avec un nom pareil,
elle ne risque pas d'oublier.

- Penny, vous êtes géniale.
- C'est bien mon avis.

Alors c'est formidable ! Ça craque,

elle vous appelle
et vous emmenez Harry.

- Mais si ça craque pas ?
- Ça craquera.

Je l'ai fait sur ma robe
pour vous montrer.

Regardez.

Vous voyez ? Elle est trop serrée.

Je vais faire un effort,

et crac !

Vous voyez ?

Admirable.

Je veux dire, ça sera certainement

moins attrayant avec lady Barbara.

Cher Maître, vous êtes un polisson !

Je suis français, madame.
Un peu de champagne pour vous ?

Non,

mais je vois là-bas
un petit canapé au concombre

qui va passer un mauvais moment.

- Mon Dieu que c'est loin !
- Attendez.

Vous n'y arriverez pas.

Mais où sont donc ces extras ?

Je suis près du but.

Allô, oui ?

Non, monsieur,
ce ne sont pas les wagons-lits.

Herbert, où étiez-vous caché ?

Marjorie était très inquiète.

Il y a tant de jolies femmes.

Vraiment, madame ?
Je n'ai vu que vous.

Bravo, Herbert.
Vous faites des progrès.

Même Donald serait jaloux
de votre aisance.

Señor Gonzalo, quelle joie !

- Vous buvez trop, Babe.
- C'est un si beau soir !

- Si nous valsions ?
- Pourquoi pas ?

Allez.

Non, ces jeux ne sont déjà plus
de mon âge.

Je suis tout essoufflée.

Mais cela vous va très bien.

Buvons encore.
Je vais éclater, mais tant pis.

Heureusement que les jupes
sont ajustées à la taille.

Avec une robe vague,
le père d'Harry était fichu.

Mais il est fichu, et nous aussi !

Il est un peu nerveux, votre ami.

Ce député écossais, travailliste...
Rappelez-moi son nom.

Kinley. McKinley.

- C'est ça.
- Savez-vous ce qu'il m'a dit ?

Il m'a dit : "Votre Laurence Olivier,

"je ne lui trouve rien
d'extraordinaire.

"Je l'ai vu." Je lui ai demandé :

"Dans quoi l'avez-vous vu ?"
Il me répond : "Dans un taxi."

Allô, oui ?

Oui, oui.
Elle est là. Ne quittez pas.

Vraiment ?

Alors ça, je ne comprends pas !

Et Rosemary ?

Non ?

Ça m'étonne.

Tout de suite ?

Mais c'est très difficile.

Je suis avec...

Oui, c'est ça, avec mon médecin.

Qu'il vienne aussi ?

Bon. J'arrive.

Penelope, je vais finir par croire
que vous m'en voulez.

Excusez-moi, madame,
mais je m'énerve.

J'aime pas travailler vite.

Voilà, ça y est.

Merveilleux. Vous êtes un ange !

Venez vite. Je suis sûre
que certains de mes invités

seront ravis de vous connaître.

Madame, je suis là avec mon...
Enfin, mon...

Votre médecin ?

J'oubliais. Suis-je étourdie ?
Montrez-le-moi.

Voilà, c'est Harry.

Le docteur Hayward. Charmée.

Vous avez une bien jolie voix.
Ravissant. Ne le laissez pas traîner.

À tout de suite.

Mais, Reggie, vous désertez ?

Babe, chérie, je vais m'allonger
deux minutes dans mon bureau.

Je n'en peux plus.

Tenez, allez faire
un brin de cour à l'amiral.

Il vient d'arriver
et il cherche une figure de proue.

Soit. Mais deux minutes, pas plus.

- Penny ?
- Oui ?

Le bureau est par là, non ?

Oui, c'est par là. Venez.

Le coffre est là, derrière la télé.

Allumez.

Bonsoir.

Bonsoir, sir.

Je vous ai fait peur.

C'est idiot et je m'en excuse.

- Miss Lightfeather, je suppose ?
- C'est ça.

Et ce gentleman ?

C'est Harry Compton.

- Vraiment ?
- Oui, sûr.

C'est certainement mon nom.

Il dit ça aujourd'hui.

L'autre jour, il s'appelait
je ne sais plus comment.

Il a été docteur, représentant,

employé de banque.

Il raconte un tas de choses,
vous savez.

Parfois même, il se prend pour...

- Devinez quoi ?
- Ma foi...

Pour un espion.
Il se prend pour un espion.

Amusant, tout ça, et bien pratique.

C'est si monotone
d'être toujours soi-même.

Bien, je vous laisse.

Non, c'est à nous de...

Non, non. Restez là en amoureux.

Je me dois à mes invités.

Vous savez
que vous êtes très sympathique ?

On a du mal à croire
que vous commettez des injustices.

Pardon ?

Regardez-le. Regardez-le bien !

Il vous fait pas pitié ?

Ma foi, non.
Il est plutôt joli garçon.

Et il a beaucoup de chance.

Beaucoup de chance ? Avec un père
en prison et par votre faute ?

- Harry !
- Allons donc !

Allons, mais qu'est-ce qu'il a ?

Allons !

Voilà, il revient. Ça ne sert à rien.

Je vous abandonne.

Nous reprendrons cette conversation
plus tard.

Bon, vite. Le dossier.

Mon bas. Donnez-moi une seconde.

Dépêchez-vous. Bagda nous attend.

Rejoignez-moi dehors.

Un whisky, monsieur ?

Vous espériez trouver des clients
pour vos aspirateurs ?

Ça va vous coûter cher,
mon bonhomme !

Où se trouve Harry ?

Justement, je le cherche.
Il devait m'attendre avec le dossier.

- Vous avez le dossier ?
- Bien sûr.

Harry semblait pressé
de vous le remettre.

Je comprends rien.

C'est de son père qu'il s'agit,
pas du vôtre.

Il doit m'attendre à la maison.
J'y vais.

Et moi, alors ?
Mais qu'est-ce qu'ils ont, ce soir ?

- Appelez-moi un taxi !
- Mademoiselle.

Pardon !

Une minute. Vous vous intéressez
à la couturière de lady Barbara ?

- Ça vous regarde ?
- Savez-vous à qui vous parlez ?

Oui, à un larbin du capitalisme.

Le dossier.

Ça y est, je l'ai perdu.
Il faut prévenir Bagda.

Non, il y a plus urgent.

Pour l'honneur des Miloukine.

- Surgeon, c'est bien vous ?
- Hélas, madame.

- J'aurais jamais cru ça de vous.
- Moi non plus, madame.

Vous avez été formidable, mon vieux !

J'ai encore jamais vu ça.

Comment vous y prenez-vous ?

- Vous avez de bonnes nouvelles ?
- Très bonnes. Compton n'est pas là.

Je me moque de Compton.
Vous avez le dossier ?

Mais non, justement.
C'est lui qui l'a. Il doit être là.

Il est parti avant moi.

Nous allons l'attendre ensemble.

Il va sûrement pas tarder.

Peter Walter.

Voici vos comptes.
J'ai fait 35 couverts.

Vos clients sont des gens charmants.
Dois-je retourner chez les Dumfrey ?

C'est inutile, Peter.

Allez vous coucher.
Je vous téléphonerai demain.

Ne gaspillez pas votre peur.
Vous pourrez en avoir besoin.

Fermez donc, espèce d'idiot !

- Vous avez l'objet ?
- L'objet ?

- Le dossier. Donnez vite.
- Je ne l'ai pas.

Intéressant !

Expliquez cela à votre ami Bagda.
Il vient d'affirmer le contraire.

Enfin, Harry !
Qu'est-ce que ça veut dire ?

Penny m'a dit que vous aviez réussi.

Je suis tombé sur le maître d'hôtel
qui m'a reconnu.

Alors, nous sommes allés régler
nos différends dans le parc.

Il y a eu un petit match,

et, dans la bataille,
plus de dossier.

J'ai cherché partout, mais...

C'est tout ce que vous avez trouvé ?

J'ai rien trouvé.

Comme explication,
ça me paraît pauvre.

- Écoutez...
- C'est vous qui allez m'écouter,

et peut-être pour la dernière fois.

Je ne sais pas pourquoi, je n'ai
jamais eu confiance en vous, Bagda.

Les événements viennent
de me donner raison.

J'ai retéléphoné à Mme Lightfeather

après vérification
du numéro que vous m'aviez donné

et qui était faux.

On a dû me brancher par mégarde
sur l'au-delà,

car c'est elle qui m'a répondu.

Qu'en dites-vous ?

Je peux vous expliquer.

Vous pourriez, en effet.
Mais ça ne m'intéresse plus.

Une seule chose m'intéresse :
le dossier.

L'un de vous deux me trompe,
ou peut-être les deux.

Je vais vous donner 5 minutes.

Si au bout de ce laps de temps,
vous n'avez rien avoué,

je commence
par abattre le jeune homme.

Après quoi, vous bénéficierez,
cher Bagda,

d'un nouveau sursis de 5 minutes.

Si à ce moment-là,
vous vous obstinez à me tromper,

je vous promets deux ou trois heures
de réjouissances

tout à fait particulières.

Maintenant,
jetez un coup d'œil à vos montres.

Réfléchissez bien.
Cela en vaut la peine.

Bonsoir, tout le monde !

Penny, je peux dire
que vous êtes la bienvenue.

Pourquoi m'avoir parlé d'Avalanch
comme d'une chose importante ?

- Pardon ?
- Regardez.

- Votre avis ?
- Ça me paraît raté.

Je ne vous le fais pas dire.

Nous devrons trouver des raisons
valables à ce lamentable fiasco.

Replacez ce dossier dans le coffre
et rejoignez vos invités.

Bon.

Pardonnez-moi, monsieur,
pour tout à l'heure.

Ma trajectoire était involontaire.

J'ai été assailli lâchement

- sur mes arrières.
- Par qui ?

Un homme qui s'est déjà introduit ici
en disant présenter un aspirateur.

Où est-il ?

Je l'ai expulsé, monsieur.
J'ai fait mon devoir.

Vous êtes un imbécile, Surgeon.

Tiens !

Penny !

Tiens.

Assez !

C'est très mal de tuer son prochain.

Taisez-vous, je vais pleurer.

Ça vous soulagerait peut-être.

Ce qui me soulagerait serait
de vous voir allongée à côté de lui.

Ce ne serait ni correct
ni hygiénique.

Je vais faire un malheur.

C'est déjà fait, non ?

Mais elle le fait exprès ?

Elle est comme ça.

Aidez-moi. On l'embarque.

Qu'est-ce que vous allez en faire ?

M'en débarrasser,
si ça ne vous gêne pas.

Oh, moi...

Arrangez-vous pour qu'elle la boucle
pour de bon ou je m'en charge.

Sage.

Encore un peu de vodka.

Patron, regardez.

Repose en paix,
Fedor Alexandrovitch Balaniev.

Tu étais un sage ennemi.

Mais ils l'ont... ?

Vous vous promenez souvent
avec ce genre de paquet ?

Direction la Tamise.

- Comment savez-vous ?
- Que feriez-vous à leur place ?

Ils sont beaux, ces cheveux !

Harry, voyons !

- C'est le moment, je vous jure !
- Mais je fais rien, moi !

Et merde...

- Bonsoir.
- Le joli Bambi !

Un peu familière, la demoiselle.

Elle adore les policiers.

Ça prouve qu'elle a du goût.
Où allez-vous comme ça ?

Je conduis ma nièce chez ma sœur,
à Putney.

Parfait, parfait.

Qu'est-ce qu'il y a dans ce paquet ?

Là ? Un cadavre.

Parfait, parfait.

Quel genre de cadavre ?

Celui d'un espion soviétique.
Vous voulez le voir ?

Allez, roulez !

Le contact !

- Vous avez entendu, sergent ?
- Bien sûr, quand même.

Et vous ne savez pas le plus drôle ?

Quoi donc ?

Ce que vous a dit la demoiselle
était vrai.

Ces gens-là transportent réellement
le cadavre d'un espion russe

qu'ils viennent d'assassiner.

Si le flic avait eu la moindre envie
de vérifier vos dires, je vous jure

qu'avant d'être arrêté, je vous
aurais offert une fête à ma façon.

Merci de tout mon cœur, M. Bagda.

Ça vous ennuie
que j'aie dit la vérité ?

Pas du tout, pas du tout.

Tiens, voilà du monde.

Quelles têtes !

Youpi !

Alors,

ça va pas, non ?

- Miaou, miaou.
- Miaou, miaou.

- Elle est cinglée, non ?
- Plutôt, oui.

Toute petite, elle a été enterrée
vivante sous les décombres

pendant un bombardement. Alors,

- c'est le choc. N'est-ce pas ?
- Ah bon ?

La pauvre fille !

Enfin... Et où allez-vous comme ça,
tous les trois ?

Tous les quatre.
Vous oubliez le cadavre.

Le cadavre ? Le cadavre ?

Oui, bien sûr.
Vous transportez des cadavres.

Moi aussi, le dimanche, comme ça,

j'en promène deux ou trois.

Détendez-vous, mademoiselle,

et allez vite dormir.

Bonsoir.

L'imbécile de sergent
a failli tout gâcher.

Maintenant qu'ils en ont terminé
avec les flics...

Voiture 16-16, voiture 16-16,
inspecteur Cartwright.

J'appelle la brigade fluviale,
terminé.

Centrale fluviale. Bonsoir,
inspecteur, nous vous écoutons.

Bonsoir.
Votre coquille de noix est prête ?

Prête, inspecteur. Les plongeurs
aussi. Quelle direction ?

Pour l'instant, vers les docks.

Attention, tenez bien
le coin du tapis. On le garde.

Oui, ça peut servir.

Allez, venez !

Maintenant, il faut me ramener.
Mamie va s'inquiéter.

Penelope, je vous trouve bien légère.

Avez-vous oublié le père d'Harry ?

Vous m'accaparez, Donald.
Je me dois à mes invités.

Ils ont bien de la chance.

À tout de suite.

Herbert,

j'aimerais avoir votre sentiment.

Cette histoire de dossier volé
et abandonné par son voleur,

- je trouve cela effarant.
- Taisez-vous.

Je ne croyais pas sir Reginald
capable de cette légèreté.

Ne trouvez-vous pas léger
de la part de l'amiral

de lui laisser encore le soin
de conserver ce document ?

D'autant plus léger que sir Reginald
ne s'est même pas, semble-t-il,

donné la peine
de changer de cachette.

Tout va bien.
Le dossier est revenu à sa place.

Voici mon plan.

Penny ouvre seule le coffre,
récupère le document.

Vous, vous faites le guet
sur la galerie.

Avec le dossier,

vous foncez dans l'escalier
sans vous soucier d'être vu.

Je vous attendrai au bas des marches.

Vous me passez l'objet
et vous sortez par le parc.

Vu ?

Tiens, tiens !

Un revenant.

Je voulais m'excuser
pour tout à l'heure.

Dehors.

Vous n'avez rien fait de la soirée.

- Ce n'est pas mon avis.
- C'est le mien. Dehors !

Voilà, je me sauve.

C'est justement ce que je cherchais.

- Bravo ! Donnez vite.
- Non.

Ces papiers sont
pour le père d'Harry. Où est-il ?

- J'en sais rien. Donnez-moi ça.
- Non.

Non ! C'est quelque chose !

Il ne manquait plus que ça.

Je crois que je suis arrivé à temps,
mademoiselle.

Penelope, mon petit,
où étiez-vous cachée ?

Je vous cherche depuis une heure.

Le dossier de Reggie ! Merci.

Reggie,
vous le faites exprès ou quoi ?

On vient encore de me le rapporter.

Nom de Dieu !

Par ici, Reginald.

Cette fois,
je vais vous raccompagner moi-même.

Allez, dehors !

Reginald, ce qui se passe ici

est contraire
à toutes les lois de l'espionnage.

- Je n'y comprends rien.
- J'en suis persuadé.

Il n'y a donc plus qu'une solution.

Ce dossier
devait logiquement être volé.

- Il ne l'a pas été.
- Hélas.

Affirmons donc
qu'un important document

connu sous le nom d'Avalanch

a été dérobé chez vous
au cours de la soirée.

Je vous infligerai un blâme officiel.

- Pardon ?
- Enfin,

un simili blâme, si vous préférez,

mais qui, pour le public, sera réel.

On fera plus tard reconnaître
votre abnégation.

Je suis à vos ordres, amiral.

Il va falloir vous transformer
en comédien, Reginald.

- En... ?
- En bon comédien.

Car personne, vous m'entendez,

personne ne doit être
dans la confidence.

Je ne partirai pas tranquille
en vous laissant ce dossier

que l'on a tenté par deux fois
de vous voler ce soir.

Si vous n'y voyez pas d'inconvénient,
je l'emporterai avec moi.

À votre guise, amiral.
Je vais le chercher.

Quelque chose à boire, monsieur ?

Amiral !

Amiral, le dossier Avalanch

volé une fois de plus !
Mon coffre est ouvert !

Volontiers. Un petit scotch.

Il se passe décidément de drôles
de choses chez vous, sir Reginald.

Soyez à mon bureau demain à 8 h
pour essayer de vous en expliquer.

Demain à 8 h, amiral.

- M. Bagda.
- Quoi ?

Qui êtes-vous ?

Quelqu'un qui voudrait
des nouvelles de notre camarade

Fedor Alexandrovitch Balaniev.

J'ai essayé de le joindre,
mais il n'était pas chez lui.

- Bien sûr, il était dans la Tamise.
- En cette saison ?

Il n'y a pas de saison pour mourir,
n'est-ce pas ?

- Je ne comprends pas.
- Vraiment ?

Où avez-vous caché
le dossier Avalanch ?

Je l'ai pas. Je l'ai jamais eu.

Où avais-je la tête ?

Vous n'avez pas pu lire les journaux.

Toute la presse annonce le vol
sur cinq colonnes,

mais, bien entendu,
vous n'y êtes pour rien.

Harry m'aurait doublé ?

Ou Penelope ?
Non, c'est pas possible !

Mais si, mais si.
C'est une hypothèse.

Dommage pour vous, car vous êtes
soit un traître soit un imbécile.

Dans les deux cas,
il n'y a qu'une solution.

Vous permettez
que je sorte de mon lit ?

À quoi bon ?

Où pourriez-vous mourir
plus confortablement ?

- J'écoute.
- Harry,

c'est Bagda.
Je suis en train de mourir.

J'entends rien.

- Je suis en train de mourir.
- Quoi ?

Ils m'ont mis
trois balles dans la peau.

Méfiez-vous.
Ils vont chez la petite pour la tuer

comme moi.

Faites vite.

Faites vite.

Balaniev hier soir, Bagda ce matin...

Pourvu qu'on arrive à temps
pour Compton.

- Harry Compton.
- Il vient juste de partir.

Il a même pas pris
son petit-déjeuner. Les jeunes...

- Où est Penny ?
- Dans sa chambre, je pense.

Penny, pardon, pardon !

Maintenant,
ça le prend même le matin.

Si vous continuez, vous aurez
des enfants bourrés de complexes.

Mon père n'a jamais existé.
C'est un mythe.

Tiens, la génération spontanée !

Il n'a jamais été en prison.

Eh bien, c'est beaucoup mieux
comme ça, non ?

Vous n'avez rien compris !

Le document que vous deviez voler
intéressait la défense de l'Occident.

Seulement ?

On se demande
où il va chercher tout ça.

Adieu, Penny.

J'aurais été heureux
entre vous et mamie,

mais je me suis mal conduit.
Très, très mal.

Alors, je vais payer.

Pourvu qu'ils se contentent de ma vie

et n'attentent pas à la vôtre.

Adieu. Fermez bien le verrou
et téléphonez à la police.

Je regrette, M. Compton,

mais vous possédez un document
dont j'ai absolument besoin.

Je l'ai pas, je vous jure.

Alors, ça ne peut être que
la charmante demoiselle Lightfeather.

Mais je vous reconnais, vous !

- C'est bien dommage pour vous.
- Tiens, pourquoi ?

Parce que je vais devoir
vous supprimer,

ainsi que madame votre grand-mère,
à qui je présente mes hommages.

C'est curieux, le nombre de gens
qui veulent m'assassiner.

Je trouve cette prétention abusive !

Si vous touchez à mamie,
je vous griffe.

Donnez-moi le dossier
et je vous laisserai en paix.

Je vous donne une minute.

Passez là.

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7...

8,

9,

10,

11...

Assez, Farrington !

De toute façon, c'est mieux ainsi.
Croyez-moi.

Beau travail, Compton.

Mais vous n'êtes plus
ecclésiastique ?

Je n'ai pas été bien longtemps.

Inspecteur Cartwright,
de l'Intelligence Service.

Alors, vous qui le savez,
dites-lui que je suis un espion

au service des Soviets.

Vous étiez au service des Soviets,
mais, dans un instant,

vous ne serez plus
au service de personne.

Votre arme, Cartwright.

- Une autre miss ?
- Si on veut.

- Vous avez tué Farrington ?
- Je le crains, oui.

Vous m'avez débarrassée d'un collègue
charmant mais pas très sérieux.

"Collègue" ?

Dois-je comprendre
que vous êtes ce personnage

que nous cherchons en vain
depuis trois ans ?

Ça vous étonne, n'est-ce pas ?

Allons, donnez-moi le dossier
le plus vite possible.

Il ne vous sera fait aucun mal.

"Aucun mal" ? Vous voulez rire ?

Le chef du réseau
d'espionnage soviétique à Londres

nous laisserait la vie

en même temps que la garde
d'un secret aussi lourd ?

Impossible.

Vous ne manquez pas de subtilité,
M. Cartwright.

Assez !

Vous, vous allez être en retard
pour votre service.

Inspecteur, essayez donc
de persuader cette idiote

qu'elle ne vivra plus longtemps.

Encore ? J'en ai assez !

Comment vivre avec ces gens
qui veulent vous tuer ?

Inspecteur,
dites-lui qu'elle n'a pas le droit.

Si lady Barbara se doutait de ça,
elle vous mettrait bien à la porte.

Je vous demande pardon,

mais je pense que...
que je vais me trouver mal.

Mamie !

Je vous ai pas fait trop mal,
au moins ? Les menottes, vite.

Messieurs, vous pouvez sortir.

Capitaine Fellow, MI5,
bureau des affaires soviétiques.

Bonjour, inspecteur.

Puis-je vous présenter
le lieutenant Lightfeather ?

Bravo, ma chérie !
Vous avez été merveilleuse.

Bien joué, lieutenant.

Vous auriez pu nous prévenir.

Pourquoi ?

Les services spéciaux de l'armée
étaient sur l'affaire avant vous.

Avez-vous déjà vu le MI5
collaborer avec l'amirauté

ou même avec l'Intelligence Service ?

Jamais.
Vous avez respecté la tradition.

Je regrette cette comédie,
inspecteur.

Les cloisons de l'amirauté
étaient trop peu étanches

pour faire partager à ces messieurs
le secret de mon identité.

Harry ! Harry !

- Il n'ira pas loin.
- Laissez.

C'est trop long à chauffer.

Mamie,
un pantalon et un pull-over, vite !

MI5, poste T. MI5, poste T.

J'appelle la voiture 526.
J'appelle la voiture 526.

Ici le lieutenant Lightfeather,
terminé.

Lieutenant,
nous vous recevons parfaitement.

Bonjour.
Si vous n'avez pas bougé de place,

vous devez apercevoir
Nicolas Sergueïevitch Miloukine,

dit Compton.

Le voyez-vous ?

Parfaitement. Il a l'air très agité.

Très bien. Arrêtez-le
et avancez jusqu'à la maison.

Vous vous êtes moquée de moi.
Vous m'avez trompé.

Oui, Harry. Je vous ai trompé.

Je vous ai trompé sur tout,
sauf sur un point.

Je vous aime.

Je vous aime très, très fort

et vous êtes le plus mauvais espion
que j'aie jamais connu.

Allez, venez.
Après tout, vous êtes mon prisonnier.

Présentez armes !

Déposez armes !

Soldat, repos !