All language subtitles for [ Torrent911.cc ] J.adore.Ce.Que.Vous.Faites.2022.FRENCH.1080p.WEB.H264-FRATERNiTY

[un téléphone sonne]

[femme] Agence Alex Granget, bonjour.

Elle est en rendez-vous.

- Bonjour.
- Ça va ?

- Ça va, Fanny ?
- Très bien.

- Alex est là ?
- Elle vous attend.

- Merci. Bonne journée.
- Merci.

- [standardiste] Agence Alex Granget.
- Bonjour.

- Bonjour, Gérard.
- Bonjour.

- Bonjour.
- Ça va, Emmanuel ?

Salut, Gérard !

- Ça va ?
- Ouais.

- Tiens, entre, je t'en prie.
- Ouais.

Un café, un verre d'eau ?

Un verre d'eau, ça le fera. Merci.

Ça va, toi ?

Ça va. C'est vite dit, hein.

Un de ces boulots !
[elle souffle]

Le cinéma devient
complètement fou, fou, fou.

Je suis à deux doigts du burn-out.
Et toi, comment tu vas ?

Ça va pas mal. Je trouve
l'attente longue pour le projet Talemon.

Ça en est où ?

Il hésite.
Il trouve que t'es un peu trop...

Un peu trop vieux
pour jouer un vieux ?

Voilà.

Encore un prix Nobel, ça.
Je l'avais remarqué, le mec.

De toute façon, on s'en fout, Gérard.
On s'en fout.

Tiens, regarde.

The Other Day ?

Ça parle de quoi ?

Du débarquement en Provence en 44.

Production américaine.
4 lieux de tournage.

George Clooney, Jessica Chastain,
Bradley Cooper.

Que des pointures.

C'est incroyable.

C'est pour quel rôle ?

Lucien Jadis, un viticulteur,
maire d'un village,

qui organise la résistance
en faisant semblant

d'être un collabo. Jusqu'au jour

où il meurt fusillé.

Un héros, quoi.

Tournage dans 3 mois.

Si t'es OK sur le projet,

John Kelso, le réalisateur,
propose de venir à Paris

pour travailler avec toi.
- Faudrait être con

pour dire non.

The Other Day.

[musique enjouée]

Contrôle des billets, s'il vous plaît.

Mais... Vous êtes pas Gérard Lanvin ?

De temps en temps.

J'étais persuadée
quand je vous ai vu monter.

- On peut prendre un selfie ?
- Bien sûr.

Merci.

Ma mère vous adore.

Je t'embrasse. Oui.

Je vous cherchais.
On peut prendre un selfie ?

- Oui.
- Merci, M. Lanvin.

Ma sœur va être folle. Elle vous adore.

Je vous attendais. On peut ?
C'est pour ma femme. Elle vous adore.

- OK.
- Merci.

[femme] T'as vu ? C'est Gérard Lanvin.

[homme] Merci, M. Lanvin.

- [jeune homme] M. Lanvin !
- [homme] Gérard !

[femme] Une photo avec mon chien ?

- Un petit selfie, M. Lanvin.
- Merci, M. Lanvin.

[femme] J'adore ce que vous faites.

[une porte s'ouvre]

- Vous allez être bien, Gérard.
- Belle piscine.

N'ouvrez pas la baie pour l'instant.

La piscine dégage
une odeur épouvantable.

On a contacté la société.
Demain, ce sera réglé.

Je vais aller voir, quand même,
parce que...

Ah, ouais !

Le mot est faible. "Épouvantable."
Ils viennent demain ?

C'est ce qu'ils nous ont dit.
J'ai laissé la valise dans le couloir.

Je savais pas
quelle chambre vous vouliez.

Le petit cahier d'instructions.
Internet, four,

micro-ondes, télé,
climatisation, chauffage, etc.

Le perdez pas, s'il vous plaît.

Vous avez des choses pour dîner.

Et surtout, petits cadeaux de la région.

Voilà, des petits goodies de bienvenue.

Ils font du très bon vin ici.

C'est adorable. Merci, Clara.

- Voilà. Je vous laisse les clés.
- Merci.

Vous m'appelez en cas de besoin.
Demain, je passe à midi.

- On a le brunch d'avant-tournage. OK ?
- D'accord.

- Bonne soirée.
- À vous aussi.

- Merci.
- À demain.

- Au revoir !
- Au revoir.

[la sonnette retentit]

[il grogne]

[sonnette]

7 heures ? C'est quoi, l'histoire ?

Oui !

- C'est quoi ?
- Vous m'entendez pas sonner ?

Piscines Zapareto. Je viens réparer
la piscine. On me tient ça

le temps que j'ouvre la vitre.

Et je vous récupère ça.

[il s'exclame et rit]
Ah, oui ! Ça pue !

Vous avez chié dedans ?

Je déconne. Je sais ce que c'est.

Les gens, l'été, ils se baignent
avec des crèmes solaires.

On veut pas prendre de coups de soleil.
Derrière,

avec le soleil qui tape dessus...

Bam, bam ! Ça cuit le truc.

L'eau macère. Et voilà, ça crée

de l'ammoniaque, qui crée cette odeur.
Regardez.

C'est pas un pH normal.

Je vais vous régler ça, et ap...

C'est dingue !

Vous ressemblez à Gérard Lanvin.
En plus petit,

évidemment, mais... C'est fou, ça.

Dans 2 heures, c'est réglé.

Sûr ? Sinon je change de maison.

Non, vous inquiétez pas.
Pourquoi changer de maison ?

- C'est pas chez vous ?
- Non, c'est pour le travail.

D'accord.

Et vous travaillez dans quel domaine ?

- Si c'est pas...
- Dans le cinéma.

Le cinéma ? D'accord.

Et vous êtes plutôt en technique

ou en production ?
- Artistique.

Artistique ? D'accord.

Vous êtes acteur ?

Oui. Gérard Lanvin.

Mais non ! Mais c'est dingue !

Vous êtes Gérard Lanvin ?
Enchanté. Momo.

Vous avez de la poigne encore.
Les Lyonnais.

[Momo s'exclame, choqué]

Vous imaginez pas
à quel point ça me met un coup.

- Je suis fan.
- Merci.

C'est simple. Je suis fan de 3 acteurs.
Chez les jeunes, Dujardin,

chez les vieux, vous,
chez les morts, De Funès.

Il y en a que 3, pas plus. Et là,

je vous vois en vrai, quoi.
C'est un truc de ouf.

Toute ma famille vous adore.

Non, sauf Alain.
J'ai un beau-frère qui n'est pas fan.

- Voilà.
- C'est pas grave.

On s'en fout. Et ma mère !

Ma mère est ultra fan, comme moi.
On a vu tous vos films.

Mesrine, Les Lyonnais, 3 zéros...

Le boulet ! Le boulet !
Il est génial, ce film.

Avec Poelvoorde sur le chameau.

Voilà. Momo, je vous laisse faire.

- Je vais me changer. D'accord ?
- Ouais.

Hé !

Quelle carrière, en tout cas !

Vous avez eu 2 Césars
que vous êtes pas allé chercher ?

Oui, ça, c'est...

Non, merci. Je vais pas venir.

[Momo rigole]
La classe ultime.

- Bam !
- La piscine ?

Oui, la piscine. Vous inquiétez pas.
Je m'occupe de ça.

Excusez-moi. Gérard ?

Je peux vous demander un café ?

Parce que là,
je me sens un peu molichon.

Avec du sucre ?

Vous avez fini ?

À l'instant. Je viens de finir.
Venez voir.

Regardez comme elle est belle !

J'ai passé le tamis au-dessus,
l'aspirateur en bas.

Vous avez rien à faire.
Demain matin, un petit dos crawlé.

- Merci, Momo.
- Je vous en prie.

Se faire servir un café
par Gérard Lanvin, grande classe.

Aux États-Unis, c'est George Clooney,
et en France, c'est moi.

Pourquoi ?

Oui, d'accord ! Par rapport à la pub ?
Vous êtes drôle, en plus.

Vous êtes là
pour le film américain ?

Vous tournez avec les Américains ?

Non, c'est la partie française
du film américain.

Tant pis. Pendant que j'y pense,
je vous laisse ça.

C'est ma carte.
N'hésitez pas, vous m'appelez.

Besoin d'un resto, on appelle Momo.

Besoin d'un bar, on appelle Momo.
Besoin d'une boîte de nuit...

- On appelle Momo.
- Exactement.

Si vous avez besoin d'une coiffeuse,

Lola. C'est elle qui me coiffe.
Vous voyez.

Vous allez voir, en plus, Miss Languedoc

il y a 30 ans. C'est un avion.
Un vieux modèle, mais un avion.

- Comme vous. Pas par rapport au modèle.
- À l'avion.

Exactement.
Et puis surtout, Lola est célibataire.

Je vous pose ça là,
vous en faites ce que vous voulez.

- J'habite pas loin d'ici.
- C'est-à-dire ?

Pas loin. Je suis au bord du canal.
N'hésitez pas.

Merci. Momo.

- Ouais, allez, c'est parti !
- C'est ça, c'est parti.

Hop ! Merci beaucoup !

Au revoir. Ça a été un honneur.

Moi aussi, Momo. Au revoir.

Putain...

[la sonnette retentit]

- Oui ?
- Oui, excusez-moi.

C'est possible
de venir sur le tournage ?

- J'ai jamais assisté...
- Oui, pourquoi pas.

C'est vrai ? Cool, super.

- Promis ?
- Promis.

OK, top. Merci beaucoup.
Je vous embête plus.

- Au revoir.
- Au revoir, Momo.

[Gérard souffle]

[sonnette]

- Oui ?
- Oui. Re.

On peut se faire un petit selfie ?
La famille va jamais me croire.

- On peut enlever la serviette ?
- Non.

OK, pas de souci.

Et voilà ! C'est dans la boîte. Super.

Merci. Je vous laisse tranquille.

- Au revoir.
- Rentrez bien, Momo.

Je comprends
pourquoi il aime Le boulet.

[musique lounge]

Gérard !

- Ah, ma Sophie !
- Salut !

Tu t'en sors ?

Je connais personne,
mais tout le monde parle français.

L'anglais, je parle pas.

- Tu vois, donc...
- Merci de m'avoir mise sur le coup.

Quand on travaille bien, on revient.

[accent anglais] Gérard. Tony Williams.

Je suis l'un des producteurs du film.

- Enchanté, Tony.
- Enchanté.

Sophie.

- Hello.
- Bonjour.

Bien installé ?

Très bien, oui. Si on pouvait
me trouver une maison plus petite...

Une chambre, un salon, une salle de bains

et sans piscine, surtout. J'insiste.

C'est une demande

assez rare, mais OK. On s'en occupe.

Je cherche à joindre John
depuis deux jours. Pas de réponse.

- Il est là ?
- Justement, il faut que je vous parle.

Voilà. John a eu
un petit problème cardiaque

dans la soirée d'avant-hier.
- Merde.

Rassurez-vous, il va bien.
Il a fallu le remplacer.

Vous remplacez un metteur en scène
la veille d'un tournage ?

Welcome to Hollywood.

J'avais bossé avec John.

On avait tout calé.
C'est quoi, l'histoire, maintenant ?

On a pris un Québécois.

Pour la langue, c'est plus simple.
C'est Bob Martel.

Il a fait quoi ?

Athabasca's last night.

Je parle pas anglais, moi.

La Dernière nuit du lac Athabasca.

Particulier, mais pas inintéressant.

Inintéressant, oui.

La dernière nuit d'un lac ? Faut voir.

[Tony rit] Vous allez vous entendre.

- J'espère.
- D'ailleurs,

il aimerait vous voir après ce brunch.

- OK ?
- Oui, bien sûr.

- Cool.
- Putain...

Here we go.

Par ici, Gérard.

Hé, Bob ! Je te présente Gérard Lanvin.

[Bob rigole]

[accent québécois]
Gérard Lanvin ! Enfin !

[Tony] Je vous laisse.
Il faut que je vérifie 2, 3 choses.

All right, thank you, Tony.

Pas trop fatigué ?

Ça va aller. J'ai un peu la broue
dans le toupet, aujourd'hui.

C'est-à-dire ?

Ah, oui ! Pardon.
Expression québécoise.

Ça veut dire que je suis débordé.

D'accord.

Ben oui.

Ben oui, ben oui, ben oui, ben oui.

Le buste raide comme une barre, hein ?

Le regard franc,

honnête.

Le physique du gars qui lâchera rien.

Vous êtes vraiment le rôle.

- Ça tombe bien, ils m'ont pris.
- C'est pas faux.

Je vais vous faire visiter
les bureaux de prod.

Évidemment,
il va y avoir des changements.

Autre réalisateur, autre méthode.

Attention, moi, je suis pas client
des changements de dernière minute.

Avec John, on avait travaillé
le personnage, ses motivations...

Ouais, je comprends,

mais je vais vous demander
de pas être trop conservateur.

Comme le cinéma français.
Trop conservateur.

C'est pour ça que ça dépasse rarement
les frontières de la France.

C'est un point de vue.
Tony est d'accord avec ça ?

La Warner est d'accord.
Ce sont eux qui décident.

Ils sont venus me chercher
pour que ça bouge,

pour qu'il y ait du culot.

Comme on dit, il faut avoir du front
tout le tour de la tête.

Bienvenue dans les bureaux
de The Other Day.

- Merci.
- Passez devant.

[Bob fredonne] J'ai déjà la musique.

Je vais vous présenter les deux auteurs
que j'ai amenés.

- Tom Sullivan, Jerry Curtis.
- HI!

- Hi!
- Très réputés à Hollywood.

En France aussi. Tom et Jerry.

[Bob éclate de rire]

- Eh oui.
- Excellent. J'adore l'humour.

Installez-vous.
Quelque chose à boire, à manger ?

- Non, ça va, merci.
- Bon. Good.

Donc...

ces changements, on les a ?

Oui. Les changements pour demain...
Demain, on commence par la fin.

Par la fin ?

Par la scène
où vous vous faites fusiller.

C'est mieux après,
histoire de rentrer dans le personnage.

Ouais, mais non.

Partez pas à part,
je vous explique pourquoi.

C'est la scène la plus importante

de votre personnage. C'est là

où toute la dignité et l'héroïsme
va rentrer dans l'écrin

comme une fucking tonne de briques. OK ?

Donc on la fait au début,
comme ça, on peut la perfectionner.

Tandis que si on attend
la dernière journée de tournage...

On verra.

Thank you so much.

Ce sont les changements

pour demain.
Ce soir, faites-vous quelque chose ?

Petit apéro, tous les deux ?

Ce soir, je peux pas. Par contre,
je suis bon pour lever le coude.

Pour lever le...?

- Lever le coude.
- Oh !

Je comprends.

Des fois, avec votre accent,
on comprend pas tout.

Il est beau, lui.

Écoute, ça commence à peine, là. Cool.

Je sais pas d'où il sort,
mais il est plus doué

pour abattre des arbres

que pour le cinéma.
-C'est américain.

Américain, américain...
Je suis avec un bûcheron canadien

qui fait tout réécrire par Tom et Jerry.

On est loin du soldat Ryan.

Bon, alors, on fait comment ?

On fera comme d'hab.
On s'adapte. On y arrivera.

Allez, je t'embrasse. T'inquiète pas.

- Merci, Clara.
- De rien.

À demain pour ce grand film américain.

[Clara] Courage !

C'est quoi, ce bordel ?

[Momo] Gérard !

Je sais d'où vient le problème.

Mon cousin a dû changer les pastilles
de la piscine

avec des pastilles vaisselle.
- Il est drôle.

Il a fait déborder la piscine ?

Non. Non, ça, c'est moi.

Mais c'est cool, non ?

Piscine à débordement

et soirée mousse !

Ça vous plaît pas.
Allez prendre un café.

Dans 5 minutes, il n'y a plus rien.

10, pour être large.

Allez, go !

C'est dingue.
Le robinet s'active tout seul.

C'est fou. Merci beaucoup.

Encore désolé pour la mousse, tout ça.
Je sens que ça vous chafouine.

Et ça m'embête,
car la journée de tournage...

Le tournage, on verra plus tard.

Vous avez tout nettoyé, merci.
C'est parfait.

Il faut que j'aille travailler.
J'ai des textes à apprendre.

- OK. Bon, on verra plus tard, alors.
- [Gérard acquiesce]

- Ils vont être déçus.
- Comment ça ?

J'avais déjà dit à ma mère, mon frère
que demain, on allait sur le tournage.

- Demain ?
- Ouais.

Vous aviez promis.
Les autres jours, c'est compliqué.

Quand je promets, je promets.

Vous viendrez sur le tournage
avec votre mère, avec votre frère...

Avec toute la famille,
les cousins, les oncles et tantes,

tous les Zapatero.

- Zapareto.
- Zapareto, excusez-moi.

Sauf Alain.

- Il viendra pas.
- Pas demain.

Demain, c'est mon 1er jour
et j'aimerais être tranquille.

Après-demain, après-après-demain,
après-après-après-demain...

Mais pas demain surtout.

- OK. C'est là, pas de problème.
- D'accord.

Merci. Au revoir.

On peut se le redire ?

De quoi ? Oui. Je peux venir
tous les jours, mais pas demain.

Vous pouvez venir un jour,
mais pas demain.

J'ai pas dit :
"tous les jours, mais pas demain".

C'est pas pareil.

C'est une histoire de formulation,
mais oui, d'accord.

Bon...

J'y vais. Merci beaucoup, Gérard.

Encore désolé. Il est con, mon cousin.

- Il est con ! Il est con.
- Oui, il est con.

C'est de famille, ça, non ?

[musique paisible]

On the base.

Prêt à tourner à 8 h avec les hélicos.

Notre chef op avec les caméras 1 et 2,

sur les pistes 12 et 20,
plateau 4, à 8 h.

One, two. Test.

Test. Check.

M. Gunn, attention les explosifs.

Vous, plateau 5
avec les voitures militaires.

Gather around, everybody. Come on!

Come closer.

C'est le 1er jour de tournage.

Give yourself a big round of applause.

[acclamations]

Bienvenue en France !

C'est le plus beau pays du monde !

[Sophie] Comment tu te sens ?

1er jour de tournage.

Écoute...

J'ai rencontré Bob Martel hier.
Il a l'air perché.

Oh ! Grave !

En plus, on commence par la fin.
Ça détend, tout ça.

- Ça va bien se passer.
- Oui.

[Olivier Marchal] Gégé, c'est moi.

Je sais que tu fais ton film américain.

Sois bon pour une fois.
Allez, bisous !

Tenez, votre thé.

Merci, Fanfan.

Des gens vous demandent.

J'attends personne.

Je sais bien, mais...

C'est des amis à vous.
La famille Zapate...

quelque chose.
- Non !

Et si.

Momo, je peux vous voir ?

Oui.

Je sais ce que vous allez dire.
Je suis désolé.

J'ai essayé de vous le dire,

vous m'avez pas laissé parler.

Je leur avais déjà dit oui.
Vous me suivez ?

Non, pas bien.

Ma mère, c'est son jour de repos.
Regardez.

C'est la robe
du mariage de mon frère.

Lola est venue pour la coiffer.

Ouais, allô ! On bloque pas !

Dites "Hola".

[tous] ¡Hola!

Ils partent en vacances à Alicante.
C'était aujourd'hui ou jamais.

Gérard, il y a Bob qui vous attend.

D'accord, j'y vais.

- Ouais.
- J'y vais.

Allez-y.

Momo, à partir de maintenant,

la discrétion. Plus de portables.
Discrétion.

Gérard, la discrétion,

c'est nous.
- [tous] ¡Hola!

Je vous assure.

Et sinon, Gérard...

Ah, ouais !

C'est fou. Les cheveux en l'air
et l'espèce de moustache...

♪ Auprès de mon arbre
Je vivais heureux ♪

C'est dingue. Et le nez !

Impressionnant.

On voit même pas la jonction.
C'est dingue.

Et la souplesse du truc. Waouh !

C'est le mien.

Ah...

[il bégaie]

Il est super, le nez !

C'est le truc des grands. Cléopâtre,
De Gaulle, Jean-Luc Reichmann...

OK. Ça, c'est la scène.

Le peloton d'exécution
a déjà fusillé un gars.

Prêt, John ? T'es mort.

Vous, vous sortez de la voiture.

Digne.

- Oui.
- Hein ?

Vous voulez être fusillé
dans votre costume de maire.

Prêt, colonel ?

Vous commencez à marcher.
Mais je veux un truc précis.

Vous marchez comme...

un ours polaire devant un chasseur.

C'est-à-dire ?

C'est-à-dire...

Il marche lentement.

Il est majestueux.

Il est fort, il est puissant,
mais il est serein.

Le chasseur, il sent

que c'est l'ours le plus fort.

Avec ses yeux constamment fixés
sur l'ennemi.

Le peloton d'exécution.

Prêt, peloton ?

Et là, nous, on s'approche de vous.

[soupir de fascination]

Et on glisse derrière
pour vous suivre de dos.

Et devant vous, l'ennemi juré,

celui que vous combattez
pour libérer la France.

C'est qui, ces gens-là ?

[tous] ¡Hola!

C'est qui ?

[Gérard] C'est des connaissances.

On va dire des amis. Euh...

C'est vos amis ?

Je sais, mais c'est très spécial.

C'est compliqué.
C'est juste une journée.

OK ! OK, OK.

- Sandy ! Sandy.
- Yes?

Peux-tu dire aux amis de M. Lanvin
où ils peuvent se mettre ?

Yeah, Bob.

- Merci, Sandy.
- Ouais, merci, Sandy !

De rien, Bob.

[musique douce]

- Bonjour.
- [tous] ¡Hola!

Vous pouvez me suivre ?

On va aller vers les combos.

- Les quoi ?
- Les télés. Juste là-bas.

- OK ?
- OK.

OK !

Allez !

One, six, three.

Take 1.

Et action !

[musique intrigante]

[le colonel parle allemand]

[un téléphone sonne]

Coupez.

Qu'est-ce que c'est ?

Qu'est-ce qui se passe ?

Tenez, de la part de toute la famille.

Oh ! Merci, ma petite puce. Merci.

On se sert, on fait la photo,
et après, on laisse Gérard.

Super ! Elle est parfaite !

Allez, on vous laisse tranquille,
Gérard.

C'est quoi ?

Un Indalo, un symbole porte-bonheur
en Espagne pour vous remercier,

et aussi pour mon fils.

C'est gentil de lui avoir trouvé
un travail sur le tournage.

- Un travail ?
- Vous l'avez fait embaucher.

Merci, vraiment, de votre générosité.
Merci.

De rien, Mme Zapatero.

Zapareto.

Allez, maman.
Laisse Gérard tranquille. Allez.

- Momo.
- Oui ?

Vous pouvez venir ?

- Non, faut qu'on file.
- Venez voir.

Oui ?

Qu'est-ce que vous avez raconté
à votre mère ?

- Sur quoi ?
- Le travail que je vous aurais trouvé.

Elle vous a dit ça ? Non.

Je vous explique.

Quand je bosse avec mon frère,
ça me prend pas énormément de temps.

C'est le matin.

Je lui ai dit que pour m'occuper,
vous m'aviez trouvé un boulot.

Vous voyez ?
Pour pas qu'elle s'inquiète.

Vous connaissez les mères espagnoles.

Il faut pas être espagnole
pour s'inquiéter sur votre cas.

C'est pas faux.
Bon, à demain, du coup.

Non, non, pas à demain.

Vous allez lui dire que vous avez menti

et vous allez rester tranquillement
chez vous, demain.

D'accord.

Mauricio, s'il te plaît.

Laisse M. Lanvin tranquille.
Tu vas le revoir demain.

Laisse-le se reposer, maintenant.

Merci encore pour lui, M. Lanvin.

Voilà, je vais aller lui dire que...

que j'ai menti. C'est dommage,
après cette belle journée

qu'elle a passé. C'est ma faute,
j'avais qu'à pas m'engager là-dedans.

Je vais encore la décevoir.

Ça a été un honneur.

[musique triste]

- Momo.
- Oui ?

Une journée.

Une journée. Je vous jure, une journée.
Promis. Merci.

J'ai tout compris, maintenant.

On reste derrière le combo,
pas de bruit.

Allez.

- Au revoir, Gérard. Discrétion !
- [il klaxonne]

[la famille crie de joie]

À demain, Gérard.

- À demain !
- [coups de klaxon]

- [Sophie rigole]
- Ça te fait marrer ?

Il est pas méchant. Il t'adore.

Je préfèrerais.
Ça serait facile pour le virer.

- Viens, on va boire un coup.
- Ouais.

[coups de klaxon]

C'est quoi ce vent ?

C'est pas vrai, ça !

Non, non, non. Ah, non ! Merde !

Putain !

[coups de klaxon]

[Momo imite une sirène]

Heureusement que j'ai les clés !

Merci, Momo. Votre collègue part.

Pas possible, j'ai pas de collègue.

Merde, le frein à main !

Non, non, non !

- [Gérard soupire]
- Je vous mets ça là.

Cette journée m'a rincé.

Ma mère a fait des petits tapas
pour vous.

- Vous lui direz merci.
- Ça marche.

Je file, j'ai d'autres urgences.

[il imite une sirène]

Vous le faites bien.

Vous trouvez ?
Je sais faire plein d'autres bruits.

[il imite une alarme]

Vous avez vu ?

1er mercredi du mois.

- Quand vous ouvrez la porte...
- [il siffle]

L'alarme !

- Ouais.
- C'est bien foutu !

On en a fait le tour, c'est bien.
Il faut y aller, là.

[Momo pleure comme un bébé]

Le bébé.

Ouais, j'avais reconnu.

- Allez, je file. Au revoir.
- Au revoir, Momo. Merci.

[Momo souffle en marchant]

Je marche dans la neige ou quoi ?

[il souffle] Allez.

Je vous laisse. Au revoir. À demain !

À demain.

[Momo imite un grincement]

C'était une porte ou un chat.
Vous vous démerdez.

Il est cher, lui. Putain.

[musique enjouée]

La maison, ça va ?

Ça va, petite maison.
On est 4 quand même, donc...

Votre ami est déjà en place.

- Comment il s'appelle ?
- Momo Zapatero.

Gérard !

Gérard !

- Regardez.
- [elle rit]

Gérard !

Vous voulez qu'on fasse quelque chose ?

Non, il reste un jour.

On va rester zen.

[Clara] Bonne journée.

[Momo] Gérard ! Gérard !

Regardez. Bim ! Je suis passé de 17

à 5 000 abonnés sur Insta.
- C'est quoi ?

C'est un réseau social.

Je sais. La photo, c'est quoi ?

C'est le selfie qu'on a fait hier.

Vous me l'enlevez tout de suite, Momo.

- Pourquoi ?
- Je vous ai pas autorisé à le faire.

Non, à 10 000, j'arrête.

Donnez l'adresse de la maison
pour faire un barbecue

à 10 000 dans le jardin. On serait bien.

C'est une super idée !

Un barbecue avec Gérard Lanvin.

- Vous le faites exprès ?
- Ah, oui, d'accord. C'est une blague,

c'est ça ? Ah, oui.

Je me disais aussi, 10 000 personnes...

[rires]

Les clés de la maison.

Gérard, faut que je vous dise un truc.

Gérard, j'ai eu une révélation.
Cette nuit, j'arrivais pas à dormir.

J'ai réfléchi.
"Pourquoi j'arrive pas à dormir ?"

Et j'ai eu un flash.

Il y a trop de signes entre nous.

Vous auriez pu tourner n'importe où,
non, c'est dans la région.

Je devais pas intervenir
sur votre piscine. J'étais...

Vous me l'avez dit.

Coup de bol.
Elle fait un AVC. Elle meurt.

OK, la chance ! Il y en a plein,

des signes comme ça. Momo : 2 syllabes.

Gérard. 2 syllabes.

Vous voulez en venir où ?

Les planètes sont alignées.
Je vais être acteur.

Je fais la tristesse.

[il sanglote]

Regardez. La surprise.

Deux personnes différentes.

Et la discrétion, par exemple ?

Ah, non. Faut bosser. Faut bosser, Momo.

Gérard !
Comment vous faites la discrétion ?

Bonjour ! On se fait un petit selfie ?

Allez !

Voilà. Hop ! Souriez !

Voilà ! On sourit !

Zapareto pour l'équipe espagnole.
Dernier essai. Il chauffe la foule.

Faut faire l'exploit, Zapareto.

5m20, 3e essai. Il s'élance. Et il part.

Et oui !

- Et ça passe.
- Hé ! Hé !

Comme ça ?

Gégé ! Gégé ! Gégé !

Vous êtes là !

Je vous ai cherché partout.

- Vous avez deux minutes ?
- Non.

Super !

Je fais vite. Depuis que la famille
sait qu'on est amis,

j'ai beaucoup de demandes de dédicaces.
Vous avez vu ?

Vous êtes jeune.

Vous étiez beau.

Je vous ai mis

des petits post-it.
Là, c'est tata Paquita.

On la surnomme la Lionne.

Son film préféré, c'est Les Lyonnais.
Vous pourriez écrire :

"Pour une lionne, d'un Lyonnais",

ou "d'un lion". Vous improvisez.

Il y a Carmen, Diego, Carlos.
Je vous ai tout mis là.

Hop ! C'est pas urgent, urgent.
Donc... 10 minutes ?

Vous arrêtez jamais ?

[Momo] Il y a Sandy.

Cette nuit, j'ai rêvé qu'on était mariés,

qu'on avait une maison

avec des enfants et un chien.

Elle arrive. Ouh là.

Je lui dis quoi ?

[Gérard] Je connais une réflexion

de forain qui est bien.

Vos yeux font tourner les manèges
avant la fête.

- C'est joli, ça.
-Ouais, c'est bien.

Hi, Sandy!

[en bafouillant] How are you today?

On est prêt.

Merci. J'arrive.

Mr. Lanvin is on his way.

Tu peux me parler

en français.

- D'accord.
- Ça va bien. Et toi ?

Ouais.

OK. 5 minutes.

À tout de suite.

- Sandy !
- Oui, Momo ?

T'as des yeux...

[il bégaie]

Ils tournent.
Ils tournent comme un manège.

[Gérard souffle]

On dirait un forain.

Un forain. Waouh !

Merci, Momo. Cool !

À tout de suite, Gérard.

Oui, j'arrive.

C'était pas ça.

- Non, c'était pas ça.
- J'ai oublié un mot.

Momo, "Gégé", plus jamais, d'accord ?

Voilà.

La fête !

Gégé ! C'est "la fête" que j'ai oublié.

[roulements de tambours militaires]

OK, Gérard, séquence 35.

L'arrestation. Les Allemands débarquent,

le colonel, en tête.
Vous venez d'être dénoncé.

Ils viennent vous arrêter. Mais vous...

Vous, vous êtes...

un rhinocéros.

[en chuchotant] Ça recommence.
Ça y est, c'est parti.

[Bob grogne]

La sérénité

et la force.

Tu cueilles ton raisin.

- Comme un rhinocéros.
- Bien sûr.

Oh !

Il arrive, là. Mais attention !

Je veux pas un regard pour le colonel

qui descend.

Voyez-vous la scène,

Gérard ?
- C'est...

J'ai jamais vu un rhinocéros

cueillir du raisin
lors d'une arrestation.

Faut que ça infuse. On va essayer.

Lâche pas la patate.
Faut jamais lâcher la patate.

Si tu pouvais me lâcher la grappe,
c'est le bon endroit.

Gérard ! Allez. Allez ! Allez !

- Il est là, l'autre aussi. Merde !
- Il est bon.

Pour une répétition,

action !

Top. Arrivée

des Allemands.

- Ils arrivent.
- On a compris.

Ils sont nombreux.

Tant mieux, mon pote.

Coupez ! Coupez ! Coupez !

Qu'est-ce qui se passe ?
Tu savais pas trop

où regarder.

Il y a 5 minutes...

Sandy, vous pouvez me passer le truc ?

Merci.

[sifflement strident]

Il fallait pas regarder.
Maintenant, si.

J'ai besoin d'un mouvement

pour la direction et la distance.

C'est pas pareil
de près ou de loin.

Avez-vous vu Dunkerque ?

Dun... quoi ?

Avez-vous vu Dunkerque ?

Oui, pourquoi ?

- Quand les avions allemands attaquent...
- Oui. Et alors ?

Ça a été tourné sans les avions, Gérard.

Waouh !

- On y retourne.
- Oui.

Pas d'Allemands, pas d'avions.
Il y a plus une thune.

Et action !

Coupez ! Coupez ! Coupez.
Non, ça va pas.

Ça va pas.

Il manque quelque chose
pour que ce soit plus...

plus cinématographique.

Sandy !

Action.

Coupez !
Plus de sérénité, moins de force.

Action !

Coupez !

J'avais la force,
mais j'avais pas la sérénité.

Action !

Coupez ! Rhinocéros, Gérard.

C'est pas une marte !

[commentaire] Le rhinocéros broute
les herbes dans la savane,

et porte sur le dos des oiseaux...

[la sonnette retentit]

Attention, c'est chaud ! Attention.

[Momo s'exclame]

Tada !

Paëlla. Ma mère l'a faite pour vous.

Ça demande qu'à être dégusté.

Je vais mettre la table.

Alors...

Dites pas où sont les assiettes.

[il réfléchit]

Là ! Bip !

- Et voilà ! Bingo !
- Momo, c'est quoi le projet, là ?

Mettre la table. Pour manger chaud,
il faut la mettre maintenant.

Il y en a 10 fois trop, déjà,
et j'ai pas faim.

Je dois téléphoner,
j'ai un texte à apprendre.

Je suis très sensible au geste
de votre maman, mais là, non.

Ah bon ?

Pas de souci. On mange pas.

C'est aussi bon réchauffé.

Je vais vous faire
des Tupperware individuels.

Comme ça,
vous réchauffez au micro-ondes.

Et vous êtes tranquille.

Vous allez vouloir vous débarrasser
de moi. Je partirai pas.

Vous étiez pas bien, aujourd'hui.

Si.

Non. Me dites pas "si".

Je vous ai vu. Vous aviez votre tête
de quand vous êtes triste.

Non, c'est le rhinocéros.
Il fallait réfléchir.

Non, vous étiez pas bien.

Vous savez quoi ? On va bosser.

J'ai appris le texte de l'officier.

Mettez-vous là. Je fais l'officier
et vous, Lucien Jadis.

[il prend l'accent allemand]
Ah ! Lucien Jadis.

Lucien Jadis.

Nous avons intercepté un message,
cette nuit, qui provenait

de la Résistance !

- C'est un peu trop fort.
- Oui.

Les Allemands gueulent.

...provenait de la Résistance.

J'imagine que je ne vous apprends rien,
M. Lucien Jadis.

- C'est bien.
- Quoi, c'est bien ?

Quoi ? Non, pas "OK, Momo".
Là, c'est à vous.

Vous me dites :

"Il y a un âge où les nuits
sont faites pour dormir."

Bam ! Là, ça claque.
Lui, il vous répond :

"Me prenez pas pour un idiot,
mon ami."

C'est marrant, il vous dit "mon ami".

Je connais pas très bien l'histoire,

mais je crois pas qu'ils étaient amis.

Je connais tellement pas l'histoire

que je savais pas qu'il y avait eu
un 2e débarquement.

Les mecs sont arrivés le 17 août 1945,
comme ça.

C'est par où ?

Je savais pas.
Ils ont appelé ça "Evil dragon".

C'est Weston Churchill

qui a trouvé le nom.

Pourquoi, Weston ?

- Parce que c'est cool.
- Je peux parler ?

Oui.

C'est pas Weston Churchill,
c'est Winston.

Weston, c'est les chaussures.
On va pas refaire la guerre 39-40.

- 45.
- On s'en fout.

En 1 an,
ils auraient pas pu faire tout ça.

Momo, reprenez votre veste.

Voilà, tout va bien.

Dites merci à votre maman.

Et demain, vous venez pas sur le film.
Bob Martel veut pas.

- On est d'accord ? Pas d'ennui.
- Oui.

OK. Merci, Momo.

Je peux vous laisser ?

Évidemment. Ça va.

- Je vous fais les Tupperware ?
- Je le ferai.

Mettez pas les crevettes
avec le riz safrané,

sinon ça va les colorer.
- OK, oui.

- Ça les colore en jaune.
- Safrané...

C'est beau, mais bon...
Il m'a pris pour un régiment, là.

[la voiture ne démarre pas]

Il y a un problème ?

Oui, la voiture est en panne.

J'ai appelé mon pote Lulu.
Dans 10 minutes, je suis parti.

- Sûr ?
- Regardez. Je suis pas là.

- OK.
- Bonne soirée.

[Lulu] Je t'ai tout calé. Tu redémarres.

Maintenant, tu pousses le moteur.
Pousse !

[Momo accélère]

T'es fou ou quoi ?

Impeccable !

♪ Et il est où ? ♪

♪ Et il est où, Gérard Lanvin ? ♪

♪ Et il est où ? ♪

[cris de joie]

[tous] Gégé ! Gégé ! Gégé ! Gégé !

♪ Et il est là ♪

♪ Et il est là ♪

♪ Et il est là, Gérard Lanvin ♪

♪ Et il est là ♪

♪ Et il est là
Et il est là, Gérard Lanvin ♪

[Gérard] Momo, j'aimerais bien
que vous me rappeliez.

Ça suffit les conneries !

Hein ! Vous me rappelez, nom de Dieu !

- Salut, ça va ?
- Je suis en retard.

J'ai réglé des bêtises.

C'est pas grave.
Vous nous avez prévenu.

Bob veut vous voir.
Il a fait des changements dans le texte.

Des changements dans le texte ?
J'hallucine. Il m'emmerde,

lui aussi.

Tarzan, le roi de la savane !

Vous pouvez amener ça à ma loge ?
Je vous remercie.

Il est là, lui.

Vous savez qui était devant chez moi,
ce matin ?

30 personnes.
Avec votre ami Lulu en tête de cortège.

J'y suis...

J'y suis pour rien, moi.

J'ai dit à Lulu de le dire à personne.

Lulu l'a dit à Loulou,
qui l'a dit à Tony, qui l'a dit à Toto.

Résultat : 1 heure de selfies.
Merci, Momo !

C'est qui, Toto ?

"C'est qui, Toto ?" Vous savez quoi ?

De ma vie entière, je suis jamais arrivé
en retard. C'est la 1re fois.

Il faut un début à tout.

- Vous allez où ?
- Où je veux.

[un véhicule approche]

- Gérard, attendez !
- Pas vrai ça.

Attendez !

J'ai oublié de vous dire quelque chose.

Gérard ! Gérard !

Je sens que vous êtes tendu.
Je sais pourquoi.

C'est à cause du Canadien.

Il vous parle mal. J'ai vu son 1er film.

C'est nul ! Mais c'est nul !

Momo, si je suis énervé,

c'est beaucoup...
beaucoup par rapport à vous.

- À cause de moi ?
- [Gérard acquiesce]

J'ai l'impression d'être hyper discret.

Chaque fois que je fais un pas,
vous êtes là.

Ça fait 3 jours qu'on se connaît.
J'ai l'impression que ça fait 20 piges.

Pareil. C'est dingue.
C'est fou, comme ça...

J'ai été gentil jusqu'à présent.

Oui, oui, je reconnais.

Dorénavant, plus de Momo.
Ni sur le tournage, ni à la maison,

ni dans la piscine, ni dans le compteur
électrique. Nulle part.

Pigé ?

Pigé.

D'accord. Bon...

Adieu.

[Gérard rigole]

- Vous me l'avez déjà fait, ça !
- Je sais. Ça va. On tente.

Moi aussi, j'ai envie de partir.

C'est pas M. Lanvin...

- Ça va !
- Je croyais qu'il se passait un truc.

Je suis le seul à ressentir ça, donc...

Pourquoi elle est ouverte ?

C'est une hallu, ce mec-là.

Je m'en vais !

C'est pas moi
qui ai ouvert la fenêtre. Voilà.

Regardez. Plus de Momo dans 2 minutes.
Hop ! Disparition !

[Momo parle]

J'entends pas.

Regardez bien ce visage.

Vous le verrez plus. Adieu.

Adieu, Momo.

[la voiture ne démarre pas]

Refaites pas le coup de la panne.

Non ! Je le refais pas.
Il s'avère qu'elle marche pas.

- Je suis pas mécano, excusez-moi.
- Vous pouvez venir le pousser ?

Il doit s'en aller vite.

Merci.

Je m'en vais. J'y vais.
Droit devant. Allez !

Allez-y, poussez !

Il y a le frein à main.

- Non.
- Mais si.

Merci, j'ai le permis.
Je sais. Il y a pas...

- Il y est.
- Au revoir, M. Zapatero.

Voilà. Au revoir, M. Levain.

[musique calme]

Eh ben voilà.

Il fallait le faire. Je suis peinard.

S'il vous plaît ?

Bonjour.

Il y a un souci ?

Non, je vais prendre un petit blanc.

La même chose.

Ça va, Gérard ?

Ouais. On parlait de quoi ?

Ta petite-fille.
Ça lui fait quel âge ?

- 11 ans.
- Ah, oui !

Ça te fait quoi d'être grand-père ?

Écoute, ça remet
les pendules à l'heure.

11 ans. Elle grandit, je vieillis.

J'ai le blaze : papi.

Papi.

Je vais chercher une pizza.

Papi !

Oui !

Salut, Gérard. Vous allez bien ?

Oui et vous ? Ça se passe bien ?

Il y a des soucis de météo
sur les plages du sud, mais ça va.

J'ai appris que c'est un peu tendu
avec Bob ?

Je suis revenu pour parler avec vous.

J'aime pas du tout
sa méthode de travail.

J'aime pas tout changer
au dernier moment.

Si M. Clooney est content, moi pas.
J'ai pas le choix.

J'ai bien peur que non.
Il faut s'adapter.

Il est pas là, la nuit du lac majeur ?
Tabasco je sais pas quoi ?

Les Hollywoodiens assistent pas
au pot offert par l'équipe ?

Il a un gros problème avec sa piscine.
Il attend un spécialiste.

Un spécialiste ? J'en connais un.

- Et alors ?
- Et alors...

[coups de klaxon]

- Salut !
- Ça va ?

Fanfan,

tu me fais un café ?
- Celui-là est prêt.

Merci. Tu regardes quoi ?

Je regardais passer une espèce
très rare de la diversité humaine.

- Le Zapareto.
- [elle rit]

Qui devrait pas tarder
à réapparaître bientôt.

- [coups de klaxon]
- Voilà. Toujours dans la discrétion.

Ça, ça reste là.

[Momo soupire]

- Bonjour !
- Good morning.

Good morning toi aussi. Bien dormi ?

- Ça va ?
- Ça va et toi ?

Bien. Je peux avoir un café pour Bob ?

Avec un nuage de lait, comme il aime.

- Ça va ?
- Super et toi ?

Nickel. Écoute, la pêche.

Allez, hop ! Je prends ça.

- Et super ! À tout à l'heure.
- Ciao !

Il est incroyable.

C'est pas le mot que j'emploierais.
[il rigole]

[musique militaire]

On va se redonner une chance
pour la scène de l'exécution.

Il y a plein de bonnes affaires
dans ce qu'on a fait, c'est juste...

Je sais pas, il manque...

Il manque un quelque chose
que je peux pas définir.

Changer l'intention ? L'ours polaire,
c'est peut-être un peu froid.

- OK.
- On peut essayer...

l'ours brun, par exemple.

L'ours des Pyrénées ? C'est pas loin.
Ça serait plus en adéquation.

- Pourquoi pas ? On essaye.
- D'accord.

Il vous dérange plus, Momo ?
Il peut revenir ?

Au début, un peu,
mais il est sympathique.

Il me fait rire.

Il est venu sauver ma piscine, hier.
On s'est paqueté la fraise...

Il m'a fait découvrir l'anisette.

Fabrication maison.

On a passé la nuit
sur la corde à linge.

[Bob rit]

En plus, il a vu mon film.

Très rare, en France.

Il a adoré !

Ah bon ? Il a adoré le film, lui ?
Sacré Momo !

Bob ! Bob ! Les gondoles.

Venise. Avancez, sinon ça marche pas.

[Bob éclate de rire]

Il est malade.

C'est bon, Momo. Hé, Momo !
Attention, t'as le "fly" à l'air.

Oh, merde !

[rires]

[ils s'exclament]

Ils se sont trouvés.

- Ça va ?
- Ça va et toi ?

Salut, Sandy.

- Salut.
- Une compote ?

Ça va, merci.

Great. Thank you.

Tu fais quoi ce week-end ?
Je peux te faire visiter la région.

Oh, c'est gentil.

Je peux pas. Un copain me rend visite.

Un copain, c'est-à-dire ?

Un copain... copain ?
Ou un copain... Un copain ?

C'est quoi la différence ?

On s'en fout.
Moi aussi, j'ai une copine qui vient.

- T'as une copine ?
- Ouais.

Elle s'appelle comment ?

[il rit et bégaie]

T'es curieuse. T'es jalouse ?

[ils rient]

- [elle se râcle la gorge]
- Bon week-end.

- À toi aussi.
- T'es canon !

Il manque le boulet.

Oui, voilà.

Bon...

- Ciao !
- Ciao, Momo !

[une porte se ferme]

[Momo] Ah, voilà !

Il est là.

[tintements du plat]

[il fait semblant de parler japonais]

Ça va, Momo ?

Vous faites quoi ?

Là ? Je cherchais mon plat à paëlla.

C'est bon, il est là. Je l'ai trouvé.
Impeccable.

Vous sonnez pas ?

J'ai toqué,
mais vous avez pas dû m'entendre.

Bonne journée.

Momo, venez voir une seconde.

Vous avez adoré le film de Bob Martel ?

Ouais. Oui. Si, si, parce qu'il y a...

Faut le voir plusieurs fois,
mais il y a vraiment... une poésie.

Une poésie. Et c'est quoi, la poésie ?

[il souffle] C'est plein de choses.

Ça va de... D'un...

D'un oiseau qui s'envole à...

À Zaz. C'est assez vaste, quoi.

En effet.

Voilà, voilà.

Ça m'a permis de me rendre compte
de quelque chose.

Je veux faire réalisateur.

Ça fait beaucoup de révélations
en deux jours.

Je vous ai vu.
C'est pas dingue, acteur.

Vous êtes assis

toute la journée.
On vous amène des cafés.

On vous tient un parapluie.

Et vous avez une chaise à votre nom.
C'est réducteur.

Un peu.

En colonie, j'avais mon nom.

- D'accord.
- Eh oui. Voilà.

- On va au bowling avec Bob.
- C'est bien.

- Bonne journée.
- Bon bowling.

Merci !

- Momo !
- Oui ?

Laissez la clé sur l'étagère,
dans l'entrée.

Je vous laisse la cuillère.

Elle est pas à moi.

- Voilà.
- Je vous en prie.

- Au revoir, Gérard.
- Au revoir, Momo.

[musique épique]

Good morning!

Bonjour, mes amis !

J'espère que vous avez passé
une bonne nuit.

[Momo] Paëlla party, c'est ce soir !
Je compte sur vous.

Arrête-toi.
Tiens ! Paëlla party, ce soir !

Aïe ! Attends.

Paëlla party, ce soir,
à la maison, Sandy.

Si ça te dit...

Petite soirée à la maison.
Il y aura tout le monde.

On va s'éclater. Paëlla party, ce soir,
avec un feu d'artifice.

Paëlla party, ce soir. Venez nombreux.
Je compte sur vous.

- Faites voir. Merci.
- Paëlla party, ce soir !

Venez, je compte sur vous.
Paëlla party !

- Bob ! Paëlla party !
- Je suis là, mon homme.

Paëlla party, ce soir,
avec feu d'artifice.

[musique douce]

[bips du micro-ondes]

[gémissement douloureux]

[il grogne]

[il souffle]

L'assiette bouillante et c'est froid.
C'est quoi, ce micro-ondes ?

[feu d'artifice]

- On est en retard !
- On se dépêche.

On avait dit 8 h.

Ça fait plaisir de te voir.

Moi aussi, M. le maire.
Faut qu'on se dépêche.

Distribuez ça.

On reste bien groupés.
À partir de maintenant,

on rentre sur le plateau,
donc pas un bruit. D'accord ?

Le silence. C'est parti !

-Hey! My man!
-You had me some trouble.

Ouais, tu m'étonnes.

- La musique, hier, magnifique.
- Merci.

C'était beau. Bravo.

Le monsieur est en costume d'époque.
Il tourne dans le film.

- Ça va ?
- Sympa, ta soirée, hier.

Merci ! Tu penseras à redescendre.

Attention, les Allemands !

Je déconne.

Et George Clooney ?

Chut !

Qu'est-ce qu'on a dit ?

- Ça va, Gérard ?
- Oui et toi ?

Ouais, la forme.

Vous nous avez manqué chez Momo.

- J'avais des leçons à apprendre.
- C'est pas grave, la prochaine.

- À tout à l'heure.
- À tout à l'heure.

[sonnerie de téléphone]

- Suivez-moi. On est devant quoi ?
- Allô ? Oui ?

Il est déjà là, lui.

C'est la maison de Gérard Lanvin.

- Il est là.
- Qui ça ?

Ah, oui ! Vous m'attendez ? Gérard !

Gérard !

- Gé... Gérard ?
- Oui ?

- Vous m'entendez pas ?
- Quoi, Momo ?

Est-ce que tout à l'heure,
vous pourrez faire des photos ?

- Il y a des VIP.
- Des VIP ?

Je vous ai déjà refusé quelque chose,

Momo ?
- Non, c'est pas faux.

Je préfère demander.

C'est bien. Il faut.
Sinon, ce tournage ?

- Ça va ?
- Oui, nickel.

Instagram ?

Ça roule.

Sandy, ça progresse ?

Instagram, ça roule.

En tout cas,
plus de bonjour, plus d'au revoir.

J'étais le seul à pas être invité
à la soirée. C'est pas élégant.

[Momo hésite]

Vous m'avez dit
de vous laisser tranquille.

- Je vous laisse tranquille.
- Ah, oui.

C'est extrême chez les Zapatero.

Je sais pas,
mais chez les Zapareto, oui.

Chez nous, c'est tout ou rien.

Voilà.

- Attendez, Gérard !
- Oui ?

- Venez voir.
- Je suis là.

Je viens.

Par rapport à votre rôle dans le film,

j'entends pas que des bonnes choses.
- C'est-à-dire ?

C'est pas terrible.

Ça serait même... même plutôt moyen.

Je suis honnête. Là, en face de moi,
j'ai pas Gérard Lanvin.

J'ai un sosie, un mec qui...
"Tiens, il ressemble à Gérard Lanvin."

"Lui ? Il y a un truc."

Vous voyez ? J'ai un Gérard,
mais c'est pas le Gérard Lanvin.

Il est où celui des Spécialistes ?

Il est où, Moltès ?

- Il est où ?
- Et alors ?

Après... "Make-up!"
Ça veut dire : "On se réveille."

Non, "maquillage".

Maqui... Maquillage ?
[Momo rit]

D'accord.

Excusez-moi,

mais le rôle, ça va, non ?
Cueillir du raisin.

Ça me paraît pas très complexe.

Hop ! On recentre tout ça.

On y va ?

Allez !

Oh, merde ! Mon maire !
On se voit tout à l'heure.

- [des cloches sonnent]
- C'est une hallu, ce mec-là.

Tu vas voir, mon petit gars.

[Bob rigole]

- Faut suivre, hein !
- Il y a quelqu'un, là ?

- Je peux m'asseoir ?
- Bien sûr.

- Allez-y.
- Avec plaisir. Venez.

Ça se passe bien ?
Vous êtes contents ?

- Oui.
- C'est super.

On découvre des détails
qu'on n'imagine pas.

Vous répétez beaucoup votre texte.

Surtout sur ce film.

Vous passez la journée

à dire la même chose.

On peut voir ça comme ça, oui.

Quand on est maire, c'est pareil.

Si vous saviez le nombre de fois
que je répète les choses !

[rires]

C'est le même métier.

[rires]

Vous n'avez pas terminé
le casting pour l'albatros.

J'hésite entre deux acteurs.
Pourquoi ?

J'ai un ami qui pourrait le faire.

Il pourrait faire ce petit rôle.
On en parle après.

Vous avez visité notre belle région ?

Non, pas encore,
mais je compte le faire.

À table, on a un bon guide potentiel.

Vous pouvez me ramener, ce soir ?

Ouais. Carrément. Avec plaisir.

On a un métier, nous,

et des obligations. Faut y aller,

les enfants.

On peut vous embêter pour des photos ?

Ça fait partie du métier,
maintenant, les photos. Alors, allons-y.

Merci de me ramener, Momo.

Vous rigolez ? Avec plaisir.
Vous m'en voulez pas pour ce matin ?

Non, pas du tout.

Ça m'a fait réfléchir.

- C'est vrai ?
- Oui.

Vous voyez !

- Vous avez pris conscience que...
- Il lâche rien.

- Pardon ?
- Non, je repensais

à ce que vous m'avez dit
sur la révélation.

Les planètes sont alignées,
c'est le bon moment.

C'est pas possible qu'il y ait
autant de choses sans rien derrière.

- Et donc ?
- C'est le moment de faire l'acteur.

Mais vous n'en avez plus envie.

Non, j'ai pas dit ça non plus.

Si l'occasion se présente...

- Pourquoi ?
- Parce que...

Vous vous rappelez de ce que Bob a dit ?

Tout le monde a entendu.

"Ça, c'est un steak ?

C'est une semelle. Il est trop cuit."

Non, non, non.

Il parlait du rôle de l'albatros.

Il a pas choisi l'acteur.

C'est un petit rôle,
mais c'est bien pour commencer.

Ouais.

C'est pas un si petit rôle que ça.
Et vous avez un ami qui peut le faire.

Mais c'est vous, mon ami.

- Mais non !
- Mais si.

- Alors, là...
- À votre place,

je tenterais ma chance.

Je me filmerais
pour donner ça à Bob, après.

Et j'ai mis dans le coffre un costume
et une mitraillette.

- Mais non !
- Mais si.

- Dans le coffre ?
- La route !

- Vous avez emmené ça pour moi ?
- Évidemment.

Waouh ! Ah, ouais ! Ça, c'est...

C'est un geste fort, ça, Gérard.

- Oui.
- Parce que...

Ah, ouais !

- Merci, Gérard.
- Avec grand plaisir.

[Momo souffle]

Mission accomplie.
On est passés par la garrigue.

On a truffé le pont d'explosifs.

Dès que les Allemands
vont passer, boum !

Alors ? Je vais aux costumes ?

- Alors ?
- Je suis passé pour un con.

Ça, c'est fait.
Maintenant, au tour de Céline Dion.

Attache ta tuque avec ta broche,
ça va décoiffer.

Je vais pas rester assis.

[Sandy parle en anglais]

- Salut, Gérard. La forme ?
- Ouais.

Ah, Bob !
Pas trop la broue dans le toupet ?

Ça va. Pourquoi ?

Faut être en forme

pour m'écouter.

Maintenant,
je vais jouer comme je le sens.

Fini, la mouette qui va chez Picard
pour ses sardines.

On s'est compris, Bob ? On arrête.

Un petit coup de tabernacle
et ça repart.

And... Action!

[gémissements]

Ça fait mal.

Ça souffre. Regarde le colonel.

[gémissements]

- [Bob] Et sourire !
- [Gérard rit]

[le colonel parle allemand]

[cris de douleur]

Coupez !
[Bob rit]

-Cut!
-Yeah, man!

Vous aimez peut-être pas jouer
les animaux,

mais j'ai filmé un lion enragé.

Quand on me montre pas, j'y arrive.

Merci, Gérard. Fin de séquence !

That's in the back.
Thank you, let's cut for lunch.

Pour le lunch...

[propos indistincts]

Si quelqu'un pouvait me détacher
pour que j'aille à la cantine aussi !

Oh !

Quel film de baltringue, je te jure.
Sans déconner !

[sonnerie de téléphone]

C'est mon téléphone, ça.

- [téléphone]
- C'est mon téléphone, ça.

En ouvrant le coffre de la voiture,

on voit une mitraillette.
Par les temps qui courent...

L'individu nous raconte
que c'est pour un casting de film.

On a eu du mal à y croire.

Allez, Momo, on y va.

- Merci, j'y retourne.
- Ah, non !

Il faut qu'on prenne votre déposition.

- [Gérard marmonne]
- C'est la procédure.

Ça va être rapide. Je regrette.
Si, si, M. Lanvin.

- OK.
- On y va ?

Momo, j'arrive pas à vous joindre,
il faudrait qu'on se parle.

[musique calme]

Bonjour.

Bonjour. Quelle surprise, M. Lanvin !

- Entrez, entrez.
- Merci.

Je suis même pas coiffée.

Non, tout va très bien, Mme Zapareto.

Merci, c'est gentil.

Il y a un problème avec mon fils ?

Je suis venu pour vous remercier
pour votre paëlla,

qui était magnifique.
- D'accord. Ça me fait plaisir, alors !

Vous voulez un café, un jus d'orange,
un Perrier, une bière ?

- Un café, ça ira. Merci.
- Très bien.

Vous avez mangé ?

J'ai un reste de tortilla.

- Non, merci.
- Bon. Très bien.

J'insiste pas.

Je reviens.

[musique douce]

Momo,

tout jeune.
- Oui.

Au-dessus, c'est mon mari.

Il est décédé il y a 20 ans.

Tumeur au cerveau. Paix à son âme.

C'est la volonté de Dieu,
on n'y peut rien.

Regardez !

- On a déjà encadré les photos.
- Ah, ouais !

Celle-là est bien.

Désolée, je dois livrer ce soir
et j'ai pas eu le temps avant.

Allez-y, Mme Zapareto.
Faites comme chez vous.

Comment ça se passe avec mon fils ?
Il travaille bien ?

Oui, très bien. Comment vous dire ça ?
Il est très présent.

Il ne vous embête pas trop, j'espère ?

Non, pas du tout.

Il ne vous a toujours pas parlé

de son père, j'imagine ?
- Non.

Il n'ose pas.
Je vais vous dire quelque chose,

mais normalement, je n'ai pas le droit.

- Alors...
- Je ne le répèterai pas.

Quand il était enfant, il était...
on va dire un peu gros.

Tout le monde se moquait,
mais il n'était pas bagarreur.

Il souffrait en silence.

Du coup, il ne sortait plus.

Il s'est réfugié dans les films.

- Il rejouait tous les personnages.
- J'imagine.

Et comme mon mari
vous aimait beaucoup,

ils allaient toujours vous voir.

Quand ils sont revenus
de celui avec le Belge...

- Le boulet.
- Voilà ! Le boulet.

Ils ont passé la soirée
à rigoler tous les deux,

à raconter toutes les scènes.

J'étais heureuse de les voir comme ça.
Mon mari est mort 3 mois après.

C'est le dernier film
qu'ils ont vu ensemble.

Momo avait 15 ans.

Asseyez-vous. Attendez ! Je...
Je reviens.

Regardez !

[Gérard s'exclame] Dis donc !

Depuis, vous êtes devenu son idole.
Il veut devenir acteur,

comme vous,
pour que son père soit fier de lui.

Il nous faisait rire,

dans la famille.
Il a envoyé des photos partout,

des vidéos, mais aucune réponse, rien.

Il a tout abandonné.

Il a fait n'importe quoi
pendant longtemps.

Vous promettez de ne rien lui dire ?

- Promis.
- Merci.

[elle rit doucement]

[musique paisible]

Ils n'attrapaient rien,
mais ils passaient du bon temps.

C'est ma mère
qui vous a dit où j'étais ?

Elle a dû tout raconter.

Je vois pas de quoi vous parlez.

Je suis allé chez vous
pour savoir où vous étiez.

Je suis désolé.

Vous avez pas à l'être.
Vous y êtes pour rien.

C'est juste moi, quoi. C'est...

C'est comme ça, je suis nul.

On s'improvise pas acteur
du jour au lendemain. C'est pas facile.

C'est pas que le truc d'être acteur.
C'est tout.

Je suis nul. Je suis nul, c'est tout.

J'ai pas de chance. Il y a des gens
qui ont de la chance, pas moi.

Vous voulez des exemples ?

Je passe mon bac.
Je connais tout le programme d'histoire.

Il y a un truc qui rentre pas,
les Mérovingiens.

Je sais pas pourquoi.
Au bac, c'est quoi le sujet ?

Les Mérovingiens.

Est-ce qu'on peut avoir
moins de chance ?

Si, on peut.
J'en ai d'autres, des histoires.

Je bosse à Intermarché.

Tous les jours,
je leur demandais du travail.

À un moment, ils cèdent.

Je rentre à Intermarché.

1er jour de travail,
je fais de la manutention.

Je mets les packs d'eau.

Une vieille dame me demande
un pack de Contrex.

Déjà, pourquoi de la Contrex ?
C'est dégueu.

Je prends le pack.
La anse lâche sur la dame.

Là. Juste là.

Voilà. La dame, aux urgences,

et moi, licencié. Voilà. Un jour !

J'ai pas de chance.

C'est pas ça. Vous voulez faire
tellement bien que vous faites mal.

C'est tout.

Qu'est-ce que vous aimeriez faire ?

Je sais pas.

Un truc où je me sentirais utile.

Je vous propose une chose,
qu'on travaille ensemble,

à partir de demain. Vous vous occupez
de la logistique, d'accord ?

- Moi ?
- [Gérard acquiesce]

Que je m'occupe de vous ?

Voilà.

Genre votre nounou ?

Assistant,

ça s'appelle.
- Je sais pas.

- J'ai d'autres projets.
- Ça va.

Non, c'est bon, Gérard.
Il y a pas de souci.

Faut que je vienne vivre à la maison.

Non. Non !

[musique enjouée]

[Momo chantonne]

Momo pour Sandy.

Ici Momo. J'écoute.

Il est où, Gérard ?

Le tigre s'approche de l'abreuvoir.

- Il s'approche de l'abreuvoir.
- Je comprends pas.

- Ça veut dire quoi ?
- Il arrive.

Personne lit les feuilles
avec les codes.

- On va où ?
- Faire les courses en Espagne.

Vous dépensez beaucoup trop.

Momo ? C'est quoi ?

Un babyphone.

Je me suis dit qu'on allait
en mettre dans nos chambres.

Je pourrai vous écouter.

Ça va, Momo ?

Très bien. Hop, hop, hop !

- C'est quoi ?
- Son thé.

Tu le poses.

Pose ! On va gagner du temps. Voilà !

Voilà, sois coopératif.

C'est... C'est quoi, ça ?

- Un couteau suisse.
- Pourquoi t'as ça ?

Sérieux ? On a tous un couteau suisse
sur le tournage.

Les Suisses ont un couteau suisse.

Vous m'avez pas dit.
Vous pensez quoi du costume ?

Les manches sont trop courtes.

Quand le tailleur m'a pris
les mesures, j'étais assis.

Ne bougez pas, Gérard.

Hop ! Hop ! Hop !

Périmètre sécurisé.
Le tigre sort de la piscine.

Allez-y, Gérard.

- Vous en faites pas trop ?
- On n'est jamais trop prudent.

Voilà Sandy. Bonne chance.

Quoi ? Non, non, non ! Gérard, non !

[musique douce]

Hi!

- Salut, Momo.
- Ça va ?

Oui et toi ?

Nickel.

On voit les fleurs.

- Les... On les voit ?
- Oui.

C'est pas pour moi ?

- Ça ?
- Oui.

[il rigole] Non !

Mais... Non, non, non !

C'est Gérard. C'est pour Sophie.

Ah, oui. Oui, oui. Bien sûr.

Gérard, what a gentleman!

What a gentleman!

Tu pensais que c'était pour toi ?

- Moi ? Pour moi ?
- Oui.

Non !

Bien sûr que non !

J'étais juste...

curieuse.

- Anyway...
- Anyway.

Bizarrement,
je crois que j'aurais aimé.

Non, mais Sandy !
Je peux voir avec Gérard !

- C'était une belle journée.
- Une belle journée.

Je vous satisfais ?

J'en fais un peu trop.

Faut pas hésiter à me le dire.
Je suis à l'écoute.

Vous me dites : "Momo, t'en fais trop."

C'est le début de notre relation.

Pourquoi vous vous sentez obligé
de parler ?

- Je fais ça ?
- Oui.

Ah, oui ?

[il essaie de parler]

Vous êtes tendu.

C'est dingue. On dirait un vieux chien.

Vous êtes pas un vieux chien.
Juste dans le rapport.

Soit il est tout gentil, tout pépère.

Soit il a un côté...
[il grogne]

[il aboie]

Vous voyez ?

J'ai une scène importante demain.
J'aimerais l'apprendre tranquille.

OK, d'accord.

C'est quoi ce chemin ?
C'est pas la route habituelle.

[Momo essaie de parler]

Bon, ça va !

C'est un raccourci.

Je le prenais avec mon père.

Dans 10 minutes,
vous êtes dans votre douche,

vous pouvez vous détendre

et vous direz : "Merci, Momo."
- [fracas]

- C'est quoi ?
- Hein ?

Il y a eu un dos d'âne.

- Non, mais c'est quoi ?
- Ouais, alors...

Ah, si. Je sais ce que c'est.

Mais alors... ça va pas vous plaire,
cette histoire.

C'est une panne d'essence.

C'est pas possible.
Pas ici, pas maintenant !

C'est la jauge, elle déconne.

- J'appelle Lulu...
- Non !

Vous appelez rien du tout !

On est dépannés dans 10 minutes.

[musique enjouée]

Pas de réseau.
Momo, il y a pas de réseau.

C'est pas moi qui pose les antennes.
Qu'est-ce que vous voulez ?

Rien.

- On fait quoi, maintenant ?
- Je vais aller voir plus loin.

Il y a toujours des solutions, Gérard.

Ça capte pas, là !

Ça capte pas non plus !

Non, non !

Revenez ! Ça va, maintenant. Momo !

Gérard !

Ça capte nulle part.
J'ai fait tout le tour.

Pas une barre, que dalle.
[Momo s'exclame]

Qu'est-ce qu'on fait ?

Ouais, qu'est-ce qu'on fait ?

Eh oui ! Hé ! Hé !
C'est là que tout se pose.

Faut pas s'inquiéter.
On est sur une route.

En plus, c'est un raccourci.

Tout le monde prend les raccourcis.

Quoi ?

Rien.

Vous allez voir.

[musique calme]

- Vous voulez pas un gâteau ?
- Non, non.

Et de la compote ?

- Non.
- Non ?

C'est fou, ces raccourcis
que personne prend jamais.

On fait quoi ?

Vous choisissez la banquette arrière
ou vous dormez devant ?

Mon père disait : "C'est de l'imprévu
que naissent les souvenirs."

Je me crée un beau souvenir
d'une scène ratée, demain.

Non, on va répéter.

Au milieu de nulle part ?

Sans décors,
sans costumes, sans caméras ?

S'il vous faut des accessoires,
la totale,

allez, je m'en occupe. Tenez-moi ça.

Bon, je crois qu'on a tout.
L'officier allemand est prêt.

- Allez, c'est parti.
- C'est parti.

C'est moi qui vous équipe.

Ça va ? Je vous mets ça.
Mettez ça dans votre poche.

Impeccable !

On fait les raccords.

Bien sûr. Bonsoir.

C'est Sophie. Ça va ?

On regarde vers le haut ? Super.

C'est bon pour les raccords.

[accent québécois]
OK, je veux voir une loutre !

Une loutre qui amène ses enfants

au parc. Sandy, on y va.

OK, please, don't make the bruit.
Placez-vous dans le silence.

Oh, mon Dieu ! C'est Momo, là-bas ?
Il est beau, sexy,

avec un corps athlétique.

[accent québécois]
Sandy, on se concentre !

Le silence, s'il vous plaît.

OK, le son ? C'est bon.

Caméra ! Rolling Stones !

Rolling Stones !
Gérard, mettez-vous en place.

[Gérard] OK !

- Gérard ?
- Oui ?

Avez-vous vu Dunkerque ?

Il y avait pas les avions, Gérard.

L'officier, c'est bon ?

C'est un honneur pour moi de tourner
avec vous. Je vous adore.

67 sur 1, première. Deux caméras.

Action, Gérard !

Colonel, j'ai passé deux ans
dans les tranchées, à Verdun.

Sous la neige, dans le froid,
la terreur, l'angoisse,

en attendant
que vos troupes nous attaquent.

Et malgré mes lèvres gercées,

je me devais de sourire
devant mes hommes.

Et pendant ce temps-là, chez moi,

un de vos obus détruisait ma maison,

emportant la vie de ma femme
et de mon enfant.

Il avait 10 ans. Depuis,
j'ai toujours sur moi la dernière lettre

qu'il m'a envoyée au front.
J'en connais tous les mots.

Je me les redis tous les soirs
avant de m'endormir.

"Papa,

je sais que tu vas revenir.

D'abord parce que tu es le plus fort.

Et surtout parce que tu es mon papa."

- Coupez !
- C'est coupé.

Thanks everybody. Cut.

[Bob s'exclame]

Yeah, man!
Yes, mon Gérard !

- Bravo.
- [applaudissements]

Bravo.

[chanson paisible]

- T'as froid ?
- Un petit peu.

- Regarde. Voilà.
- Merci.

- Merci, c'est gentil.
- C'est dingue, c'est déjà la fin.

Une semaine et...

C'est un peu comme une colo.

Vous vous voyez pendant un mois
et chacun repart.

Oui.

Tu vas faire quoi ?

Rentrer chez moi
et attendre une autre colo.

Ouais, c'est bien.

- Je peux te dire un truc ?
- Ouais.

Tu peux regarder là-bas
quand je te le dis ?

Sinon, je vais pas y arriver.
Voilà. Merci.

- Oh là là !
- Juste...

T'as dû remarquer que tu me plais.

Je t'aime bien.
Laisse-moi finir, je t'en supplie.

Sinon, je vais jamais y arriver.

Et du coup, je me disais...

Peut-être je peux être ton copain.

Mais pas ton copain-copain.

Je veux dire ton copain...

Copain, quoi.

On est déjà copains-copains, non ?

- Des frites ?
- Ouais, des frites. C'est bien.

[Gérard rit]

- Gérard ! On lève le coude ?
- Allez !

[Bob rigole]

[Bob s'exclame]

Très bonne semaine. Vraiment.

Je suis tombé le cul
en bas de ma chaise.

- Merci.
- En revanche,

il va y avoir des changements.

Le gros costaud figurant
qui est mort au pied du mur d'exécution

peut pas être là. On va décaler.

On va pas décaler pour un mec.

On a besoin de quelqu'un. On décale.

Un gros costaud ?

[Gérard rigole]

Momo !

Non.

Non, non. Voilà. Non.

Non. N-O-N.
C'est clos. On passe à autre chose.

- Come on!
- Pour rendre service.

On te demande juste
de nous sortir de la merde.

C'est pas moi qui vous ai mis
dans la merde. Je suis désolé, non.

Si Bob vous écrit une scène ?
Une scène avant de mourir, c'est bien ?

Ouais, mais...

Ouais ! OK ! Ouais, pourquoi pas ?
Une scène !

- Avant l'exécution.
- Exactement.

- On existe, c'est bien.
- Une scène ?

Non. OK !

J'ai compris.
Vous m'avez déjà fait le coup.

Il y a un moment,
je suis désolé, j'ai dit non.

Non, c'est non. Voilà.

On tarde pas,
j'aime pas conduire la nuit.

Trois secondes.

Quand vous dites une scène...

[musique intrigante]

Lâchez-moi !

Lâchez-moi ! Lâchez-moi !

[il gémit]

Non ! C'est bon.

C'est bon !

[le colonel parle allemand]

Messieurs,
faites ce que vous avez à faire.

[coups de feu]

[Momo gémit]

Regardez !
Regardez ce que vous avez fait !

[il gémit] C'est le sang de la France.

[musique cocasse]

On est d'accord
que ce sera coupé au montage ?

On est d'accord.

Je sens qu'elle vient.

La mort ! La mort s'approche de moi.

[il gémit]

[il souffle]

[gémissements]

Relève-toi. Relève-toi pour la France.

Relève-toi !

Adieu, mon pays. Adieu.

Vous enchaînez sur un film, après ?

Non, je vais me reposer.

Repos ?

Repos, ouais.

[gémissements]

Sandy, tu peux dire aux caméras
de remballer.

Robbie for Sandy.

You can pack up the trucks.

On peut la revoir ?

J'ai oublié des trucs.

C'est pas sérieux ?
Ce serait pas raisonnable.

[musique pop]

[Momo] J'y ai repensé.

C'est fou, cette histoire.

Les deux caméras qui marchent pas
pour ma prise. C'est fou.

C'était fait exprès ?

Oublie ça.
Tu sais que Sandy est là ?

Change de sujet.

T'es toujours en contact avec elle ?

- Allez !
- Momo !

Quoi ?

Je peux te demander
quelque chose ?

- Oui.
- Je pense souvent à toi.

Je m'aperçois
qu'on n'a aucun souvenir ensemble.

On peut faire un selfie ?

Tu veux faire un selfie ?

Faut demander plus vite.

Laisse pas le suspense.
Je m'imaginais...

Comment je vais annoncer ça ?

Gérard Lanvin est amoureux de moi.

Je vais le faire,
sinon on va perdre du temps.

- T'es prêt ? Souris.
- Dans l'autre sens.

En plus,
monsieur veut un sens particulier.

Colle-toi.

On irait bien ensemble.
Tu serais ma cougar.

Salaud !

[musique enjouée]

Sous-titrage : EVA France