All language subtitles for North Country (2005)

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Vous avez une jolie maison,

tout est impeccable, l'eau en bouteille,
des fleurs le jour de la Saint-Valentin

et vous vous croyez forte ?

Mettez-vous à ma place.
On verra si vous êtes forte.

Descendez dans la mine.
On verra si vous êtes forte.

Nous sommes tous impressionnés,
Mme Aimes.

Il n'y a pas de "Madame".

- Non. Je ne suis pas allée à la police.
- Qu'avez-vous fait ?

Ce que j'avais à faire.

- Karen, arrête de pleurer. Allez, Sammy !
- Ça va le faire chier encore plus.

Regarde-moi.

Ne hausse pas les épaules !
Sammy, merde !

Tout va bien. Tout va bien. Allez.

Allez, vas-y. Monte.

Et voilà, ma chérie.

Tu es gentille, hein ?

On ne reviendra pas, c'est ça ?

En 1975, dans les mines de fer
du Minnesota

fut engagée la première femme mineur.

En 1989, le ratio était
de 30 hommes pour une femme.

Inspiré d'une histoire vraie.

Minnesota du Nord, 1989

Viens.

Salut, Maman.

- Oh, mon Dieu.
- Tout va bien.

Voilà tes petits-enfants.

Ça alors. Qu'ils sont beaux.

Bonjour, grand-mère.

Tu fais le quart de nuit ?

II t'a trouvée avec un autre ?

C'est pour ça qu'il t'a frappée ?

Tu me poses vraiment la question ?

Ce n'était pas la première fois
que vous déceviez votre père ?

Ce n'était pas la première fois
qu'il me décevait non plus.

Quel âge aviez-vous à la naissance
de votre 1 er enfant ?

Tiens.

Bobby Sharp !
Tu vas voir un peu.

Allez, on se tire d'ici ?

Qui est le père de Sammy ?

Je ne sais pas.

Parce que vous aviez
beaucoup de partenaires ?

Le corps du Christ.

Le corps du Christ.

Le corps du Christ.

Elle a toujours été belle, votre fille.

Ça suffit, les garçons !

Pauvre Alice. Sa fille ne lui a causé
que des ennuis depuis sa naissance.

Déjà deux gosses
de deux pères différents.

- Quelle honte.
- Ces enfants

ont englouti mes gâteaux.

Parce qu'ils sont excellents.

Je sais pas ce que vous mettez dedans,
mais ça doit être illégal.

Oui. On dirait que ça
plaît à tout le monde.

Il devait être bourré quand il a fait ça.

C'est ce que je pense.

Tu le prends à part et tu lui passes
un bon savon. Ça s'arrangera.

Beth m'a quitté plus de dix fois
avant qu'on règle nos problèmes.

Vraiment ?

Comment avez-vous su que Pearson
Taconite engageait des femmes ?

Mettez la tête en arrière.

Ça alors... Glory ?

C'est pas vrai !

C'est pas vrai !

T'es devenue une femme !

Oui, une femme et je lave des cheveux.

Tu es mariée ? Tu fais le bonheur de qui ?

Bon, alors... Le malheur de qui ?

Le mien, sans doute.

Tu racontes mal.

Tu as oublié le moment où tu as dit à ses
amis qu'il aimait porter tes culottes.

Et si je leur disais la vérité ?
Qu'il bat sa femme. Ça suffit pas, non ?

- Tu ne plaisantais pas. Tu assures.
- Je vis de nouveau chez mes parents.

Mais maintenant, j'ai 2 bouches à nourrir.

Il y a du travail à la mine.

Tu fais quoi, là-bas ? Tu es secrétaire ?

Non. Je conduis un camion.

- Tu conduis un camion ?
- Je suis la première femme chauffeur.

Ça t'en bouche un coin, pas vrai ?

C'est bizarre.

Je vais te dire, l'argent,
c'est pas bizarre.

A la recherche de l'or.

Il ne fallait pas poser la bière.

L'équilibre. On ne peut pas jouer
aux fléchettes sans une bière à la main.

Et un soda, ça va ?

Non. Les fléchettes le sentent.

Ce ne sera jamais une discipline olympique.

L'alcool est interdit.

Et si on leur offrait une tournée
pour voir si c'est vrai ?

Plus tard, peut-être. D'accord ?

Sympa, Glory.

Si tu viens travailler à la mine,
n'écoute pas ces conneries.

A la mine, depuis quand ?

T'as pas envie de gagner
autant de fric que ton père ?

Tu veux être lesbienne, maintenant ?

Je veux être lesbienne.

Pourquoi il faut que je mange
quand j'ai pas faim ?

Parce qu'on meurt de faim en Chine.

Pas besoin d'aller en Chine.

Finissez ce qu'il y a dans vos assiettes.

J'ai pas encore décidé.

La mine paie six fois ce que je gagne.

T'as une idée du nombre d'accidents
que ça provoque ?

Quelqu'un se fera tuer
à cause des femmes.

Je gagne pas assez pour me loger.

Alors tu restes ici.

Elle est adulte et elle a des enfants.
Elle ne va pas vivre avec ses parents.

Rien à signaler.

- Que voulez-vous dire ?
- Vous n'êtes pas enceinte.

Je vous l'avais dit.

La compagnie veut s'en assurer
avant de vous embaucher.

Essuyez-vous.

Vous vous êtes soumise à l'examen
volontairement, n'est-ce pas ?

Oui. Je m'y suis soumise.

Quand on vous a engagée, on vous a fait
écarter les jambes pour vous examiner ?

- Je t'ai eu.
- Tu m'as eu ?

Alors je vais t'attraper.
Je vais t'attraper.

Viens, chérie.

Salut, Jo.

Que fais-tu ici, Wayne ?

Je suis venu te ramener à la maison.

Karen. Rentre dans la maison.

Tu débarques ici
comme si tout était oublié.

Rien n'est oublié.

- Monte !
- C'est fini !

Si on laissait ton papa et ta maman
discuter, d'accord ?

- Fous le camp !
- C'est pas mon père.

C'est ton mari, tu sais.

Il m'a battue, Maman.
Plus d'une fois et sévèrement.

Un homme a besoin de travail.

Wayne m'a battue parce qu'il était
au chômage, c'est ça ?

Non, mais tout le monde
a besoin d'un but dans la vie.

Toi, c'est les enfants.

Ton père, c'est la mine.

Et si tu vas travailler à la mine...

il aura honte.

Tu devrais y penser.

Sammy, ouvre la boîte à gant.
Il y a une feuille sur le dessus.

Pose-la sur le tableau de bord, veux-tu ?

Désolée.

On a plein de place.

Viens, chéri,
je te montre ta chambre.

Voici Kyle.

Ça alors !

Bien. Très bien.
On a un peu de travail.

Ils restent longtemps ?

Je ne sais pas. Pas longtemps.

Ça se passe jamais comme ça,
tu le sais.

Allez, arrête.

Elle semble trop délicate
pour la mine.

Alors t'es quoi maintenant ?
Cow-boy ou cow-girl ?

- Plutôt cow-girl.
- Non, pas là-haut.

T'as intérêt à être cow-boy.

Je croyais que c'était juste les mains.

L'arthrite, ça se répand
comme une sale rumeur.

Tu sais qu'ils veulent pas
de nous là-haut, hein ?

Oui, j'avais compris.

La mine est un trou de merde.

De la saleté partout. Un boucan du diable.

Vous allez tirer, soulever,

conduire et faire des choses qu'une
femme ne devrait pas faire, selon moi,

mais la Cour Suprême ne m'a pas
demandé mon avis, n'est-ce pas ?

Vous devez être la fille de Hank.

Vous êtes en retard.
Vous avez le formulaire ?

Oui, je l'ai rempli.

D'après le docteur, vous être drôlement
bien roulée sous vos vêtements.

Le sens de l'humour, mesdames.

Règlo numero uno.

Allez, prenez vos affaires,
et on se retrouve dehors.

On va faire un tour.

- Quoi ?
- Quel homo !

VESTIAIRE FEMMES

Tu sais bien que si.

Salopes.

Vos oreilles, mesdames !

Hank, j'ai besoin d'une pause.

Tu as fait une pause-cafê il y a une heure.

Justement, Hank. Elle a bu du café
comme tout le monde.

Glory, c'est la représentante
syndicale qui parle,

ou tu te mêles de ce qui te regarde pas,
comme d'hab ?

Je dis simplement
que tu peux pisser quand tu veux.

Nous, il faut qu'on baisse
nos bleus de travail ?

Si on pisse sur le siège,

je suis pas sûr que l'autre équipe
sera enchantée.

Il y a un chargement à aller chercher.
Alors rhabille-toi et vas-y.

Ceci, c'est de la taconite.
C'est ce qui paye les factures.

On appelle cet endroit le Poudrier.

Joli nom, n'est-ce pas ?

D'autant que c'est vous qui allez nettoyer.

Alors, Arlen, laquelle je vais me faire ?

Je vous présente Bobby Sharp.

Il s'occupe du Poudrier,
et il leur manque des bras.

Faut qu'elle soit bien roulée.
Pas de grosses.

Je veux celle qui est à droite.

Mesdames.

Allumeuse.

Va te faire foutre.

Putain ! Pas la peine
de me lécher la figure.

C'est cool.

Calme-toi.

Merde.

Ça vous vaudra de passer un samedi
dans ma classe.

Venez.

Allez, venez.

VESTIAIRE SALOPES

II n'y a pas de faute d'orthographe
cette fois.

Comment c'était ?

Bien.

Il paraît qu'on t'a mise au Poudrier
avec Bobby Sharp.

Vous n'étiez pas amis au lycée ?

On n'a jamais été amis.

Tu devrais voir un docteur.

Maman a de l'arthrite,
et elle ne se bande jamais le poignet.

Vérifie ce qu'il y a là-dedans.

Jambon-fromage.

Tu t'attendais à quoi ?

Ici, on ne sait jamais.

Viens, on s'assoit avec les filles.

Je vais te présenter les filles.

Mesdames. Josey Aimes.

Moi c'est Big Betty. Enchantée.

- Enchantée.
- Il y avait 2 Betty avant.

- La petite est partie.
- Pourquoi ?

Trop petite.

- Moi c'est Peg.
- Salut, enchantée.

Moi aussi.

- Salut.
- Ça va ?

On s'envoie pas en l'air
dans la cafet', les filles.

Ça laissera pas la lunette relevée
et ça pétera pas au lit. Je vais l'épouser.

Pas vrai ?

Ça t'ennuie pas ?

Bien, s'il n'y a rien à ajouter,
on va ajourner.

- Il y a encore un truc.
- Quoi donc ?

- Le W.C. Portable.
- Et c'est reparti.

Une des filles a une cystite
à force de se retenir toute la journée.

Pete aime peut-être rester
dans sa pisse, mais pas moi.

Que ça vous plaise ou non,
je représente le syndicat au féminin.

Très bien. Et si on vous trouve
des W.C. Portables,

on aura quoi en échange ?

T'es pas au courant, Pete ?

Des pipes au rabais
pour tout le monde, sauf toi.

Par ici.

Tu ne t'es pas perdu ?

Je ne suis pas débile.

Entre.

Regarde un peu.

Tu as vu ?

C'est une Hamilton. Elle doit avoir 60 ans.

Ça vous dérange
que je regarde la télé ?

II est toujours dans la cave
avec ses foutues montres. Il est bizarre.

Il n'est pas bizarre. Il est gentil.

Il travaillait à la Pearson
avant de se blesser le dos.

- Bonjour.
- Bonjour. Nous serons quatre.

Par ici.

Tu as parlé à Wayne ?

Non, Sammy, je n'ai pas parlé à Wayne.

Il va peut-être appeler ce soir.

Je ne pense pas, ma chérie.

Pourquoi ?

II est assez occupé en ce moment.

Vous êtes une de mes employées ?

Pardon. Donald Pearson.
Je crois que vous travaillez pour moi.

Oui. Josey Aimes.
Ravie de vous rencontrer.

Voici mes enfants, Sammy, Karen.

Bonjour. Je suis passé à l'usine,
et je me rappelle de vous.

Bienvenue à bord.

Si vous avez le moindre problème,
passez me voir.

Merci.

Bon appétit.

Merci.

Ça alors ! C'est mon patron.

Non, attendez. Attendez.

Je veux d'abord dire quelque chose.

C'est la première fois qu'on mange
dans un bon restaurant, et je...

- Tu vas pleurer ?
- Tu veux bien te taire ?

Je sais que ça n'a pas été facile.

Mais ça ira mieux, d'accord ?

- Ça va changer.
- Je savais que tu pleurerais.

Vous savez que je suis prête à tout
pour vous, hein ?

PENSEZ À LA SÉCURITÉ
AUJOURD'HUI

Canon. Je lui donnerais bien mes billes.

Voyons, les filles !
Vous n'aimez pas l'art.

C'était plutôt ressemblant.

Salut, moi c'est Earl. On se connaît pas.

Ça te dit, une cigarette ?

- Va te faire foutre.
- C'est pas gentil, ma chérie.

Tu me files une cigarette ?

Non, ça va. Je vais la prendre moi-même.

- Allons, Earl.
- C'est bon, ça suffit.

Je voulais savoir si son paquet
était plein. Mais non.

T'es chouette.

Allez, au boulot, fainéant. Venez.

Un vrai scout.

Ça va ?

Vous avez une idée de ce qui se passe ?

Ma petite, ce pays a élu un président

qui ouvre les portes du marché
à un acier de mauvaise qualité.

On ne parle que de mises à pied.
De partout, on ferme des mines.

C'est quoi le rapport avec le fait
qu'Earl ait tripoté Sherry ?

Avez-vous compris un mot
de ce que je disais ?

Vous prenez des boulots
là où il n'y en a plus.

Ces mecs ne sont pas vos amis.
Je ne suis pas votre ami.

Vous n'avez rien à faire ici,
et vous le savez.

Mais vous ne voulez pas comprendre.

Alors je vais dire les choses autrement.

Travaillez dur, bouclez-la, et faites avec.

Très bien.

J'irai voir M. Pearson. Il a dit
de venir si j'avais un problème.

Non, vous n'irez pas voir Pearson.
C'est moi qui vois Pearson.

Quand vous aurez un vrai problème,
vous viendrez m'en parler.

Je serai ravi de vous aider.

Compris ?

Tu sais, c'est vraiment dommage
que ce machin soit si toxique.

Sinon, ce serait pas mal pour un petit...

Tu saisis ?

Ça te dirait,
un peu d'amour par-derrière ?

Tout est dans le lubrifiant.

Sinon, c'est des cris
et des gémissements...

Tu devrais te voir, Josey.

Quoi, tu...?
Tu crois que je suis sérieux ?

Mais je te charrie.
Où est passé ton sens de l'humour ?

II faut que tu t'endurcisses
si tu veux travailler dans ce trou puant.

Promets-moi
de ne pas aller voir Arlen pour ça.

Continue à gémir et à te plaindre.

C'est exactement ce qu'ils veulent.

Pas question.

On peut encaisser
toutes leurs conneries, pas vrai ?

Je ne veux pas qu'ils aient
une raison de se débarrasser de toi.

Je sais pas comment te remercier.

- Me remercier de quoi ?
- Tout ça.

C'est la première fois que je gagne ma vie.

Je peux nourrir mes enfants.

Je vais nous trouver une maison.

Pour la première fois,
j'ai l'impression de...

De vivre ?

Oui. De vivre.

Et la pension alimentaire ?

Elle propose de m'en verser une.

Tu vas accepter ?

Je me sens déjà la moitié d'un homme,
tu veux que je porte une minijupe en plus ?

Allez !

Ne les bois pas toutes !

Ne me tente pas.
Je te présente ma copine ?

- C'est elle, la blonde, mince.
- Encore une fois !

Qu'est-ce que tu en dis ?

Pour l'instant,
je fais la pause du côté des femmes.

"Tu fais la pause."
On parle comme ça à New York ?

- C'est comme : Faire le point.
- Le quoi ?

C'est ce que dit Bill.
Il est revenu pour faire le point.

Ils ont une de ces façons de parler
à New York.

Au fait, je t'ai rapporté
quelque chose de New York.

D'accord, cette fois je comprends.

Voilà les shots.

- Non, j'ai rien commandé.
- Non, ça va. C'est Hal qui offre.

- On est les seules à danser ?
- T'appelles ça danser ?

La dernière fois que j'ai dansé comme ça,
j'ai eu des jumeaux.

Buvons aux épaules larges, à la peau dure,
et à un ventre pour poser son verre.

J'ai appris que la copine de Glory
vivait avec vous.

C'est un ménage à trois ou quoi ?

La salope travaille avec moi.
Ça devient ridicule, si tu veux savoir.

Non, je veux pas savoir.

Viens. Allez, viens.

Allez, du calme.

Tu me cherches ? Tu vas me trouver.

Fallait pas faire ça, Earl.

Arrêtez.

Du calme.

Bienvenue au pays, mec.

- Merci.
- Quel connard.

Santé.

Bienvenue chez les ploucs.

Allez.

Je veux le lapin, je veux le lapin...

J'ai un lapin !

J'ai un lapin, tout le monde !

Vous ne m'avez pas invitée à danser ?

Je ne sais pas danser.

Alors il paraît que vous êtes
une star du hockey à Carlson.

Au lycée. Il y a très, très longtemps.

Alors on danse ?

Sherry, il y a des tas de mecs
qui n'attendent que ça, ici.

Je sais que vous n'êtes pas homo.

- Quel âge avez-vous ?
- Dix-neuf.

Alors vous voulez danser ?

II vaut mieux pas.

Mes slips sont plus vieux que vous.

Vous êtes vraiment homo.

Bonsoir, mesdemoiselles.

Bonsoir, monsieur.

Accordez-moi une danse.
Vos amies nous surveilleront.

Bon, d'accord.

Etes-vous gentil, Ricky ?

Vous semblez gentil.

Vite. Descends.

T'es vraiment dégueulasse.
Tu m'as dit de m'amuser.

Pas au point de gerber.

Génial, où est Sammy ?

Je l'ai trouvé.

Où sont tes vêtements ?

J'ai vomi dessus.

C'est de famille.

Bon. Lève-toi. C'est fini.

Arrête de chanter cette chanson.

- Pourquoi ? Elle est cool.
- Non.

- J'aurai ma chambre à moi ?
- Karen, arrête de crier.

- Vraiment.
- On t'a demandé ton avis ?

- Alors pourquoi je suis là ?
- Tu fais encore partie de la famille.

Alors maintenant, on est une famille ?

C'est quoi ton problème ?

Karen, chérie.

Elle est rose, hein ?

C'est génial.

Je ne sais pas
si je peux verser 20 °% d'arrhes.

Alors dix ?

- Et si on disait cinq ?
- Ça peut s'arranger.

Ça alors.
Qu'est-ce que vous en pensez ?

- Prends-la !
- Elle est nulle.

Un jour tu me supplieras
de te pardonner

ta méchanceté
le jour le plus important de ma vie.

Et je refuserai.

Ça alors !

Regardez comme elle est triste.

J'en connais une qui pense
que je l'ai oubliée, mais non.

Il y a une surprise, dehors.
Ne regarde pas.

Prête ?

Garde-les fermés.

Et voilà.

Les voisins ont dû t'entendre.

- Viens, Sammy.
- Allez, monte.

Tu vas sauter très haut.

Josey, je sais
que je vous ai pas rendu la vie facile.

Mais je veux que vous sachiez
que j'ai discuté avec les gars.

Alors je vais essayer, d'accord ?

Essayer quoi ?

D'être plus cool avec vous et tout ça.

Bon.

Comme vous pouvez voir,
le convoyeur est en panne.

Il faut que quelqu'un monte voir
s'il y a quelque chose qui le bloque.

Si tout baigne, vous redescendez.

Vous vous sentez de le faire ?

Bon.

Allez-y. Il y a rien à craindre.

Rien à signaler au quatre.
Je répète, rien à signaler au quatre.

Ce serait pas drôle de tomber, hein ?

On vous retrouverait jamais.

En deux minutes, ensevelie
sous cinq tonnes de minerai.

Je me souviens des deux premières fois
que je suis venu ici.

J'ai détesté.

Puis j'ai réalisé que je pouvais rester là,

et fumer un joint, ou faire n'importe quoi,

et que personne le saurait.

On est vraiment seuls ici.

Qu'est-ce que vous en dites, Josey...

On s'embrasse et on fait la paix ?

- Allez. Juste un baiser.
- Je redescends.

Qu'est-ce qui vous prend, Josey ?

Je vous fais mal ?

Je vous fais pas mal, que je sache.

Bon, d'accord.

Allez-y.

Non, c'est un comportement typique,
si vous voulez savoir.

Qu'entendez-vous par "typique"?

Josey faisait toujours des montagnes
d'un rien.

Elle interprétait tout de travers.

Vous voyez ce que je veux dire,
de la parano.

Elle était très émotive.

Elle vous a dit ce qui s'était passé
dans le convoyeur 4. Qu'avez-vous fait ?

J'ai fait venir Bobby dans mon bureau
pour lui causer.

- Il a dit qu'elle...
- Objection. Ouï-dire.

- Retenue.
- M. Pavich,

comment savez-vous
qui croire dans une situation pareille ?

M. Le juge,
c'est une question sérieuse ?

Pourquoi pas lui demander
s'il aime marcher sous la pluie ?

C'est une objection sérieuse, M. White ?

Car elle est rejetée.
Le témoin peut répondre.

En général,
les hommes savent se tenir à carreau.

Quand ils vont trop loin,

la plupart des filles
leur tapent sur les doigts

et les remettent à leur place.

C'est comme ça entre les hommes
et les femmes depuis Adam et Eve.

Allez. C'est fini.

Je me tire.

- Je t'emmène ?
- Josey, vous restez un peu ?

II faut que je vous parle.

A plus.

Ne me pique pas.

C'est très joli.

Bon, cette fois elle sera bien droit.

Tiens-toi bien droite.

C'était ma robe ?

- Un peu jeune pour la Communion, non ?
- Jamais trop jeune pour Dieu.

Tu regardais ça ?

...il a parlé de la taille
de son pénis...

- Mon Dieu ! Éteins.
...plus grand que la moyenne, selon lui.

La famille de ce pauvre homme.

- Alice ?
- Je suis là.

Bien. Je ne resterai pas longtemps.

Je voulais vous dire que Sammy
joue dimanche.

On est occupés dimanche.

Ne lui fais pas ça.

C'est de ta faute.
Tu peux démissionner.

Papa. On a une maison.

- On a eu le prêt et tout.
- Tu veux des félicitations ?

A t'entendre, on dirait que je vole
l'argent. Je travaille aussi dur que toi.

- Alors t'es comme moi, maintenant.
- Non. Il y a quelques différences.

Tu n'as pas à avoir peur
de ce qu'on écrit sur les murs,

ou de trouver des trucs dégoûtants
dans ton casier.

T'as pas à avoir peur de te faire violer
un de ces jours au boulot.

Tu as fini ?

Oui, j'ai fini.

Plus vite !

Pourquoi vous l'avez fait venir ?

On se retrouve là-bas.

Si ça ne marche pas la 1 re fois...

- Merci, Bill.
- Merci.

- Qu'est-ce qu'il fait ?
- Il est célèbre.

Il a sa photo
dans le Hall of Fame du hockey.

Je ne crois pas
que vous vous connaissez ?

Non, en effet.

- Et le vôtre, c'est lequel ?
- Le numéro 12.

Alors, il n'est pas à croquer ?

Je suis très bien comme ça.

Regarde ça.

C'est sympa qu'il soit venu.

- Vas-y, Sammy !
- Dégage de la rampe !

Bon sang, je déteste ce jeu.

Le gamin est rapide sur la glace.

- Passe-le-moi ! Passe-le-moi !
- C'est dégagé !

Quoi ?

Les joueurs ne font plus de passes
de nos jours.

Et la passe ?

Mon père m'aurait tué
si je te l'avais passé.

Vous prenez quelque chose ?

Je viens avec vous.

Tu as dit que tu n'avais pas faim.

Il faut être intelligent pour être avocat ?

Vous avez une haute opinion des avocats.

J'adore tous les bruits du hockey.

Le bâton qui tape sur la glace.
Les lames qui glissent.

Le hockey ne m'aurait pas fait vivre.

Alors j'ai choisi le droit.

- Et ?
- Ne faites pas attention à moi.

Je suis un peu amer en ce moment.
Et vous ? Vous faites quoi ?

Je travaille à la Pearson.

A la mine ?

Vous ne sentez pas le mineur.

C'est vous, Josey Aimes ?

Foutez la paix à mon mari.

Sales putes de la mine !

Vous approchez pas de Bobby,
sinon gare à vous !

- Bobby Sharp ?
- Faire la pute vous a coûté votre mariage.

Je vais pas vous laisser bousiller le mien.

Vous avez entendu ?

C'est vrai ?

Ils ont tous entendu.
Mon père, les enfants.

On a le droit de dire des choses
comme ça, légalement ?

- Devant la terre entière ?
- Seulement si c'est vrai.

C'est faux. C'est lui qui me cherche.

- Alors c'est de la calomnie.
- Quoi, tu veux le poursuivre ?

Je pourrais ?

Le mieux à faire, c'est de laisser tomber.

Mlle Aimes ? Bonjour, je suis Stacey.

- La petite amie de Sammy ?
- Sammy a une petite amie ?

Sammy veut que je vous dise
qu'il va dormir chez moi ce soir.

Vraiment ? Et où est Sammy ?

Dans la voiture de ma mère
et elle est d'accord.

- Vraiment ? Mais pas la mère de Sammy.
- Josey, allez.

Bravo pour la partie.

Sammy. Sors de cette voiture !

- Il est contrarié, il vaut...
- C'est mon fils.

- Sors.
- Non !

- J'ai dit, sors de cette voiture !
- Lâche-moi !

Sors de la voiture ! Va dans le camion.

- T'es une pute, tout le monde le dit.
- Ne me parle pas comme ça !

Josey, ça suffit !

Tu vas me dire
comment élever mon fils ?

Forte de ta grande expérience ?

Karen, monte dans le camion.
J'ai dit : Dans le camion !

Vous voulez un spectacle ? C'est ça ?
C'est ce que vous voulez ?

Allez tous vous faire foutre !

Après, ça s'est dégradé.

Que voulez-vous dire par "dégradé"?

Elle gueulait tout le temps
qu'on ne devrait plus le tolérer,

que la compagnie ne nous protégeait pas,
que le syndicat ne nous protégeait pas.

Mais de quoi
pensait-elle devoir se protéger ?

- Je ne sais pas.
- Avez-vous eu des problèmes

- avec les hommes à la mine ?
- Je ne les embêtais pas,

ils ne m'embêtaient pas.

Trois pour un dollar. T'as de la monnaie ?

5 $ LA PIPE
(J'avale à 50¢)

T'as vu sa tête !

Ils en parlent aux nouvelles
tous les jours : Harcèlement sexuel.

- Et ça, c'est pour quoi ?
- Exfoliant, 11,99.

C'est cher.

C'est moi.

Glory ne viendra pas. Elle a la crève.

- J'ai besoin d'elle.
- Je t'ai dit, elle est malade.

Je peux lui parler ?

Elle ne vient pas, c'est tout.

Qu'est-ce que tu fais ?

Je dis qu'il faudrait aller voir Pearson.

- Lui raconter ce qui se passe.
- T'en retires quoi ?

J'essaie juste d'améliorer les choses.

Pas toi, je parle à Sherry.
Tu gagnes combien pour vendre ça ?

5 °% des ventes.

Tu t'enrichiras pas avec moi.
Je veux rien.

- Et ce qui t'es arrivé, Peg...
- Ça me regarde.

En fait, ça nous concerne toutes.

- Ça nous arrive à toutes.
- En tout cas,

j'en ai marre de me faire tripoter
par une bande de vieux.

Tu le cherches peut-être.
Tu crois pas ?

Va te faire.

Tu peux démissionner demain,
et vendre tes petites crèmes.

- Moi, j'ai besoin de mon boulot.
- Tu sais rien de moi.

J'ai ai besoin autant que toi.

Bon, tu lui dirais quoi à Pearson ?

Qu'on est victime de harcèlement sexuel ?

- Il te rira au nez.
- Sans parler des autres qui se vengeront.

"Faut jamais balancer un frère."

Le serment du syndicat dit de respecter
les membres. Où est le respect ?

Où est-il ?

Allez, qui vient avec moi ?

- T'as d'autres trucs ?
- Tout un tas.

Ça fera partir la suie sur mes mains ?

Sherry, Sherry, ma chérie
Lèche mon cul, il est bien poilu

Très drôle, les gars.

Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je remplace Glory qui est malade.
- Tu veux inaugurer le W.C. Portable ?

On a coulé un bronze ce matin.
Ça te dérange pas ?

Comme c'est charmant.

Ça suffit !

Arrêtez !

Ça suffit !

- Qu'y a-t-il ?
- Ils ont coincé Sherry aux chiottes !

Arrêtez, les gars !
Merde, c'est pas drôle !

- Elle va se blesser.
- Arrêtez !

Laissez-la sortir.

Faites-le basculer !

Qu'est-ce qui vous prend ?

Faites-la entrer, je vous prie.

Mlle Aimes. Désolé de vous avoir
fait attendre. Asseyez-vous.

Messieurs.

J'ai invité quelques collègues,
ça ne vous ennuie pas ?

- Non.
- Vous connaissez M. Pavich ?

Oui. C'est M. Pavich qui m'a dit
que je devais prendre ma journée

pour venir vous voir.

- Pour ne pas vous faire perdre de temps.
- J'apprécie.

Mais ce n'est pas du temps perdu.

Mlle Aimes a un problème.
Nous allons le résoudre.

Merci, M. Pearson.

C'est formidable.

Je ne voulais rien oublier,
alors j'ai noté deux ou trois choses

sur un bout de papier.

Excusez-moi, Josey...
Je peux vous appeler Josey ?

- Bien sûr.
- Je vais vous faciliter les choses,

si ça ne vous ennuie pas.

Je sais ce que vous allez me dire.
On m'a bien expliqué.

C'est super,
mais je crois que ces...

Je vous en prie.
Vous serez agréablement surprise.

En principe, le contrat stipule

qu'il faut un préavis de deux semaines

pour donner sa démission.

Cependant, nous comprenons
que ceci vous a bouleversée,

et nous sommes prêts
à faire une exception.

Le préavis de 2 semaines
ne sera pas exigé.

Votre démission sera effective
dès aujourd'hui.

Non. Désolée, je ne démissionne pas.

- M. Pavich s'occupera des détails.
- Bien sûr.

Je ne démissionnerai pas.

J'ai besoin de ce travail.

Dans ce cas, passez moins de temps
à réunir vos collègues femmes,

moins de temps dans le lit
de vos collègues mariés

et plus de temps à améliorer
vos performances professionnelles.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Vous avez tout dit.

Encore merci d'être venue jusqu'ici.

Si ça ne vous ennuie pas,
nous avons du travail.

...enseigner à l’Université
Oral Roberts.

Quand je lui ai annoncé
que je partirais en juillet,

il m'a dit que, désormais,

je n'aurais plus d'excuse
pour ne pas sortir avec lui.

Je lui ai dit que je ne voulais pas.

Où étais-tu passé ?

Je me souviens très bien
de sa réaction.

Il a dit que si j'en parlais,
c'en serait fini de sa carrière.

Ce n’était pas des excuses...

- Sammy, je peux entrer ?
- Pourquoi ?

J'ai seulement 20 minutes de retard.

- Calme-toi.
- Tu sais, je suis toujours ta mère.

Oui, c'est ça.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Rien.

La plupart des mères cuisinent
et font le ménage.

Elles travaillent pas à la mine.

Tu disais que tu voulais
être médecin quand tu serais grand.

- Et alors ?
- Alors...

Je te disais que tu pourrais faire
ce que tu veux.

C'est vrai pour moi aussi, non ?

- J'ai pas le droit de faire ce que je veux ?
- Pas quand tu fais le boulot d'un autre.

Bill White va signer des autographes
à la patinoire samedi. On pourrait...

Je veux pas d'autographe
d'un de tes losers de petits amis.

Ce n'est pas mon petit ami.
Et ce n'est pas un loser.

Il a battu des records au lycée.

- Oui. Il y a un million d'années.
- Bon sang ! Je fais des efforts.

On peut faire ça ensemble.
Tu adores le hockey...

J'ai quitté l'équipe.

Tu as quitté l'équipe ?

Quand ?

Quelle importance ?

C'est important pour moi.

Tu adorais ça.
Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?

Parce que j'ai pas envie de te parler.

T'as pas compris ?

Je lui dirai de t'appeler.

Je ne partirai pas avant de la voir.

Ce n'est pas la grippe, Josey.

Alors, il t'a dit ?

- Tu te sens comment ?
- Génial.

Je n'ai jamais entendu...
Enfin, je connais Lou Gehrig.

- Je ne connaissais pas la maladie.
- Je sais.

C'est...

C'est comme si, petit à petit,
ton corps cessait de t'écouter.

Comme un ado en pleine révolte.

Comment va Sammy ?

II me déteste.

Je voudrais te dire que le temps
arrange les choses, mais...

Tu es sûre que c'est indiqué ?

Tôt ou tard, mon foie va rendre l'âme,
mais d'ici là,

c'est moi qui décide.

Tu sais pas garder un secret.

Moi ? A cause de toi,
tout le monde sait que j'ai qu'une couille.

- Seulement une quoi ?
- Maintenant tout le monde sait.

Mince alors !

- Est-ce que...? Vous pouvez...?
- Ça marche très bien.

Il en faut une seulement. Une grosse.

Attention.

- J'ai besoin d'aller aux toilettes.
- Vas-y.

Reviens en souriant, sinon je te décris
ce qui va arriver à mon trou de balle.

LA PROPRETÉ
C'EST L'AFFAIRE DE TOUS

- C'est quoi cette odeur ?
- Les toilettes ont débordé.

Allez chercher des seaux et des éponges

et nettoyez cette pièce
avant qu'on soit malade.

- Que se passe-t-il ?
- Entre.

Va voir.

SALOPES

MOUCHARDES

Ils n'ont pas le droit.

Bien sûr que si.

Et ça s'aggravera
tant que tu ne te tairas pas.

- Sherry, ce qu'ils t'ont fait...
- T'as rien arrangé.

Ça c'est sûr.

Me regarde pas comme ça.
C'est nos vies que tu fous en l'air.

C'est ton bordel, tu le nettoies.

Alors, Josey, il t'a plu le nouveau
papier peint "tu grattes et tu sens"?

C'est lui ? C'est ça ?

Je cotise au syndicat,
comme tout le monde.

T'as merdé.
Que veux-tu que je te dise ?

Les amoureux, vous bossez,
ou j'éteins les lumières ?

Josey, ramène-toi.
J'ai un boulot pour toi dans le Poudrier.

T'es une vraie salope, tu sais ça ?

T'as parlé d'un boulot.

Ça te plaît, hein ?

T'aimes ça, hein ?
Que je t'attrape la chatte comme ça ?

J'avais oublié que ça te plaît
quand ça fait mal.

Tu vas apprendre les putain de règles,
à coups de poing s'il le faut.

Sale conne.

Il m'a attaquée.

- Qui t'a attaquée ?
- Bobby dans le Poudrier. Juste là.

- Bobby, tu l'as frappée ?
- Tu poses vraiment la question, Rick ?

La réponse, c'est non.
Je suis pas allé dans le Poudrier.

Il a travaillé tout l'après-midi avec moi.

Tu vois ? Tu vas dire qu'Earl et moi,
on est des menteurs ? Voyons.

Quelqu'un peut me ramener à la maison ?

- Où est ton père ?
- Il fait le quart de nuit.

Prends les clefs dans mon casier.

Tais-toi.

Où allez-vous ?

Je démissionne.

C'est simple. Tu trahis le syndicat,
tu manques à ta parole.

Un point c'est tout.

- Qu'est-ce que tu fais là ?
- A ton avis ?

Je viens pour la réunion.

Écoute, tu n'es plus une employée.
Tu n'es pas obligée de venir.

J'ai pensé que je pourrais
vous donner un coup de main.

Ça dépasse les bornes ici, non ?

Je ne dis pas que Josey a bien fait
d'aller voir la direction, mais...

On est vraiment désolés pour ta maladie.

Non. Ne m'aide pas.

Si tu m'aides, je vais pleurer.
Je t'en prie.

AUJOURD'HUI
ON ACCUEILLE BILL WHITE

Vous voulez un palet autographié ?

- J'en ai une centaine.
- Je veux un avocat.

Je veux poursuivre la mine.
La compagnie. Tous.

Eh bien, bonne chance.

Je veux vous engager.

Je ne fais plus ce genre de choses.

Dommage, je ne connais pas
d'autre avocat.

La bonne nouvelle, c'est que
tous les chemins mènent à un avocat.

Mais je veux bien vous offrir une bière.

Je n'ai pas besoin de bière.

J'ai besoin d'un avocat.

Vous croyez que tous vos problèmes
se régleront au tribunal.

La réalité, c'est que même
quand on gagne, on ne gagne pas.

Je sais, mais j'ai raison.

J'en suis sûr, mais avoir raison
n'a rien à voir avec la réalité.

Regardez Anita Hill, car c'est vous.

Vous croyez que c'est dur à la mine,
attendez d'être au tribunal.

La défense "cinglée ou pute".

La cinglée a tout imaginé,
et la pute l'a bien mérité.

Dans les deux cas, c'est dur.

Suivez mon conseil.

Trouvez un boulot.

Repartez à zéro.

Je ne me sens plus de repartir à zéro.

- Écoutez, vous êtes très belle...
- Oui, je suis belle.

Un mec devrait s'occuper de moi.

J'ai pas envie qu'on s'occupe de moi.

Je peux y arriver toute seule.
M'occuper de mes enfants.

Ça arrive à toutes les filles.

Toutes les filles de la mine.

Mais vous n'en avez rien à foutre.

Si une fille comme elle venait me voir
à New York avec ce cas pourri,

tu sais ce que je ferais ?

J'accepterais.

Je réglerais ça à l'amiable,

je me ferais plus de fric qu'elle,
sans même aller au tribunal.

Pearson ne réglera jamais
ça à l'amiable.

Bien sûr que si.

C'est sa parole
contre tous les autres.

Tous les mecs ne sont pas pourris,
on trouverait bien des témoins.

La mine est le gagne-pain
des gens d'ici.

Personne ne veut cracher dans la soupe.

C'est quoi, ce bar ? Un cimetière
d'animaux domestiques ou quoi ?

T'as des élans domestiques chez toi ?

Pourquoi ils n'ont pas embêté Glory ?

T'aurais envie d'embêter Glory, toi ?

Glory est vite devenue représentante
syndicale. Elle a fait des trucs bien.

Ils la respectent.

Et puis elle n'est pas du genre
à suivre le troupeau.

- Elle se jette pas dans la mêlée.
- La loi du nombre.

Le troupeau. Ensemble, ils ont une chance.

Séparés, ils deviennent des proies faciles.

Les autres filles vous suivront ?

Vous savez ce qu'est un recours collectif ?

C'est quand plusieurs plaignants
sont dans le même cas.

Déposez un recours collectif
au nom du groupe.

Ils auront du mal à dire
que vous mentez toutes.

Que vous êtes toutes folles.
Il faut arriver à les convaincre.

Pourquoi avez-vous changé d'avis ?

Un recours collectif pour harcèlement
sexuel, ça ne s'est jamais vu.

Alors vous le feriez,
car ça ne s'est jamais vu ?

Ça vous va ?

Les poursuivre ?

- Tu plaisantes ?
- Tu sais ce qui se passe.

La vie est trop courte, crois-moi.

Pas assez pour ne pas vouloir
l'améliorer.

Qu'en sais-tu ? Tu es vivante, toi.

Toi aussi, tu sais.

Tu appelles ça une vie ?

Fous le camp.

- Je ne voulais pas...
- Fous...

le camp !

Ce n'est pas un ou deux méchants.

Il faut tout un village
pour qu'une chose pareille arrive.

Je ne dis pas tout le monde.

Mais pas mal de monde.

A l'usine, dans la mine,
et même dans les bureaux,

tous avec un pied sur la gorge
de chaque femme dans cette mine.

Ma cliente n'est pas la seule
à devoir être protégée, M. Le juge.

Nous demandons une injonction
pour protéger toutes les femmes

et l'autorisation
de déposer un recours collectif.

Un collectif comprenant
toutes les femmes à Pearson

parce que chacune d'entre elle
mérite la protection de la loi.

Pour un recours collectif,
il faut plus qu'un plaignant.

La plainte a été déposée au nom
de Josey Aimes seule.

J'insiste bien sur : "seule".

En revanche, nous avons
les déclarations de 13 femmes

affirmant qu'il n'y a eu aucun abus...

Ce n'est pas vrai !

Asseyez-vous.

- Ce n'est pas vrai.
- Asseyez-vous.

M. Le juge, vous ne trouvez pas
qu'on s'y perd ?

Mlle Conlin n'est pas supposée brandir
une pile de documents

sans nous les faire voir d'abord,
n'est-ce pas ?

- En effet. Mlle Conlin ?
- Ils seront soumis au tribunal aujourd'hui.

Quels que soient ces documents
qu'on les a forcées à signer...

- Non, mais vraiment !
- Une minute.

- Trouvez-moi trois plaignantes.
- M. Le juge !

Si ces déclarations sont authentiques,
vous ne devriez pas avoir d'objection.

Nous allons poursuivre l'audience.

Trouvez trois plaignantes
avec les mêmes griefs et je vous l'accorde.

Merci, M. Le juge.

Bien. Allons-y.

On va le mettre sur la gorge.

Appuyez sur le bouton.

C'est bon. Essayez maintenant.

Mme Dodge ?

Leslie Conlin. Je suis avocate.
Je représente Pearson Taconite & Steel.

Nous savons qui vous êtes.

Que voulez-vous ?

Les autres femmes ont signé
une déclaration pour la mine.

Je vous en ai apporté une copie.

Sortez d'ici.

- J'ai dit sortez !
- Vous devriez avoir honte.

Elle n'a pas d'avocat.
J'ai le droit de...

Je suis son avocat.

Je dois vous demander de partir.

Tant que vous êtes en vie,
on peut vous citer à comparaître.

- Espèce de...!
- Va te faire foutre.

Salope.

Tu laisses pas cette ordure
s'approcher, compris ?

Je suis venu te demander
de bien réfléchir.

Tu te fous de ma gueule ?

Ce n'est pas toi qui décides, Kyle.
C'est elle.

Tu sais qu'il ne s'agit pas
que de Josey. Ça touche tout le monde.

Elle a déjà pris sa décision.

Tu crois que j'ai pas envie
de leur baiser la gueule ?

- Alors pourquoi ne pas le faire ?
- Et si on perd ?

Si on doit retourner à la mine
pour affronter ces fils de pute ?

Pas question.

T'as trouvé qui d'autre ?

II n'y aurait que toi et moi.

T'es pas un peu folle ?

Tu sais ce qu'ils m'ont fait.

Pas question.

J'ai mes propres problèmes.

Ça va aller ?

Si elle en trouve d'autres, elle obtiendra
le collectif et vous perdrez la cause.

A votre avis, pourquoi vous ai-je engagée ?

Parce que vous êtes une avocate brillante ?

Non. Je vous ai engagée, car vous êtes
une avocate brillante et une femme.

Mais si vous vous dégonflez, dites-le-moi.

Je ne me dégonfle pas.

- Je suis pragmatique.
- Les Vikings du Minnesota

engageraient-ils une femme
comme quart arrière ? Jamais.

Il y a des trucs pour les hommes,
d'autres pour les femmes.

- La mine est un domaine masculin.
- Comme le droit.

Vous voyez,
un homme n'aurait jamais dit ça.

Les femmes prennent tout trop à cœur.

Vous le prendrez à cœur, si elle gagne.

D'abord, vous n'êtes pas assuré
contre les dommages-intérêts.

Et si vous perdez, vous devrez
changer votre mode de gestion.

Les W.C. Portables seront un détail.

Il y aura les indemnités de grossesse.
Des règles contre le harcèlement sexuel.

Sans parler que vous aurez contribué
à établir

une jurisprudence qui affectera
toutes les compagnies du pays,

- y compris les Vikings du Minnesota.
- Sauf qu'elle ne gagnera pas.

Elle vit seule, dépend de l'aide sociale,
a 2 enfants sans avoir été mariée

- et des mœurs plus que douteuses...
- Est-ce bien vrai ?

Faites-le entrer.

M. Sharp.

Voudriez-vous répéter à Mlle Conlin
ce que vous m'avez dit ?

Maman ?

Tout va bien ?

Comment allez-vous manger
si tu n'as pas de travail ?

Je suis ta mère, Josey.

Je n'ai pas toujours été parfaite,
je le sais.

Mais je suis là.

Tu donnes mon argent
et tu hausses les épaules ?

- Je l'ai donné à Josey.
- Je travaille dur pour gagner cet argent.

Et pas moi ?

Et si je te facturais
toutes les lessives que je te fais ?

Elle dit que Bobby Sharp
l'a attaquée dans la mine.

- C'est pas ce que j'ai entendu.
- Il n'y a qu'une vérité, Hank.

- Celle de ta fille.
- C'est des fauteuses de troubles.

Tu veux dire qu'elle l'a bien cherché ?

Je dis qu'il m'a fallu gratter les chiottes
avec du papier de verre.

C'était incrusté dans le métal.

- C'est de la folie ?
- C'est pas leur place.

- Ça ne le sera jamais, tu le sais.
- C'est notre fille.

Elle n'a été qu'une source de honte
pour cette famille.

Et j'en ai jusque-là !

Elle a eu un enfant, Henry.

Elle n'a pas volé une banque.

- Hank est avec toi ?
- Non.

Il n'est pas avec moi.

Je voudrais une chambre, Tom.

Je n'y peux rien si je l'excite.

Mon Dieu.

Ça va aller ?

J'ai jamais rien fait à cette salope.

C'est vrai.

Et elle veut nous poursuivre ?

Vous savez ce que c'est,
le recours collectif ?

Ça veut dire toutes les filles
contre tous les mecs !

C'est vrai, cette salope veut traîner

toutes les bites dans cette salle
en justice.

Les autres filles ont appris
une chose, ces derniers mois.

A dire la vérité, pour changer.

Qu'est-ce que vous en dites, hein ?

Qui l'aurait cru ? Qui l'aurait cru ?

Et vous, mesdames ?

J'espère que vous ne changerez pas
de camp.

Bon. Allons-y.

Merci à M. Sharp et aux autres
pour leurs commentaires enthousiastes.

Avant de prêter serment, y en a-t-il
un autre qui souhaite s'exprimer ?

Oui, je souhaite m'exprimer.

Elle est complètement barjo.

Casse-toi !

- Rentre chez toi !
- J'ai dit "un autre".

Selon le règlement, on ne peut ajourner
si un membre souhaite s'exprimer.

Ton membre il est là, salope !

Je suis d...

Je suis toujours membre du syndicat.

- Allez ! Allez !
- Alors ?

Parle !

Je m'appelle Josey Aimes, et...

Fais voir tes nichons !

Me regarde pas, Hank !
C'est pas moi qui l'ai mal élevée.

Écoutez... Non. Elle a le droit de parler.

Tu prendras le micro après.
Maintenant, c'est à elle...

- Je le prendrai et...
- D'accord, mais elle a le micro !

C'est elle qui l'a.

On entend rien.

Mon père voulait pas que je travaille ici.

On ne s'est presque plus parlé
à cause de ça.

Certains pensent
que je veux fermer la mine.

T'inquiète pas,
on te laissera pas faire !

Ce n'est pas ce que je veux.

Je veux pouvoir aller travailler
comme tout le monde.

Être payée, nourrir mes gosses
et même,

de temps à autres, m'offrir
une bière à Tee-Gees le samedi soir.

Et toutes les femmes
savent de quoi je parle.

Vous savez tous ce qui s'est passé.

- Ton temps est écoulé !
- On a besoin de ces boulots.

Et ça ne cessera pas
tant qu'on ne dira pas : Ça suffit !

- Trois minutes !
- C'est pas une règle !

T'as entendu ! Dégage !

Ça ne cessera pas
tant qu'on ne dira pas : Ça suffit !

- J'ai le droit de dire...
- Donne-le-moi, s'il te plaît.

- Trois minutes.
- C'est pas une règle !

- Tu me le donnes, s'il te plaît ?
- Papa.

- J'ai pas terminé.
- Je sais. S'il te plaît.

- Allez, Hank.
- S'il te plaît.

Viens là, chérie.

Reste avec moi.

- Lâche-la, Hank.
- Allez, lâche-la.

Je m'appelle Hank Aimes.

- J'ai été un mineur toute ma vie.
- Moi aussi !

Mais aujourd'hui, j'en ai honte.

Quand on amène nos femmes
et nos filles au barbecue annuel,

je n'entends jamais personne
les traiter

de "putes", de "salopes"
et pire encore.

Je ne vois personne les tripoter,
ou encore

les dessiner sur les murs des chiottes
dans des poses inimaginables.

Inimaginables.

Alors qu'est-ce qui a changé ?

C'est toujours ma fille.

N'est-ce pas ?

C'est drôlement dur

de voir un des siens
se faire traiter de la sorte.

Vous êtes censés êtres mes amis.

Mes frères. Eh bien...

Je n'ai pas un ami dans cette salle.

En fait, la seule personne
dont je n'ai pas honte,

c'est ma fille.

C'est dur d'affronter
tous ces fils de putes.

Non. Le plus dur, c'est de faire ce boulot

sans se plaindre.

Qu'est-ce que tu fais là ?

C'est vraiment efficace
pour enlever la saleté.

N'est-ce pas ?

Ce que je dis,

c'est que c'est facile de parler
quand on a donné sa démission.

- Nous, on travaille encore ici.
- Facile ? J'aimerais bien t'y voir.

Facile quand t'es folle.

Elle est vraiment folle.

- Tu me files un peu de crème.
- Va t'en acheter.

- Ce salaud a en pris la moitié.
- Alors t'es d'accord

pour dire qu'elle ment ?

Je ferai ce que j'ai à faire.

Et puis on a toutes signé
ces déclarations,

ce qui veut dire
qu'on n'a pas vraiment le choix.

N'est-ce pas, Betty ?

Oh, bordel.

Qui est le père de Sammy ?

Je ne sais pas qui est le père de Sammy.

Car vous aviez
trop de partenaires sexuels ?

Objection. Le passé sexuel
de la plaignante est sans intérêt.

Rejetée.

Mlle Conlin, qui est cet homme
qui vient d'entrer ?

M. Paul Lattavansky, M. Le juge,
le professeur de lycée de Mlle Aimes,

cité à comparaître
comme témoin de la défense.

J'ai tellement d'objections
que je ne sais pas par où commencer.

- Le témoin répondra.
- Encore une fois :

- Mlle Aimes, qui est le père de Sammy...?
- Mon fils

n'a rien à voir avec tout ça.

Est-il exact que votre professeur,

M. Lattavansky, a eu une relation
sexuelle avec vous ?

Une "relation"?

Qu'est-ce que tu leur as raconté,
Bobby ?

Mlle Aimes, avez-vous eu, à 16 ans,
une relation sexuelle

avec votre professeur de lycée ?

Josey, vous restez un peu ?

II faut que je vous parle.

A plus.

Pourquoi fréquenter
un garçon comme Bobby Sharp ?

Vous méritez tellement plus

que ce que ce type pourra vous donner.

Je vous plais, Josey ?

Comme prof, oui.

Vous êtes mon étudiante préférée.

Je vous l'ai déjà dit ?

Franchement...

Je voudrais que ce soit
un peu plus que ça.

Non, non, ça va.

Peut-être comme ami.

- Que faites-vous ?
- Ça va aller.

- Que faites-vous ?
- Non, ça va aller.

- Ne faites pas ça, M. L.
- Non, ça va aller.

Ce sera notre petit secret, d'accord ?

Non ! Non, stop ! Arrêtez !

Arrêtez ! Je ne veux pas ! Arrêtez !

- Ça va aller. Ça va aller.
- Arrêtez !

Arrêtez !

Y a-t-il d'autres témoins
de ce soi-disant viol ?

Quelqu'un, en dehors de M. Sharp,
qui puisse corroborer ces propos ?

Est-il exact qu'il n'y a pas eu viol ?
En réalité, vous avez un lourd passé

- de relations sexuelles...
- Objection.

C'est un cas
de détournement de mineure.

Vous avez violé ma fille, salaud...

De l'ordre ! Huissier !

- Au secours !
- Emmenez cet homme !

- Emmenez cet homme !
- Lâchez-moi.

Asseyez-vous, tout le monde.

Mlle Aimes ? Mlle Aimes,
revenez à la barre, je vous prie.

Revenez à la barre, Mlle Aimes !

M. Le juge, je demande une suspension
de l'audience.

- Josey, attendez. Attendez.
- Non. Je dois voir Sammy.

Nous allons rester ici ce soir.

Ce n'est pas la peine, maman.

Il va rentrer.

Quand bien même.

Nous allons rester.

Je préférerais te donner l'argent,

si tu es d'accord.

Cette montre est assez vieille.

Je ne faisais que regarder.

Elle ment. Elle n'a jamais été violée
par ce professeur.

Elle dit ça pour gagner son procès.

C'est illégal si ce n'est pas vrai.

Elle devrait aller en prison.

Je m'en fiche.

C'est une pute. Tout le monde le dit.

Je me demande si c'est illégal
de traiter sa mère de pute.

- Ça devrait l'être.
- Elle ment.

Mon père n'est pas mort à l'Armée.

C'est un salopard de violeur.

- La vérité est dure à dire, Sammy.
- C'est des conneries.

- J'ai le droit de savoir.
- Oui, tu as beaucoup de droits,

à commencer par celui d'être en colère.

En fait, tu as le droit d'en vouloir
à la planète entière.

Je n'en veux pas à la planète entière.

C'est elle que je déteste.

Il faut beaucoup d'effort
pour nourrir sa haine.

Tu es prêt à y consacrer du temps ?

Pour vraiment la détester,

il faut penser sans arrêt à tout
ce qui te fait la détester.

Elle est méchante.

Elle est jamais fière de toi.

Elle assiste jamais
à tes matchs de hockey.

- Elle te nourrit pas, t'habille pas.
- Je suis pas idiot.

- Je vois bien ce que vous faites.
- Quoi ?

Je sais qu'elle fait tout ça.

Mais tu la détestes quand même.

Je la déteste à mort.

Eh bien, tu as de la chance.

Elle ne t'a pas abandonné
aussi vite que tu l'abandonnes.

Elle était à peine plus âgée que toi

quand elle s'est retrouvée enceinte
dans les pires conditions.

Ça aurait été tellement plus simple

de te confier à quelqu'un.

Personne ne le lui aurait reproché.
Mais elle s'est occupée de toi.

Et elle continue,

même si elle sait que tu la détestes.

Et elle continue à attendre

dans l'espoir que tu rentres à la maison.

- Prends-la.
- Quoi ?

Si tu veux t'enfuir, tu pourras la vendre
et utiliser le fric.

Ou mets-la à ton poignet.

Dans tous les cas, elle est à toi.

D'un ami à un autre.

Karen, va te coucher.

Je te réveillerai quand il rentrera.

C'est moi.

Je ne voulais pas de toi, Sammy.

Il m'était arrivé une chose terrible
et je voulais que tout s'arrête.

Chaque jour mon ventre s'arrondissait,
et ça me rappelait cette chose.

Je ne me rendais pas compte
qu'il y avait un bébé là-dedans.

Que tu étais là-dedans.

Ce que cet homme m'a fait,

ça a fait de moi une autre personne.

Et je crois...

Je pensais

que ça me rappelait ce que tu étais.

J'avais été violée, et tu étais

cette chose

qui ne cessait de me le rappeler.

Mon Dieu, je redoute cette conversation
depuis le jour de ta naissance.

Je ne veux plus de secrets entre nous.

Et puis une nuit,

j'étais allongée dans mon lit,

et je t'ai senti bouger,

comme un petit papillon
qui voletait à l'intérieur.

Et d'un coup, j'ai réalisé...

J'ai su...

J'ai su que tu n'étais pas le sien.

Que tu étais le mien.

Tu étais mon bébé.

Et qu'on allait se battre à deux.

Rien que toi et moi.

Tu n'avais rien à voir avec cette horreur,
tu entends ? Rien.

Et rien au monde ne m'aurait empêché
d'être ta mère.

J'aurais dû vous le dire.

C'est fichu, n'est-ce pas ?

Pas encore.

Savez-vous distinguer un viol
de rapports consentants ?

Quand on a du plaisir
comme elle en avait,

c'est pas du viol. Ça, c'est sûr.

Etes-vous puceau ?

- Non. Je ne suis pas puceau.
- Objection, M. Le juge.

Elle évoque la sexualité de ma cliente
et je ne peux pas interroger ce témoin ?

Non, vous ne pouvez pas. Maintenue.

- Vous ne l'avez pas aidée ?
- Objection.

Josey se faisait attaquer.

Rien ne vient corroborer
le témoignage de Mlle Aimes.

Rien ne corrobore le sien non plus.
Ma cliente veut prouver qu'il ment.

Accordé. Pour le moment.

Quand Josey a été attaquée,
pourquoi ne l'avez-vous pas défendue ?

Sortez tout le jargon d'avocat
que vous voulez,

- mais elle a pas été attaquée.
- Je me suis renseigné sur vous.

- On dit que vous êtes mou.
- Ils sont trop lâches

- pour me le dire en face.
- Etes-vous un joueur style "glace rouge"?

- Quoi ?
- Mon entraîneur disait :

"Gagnez ou perdez,
mais laissez votre sang sur la glace."

Bon entraîneur.

Mon entraîneur vous aurait traité

de "glace jaune"

qui fait dans son froc
quand c'est trop dur.

- Objection. Argumentatif.
- Rejetée.

Vous l'avez regardé poser ses sales mains
sur elle et vous avez fui.

- C'était pas ça.
- M. Le juge.

- Maintenue. M. White...
- Quoi, il lui a écarté les cuisses,

- il l'a pénétrée, il...?
- M. White !

Les mineurs sont aussi durs que l'acier ?

Pas celui-là.

Lui, il est mou comme du beurre.

Vous allez continuer à mentir,
ou vous comporter comme un homme ?

- Objection.
- Je ne mens pas.

- Vous voulez fuir, hein ?
- Va te faire.

- Ça suffit.
- Vous voulez fuir ?

- Je n'ai pas fui.
- Mettez vos tripes sur la glace.

Ce sera comment ? Jaune ?

Ou rouge ?

Jaune ou rouge ?

- Jaune ou rouge ?
- Que vouliez-vous que je fasse ?

II la violait ?

Et vous avez fui.

Que vouliez-vous que je fasse ?

Que faut-il faire

quand ceux qui ont tout le pouvoir
s'en prennent à ceux qui n'en ont pas ?

Pour commencer, vous vous relevez.

Vous vous relevez et vous dites la vérité.

Vous vous relevez

pour vos amis.

- Objection, M. Le juge.
- Vous vous relevez

même quand vous êtes seul.

- Vous vous relevez.
- D'accord.

- M. White, si vous avez terminé...
- Pardon.

Que se passe-t-il au fond ?

Elle s'appelle Glory.

Elle a travaillé à la Pearson.

Elle veut vous dire :

"Je m'appelle Glory Dodge.

Et je n'ai pas encore clamsé.

Et je soutiens Josey."

- M. Le juge ?
- Vous avez dit trois plaignantes.

Il n'y en a que deux.

Prêt ?

Joli !

Votre fils était en train de me dire
à quel point vous étiez riche.

- Vraiment ?
- Tu m'achètes une voiture ?

- Non. Tu n'as pas l'âge.
- Alors ?

Pourquoi on s'arrête ?

Si tu veux une voiture un jour,
il faut que tu apprennes à conduire.

Leçon numéro un :

Le conducteur s'assoit derrière le volant.

Allez, bouge-toi.

Ceinture.

Bien.

Je fais quoi ?

Le pied sur l'accélérateur.
Doucement.

Et reste sur la route. Si tu peux.

Vas-y, vas-y.

Bien. On va y aller
étape par étape.

Ralentis.

Ralentis, espèce de coureur automobile.

Et voilà. Tu as ça dans le sang.

Les femmes de la Mesabi Iron Range
ont eu gain de cause.

Bien que la compensation financière
fut modeste,

elles ont obtenu ce que la direction
leur refusait :

Un règlement sur le harcèlement sexuel

protégeant toutes les femmes.

Ce film est dédié à toutes les femmes
qui se sont battues pour cette cause,

à leur courage, à leur dignité
et à cette victoire historique

qui a eu lieu dans le nord du pays,
mais qui a retenti dans le monde entier.

[FRENCH]

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