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On peut arrêter de se disputer
pour un jeu à la con ?

T'es amoureuse de lui ?

Je suis pas amoureuse de toi, merci.

Alors, arrête de me saouler.

Laurier !
Descends une minute.

Maman, quoi encore ?

Je te vois venir, mon cochon.

On a le rythme, hein ?

Qu'est-ce qu'il y a ?

Goûte-moi ça, Bip Bip.

Tu feras une heureuse, un jour.

Un homme qui cuisine.

Ton père sait rien faire
de ses dix doigts.

C'est pas ce que tu disais
quand on s'est rencontrés.

Des vulgarités pareilles,
devant ton fils !

Laurier ?

Pas de folies.

Bouches fermées,
culottes remontées.

Laisse-les.

Explorer, c'est de leur âge.

J'explorerais bien encore, moi.

Explorer de nouvelles contrées !

C'est à qui de jouer ?
J'ai une crampe à la fesse.

Sors-toi les doigts du cul !

Marc, arrête de me coller.

- Je te colle pas.
- Je sens ta jambe dans mon dos.

Non, c'est pas ma jambe,
c'est ma bite.

J'ai un jeu plus chaud, les gars.

On n'est plus des bébés.

Hein, Mimi ?

Tu me déconcentres.
J'allais gagner.

C'est juste que...

- Connard !
- Merde, Laurier, je gagnais !

On range ?

- Me touche pas.
- T'es relou.

Ca va, tu survivras.

Il a intérêt à être bien,
ton putain de jeu !

Le jeu de la bouteille ?

On n'a pas le droit de tricher,
c'est ça qui est drôle.

La bouteille décide.

C'est le jeu.

- Je roule pas une pelle à ma soeur.
- C'est le jeu.

C'est toi qui commences.

Parfait !

Il attendait que ça.

- T'es content ?
- Ouais !

La vie fait bien les choses.

Viens ici !

Pas la langue, andouille !

Dégueulasse.

Mimi, à toi.

Putain !

Allez, magne-toi.

Calme-toi, je lui ferai pas de mal.

Attention. Laurier a pas
super bonne réputation.

Mireille ! Julien !

C'est votre mère au téléphone.

C'est l'heure du dîner.

Dommage !

T'aurais vu ta tête !
Rouge comme une tomate.

T'avais l'air d'une débile.

Merci, trop top, la sauce.

De rien, mon garçon.

Juju, dis à ta mère
qu'elle a encore mon Tupperware.

Oui, désolé. Promis.

Un vrai lèche-cul, le petit Juju !

Tais-toi si tu veux
que je te porte, la grosse.

Je dirai à maman
que tu me traites de grosse.

Grosse et amoureuse
de Laurier Gaudreault.

Pas du tout !
T'es en vrac !

Avec tes yeux de merlan frit,
tu pues le graillon !

T'es un vrai bébé !

Tu délires.

Il te taquine,
tu vaux mieux que ça.

Et c'est même pas vrai.
Il est dégueu, Laurier.

Tellement pas mon genre.

T'as pas de genre, Mimi, voyons !

T'as 14 ans !

De toute façon, les genres...
pour ce que ça vaut.

Maintenant, Mimi...

dodo.

Sérieusement.
Avec ton père, on est très sérieux.

Madame Lagarde...

Elle est bien aimable
de n'avoir rien dit.

- Elle aurait pu appeler la police.
- Arrête.

Non !

On n'entre pas chez les gens !

Je dors pas.

Je fais de mal à personne.
C'est quoi, le problème ?

Mireille, non !

Dans la vie,
y a des gens qui dorment pas, bon !

Ca veut pas dire qu'ils entrent
chez les autres la nuit !

C'est inacceptable.

C'est illégal.

Si je veux devenir maire...

Oui, j'ai des projets.

J'aurais l'air de quoi ?

De toute façon,

c'est bizarre.

Tu peux le comprendre, non ?
Je te fais pas un dessin !

Mais...

si Mme Lagarde m'avait pas vue,
et si je suis la seule à savoir ?

On n'évite pas de faire
ce qui est mal

parce que
les gens s'en rendent compte.

On évite de faire ce qui est mal
parce que c'est mal.

Point.

Pourquoi ?

Parce que tu as le choix,
ma grande.

Et tu choisis
de faire ce qui est mal.

Dodo.

Mme Lagarde est bien aimable
de n'avoir rien dit.

Elle aurait pu appeler la police.

On n'entre pas chez les gens !

Sérieusement.
Avec ton père, on est très sérieux.

C'est inacceptable.

C'est illégal.

Parce que tu as le choix,
ma grande.

Et tu choisis
de faire ce qui est mal.

Grosse et amoureuse
de Laurier Gaudreault.

Pas du tout !
T'es un vrai bébé !

Tu délires.

J'ai failli m'évanouir
en la voyant débarquer.

Elle est arrivée
avec ses grands airs,

évidemment.

25 ans que j'avais pas vu sa tête !

Mireille Larouche,
mesdames et messieurs.

Fille de Mado Larouche,

femme de mon ex-petit-cousin Pierre.

Ca m'étonne que t'aies oublié,
toi, la commère.

Tu peux parler !

"Pour du nouveau, votez Mado !"

Mado Larouche, madame la maire ?

Oui, s'il y avait pas eu sa fille.

Ses pauvres frères doivent être
choqués de la voir revenir.

25 ans sans nouvelles !

Hier, j'ai fait la mielleuse.

"Quel bon vent t'amène ?"

Et tout ça.

Et tenez-vous bien...

Mado Larouche est morte.

Et c'est pas le pire.

Sa fille

vient l'embaumer.

Arrête tes bêtises !

Si je te le dis !
Mais j'y crois pas.

Tu parles !

Elle se fout royalement
du corps de sa mère.

25 ans sans donner de nouvelles.

Et elle débarque ici,

tirée à quatre épingles,
elle fait sa crâneuse

comme si de rien n'était.

Comme si on avait tout oublié.

En fait,
elle pointe le bout de son nez

pour l'héritage.

Aussi pétasse qu'autrefois,
il faut croire.

Une pétasse de Montréal,
qu'est-ce que tu veux !

J'étais au funérarium, hier,
quand elle est arrivée.

Elle était nickel, j'ai trouvé.

Très gentille.

C'était beau, ce qu'elle portait.

Elle s'occupe du corps
car c'est la volonté de sa mère.

- Elle veut respecter ça.
- Tant mieux, ma chérie.

Justement, l'invitée de marque !

Montre-nous ton joli minois,
ma Mireille !

Nous refuse pas ça.

Salut, Mireille.

C'est ce que je disais,
elle a pas changé.

Toi non plus, t'as pas changé.

Tu prends quoi ?

Un grand café.

Noir.

- Et du pain complet grillé.
- J'en ai plus.

Pain blanc, alors.

Tiens, ma belle.

Bon appétit.

Qu'est-ce qui t'a pris ?

Je passerai pas la semaine
à t'expliquer pourquoi

on appelle une femme
quand sa mère est mourante.

- T'es pas stupide.
- Mais pas dans mon dos !

- C'est ma famille.
- Et pas la mienne ?

- T'étais pas là, à l'époque.
- Si, t'as la mémoire courte.

Merde, Chantal !

On n'était pas ensemble !
Tu comprends ?

T'étais pas dans la famille
à ce moment-là.

C'est notre histoire,
c'est notre drame.

Je morfle assez, j'ai pas besoin
que ma soeur débarque après 20 ans.

Tu peux comprendre ça ?

Tu peux te mettre à ma place
deux minutes ?

Ecoute, laisse tomber.
Je veux pas qu'on s'engueule.

T'as raison.
Excuse-moi.

Mais j'étais sûre
qu'elle viendrait pour le corps.

Mado a toujours dit
qu'elle voulait que ce soit elle.

Et toi, tu faisais rien.

Même si ma mère le voulait,
elle l'aurait pas forcément fait.

Elle se serait sans doute
jamais pointée

si tu l'avais pas appelée.

Qu'est-ce que ça change ?

Madeleine est morte.

Tu aurais quand même appelé
ta soeur, non ?

C'est quoi, la boîte
que tu avais hier, en rentrant ?

Juste des affaires à ma mère,

des souvenirs d'enfance.

Je dois aller chercher sa robe
pour les obsèques.

Putain.

Merde.

Vaness, t'es là ?

Van, t'es là ?

Je trouve pas
le sac avec ma pisse.

Je dors, merde.

Désolé, je dois faire un test
et je le trouve pas.

Tu l'as pas vu ?

Putain !

Tais-toi si tu veux
que je te porte, la grosse.

Je dirai à maman
que tu me traites de grosse.

Grosse et amoureuse
de Laurier Gaudreault.

Pas du tout !
T'es débile.

Avec tes yeux de merlan frit,
tu pues le graillon !

T'es un vrai bébé !

Vous êtes proches des Gaudreault

mais le temps
de régler cette histoire,

vous devriez garder vos distances.

Ils sont anéantis
par la conduite de leur fils,

ils essaieront sans doute
de vous parler,

mais évitez tout contact.

Juridiquement, c'est nécessaire.

On va avoir besoin
d'une déposition en règle.

En personne, au poste.

Puis vous déciderez
si vous voulez porter plainte.

Pas ce soir, quand même.
La petite est épuisée.

Ecoutez, si votre fils
Julien n'avait pas été là,

on parlerait peut-être pas
d'attouchements, mais de viol.

S'il vous plaît !

- On en a assez entendu.
- Maman ?

Qu'est-ce que tu fais là, trésor ?

Retourne te coucher, Denis,
je viendrai te voir.

C'est rien.
Retourne te coucher !

Allez !
Dans les bras de Morphée.

Dis donc, t'étais au bon endroit
au bon moment, champion.

Merci, M. l'agent.
Je faisais que protéger ma soeur.

On avait de bons souvenirs

dans ce jardin.

On les a toujours.
On est encore là.

Ces travaux, putain !

"Ce sera fini avant qu'elle rentre,
pas de souci."

Elle rentre mourir en paix et...

ça cogne...

dans la cuisine.

Parce que ses fils veulent vendre
dès qu'elle sera morte.

Une jolie attention de leur part.

Julien, je suis pas d'ici,
je connais pas vos histoires.

Je sais
que ça n'a pas toujours été facile.

Mais vous avez été présent
pour votre mère, je vous ai vu.

Y a ceux qui sont là
et ceux qui le sont pas.

Vous étiez là.

Pourquoi elle me regardait
comme ça ?

Vous étiez toujours auprès d'elle.

Elle vous parlait ?

Elle se confiait ?
Qu'est-ce qui s'est passé ?

La veille, on s'embrassait,
elle me laissait pas partir.

Je sais que vous l'avez vue
me repousser.

Elle vous a dit quelque chose ?

Il s'est passé quoi
en un putain de jour,

pour que ma mère me regarde
comme elle m'a regardé, bordel ?

J'ai peur, arrêtez.

Vous me faites peur.

Excusez-moi, je suis pas comme ça.

J'essaie juste de comprendre
ce qui est arrivé.

Elle a rien dit, ce jour-là ?
Rien fait ?

Le personnel de l'hôpital
vient m'aider pour le matériel.

Je vais tout préparer.

La fille que tu devais voir hier,

elle aussi, elle sait
que tu t'es fait agresser ?

C'est qui ?

Pas ton ex ?

Fallait que je décompresse, Den.

Après cette journée.

Avec maman...

et tout le reste.

Donc non.

Je la connaissais pas,
je l'ai vue sur une appli.

J'ai même pas eu le temps
de l'appeler.

Ils m'ont volé mon portable.

C'était à quelle heure ?

Tu t'es fait attaquer, et après,
où t'as passé la nuit ?

J'étais sonné, Den, putain.

Ca va ?

J'ai mal.

J'étais sonné,
je me suis réveillé dans la rue.

J'étais perdu.

Pourquoi tu refuses
d'aller voir la police ?

C'est pas compliqué, bordel !

On a assez d'emmerdes
sans que j'en rajoute.

- Julien va péter un câble.
- Il va le voir.

Tu vas pas guérir
comme par miracle.

On peut plus piquer un portable
sans tabasser les gens.

Ils ont rien laissé derrière eux ?

Un objet, des traces ?

Un indice ?

Leur numéro de sécurité sociale.

Sur un papier
qui est tombé derrière eux.

C'était très con, comme question !

T'es con.

T'es un petit futé.
Tu tiens ça de moi.

- T'es mon frère, pas mon père.
- Merde.

Faut que je décroche.
Paie, d'accord ?

Tu veux le ticket de caisse ?

Oui, je le passerai
en note de frais.

Parfait.

Je t'emmène à la morgue,
je dois passer sur un chantier.

Chantal te déposera à ta réunion.

On dirait que j'ai 5 ans.

5 ans ? Un bébé plutôt,
vu comme t'as peur de Julien.

C'est ton frère, il t'aime.

Il te connaît mieux
que n'importe qui.

Allez !

On y va.

Je vais le faire si...

Je suis désolée.

Faire quoi ?

Je peux les détendre, ses doigts,
si ça vous choque.

Ca me choque pas.

C'est mon métier.

Bon, je remonte, dans ce cas.

- Si besoin, n'hésitez pas.
- C'est bon, merci.

Julien, mange avec ta fourchette,
mon amour.

On est le 24 décembre.

On va pas se mentir,

elle est trop cuite.

Le blanc est sec,
c'est comme avaler du sable.

J'avais prévu de la sortir à 18 h.

Mais non !

Fallait que tante Denise appelle.
Ta soeur, toujours à pic.

C'est loin d'ici, "Eatsman" ?

- "Eastman", crétin des îles.
- Julien !

Mireille restera pour Noël
même si elle va à Eastman ?

D'où tu sors ça, Denis ?
Je vais pas à Eastman, je suis ici.

Quoi ?

- Il se passe quoi ?
- Rien.

Pierre !

Ecoute...

Mimi, à Eastman, il y a

une école pour jeunes filles qui...

Je vais pas à Eastman !
Vous vous foutez de ma gueule ?

Surveille ton langage.
Je ne veux pas qu'on s'énerve.

C'est Noël.

On en reparlera après le repas.

Je voulais pas
te le dire comme ça.

Va chier !

File dans ta chambre !

Comme si c'était moi, le problème !

- J'en ai marre de vous !
- Nous aussi, figure-toi.

On en a jusque-là.

On t'a soutenue. On a été
patients, aimants, présents.

- Et vous m'envoyez au diable !
- Tes notes sont en chute libre.

Tu te fais exclure de cours !

Tu bouges pas de ta chambre !

Tu te coupes les poignets.
Tu fumes, à 14 ans !

- C'est ta faute si je fume.
- Je sais, tout est ma faute.

C'est toujours ma faute.
Tes gestes, tes paroles,

quand tu bois à l'école,
quand tu nous mens.

- Quand tu frappes tes frères.
- C'est le réveillon, tenez-vous !

Ecoute, Mireille,

on en reparlera demain,
à tête reposée,

après les cadeaux,
parce que oui, c'est encore Noël.

Tu iras au pensionnat, Mireille.

Tu pourras être encadrée, aimée.

Tu pourras marcher
dans un couloir sans...

Arrête avec ça !

Je marche dans le couloir,
je suis encadrée !

Je vais très bien !

Le Père Noël a été généreux,
cette année.

Viens, trésor.

On va aller voir le beau sapin
et les cadeaux.

Oui, on va ouvrir les cadeaux !

Au pensionnat,

plus besoin de nous prouver
que tu n'es pas une victime.

Je ne suis pas une victime !

Julien, mon amour,
tu me passes la purée ?

Mimi...

Excuse-moi.

C'est pas moi.

Je t'ai jamais touchée.
C'est pas mon genre, ma cocotte.

Pierre, ça suffit.

Laisse-moi parler pour une fois.

Je parle à ma fille, d'accord ?

Calme-toi.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Julien, appelle les secours !
Vite !

Regarde-moi.

Un peu d'eau.

Mon Dieu !

Les secours arrivent.

Serre ma main.

Mireille, tu m'entends ?

Mireille, je te parle ! Allez !

Je peux vous aider ?

Non, ça va.

Je me suis...

- C'est pas grave.
- Je suis tombé.

Je peux vous aider ?

C'est pour un proche ?
Pour vous ?

Non, c'est pas pour moi.
Je crois pas.

On a toutes sortes de visites.

Des gens qui planifient leur mort,
quand elle approche.

Que cherchez-vous ?
Un cercueil ?

Une urne ?

Dans ce cas, veuillez sortir.

Mais, en fait...

Je plaisantais.
C'était une blague.

Pas très drôle.

C'était pas très professionnel
non plus, mais...

Je suis le frère de Mireille.

Non, enfin... je suis
le fils de Madeleine Larouche.

Tu veux
que j'aille chercher ta soeur ?

En fait...

je la connais pas,
ça me stresse

de la voir,
j'ai rien à lui dire.

Alors je vais laisser courir.

Bonjour, Elliot.

Salut.

Avez-vous besoin de moi

ailleurs qu'ici ?

Tu peux me tutoyer, Stéfanie.

Au revoir.

Oui...

je me suis...

Viens.

OK, on y va.

Putain !

Merde !

Bordel !

Ca y est.

Voilà.

Ce sera pas long.

Tiens.

J'aurais dû te donner ça avant.

Je bois pas.
Merci.

J'ai passé les 120 jours hier.

- Je viens de sortir.
- C'est vrai ?

Bravo.

Merci.

Attention.

Pardon.

T'imaginais ça
pour nos retrouvailles ?

J'avais rien imaginé, en fait.

- Super.
- Regarde-moi.

C'est le...

Elle parlait souvent de toi, maman.

- Tu me diras quand tu...
- On y va.

Un, deux, trois, go !

- C'est bon.
- Putain.

Désolée.
Ca fera une plus belle cicatrice...

qu'avec des points de rapprochement.

On t'enlèvera ça dans 5-6 jours.
Tu reviendras me voir.

Oui, d'accord.

Ca va guérir au fil du temps ?

"Au fil".

Oui.

De fil en aiguille.

Je veux juste te dire...
merci d'avoir pris le temps.

Qu'on fasse le point.

On avait un peu perdu le fil.

Perdu le...

Oui, c'est ça.

C'est moi.

Mireille, votre belle-soeur
est en haut.

Ta belle-soeur.

Merci.

Avec plaisir.

Même pas mal.

Je vous raccompagne en haut.

T'as le droit de fumer, ici ?

L'odeur te dérange ?

Mon Dieu, non.

Loin de là.
Ca me rappelle des souvenirs.

J'ai fumé.
J'ai fumé pour deux !

C'est dégueulasse à dire,

mais ça doit être une tuerie
avec mes myrtilles.

C'est bon, hein ?

C'est bon.

Qu'est-ce que je peux faire
pour toi ?

- Excuse-moi.
- Quoi ?

C'est juste que...

Tu vas droit au but, toi.

Je voulais pas te brusquer.

Je suis pareille.

On se connaît pas bien, nous deux.

Je sortais à peine avec Julien
quand t'es partie pour Montréal.

Je pense
que je suis pas trop ton genre.

Mais je suis une fille carrée.

Zéro blabla.

On aime ou on n'aime pas,
mais c'est comme ça.

Vas-y, je t'écoute.

Je suis venue t'inviter.

A te joindre à nous
pour un apéro.

Une petite garden party.

En l'honneur de Mado.

Pour se consoler, être ensemble.

Est-ce que Julien est au courant ?

Il savait pas
que tu m'avais appelée.

Ta mère était mourante.

Pas besoin de permission
pour te prévenir.

J'ai une tête et un coeur qui bat.

Je pensais que tu saisirais
la chance de voir ta mère.

Et si c'est l'occasion...

de se rapprocher un peu.

Julien, il osera pas.

Il osera pas t'inviter.

Te parler, t'appeler.

Oublie ça.

Ecoute, Chantal...

On n'a pas besoin

de s'expliquer ou de s'excuser.

J'ai fait mon deuil

d'un tas de choses
il y a longtemps.

Ce qui se passe maintenant,
ça changera pas la façon qu'on a...

je sais pas...

d'être ensemble dans cette famille.

T'es revenue le jour même
où je t'ai téléphoné.

Je t'ai pas dit
que ta mère était morte,

mais qu'elle en avait plus
pour longtemps.

Malgré ce qui s'est passé
ce jour-là, t'es revenue.

Donc t'as plus à faire ici
qu'embaumer ta mère.

Bon...

je te dérange pas plus longtemps.

Elliot, il est en bas ?

Chantal...

Julien ne veut pas ça.

Je le sais.

Moi, je le veux.

Tu m'as jamais aimée !

T'as encore assez soif
pour prendre un verre avec moi ?

T'inquiète pas pour moi.

Salut, les poulettes !

Salut.

Mes beautés,
vous me laissez 2 min ?

Papa va mettre un T-shirt.

- OK.
- Bougez pas.

OK !

Je suis là.
Comment ça va ?

Bien.

Bien ?

On savait que ça arriverait.

Quand vous êtes parties,
mamie allait déjà pas fort.

L'école, ça va, cette année ?
Vous avez retrouvé...

vos copains de l'an dernier ?

Je suis dans une autre classe,
mais je révise chez Kelly.

La jolie Kelly, elle est sympa.

Qu'est-ce qu'il y a, Val ?

Rien, c'est maman
qui pète les plombs.

So ?

T'es là, Sonia ?

On peut se dire bonjour ?

Je suis là.
Dépêche-toi, Denis.

On va dîner,
j'ai besoin des filles.

Ca fait deux minutes
qu'on a commencé, merde !

Je veux juste qu'on range avant.

Je peux voir ta tête ?
On joue plus à cache-cache.

C'est bon, là ?

Bonne, même, je dirais.

T'es lourd, Den.

J'ai le droit
de te faire un compliment.

Papa vous veut ici
pour les obsèques de mamie.

Il faudrait que votre mère
vous mette dans un bus.

Evidemment, je te les envoie !

Faut se mettre d'accord.

- Je suis pas chaman, je devine pas.
- On est d'accord.

Les filles, dites au revoir.

Au revoir papa.
Je t'aime.

Au revoir.

Je vous aime.

Regarde, là, c'est Mike.
Un dieu, putain.

Il était arrivé tard au camp.

Ca faisait deux mois
que j'étais arrivé.

Et celle-là !

J'avais pris du muscle, là.

Je suis baraqué.

Là, j'ai reperdu.

J'ai perdu... genre...

5 kg de rétention.
Je suis bien, là.

Là, je me branle,
en mode hot-dog garni,

moutarde au miel, format XXL.

Allô ?

Tu as quel âge ?

20 ans.

Enfin, 19, bientôt 20.

Je suis trop jeune ?

Encore 2-3 photos
et on finit ça chez moi, chez toi ?

Attends une minute.

Regarde celle-là.

Ca va ?
Tout va bien ?

Excuse-moi, je suis un peu...

C'est pas toi.

C'est bon.

Tu sais quoi, Kéven ?

Tu vas me raconter ça
dans la chambre.

Viens, mon grand.

Si tu fréquentes ce genre de sites,
t'es habitué à certaines choses.

Je pense que rien de ce que je dirai
ne te surprendra.

Dans un premier temps,
ça peut commencer sur le lit.

T'es belle.

Assez rapidement,

l'acte doit être amené
à se produire sur le sol.

On peut...

tomber du lit,
tu peux me pousser, on peut rouler,

c'est à ta discrétion.

Une fois au sol,
l'acte doit se passer face à face.

Donc moi sur le dos,

toi au-dessus
pour que je puisse te regarder.

Pendant la pénétration,

tu mettras ta main sur mon visage.

Autour de ma gorge, aussi,
mais principalement sur le visage.

Sur ma bouche, en fait.

Après, il faut que tu écrases
ma tête contre ton torse.

Que tu l'enfermes dans tes pectoraux
avec tes bras forts.

Pour que je puisse plus respirer.

Si j'atteins ma limite, je donnerai
trois coups sur la commode.

T'es super belle, mais...

je vais pas m'éclater à faire ça.

Faut pas dormir dans ta voiture,
tu vas te niquer le dos.

Tu veux repasser dans mon bureau ?

J'ai un gros dossier à te montrer.

Tu fais quoi ?
Tu m'achètes un miroir ?

Je peux me joindre à toi ?

Je tirerai quelques tafs.

- Je peux t'en filer une.
- Non, on va la partager.

C'est dur, ce qui t'arrive, Eli.

D'abord maman, le jour de ta sortie.

Et puis ça.

Ca va.

Mais putain,
qui s'acharne sur toi comme ça ?

T'as un karma de merde, mec.

Tu sais que je t'aime, frérot.

Merci.

Putain !

Je comprends pas.
Je l'ai retrouvé à la maison !

Pleurniche toujours, petit con.
Tu vas t'installer ici.

Tu t'installes ici.

Tu me lâches pas d'une semelle
et tu pisses.

Tu pisses quand je te le demande !

- Tu peux pas me forcer.
- Vous êtes là ?

- Julien, va profiter de ta soeur.
- J'y vais.

- Je peux aller au skate park ?
- Fais tes devoirs, je suis occupée.

T'es trop chiante.

Donc il l'avait ?

D'habitude, Mireille...

mes apéros sont plus gais.

C'est pas grave.

Je passais juste pour un verre.
Je vais partir.

Non, j'ai du brie aux cranberries
avec un Malbec.

Elle s'en va, elle a dit.

On pourrait échanger par mail
pour la suite ?

Pour cette semaine ?

La cérémonie vendredi,
l'enterrement samedi ou dimanche.

Informer la famille,
les amis, les connaissances.

Tu veux t'en occuper ?

Vu que t'es restée proche
de tout le monde.

On pourrait... S'il vous plaît !

Tous, toutes !

- Il me semble...
- Il manque pas quelques verbes ?

J'en ai 2-3 qui me viennent.
Je me rattraperai.

Marre d'être prise
pour une betterave !

Vendredi, pour la cérémonie,
c'est bien.

Pour l'enterrement,
on reste entre nous ?

Allez !

Petit con !

T'es beau, Denis.

Tu vieillis bien.

C'est de famille, je crois.

Mais arrête de remonter ton pantalon
comme un cowboy.

T'as l'air d'un pédophile.

J'ai appris, mon beau Denis !

Ca m'a fichu un coup.

- On trinque ?
- Bien sûr.

C'est ma tournée.

A Mado !

Ta petite maman.

Elle était tellement gentille.

Elle était si... élégante,
la belle Madeleine.

Je reviens.
Les gens ont soif, ce soir.

- Tu vas pas dîner ?
- Je m'en allais.

Je m'en suis jeté un avant,
c'est sur le chemin.

Je vois le genre.

Ecoute...

on s'est pas vus
depuis l'autre soir.

- Mes condoléances, naturellement.
- Merci.

Ecoute, je suis mal
depuis l'autre soir,

je pourrai pas vivre avec ça.

Le notaire est passé
le jour où Madeleine est morte.

Dans l'après-midi,
Mado perdait la tête.

Avec l'infirmière,
on savait plus quoi faire.

Ca avait l'air urgent
que le notaire passe.

Fallait que Mado l'appelle.

Elle était énervée.
On lui a trouvé le numéro de Dolbec.

Et du coup, Dolbec est passé.

Je sais pas ce qu'ils se sont dit.

Enfin, bref.

Fallait que je te le dise.

M. Dolbec,
Denis Larouche à l'appareil.

Pardon d'appeler à l'heure du dîner.

Vous êtes bien aimable.

Ecoutez, Maître Dolbec,
j'ai su que...

que vous étiez passé
le jour de la mort de maman.

Je veux m'assurer
que tout va bien.

J'imagine que vous en direz plus
à la lecture du testament.

Ecoutez...

Mon Dieu.

Il n'y aura pas de lecture,
M. Larouche.

Donc pas de lecture du testament.

Il y en aura une, M. Larouche,

mais vous...

vos frères, votre soeur,

vous n'êtes pas conviés.

C'était la dernière volonté
de votre mère, malheureusement.

Je suis désolé.

Sous-titres : Hélène Monsché

Sous-titrage TITRAFILM