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LA FIANC�E DE LA JUNGLE

- Remettons vite la capote.
- Le tonnerre et les �clairs me font peur.

- Y'a t-il souvent des orages ici ?
- Ce n'est qu'un tout petit orage, Laura.

Mais ne te tourmente pas,
nous ne sommes ici que quelques jours.

C'est que je suis press�e. J'ai
toujours eu envie de conna�tre la jungle.

De partager la vie des chasseurs,
de capturer des fauves.

Ce n'est pas le moment
de discuter de l'Afrique.

Aide-moi plut�t � remettre la capote.

Et maintenant, que dois-je faire,
grand chasseur blanc ?

M'aider � lever la capote.

Et vite, avant qu'il ne pleuve !

Tu sais, j'avais r�v� d'une
lune de miel moins dramatique.

Comme disent les n�gres, �pouse-la,
emm�ne-la au bout du monde,

bien loin d'ici, et tu auras la femme
qui peut faire ton bonheur.

- Tu penses me garder ainsi ?
- Tu penses pouvoir m'�chapper ?

Le contrat de mariage
m'a co�t� six boeufs.

Et je pourrais avoir six femmes
pour ce prix-l� en Afrique.

J'esp�re que tu n'auras pas de regrets,
une fois dans la jungle.

Je te le prouverai.

Qu'attends-tu ?

Je t'aime.

Nous ferions bien de nous presser.

Oui, tu as raison.

- C'est magnifique par ici.
- Magnifique, oui, mais dangereux.

On a tu� une panth�re
pr�s d'ici, l'an dernier.

Elle avait tu� un cheval juste avant.

Les animaux ne me font pas peur.
J'avais apprivois� un singe, petite.

Il n'aimait que moi,
et d�testait les autres humains.

Je pense � Spanky,
un gorille que j'ai ramen�.

- Un gorille ?
- Oui, je l'ai captur� �tant b�b�.

Depuis, on l'a mis en cage.
Il sera au zoo demain.

Bon, maintenant, d�p�chons-nous.
La route est tr�s mauvaise avec la pluie.

Ca ne serait pas amusant
de rester embourb� par ici.

Surtout pour une nuit de noces !

Ce manoir isol� dans
la campagne est formidable.

Pourvu qu'il y ait assez de chambres
pour nos dix enfants futurs.

On nous fera un prix
pour la douzaine !

- Juste � temps.
- Ferme la porte, la pluie entre.

C'est une vraie m�nagerie ici.

- Comme il fait froid.
- Tiens, tu vas boire �a.

Ca va te r�chauffer.

Je pr�f�rerais du caf�.

- O� est ton boy ?
- Taro ?

Il a fait manger Spanky,
et passe la nuit dehors.

J'ai pr�f�r� que nous
restions seuls ce soir.

- Qu'est-ce que c'est ?
- Spanky !

S�rement que quelque
chose ne lui pla�t pas.

- Il est dans la maison ?
- Oui, dans la cave.

- Il n'est pas dangereux ?
- Dans une cage ? !

Je voudrais le voir.

- Maintenant ?
- Bien s�r.

Tr�s bien.

Il est magnifique.

C'est la premi�re fois que j'entends
dire de lui qu'il est magnifique.

- Je peux m'en approcher
un petit peu ? - Bien s�r.

C'est passionnant.

N'approche pas trop,
tout de m�me. C'est dangereux.

Peut-�tre bien qu'il a encore faim.

Spanky !

Spanky !

Tu me serres les poignets.

Tu ne veux pas
me faire mal, j'esp�re ?

Spanky, allons, l�che-moi !

Ne t'approche plus jamais aussi
pr�s de lui. Il pourrait te tuer.

Laura.

Laura, partons maintenant.

Crois-tu que Spanky
a peur de l'orage ?

Non, ce serait bien la premi�re fois.

Il faut oublier Spanky.

J'ai toujours r�v� de porter
ainsi ma femme dans mes bras.

Spanky !

Tu as froid, n'est-ce pas ?

Je fr�mis en pensant � l'�trange
sensation que j'ai �prouv�e,

quand le gorille s'est montr� si...
tendre avec moi.

Oui, c'est tr�s �trange.
Je n'y comprends rien.

Enfin, c'est pass� maintenant.
Et l'orage semble bien s'�tre calm�.

Passe une bonne nuit, ma ch�rie.

Dan, je voudrais te parler de tout �a.

Si tu veux, j'irai demain en ville,
chercher Carl Reiner.

Je n'ai pas besoin d'un docteur.

Carl n'est pas un docteur.
C'est plut�t un ami.

Spanky ne m'a pas fait mal.

C'est comme s'il voulait,
dans ses mouvements,

se montrer aimable.
Tendre.

Except� quand il a pris la chemise.

C'est alors que j'ai eu peur pour toi.
Et il a fallu que je le tue.

C'est un curieux incident.

- Dan.
- Oui, ch�rie ?

As-tu jamais eu
l'impression parfois,

d'avoir �t� quelque part,
ou bien d'avoir fait des choses,

tout en sachant
que ce n'est pas vrai ?

Je crois que �a m'est arriv� � un
moment ou � un autre, pourquoi ?

J'ai eu cette pens�e avec le gorille.

Comme si �a s'�tait pass�...

...avant, il y a longtemps.
- Tu as beaucoup d'imagination.

Ce n'est pas de l'imagination.

Laissons cela pour le moment.

Et t�che de dormir.

C'est une curieuse
nuit de noces, vraiment.

Oublie tout �a, ma ch�rie.
Nous sommes mari�s pour longtemps.

Combien d'�tres humains, dans leur
esprit, leur conscience, et leur coeur,

admettraient avoir d�j� v�cu
dans le pass� une autre existence ?

Moi, j'ai d�j� v�cu une
fois, j'en suis certaine.

Je sais que je suis venue ici.
Que j'ai d�j� vu tout �a.

Il y a longtemps,
mais je m'en souviens.

Pourquoi toutes ces choses �tranges
m'apparaissent, et tous ces animaux ?

Il doit y avoir une raison.
Oui, une raison.

Pourquoi ? Pourquoi me souvenir
de toutes ces choses ?

Maintenant, je sais.
Tout s'�claire pour moi.

J'ai v�cu parmi eux.

Apr�s l'arriv�e des vautours,
j'ai couru. J'avais peur.

J'avais soif. Tr�s soif.

Et tr�s peur.

Laura, r�veille-toi, tout va bien.
C'�tait un mauvais r�ve.

C'�tait bien r�el, Dan.

Si c'�tait le gorille, il est mort, ch�rie.
Il ne te fera jamais peur, jamais mal.

Ca m'arrive tout le temps.

Je les vois par centaines,
tous ces animaux. Partout !

Nous r�vons tous d'animaux, voyons.
Moi, je chasse un lion, un tigre...

Je sais, mais c'est diff�rent, Dan.

C'est si r�el.
Je les vois, ils sont tous l�.

Quelquefois, quand ils sont partis,
je m'�veille en hurlant.

Je crois que je deviendrais folle
si je me rendormais.

Il ne faut plus y penser.
Je vais te donner un calmant.

Tiens, prends �a.

- Allons, prends-le.
- Non, je n'en veux pas.

Tu dormiras jusqu'au matin.

Je vais me lever t�t, et aller
en ville chercher le docteur Reiner.

Il saura te gu�rir de ce mauvais r�ve.

Maintenant, il faut dormir.

- Dan.
- Oui ?

Je m'excuse pour cette mauvaise nuit.

Avec ce Spanky, tu avais bien le droit
d'avoir un cauchemar, c'est normal.

Dan.

Crois-tu que l'on puisse
revivre, apr�s notre mort ?

- Quelle �trange question.
- Je sais.

Ce n'est pas pour moi.
Toi, tu ne peux pas r�pondre.

Peut-�tre avons-nous v�cu...

dans un autre lieu,
un autre personnage.

Peut-�tre sous une autre forme.

La vie n'a jamais
de fin, pour personne.

Elle continue toujours.
Une existence, et puis une autre.

Je n'y avais jamais pens� auparavant.

- Bonne nuit.
- Bonne nuit.

Bonjour, madame Fuller.

Bonjour.

- Ton nom est Taro, n'est-ce pas ?
- Oui, ma�tresse.

- Moi faire caf�.
- Merci.

Etais-tu ici quand
monsieur Fuller est parti ce matin ?

Oui, moi rentrer ville 6 heures.
Le ma�tre m�me heure partir.

- Sais-tu s'il va rentrer bient�t ?
- Il faut une heure pour aller en ville.

Toi avoir bonne mine
malgr� bataille de cette nuit.

Oui, mais ma mine est trompeuse.

- Toi venir dans la jungle avec mon ma�tre ?
- Oui.

Toi et ma�tre heureux.
Lui savoir choisir une femme.

Pardonne, madame Fuller.

Bonjour Taro.
Tu connais le docteur Reiner.

- Moi conna�tre. Bonjour docteur.
- Bonjour Taro.

- Donne ton chapeau, docteur.
- Merci.

- Madame Fuller est lev�e ?
- Elle est dans le bureau, ma�tre.

Tu sais, Carl, je ne suis pas
d'accord avec tes th�ories.

Et vraiment, je ne pense pas
que tout ceci soit tr�s s�rieux.

Mais ne t'inqui�te pas,
nous verrons.

- Bonjour Laura, heureux de vous revoir.
- Bonjour Carl.

Vous �tes en beaut�.

Dan, ta femme devient
plus belle de jour en jour.

Vous voulez prendre
votre malade par le charme.

- Pourquoi le ferais-je ?
- Vous �tes un docteur.

Surtout un bon ami de la famille.
Du moins, je l'esp�re.

Je vais trouver � m'occuper � cot�.

Taro et moi avons
nos fusils � graisser.

Je pr�f�re que tu restes.

- Voulez-vous un peu de caf�, Carl ?
- Pas maintenant, merci.

- Et toi, Dan ?
- Non, merci.

Asseyez-vous, Laura.

Avez-vous d�j� �t� hypnotis�e ?

Juste une fois dans une soir�e
chez des amis. Mais c'�tait pour rire.

- Vous voyez de quoi il s'agit ?
- Tr�s vaguement.

Le cerveau est un �trange instrument.

Beaucoup de cases du
cerveau restent inexplor�es.

Dans beaucoup de cas,
au cours de ces exp�riences,

les r�sultats demeurent incomplets.

Avec l'hypnotisme, nous d�couvrons
des faits qui donnent � penser

que nos cerveaux
ont v�cu plusieurs vies.

Je pense que par la force
de l'hypnose, nous pourrons savoir

ce que sont vos r�ves.

Etes-vous d'accord pour
participer � une telle exp�rience ?

Je ferais n'importe quoi pour
me lib�rer de ce cauchemar.

Il est possible
d'en trouver la raison.

Dans ce cas, je pourrais vous soigner.

Hier matin, Dan et moi,
nous nous sommes mari�s.

Cette nuit, le gorille est venu,
et j'ai eu ce cauchemar.

Dan pense qu'il est
mari� avec une pauvre folle.

Je pense que Dan
est plus intelligent.

Rassurez-vous, nous allons
d�couvrir ce qui vous obs�de ainsi.

D�tendez-vous compl�tement.

Maintenant, fermez les yeux, Laura.

- Que dois-je faire encore ?
- Vous allez bient�t le savoir.

Gardez vos yeux ferm�s.

Ne les ouvrez que quand
je vous dirai de le faire.

- Sentez-vous mon pouce sur
votre front ? - Oui.

Vous le sentez encore ?

Oui.

Bien. Maintenant,
vous allez vous endormir.

Dormez. Voil�.

Dormez. Dormez.

Vous �tes maintenant
sous ma domination.

Vous ne vous r�veillerez
que quand je vous le dirai.

Vous r�pondrez � mes
questions sans mentir.

Vous resterez endormie,
et sous mon contr�le.

Est-ce qu'elle est endormie ?

Inutile de parler bas, Dan.
Ta voix ne le d�range pas.

La voici bien endormie.

Tendez votre bras.
Tendez-le. C'est �a.

Ne bougez plus.

Vous voulez prendre votre caf�,
mais vous ne pouvez pas.

Ouvrez les yeux.
Essayez de prendre votre caf�.

Baissez votre bras.

Vous pouvez maintenant.

Prenez votre caf�.

Maintenant, fermez les yeux.

Fermez les yeux.

Un profond sommeil...

...profond...

...profond sommeil...

Quel est votre nom ?

Laura...

...Carson.

Et c'est tout ?

Laura...

...Carson...

...Fuller.

Mari�e depuis hier...

...avec Dan Fuller.

Angora.

Le sweater angora est doux.

Quelle belle chose.

Quelle douceur...

Comme une fourrure.

Il m'allait bien.

Si agr�able � porter.

Comme il m'a manqu�
quand je l'ai perdu.

Restez dans ce profond sommeil.

Profond... Profond... Profond...

D'o� vient cette peau de tigre ?

Des Indes.
On l'a pris au pi�ge.

Je voulais le ramener, mais les
indiens m'ont dit qu'il �tait tabou.

Alors, j'ai d� l'abattre.
D'un coup de Winchester.

C'est du beau travail.

Dan.

Je voudrais essayer
la r�gression sur Laura.

R�gression ? Je ne connais rien
� tes exp�riences d'hypnose.

Cela veut dire que je vais tenter
de la faire revivre dans le temps.

A sa premi�re existence.
Si elle en a v�cu une.

- Je pense que Laura a d�j� v�cu.
- Voyons, Carl.

Ses phrases sur le chandail
angora et sur la fourrure

ont certainement un rapport
direct avec ses cauchemars.

Je pense que �a provient
de son autre existence.

Tu me permets de chercher ?

- D'accord.
- Bien.

Revivez le pass�.
Loin dans le temps.

Bien avant votre entr�e dans
cette vie comme vous l'avez v�cue.

Parlez-moi de cette vie,
de ce que vous voyez.

Il fait sombre.
Tr�s sombre.

Tr�s froid.

J'ai tr�s froid.

Poursuivez votre voyage.

Allez jusqu'au dernier
jour de votre souvenir.

Vous n'�tes d�j� plus
dans notre vie.

Vous ne voyez plus qu'avec les yeux
de cette vie que vous avez v�cue.

Vous allez me dire
tout ce que vous voyez.

Loin.

Aussi loin que vous le pouvez.

O� �tes-vous maintenant ?

Je suis dans la jungle.

Je vois des v�g�tations,
des arbres, des lianes.

- Je vois des animaux.
- Quels sont ces animaux ?

Toutes les sortes.

Pr�s de l'eau, il y a des z�bres.
Beaucoup de z�bres.

Des �l�phants passent.

Un serpent rampe au
milieu des broussailles.

Des l�opards se glissent
dans la jungle.

Des lions... Beaucoup de lions.

Des girafes semblent avoir peur.
Maintenant, elles se sauvent.

- Elles ont peur de quelque chose.
- Par quoi sont-elles effray�es ?

- Tous les animaux ont peur.
- De quoi ont-ils peur ?

Ils ont peur de moi.

- Oui, peur de moi.
- Pourquoi ont-ils peur de vous ?

Je ne sais pas. Mais tous les
animaux fuient quand j'approche.

- Faites-vous du mal aux animaux ?
- Je les ai fait souffrir.

Mais je ne leur fais rien en ce moment.

- Que faites-vous maintenant ?
- Je marche dans la jungle.

Les arbres, les lianes, ne me g�nent pas.
Je passe, rien ne m'arr�te.

- Vous �tes tr�s forte ?
- Oui, tr�s forte.

- Je commence � avoir peur.
- De quoi ?

On me poursuit, on me traque.
J'ai tr�s peur de l'eau.

- Qui vous poursuit ?
- Je ne sais pas.

- Vous �tes pr�s de l'eau ?
- Oui, pr�s de l'eau.

- Pourquoi avez-vous peur de l'eau ?
- J'articule des sons, je ne comprends pas.

- Quelle sorte de sons ?
- Des grognements.

- Qui vous fait grogner ?
- Je le d�teste.

- Pourquoi le d�testez-vous ?
- Il peut me faire du mal.

- Qui peut vous faire du mal ?
- Lui.

Ses cornes sont pointues.
Je le redoute. C'est le buffle d'eau.

- Il s'�Ioigne maintenant.
- Vous �tes � nouveau en route ?

Oui, j'avance � travers la jungle.

La brise est douce.
Elle carresse mon pelage.

Quelle sorte de pelage ?

Ooh ! Encore de l'eau !
C'est encore de l'eau !

Je ne veux pas !
Je ne veux pas aller dans l'eau !

J'ai atrocement peur de l'eau.

Je vois mon corps se refl�ter dans l'eau.

Je suis un gorille.

Les chasseurs n�gres ont tir� sur moi.

Je souffre. J'ai tr�s mal.

Pour l'amour du ciel,
Carl, r�veillez-la vite !

Doucement.

Laura, �coutez-moi.
Dormez. Dormez.

Vous allez tr�s bien.

Dormez. Dormez.

Vous allez vous r�veiller.

Pour revenir dans le temps pr�sent.

Pourtant, vous vous souviendrez
de tout cela apr�s.

Mais le pass� ne vous
troublera plus dans vos r�ves.

Vous comprenez ?

Quand je compterai trois, deux, un,
et claquerai dans mes doigts,

vous vous r�veillerez,
Laura Carson Fuller.

Vous serez repos�e,
et vous fumerez une cigarette.

Elle a besoin de repos.

- Va t-elle bien ?
- Bien s�r.

Dan, as-tu r�alis� que tu viens
d'entendre la vie de ta femme

dans une autre existence ?
Et sa mort dans cette existence.

Mais tu ne penses pas qu'elle a �t� gorille ?

Tout para�t l'indiquer.

Son obsession pour la fourrure
provient sans doute de �a.

Je pense que le gorille,
cette nuit, ne l'aurait pas maltrait�e.

Je regrette, Carl,
mais je ne peux pas avaler �a.

Tu as le droit d'avoir ton opinion.
Mais si j'�tais toi,

je ne serais pas press�
de l'emmener dans la jungle.

C'est notre voyage de noces,
et nous partirons.

Comme tu veux, Dan.

Maintenant, vous allez vous r�veillez, Laura.

3, 2, 1...

- Que m'arrive t-il ?
- Tout va bien.

- Te sens-tu mieux ?
- Parfaitement bien.

Je voudrais une cigarette.

Encore quelques heures, ma ch�rie,
et c'est l'Afrique.

J'ai h�te d'avoir � nouveau les pieds
sur le plancher des vaches.

- Ce plancher-l� n'est pas pour tout de suite.
- Nous prenons un autre avion ?

Non, mais nous allons remonter
le fleuve sur un vieux bateau.

- Sur un vieux bateau ?
- Juste un tout petit trajet.

- Ca s'est bien pass� !
- C'�tait amusant.

Regarde ces deux-l� !

S'embrasser comme �a
devant tout le monde !

Bient�t d�barquer, ma�tre.
Moi pr�parer bagages.

Tr�s bien, Taro.

- Capitaine Cameron attend vous, ma�tre.
- D'accord. Apr�s, nous irons � la chasse.

Tu ne me laisses pas le temps
de respirer un peu ?

Tu auras le temps
de respirer en route !

Bonjour. Vous �tes
Laura, n'est-ce pas ?

Vous savez, quand Dan vous a
d�crite � moi, je ne pensais pas

qu'il puisse y avoir
une femme aussi belle.

Maintenant que je vous vois ici,
j'avoue m'�tre tromp�.

Vous �tes encore plus belle que �a.

Merci. Il m'a dit de tr�s
gentilles choses sur vous aussi.

Nous avons une mutuelle admiration.
N'est-ce pas, Dan ?

Vous savez, ma ch�re, aucun chasseur
dans le coin n'est aussi fort que Dan.

Je te l'avais dit,
il n'y en a pas deux comme lui !

Tout vous r�ussit, Dan.

Parlons s�rieusement.

Que faites-vous cette fois, Dan ?
Capture ou chasse ?

Quelques fauves vivants.
Mais nous voulons aussi en tirer.

Je suppose que vous avez
vos papiers en r�gle ?

Voyons un peu �a.

Voil� le permis de chasse.

L'autorisation de circuler...
du gouverneur... Tout est en r�gle.

Et bien, bonne chasse, vieil ami !

- Merci.
- Et prenez soin de la petite dame.

- Bonne chance, ma ch�re.
- Au revoir.

- Au revoir, capitaine.
- Au revoir.

Merci, Marka.

Tu entends, on annonce
notre arriv�e dans la brousse.

- Ces tam-tam ?
- Oui, dans la jungle, c'est le t�l�graphe.

Ils transmettent les messages
tr�s loin, et en quelques secondes.

Quelquefois, c'est comme les anges du ciel.

D'autes fois, c'est l'enfer.

Attention !

J'ai d� faire vite. Une seconde
de plus, et elle te piquait.

Qu'est-ce que c'est ? Une tarentule ?

Oui, sa piq�re peut �tre mortelle.

Comme les crocs d'un lion,
ou les pattes d'un �l�phant.

J'ai l'impression que la jungle
n'est pas un pays de tout repos.

- Froid avec nuit.
- Merci, Marka.

- C'est tr�s joli.
- Femme village � moi tisser �a.

Tu es tr�s gentille. Merci, Marka.

Ne fais pas de bruit.

Si elle approche, ne bouge pas.
Tu ne risques rien.

Viens ici doucement.

Pourquoi ne tires-tu pas ?

Il a plus de valeur pour moi vivant.

C'est passionnant.

Nous allons attraper
les animaux � la course.

- Bon, alors je vais m'habiller.
- D'accord. Et nous irons l�-bas,

voir si les boys ont termin� le pont,
pour que nous puissions passer.

S'ils nous flairent,
ils sont capables de nous charger.

Ca va mieux maintenant.

Taro ! Comment es-tu venu ici ?

Panth�re tomber dans pi�ge.
Moi capturer, puis venir dans jungle.

Bravo, Taro !

Ce pont me para�t tr�s bien.

Chargez l'�quipement sur
les camions, et partons vite.

Oui, ma�tre.

Ah, les voil� !

Tu es pr�te � partir ?
Tu vas �tre secou�e, tu sais.

Oui, partons !

Regarde l�-bas !

Il est rapide. Mais nous
serons plus rapides que lui.

Je le tiens !

- Que va t-il se passer ?
- En Afrique, qui sait ?

La jungle vous prend
et ne vous l�che plus.

A peine une semaine ici,
et il me semble que...

...j'ai toujours habit� la brousse.
- Oui, c'est merveilleux.

- Tu ne t'en lasses jamais, toi ?
- Oh, tr�s rarement.

Mais n'oublie pas que
c'est un rude m�tier pour moi.

Je crois que Cameron avait raison,
tu fais tout �a facilement.

Non, ne dis pas �a.

Tu vois, il est d'accord.

Tu sembles ne pas avoir
de secrets pour les animaux.

Nous parlons le m�me langage.
N'est-ce pas vrai, mon ami ?

Tu vois ? !

Oui, je vois.

- Ma�tre ! Message du capitaine Cameron.
- Oui, qu'est-ce que c'est ?

Capitaine Cameron beaucoup respect toi.
Lui demande toi venir � sa maison.

- Dire tr�s important.
- Tr�s bien.

Je ne sais pas de quoi il s'agit,
mais je ne serai pas longtemps parti.

- Taro, je te confie madame Fuller.
- Oui, ma�tre.

Entrez.

C'est vous, Dan. Je vous
remercie d'�tre venu si vite.

Quelle est cette histoire
de tigres indiens ici, en Afrique ?

Un navire charg� de fauves
a sombr� pr�s de la c�te.

Deux tigres se sont
sauv�s dans la jungle.

Autant que je sache,
ils sont toujours en libert�.

Avez-vous lu ceci ?

Les deux tigres des Indes qui se
sont �chapp�s au cours du naufrage

du cargo "Ville de Br�me"
sont toujours en libert�.

Ils ont fait plusieurs victimes
parmi les habitants de la r�gion.

- C'est incroyable.
- Mais vrai.

- Et o� les a t-on vus, derni�rement ?
- Il y a deux jours, par ici.

- C'est le pays des gorilles.
- Tout � fait.

Vous savez, �a nous �viterait des ennuis si
les tigres s'attaquaient � l'un de ces singes.

Le gorille, malgr� sa force,
ne peut lutter contre un tigre.

Le tigre est rapide. Il fonce,
d�chire sa proie, et dispara�t

avant qu'on r�agisse.

C'est ce que mes hommes m'ont racont�.
Je m'adresse donc � vous.

Vous �tes un bon chasseur de tigres.
De plus, vous connaissez le coin.

Quand un tigre a go�t� du sang
humain, nous le savons tous,

il ne s'attaque
plus � d'autres proies.

- Taro, reposons-nous ici.
- Oui, ma�tre.

- Fatigu�e ?
- Oui, �puis�e par cette chaleur.

Tiens, bois un peu d'eau.

Cette nuit, nous serons
au pays des gorilles.

C'est l� que nous campons ?

Oui. C'est un magnifique
pays, mais dangereux.

Taro, donne-leur dix minutes de
repos, puis on reprendra la marche.

C'est tr�s bon, Marka.

Il fait froid ce soir,
n'est-ce pas ?

Oui, mais je vais avoir du
travail pour te r�chauffer.

- Qu'est-ce qu'on entend ?
- Les tigres.

Je ne pensais pas
les d�couvrir aussi vite.

Ils sont tout pr�s, ma�tre.

Reste ici, ch�rie. Nous serons
de retour dans peu de temps.

- Dan, sois prudent.
- Ne t'inqui�te pas.

Partons, Taro.

Vous autres, installez le camp.
Nous allons revenir.

Toi pas peur. Le ma�tre
meilleur chasseur de tous.

Toujours revenir vivant.

- Dommage, Taro. Couvre-moi.
- Oui, ma�tre.

- Tu l'auras demain, ma�tre.
- Oui.

Moi, je vais t'apprendre
� tisser demain.

- Bonne nuit, madame Fuller.
- Bonne nuit, Marka.

- Tu peux aller te reposer, Taro.
- Oui, Ma�tre.

- Pas de chance, ch�ri ?
- Non.

- O� vas-tu, Marka ?
- Moi vais ramasser du bois.

Ne vas pas trop loin dans
la jungle, les tigres sont l�.

Moi me m�fier.

- Qu'y a t-il ?
- C'est Marka qui est dans la jungle.

Suis-moi,
et couvre-moi par l'arri�re.

Elle respire encore.
Le tigre est bless� ?

- Tigre bless� bien plus dangereux.
- Je sais. Retournons au camp.

Doucement.

C'est bien comme �a.

- Comment va t-elle ?
- Marka est morte.

- Vas-tu poursuivre le tigre ?
- Ma�tre, ma�tre !

- Nous en avons pris un au pi�ge.
- Bien, allons-y.

Ce n'est pas celui que j'ai tir�.

Laissons-le dans le pi�ge cette nuit.
Son compagnon viendra peut-�tre r�der.

Prenons nos positions.

- Le jour approche, ma�tre.
- Le tigre va venir, j'en suis certain.

- Merci, ma�tre.
- Je veux tuer ce tigre.

Toi, retourne au camp,
et repose-toi.

- Mais toi, ma�tre ?
- Moi, je vais rester ici un petit peu.

Ce que je vais faire maintenant
est un travail d'homme seul.

- Ramasse ton arme.
- Bien, ma�tre.

Laura !

Laura !

Elle a re�u un coup
terrible sur la t�te.

Mauvaise chute, ma�tre.
Moi vais chercher docteur.

A pieds, il te faut
au moins deux jours !

T'inqui�te pas. Moi prendre
tout droit par rivi�res et montagnes.

Docteur et moi revenir en jeep.

Oui, mais pourras-tu r�ussir ?

Enfin, bonne chance, Taro.

Elle dormir tr�s longtemps,
et c'est mieux.

Toi prendre temps
soigner tes blessures.

Laura !

Reviens � toi, Laura !

Et jamais je ne l'ai revue
depuis ce jour-l�.

Bizarre.

Par nature, nous sommes tous des animaux.
Un tel revirement est toujours possible.

Peut-�tre que la blessure
du tigre y est pour quelque chose.

Je ne peux pas croire
qu'elle soit partie.

L'hypnose a r�v�l� un
instinct animal prononc�.

Le fait qu'elle a �t� gorille dans
le pass� me semble un fait positif.

Je pense qu'elle est repartie, Dan.
L�-bas. D'o� elle venait.

Sous-titrage: Artus Films
(c) Tous droits r�serv�s