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ROLLIN STUDIO ROUMANIE
présente

avec le soutien du
Centre National de la Cinématographie

une production en collaboration avec
la Télévision Roumaine

avec la participation de
HBO Roumanie

Salut ! Ça va ?

Prends tout. Je n'ai pas envie devoir après
que tu es parti qu'il te reste encore des choses par ici.

Sois rassurée, j'ai tout pris.

Je t'appelle ?

- À quoi bon ?
- Oui, tu as raison. Je pensais juste comme ça...

Ah ! Mon parapluie !

Attends ! Pas la peine de revenir !
Je te l'apporte.

T'es sûr que tu n'as rien oublié ?

Oui, j'espère avoir tout pris.

Bon alors. Au revoir.

Au revoir.

Appelle-moi quand-même une fois arrivé,

pour que je sache
que tout c'est bien passé en route.

Laisse, de toute façon je n'ai plus de forfait.

J'te bipe.

Ça va aussi.

T'as pris ton frac ?

Zut ! Donne-le-moi,
pour m'éviter revenir en arrière.

Il faut toujours que tu oublies
quelque chose.

Pardonne-moi. Bye.

Bye.

Mais ça va pas, pourquoi tu entres comme ça ?

Tu ne sais pas frapper ?

Je te dis de fermer la porte !

Pardonne-moi, chéri, je ne savais pas
que tu avais de la compagnie...

Tu ne me présentes pas ta copine ?

C'est pas ma copine.

Ah non ?

Excuse-moi pour la confusion.

Mais vous paraissiez très bons copains
lorsque je suis entrée.

Ah, on est ironique ?

C'est pas toi qui as dit que
c'était OK d'amener des filles ?

Papa a dit la même chose.

Oui, mais on pensait...

que vous voulez discuter, je ne sais pas, moi,
écouter de la musique, voir un film...

Et où tu veux qu'on baise ?

Dans un parc ?

Je préférerais que tu aies
d'autres préoccupations à ton âge.

Ça, c'est fort !

Et quand est-ce que tu voudrais
que je nique ?

Quand je serai vieux et blasé
comme toi et papa ?

Papa et moi,
nous ne sommes pas du tout blasés !

Nous sommes juste des gens décents.

Ah oui, c'est pour ça qu'il
s'endort devant la télé,

et toi en lisant.

Ça m'étonnerait que vous couchiez ensemble
ne serait-ce qu'ne fois tous les deux mois.

Vladimir, tu comptes trop sur le fait

que je ne t'ai plus giflé
depuis plusieurs années.

Bon, ça va. Excuse-moi.

Enfin, je vous l'avais dit,
si vous m'aviez acheté un putain d'ordi...

Qui sait quelles conneries
tu apprendrais si t'en avais un !

Tu crois que je ne sais pas quelles
perversions ça cache, un ordi ?

Il n'y a plus de place. Fini ! On retourne à la maison !
Toutes les places sont prises !

Ça va, Gabriel ?

Oui, ça va.

Il paraît qu'on ne prend plus la ruine
déglinguée, mais un bus avec la clim.

Silvia, tu viens ?

Je reste fumer un cigarette.

T'as du feu, Gabi ?

Ah, excuse ! Tu ne fumes pas !

Écoute, tu ne peux pas venir !
Tu ne peux pas venir, c'est comme ça.

T'as honte avec moi ou quoi ?

Ça suffit ! Tu recommences ?

Non mais, chaque fois que je pars
il faut que tu piques un crise ?

Oui, tu sais pourquoi... tu le sais très bien.

Je croyais qu'on avait fini avec tout ça.
Je croyais qu'on s'était enfin calmé.

Je m'assois à côté de toi, Gabi.

Comment va ta Gabi ?

Ma femme ? Très bien, pourquoi ?

Dis, t'es dans la même chambre que Marcel ?

Je ne sais pas, on n'en a pas parlé.

La garce, si elle le pouvait,
elle lui mettrait une laisse...

Tu t'es fait couper les cheveux ? Il me semble
que t'avais les cheveux plus longs...

Dis, t'es sérieuse ou tu fais ça juste
pour que Cornelia te voie ?

Gabi, pourquoi je ne suis pas
tombée amoureuse de toi ? Hein ?

C'était pas une bonne affaire.
Moi aussi, je suis marié.

Je vous le dis sincèrement, il y a eu un moment
où je me suis dit : j'abandonne.

Seule l'idée du Congrès International de Psychologie

m'a déterminée de ne pas renoncer.

Mais pourquoi ? C'est la première fois
que vous avez quelque chose d'aussi important ?

Oui.

J'ai eu des colloques, des rencontres diplomatiques,

mais pas un congrès.

C'est comme ça, j'ai été intimidée.

Vous êtes encore plus efficace
quand vous êtes intimidée.

Qu'aurais-je fait au congrès sans votre aide ?

Eh bien, vous vous seriez débrouillé sans moi.

Non ! J'aurais été ridicule.

C'est vrai, j'aurais bien
eu une autre variante, en beige,

mais cela n'aurait pas été la même chose !

Si quelqu'un m'avait dit avant
que la sauce d'huître

peut partir d'une chemise blanche,

j'aurais dit qu'on me raconte des blagues !

Vous êtes une artiste du genre !

Que cela vous porte bonheur au congrès !

Certainement ! Je vous remercie.

Au revoir !

S.V.P. restez encore deux minutes,

je dois introduire vos donnés dans l'ordi...

Toni !

J'arrive.

Bonjour !

Aide-moi !

Nom !

Luxury Dry Cleaner

Vous voulez une crêpe, les garçons ?

Je les ai faites ce matin,
elles sont au chocolat, toutes chaudes.

J'en veux bien une.

Tu n'en veux pas, Gabi ?

Non, merci. Je ne mange pas sucré le matin.

Vraiment ? Ça alors !

Je t'en mets une de côté et
je te demanderai plus tard si t'en veux.

Tu neveux pas de rôti ?
J'en ai fait pour la route.

- Elles sont bonnes !
- Oui ?

Je n'ai pas faim.
J'ai pris le p'tit déj ce matin avec ma femme.

Ah ! C'est pour ça que tu n'as pas faim...

Je vais t'en donner plus tard,
lorsque tu auras faim.

Est-ce que ta femme t'a fait des sandwiches ?

Non...

Parfait ! Je te donne du rôti.
Et ensuite des crêpes.

Tu seras avec qui dans la chambre ?

Je ne sais pas,
je n'ai pas encore décidé.

Moi, je serai seule.

Natalia, tu n'aurais pas encore une crêpe ?

Je ne comprends pas...
on dirait du chinois.

On dirait des cours pour
quelqu'un qui sait déjà tout.

Comme si t'étais passionnée
et que tu voudrais débattre du sujet...

Non mais, ils m'énervent vraiment.

Vous en faites pas, on reste aujourd'hui un peu plus
et je vous montre comment ça marche.

C'est vraiment facile.

Si vous m'offrez une bière, je vous explique
jusqu'à ce que vous compreniez.

Mais quoi, tu bois de la bière, toi ?

Non... pas du tout...

juste cinq canettes...

Je tiens ça de Miki.

C'est qui, Miki ?

Un gars. C'est mon mec.

Il ne s'appelait pas Dani ?

Je ne veux plus entendre parler
de cet abruti !

Quand il sort, c'est à distance "ombilicale".

C'est-à-dire ?

C'est-à-dire qu'il est relié par l'ombilic
à sa maman, patronne !

Il ne boit pas de coca le soir
parce que sa mère le lui interdit.

Il ouvre sa braguette...

et téléphone ensuite à sa mère
pour lui demander la suite.

Alors non, merci, mieux vaut sans.

Qu'est-ce que tu fais là ?

Ne refais plus jamais ça !
Tu m'entends ? Jamais !

Tu regardes d'abord l'étiquette, OK ?

Et tu vérifies s'il y a du coton,
et si oui, combien. Compris ?

Celle-ci fait 60 % de coton, celle-là 80 %.

Tu les mets ensemble ?

Non.

Regarde un peu l'étiquette !

60 %

et 80 %.

Mais comment vous le saviez ?

Après tant d'années, tu apprends.

Dépêche-toi, Silvia arrive !

Et je fais quoi avec ça ?

Tu les laisses ici.
On a un concert demain aussi.

Allez, ne traîne pas, la dingue va arriver...

Bon, je vois que vous avez appris ça,

mais disons que vous avez introduit les données
d'un client et que vous avez fait une erreur.

Toute une ligne.
Vous faites quoi ?

Je fais "select" et j'appuie sur "delete".

Delete.

Et disons que vous voulez copier quelque chose, non ?
Vous faites quoi ?

J'appuie sur "copy" et sur "paste".

Patronne, vous êtes géniale !
Il y a encore de la bière ?

Bien sûr. T'as dis cinq cannettes,
alors j'en ai pris cinq.

Donc on peut dire que ce petit jouet
n'a plus de secrets pour moi.

Ah... n'exagérons pas...

Placez la souris dans le coin, là-haut...

bravo, appuyez sur "connect", oui,
sous le truc rouge...

Et maintenant avec la petite flèche sur "OK".
Cliquez dessus.

C'est quoi ça ! Arrête-le !
Fais quelque chose !

C'est bon. Cliquez deux fois là-haut.

Incroyable !

Putain !

C'est pas vrai ! Mon Dieu !
C'est un trucage sur ordi, non ?

Non, patronne, ces blacks, ils
l'ont vraiment comme ça.

Et maintenant mettez la
petite flèche dessus et cliquez.

Je lui ai dit que t'avais besoin
d'envoyer un mail urgent,

que tu ne te débrouilles pas
et que tu m'as demandé de t'aider...

Mais pourquoi faut-il que tu mentes ?

Pourquoi ne lui dis-tu pas juste que tu n'aimes
plus sortir avec elle et que c'est comme ça ?

Parce que ça ne marche
pas comme ça avec les femmes.

Si tu leur dis une chose pareille, c'est fini.

Elles sont alors capables de n'importe quoi.

Même dire toute la vérité à ta femme.

Celle-ci est capable
de détruire mon mariage.

Ce serait dommage...

Toi, tu n'aimes pas du tout Natalia ?

Si, elle est gentille.

Gentille ?

Elle a une bouche XXL
et des jambes à te rendre malade.

Mais c'est normal qu'elle ait de belles jambes,
elle est ballerine.

Mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi
elle est venue avec nous dans cette tournée

puisqu'on n'a pas de ballet ?

T'es vraiment digne du livre des records, toi.

Pour toi, idiot.

Il n'y a donc vraiment personne à la maison ?

Et maintenant cliquez dessus.

Ayez un peu de patience,
pour que ça se connecte.

Patronne, je vous emmène
dans le plus cool salon de chat.

Que des mecs première classe
et sans obligations.

Salut ! Ça va ?

Et maintenant je dis quoi ?

Dites quelque chose.
Patronne, je sors un peu, Miki est arrivé.

Maintenant vous savez comment faire, non ?

Bien, et toi ?

C'est bon, t'es maintenant
dans le plus cool salon de chat.

Que des meufs excitées
et qui ont envie de faire des cochonneries.

Vas-y.

Je t'appelle quand Luminita s'en va.

Essaye, t'auras peut-être
de la chance. Navigue.

Je navigue.

Tu es marin ?

Non. Mais c'est comme ça que ça s'appelle,
ce qu'on fait maintenant.

Ah, oui ! Excuse-moi, je suis idiote !

Non, tu ne l'es pas.
Je ne m'y connais pas trop non plus.

C'est la première fois
que je le fais avec quelqu'un.

C'est la première fois pour moi aussi.

Cette cassette a été enregistrée par moi.

Je ne suis pas
un imitateur de moi-même ou un falsificateur.

C'est vraiment moi, un jour de ma vie,
lorsque j'avais 17 ans.

À l'époque où je pouvais encore marcher dans la rue
sans donner d'autographes,

>Le mieux, c'est de laisser quelque chose.

Quelques documents pour que le monde
sache comment t'étais pendant ta jeunesse,

pour qu'il n'y ait personne qui invente, après, Dieu sait
quelles histoires sur toi et devienne riche sur ton dos.

J'ai pensé que ce serait une mesure
de précaution supplémentaire

de dire dorénavant quelles sont les meufs
avec lesquelles j'ai couché,

pour éviter que toutes les poufiasses se mettent
à se vanter d'être passées dans mon lit

et qu'elles s'enrichissent par la suite.

J'ai déjà couché avec un nombre suffisant,

parce ce que, dès le lycée,
je me suis fait remarquer

par mes qualités viriles,

Hier soir, par exemple,

j'ai baisé sur la machine à laver.

Elle s'appelait Loredana
et je ne sais plus comment.

Dorénavant, je vais leur demander aussi leur nom de famille,
pour éviter les confusions pour la postérité.

C'est pas vraiment grand-chose de baiser
sur la machine à laver.

>La meuf a dit que c'est plus cool si on met en marche
la machine, car ça secoue,

mais je ne sais pas sur quoi j'ai appuyé,

parce qu'exactement quand tout allait bien
et qu'on était sur le point de décoller,

j'ai senti à mes pieds
que toute la salle de bain

était inondée, jusque dans le hall.

J'ai débandé
et la meuf s'est mise a râler.

Tu fais quoi ??

Elle s'en foutait royalement, c'était pas
son tapis, on était chez moi.

Je l'ai virée, puis
j'me suis mis à éponger l'eau.

Tu fais quoi ?

... puis à sécher le tapis
avec le sèche-cheveux

là il était déjà 3 h du mat'.

Après deux heures, à 5h,
ma mère est rentrée.

Tu m'as fait une de ces peurs !

Tu fumes ?

Écoute, est-ce que je peux savoir
ce qui se passe ?

Vous avez tous les deux
quitté la maison ou quoi ?

Ton père est en tournée à Pascani,
je ne te l'avais pas dit ?

Ah, j'ai dû oublier de te le dire.

Et où est-ce que tu traînes pendant
que ton mec s'échine à tourner des pages ?

Moi ?

J'ai été...

je suis restée...

mais c'est quoi ça, une enquête ?
Et depuis quand est-ce que tu fumes ?

Tu sais que t'as du culot ?
Tu rentres le matin,

tu empestes l'alcool à dix bornes à la ronde

et tu voudrais que je cache
la clope quand tu rentres.

Non, mais vous vous foutez vraiment de moi.

Pardonne-moi, Vladimir...
je n'ai pas cru que tu allais le remarquer...

T'es tarée ou quoi ?

Vous n'avez jamais quitté la maison,
ni même pour le Nouvel An.

Comment j'aurais pas remarqué

que je suis tout seul
pour la première fois de ma vie ?

Et qu'est-ce j'allais penser ?

Qu'il est arrivé quelque chose à l'un de vous deux
et que l'autre l'a emmené à l'hôpital.

Là, tu sais, vous jouez avec mes nerfs.

Allez, pardonne-moi, s'il te plaît.

Tu sais quoi, je ne n'ai pas la prétention
que tu m'attendes avec le dîner

comme le ferait une mère normale,

mais au moins appelle-moi pour me dire :

"Regarde, Vladimir, ton père est en tournée
à Pascani, il travaille,

et maman a envie de baiser toute la nuit

et de rentrer à la maison par quatre chemins
au petit matin."

C'est comme ça qu'on fait
dans les familles civilisées.

Viens ici.

Qu'est-ce que tu veux ?

J'ai dis : viens ici.

Tu es quelqu'un que je ne connais plus.

Ouais, parce que c'est toi qui rentres
beurrée à 5 h du mat...

Elle a fini par me mettre une baffe, et ça
m'a fichu un satané mal au crâne,

Je ne veux plus t'entendre.

Mais je n'ai pu rien faire, parce qu'elle
m'a donné la vie et je ne pouvais pas la frapper.

Peut-être faudrait-il que j'aie
une discussion sérieuse avec mon père,

j'ai l'impression que depuis quelque temps elle couche
avec qui bon lui semble et qu'il n'en a aucune idée.

Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
Où t'étais jusqu'à cette heure-ci ?

Je suis désolé de t'avoir réveillé.
J'ai essayé d'entrer sans faire de bruit.

Tu ne m'as pas réveillé...

Je t'ai appelé vers minuit moins quart,
pour te dire que Luminita est partie, mais...

tu n'as pas répondu.

Ah ! J'avais coupé le son depuis le spectacle.

Allez, dors, ne te réveille pas.

Tu ne vois pas que je suis éveillé ?

Qu'est-ce que t'as fait toute la nuit ?
T'as été où ?

Où est-ce que j'aurais pu être ?

Là où tu m'as laissé.
C'est toi qui as mis les lits ensemble ?

Oui. Luminita est le genre expansif.

Et qu'est-ce que t'as fait
pendant toutes ces heures ?

J'ai rencontré une femme...

Marcel... Elle est...

T'as passé ta nuit à chatter ?

J'ai pas chatté, Marcel.
J'ai navigué avec une femme.

Tu n'as pas navigué.
Tu as flirté.

Et de quoi avez-vous parlé toute la nuit ?

De quoi veux-tu qu'on parle ?

De rien. On n'a parlé de rien.

Allez, bonne nuit !

C'est vraiment moi,

je ne suis pas un imitateur de moi-même
ou un fan acharné

Je songe depuis quelque temps à
commencer une carrière d'acteur porno.

On gagne des tonnes de fric et après dix ans
on peut quitter le métier

et ne plus jamais travailler de sa vie,

Et j'espère pouvoir coucher avec
le plus de meufs possible,

parce que je n'ai jamais essayé
avec plus d'une...

Si tu couches plusieurs fois de suite
avec la même meuf,

c'est pas comme si tu couchais
avec plusieurs meufs à la fois.

J'ai été une fois sur le point de coucher
avec deux filles dans le labo de chimie,

mais là, ce crétin de Porancea
a déboulé et on a dû remballer.

Poufiasses !

Il n'a pas raconté l'histoire
à notre prof principale,

mais il a bien dû bavarder,
car toutes les filles du lycée

ont commencé à me regarder
avec le point G dans les pupilles.

Je me demande des fois

à qui je ressemble, avec ma virilité,
et je ne trouve pas de réponse.

Quel est le plan ?

Quel plan ?

Je voudrais...
si tu pouvais faire un tour...

OK... compris. Je ne rentrerai pas,
j'ai un rendez-vous.

Bon ! Alors je viens avec toi, pour que Silvia voie
que je suis occupé, et ensuite on se sépare.

Oui, d'accord, mais dépêche-toi,
je neveux pas être en retard.

Viens !

Oui.

Tibi est là. Il est mignon, pas vrai ?

Tibi ? C'était pas Miki ?

Oh non, je l'ai plaqué, le con.

Au revoir, patronne.

Au revoir, Toni. Bonne nuit !

Hé, t'es là ?

Je suis ici !

Qu'est-ce que tu aimes le plus ?

Le plus ? Le plus au monde...

Mozart.

>La sensation que tu as dans la plante
des pieds lorsque tu touches le fond de la mer.

>Les radis.

Et toi ?

Mozart

>Les spirales de toutes sortes,

>Les feuilles vierges.

C'est vrai.

Je peux vous aider ?

Non.

Personne ne peut m'aider.

Et tu fais quoi dans la vie ?

Je fais quoi dans la vie... je ne sais pas vraiment...
qu'est-ce que je fais ?

J'aide les gens à ne plus être tristes.
Et toi ?

Un intellectuel.
J'en était sûre.

L'intellectuel et la blanchisseuse.

Moi, j'aide les gens à être plus beaux.

Oh ! La chirurgie plastique...

Je voudrais être un kangourou
dans la poche de sa mère.

Si je disparaissais par magie

personne ne s'en rendrait compte.

Je comprends bien ce que tu dis,

J'ai coupé mes cheveux une fois

et personne ne s'en est rendu compte.

J'ai pleuré.

Moi je me suis déplumé
et personne ne s'en est rendu compte.

>Les chauves ont du rythme.

Où t'es allée chercher ça ?

Dans ma vaste expérience de vie,

Je voudrais me déshabiller
de moi-même comme d'un habit.

Et m'habiller en quelqu'un d'autre.

Je donne des leçons gratuites
de déshabillement de soi.

Je suis experte.

Comment sont tes mains ?

Belles, je crois.

Voilà, je les mets sur tes épaules.

Natalia... c'est toi ? Mon Dieu,
tu m'as fichu une de ces trouilles !

Je suis désolée, Gabi, je ne l'ai pas fait exprès...

Marcel est avec Luminita dans ma chambre.

Silvia les poursuivait et ils se sont cachés chez moi.
C'est pour ça qu'ils m'ont envoyée coucher ici.

Je n'ai pas voulu t'effrayer.

C'est pas grave.
Alors je vais faire un tour...

- Est-ce que je suis moche ?
- Pardon ?

Tu ne m'aimes pas du tout, ne serait-ce qu'un peu ?
Tu me trouves moche ou quoi ?

Natalia, tu es très belle. Tu le sais.

Alors pourquoi tu ne veux pas ?

Ah, tu m'as fait peur !

C'est pas mon affaire de savoir où tu as été
et ce que tu as fait jusqu'à cette heure-ci.

Mais si dans trois jours tu ne convaincs pas
papa de m'acheter un ordi,

je lui raconte en détail la honte
qui pèse sur son honneur de père de famille.

Ça ressemble pas à du chantage, ça ?

C'est pas que ça y ressemble.
C'est exactement ça.

J'en ai marre d'être le seul idiot
de ma classe qui n'a pas un ordi.

Mais toi, par contre,
tu te permets de rentrer à 5 h du mat'

... mais je ne dis plus rien, j'ai pas envie
que tu deviennes violente.

Ce n'est pas le ton juste pour
obtenir quelque chose de moi.

Je suis sûr qu'il y avait
quelque chose de louche.

Même quand papa fut de retour,
elle ne nous quittait plus des yeux.

Elle ne voulait pas
qu'on reste tous seuls, entre hommes.

Il ne faut jamais avoir confiance
dans les femmes.

Dehors, maman...

Quoi, pourquoi tu me regardes ?

Oh, rien.

Je ne regardais pas... Je veux dire...
Je regardais... comme tu es jolie.

Ça alors... Quelle mouche te pique ?

Ou alors... tu veux...

Oui...

... si tu veux... pourquoi pas ?

Non, attends un peu...

je ne veux pas... enfin... si tu veux...

Oui, je veux...
mais je pensais que t'étais fatigué.

Non, pourquoi je serais fatigué ?
Je n'ai rien fait d'épuisant aujourd'hui.

Non, enfin si, je veux.

Je ne suis pas fatigué !

Bon, alors.

Alors, il y a quelqu'un dans ta vie ?

Honnêtement, oui.

Et toi ?

Honnêtement, oui, moi aussi.

Pardonne-moi, pardonne-moi...
J'ai tiré sur tes cheveux ?

Oui. Un peu.
Tu peux pas bouger un peu le coude ?

Tu sens bon...

T'as mis le réveil ?

Oh non !

... demain j'ai la générale,
si je suis en retard, je suis mort.

Et il est déjà minuit ?

Il est minuit ? Oh non ! J'ai encore six heures
de sommeil et demain je serai super fatiguée.

Tu sais, peut-être qu'on devrait finalement
acheter un ordi au petit.

Il nous en supplie depuis si longtemps.

Tu dors ou tu m'as entendu ?

Non, j'y pensais.

Et alors ?

Il dit que tous les enfants
de sa classe en ont un.

Bien. On va lui acheter un ordi.

>Le lendemain j'avais
l'ordi sur le bureau.

Ça avait été une victoire facile,
Mais ça m'a aussi rendu un peu triste,

Je me demande si mon père
ne se doute vraiment de rien.

>Lorsque j'étais petit et qu'il avait des concerts
il était complètement différent.

Il était pianiste, un très bon pianiste.
Il avait des concerts à l'étranger aussi.

Je me souviens qu'il m'apportait
une tonne de cadeaux.

Une fois, il m'a apporté
un gant de baseball des États-Unis.

Et ma mère...

Au revoir, chéri.

Elle a abandonné la fac,

elle voulait devenir psychologue ou psychiatre,
je ne sais plus lequel des deux,

mais elle a abandonné, pour prendre soin de moi
et de papa qui allait au Conservatoire.

Maintenant elle travaille dans une blanchisserie.

C'est OK, on a tout le temps
des vêtements propres,

mais c'aurait été encore plus cool si elle avait eu
une petite blouse et des talons-aiguilles

et si les gens venaient
s'allonger sur son canapé

et lui raconter l'histoire de leurs vies.

Je ne sais pas pourquoi,

mais je crois que c'est trop fort,
le truc avec le canapé et la femme médecin.

En ensuite papa a eu son accident
et ce fut la fin.

Ça a été assez moche après l'accident,
papa a dû renoncer de jouer

et a commencé à tourner les pages pour
d'autres pianistes, beaucoup moins forts que lui.

Il va toujours à l'étranger,
mais juste pour tourner les pages.

Il dit que ça va comme ça,
mais je sais que ça ne va pas.

Et maman le sait aussi,

Et depuis,
les choses ont changé entre eux.

Avant, je voyais papa
caresser maman sur les cheveux

ou lui dire en public
qu'elle est très belle,

Maintenant, je ne sais pas...
ils ne font plus attention l'un à l'autre...

Maman dit que l'accident,
c'était de sa faute à elle,

papa dit que c'est stupide,
que c'est juste la faute du hasard.

On était tous les trois à table
et maman a envoyé papa

dans le cagibi
pour chercher du raifort,

il a fouillé et il s'est
coincé l'index dans un piège à rats.

Et il n'a plus pu jouer
à cause de ce doigt.

On en a parlé dans les journaux,

il est allé en Allemagne pour se faire opérer,
mais ils n'ont rien pu faire.

Donc plus de concerts depuis.

J'ai quelques cédés chez moi
avec mon père à l'époque où il jouait

et je trouve ça très cool,

mais j'ai pas du tout l'oreille, donc j'ignore
s'il ne se trompe pas de notes parfois.

Gabi ! Je ne peux pas le croire !
Qu'est-ce que tu fais par ici ?

Rien. Je rentrais à la maison.
J'ai voulu me promener un peu, faire un petit détour.

- Mais toi, qu'est-ce que tu fais par ici ?
- J'habite le coin.

C'est vrai...
tu n'as jamais été chez moi ?

Viens, je t'offre un café et du gâteau.

Tu veux bien ? J'ai du gâteau.

Natalia, toi, tu veux ma perte.

Tu sais comment ça marche ?
Tu te débrouilles ?

Ça alors ! Bien sûr que je sais !
N'importe quel idiot le sait... on l'apprend à l'école.

Fais gaffe à ne pas le casser,
il nous a coûté une fortune.

Maman, on ne peut pas casser un ordi.

Seulement si tu mets du miel dedans,
ou je ne sais quoi encore.

Tu veux quelque chose ou t'es venue
juste comme ça, pour m'espionner ?

Je suis venue juste comme ça, pour t'espionner
et te prier de descendre la poubelle.

Bien.

Maintenant. Je n'ai plus de place
pour y jeter une allumette.

Qu'est-ce que tu fais par ici ?

Tu m'as effrayée !
Pourquoi tu te faufiles comme ça ?

Je ne me suis pas faufilé du tout.
Je suis juste entré.

Mais tu t'y connais avec ce truc ?

Justement, non. Tu sais qu'on en a un à la blanchisserie
et je ne me débrouille pas trop.

Je regardais un peu
pourvoir si c'est le même.

T'as besoin de moi ?

Non. J'ai vu Vladimir sortir

et je pensais regarder un peu
comment marche... ce truc.

Mais si tu regardes, toi...

Non, je ne regardais pas.

Je regardais juste comme ça...
je n'y entends strictement rien.

Je suis nulle.

Vas-y, tu peux regarder, toi.

- Ça a été comment aujourd'hui ?
- Quoi ?

Je ne sais pas, ce que t'as fait aujourd'hui...
comment a été la répétition ?

Vous êtes sortis après ?

Non... pas du tout...
on a tous choisi de rentrer chez nous.

Pourquoi tu me le demandes ?

Juste comme ça... j'étais curieuse.

Je te laisse, j'ai des pâtes sur le feu.

Qu'est-ce que tu regardes ?

Rien.

Je voulais voir comment
fonctionne ce truc.

Mais tu sais l'utiliser ?

Moi ? Comment je le saurais ?

Alors comment t'es arrivé sur le chat ?

Je n'en ai aucune idée.

Pourquoi tu ne réponds pas ?

Où est-tu ?

T'est là ?

Où est-tu ?

Bonjour !

Est-ce que je peux
vous emmener quelque part ?

Oui, merci.

Bonjour, Silvia, ça va ?

Bien. Et vous ?

On discute un peu entre mecs...

et ensuite, vite, à la maison, nos femmes nous attendent...
sinon, on dort sur le paillasson...

Ouais... que veux-tu... c'est la vie...

Salut.

On y va ?

Salut.

Tu savais que ces deux-là
étaient ensemble ?

Non.

Elle est canon, cette vipère de Silvia...

C'est pas ta femme ?

Je n'ai pas vu exactement. Elle lui ressemblait,
mais... ce n'était pas ma femme.

Elle n'a d'ailleurs rien à faire par ici...

- J'y vais... À demain.
- OK, bye.

- Tu sais quoi ?
- Oui ?

Laisse tomber...

"Pour le moment, l'abonné Vodafone ne peut pas
être contacté, veuillez rappeler,"

T'es là ?

Où est-tu ?

Je suis ici.

Je croyais que tu n'allais plus revenir,

Où étais-tu ?

J'ai essayé de te quitter.

Et alors ?

Je crois qu'on a un petit problème.

J'ai besoin de toi.

Oh là là.

C'est vraiment moi,

je ne suis pas un imitateur
de moi-même ou un fan acharné.

Il paraît que ça a valu la peine de convaincre
mes parents de m'acheter l'ordi.

J'ai vu sur internet qu'il y avait un casting
pour un film pour adultes.

J'ai attendu dans le hall,
il y avait une file de 50 types

dont j'étais à peu près
le meilleur exemplaire.

J'ai un petit problème
parce que je ne suis pas majeur,

mais les meufs disent que je fais plus que mon âge,
donc je vais dire que j'ai 19 ans.

Je ne dis pas que
je vais passer l'épreuve à 100 %,

mais ce sera intéressant juste d'essayer.

Déshabille-toi.

Ils m'ont demandé de leur montrer ma bite,

et je leur ai montré, je ai aucun problème pour me déshabiller
n'importe où, car je sais que je suis canon.

Après ça, une fille est venue,
quelques années de plus que moi,

super bien foutue,

Et ils nous ont dit de nous laisser aller,

Ça pique à en mourir !

C'est quoi ?

Du riz au lait, chéri.

Hier je n'ai pas du tout dormi,

j'ai pensé à mon avenir.

Je suis sûr que je vais
être célèbre et très riche,

mais pour l'instant
je ne me rends pas compte comment.

Chez nous, des choses bizarres se passent.

Papa chatte comme un fou,

je l'ai surpris une fois
en train de le faire.

Évidemment, il n'a pas voulu reconnaître,

il aurait perdu la face,

mais j'ai l'impression
qu'il a une petite amie sur internet.

Peut-être il faudrait que j'aie
une discussion sérieuse avec ma mère...

non... je n'ai pas dit à papa non plus
ce qu'elle a fait tandis qu'il était à Pascani.

En tous cas, c'est moche
de découvrir que tes parents

sont aussi dépravés que toi.

Ah ! Il y a une fille dans ma classe
qui me les casse comme pas possible.

Jipescu Miruna.

Une chieuse insupportable,

pleine de boutons sur le front,

qui ne sait rien d'autre
que de lire toute la journée.

Elle a de beaux yeux, mais ça n'a pas d'importance,
tellement elle est moche.

Je crois qu'elle est l'une des filles les plus moches de ma classe,

Pourquoi t'es pas venue en sport ?

J'ai une dispense. Je me prépare
pour le concours de physique.

Pas cool !

Dis,

où est-ce que tu sors le soir ?

Comment on fait pour que je te voie ?

Peut être qu'elle a de beaux nibards,

mais je ne peux pas vraiment savoir,
tant elle est tout le temps penchée sur un livre.

Elle m'a dit hier qu'elle me méprisait.

Je te méprise.

Elle me regardait comme si j'étais un cafard
et souriait ironiquement.

Elle est terrible,

Nom.

Sorry I don't understand Romanian.

Je vous avais dit qu'il était étranger.

OK. Name :

Richard Stevens.

Ri-chard...

Thank you...

No, no. Keep it for you.

When should I take things back ?

Ah... Après-demain.

Patronne, comment on dit après-demain ?

Non, ça, c'est demain.
Je ne sais pas dire après-demain.

Not tomorrow.

Tomorrow-tomorrow...

The day after tomorrow.

Yes. The day after tomorrow.

- OK. Bye.
- Bye.

Toni...

Toni, en fait, j'ai un rendez-vous... ici.

Donc je te serais reconnaissante
si tu t'en allais plus vite...

Je suis conne. Pardonnez-moi.
C'est bon, je suis partie.

Au revoir, patronne.

Au revoir, Toni, bonne nuit.

T'es là ?

Oui.

Tu ne sais pas combien
tu me manques tout le temps.

Si, je sais,

Tu m'as fait peur. Je croyais
que tu n'allais jamais plus revenir.

Ne sois pas stupide.

Tu es mon histoire
la plus précieuse.

Gabi, chéri, ça va ?

Ah, bonjour, Matilda ! Je travaillais... j'étais
au beau milieu de quelque chose... et...

Je peux t'aider ?

- Non. Pourquoi est-ce que tu m'aiderais ?
- Non. Je voulais vous voir.

Gabi n'est pas à la maison...
elle n'est pas encore rentrée...

dernièrement, elle rentre assez tard,

et j'ai quelque chose à faire et...

Gabi ? Tu es bien ?

Oui.

Oui, oui, Matilda, je n'ai plus le temps de rester
avec toi, j'ai quelque chose à faire...

mais je vais dire à Gabriela
que tu es passée et tu verras

elle en sera très contente.

Bye.

Je crois que je suis amoureuse de toi.

Je t'aime depuis longtemps.
Dès le début,

Qu'est-ce qu'on devrait faire ?

Rien, rien, c'est bien comme ça.

Je pourrais te parler a l'infini.

Je regarde les gens et je me demande
lequel d'entre eux tu es.

Je suis un type avec un corps athlétique.

Comment je te reconnais, moi ?

J'ai un œil de verre.

Je vais en cligner une fois,

T'as vu comment elle était belle
la lune, hier soir ?

T'as vu par hasard le déboucheur d'évier ?

Oui, il est sur le balcon. Ne me demande
pas ce qu'il fait là, je l'ignore.

Oui, on aurait dit
un ongle fraîchement coupé

Tu ne m'envoies pas une photo de toi ?

Je n'en ai pas de récente.

Envoie-moi une photo de toi.

Tu pourrais nous en donner plus souvent
de ces bonnes nouvelles.

Maman, ne t'en réjouis pas autant,
je ne suis pas débile.

Je ne savais pas que t'étais si passionnée
par mes notes de 10, sinon je en aurais rapporté plus.

Je ne suis pas passionnée partes notes de 10,
je veux juste que tu sois bien avancé dans toutes les disciplines,

comme cela tu auras un choix facile après.

Les notes ne m'intéressent pas.

Dans une semaine, c'est mon anniv'.

Je voudrais faire une fête.

Qu'est-ce ça veut dire plus exactement
faire une fête ? Ça impliquerait quoi ?

Ça impliquerait...

j'invite quatre garçons et quatre filles...

et on achète de la bière pour les garçons
et du jus pour les filles...

maman nous prépare quelque chose
à manger, du gâteau...

Et ensuite, je ne sais pas, vous partez voir
un film et vous rentrez tard... À peu près ça...

Je vais faire 18 ans quand même, non ?

Oui, c'est vrai. Tu vas faire 18 ans.

Mon Dieu, comme les années passent !

On lui fait une fête ?
Je ne vois pas de raison contre.

Ces filles avec lesquelles il sort,
elles sont...

Vladimir chéri, ces filles avec qui tu sors,
elles sont très...

trop frivoles, tu comprends ?

Je ne voudrais pas te laisser amener tant de monde
à la maison, vous êtes capables de n'importe quoi...

Bon, ça suffit. Merci pour tout.

M'aurait étonné que, pour une fois,
vous alliez faire mon bonheur.

Tu penses qu'on devrait le laisser ?

C'est ce que je pensais.

... je n'ai pas trop l'habitude de me retourner
lorsque des crétins me klaxonnent dans la rue,

mais celui-ci n'arrêtait pas de me suivre.

Je me suis dit, je me retourne
pour lui dire deux mots, et là,

je vois une super voiture, patronne !
À tomber parterre.

Et dans la voiture, Richard, patronne !

Richard qui ?

Le Hollandais qui est venu chez nous
lorsque vous étiez en retard parce que...

Il t'a suivie ?

Il ne m'a pas suivie, mais...

lorsque je suis sortie d'ici,
il sortait du parking et...

j'ai tout de suite compris, patronne,
que je lui plaisais.

Vous n'avez pas vu qu'il m'a donné
sa carte de visite ?

Et enfin...
Il me plaît, mais vraiment beaucoup.

Et il est bon au...

Au...

Au... vous savez.

Oh là là ! Mais quand est-ce que tu as eu
le temps de t'en rendre compte ?

Là, tout de suite.

On s'est embrassé comme des fous, jusqu'à avoir
mal à la tête, et ensuite il a dit "viens chez moi".

Et j'y suis allée...
regardez, patronne, il est venu !

Je peux être excusée pour deux heures ?

D'accord, vas-y, mais sois prudente,
ma petite, tu...

Et Tibi ?

Si Tibi passe, vous lui dites...
que j'ai la rougeole.

Non, une scarlatine dangereuse.

Patronne, je suis à l'hôpital
pour maladies contagieuses.

Qu'il me foute la paix.

À part les motos,
il n'a rien dans la tête.

Il veut laisser ça
pour qu'on les nettoie.

Vous lui faites un bon, normal, sans réduction,
sans rien, il est super riche.

Richard, mon chéri, si tu n'es pas marié,
je change de métier.

Bonjour.

Bonjour, superbe dame !

Est-ce qu'on peut discuter, même
si on a les vêtements propres ?

Bien sûr, monsieur le professeur.

Vous voulez que je vous
psychanalyse un peu ou quoi ?

La vérité, c'est que j'aimerais bien.

Ce n'est pas la peine de cacher son jeu.

Vous me plaisez. Énormément.

Je sais que vous êtes mariée et je suppose
que vous voulez le rester.

C'est à vous de décider...

Mon problème n'est pas que je suis mariée,

mais que je suis très amoureuse.

Très.

De votre mari ?

Non.

Je suppose que de moi non plus.

Non plus.

Moi non plus,
je n'ai pas de photos récentes.

Il faudrait tout simplement
qu'on se rencontre.

Ça va, Gabi ?

Bien, Gabi.

T'as recommencé à fumer ?

Non, c'est la première cigarette.

La première depuis 12 ans qu'on a arrêté.

Et toi ?

Oui, pour moi aussi c'est la première
cigarette depuis qu'on a arrêté.

Mais je vois que tu as occupé
le fumoir.

C'est un signe, je ne dois pas fumer.

N'importe quoi.

Viens ici, qu'on fume ensemble
le calumet de la paix.

Tu es tombée amoureuse
de quelqu'un d'autre ?

Moi ?

Oui, toi.

Non.

Toi ?

Non.

Tu es tombé amoureux
de quelqu'un d'autre ?

Non.

Quand est-ce qu'on se voit ?

>Le plus vite possible.

Bon, mais pourquoi
laisser tomber ton travail ?

Tu pourrais attendre un mois ou deux,
et ensuite, si c'est le cas,

vous n'allez plus jamais vous quitter des yeux

pour le reste de vos vies jusqu'à
en devenir malade.

Mais il m'a dit de laisser tomber le linge sale,
on ira tous les deux au Vietnam,

parce qu'on l'envoie
là-bas pour deux mois.

Et après ?

Je ne sais pas, on ira chez lui,
en Hollande, pays des tulipes.

Allez, patronne,
ne soyez pas fâchée contre moi.

Que puis-je faire
si j'ai rencontré ma chance...

Bien, Toni, bien.
Fais comme tu veux.

Je ne dis plus rien. Je ne te sermonne plus,
je ne suis pas ta mère.

Mais, tu sais,
je n'ai pas du tout aimé ses chemises.

Pourquoi ça ?

C'est des chemises d'homme marié.

Pas un mot de plus patronne,
ces histoires ça porte malheur.

Vous en êtes sûre ?

Allez, pardonne-moi.
Je ne veux pas jouer les oiseaux de malheur.

Si tu veux,
tu peux aller te balader, je reste ici.

J'ai pas envie d'aller me balader, merci.

En fait, je sortirais bien un peu,
je rentre plus tard...

Après-demain à 3 h ?

Après-demain à 3h.

Je prends un bain.

C'est moi,
je ne peux plus me retenir.

Tu fais quoi ?

Pipi.

Bien, entre.

Tu t'attends à ce que je sois belle ?

Oui.

Mon Dieu, qu'est-ce qui est arrivé
à ton œil ?

Pourquoi n'est-tu plus revenue hier ?

Dis-moi, Toni.

Tibi t'as battue ?

Non, patronne.

C'est la Russe qui m'a battue.
La femme du Hollandais.

Le Hollandais est marié à une Russe ?

Oui. Le salaud.

Lui aussi, il est Russe.

Hier je suis allée
directement chez lui et...

sa femme m'a ouvert, m'a tiré à l'intérieur,
et a commencé à me frapper.

Il n'était pas là ?

Si, il y était. Et dans quel état.

Pour lui c'était encore pire.

Ça alors ! Elle a battu le Hollandais ?

Il est pas Hollandais, patronne. Il est Russe.

Et elle lui a pété la figure.

Elle lui hurlait quelque chose en russe,
Boris ceci, Boris cela,

et je ne comprenais rien.

Sauf que c'était sa femme

et qu'elle me fourrait
son alliance sous le nez.

Sale cochon !

Patronne, mais si vous l'aviez vu,
tout nu et attaché au lit...

Je ne sais pas comment elle
a réussi à le convaincre,

elle a probablement fait semblant
de lui faire les trucs de "9 mois et demi",

et au lieu de ça,
elle lui a cassé la gueule.

Elle avait aussi un couteau
et lui montrait qu'elle allait lui couper...

Quoi ?

Quoi ? La chose.

Elle lui aboyait des trucs en russe,
à me foutre une de ces trouilles.

Et il glapissait aussi en russe.
Je n'ai rien compris, patronne,

sauf que je ne me marierai pas.

C'est bon ! La dingue est partie.

T'as vu, patronne, quelle mégère ?

Oui. Elle est terrible.
Il ne faut pas plaisanter avec les Russes.

Patronne,

je m'en fous,
elle aurait pu être Bengalaise.

Si un homme est marié,
il ne m'intéresse pas,

sans exception.

Mais je ne comprends pas :

pourquoi est-ce que les gens mariés compliquent
ainsi la vie de ceux qui ne sont pas mariés ?

Dites-le-moi, vous êtes
mariée depuis si longtemps.

Bon, voix-tu, les gens mariés
peuvent se lasser l'un de l'autre.

Ils n'ont plus grand-chose à se dire...

Mais alors qu'ils divorcent !
Qu'ils ne nous compliquent plus la vie !

Je t'en remets ?

Non. Il est tard.

Où est Vladimir ?

C'est mercredi. Tu ne sais pas
que le mercredi il joue au basket ?

Ah, oui ! Il m'a demandé de l'argent
pour s'acheter des baskets.

- Tu sais...
- Oui ?

Est-ce qu'on a gardé
le champagne du Nouvel An ?

Oui. Pourquoi ?

Buvons-le !

J'ouvre le champagne ?

On fête quelque chose ?

Oui. On fête que...
on est ensemble,

que Vladimir aura 18 ans...

qu'on s'aime après tant d'années.

Putain de champagne,
on n'a pas besoin de raisons pour l'ouvrir.

Vas-y, ouvre-le
et viens dans la chambre !

Bien. Je l'ouvre.

T'as fini ? Je peux la laver ?

Salut. Bonsoir.

Mon Dieu ?
Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

Je n'en peux plus. J'ai le vertige.
J'ai mal à la tête. Je suis foutu.

T'as attrapé le rhume ?

Viens dans ta chambre,
je te fait une friction avec du vinaigre.

Vas-y, je te donne à manger au lit.

En fait, j'ai beaucoup plus qu'une relation.

Je suis mariée à plein temps. Et mère.

Moi aussi je suis marié, Et j'ai un enfant.

Je trouve l'adultère humiliant,

Je ne peux pas croire que je fais ça.

Tu as changé d'avis ?

Tu veux encore qu'on se rencontre ?

Non.

Bien.

Ou bien si.

Bien.

Je ne sais pas.
Décide. L'homme, c'est toi,

Je veux juste te voir.

Pardon, excusez-moi.

Gabi ?

Qu'est-ce que t'as fait
à tes cheveux ?

Je suis passée chez le coiffeur...

Je voulais... enfin...

je m'ennuyais...

quoi, ça ne te plaît pas ?

Non... si, ça me plaît, bien sûr que ça me plaît.
C'est juste que je n'y suis pas habitué...

c'est comme si t'étais
quelqu'un d'autre...

Tu... qu'est-ce que tu fais par ici ?

Le salon est dans le quartier

et je cherchais un arrêt de bus.

Et toi, qu'est-ce que
tu fais par ici ?

J'ai eu une répétition
à deux rues d'ici...

Maintenant j'allais...

à la maison.

Oui... Tu vas où ?

Il fallait que je...

Je vais faire ça demain.

Ouais... Au beau fixe.
On rentre ensemble.

Je suis désolé.

Moi aussi,

Maman ?. Papa ?
Qu'est-ce que vous faites ?

T'as fait teindre tes cheveux ?

Crie pas comme ça,
tout le bus nous regarde.

C'est moi,

pas un imitateur de moi-même
ou un imposteur.

Je n'ai plus enregistré,

il y a eu un tas de choses
qui m'ont pris tout mon temps,

Premièrement, j'ai commencé
à étudier la physique.

J'ai pensé que, en fin de compte, si tu connais
très bien n'importe quelle matière, c'est OK.

N'importe laquelle peut t'ouvrir
la porte du monde des stars.

Tu ne dois même pas faire grand-chose.

Juste connaître cette matière stupide
mieux que tout le monde de ta classe.

Ensuite, mieux que tout le monde
de l'école, de la ville,

du pays, d'Europe,
du monde entier.

Et inventer deux ou trois trucs simples,
auxquels personne n'a pensé auparavant,

mais qui sont hyper importants pour l'humanité,

et après tu ne dois plus faire grand-chose
pour le reste de ta vie.

Pour l'instant,
j'ai testé le truc avec ceux de ma classe,

Depuis deux semaines,
j'avale de la physique 24 h sur 24,

j'ai très peu dormi,
juste pour ne pas m'endormir debout

et j'ai écrasé toute la classe.

Je vais au concours de physique, l'étape locale.
Moi et une fille de ma classe,

je ne sais pas si j'ai déjà parlé d'elle,
Jipescu Miruna.

- Comment a été le concert ?
- Bien.

Qu'est-ce qu'on a joué ?

Sincèrement ? Je n'en ai aucune idée.

Je ne peux pas croire que tu ne sais pas ce qu'on a joué.
T'étais sur scène et tu lisais les notes.

Pourquoi t'es si étonnée ?
C'est pas comme si je les jouais moi-même.

Qu'est-ce que tu fais ?
Tu m'accuses ?

Mais je ne t'accuse pas du tout.

Je t'ai seulement dit que ce n'était pas moi
qui jouais, mais d'autres musiciens

... beaucoup plus faibles que toi, c'est ça...
Tu me l'as dit mille fois.

Je ne t'ai jamais dit pareille chose.

Même si tu ne l'as pas prononcé,
cela neveux pas dire que tu ne me l'as pas dit.

Tu me le dis tout le temps.
Surtout quand tu tétais.

Ne crois pas que je ne sais pas
de quoi il s'agit quand tu tétais.

T'es complètement parano.

Je ne suis pas du tout parano,

crois-moi, je m'y connais mieux
que toi lorsqu'il s'agit de ce genre de choses.

Je les connais par cœur.

Tu l'as peut être oublié,
mais tu n'es pas le seul raté de nous deux.

Est-ce qu'on pourrait se taire, merde,
jusqu'à ce qu'on arrive à ce putain de cinéma ?

J'ai un amour
et je ne sais pas quoi en faire.

Je le veux,

Samedi ça a été mon anniv'
et plusieurs copains de mon lycée sont venus.

J'avais aussi invité la chieuse,

on fait partie de la même équipe
pour le concours, en fin de compte,

on représente le lycée, non ?

Vers 7 h du soir, six copains
de mon lycée sont venus avec quelques filles

plus dégourdies de l'école.

Maman et papa ont été super cool,
ils m'ont laissé le frigo

plein de bouffe et d'alcool
et ils sont allés au cinéma.

À un moment donné il y avait la musique,
mes copains dansaient,

je me suis dit que ce serait bien
d'aller chercher plus de bière.

Et c'est exactement
là que ce truc m'est arrivé...

je veux dire, je suis revenu avec
les bouteilles glaciales dans les mains,

je sais qu'elles me collaient aux doigts,

et tout d'un coup
tout a commencé à aller au ralenti,

exactement comme dans les films,

et je me suis brusquement rendu compte
que tous ces gens-là n'ont rien à foutre dans ma maison.

En fait,
dans la maison de mes parents,

Je me suis souvenu de ma mère,

comme elle est gentille
lorsqu'elle me fait parfois des crêpes,

et papa et sa façon de tourner
les pages pendant les concerts,

il est digne dans son frac et il tourne les pages,

même s'il est meilleur
que les pianistes qui jouent...

Je ne sais pas comment l'expliquer...

Foutez le camp, merde,
j'ai mal à la tête.

Tu crois qu'on le dérange
si on rentre maintenant ?

Oui, probablement.

Viens, on va se promener encore un peu.
Il ne fête ses 18 ans qu'une fois dans la vie.

Oui... Les années sont passées si vite.

Je me souviens comme si c'était hier :
on enlevait la troisième roue de son vélo.

Qu'est-ce qu'il pleurait !

Comme si on l'envoyait à l'échafaud.

Il me brisait le cœur,
mais je faisais semblant d'être ferme.

Je l'aimais tellement.

Et il nous aimait.

Tu parles comme
si tu ne l'aimais plus.

Bien sûr que je l'aime.
Mais il ne me plaît plus autant.

Ah bon ?

Mais lorsqu'il t'a apporté
le 10 en physique, tu étais aux nues.

Oui, là, il a été gentil...
Comme s'il était redevenu petit.

Allons lui faire une surprise !

Quelle surprise ?

Je ne sais plus exactement comment ils sont
tous partis, Je sais que je suis resté seul...

et j'ai pensé à demander des explications
à la chieuse pour ne pas être venue.

Hé, ça va ?
Pourquoi tu n'es pas venue ?

Mais, je les ai tous foutus dehors, tu comprends ?
Je les ai tous chassés. Maintenant tu peux venir.

Je veux que tu viennes.

Mais tu n'as pas le droit de refuser quelqu'un
qui fête ses 18 ans. Tu comprends ?

Tu n'as pas le droit. T'as pas le droit.
C'est son anniversaire.

Je lui ai dit qu'elle n'a pas le droit de refuser
quelqu'un qui fête ses 18 ans.

Elle a raccroché et je suis resté seul
et j'ai pleuré plus

que j'aie jamais pleuré,
même lorsque j'étais petit.

Je suis allé ouvrir à mes parents,

j'étais sûr que c'étaient eux...

ils étaient de toute façon rentrés
plus tard que promis,

et lorsque j'ai ouvert...

... la chieuse.
Jipescu en chair et en os.

Elle était habillée d'une petite robe
de chieuse et elle était très belle.

Alors ? T'as encore du gâteau
ou vous l'avez mangé ?

Nous sommes restés toute la nuit
à discuter jusqu'à nous endormir,

elle dans mon lit et moi par terre,
sur une couverture.

Où veux-tu dormir,
côté fenêtre ou côté mur ?

Je ne sais pas. Tu peux choisir.

Côté fenêtre, si tu n'en veux pas.

Bien que le manchot empereur
soit un animal marin

qui trouve sa nourriture
uniquement dans l'océan,

il fait son nid à l'abri d'un véritable rempart
de glace,

à une distance considérable
du bord de l'eau.

Car ces oiseaux couvent pendant l'hiver...

Éteins la lumière, ça attire les moustiques.

... jusqu'à ce que les jeunes deviennent
indépendants.

C'est la raison pour laquelle certains oiseaux
voyagent jusqu'à 300 kilomètres...

Si j'avais eu l'idée
de prendre mon bouquin...

... le mâle couve pendant une quarantaine
de jours.

Tu veux que je change de chaîne ?

Non, inutile.
C'est tout aussi débile partout.

T'as raison, il n'y a rien à voir.

Je te l'ai bien dit.

Bonne nuit.

Bonne nuit.

Le type à l'accueil a cru
que nous sommes des amants.

Oui ? Possible.

Tu te rends compte combien de gens viennent ici
et prennent une chambre pour une heure.

Tu en serais capable ?

Je ne sais pas. Tu ne peux pas le savoir
avant d'avoir essayé.

Matilda m'a dit que tu as une maîtresse.

Elle raconte qu'elle est passée chez nous
et que tu ne l'a pas laissée entrer.

Quoi ?

Quoi ?

Qu'elle est passée
et que tu ne l'as pas reçue ?

Oui.

Tu étais avec ta maîtresse chez nous ?

Non.

Non, j'étais aux toilettes
Je suis allé lui ouvrir

et il fallait que j'y retourne
le plus vite possible.

Matilda croit que tu es un grand amant

et toi t'es en fait un chieur...

Ou peut être je sais mentir très bien.

Oui, peut-être.

Tu couches avec Natalia ?

Quelle Natalia ?

Donc tu couches ave celle.

S'il s'agit de notre Natalia,
celle du corps de ballet,

je ne couche pas avec elle.
Tu me crois ?

Il y a des moustiques.

Tu l'as vu ? Où est-il ?

Oh là là, Gabi, qu'est-ce que
tu regardes ? Fais quelque chose !

T'es un homme ou quoi ?

Je vais te montrer comment on fait.

Gabi, c'est pas vrai, il t'a échappé.
Pourquoi tu ne te concentres pas ?

Comment ça, il m'a échappé ?
T'es folle ou quoi ? Il est là, je l'ai tué.

Celui-là, c'est le mien.
Je viens juste de le tuer.

Comment ça, c'est le tien ? Arrête de te vanter.
Tu en as tué un là-bas et là-bas...

celui-ci, c'est le mien.
C'est moi qui l'ai tué.

Tu crois que je ne reconnais pas
mon propre moustique ?

T'as pas honte
de te vanter avec mes crimes ?

J'ai rêvé de toi cette nuit.

Moi, je t'ai senti.

Dans deux jours, j'ai le concours
de physique, l'étape locale,

et si on a tous les deux un 10,
on va à Cluj pour l'étape nationale.

Je veux me balader avec
Jipescu-la-chieuse à Cluj.

Elle ne me laissera probablement
pas la tenir pas la main,

mais ce sera quelque chose, on va être
tous seuls là-bas, sans connaître personne.

Et si on a là aussi un 10,
on ira au Concours européen de Venise

et ne me dites pas qu'on ne va pas
baiser là-bas,

même si c'est une chieuse,
et super intelligente.

J'arrête maintenant, je dois étudier.

C'est bon, maintenant !
Il a dit que c'est après la deuxième pause de pub.

Là, c'est moi, tu m'as vu ?

Ils sont passés.

Non, non, non... Derrière celle
en t-shirt noir. Vous voyez ?

Là, avec la manche
de chemise orange.

Vous avez pu me voir,
vous vous êtes rendu compte où j'étais ?

Si. Si, bien sûr. Derrière la fille en t-shirt noir.
T'es très télégénique.

Oui, mais je ne sais pas
pourquoi on m'a vu si peu.

Je vous le dis sincèrement,
c'est moi qu'ils ont le plus filmé...

Tu m'as vu, maman ?

Évidemment que je t'ai vu,
je ne suis pas aveugle...

c'est toi qu'on a vu le plus... probablement à cause
de cette chemise orange qui saute aux...

Excusez-moi de vous déranger,
puis-je vous retenir deux minutes ?

Que signifie le mot "vindicatif" ?

"Vindicatif" ?

Quelqu'un qui vend quelque chose ?

Non.

Il devrait répondre,
c'est lui, l'intelligent.

Vindicatif veut dire rancunier, non ?

Oui, c'est bien ça.
Je vous remercie.

Je vous remercie. Au revoir.

Allons demander à d'autres gens la signification
de mots bizarres de la langue roumaine.

Quoi ?

On sortait de répétition
et elle nous a arrêtés dans la rue...

Deux personnes peuvent manger de la glace
dans la rue sans coucher ensemble.

D'autres personnes peuvent prendre même trois repas
par jour chez eux sans coucher ensemble.

Nous, par exemple.

C'est un reproche.

Ne te fais pas d'illusions.

Je ne suis pas désespérée
au point de te supplier.

C'était juste le constat
d'une réalité pathétique.

Gabi,

depuis quand on se parle
sur ce ton, je veux dire...

quand est-ce que tu as eu envie
de faire l'amour et moi non ?

Mais est-ce que t'as jamais eu envie
de faire l'amour ces dernières années ?

Mais je ne savais pas que
ces choses se comptabilisent.

À l'hôtel, l'anniversaire de Vladimir...

Ça ne compte pas.
Ça a été une sorte de perversion.

Tu sais... Tu t'es imaginé que t'étais
avec l'une de tes poufs

dans une chambre louée à l'heure.

Voilà, maintenant j'ai envie.
Tu veux ?

Non, merci. T'es gentil,
mais maintenant je n'ai plus envie.

Je suis vindicative.

Mais avec le mec à la Porsche avec
lequel tu te balades en ville, t'as bien envie ?

Je veux te voir.

C'est moi,

pas un imitateur
ou je ne sais qui d'autre.

J'ai fait une pause énorme avec les enregistrements.
J'ai eu mes raisons. J'ai une tonne de choses à raconter.

D'abord, j'ai été à Cluj
avec Jipescu-la-chieuse

et je crois avoir vécu
les trois plus beaux jours de ma vie,

Non seulement elle m'a laissé la tenir par la main,
mais on s'est embrassé à perdre haleine,

on ne soupçonnerait jamais quel volcan cache
en elle une chieuse de son espèce.

On a été sur le point de coucher ensemble,

mais on a tous les deux décidé que c'est dommage
de ne pas garder ça pour Venise.

En fin de compte, je pourrais dire que je
vais vraiment bien ces derniers temps,

si je ne pense pas au fait
que les miens divorcent.

Papa a déjà déménagé
dans un studio loué

et nous à laissés, maman et moi,
dans l'appart.

Cela m'a fait vraiment de la peine
lorsque j'ai appris qu'ils se séparent.

Je les ai suppliés, j'ai même pleuré,

mais papa a décidé d'avoir avec moi
une discussion entre hommes

et m'a dit que, malheureusement,
maman et lui ne s'aiment plus trop

et que c'est dommage que les gens vivent
sans amour, comme deux légumes.

Il y a quelques jours, papa m'a invité
à un concert à l'Athénée

et m'a fait une très bonne surprise.

Il n'était plus assis,
à retourner les pages,

mais bien debout,
parmi les autres gens de l'orchestre

et il effleurait de temps en temps
un triangle au son magique.

Il était le plus cool
de toute l'orchestre...

Maman était un peu triste,

elle essaie de paraître courageuse, mais je vois
qu'elle n'est pas du tout heureuse.

Par contre, elle a repris les cours
d'une fac privée de psychologie.

Elle m'a demandé ce que j'en pensais
et je lui ai dit que c'était cool,

vous connaissez mon opinion
sur les femmes médecin à talons-aiguilles

et leur patients allongés sur les canapés.

T'es là ?

Oui.