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Regarde, Lisa, comme c'est charmant.

- Qu'est-ce que c'est ?
- Un œuf.

- Et qui fait ça ?
- Des poules.

Oui !

Tu vas manger des œufs frais
tous les jours, ici.

Tu es contente ?

Oui ?

Tu vas jouer au jardin ?
Je dois parler avec la dame.

Si je ne rentre pas pour Noël,
vous pouvez la garder ?

En général, les parents reviennent
à cette période de l'année.

Je suis en tournée à l'Olympia.

Elle sera mieux ici, au bon air.

Le papa, peut-être ?

Il est israélite, il fête pas Noël.

Effectivement.

Je compte sur votre discrétion.

Tiens, maman.

Mais Lisa, pourquoi tu arraches

une si belle fleur ?

- Je suis désolée.
- C'est rien.

Si, c'est grave.
Puisque c'est comme ça, je te laisse ici.

Il y a les gens
qui rêvent de changer de vie

et ceux qui, comme moi,
décident un jour de le faire.

L'idée c'est de ne pas emporter
trop de bagages.

Ceux qui roulent
ne sont pas vraiment les plus lourds

mais tout ce qu'on transporte avec soi,

les souvenirs, la vie qu'on quitte,
qu'on essaye d'oublier,

qu'on essaye de se reconstruire,
ça, c'est une autre histoire.

C'est mon histoire.

Et c'est l'histoire
que je vais vous raconter.

VISITEURS ÉTRANGERS

L'objet de votre voyage ?

Démarrer une nouvelle vie.

Welcome to Los Angeles...

Lui, c'est Luka, mon meilleur ami.
Il vit à Los Angeles depuis cinq ans.

- T'es pas habillé ?
- Si, en Hugh Hefner pour Halloween.

C'est grâce à lui que j'ai sauté le pas.

J'ai une surprise.
On va à une soirée.

Que des producteurs,
des beaux mecs... De la bombe !

- Et mon jet lag ?
- Bébé, morte, tu pourras dormir.

En parlant de morte, ça va, ta mère ?

Pas terrible, mais elle m'a dit de partir,

que ça servait à rien que je reste
en France pour elle.

- Ça va.
- Paris, toujours pareil ?

Il fait gris, ils râlent ?

Voilà.

- Cadeau.
- C'est quoi ?

- Hefner sort pas sans son Bunny.
- J'adore, fais voir.

- La bombasse !
- Je vais être ton petit Bunny.

Oh...

T'es là !

Ouais, on est là, je suis là,
trop bien !

Oh, j'adore.

Allez.

- Prête ?
- O ui !

Youhou !

Je peux pas croire
que je suis à L.A.!

Ici, tout me rappelle les films

qui m'ont donné envie
de faire du cinéma.

"Bonnie and Clyde".

"Sunset Boulevard".
"Pretty woman".

"The Big Lebowski".
"Nos plus belles années".

"Thelma et Louise", "La fureur de vivre".

Tellement de films qui m'ont permis
de m'échapper pendant l'enfance.

Tiens, bébé,
à ton premier Halloween.

- Et premier joint.
- Toujours interdit en France ?

- À ton avis ?
- C'est tellement relou.

Souris !

- Mais non !
- Juste pour nous.

Pas en train de fumer,
avec mon costume de pute.

Halloween, c'est la fête des putes.

Mes filles
me suivent sur Instagram.

On fera un compte privé, oh...

Je vais te présenter Serena.

Salut !
Des bites ou un sort !

Allô ?

Salut, Lisa.
J'ai pas de bonnes nouvelles.

Moi non plus, je suis
en pleine "Nuit des morts vivants".

- C'est maman.
- Quoi ?

Son état s'est empiré.

Ah bon ?

Elle allait bien, pourtant,
quand je suis partie.

Tu sais, elle a demandé
à ce qu'on lui injecte un produit.

- Si elle avait trop mal.
- Oui.

J'ai besoin de ton accord.

Une fois qu'on lui aura fait
l'injection, elle partira doucement.

Putain, je le crois pas.

Combien de temps
avant que ça agisse ?

Eh ben, entre 12 et 72 heures.

Mais même si je voulais revenir,
je peux pas, j'ai pas le temps.

- Peut-être qu'elle t'attendra.
- Ce serait la première fois.

Juste quand je pars,
c'est pour me faire chier.

Faut pas qu'elle souffre.
Fais ce qu'il faut, j'arrive.

Tu veux lui parler ?

- Pour lui dire adieu en FaceTime ?
- Tu préfères envoyer un recommandé ?

Maman ? Je te la passe.

Allô ?

Salut, toi.

Salut, maman.

Comment tu te sens ?

La mort, c'est crevant.

Regarde, tout le monde
compatit avec toi, là.

- Je t'aime, maman.
- Parle fort, là.

Je m'en fous.

Je t'aime quand même.

Elle est dans les vaps.

- C'est quoi ce manteau ?
- Elle dit qu'elle a froid.

Elle jouera la star jusqu'à la fin.

Bon, on attend le plus possible,
ça te laisse le temps de revenir.

Je fais au plus vite.

- Salut.
- Salut.

Merci d'être là.

Je voulais changer de vie
et c'est la mort qui me détourne.

La mort de celle qui, pour une fois,
m'avait attendue.

Je n'avais jamais pris sa main
sans qu'elle ne l'enlève aussitôt.

Je l'ai gardée...

jusqu'à sa mort.

Tu veux vivre comme Alfred ?

Enfermée dans un aquarium,
à l'abri ?

Mais non, pas enfermée.

J'ai juste perdu ma mère.

Ça fait un mois qu'elle est morte.

Et trois ans que tu es
sexuellement décédée.

Elle a été malade pendant trois ans.

C'est une coïncidence, Alfred ?

- Non.
- Tu verras quand ce sera ta mère.

J'en rêve, si tu savais.

Tu dis ça,
mais quand ça va arriver...

Ben, je serai soulagé, figure-toi.

Je suis sûr que de là-haut,
elle s'occupera mieux de moi.

Change pas de sujet.
On t'inscrit ?

Non, pas besoin
je suis libre et heureuse.

Tu crois encore à ça ?

Tu entends, Alfred, ce qu'elle dit,
tata Lisa ? "Libre et heureux".

Ça n'existe pas,
comme les licornes.

On en parle,

mais personne n'en a vues.
Hein, Alfred ?

Chéri, j'ai 50 ans.

Les mecs de mon âge
veulent des minettes de 25.

Qu'est-ce que tu connais
des mecs de ton âge ?

La troisième recherche

sur les sites de boules,
c'est "MILF".

Ah ouais ?

Oui, madame. Donc, vous.

Et les deux 1eres ?

La première, c'est "beurette"
et la deuxième, c'est "lesbienne".

J'aurais dit "sodomie", moi.

- Bouge pas.
- Tu es de plus en plus gay.

C'est pas comme ça
qu'on sodomise, madame.

Tu m'apprendras.

Je déteste les applis de drague.
C'est pour les losers.

Merci. Merci.

Pour vous, c'est différent, non ?

Les homos sont assez crades
pour ces applis, mais pas vous ?

C'est reparti.

- Je veux laisser faire le destin.
- N'importe quoi.

Rencontrer quelqu'un normalement.

Qu'est-ce qu'elle raconte ?

Après les licornes, Walt Disney ?

Ma chérie,
si Cendrillon, cette salope,

elle crut au destin,
elle en serait où ?

Elle ferait encore des ménages
chez sa belle-mère.

Et maintenant, elle est où ?

Le prince charmant,
le château et tout.

C'est pas la petite Lisa.

OK.

Très bien, alors,
tu gères la présélection,

les réponses aux messages,

les conversations con-cons,
et tout, et tout, et tout.

Tout. Et je peux même aller me
faire enculer à ta place.

Non, je peux pas.

T'es pas du tout "L.A Vibes".

Pour une fois, détends-toi,

ferme-la et laisse-moi gérer.

J'ai pas l'air mieux
depuis que je vis ici ?

- Si.
- Et à ton avis, pourquoi ?

Car tu fais l'amour en anglais ?

Oui, mais pas que.

En France, j'étais pas grand-chose.

Ici, je suis personne.

Du coup, tu peux être qui tu veux.

Mais moi aussi, je travaille sur moi,

je fais de la méditation,
du yoga, des thérapies,

c'est pas pour finir

sur des applications de cul !

Tu finis pas, tu commences.

C'est juste un moyen cool
de rencontrer des gens.

Sinon, tu veux les rencontrer où ?
Dans un EHPAD, c'est ça que tu veux ?

Si tu continues, ça sera comme ça.

J'ai pas envie.

Envoie-moi quatre photos.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je m'envoie des photos.

- Quoi ? Ah non !
- Non !

Tu me rends ça, Luka !

Je veux pas !

- Je veux pas !
- Là, tu agresses un homosexuel !

- C'est très grave dans la loi.
- Tais-toi.

- Donne-moi mon téléphone.
- Sûrement pas.

J'ai cru que je venais ici
pour écrire un film,

mais en fait,
c'est mon histoire que je réécris.

Mon père était un play-boy.

Cette nouvelle race d'hommes
qui ne pensaient qu'à la fête.

Jolie, ta fiancée.

Et attirer à eux
un maximum de femmes.

C'était le temps où les hommes étaient
sûrs de leur pouvoir sur les femmes.

Moi aussi.

"Je suis d'accord."

La seule femme qu'il n'avait pas
prévu d'attirer, c'était moi.

Me voilà, à 12 ans,
déformée par le judas.

C'est drôle,
car mon père s'appelle Judas.

- Ben, chérie ?
- Salut.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Mais il se fait appeler "Jules".

C'est maman.

J'en ai marre.
Elle veut encore me renvoyer en pension.

Ta maman sait que tu es ici ?

Non, je savais pas si t'allais dire oui
pour que je reste.

Bien sûr que je dis oui.

Merci.

Bon, je reviens.

- Je vais faire à manger. T'as faim ?
- Un peu.

Mon père faisait toujours des œufs.

Ma mère avait eu des jumeaux et je faisais
pas partie de cette nouvelle famille.

Maman a son nouveau copain
qui m'aime pas trop, je crois.

Ils veulent me renvoyer en pension

parce que je les gêne,
je sais pas.

12 ans, je pouvais enfin choisir
avec quel parent je voulais vivre.

J'aimerais vivre avec toi.

Eh bien, reste ici.

Ça lui a inspiré des œufs brouillés.

Tu mets la table ?

J'ai compris
que c'était un sacrifice pour lui.

Il m'a dit oui et avait l'air heureux.

Mais je sentais
que je serais pas à la hauteur

de ses mannequins.

Qui es-tu ?

Hey ! C'est Lisa, ma fille.

Tu veux des œufs ?

Va te faire foutre.

- Je peux partir, si tu veux.
- Mais non.

- On est bien là.
- Oui.

Comme il ne savait pas

s'occuper de moi, j'ai dû vite grandir
pour pouvoir être avec lui.

- On y va ?
- Ouais.

Que tu es jolie.

J'adorais les soirées où mon père
m'emmenait danser avec lui.

Le disco était devenu toute ma vie.

- Un jour, on ira au Studio 54.
- C'est où ?

Aux États-Unis.

Je sens que je vais aimer
les États-Unis.

Vas-y, accélère !

L'Amérique
a toujours eu pour moi le goût

des œufs brouillés,
du disco et de mon père.

- Hello !
- Allô ?

Ça va, ma pupuce ?

Mouais...
Des grèves, les cours, le froid.

La routine parisienne.

- Comme d'hab'.
- Va te faire foutre, connard !

Je suis tellement contente
de pas être à Paris, là.

Ça va, ma puce ?

- Tu me manques.
- Toi aussi.

- Tu vas venir me voir un peu ?
- Non, je suis fauchée.

Je t'offre un billet d'avion,
ma puce.

Non, arrête de vouloir
me payer des trucs, je gère.

Je te jure, je gère.

Mamie nous a laissé un peu de sous.

Tu parles d'une compensation.

Ça me ferait plaisir.

- Ah, j'ai un double appel.
- Je t'aime.

Je te laisse, bisou. Ciao.

Parlez-vous français ?

Et oui.

Si j'ai bien compris,
votre mère est décédée ?

Oui.

Le mois dernier.

Je suis désolé.

Vous n'y êtes pour rien.

Vous semblez proche
de votre fille, cela dit.

Ho oui...

J'ai eu des enfants pour être sûre
que quelqu'un m'aime sur cette planète.

Qu'est-ce qui vous amène ici,
loin de vos enfants ?

Ce ne sont plus des enfants,
mais des personnes.

C'est drôle.

Je suis réalisatrice.

Le rêve Hollywoodien...
C'est pour ça que je suis venue.

- Réalisatrice ?
- Oui.

- Je suis acteur !
- Ah bon ?

Je peux répéter avec vous ?

J'ai une audition demain.

OK, allez-y !

Tu sais, Alicia,

je suis pas ce genre d'homme.

J'ai toujours fait ce que tu voulais.

J'étais comme un petit chien,
et maintenant tu veux me quitter ?

C'est pour ça que je vais te tuer !

Je vais t'exploser la cervelle
et exploser la mienne ensuite.

Bang !

Waouh...

C'était vraiment bien.

Rien à changer ?

Honnêtement, vous allez assurer.

Merci.

Vous pouvez vous arrêter ici ?
Juste là !

Génial, merci.

Je vous embête ?

Non, je veux connaître mon avenir.

Bonne chance !

J'espère !

Los Angeles, c'est aussi
la cité des anges.

Des anges qui sont ouverts
toute la nuit.

Voilà un très joli tirage.

C'est bien.

Je ne sais même pas
par où commencer.

Vous allez recevoir
une somme d'argent inattendue.

Un héritage de votre mère ?

Oui.

Elle vous salue.

OK.

Et elle vous remercie
pour votre pardon.

Elle sait qu'elle a été vache avec vous.

OK...

C'était dur pour elle,
d'exprimer son amour,

dans son corps.

Le corps est fait de matière,
et l'amour d'énergie.

Parfois, la matière bloque l'énergie,

comme un mur de béton sans fenêtres.

J'ai beaucoup de fenêtres.

Mais vos fenêtres

ont toutes des barreaux.

Je ne suis pas venue
pour parler de ma mère.

Ni pour sortir mon cœur de prison.

Elle dit qu'elle va vous aider.

Non, s'il vous plaît.

Arrêtez de parler de ma mère.

D'accord, pourquoi êtes-vous ici ?

J'aimerais savoir

si je vais réaliser un film.
Ici, en Amérique.

Oui, absolument !

Vous allez réussir !
Ici, en Amérique.

Tout est là, regardez.
L'étoile, le monde...

De la créativité partout.

- Vous êtes réalisatrice ?
- C'est ça.

Vous vouliez savoir autre chose ?

Oui.

J'aimerais savoir
si je vais rencontrer quelqu'un.

Une rencontre amoureuse, ici à L.A.

Non.

Non ?

Non, aucune rencontre,

que ce soit ici ou ailleurs.

Quel tact !
Vous êtes toujours aussi directe ?

Certains sont faits pour vivre à deux.

Un couple, des jumeaux, des amis...
Toujours à deux.

Vous,

vous êtes faite pour vivre seule.

C'est juste là.

Votre mère s'excuse,
elle dit que c'est de sa faute.

Elle n'a pas su
vous apprendre à aimer.

C'est un peu tard pour s'excuser.

Je vous comprends.

Combien je vous dois ?

50 dollars, ma belle.

Mais les dates, c'est pas mal.

Comment ça, c'est pas mal ?

Ça vous fera du bien.

Vous savez, en français,
on a pas le mot "date".

Il existe pas.

On baise ou pas, c'est tout.

Alors baisez !

Merci.

Choisir un homme en ligne...
En fait, c'est la première fois

que je choisis.

Au début,
je lisais attentivement chaque profil.

Mais la seule question que j'ai,

"Est-ce que je peux l'imaginer
à l'intérieur de moi ?"

Il y a trois catégories
que j'élimine systématiquement.

Ceux qui ont une arme.

Ceux qui ont une moto.

Enfin, les plus nombreux,
qui posent

avec leur chien.

Je suis pas prête à partager
mon homme avec un teckel.

Non, merci.

Chaque profil est une boule à facettes
de la même humanité.

Deux boules, en fait.

Et moi qui pensais être seule.

Je me sens reliée à tous ceux
qui ont besoin d'être touchés,

aimés et désirés.

Trois années d'abstinence, ça suffit.

Ah !

Tu as ruiné
le plus beau rêve de ma vie,

petite merde d'enfant perdu !

Pardon, mon Dieu,
c'est pas ce que je voulais dire.

Ramenez cet enfant à ses parents.

Tu as eu plus de 500 likes
en une nuit.

C'est un "tsuna-bite", le bordel !

- J'ai jamais vu ça.
- C'est dingue. Tu es sûr ?

Oui, malheureusement.

Je suis dégoûté,
j'en ai jamais reçu autant.

Dit le mec qui s'envoie en l'air
tous les soirs.

Vous, les hétéros,
vous avez trop de chance.

Nous, on galère, enfant,
ado, adulte.

C'est quoi cette vie ?

Bref, y a un mec, il est grave
en chien sur toi, je fais quoi ?

Quel âge tu lui as dit que j'avais ?

La vérité, bébé, 43.

Chéri, la vérité,
c'est 50, c'est pas 43.

Non, la vérité californienne,

c'est 43.

Il y a une formule spéciale à L.A. :

tu perds 7 ans comme les chiens.

Il veut te voir ce soir,
je lui dis quoi ?

Impossible, je suis pas épilée.

Je vais voir ce que je peux faire.

Au fait, Alfred s'est sauvé.

Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je l'ai laissé sur le balcon
pour qu'il profite de la pleine Lune.

Le temps de me faire un café...

Ce pédé s'est barré.

- Bon, je te rappelle.
- Bisou.

Alexa, allume la musique, s'il te plaît.

Je lance la musique.

Alexa, où est Alfred ?

J'ai trouvé plusieurs résultats
POUR "ALFRED" : Alfred de Musset,

Alfred de Vigny, Alfred Hitchcock.

Lequel cherchez-vous ?

Alfred, ma tortue.

Excusez-moi,
je n'ai pas bien compris.

Je voudrais venir te bouffer ce soir.

Tu es bisexuel, à tout hasard ?

Je peux être ouvert, pourquoi ?

Je suis avec un ami
qui te trouve très beau.

Fils de pute.

Alfred ?

Alfred ?

- Je le fais tous les trois mois.
- Ton dépistage ?

Oui, les partenaires
me le demandent.

- Comme un pass, quoi.
- Bien sûr.

Qu'est-ce que je fous là ?
J'ai rien fait depuis 3 ans.

On n'attrape pas l'herpès

en restant devant sa télé.

C'est un contrôle technique,
tu t'en fous.

Bonjour, je m'appelle Lisa...

Pas besoin de donner votre nom.
C'est votre 1re fois ?

Oui, ça se voit ?

Tenez, vous êtes le numéro 263.
Gardez-le.

Asseyez-vous,
l'infirmière vous appellera.

Merci.

Si tu attrapes un truc,
on saura qui attaquer en justice.

- Ils font tous ça ici.
- Quoi ?

- T'es épilée ?
- Qui on va attaquer ?

J'attaque personne, moi.

- Et si on te refile une maladie ?
- On n'attaque pas quelqu'un pour ça.

Oui, allô ?

Vous avez transféré mon appel
genre quatre fois.

J'ai compté, ça fait quatre.

J'essaie de porter plainte
pour agression !

Je sais pas pourquoi !

Peut-être parce que je suis belle
et qu'elle est moche.

Je m'appelle Leanna Yougoura.

- Y-O-U...
- Elle est vénèr.

G-O-U-R-A.

R-A !

C'est bon ?

Connasse.

On se concentre.

Quoi ?

"Do you have..." Yes.

Euh "fist"...
Putain, mais non.

"BDSM", c'est quoi, ça ?

Merde.

Chérie, ça va ?

Maman, je dois écrire 4 pages

sur le romantisme au XIXe siècle.

OK, donc, romantisme ? Euh...

- Je peux te rappeler ?
- Vite, OK ?

Vous allez bien ?

Je suis le Dr Quinn.

Dernier rapport sexuel ?

Euh...

21, 22...

2019...

Peut-être en mars...

Non, c'était avant la Saint-Valentin,

parce qu'il m'a larguée juste après.

Donc février.

Il y a trois ans ?

Oui, plus ou moins.

Vous pouvez parler librement.

Nous acceptons tous types de pratiques
et de préférences sexuelles.

D'un point de vue médical,
il faut vraiment me dire la vérité.

D'accord ?

Mais c'est la vérité.

C'est gentil de ne pas me juger,
j'apprécie, mais...

On peut passer à la prise de sang ?

Encore quelques questions.

- OK.
- OK ?

Vous vous définissez comme

asexuelle, lesbienne, bisexuelle,
pansexuelle, transsexuelle, indéfinie,

en transition, polyamoureuse,
non-conforme, transgenre,

hétéro, non-binaire ou autre ?

C'est précis.

- Vous voulez que je répète ?
- Non, ça ira.

Hétéro, j'imagine.

Quand je suis sobre.

Le contrôle technique est terminé,
je suis saine comme un radis.

C'était long, j'ai cru que tu avais
quelque chose.

Bébé, je t'ai trouvé lui
pour demain soir, 19h.

Mouais.

C'est mieux un mec
sans intérêt la première fois.

Tu complexes pas.

Effectivement.

C'est comme les crêpes,
la première est toujours foirée.

Après, c'est meilleur.

- T'es pas obligé de la manger.
- Comme tu veux, mais tu le vois.

Tu m'accompagnes ?

- Épilation ?
- Oui. C'est du travail tout ça.

C'est que le début, bébé.

Les sites de rencontres
nous font oublier notre solitude.

Mais la véritable rencontre
n'est-elle pas avec soi-même ?

Viens voir, j'ai une bonne carotte.

Viens me voir.

C'est bon ?

- Lisa ?
- Quoi ?

Viens, il y a ta mère.

Maman !

Maman ! Maman ! Maman ! Maman !

Elle est où ?

Donne cette carotte.

Elle est à la télé, tu croyais
qu'elle était ici ?

Là, à la télé.

Mets-toi là, voilà. Très bien.

Pompon ?

Pompon ? Pompon ?

Mange.

Non !

T'iras pas te coucher
avant d'avoir fini.

Votre profil dit
que vous êtes réalisatrice ?

Oui, en France.

Mmh... Mmh.

Vous comptez faire un film ici ?

C'est un entretien d'embauche ?

Non.

Vous aimez le yoga ?

Oui...

Vous n'aviez pas de moustache,
sur votre profil ?

Non.

Les femmes n'aiment pas
les profils moustachus.

Alors j'ai utilisé une vieille photo.

Et nous voilà.

Vous avez pas dû remarquer,

mais je commence à me dégarnir.

Et ça permet de focaliser l'attention

plus bas.

Mon petit secret.

Vous avez combien d'enfants ?

Hum, hum...

Trois.

Et je leur dis toujours que...

Ça va ?

Oui, excusez-moi.

Un peu d'eau ?

Non, non, juste...

Hé !

Hé !

Il y a des noix de cajou là-dedans ?

C'est une sauce aux noix de cajou.

C'était pas précisé.

J'ai demandé
si vous aviez des allergies.

J'appelle le 911 ou un médecin ?

Non, on a plus le temps.

- Comment ça ?
- Mon EpiPen !

- Quoi ?
- Mon EpiPen !

Votre quoi ?

My God...

- Mon EpiPen !
- Je fais quoi ?

Une capote, non.

Je sais pas, je...

Ça, c'est "pipen"?

Je suis Française,
je connais pas ce mot.

Prenez-le.

Oh, là, là ! Ça ?

- Je sais pas m'en servir.
- Dans mes fesses.

- Quoi ?
- Mes fesses !

Vos fesses ?
Non, pas dans vos fesses !

No, no, no !

Mon Dieu !

Aidez-moi !

C'est positif,
au moins, t'as vu un cul.

C'est vrai, non ?

Putain, quel cul, en plus.

- C'est pas pour moi, ces applis. Ah !
- Mais bien sûr que c'est pour toi.

T'as une cote de malade.

Tu parles, pour finir à foutre
une piqûre dans le cul d'un mec.

Chut !

Quoi ?

- J'essaie de me concentrer.
- Vas-y.

J'y arrive pas, vous me perturbez !

Le cours a commencé ?

Non.

- Alors je fais ce que je veux.
- Est-ce un cours privé ?

Je crois pas, alors chut !

Pourquoi tu viens au yoga
avec toute cette colère ?

Arrête de parler !

Elle fait peur.

"L'Exorciste", la meuf.

Bienvenue, tout le monde.

Prenons une profonde inspiration,
tous ensemble.

Regarde mes alcooliques anonymes.
Trop mignons.

Ils nous baiseraient
contre un Martini blanc.

Mais t'es un monstre !
Un super monstre.

- C'est comme ça.
- A fucking monster.

Bébé, ton prochain mec
ça ira, je te jure.

Bye bye.

En France, ce genre de geste,
ce serait un pervers

devant un pensionnat pour filles.

Et je m'y connais en pensionnats.

Mais à L.A., c'est juste un "latte artist"
qui prépare un "matcha".

- Et voilà, ma belle.
- Merci.

Passez une belle journée !

Merci, bébé.

- J'ai réhaussé tes sélections.
- C'est-à-dire ?

J'ai juste modifié l'âge.

T'as mis plus vieux ?

J'ai mis plus jeune.
Ici, ils ont tous des "mummy issues".

- Je peux le voir ?
- Ouais.

Je vois plus rien du tout.

Alors ?

- T'as tapé vraiment plus jeune.
- Mais on aime.

Il a l'air intelligent.

- L'œil vif.
- Oui, intelligent.

- C'est cool.
- Surtout pour nous.

Ils devraient inventer

des "meetings points" dans les bars,
je vois rien, moi.

Je vais pas le reconnaître.

Montre encore une fois.

C'est un avion de chasse.
je le ken direct, je te le dis.

- Un peu jeune, non ?
- Tu préfèrerais son grand-père ?

- Entre le grand-père et le petit-fils...
- C'est bon, il est majeur.

Il est mignon.

Si tu as trop peur, tu peux "dry hump".

Ils adorent ça ici.

- Quoi ?
- Tu fais l'amour habillé.

Comme Marie-Antoinette.

C'est quoi l'intérêt ?

Ça permet de se connaitre
et de voir ce qu'il a dans le pantalon.

Sans passer pour celle qui couche

- dès le premier soir.
- Je ne fais pas cela, moi.

Oui, Mère Térésa.
Vous êtes tellement hypocrites avec ça,

- vous, les hétéros.
- Non, c'est romantique.

Je te laisse, tu me racontes demain.

- Non, me laisse pas.
- Comment ça ?

- Je vais pas rester là seule.
- C'est un "date", pas un goûter d'amis.

De toute façon, il est en retard.

- Tu restes pas ?
- Non, je rentre avec toi.

T'es tellement relou.

Très français.

- C'est toi qui as le ticket ?
- Non, cherche.

tu dois attendre.

- Non, puis je suis un peu bourrée.
- "But tipsy is sexy", bébé.

Attends, c'est quoi, ça ?

C'est lui.

"Je suis au bar."

Je t'avais dit qu'il viendrait.

- Il m'a pas vue, il est miro ?
- Bébé, stresse pas et écoute-moi.

T'es une bad girl.

Fonce !

Donne-toi !

Vas-y, cambre !

Hm !

- Bonjour. John ?
- Oui.

Ravi.

- Bonjour.
- Bonjour.

- Ça va ?
- Bien. On s'embrasse, ici.

- Je sais.
- Tu t'y es habituée ?

J'aime bien,
je trouve ça chaleureux.

Tant mieux. Tu es ravissante.

Merci.

Tu veux un verre ? Il y a une carte.

Oui...

Pourquoi pas...

Je prendrai une ginger beer.
J'aime pas trop l'alcool.

- Ça te gêne si je bois ?
- Non.

Tu as arrêté ?

Non, mais ce soir,
j'ai envie de gingembre.

Juste ce soir ?

Oui, les mercredis,
j'aime le gingembre.

- Bon à savoir.
- Tu prends quoi ?

Un White Russian.
Ça sonne bizarre, mais c'est délicieux.

La boisson du Big Lebowski ?

Bien joué !

Le Dude reste le Dude !

Le courant passe bien.

Excuse-moi.

Une ginger beer
et un White Russian. Merci.

Ça donne envie.

Tu en veux un ?

No, no, no.

Tu danses ?

Je danse...

Merci beaucoup.

Santé !

- Santé !
- Enchanté.

Oui, très enchantée.

Tu veux faire quoi ?

Je sais pas.

Et toi ?

Ce que je veux faire ?

Je veux faire...

ça.

Je peux ?

Top.

Carrément.

Mon cul.

"Ma" cul ?

- Mon cul.
- "Ma" cul ?

Tu es tellement sexy.

Toi aussi, tu es sexy.

Merci.

C'est quoi ?

- C'est une plaque militaire.
- Une plaque militaire ?

Oui, c'est celle de mon grand-père.

Vraiment ?

Il était capitaine
pendant la 2de Guerre Mondiale.

- Il est allé en France ?
- Figure-toi que oui.

Merci, grand-père.
J'ai pu rencontrer votre fils.

Petit-fils.

Petit-fils, oui...

Tu sais,

ça me rappelle Marlon Brando
et Robert Duval

dans Apocalypse Now.

Ces films avec lesquels j'ai grandi.
Tellement sexy.

- Tu aimes le cinéma ?
- Oui, je suis réalisatrice.

- C'est vrai ?
- Oui.

Malheureusement, je ne suis...

pas acteur,

mais si tu veux...

C'est pas grave.

Tu peux me diriger,
me dire ce qui te plaît, ce que tu veux.

- Je serais ravi d'obéir.
- J'aime bien l'idée.

Alors allonge-toi.

Et action !

Ça fait
comme si on était mariés, non ?

Oh, j'adore. J'adore tout !

Tu sais quoi ?

J'ai toujours cru que je devais être
amoureuse pour faire l'amour.

Eh ben, pas du tout.

C'est génial d'être anonyme,
de coucher avec un anonyme.

- J'étais à fond.
- Je suis content pour toi.

C'est une autre façon d'être spirituel.

Mais c'était très physique.
Trois fois, il m'a...

Trois fois ?

Il sortait de prison ou quoi ?

Eh ben, madame.

Donc, t'as pas besoin de cours
sur comment les retenir.

Si, ça m'intéresse.

OK, alors après l'amour,
tu lui poses des questions.

Tu prends un air pénétré.
Au bout de 20 minutes,

tu prends des poses lascives,
comme BB dans "Le Mépris".

La lèvre un peu humide,
comme si tu n'attendais rien.

C'est important. L'idée de recommencer
doit toujours venir de lui.

Laisse-le venir.

Tu es un moustique
et tu le laisses faire l'araignée.

Là, j'ai pas eu besoin,
il est resté dormir toute la nuit.

Je te déteste.

Ça peut pas être aussi simple !

C'est génial.

Ouais, t'excite pas trop,
c'est aussi la chance du débutant.

Toi aussi, tu as eu ta chance,
mais tu ne l'as pas saisie.

Comment tu veux saisir
un mec qui est avec toi au lit

et qui texte déjà un autre ?

J'ai juste pas rencontré le bon mec
au même moment.

- Et ceux à qui je plais, je les "ghoste".
- Voilà, t'as qu'à pas les dégager.

C'est comme ça.

- J'adore !
- Non, le sucre tue.

La vie tue !

Il me reste plus que ça comme plaisir.

Au début, j'étais comme toi,
plein d'espoir.

Fonder une famille,
avoir le chien, tout.

Là, j'ai que ma main
pour me rassurer.

Les deux papas, là,

- j'en ai baisé un la semaine dernière.
- Non ?

Je te jure.

- Papa !
- Non, Papou a raison.

Tu peux prendre un bonbon.

- Daddy ou Daddou ?
- T-shirt rouge.

- Vous vous dites pas bonjour ?
- Non.

Ça te rend pas triste ?

- Si, si, si.
- Tu veux que je lui parle ?

Pour lui dire quoi ?
"T'as baisé mon ami, t'es marié,

"retourne avec lui
ou je te fais un scandale"?

Pour qui il se prend ?

Et il te dit pas bonjour ?

Je crois qu'il nous faut des tomates.

On y va ?

- Tu sais le pire dans tout ça ?
- L'herpès ?

Non, c'est pas ça.

Tu passes une super nuit, donc,
le lendemain, tu te reconnectes.

Le mec est toujours là, en ligne.
Et toi aussi, du coup.

C'est le jeu, retour à la case départ.

C'est affreux.

C'est un putain de cercle vicieux.

Sympa de m'avoir invitée
dans ton cercle pourri.

- On n'est pas trop bien là ?
- Tellement.

Pourquoi tu veux rentrer
pour les fêtes ?

On veut fêter Noël tous ensemble une
dernière fois dans l'appartement de maman.

- Reviens vite après les fêtes.
- Oui.

C'est le jus de cranberries
que tu m'as demandé

C'est tellement cher !
Qu'est-ce qu'il y a dedans ?

Le secret du cocktail
qui fait revenir les gens.

Non, ils reviennent parce que
j'ai le meilleur show de la ville.

Vraiment ?

Non, t'es super.

Tu es magnifique.

Je suis si fière de toi.

C'est tellement beau.

Tu réalises le chemin que tu as fait ?

Maintenant, c'est ton club.

Je suis dég que tu rates
le show de Noël.

Je reviendrai pour le prochain.

Promis.

J'aurais donné n'importe quoi

pour un "baiser rouge"
au moment d'aller dormir.

Tu enlèves ces chaussures !

Enlève-les !

Je déteste enfiler
des chaussures chaudes.

Ça, c'est moche.

Je peux les prendre ?

- Ils sont pas trop hauts pour toi ?
- Si, mais...

- En tout cas, la veste est canon.
- Ben, tu la prends.

Je veux pas trop de choses d'elle.

J'ai pas envie de la voir
dans le miroir.

Joli.

Ça, c'est pas mal.

Je peux te dire un secret ?

Ah oui, j'adore.

J'ai un mec.

T'as un mec ?

J'en ai même plusieurs.

- Toi ?
- Je te jure, depuis sa mort,

j'ai hyper envie de baiser.

C'est fou, moi aussi.

Je me suis inscrite sur des applis.

- Moi aussi !
- Non !?

- Incroyable !
- Incroyable.

Je t'aime.

- Tu me trouves pas dingue ?
- Non, t'es vivante.

- Ça t'intéresse ?
- Oh non !

Un...

Dix, onze...

Tu te rappelles
quand on t'a appelée avec maman,

que tu as dit "Je t'aime"
et elle "Je m'en fous"?

Oui, ça s'oublie pas.

C'était à moi qu'elle parlait.
Je voulais qu'elle parle dans le micro.

Elle a été obsédée jusqu'à sa mort

à l'idée que tu aies pu croire
qu'elle s'adressait à toi.

Tu lui as dit que tu l'aimais ?

Ben oui.

- Tu le pensais ?
- Je crois.

En vérité, j'ai jamais vraiment su.

Mais bon, Noël,
c'est plus cool sans elle.

- Tu culpabilises pas ?
- Pour maman ? Non.

- On est d'accord.
- De ?

Rien, curieuse.

Tu peux pas arrêter de parler
en entrant dans la pièce, dis-moi.

Bon, Julien, Charlotte et moi,

on se sent plus libérés
depuis que maman est morte.

Ben, évidemment.

- Elle était méchante.
- Tu valides ?

Grave !

Tu seras triste quand je vais mourir ?

On va pas parler de ta mort
le soir de Noël.

- Le mort de qui ?
- De maman.

Mais non.

On parlait, on parlait...

Tu as le droit d'être triste.

- C'est normal.
- Mon bébé.

Le truc, c'est qu'on n'est pas tristes.

- Mais t'es affreuse !
- Je t'ai mis du rouge.

Allez...

Et donc, tu as choisi ça
pour moi ?

Thaïs est compliquée, alors...

Non, il est bien,
très distingué, très joli.

On a le même sucre d 'orge.

Regarde ton oncle.

Je sais pas comment te remercier.

Non !

Les lumières sont fantastiques.

Ça te va bien.

Toi, c'est sobre.

- C'est qui ?
- Ben alors ?

- C'est quoi, ce geste ?
- C'est "Fermez-la,

je parle à un mec.

Ça va ?

Bien. Je voulais te souhaiter
un Joyeux Noël.

Le premier Noël sans ta mère,

ça doit être dur.

C'est vraiment gentil.

Tu as perdu ta mère, toi aussi ?

Oui.

Ça fait trois ans.

Bref, restons légers,
sache que je pense à toi.

Ça me fait très plaisir.

Joyeux Noël à toi aussi.

Et je t'embrasse fort.

Appelle-moi quand tu rentres
à Los Angeles.

D'accord.

OK, bye.

Mais tu es pourrie gâtée !

- C'était qui ?
- Personne.

Tu rougis, maman,
c'est un garçon ?

Tu l'as rencontré où ?
Il fait quoi ?

Maman est de retour sur le marché !

- Son nom ?
- John.

John...

- Je suis trop contente pour toi !
- Et il a quel âge ?

- T'es amoureuse ?
- Stop !

- Trop contente !
- T'es amoureuse ?

- On vient de se rencontrer.
- Comment ?

- Euh... Là-bas.
- Il a quel âge ?

- Cinquante... six.
- Pas mal, John.

- Ça suffit, l'interrogatoire.
- Ça va.

Mais ça me fait du bien.

- Il est de là-bas ?
- À ton avis ?

- Oui.
- Ben, "John"...

Qu'est-ce que c'est ?

Un cadeau d'anniversaire
de la part de maman.

"J'aimerais
qu'elle ait un cadeau de moi."

Ne l'ouvre pas avant.

Merde. Elle va peut-être
me manquer, finalement.

Hm !

On prend le verre, maman.

On re-trinque.

Mes chéries...

À nous, les enfants.

Allez, à mamie.

Décidément...

- Hi.
- Hi.

Joyeux Noël, de Lisa.

"Joyeux Noël, chéri.

"Je te présente Alfred n°2.

"Il a besoin d'amour
car il a été abandonné.

"Comme nous tous.
Love. Lisa."

Quand vous vous regardez dans un
miroir, vous ne voyez que vous-même.

Mais dans une boule à facettes,

vous voyez des milliers
de versions de vous-même.

Ma compréhension de la physique quantique
est née du disco.

Mon père m'a appris
que la vie est une danse

qui fait oublier la peur du noir.

Jusqu'à ce que la lumière s'éteigne.

Sullivan ?

C'est qui ?

Ça va, mon étalon ? C'est Luka.

On s'est vu chez moi,
la semaine dernière.

Luka, Luka...

Luka. L-U-K-A ?

Oui, je vis à Hollywood.

Je me souviens plus très bien.

On a...

Tu m'as baisé il y a trois jours.

Comment ça, aucun souvenir ?

Ça fait trois jours, pas un mois !

T'es pas obligé de crier, désolé.

Je crie pas, je suis Français.

On parle comme ça.

Hm !!

- Hi.
- Hi.

Désolé, c'était mon père,

on a des soucis de famille.

Navré de vous l'annoncer,
mais on a eu un petit incident

avec votre voiture.

Un quoi ? Où est ma bagnole ?

Vraiment désolé, j'ai pas compris.

Mon pied a glissé
de la pédale de frein et...

T'as fait ça à mon bébé ?

Qu'est-ce qui m'arrive, aujourd'hui ?

Je suis vraiment désolé.

Je sais pas.
On paiera tous les frais de réparations.

Tenez ! Vous avez mon numéro

et mon e-mail.

Appelez-moi, on s'occupera de tout.

Tu peux au moins fermer ma porte ?

Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Ce putain de voiturier m'a niqué
ma voiture, je suis dégoûté.

Je roule dans une poubelle, là !

Il est mignon, le voiturier ?

Je le touche même pas
avec un bâton.

La poisse cette journée.
Monte.

Chéri, tu fuis.

Putain !

- Ça va aller.
- C'est de la faute de ma mère.

Il y a trois heures, elle m'appelle
ET ME DIT : "Magnifique, ta voiture."

- Lâche maman, on y va.
- J'ai le démon.

Allez, vas-y.

Bonjour, quand même !

Comment il va, Alfred n°2?

J'ai retrouvé Alfred n°1,
il était sous mon lit.

Salut, John.
Je suis revenue à L.A.

J'adorerais te voir

Super. Tu es libre demain soir ?

Les retrouvailles
m'ont toujours fait peur.

L'espoir est souvent déçu.

Maman !

Et l'amour, rarement au rendez-vous.

Maman !

Bonjour, ma chérie, ça va ?

- Très bien.
- Tu as grandi, dis donc.

- Bonjour.
- Bonjour.

- Tu as fait ton sac ?
- Oui.

Toutes ses affaires sont prêtes.

Tu as grandi.

J'étais très nerveux
à notre premier date.

Oui, moi aussi.

Ça me rassure.
Tu avais l'air nerveuse.

C'est vrai ?

Je n'ai pas vraiment l'habitude.

Je pensais être trop vieille pour ça.

Arrête, tu as 43 ans,
c'est l'âge parfait.

Oui...

Mais quand même.

Pourquoi tu étais...

- Nerveux ?
- Oui.

Parce que...

Dieu que c'est déprimant.

Je n'avais pas eu de date
depuis longtemps. Bizarre, je sais.

Ma mère est décédée
il y a trois ans, comme je t'ai dit.

Et s'ouvrir aux autres, ça fait peur.

Surtout quand on rencontre
une personne aussi belle.

Merci d'avoir rendu la chose facile.

Merci à toi de me dire ça.

Tu entends ?

- Ce sont des phoques ?
- Oui.

Des phoques californiens.

C'est incroyable !

Tu fais un bon phoque.

Merci.

Pardon ?

Ça se dit "phoque" en français.

- Mais non !
- Ça t'amuse !

Tu te "phoque" de moi ?

Regarde comme tu souris !

Je peux te dire un secret ?

Oui, j'adore les secrets !

D'accord.

Tu es mon...

premier amant.

Quoi ?

Sur les applis de rencontre ?

Pas seulement.

Mais tu as des enfants, c'est pas vrai !

Bien sûr ! Non, je voulais dire

depuis trois ans.

Tu es sérieuse ?

Tu veux dire que je t'ai dépucelée ?

Ça, oui !

C'est la meilleure nouvelle de l'année.

Pourquoi ?

J'ai l'impression d'être
avec une vierge expérimentée.

C'est quoi, ça ?

C'est l'oxymore parfait.

En parlant d'oxymore...

Pourquoi un homme aussi beau,

aussi jeune et aussi parfait que toi

cliquerait sur un profil comme le mien ?

Je suis pas parfait.

Je sais, mais...

T'étais pas censée acquiescer.

Je suis pas sur les applis pour le sexe,

mais pour changer
mon algorithme de vie.

- Intéressant.
- Et profond.

Réfléchis.

Ton éducation et ton environnement
façonnent ce que tu deviens.

Tu es donc piégée dans une vie
que tu n'as pas choisie.

J'ai voulu me libérer de ça.

J'ai toujours su que j'étais différent.

Je veux simplement goûter à tout.

Je croyais ces applis
dédiées aux coups d'un soir.

Mais non !

Ces applis sont ce qu'on en fait.

Si ta vie était un voilier,

tu ne quitterais jamais le port ?

Peut-être.

De toute façon, tu sais,

selon la physique quantique,

on vit plusieurs vies à la fois,
sans pouvoir toutes les voir.

Attends un peu.

Tu viens de parler
de physique quantique ?

Oui, pourquoi ?

Jamais rien entendu d'aussi sexy.

Tu connais le chat de Schrödinger ?

Ces applis sont comme
le paradoxe de Schrödinger, non ?

On se met dans une boîte
en s'inscrivant.

Et tant qu'on ne se confronte pas
à la réalité,

l'amour est à la fois présent et absent.

Putain, ce que t'es sexy.

Tu t'en vas ?

Tu peux rester si tu veux.

Pourquoi tu m'as menti sur ton âge ?

Je sais pas...

J'avais honte...

J'appréhendais, j'imagine.

Pourquoi ? C'est si important ?

Ton âge, non,
mais l'honnêteté, si.

Pourquoi tu as regardé
mon passeport, alors ?

Je voulais voir ton signe astrologique.

Si je suis trop vieille pour toi,
n'invente pas d'excuse, assume-le.

Pardon, mais...

Pourquoi j'inventerais une excuse ?

Je t'ai pas menti,
j'ai pas prétendu être plus vieux.

Si on est pas honnêtes,
on y arrivera pas.

De quoi tu parles ?

Arriver à quoi ?
On s'est rencontrés sur une appli.

D'accord...

Tu voulais juste coucher,
tu cherchais un toy boy ?

Tu fantasmais pas sur une MILF ?

Pourquoi on s'est vus, alors ?

Peut-être parce que tu me plais.

- Je te plais ?
- Oui.

Mon profil te plaît, c'est pas pareil.

Super, merci de me dire
ce qui me plaît.

Tu as dit que j'étais ton lover,
j'ai dû mal comprendre.

Comment tu appelles
quelqu'un avec qui tu baises ?

OK.

Compris.

C'est...

Désolé de t'avoir proposé
un deuxième date.

J'espère que tu t'es amusée.

Profite de l'Amérique.

Sérieusement ? John !

C'est pas vrai.

Quelle conne.

La fin d'une relation sonnait
comme la fin du monde pour ma mère.

Maman, qu'est-ce qu'il y a ?

Maman ?

Qu'est-ce qui se passe ?

C'est Pierre, il est parti.

Viens, approche.

Ne fais jamais confiance à aucun homme.

C'est toujours quand tu es amoureuse
qu'ils partent.

Retiens bien
ce que je viens de te dire.

- Oui ?
- Oui.

Laisse-moi dormir, maintenant.

Après tout, je n'étais
peut-être pas si différente.

On peut discuter ?

- Allô ?
- Allô ?

- Tu me manques.
- J'ai pas le temps, chérie.

Je suis chez papa,
je veux vivre là-bas.

Eh bien, reste-y.

Et ne m'appelle plus jamais !

Je l'ai laissé partir sans rien dire.

- C'est rien, ça va s'arranger.
- Non, il était super vexé.

Rappelle-le, mets ton ego de côté.
N'attends pas que...

Il a même pas répondu à mon texto.

T'es amoureuse de lui ?

Je m'y attendais pas,
mais peut-être un peu.

Laisse une semaine
et ça va s'arranger.

Tu m'as dit de ne pas attendre l'amour
sur ces applis.

Madame retient
que ce que je dis de négatif.

- J'y crois plus pour moi, c'est tout.
- OK. Inch Allah.

Maman va te porter, chéri.

Je vous aide ?

Merci ! Non, il n'est pas lourd.

Il est très mignon.

- Pas si lourd ?
- C'est comme si je te portais.

Ça, c'est une maman.

Moi, ma mère ne voulait jamais
me prendre dans ses bras.

Même quand j'étais bébé.

Hey !

Hi.

La semaine dernière.

J'ai embouti votre voiture.

Désolée, je dois...

Me laisse pas.

Vous l'avez récupérée ?

Oui, je la récupère
la semaine prochaine.

D'accord, super.

Bon...

Vous avez mon numéro.

Pour quoi faire ?

Ce que vous voulez.
Je vous dois au moins un verre.

Vous me devez une voiture.

Pourquoi vous proposez ?
J'ai été vache avec vous.

Les vaches, je gère.

Bon.

Je dois rejoindre mon amie,
elle m'attend...

mais je vous appellerai.

OK.

J'en doute, mais c'est pas grave.
Profitez bien.

Bye.

- Pourquoi tu me laisses ?
- Il est trop mignon.

Comment tu lui parles ?

Meilleure vue du monde.

C'est sublime.

- Bébé...
- Ouais ?

Quelle proba j'avais de retomber sur lui ?

C'est dingue.

- T'es d'accord.
- C'est un signe.

Il m'a proposé de le revoir,
de prendre un verre avec lui.

Super ! T'as dit quoi ?

D'habitude, je reçois une aubergine,
j'envoie un concombre,

et puis, on fait une salade,
il débarque chez moi,

il me ken et repart.

J'ai pas le truc de la vraie vie.

Faut sortir de ces applis à la con

et retrouver les gens dans la vraie vie.

Tu touches, tu sens.
Qu'ils voient tes jolis yeux.

- Par exemple.
- J'ai des beaux yeux.

- Dis la vérité.
- À l'écran, oui.

J'espère que tu vas le voir.

On verra.
Toi, remets-toi sur les applis.

Ton défaut,
c'est de penser encore à la française.

"Non, mais tu sais, mais si..."

Non, ici, on est à Los Angeles,
il faut y aller.

Ben, j'avais trouvé un beau gosse.
John !

Ici, tout est possible.

Regarde Melania Trump.

Elle aurait pu finir à vendre des fruits
sur un marché.

Elle avait rien,
et a fini Première Dame.

Ah ben, super.

C'est quoi, un date nudiste ?

- Quoi, à poil ?
- Oui, c'est un nudiste.

Boire un verre mais à poil.

Ça fait "Silence des Agneaux".

Il va se faire
un manteau de peau de moi.

"Mets la lotion dans le panier."

"On met la crème dans le panier."

- Je vais l'annuler.
- T'annules rien.

Les nudistes sont vegans,
ils feraient pas de mal

à une mouche.

Puis ça te fera oublier John.

Ça, c'est pas sûr.

Ils ont une belle énergie,
ils sont spirituels, les nudistes.

- Comment tu sais ça ?
- Ma tante,

elle était nudiste.

- Et y a pas de nudiste pédophile.
- Et donc ?

Donc, c'est ceux qui portent
des vêtements qui font du mal.

Sans déconner, fermez-la !

C'est à moi que tu parles ?

T'es sérieux avec ton De Niro ?

T'as reconnu mon imitation !

Je reconnais rien
avec ton accent de merde.

Vous pouvez suivre en silence ?

C'est eux ! Vous plaisantez ?

Oui, c'est agaçant. Arrêtez.

Merci.

Je t'ai préparé des Gummies.
T'en prends un avant ton rendez-vous.

- J'adore les bonbons, merci.
- Non, c'est plein de THC, juste un.

- T'es sûr que je dois y aller ?
- Oui, au pire, quoi ?

Tu t'en serviras
dans ton prochain film.

T'as raison.

Hi...

- Oui, bébé ?
- Je suis devant la porte.

Tu sais, le nudiste, le Suédois, là...

J'ai avalé 3 gummies,
je suis défoncée.

Trois gummies ? T'es malade ?

- Tu as des gummies ?
- Non, j'en ai pas. Continue.

Qu'est-ce que je fous là ?

Quoi, t'es sérieuse ?

Tu vas juste oublier John
avec un autre mec, c'est tout.

Puis tu as le mot magique,
le "safe word".

- Tu as un mot magique ?
- Non, pas de ce genre-là.

J'aurais pas dû bouffer ces gummies,
j'ai chaud, j'ai mal à la tête.

Je transpire, c'est horrible.

Raccroche.

C'est pas grave, tu seras bientôt à poil.
Le mot magique, c'est :

Tu as de l'eau ?

- Tu veux de l'eau ?
- Non.

"Do you have water ?"

- "Do you have water ?"
- Parfait.

Je t'appelle toutes les 10 min.

Tu me dis ça et je serai rassuré.

- D'accord.
- J'ai envie. Allez !

"Do you have water ?" D'accord.

- Je t'appelle dans dix minutes. Bisou.
- Au revoir.

Bon, on s'y remet ?

Oh...

Allez.

Bienvenue ! Tu es Lisa ?

Oui.

- Et tu es Bjorn ?
- C'est ça.

C'est la prononciation danoise.

- Enchantée.
- Ravi.

Tu peux déposer tes vêtements
sur le canapé.

Tout de suite ?

OK, pas de souci.

C'est très joli.

Merci.

- Tu veux boire quelque chose ?
- Tu as de l'eau ?

Bien entendu.

C'est très joli, ici.

Euh...

Culotte comprise ?

C'est plus équitable, non ?

Des glaçons ?

Non, merci.

OK.

Je peux garder mon collier ?

Je t'en prie.

Santé !

- Enchantée.
- Également.

Allons dans le salon.

Sois tranquille,
je ne vais pas te manger.

Un petit instant.
Je vais simplement

poser ça là.

Voilà.

Comme ça. C'est pour l'humidité.

Visiblement,
c'est ta première expérience nudiste.

Ça se voit ?

- Tu es très courageuse.
- C'est vrai ?

J'aime bien les défis,
sortir de ma zone de confort.

Et toi, pourquoi tu fais ça ?
La nudité...

La vulnérabilité est une chose
que nous avons tous en commun.

Quand on est nu,

on ne peut être qu'honnête.

Et l'honnêteté est
ce que j'estime le plus.

Vous avez un souci avec l'honnêteté,
dans ce pays ?

Je sais pas, je suis Danois.

Excuse-moi, désolée.

- Allô ?
- Bébé, ça se passe bien ?

Tu as de l'eau ?

"Do you have water ?
"Do you have water ?"

Il y en a dans ton verre.

C'est parce que j'ai trop soif,
il fait super chaud.

Je comprends pas.
Il est bien monté ?

Je vais bien.

Rappelle-moi, je suis en rendez-vous.

- Mais tout va bien ?
- Oui, rappelle-moi.

Prends des photos.

Donc Lisa, tu es née
et tu as grandi à Paris ?

Je suis née à Paris, oui.

Et tu y as été élevée ?

Euh...

J'ai été...

Euh...

Je me suis élevée moi-même.

Toute seule.

Pardon.

En Amérique, on ne te demande pas
seulement où tu es né,

mais où tu as été élevé.

Ma mère m'a fait naître,
mais je me suis élevée toute seule.

Chaque jour est une occasion
d'accoucher de soi-même.

Dans la douleur ou dans la douceur.

- Hé...
- Bon anniversaire, maman !

- Mes puces !
- Joyeux anniversaire !

Vous me manquez, vous me manquez.

Tu te sens pas trop vieille ?
Pas trop seule ?

Euh... Ça va.

Y a quelqu'un dans ton lit ?

Il a intérêt à te traiter en princesse.

T'entends, M. l'Américain ?

Tu as entendu ma fille ?
"You hear me Mister American ?"

Voilà Mister American.

C'est M. Oreiller.

- Toute seule.
- Les draps sont même pas défaits.

Tu peux rentrer si tu te sens seule.
Tu nous manques.

Vous me manquez, mes amours.

Même mamie,
elle m'appelait à chaque anniversaire.

- Tu as ouvert son cadeau ?
- Merde ! Maman.

- Attends.
- Je vous rappelle.

"Ma Lisa.

"Je n'ai pas toujours été
la mère parfaite.

"Mais je voudrais me rattraper
après ma mort.

"Tu as toujours aimé ce bracelet,
alors, prends-le

"comme le symbole
de notre nouvelle relation.

"Je te laisse aussi le rouge.

"C'est un peu le dernier baiser
que je n'ai pas pu te donner.

"Maman."

On quitte deux fois
le corps de sa mère.

Quand on naît,

et quand elle meurt.

Allô ?

Salut ! C'est John.

John, salut !

Comment vas-tu ?

Bien, je pensais pas
que tu répondrais.

Pas de souci.

Je sais que je m'y prends
à la dernière minute,

mais à tout hasard,
tu serais disponible

dans la journée ou ce soir ?

Oui, avec plaisir.

Génial.
Je te prends pas au dépourvu ?

Non, pas du tout.

Je t'envoie ma position
et tu me rejoins quand t'es libre.

OK.

Au fait...

Je m'excuse pour la dernière fois.

Ça me touche. J'allais t'en parler,
je voulais m'excuser aussi.

À ce soir, alors ?

OK, à très vite.

- Bye.
- Bye.

Waouh !

Yes !

Alors ?

Waouh, t'es magnifique !

- Obligé qu'il recraque, là.
- Merci.

T'es contente ?

- J'ai un peu peur.
- Tu devrais pas.

Si tu te voyais 1% comme je te vois,
t'aurais jamais peur.

- Ça va ?
- Ça va.

Quoi ? Me regarde pas.

- Qu'est-ce qui cloche avec moi ?
- Rien. T'es génial.

Pourquoi ça marche pas ?

À chaque fois que je rencontre quelqu'un
que j'aime ou qui m'aime,

ou je fais tout foirer ou il déserte.

Tu es un peu comme les deux Alfred.

Tu as une carapace pour te protéger
de l'époque où ta maman

te faisait trop de mal.

C'est juste...

C'est juste que j'ai peur et j'ai pas
envie qu'on me voie tout nul.

Hé...

Attends.

- Mary Poppins et son sac...
- Tu vas voir.

Ça, ça a changé ma vie.

Et ça va changer la tienne.

Cadeau.

Merci d'être toujours là pour moi.

Tu es trop beau.

- Je sais.
- Ben, voilà.

Je sais.

Tu vas être en retard.

Rester avec le pote gay qui chiale
fait fuir les dates.

Pas de code, pas de message ?

No water.

"No water"...

- T'as pris des capotes ?
- Ben oui.

On sait jamais !

L'endroit parfait
pour un coucher de soleil.

Ça faisait partie de mon plan.

- Bonjour.
- Hi.

Je voulais m'excuser

d'avoir regardé ton passeport.

J'aurais pas dû, c'était immature.

Je m'en veux aussi.
Je m'excuse pour tout.

On fait la paix ?

Viens, j'ai quelque chose à te montrer.

Je suis content de te voir.
Tu es sublime.

Merci.

C'est mythique, ça me rappelle
mes films fétiches.

Ton préféré se passe sur une plage ?

- Oui, "Nos plus belles années".
- "Alerte à Malibu"?

Oui, aussi.

- C'est quoi, l'autre ?
- "Nos plus belles années".

Un film génial, une histoire d'amour...

- Sans doute.
- Barbra Streisand et Robert Redford.

Robert quoi ?
"Nos plus belles années", tu dis ?

Mais oui, avec Robert Redford.

Tu dois penser à un soap,
ça me dit rien du tout.

Attends, tu parles du film
où Barbra Streisand

porte un gilet comme celui-ci ?

C'est ça.

Joyeux anniversaire.

Comment tu as su ?

En regardant dans ton passeport.

Mais c'est vrai que j'ai un talent
pour me souvenir des anniversaires.

- Tu veux l'essayer ?
- Un peu, oui.

Attends.

C'est quoi ? C'est pour moi ?

C'est un cadeau de ma mère
et je pense qu'il est pour toi.

Merci.

J'en suis honoré.

- Tu veux voir mon nouvel appart ?
- Oui, montre-moi.

C'est charmant !

C'est en cours d'aménagement,

mais c'est pas mal.

Tu as tout installé ?

On m'a un peu aidé, mais oui.

Comment tu as eu les clés ?

C'est un secret, mais j'ai fréquenté
Pamela Anderson.

Non, jure-moi que c'est faux.

La rupture a été dure...

- Vraiment ?
- Bien sûr que non !

J'étais sauveteur avant.

J'ai gardé quelques...

Clés ?

Quelques contacts.

Petit malin.

Vous êtes John ?

Oui ! Merci.

Merci beaucoup.

- Ne regarde pas.
- C'est quoi ?

Bonne soirée.

Le menu du "Big Lebowski".

Tu l'as eu !

C'est parfait.

Pas encore, il reste une chose.

Pour finir, je dois enfiler ma tenue.

Je sais que tu aimes les clichés.

Et voilà.

- Le gilet du Dude.
- Je suis le Dude.

- Merci !
- Bon anniversaire.

OK, on redescend.

- Ton repas d'anniversaire.
- Parfait.

Je t'ai pris un triple triple.

Ça fait trois steaks pour toi.

- Superbe !
- Un super burger.

- Fais gaffe.
- Elle pendouille bien.

Je t'en prie.

Toi d'abord !

- Ensemble.
- Prête ?

Le premier qui l'attrape.

C'était vraiment pour t'embrasser.

- Joyeux anniversaire.
- Merci encore.

Vas-y !

Attends, attends...

C'est bon ? Tu as fait un vœu ?

- J'ai fait un vœu.
- Bien.

À un bel anniversaire.

J'ai une dernière surprise à te montrer.

Tu viens avec moi ?

J'en reviens pas !

- Incroyable !
- C'est pas fou ?

Tellement beau !

Ça s'appelle la bioluminescence.

C'est quoi ?

C'est un banc de plancton

ou d'autres organismes
qui produit cette lumière.

Mais ça ne dure pas longtemps.

C'est beau !

- C'est pas magnifique ?
- Sublime !

"Mon cher Luka.

"Il y a une meilleure position
que celle du moustique et de l'araignée.

"C'est quand quelqu'un
s'endort dans tes bras."

"Et décide d'y passer toute la nuit."

"Et toute la semaine, et tout le mois."

Edward, le voiturier
VRAIMENT DÉSOLÉ :(

Tu arrives à lire ?

Tu es libre demain ?

Pour toi... toujours

Ça veut dire quoi ?

Que j'ai le béguin pour toi.

- Vraiment ?
- Oui !

Bonjour.

Il y a une chose que j'ai comprise.

Le pardon ne guérit pas le passé.

Il le transforme.

Vous vous souvenez de moi ?

Je crois.

Vous aviez tort.

Malgré vos prédictions,
j'ai trouvé quelqu'un.

À ce moment-là, vous n'étiez pas prête.

Votre mère dit que son rouge à lèvres
vous va très bien.

Regardez votre coeur briller.

J'y crois pas !

On dirait qu'elle vous a libérée.

Oui !

Merci.

Tu as vu ?

L'affiche de mon film est sur
Sunset Boulevard, c'est incroyable !

Il y en a un autre !
Regarde, John !

Sous-titrage SME
Denis Poudou pour Tri Track