All language subtitles for oreilles

Mesdames messieurs, bonsoir.

Encore un détournement d'avion
cette nuit sur l'Arabie saoudite.

Un 747 bourré de pèlerins de la Mecque avait
décollé depuis quelques minutes à peine.

3 pirates de l'air se sont
glissés dans le poste d'équipage,

ont maîtrisé le pilote et le copilote,
les ont obligés à atterrir à Riyad,

Riyad où l'avion se trouve immobilisé
depuis le début de la matinée.

Nous allons tout de suite rejoindre
notre envoyé spécial sur les lieux.

4 otages ont déjà été mis à mort de façon
abominable par les pirates de l'air.

Jean-Bernard,
jamais tu débarrasses la table ?

Je regarde la télé.
Débarrasse, toi.

Moi je ferai la vaisselle.

Qui ça peut être à cette heure-ci ?

Va voir, Jean-Bernard.

- Qui est là ?
- M. Blanquet.

Rallumez.
On vous voit pas.

Où est le bouton ?
Je ne vois rien.

Au fond, près de l'escalier.

Je suis bien chez Pierre
et Jean-Bernard Morel ?

Ça veut rien dire.
Il l'a lu sur la porte. J'ouvre pas.

C'est à quel sujet ?

J'ai été désigné en accord
avec le ministère des affaires sociales

pour vous présenter
de nouveaux avantages salariaux.

C'est une assurance ?

Je peux entrer 5 minutes ?
Je vous expliquerai mieux.

- C'est pour une assurance ?
- Pas exactement.

Il s'agit en réalité d'un
complément d'assurance.

- Ça ne nous intéresse pas.
- Il en vient 2 comme vous par jour.

- Qui est là ?
- M. Blanquet.

Rallumez.
On vous voit pas.

Je ne peux pas. Mon imperméable
est coincé dans la porte.

- À cette heure-ci, quand même !
- Ils se foutent du monde.

À quoi sert la concierge ?
Pourquoi elle les laisse monter ?

Fais-moi penser à
téléphoner au syndic.

Dites-le que c'est pour une assurance.
Vous avez fait peur à ma femme.

- Déjà qu'on a eu des cambriolages dans l'immeuble.
- J'ai dit que j'étais M. Blanquet.

- M. Blanquet. Comment savoir...
- Allez-vous-en. On est d'accord avec Monsieur.

- Foutez le camp !
- Allez !

Qu'est-ce qu'ils viennent
embêter les gens !

- Hein, Pierre ?
- Calme-toi.

Oui, mais je supporte pas.

Mais oui. Viens avec moi.

15 secondes maintenant.
L'ultimatum fixé par les...

Ne te rendors pas.
On va encore être en retard.

C'est pas la peine de faire [grognement]

On ne reçoit que des prospectus.

« Vous n'êtes pas protégés,
alors vous êtes menacés ».

Ce serait peut-être pas con
de faire blinder la porte.

Non, j'ai pas confiance.

Les serruriers sont dans le coup
avec les truands.

Ils te blindent ta porte et leur donnent
ta clef, ton adresse. Ils touchent sur les 2 tableaux.

Tu connais des serruriers honnêtes, toi ?

Où as-tu pếché ça encore ?

Lis les journaux, mon vieux.

Putain !

Tu devrais surveiller ton lait.
Compte pas sur moi pour nettoyer.

Ils repoussent, tes cheveux.

Je t'emmerde.

Des billets de 100 ?

Dites-moi, les cousins.

On m'a chargé de prévenir tout le monde
que le système d'alarme est en panne.

Rien de grave.
Ce sera réparé avant demain matin.

Rien de grave !

Ce sera réparé
avant demain matin.

T'as vu ?
J'ai fait un lapin.

Il a pas bougé depuis un quart d'heure.
Je voudrais partir.

- Maintenant ?
- Moi aussi.

Je vous en prie !
Vous lui avez parlé ?

Nous vous attendions,
M. le directeur.

Comme pour toutes
les questions importantes.

Messieurs, je vois, merci.

Il me fixe.

C'est un vigile
envoyé par la sécurité.

Ça va.

- Ce soir, je rentre pas dîner.
- Moi non plus, j'ai un rendez-vous.

- Ah bon ?
- Ouais.

- Ben salut.
- Salut.

Je croyais que
tu rentrais pas dîner ?

J'ai changé d'avis.
Passe-moi une tranche de jambon.

Un lapin ?

Moi, pas vraiment.

Moi, elle est venue.

Pas trop en retard,
mais pour me dire qu'elle restait pas.

Tu manges la couenne, toi ?

C'est toi qui cocotte comme ça ?

Quoi ?
J'ai mis de l'eau de toilette.

Elle a eu tort de partir.

- Bonjour, je voudrais faire un dépot.
- Bien sûr, mademoiselle.

Ah, faut pas les semer.
Ça pousse pas.

- Merci.
- Au revoir.

- C'est pour la femme de Leroi.
- On a donné la semaine dernière pour une couronne.

- Se faire buter pendant un hold-up !
- Il s'est pas fait buter.

Il a eu une crise cardiaque.

Ouais, c'est pareil.

Et moi, vous vous rendez compte ?
J'avais demandé ma mutation dans cette agence.

Berthier, c'est prévu par
les assurances, la crise cardiaque ?

Je crois pas.

Il a donné pour moi.

Faudrait voir au syndicat, ça.

On est couverts.

Pardon, Jacqueline.

Jacqueline, puis-je vous demander
le cours du dinar en drachme ?

Un croque-monsieur,
ça vous plairait, madame ?

Non merci,
mon petit Jean-Bernard.

Je crois que demain,
c'est dans la poche.

Laisse faire ceux qui savent.

Jean-Bernard vient de me dire
que vous préférez déjeuner avec moi ?

Je suis pas chiant.
Je vous offre un hot-dog.

Qu'est-ce qu'il y a, aujourd'hui ?
Vous avez décidé de me faire mourir de rire ?

Cette fille n'a aucun goût.

Qu'est-ce qu'elle lui trouve ?

T'as vu son nez ?

Qu'est-ce qu'il a, son nez ?

Dites donc,
ça s'arrange pas, les pellicules.

Faut se surveiller le foie,
mon petit Berthier.

- Ça va, votre femme ?
- Elle va très bien, merci.

Non, laissez.
C'est pour moi.

Allez-y.

17 % au minimum ?

Ça sent la bienvenue à plein nez.

Qui c'est, ce M. Clodon ?

Il va pas nous apprendre à danser !

Voyez ça avec Favier, je vous rappelle.

Envoyez-moi ces messieurs Morel.

Messieurs, vous savrez pourquoi
je vous ai fait venir ?

Excusez-moi,
j'ai un pied qui gonfle.

Vous savez que l'alarme
a été réparée hier soir ?

Ça fait 3 fois aujourd'hui
que vous la déclenchez.

Maintenant,
vous êtes sûrs qu'elle fonctionne.

Vous voulez me faire
un petit plaisir ?

Demain, c'est samedi.
Partez à la campagne.

Pour vous détendre.

Vous vous êtes sali,
M. le directeur.

Excusez-nous, M. le directeur,
mais il faut nous comprendre.

Y a la fatigue, bien sûr,
mais comme dire...

Des gens ont des sales têtes.

Reposez-vous.
À lundi.

Merci.
Au revoir, monsieur.

Envoyez-moi M. Berthier.

Il m'a gardé mon mouchoir.

Je suis absolument confus,
M. le directeur,

mais j'étais en train de m'assurer
que les fausses manœuvres des Morel

n'avaient pas bloqué
l'installation à nouveau.

Mon vieux, j'ai pas 4 bras.
Je suis tout seul ici.

Non, c'est pas la question
des joints de culasse.

Je peux en avoir autant que je veux.
Oui, c'est ça.

Bon alors, c'est une
excellente routière.

- Non, c'est lui.
- C'est moi qui loue.

Compte tenu du prix du km,
c'est vraiment ce que j'ai de mieux.

- C'est nerveux ?
- Elle est neuve. Je viens de la toucher.

Le frein, Pierre !

Ça commence bien !

Faut que je la sorte
un peu, cette voiture.

Très bien, bravo.

Si c'est par Borest,
Barberys, ça fait 12.

Barberys, Ognon, ça fait 7.

Ça évite Senlis.
- Mais ça allonge de 12 km.

Tu sais écrire soleil
sur cette machine, Pierre ?

Tu fais 713705.
Tu retournes et ça fait soleil.

Je peux t'écrire aussi oseille, tu veux ?

Non.
- Bon, je vais me l'écrire pour moi.

Ne te rendors pas.
On va encore être en retard.

Ohé, vacances, hein !

Comme tu veux, mais
on pourra pas déjeuner au Cocardier.

Prêt ? Partez !

Attends !

Non, non.
C'est pas possible, tu triches.

Pas trop.

Ne dis rien.
J'ai pas eu mon café.

Bravo !

Ne te bile pas, je vais
en prendre une sur le palier.

Jean-Bernard,
prends par l'autre étage.

Ça passe pas.

Donne-moi un coup de main, merde !

Ça y est, on peut y aller ?

Quand tu veux,
c'est toi qui conduis.

Allez, ça suffit.

Merde, un motard.

Qu'est-ce qu'il veut ?

Bonjour, messieurs.

Excusez-moi de vous importuner,

mais je peux pas vous laisser rouler
comme ça, avec le hayon ouvert.

C'est pas réglementaire.

Je vois bien que vous partez en week-end,
mais ça vous demandera pas longtemps.

Voilà.
Excusez-nous, M. l'agent.

Je crois qu'on a
accroché quelque chose.

C'est mon cyclomoteur.

Fais attention, maintenant.
- Oui !

Si je te dis ça,
c'est pour que tu sois prudent.

Oui, papa.

Pierre, fais attention.
Je suis à la place du mort !

T'es surtout
à la place du con.

Je crois qu'on a crevé.

Je suis pas sûr.

Tu peux pas faire attention !

- Qu'est-ce que vous faites ?
- Comme vous, je pique une roue.

C'est ma voiture.

Pardon.
C'est à vous, cette merde ?

C'est la journée.
J'ai pissé sur mes pompes.

Le type est parti,
sans vraiment s'excuser.

Y a des mecs qui sont gonflés.

Ça me rappelle l'histoire du type
qui faisait des faux billets.

- Ça n'a pas de rapport.
- Non, mais c'est rigolo.

Je vais te raconter. Un type
qui faisait des faux billets.

Chaque fois qu'il en avait fait un,
il allait faire la monnaie dans un café.

Il avait commencé par des billets de 10 F,
ça marchait bien.

Il était allé dans le bureau de tabac, il avait
acheté des allumettes. Ça s'était bien passé.

Il a dit : bon ça marche.
Je vais faire autre chose.

Il avait fait des billets de 50,
ça se passait bien.

Il dit : je vois pas pourquoi je m'arrêterais là
alors que je peux faire fortune.

- C'est chiant, ton histoire.
- Non mais elle est rigolote, celle-là.

Il fait des billets de 100 balles
pour faire un gros coup.

Ça a commencé à foirer le jour
où il s'est mis à faire des billets de 180 F.

T'arrêtes de parler boulot, tu veux ?

Non, mais c'est pas rigolo
comme ça mais...

j'ai oublié de te dire que
ce qui est drôle, c'est que...

la femme du café lui dit : votre monnaie,
en billets de 90 ou en billet de 30 ?

Bonjour messieurs.

- On a crevé.
- Apparemment.

- Vous la voulez tout de suite ?
- Si possible, on est de passage.

Je comprends pas.
Les pneus étaient neufs. Pas de pot !

Celui-là, il s'est fait
embrassé sur la bouche.

Je vais pas être longue.
Juste la petite commission.

- C'est ça, mamie.
- Laissez-moi votre sac, ça va vous encombrer.

Ça va vous embarrasser.

Démarre.

Voilà, messieurs.

- Merci. Combien je vous dois ?
- 15 F. tout rond.

Y a une vieille dame là-bas.
Je crois qu'on l'a abandonnée.

Ah merde, encore ?

Ne vous en faites pas, je m'en occupe.
Bonsoir, messieurs.

Et si on la prenait ?

- Parce qu'on va sur Paris, peut-être ?
- Non, mais on pourrait l'aider.

- T'es malade. On va pas faire demi-tour.
- On n'est pas obligés d'aller à Bruges.

On n'est pas obligés mais on avait dit qu'on irait.
C'est la Venise du Nord et c'est plus près.

- Faut savoir ce qu'on veut.
- En plus, elle est belle.

Qu'est-ce que tu dis, j'entends rien.
Articule, merde !

En plus, elle est belle, belle, belle.

Mais elle est dans l'autre sens, loin.
Maintenant, tu l'oublies.

Tu sais, Pierre,
quand tu t'y mets...

Si c'est pour me faire la gueule tout
le week-end, on est attendus nulle part.

Tu t'y es mal pris, Pierre.
C'est dangereux.

J'ai calé, j'ai calé, merde !
Prends le volant, conduis !

Arrête tes conneries, il peut venir
une voiture. File !

Tu m'as énervé.
Voilà ce qui arrive.

On n'a pas de pot
avec cette voiture.

On n'a plus de pot.

Tes astuces vaseuses,
tu te les gardes, merci.

Qu'est-ce qu'on fait ?

On va pas refaire demi-tour, quand même.

- 60, c'est quoi comme département ?
- L'Oise.

Avec un peu de chance, il la lâche à Senlis.
On la récupère au passage. On fonce.

- Tu crois ?
- Faudrait savoir ce que tu veux.

Accroche-toi.

On serait pas aussi chargés,
on les perdrait pas de vue.

On les tient.

Qu'est-ce qu'on peut trouver
à ce genre de mecs ?

Moi aussi, je peux coller des
autocollants sur ma voiture genre compétition.

J'espère qu'il va pas
la descendre à Marseille.

Il est long, ce train, dis donc.

Je te dis qu'on les a paumés.

Là, Pierre, là, là, là !
Ils sont là !

En attendant, on peut toujours bouffer ici.

Jean-Bernard, ça on jette ?

J'avais oublié.

- Elles sont bonnes, les chips ?
- J'ai pas goûté.

- On va tout dégueulasser.
- Non, non.

Oh la tête.
Elle te parle.

Oh là là !

Marie-Pierre ?

- Les tomates, t'en veux plus ?
- Non.

Je crois qu'elle s'en va.

- On le jette pas, ça.
- Ben non.

Eh, t'as vu ?

Ouais, tu crois qu'elle fait du stop ?

Non, elle pêche à la ligne.

J'en ai marre.
Elle est aussi bien que l'autre. On fonce.

C'est toi qui conduis.

Excuse-moi,
mais je préfère l'autre.

- Elle n'est pas mal, celle-là.
- Mais non, oh !

Bon, vous voulez qu'on
vous laisse quelque part ?

Ta stoppeuse à
200 balles la passe, chapeau.

Je me suis trompé.

Je pense à un truc.

On est à 10 km de Senlis.

S'il habitait dans le coin,
il l'aurait pas invitée à bouffer ici.

Même si on arrive à la suivre,
il va la ramener chez elle.

Tu crois qu'elle habite Paris ?

T'as vu comment elle est habillée ?

T'as vu comment t'es habillé, toi ?
Ça prouve rien !

- Il se fout de notre gueule.
- Attends, je vais lui parler.

C'est ça. Pendant que t'y es,

demande-lui des cigarettes,
parce que c'est la dernière.

T'es malin comme mec, toi !

T'en veux ?

On est bien là, hein ?

On est au chaud.

On s'amuse.
Que demander de plus ?

Y en a marre. On laisse tomber.
On va à Bruges. T'es content ?

- C'est trop tard, mon vieux.
- Comment ?

On est pratiquement revenus jusqu'à Paris,
on n'a plus le temps d'aller nulle part.

Tant pis pour lui, il l'aura voulu.

T'as du pot.
Y a pas d'anti-vol.

Tu crois que ça va suffire,
toute cette flotte ?

Attends, on va lui faire
un cadeau en plus.

On va manger un peu d'oranges.

Elle a faim, la gourmande !

Elle aime ça, la coquine.
Un petit dessert, vite fait.

Éteins le plafonnier.
On va se faire repérer.

Ça y est.

- Vous avez un problème ?
- On peut vous aider ?

Vous êtes gentils,
mais j'ai peur que non.

Remarquez, je dis ça,
mais on y connaît pas grand-chose.

- Vous allez sur Paris ?
- Oui.

- On peut vous amener si vous voulez.
- Ça t'ennuie pas si je pars avec eux ?

Tu fais ce que tu veux.

- Salut !
- Ben bonne chance !

Tu m'en veux pas, non.

Bonne chance à vous aussi.
Si ça se trouve, c'est pas grave.

Alors, c'est chouette
de faire la route ?

Vous êtes étudiante ?

On s'excuse.
Vous êtes étudiante ?

Non.

- Vous êtes en vacances ?
- Non, j'ai fait une fugue.

C'est pas beau, à votre âge.

Il y a longtemps
que vous étiez tombés en panne ?

Non, ça venait juste d'arriver.

C'est costaud, pourtant, les R5 Alpines.

Vous faites souvent du stop ?

Vous avez pas peur
de faire du stop toute seule ?

Vous avez de la chance. D'habitude,
on prend que des curés et des bonnes sœurs.

Vous êtes fatiguée ?
Vous voulez dormir ?

Elle dort déjà.

On vous a pas demandé.
Vous habitez Paris ? - Non.

- On va vous faire visiter.
- Le Sacré-Cœur, ça vous dit ?

Ouais, je veux bien voir.

- Chauffeur, au Sacré-Cœur.
- Tout de suite, je mets le compteur.

Mademoiselle ? Non, c'est juste
un renseignement. N'ayez pas peur.

- Le Sacré-Cœur, s'il vous plaît ?
- Pardon ? - Le Sacré-Cœur.

C'est pas bien difficile.
Attendez que je dise pas de bêtise.

Il va aller tout droit jusqu'au 1er feu rouge,
il va prendre sur la droite,

il va continuer jusqu'à un tabac,

remarquez, il va être embêté
par les travaux, peut-être.

Non, le plus simple,
c'est qu'il aille par là.

Il va prendre
cette grande avenue, cette artère.

Il va la prendre,
il va débouler tout droit.

tout droit jusqu'à une place de marché,
c'est facile à reconnaître.

Une place de marché
comme toutes les places de marché.

Il va faire le tour
et il verra une petite rue qui monte,

avec les usines Hispano.

Il va prendre là tout droit, il va monter
et il va voir le Sacré-Cœur à ce moment-là.

Seulement, comment pourrais-je dire ?

Si vous voulez par là,
ce serait moins loin donc plus rapide,

que par là,
c'est plus long donc plus loin.

Enfin, il fait ce qu'il veut.
Service.

Pardon, M. l'agent, s'il vous plaît.

Pour aller au Sacré-Cœur, s'il vous plaît ?

Je connais pas bien le quartier.
Vous préférez pas Saint-Augustin ?

Parce que je connais bien,
j'ai travaillé à Saint-Augustin.

Parce que je suis étranger.
Je connais pas bien à Paris les endroits.

J'arrive pas à voir où on s'est trompés.

Enfin, on n'est pas loin.

On a qu'à les suivre.
Ils ont sûrement un guide.

- À la tienne, Étienne. Ah, l'empaffé.
- On n'a pas la choucroute, on s'excuse.

- Ils sont venus en car ?
- Sûrement, ils font des circuits.

La tout Eiffel, tous les trucs de cons.

La tout Eiffel, Pigalle... Un petit jet d'eau,
une station de métro, Pigalle.

- La petite rousse à la perruque a l'air vicieuse.
- C'est un travelo.

- Dis donc, on lui voit ras la touffe !
- Oh la grosse ! - Oh le morceau !

- Bon appétit.
- Ah, la petite Négresse là.

- Oh, la cotte de mailles.
- Genre fouetteuse.

Ben voilà, on est arrivés.

On peut vous conduire
quelque part, si vous voulez.

Je sais pas où dormir.
Je peux rester dans la voiture ?

Le problème, c'est qu'on l'a louée
et qu'on doit la rendre.

De toute façon,
vous pouvez pas rester ici.

C'est interdit. On va se débrouiller.
On a de la place en haut.

Je veux dire,
en tout bien, tout honneur.

Ça marche.

Tiens, c'est marqué Morel.
Vous êtes frères ?

- Non, on est cousins.
- Ah oui, d'accord.

C'est chouette, chez vous.
- C'est un appartement qu'on a hérité.

- C'était à notre grande-tante avant.
- Faudrait qu'on l'arrange, qu'on le repeigne.

Bon, je vous montre.

Y a un problème avec l'interrupteur.
Un faux contact. Faut titiller.

Les serviettes de toilette sont là-dedans.

Je vous le laisse ouvert parce que
c'est pas facile quand on n'a pas l'habitude.

J'aimerais bien que
vous touchiez pas au gaz. Quoi d'autre ?

Viens donc m'aider
à monter les bagages.

- On ira demain, je suis crevé.
- Tu préfères qu'on se les fasse piquer ?

Bon, on vous laisse.
À tout de suite.

Quel besoin t'avais de lui dire
qu'on a loué la voiture ?

Pour ce que ça frime,
une Ami 8 !

C'est pas la question.
C'est moi qui conduis.

C'est plus élégant de lui dire
que j'ai des goûts de chiottes.

Je préfère qu'elle casse rien.

Qu'est-ce qu'il y a à casser,
mon pauvre Pierre ?

Tu vis comme tu veux,
je tiens à mes affaires.

C'est pas le tout,
on l'installe où ?

On a qu'à la mettre sur le matelas
pneumatique près de la salle de bain.

Ça se fait pas, Pierre.
C'est pas galant.

On est déjà bien sympas
de la loger.

- T'espères porter ça tout seul ?
- Lâche-moi, tu veux ?

Ah, quel con !

On sait même pas
comment elle s'appelle.

- Dis donc, t'as pas un petit creux ?
- Affreux.

Merci.

Pas généreux sur la viande.

Du cassoulet en boîte,
ça reste du cassoulet en boîte.

Ouais, ça cale.

Elle est belle, hein ?

Qui ça, Blanche-Neige ?

Demain, il fera jour.

Ouvrez. C'est compliqué.
Y a un problème avec la chasse.

Faut coincer le tuyau avec le pied
droit pendant qu'on tire en retenant...

On peut pas vous expliquer comme ça.

C'est le flotteur qui se coince.

Un collier est descellé du mur.
Ça bat parce qu'il a trop de pression.

Jean-Bernard, tu m'aurais laissé
lui expliquer hier soir...

- Lui, c'est Jean-Bernard ?
- Non. Lui, c'est Pierre.

- Je te vois pas en Jean-Bernard.
- Tu me vois en quoi ?

- Je te vois en Pierre.
- Non.

Qu'est-ce qu'elle prend pour le petit-
déjeuner ? Thé, café, chocolat ?

Elle s'appelle Karine.

On dit : que prend Karine le matin,
thé ou café ?

Voilà pour madame.

Vous faites le même boulot
et dans la même banque ?

Ça doit pas être marrant tous les jours.
C'est pas une vocation.

On compte pas faire ça toute notre vie
mais pour l'instant, y a des avantages.

Mon vrai truc, c'est la cuisine.
- Tu vas voir tout à l'heure.

Quand j'aurai mon restaurant,
t'auras intérêt à réserver.

Si tu fais de la blanquette comme mardi,
y aura de la place.

Dis donc, vous mangez rien ?

On n'aime pas se charger le matin.

Vous êtes sûrs que
vous voulez pas que je vous aide ?

Non, laisse faire les hommes.

Attention !

T'aurais pas dû, Pierre.
Je te jure, ça va se payer.

Non, j'ai pas fait exprès.

Je suis pas salaud.
Je lui fait, Karine ? Tiens !

Pas la confiture !
C'est dégueulasse !

Je vais faire les courses. Il fait beau.
Tu viens, Karine ?

Non, j'ai un peu froid.

Et toi, tu viens, Jean-Bernard ?

Je vais faire la vaisselle
du petit-déj.

- Je peux entrer ?
- Bien sûr, pourquoi ?

Comme ça.

Tu sais, hier soir,
ça n'allait pas très fort.

J'étais un peu inquiète.

C'est normal
quand on connaît pas les gens.

C'est pour ça
que je voulais rester dans la voiture.

T'es folle ?

Maintenant, ça va mieux.
Vous êtes gentils.

C'est nous qui sommes contents.
Si tu veux, on peut t'aider.

Moi surtout, parce que Pierre
n'aime pas quand on le dérange.

Je voulais te dire que
je te trouve jolie, c'est tout.

T'as fini la vaisselle ?

Tiens, j'ai de la viande extra.
Enfin, faut voir.

Des pommes de terre,
de la crème fraîche.

Dis donc, Jean-Bernard,
j'ai oublié le pain, les œufs et la moutarde.

Tu veux pas y aller, je suis gelé.
Je vais finir ta vaisselle.

Ça va, j'ai compris. Tiens.

- Je peux entrer ?
- Vous étiez où ?

Je voulais te dire :

Faut pas faire attention à Jean-Bernard.
Il est un peu maniaque.

Autrement, il a beaucoup
de qualités, quand on le connaît.

Parce que moi, je suis plutôt
très content que tu sois ici.

Surtout que tu es jolie.

Je dérange ?

J'ai le pain et les œufs.
Y avait plus de moutarde.

Il fait trop froid pour aller chez l'Arabe.
Si tu veux, tu y vas.

T'aurais dû prendre du ketchup.
Ça va avec tout.

Je suis pas censé savoir.
C'est toi le gastronome ici.

Alors, il paraît que je suis jolie ?

Jean-Bernard, tu vas pas mettre la télé.
C'est la mort de la conversation.

- C'est pas moi, c'est Karine.
- Ah bon ?

Qu'est-ce que tu regardes ?
- La Séquence du spectateur.

C'est pas bien, ça.
C'est des extraits.

Un film, ça se regarde en entier.

Non, je suis pas d'accord.
Ça peut permettre de se faire une idée.

Ouais, mais c'est pas le problème.

Ça fait tout un bazar pour l'installer
si on veut la regarder à table.

Faut sortir l'escabeau, tout ça.
- Écoute, on va pas manger maintenant.

On vient de finir le petit-déjeuner.

C'est pas parce qu'on a mis la table
qu'on va forcément manger.

T'as faim, toi ?

Non. De toute façon,
c'est pas le problème.

- C'est quoi, ce film ?
- Chut.

Imaginons un photon gamma.

Imaginons-le comme cela.

Ce qui le caractérise,
c'est qu'il est puissant.

Assez pour foncer droit devant lui.

Peu de choses l'arrêtent.

Là où des plus faibles que lui,
des ultra-violets ou des X

sont freinés, stoppés,
il semble avancer librement.

Ainsi avait-on jusqu'à présent peu de
renseignements sur le centre de notre galaxie.

Trop de matières interstellaires empêchaient
que d'autres photons viennent jusqu'à nous.

Les gammas, eux, n'ont pas ce problème.

Puisqu'il fonce en ligne droite,
il est facile de savoir...

Te bourre pas de pain.
Après, t'auras plus faim.

T'as vu l'heure qu'il est ?
Il est 4 h passées.

À table, les cousins !

- C'est bon ?
- Mmh.

Tu parles, c'est réchauffé.

J'aime bien les plats froids.
Ça change.

On aurait pu se retenir pour le sport.

Qu'est-ce que tu dis ?

Il râle parce qu'il voulait regarder le sport
et que t'as coupé la télé.

Y en a qui peuvent parler.

Tout à l'heure, il osait pas dire qu'il crevait
de pain. Il est allé se bourrer de pain dans la cuisine.

D'ailleurs, il a raison
parce que c'est immangeable.

Je crois que je fous la merde.

Bravo, Pierre.
Que veux-tu que je dise de plus ?

Pour gâcher une soirée,
t'es formidable.

On a du pot que ce soit pas la guerre.
Avec des mecs comme toi, je serais à Dachau.

Qu'est-ce que tu racontes ?
T'es même pas juif.

Tu m'aurais dénoncé quand même.

Ta gueule.
T'es con, Pierre, arrête !

C'est toi qu'est con, pauvre con !

Excusez-moi.

- Il est quelle heure ?
- Je sais pas, mais t'as dormi longtemps.

Il fait nuit.

Ça va mieux ?

- Faut pas m'en vouloir pour tout à l'heure.
- Mais non.

En ce moment, ça va pas.
J'ai des problèmes.

Je sais pas ce que je fais.
- Comment ça ?

Qu'est-ce qu'ils foutent ?

Pierre, tu veux nous laisser 5 minutes,
s'il te plaît ? T'es sympa ?

Ah bon ?

Qu'est-ce qu'il a encore trouvé ?

Pierre ?

Jean-Bernard,
viens, j'ai fait une connerie.

Qu'est-ce que tu fous ?

À quoi vous jouez, tous les 2 ?

J'ai failli mourir.

J'ai provoqué
un court-circuit par mégarde.

C'est bien fait pour moi.
Ça m'apprendra à être mauvais joueur.

T'es complètement fou.
Elle me racontait ses problèmes.

Elle s'est fait larguée par un mec
qui lui a piqué tout son pognon.

- Ah bon ?
- Ça va mieux ?

T'es sûr ? Tiens !

Où est la pharmacie ?
Je vois rien.

Ne t'inquiète pas.
Ses jours ne sont pas en danger.

On rigole trop, là.

Je vais devenir neurasthénique, moi.

Aïe, aïe, aïe,
tu sais pas ce qui t'attend.

Noël 1970.

Ne me regardez pas
quand je joue, ça me gêne.

Tourne-toi.

- Elle est jolie, ta trompette.
- Quoi ?

- Elle dit que l'instrument est joli.
- Ça se chauffe, une trompette.

Ça se bouche aussi.

Allô oui.
Oui, je suis au courant.

Je suis entièrement d'accord avec vous.
Je vous le passe.

- C'est la fiancée du dessous.
- Allô, Mme Mandrieux ?

Oui, excusez-moi.
Désolé, mais il faut bien...

Bon, d'accord.
Ne quittez pas.

- Merci !
- Elle fait chier, la vieille !

Whisky pour tout le monde ?

Non, je préfère un martini.

La cheminée marche ?
On fait un feu ?

- Non. Malheureusement non.
- Mais si. Heureusement si.

Oh putain !

De toute façon, ça brûlera pas.

Laisse-moi faire, j'ai été scout.

Attends.

J'ai quelque chose pour allumer.

Tu me passes ton briquet ?

Il brûle bien.

J'ai pas fait beaucoup de graphologie,
mais si on analyse son écriture,

ce gars-là est un minable.
Allez.

Ah oui, c'est pas un mec pour toi.
T'as vu les e qu'il fait ?

C'est des e vicieux.

Oh, c'est vraiment dégoûtant.
Oh là là !

- Regarde les i. Des i d'impuissant.
- Ah bon ?

- Moi aussi, je fais mon petit ménage.
- Oh, c'est de qui ?

Je sais plus, je brûle.

Aide-moi, entre cousins.
C'est quand on était à Blois ?

T'es dur.
Dis-moi c'est qui.

- Tu ne le connaissais pas.
- Ça m'étonnerait.

- C'est pas Nicole quand même ?
- Nicole ?

Nicole Vauchin, celle qu'habitait
rue des Basrougers.

La grosse, là ?
Ça va pas, non ?

- C'est pas Alice ?
- Non.

Si, c'est par avion, c'est Alice.

- Alice ne m'a pas écrit !
- Fais voir le timbre.

Je t'embrasse très fort.
Et c'est signé Alice.

- Rends-moi ça, c'est pas sympa.
- Je vais vous la lire.

Jean-Bernard, déconne pas.
Rends-moi ça ou je te tape dessus.

C'est joli comme nom,
le pain perdu, vous trouvez pas ?

Oui, c'est très joli.

- C'est très facile et c'est très bon.
- Moi aussi, j'adore ça.

- Tu crois que... - Elle faisait la route.
C'est pas un problème de principe.

T'as raison.
C'est une fille très free.

J'ai presque fini.

- Faut attaquer, mais pas ensemble.
- Ouais mais...

C'est peut-être
un peu frais avec le type-là.

Voilà, voilà.

Ça sent bon, hein.

Je crois que je l'ai foiré.
Il est un peu vieux.

Vous aimez le pain ?

Allez !

On attaque.

Je suis maladroit !
- Oh Pierre !

Tiens, je te donne le mien.
Toi, t'adores ça. Moi, j'ai plus faim.

- Non, je ne veux pas te priver.
- Ça me fait plaisir.

Qu'est-ce que je fais ?
C'est du sel.

C'est pas grave. Je peux en faire tous les jours.
C'est une vieille recette de grand-mère.

Si, ça lui fait plaisir.

C'est dégueulasse.
Je crois que je vais vomir.

- Je crois que j'ai perdu.
- C'est pas un jeu.

Si c'est un jeu,
il peut y avoir plusieurs gagnants.

Quelle surprise !
On ne vous attendait que pour le déjeuner.

J'ai eu une panne de courant.
J'ai un radio-réveil.

En tous cas,
c'est gentil d'être venu.

Enfoiré !

Pièce d'identité, s'il vous plaît.

C'est un peu sale.
- Ça va.

C'est pas la bonne signature.
- Si.

C'est pas la bonne signature.
- C'est parce que j'ai...

Vous avez essayé de la main gauche ?
- Oui.

Regarde. Non, c'est pas possible.
Je peux pas accepter ce chèque.

- On peut pas.
- Pourquoi ?

On vous dit : on peut pas,
on peut pas.

Donnez-moi ça.
On va se débrouiller.

Je vais signer à votre place.
Vous revenez dans un quart d'heure.

J'ai même pas de mouchoir.

Elle est partie avec mon mouchoir.

Le dirlo.

Alors, messieurs Morel,
on est calmés, bien reposés ?

Tu prends la feuille.
Ça m'énerve !

Qu'est-ce qu'on fait ?

- Faut qu'il y en ait un qui se désiste.
- Ce serait mieux, oui.

Toi, tu voudrais pas laisser tomber ?

Y a un problème.

Oh merde !

Merde, Pierre.
- C'est Karine ?

- C'était vrai, alors. - Quoi ?
- Elle avait fait une fugue.

Si ça se trouve, elle est mineure.
Elle aurait pu nous prévenir.

Qu'est-ce qu'on fait ?

Qu'est-ce que tu voulais
qu'on fasse d'autre ?

Oui, bien sûr.

- T'imagines, les parents ?
- Oui, bien sûr.

C'est joli, ce que t'as fais.

C'est une bonne idée, les fleurs.
Sympa.

Tu comprends.
On peut pas te garder.

On voudrait pas
que t'aies des ennuis avec tes parents.

Ce qu'on a pensé,
c'est qu'il faudrait que t'aies le choix.

On n'a pas rendu la voiture.
On va te ramener sur la route.

Comme ça, tu pourras
faire du stop, aller où tu veux.

On n'est pas des salauds.

On y va ?

Karine, regarde.

Ça repart quand je veux.
J'ai un pouvoir, je suis magicien, Karine.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Regarde.

C'est pas vrai !

On est bloqués.

T'arrêtes tes conneries, maintenant.

Qu'est-ce que vous avez,
à faire la gueule ?

Sors, le magicien.

Madame.

C'est pas un jouet, mademoiselle.

Tu sais, Karine,
c'est bien toi la plus heureuse.

Si on n'était pas obligés de bosser
comme des cons, on partirait bien avec toi.

- Mais on peut pas, on est coincés.
- Tu comprends ?

Elle dort.

Bonjour, Karine.

T'as fait beaucoup de peine
à ta mère, tu sais ?

Merci, Pierre.
Merci, Jean-Bernard.

Encore bravo !

Mon petit, parle-moi !

Je suis ta mère, tout de même !

Karine, écoute-moi.

Merci, messieurs.

Il ne me reste plus
qu'à vous dire au revoir.

Je veux pas te parler.
Fous-moi la paix.

Vous avez un style, s'il vous plaît ?

Oh non.

Si, je préfère.

Je vous remercie
mais c'était pas utile.

Je crois que nous n'avons
plus rien à nous dire.

- Karine !
- Karine, regarde, on a l'argent.

Tu croyais pas qu'on allait garder ça
pour nous. On va faire la fête tous les 3.

Tiens, Karine.

Il est bien, ce lave-vaisselle.

Oui, il est bien.