All language subtitles for The Crying Woman 1979 1080p BluRay x264-BiPOLAR_track5_fre

…

Quelqu'un pleure.

…

Moteur de voiture

- Dominique ?

Dominique ?

Lola dort ?

- T'as une belle veste.
- Oui.

- T'as acheté ça ?
- Oui. Avec les sous que j'ai gagnés.

- Lola dort.

T'es chiant.

Tu dis que tu pars 3 jours,
et tu débarques 10 jours après.

T'es chiant.

Moi, tu t'en fous.

J'ai envie que tu m'aimes.

Va la voir. Elle dort.

- T'as appris quoi ?
- Yaboya.

- "Yaboya" ?
C'est pas drôle, tout ça.

- Youpaya.
- Quoi ?

- "Youpaya."

- C'est quoi, "Youpaya" ?
- Yayaya.

- Yapoya !
- "Yapoya" !

- J'en peux plus ! J'en peux plus !

J'en peux plus !
- Écoute…

Tout le monde est vivant.
Il n'y a pas de catastrophe.

Le bébé dort tranquillement.

Il n'y a pas de quoi hurler
comme ça.

- Viens te coucher.

Je sais que c'est ma faute.
- Il n'y a pas de faute.

Qu'est-ce que tu veux
que je fasse ?

- Rien, justement.
Viens te coucher.

- Qu'est-ce que tu veux
que je fasse ?

- Parle-moi de cette fille.
- Ça servira à rien.

C'est une fille…

Qu'est-ce que tu veux
que je te dise ?

- Elle est mieux que moi ?

- Beaucoup mieux,
plus intelligente, plus gracieuse.

Elle a plus de seins,
plus de fesses.

C'est pour te miner
un peu plus ?

Ça t'arrange ?

- Elle a quel âge ?
- "Elle a quel âge ?" Elle a 32 ans.

- Quelle gueule elle a ?
Comment elle est ?

- Elle est mieux que toi.
Voilà.

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Tu veux un rapport de police ?
C'est ça ?

- Je veux rien !
Je veux pas de rapport de police !

- T'aurais pas les émotions.
Alors, ça te sert à quoi, tout ça ?

Ça te sert à quoi ?

À te miner davantage ?

- Oh, tu m'énerves !

Arrête ! Merde !

De toute façon,
t'en as rien à foutre.

- J'ai passé ma vie
à avoir peur de tout et de rien.

Je ne vais pas continuer
à avoir peur de tout avec toi.

- Qu'est-ce que t'es ?
T'es un petit con !

Tu te conduis
comme un petit con !

Viens.

Viens. On va faire l'amour.

Merde, aide-moi un peu !

Tu m'as pas bien fait l'amour,
mais tu m'as bien branlée.

T'es qu'une main et t'es qu'un sexe.

- Bonjour !

- Bonjour, ma fille.
Bonjour, ma fille.

- On va dessiner ?
- On va dessiner, si tu veux.

- Je t'ai écrit une lettre.

"Excuse-moi,
mais j'ai besoin d'être aimée.

"Trouver les gestes,
trouver les mots…

"On va essayer de vivre
en bonne intelligence.

"Pour moi,
c'est un combat à mener.

"Peu de femmes
peuvent le faire."

J'y arriverai.

- Une histoire de sentiments
ou de cul.

J'ai envie d'aller jusqu'au bout.

J'en ai marre des histoires
que je termine pas.

On en rejette une.

Tu en jettes une, toi ?
- Non.

- T'en jettes pas une ?
- Je vais la jeter.

- Je vais noircir mon portrait.

Ça va te décoincer.
Tu pourras me cracher dessus.

L'autre jour, à la pâtisserie,
il y avait une serveuse.

Elle m'a servi, donc.

J'étais assez ému par elle.

Je la trouvais tout à fait douce,
tout à fait belle,

et j'ai rêvé de lettres
portées par des enfants,

de rendez-vous fugitifs…

Tout le bazar romantique.
- Ouais.

- Ça t'arrange ?

- T'es amoureux de tout le monde,
sauf de moi.

Regardez-moi ce con.

T'es incapable de me dire
que t'es amoureux de moi,

et tu tombes amoureux
de la première serveuse.

- C'est pas drôle…
- Arrête tes discours.

Je te demande de me parler d'elle
et tu parles que de toi.

"Je", "je", "je"… Tout le temps.

- Je peux pas te parler d'elle
sans parler de moi.

- Va-t'en.

- D'accord, si tu vas pas trop mal.

- Si je vais pas trop mal…

- C'est nouveau,
de s'occuper de moi.

- "A, u."
- "A, u."

- "N."
- "N."

- "R, m."
- "R, m."

- Ma fille, tu sais
qu'il faut que je parte.

Tu t'inquiètes pas car elles seront
jamais aussi belles que toi.

Tu le sais ?

Tu me fais un petit bisou ?

Tu me mets
un petit coup de gnangnan ?

- Oui. Attends, attends.

Je finis.
Attends, je finis.

Il y a une petite place.

- Tu me donnes
un petit peu de gnangnan ?

C'est gentil.

Je vais partir
pendant un petit moment.

Tu m'embrasses quand même ?
Tu m'en veux pas ?

Tu m'embrasses ?

- Tu vas au travail ?
- Je pars au travail, c'est ça.

C'est peut-être pas vrai,
mais on fait comme si c'était ça.

Salut, ma fille.

Je te laisse là ?
Tu vas t'endormir ?

Ne t'inquiète pas, toi.

Laisse ta maman s'inquiéter,
mais ne t'inquiète pas.

OK ? Tu me fais confiance ?

Reste pas là. Rentre.

- Pour te voir partir, merci.

À chaque fois que j'ai besoin de toi,
je me retrouve seule.

- Tu veux que je reste ?
- Non, je veux pas que tu restes.

Je veux pas que tu restes.

Allez, ouste. Va-t'en.

C'est pas grave.

Vas-y.

Elle geint.

Sois un peu courageux,
de temps en temps.

C'est pas trop difficile,
pour toi.

Et puis dis-lui que je l'aime bien.

- Tu la connais pas.
Tu la détestes.

- Je la déteste pas !

Si, je la déteste.

- Allez, ouste.
- Allez, ouste.

Il m'énerve.

Il m'énerve ! Tu m'énerves !

Un moteur démarre.

…

Ferme le rideau.

J'arrive.

Ferme le rideau.

- Mon adultère !
On visite votre petit meublé ?

- "Notre" petit meublé.

- Ça doit pas être la 1re fois
que tu le loues.

Ça m'ennuie,
d'être amoureuse de toi.

- Et moi,
tu crois que ça me fait marrer ?

Qu'est-ce que j'ai fait ?
- Demande-moi pardon.

- Je te demande pardon.
- Et admire les papiers.

- C'est la position idéale
pour admirer les papiers.

J'admire ces beaux papiers.

- J'ai été voir Christian.

Je lui ai dit que je t'aimais.

Il m'a dit que j'avais raison,

que lui aussi, s'il était une fille,
il serait amoureux de toi.

J'ai dit "pourquoi une fille" ?
Quel principe !

Il faudrait que tout le monde
soit amoureux de toi.

Tu veux voir ma chambre ?

- Je veux voir ta chambre.

Elle est là, ta chambre.

Elle est bien belle.
- Ma chambre.

Tu veux rester un petit peu ?

- Cette nuit ?
- Demain, après-demain…

J'y croirai
que quand t'auras ton pyjama.

Si t'es un mec,
reviens en pyjama.

- Tu vas voir ce que tu vas voir,
femme inconnue.

- Tu viens manger ?
- Oui, oui. J'arrive.

Je déballe juste, et j'arrive.

Oui, Dominique ?

Ne cherche pas le chausson gauche
de Lola. Je l'ai embarqué.

Tu m'engueules pas, d'accord ?

Oui. C'est des conneries.

Note le téléphone où je suis.

Le 75-07-06.

Tu le notes. 75-07-06.

Je t'embrasse.

Pourquoi tu ne vas pas voir
un gynéco…

pour qu'il te dise
pourquoi ça marche pas ?

- J'en ai vu un, une fois.
- Il t'a dit quoi ?

- Il m'a dit que si je voulais
en avoir, je pouvais.

Il faut qu'il y ait un clic
dans ma tête.

Ça marchera quand je veux.

- C'est pas les trompes
qui sont bouchées ?

Si elles sont bouchées,
il faut souffler un bon coup dedans.

- Ne vous gênez pas.

- Quelle vulgarité.

Je passe ma vie
dans le lit de femmes vulgaires.

J'arrive pas à en trouver une
qui soit moins vulgaire.

- C'est toi, avec tes histoires.
- C'était pour faire le malin.

J'adore l'expression
"trompes bouchées".

C'est comme "descente d'organe".
Ça me plaît, ça.

J'aime bien aussi
"retour de couches".

- Assez !
- Tu me fais quand, un enfant ?

- Je t'ai dit ce qu'il m'avait dit.
J'y crois, c'est vrai.

Donne-m'en envie.

- Je t'ai pas donné l'envie, moi ?

Ferme les yeux fort.
Si tu les ouvres, tu voudras pas.

Tu penses à un autre mec,
très, très fort.

Et je te saute dessus
si tu penses à un enfant.

- Va te faire foutre !

- Si c'est pour le plaisir, non.
- Étalon et maître chanteur.

- "Étalon et maître chanteur" ?
- Oui.

Pourquoi tu veux toutes
les engrosser ?

T'as une vengeance
contre les femmes ?

- T'es vraiment pas honnête.

Je t'aurais dit ça
de façon plus virile,

ça t'aurait plu.

Et là,
tu montes sur tes grands chevaux,

uniquement
parce que je fais le clown.

- Deux fois de suite.
Tu te prends pour un jeune homme ?

- Pas souvent. Mais ce soir, oui.

Je peux me prendre
pour un jeune homme ?

- Fais voir.

- Mais tout doucement.
Tout doucement.

J'ai été incapable
de lui dire ton âge.

J'ai dit 32 ans,
comme si je ne pouvais pas dire…

Bon. On peut dire 34 ?
- Non.

- Incapable de dire ton âge.

Je sentais une espèce d'obscénité
qu'il y avait à dire…

- À dire quoi ?

- À dire que je rejoignais
une dame un peu tapée.

- Parce que toi,
tu te crois tout neuf ?

Tu te crois plus frais ?
- Pas tellement.

- Regarde-toi.

Le téléphone sonne.

- Merde, le téléphone.

Tu restes là.

On va te mettre sur la cheminée,
bien à ta place.

Les vieilles dames

sur les cheminées.

Oui ?
Qu'est-ce qui ne va pas ?

*- Elle est tombée sur la tête.
Ça doit être rien, mais…

- Bon Dieu !

Tu la prends, tu fonces à l'hosto,

on se retrouve là-bas,
et on lui fait une radio de la tête.

C'est pas le moment
de te laisser aller à l'hystérie.

*- Oui, oui.
- OK. À tout de suite.

Ma petite fille
est tombée sur la tête.

J'aime pas ça.

- C'est peut-être pas grave.
- J'aime pas ça du tout.

Dominique pleure.

- C'est rien.

Ils lui ont fait la radio.

Je me suis un peu affolée,
mais c'est pas grave.

- Comment elle est tombée ?

- Elle a pris la lampe sur la tête.
La lampe avec le pied en marbre.

Elle jouait avec le fil,
et c'est tombé.

Elle était sur la tablette
au-dessus de mon lit.

- C'est malin.

- Tu ne comprends rien.

J'ai vu que ça allait tomber,
et j'ai pas bougé.

J'ai vu que la lampe allait tomber.
Je voulais lui faire du mal.

Je voulais lui faire du mal.
- Tu ne peux pas dire ça.

- Comment ça s'appelle,
quand on fait ça ?

Comment ?

- S'il te plaît, Dominique.

- Dis-lui bien, à Haydée.

Dis-lui bien
que je voulais faire du mal à Lola !

- Fous-moi la paix.

La petite fille pleure.
- Explique-lui bien !

- Fous-moi la paix.

Il n'y a pas de raison
que Lola rentre dans ce jeu-là.

Lola, on n'y touche pas.

Personne n'y touche.

…

- Personne n'y touche.

Arrête, avec tes menaces.
Arrête un peu.

- Je te menace pas !
- Ça suffit.

- Je te dis de laisser Lola
en dehors de tout ça.

Laisse-la en dehors.
- Je peux plus m'en occuper.

J'ai peur de lui faire mal.
Et l'autre, il menace.

- Viens. On rentre.

On rentre.

- Je veux pas
que tu me retires Lola.

Ça va passer.
Je recommencerai plus.

- J'ai jamais dit que je ferai ça.

Je voudrais seulement
que tu ailles mieux.

Si tu vas bien, elle est bien.

- Mais qu'est-ce que ça veut dire ?

Tu vois bien que je vais pas bien.

- Appelle-moi si tu vas mal.
- J'en ai pas forcément envie.

- Si tu vas mal,
je peux m'occuper de Lola.

Je dis pas ça pour te la prendre.

C'est pour que t'aies de la liberté.

- Et j'en fais quoi, de ta liberté ?

Tu crois que c'est Lola
qui m'empêche de dormir ?

- Voyons-nous ailleurs qu'à l'hôpital.

- Tu veux pas croire
qu'elle a pris une lampe.

Tu veux pas le croire.
- J'ai pas dit ça.

- Tu crois que c'est du chantage.
T'as une belle idée de moi !

- C'est toi qui parles de chantage.
- Il n'y a pas de chantage !

Il y en aura pas.
Il y en aura jamais !

- Calme-toi !

- Je veux plus que tu prononces
ce mot ! J'en ai marre !

- Mais calme-toi.
- C'est pas du chantage !

Je suis pas aimée,
pas comme je voudrais.

Tu m'as dit d'être patiente,
qu'on vivrait mieux.

Tu m'aimes bien,
mais c'est pas ça que j'attends.

Je suis comme une conne,
toujours à la remorque.

Pas assez intelligente.

Toi, t'as envie de frétiller.

C'est normal.
T'as envie de vivre d'autres trucs.

Moi, je suis exclue.

J'ai jamais été aussi bas.

J'ai le zizi tout pourri.
Je perds du sang.

J'ai la chiasse, aussi.

C'est presque ça qui me rassure.

Tu peux t'occuper de Lola.
Tu t'en occupes mieux que moi.

Haydée aussi s'en occuperait bien.

Moi, je compte pour rien.

La preuve, je sers à quoi ?

J'en prends plein la gueule,
et j'en ai marre.

Je suis fatiguée.

J'ai maigri.

Ça me fait un beau cul,
et c'est même plus une consolation.

Merci de m'écouter.

C'est tout ce que tu peux faire.

T'aimes pas qu'on parle gravement.

- Ça va aller ?

- Que veux-tu que je te dise ?

Je vais passer la nuit à pleurer.
À part ça, ça va aller.

Ne la fais pas attendre.

T'en fais souffrir une.
Ça suffit.

- C'est pas drôle.
- Non. C'est pas drôle.

C'est pas drôle.

Quel gâchis.

Va-t'en.

Va-t'en.

Va-t'en avant
que j'aille vraiment mal.

- Aller mal,
ça te donne pas tous les droits.

*- Je la déteste,
mais je veux m'expliquer.

- Ça veut dire quoi ?

*- Je veux savoir
ce que tu racontes sur moi.

- Tu te rends compte ?

*- Je veux mettre les choses en place.
- Tout est à sa place.

*- Ça te fait pas mal au cœur ?
Tu vois ce qu'on est devenus ?

- Je te rappelle.
*- Elle est pas là ?

- Elle n'a pas envie de te parler.
On te rappelle dans une demi-heure.

- Allô. C'est Haydée.
On se voit où ?

À 15 h, ça va ?
Je sais à quoi vous ressemblez.

À bientôt.

- Je peux pas rester longtemps.
J'ai ma fille à prendre.

C'est ma voisine qui la garde.

Ben, aidez-moi. J'y arrive pas.

Quand je vous regarde,
je comprends mieux.

Je vais arrêter de vous vouvoyer.

Avant, quand il partait,

c'était juste pour tirer un coup
comme ça.

Au début, ça a été vraiment dur.

Après, j'étais presque fière de moi
quand je le voyais partir.

Je lui disais :
"N'attrape pas un rhume de culotte."

Après, je le punissais.

J'attendais 2, 3 jours pour voir
si son zizi n'était pas malade.

Comme si ces maladies-là,
ça pouvait se voir comme ça.

J'y connais rien.

J'étais sûre que ça arriverait.

Je pensais pas en souffrir.

Je suis venue pour te dire
que malgré ce qui arrive,

j'aurais pas voulu être exclue
comme je le suis là.

Je vais te montrer
une photo de ma fille.

Je les ai pas sur moi.

T'aimes les enfants ?

- J'ai jamais voulu en avoir.

- On peut sortir ?

Excuse-moi de pleurer,
mais je passe mon temps à ça.

Si je t'avais connue à un autre moment,

ça aurait pu aller bien avec toi.

Mais j'aimerais mieux
que t'existes pas, en ce moment.

Tiens, je les ai.

J'arrive plus à l'aimer.
C'est monstrueux.

J'y arrive plus.

Je l'aime et en même temps,
j'y arrive plus.

J'étais juste venue
pour te voir et te parler un peu.

Je me suis assez montrée.
Il faut que j'y aille.

J'ai un peu honte.

Je peux plus vivre dans cette maison.
Je peux plus !

Je peux plus.

J'ai trop souffert.

Je souffre trop.

Je m'en vais.

Je te laisse Lola.

T'as qu'à dire à Haydée
qu'elle peut venir habiter ici.

Ça m'est égal.

Tu peux même la baiser ici.
Je m'en fous complètement.

Je m'en fous.
Je me désintéresse de toi.

T'existes plus. Voilà.

De toute façon,
elle s'en occupera mieux que moi.

Oh, je sais plus.

Lola, c'est ta fille.
Quand je la vois, je te vois.

Et je m'y reconnais plus.

C'est monstrueux,
mais je m'y reconnais plus.

Moi, j'ai besoin de tendresse.
J'ai besoin qu'on m'aime.

J'attends le premier mec
qui pourra me donner ça.

Un mec simple…

qui saura m'aimer.
C'est tout.

Un mec un peu humain.

Je voudrais un mec un peu humain.

- Oui ?

- Je pars. Je te laisse Lola.

Haydée peut habiter ici.
Elle s'en occupera bien.

Je me désintéresse
complètement de toi.

C'est monstrueux pour Lola,
mais je peux plus la voir.

T'es sûr que je te dérange pas ?

Je suis pas marrante,
en ce moment.

- Je suis toujours heureux de te voir,
même quand tu vas mal.

- Je suis pas venue pour ça.
Je suis venue avec mes dessins.

Ça t'emmerde ?

- Tu m'avais déjà menacé de ça
la dernière fois.

- Tiens, regarde.

Ça a évolué.
C'est plus la même chose.

- Excuse-moi.
J'ai toujours envie de te caresser.

- C'est pas mon cul
que je suis venue te montrer.

Ton avis est important.
J'aime bien ce que tu dessines.

- Je t'ai rien fait.

- Pour moi, c'est pareil.
- Excuse-moi.

- C'est plus une suite de dessins

qu'une bande dessinée.

Mais ça se suit quand même.

Cherche pas à me faire plaisir.
Dis-moi ce que t'en penses.

- Tu me demandes de juger
ce que t'as de plus personnel.

Tu me fais cette confiance
et tu me terrorises.

J'ai envie de toi.

- Écoute, arrête de faire le pitre.

Je suis à peine arrivée
que tu te branches sur mon cul.

Occupe-toi de mes dessins.
Parle-moi bien d'eux.

C'est à eux que je m'accroche,
et c'est pas lourd.

- Haydée ? C'est Jacques.

Coup de théâtre :
Dominique s'est barrée, seule.

J'ai peur qu'elle soit partie
sans savoir où. T'es là ?

- Oui, je t'écoute.

- Elle a pensé que toi et moi,
c'est sérieux. Et elle a fui.

Tu penses quoi ?

- Rien. Elle est solide, quand même.

- Tu fais quoi ?

- Et toi ? Tu cuves ta solitude ?

*- Je suis jamais seul, avec ma fille.

- Ça t'arrange presque.

Les nanas autour, à condition
que ça soit pas trop le merdier.

Et toi, peinard au milieu,
avec ta fille pour toi seul.

Non ?

La seule emmerde, c'est
que les dames flippent un peu trop.

Si t'étais près de moi,
je te dirais bien quelque chose.

Je te le dirai un autre jour.

- Allez, vas-y.

- T'es un petit monsieur serein
et t'aimes Dominique.

*- Je l'ai jamais nié.

- T'es amoureux de moi,

mais tu laisseras jamais tomber
Dominique.

T'en as plus besoin que tu ne le crois.

Tu supporteras jamais que ça aille mal.

- J'ai envie de parler.

Je peux m'asseoir à côté de vous ?
- Oui, oui.

- Je vous préviens :
je parle beaucoup.

- Ça ne fait rien.

- Vous buvez quelque chose ?
- Non. Je vous l'offre ?

- Non. C'est moi.

Qu'est-ce que vous faites,
dans la vie ?

- Je suis au chômage.
- Moi, je dessine.

Je fais des motifs pour papier peint.
J'ai une petite fille.

Je vis toute seule avec elle.

Quelquefois, je craque un peu.

C'est pas facile,
d'assumer les deux.

Un boulot et un enfant.

Et puis aussi la vie.

J'ai envie de passer la nuit
avec vous.

Vous, vous voulez pas ?
- Si. Bien sûr.

- On va d'abord boire un coup.

Vous buvez quoi ? Une bière ?

- Une bière.

- S'il vous plaît, je voudrais
une bière et un blanc sec.

Après, on ira baiser.

- Tu sais l'heure qu'il est ?
- 2 h du matin.

- Jacques n'est pas là.
- Je veux plus le voir.

- Tu veux entrer ?

Ben, entre.

T'as bouffé ?

- J'ai pas faim.

Ça va, avec Jacques ?
- Oui. Ça va.

- Ça va comme ça ?
- Ne me demande jamais ça.

Tu sais bien
que c'est pas qu'une histoire de cul.

C'est ça qui te fait chier,
d'ailleurs.

De quel droit tu te permets
de me mettre le doigt au cul ?

- Excuse-moi.

J'étais pas venue pour ça.

C'est pas ça que je voulais.
Je voulais un peu d'amour.

- Un peu d'amour comme ça ?
T'as les bouts qui bandent ?

C'est ça
que t'es venue chercher ?

Où tu vas ?

Assieds-toi.

C'est ton mec que je veux baiser,
pas toi.

Les bonnes femmes,
ça me fait pas bander en ce moment.

- J'ai tellement besoin d'amour,
en ce moment.

Je suis tellement con, aussi.

C'est normal,
tout ce qui m'arrive.

Je fais peur à tout le monde.

Excuse-moi.

- Tu sais pas où dormir,
bien sûr.

Où tu dors ?
Tu sais où tu dors ?

Bon. Allez, couche-toi là.

Je vais te déshabiller, va.

Enlève ta veste.

T'as mangé ?

Je vais te chercher quelque chose ?

- J'étais venue
faire l'amour avec toi.

- T'es vraiment
une drôle de bonne femme.

Tu veux
que je te dise un truc ?

Avec tout ce que t'as fait,
tu arrives encore à m'émouvoir.

- Embrasse-moi.

- Je vais te chercher un sandwich.

Ça va ?
*- Oui, oui.

- Dominique est avec moi.

Elle est en train de dormir.
*- Mais oui, c'est ça.

- Tu me crois pas ?

Tu veux l'entendre ?
*- Oui, je veux bien.

- Écoute.

T'en doutes encore ?
*- Encore un mec que t'as ramassé.

- Oh, sale petit con.

Après tant d'années
avec une bonne femme,

tu reconnais pas sa respiration.

*- Son ronflement.

- "Son ronflement" !
Elle a vraiment bien fait de partir.

*- Sérieusement, elle est chez toi ?
- Ben, oui, sérieusement.

*- Elle est venue faire quoi ?

- Elle est venue chercher
un peu d'amour.

Elle a bien fait de venir me voir.

Donc je suis prise par votre femme.

Je te laisse.

Je ne voudrais pas la réveiller
en parlant.

Elle est vidée.
Si elle pouvait dormir…

Je t'embrasse.
*- Moi aussi. Bonne nuit.

- J'ai fait un cauchemar.

On était sur le pont d'un bateau
Tu me montrais une forme.

C'était mon corps.
J'ai sauté, et je me suis réveillée.

Je fais pas des rêves compliqués.

Pourquoi t'es encore là ?

T'attends quoi,
pour rejoindre Jacques ?

Vous vous punissez
de me faire du mal ?

On attend que ça se tasse

pour mieux se retrouver ?
- C'est pas ça.

On n'attend rien.
Ton départ n'arrange rien.

Pourquoi tu… ?
- Arrête. Ça sert à rien.

- Essaie de comprendre, un peu.

- C'est Mme Haydée.

Une femme de mauvaise vie
que j'aime.

C'est Mlle Lola.
- Oui.

- Oui ? C'est toi ?

Elle va faire pipi dans sa culotte ?
Elle fait pipi ?

(Quoi ? Tu m'as dit quoi ?)

Non, elle n'a pas fait pipi.
Pas du tout, alors.

Dominique est partie ?
- Elle est partie de bonne heure.

Tu viens un petit peu ?
- Non.

- Elle comprend qui tu es.

- Qui fout la merde
avec ses histoires de cul ?

- Le cul…
Qu'est-ce que c'est ?

- Qu'est-ce que c'est que le cul ?

Je voudrais bien savoir, moi.

Ça allait comment, Dominique ?

- Ça a pas bien commencé,
ça s'est plutôt amélioré.

La petite fille baragouine.

Elle était pas pire
quand elle est partie.

- Lola, tu la laisses parler,
la dame.

On l'aime bien.
On lui fait des caresses.

Tu lui fais des caresses ?
- Attends.

- Tu veux, aussi ?

Tu me diras ça dans la voiture.
Tout ce que tu as dit.

- Pourquoi ? On s'en va ?
- Oui.

Tu viens vivre à la maison.

- Et Dominique ?
- On l'attendra ensemble.

- T'as trouvé ça tout seul ?
- Oui.

Non.
C'est Lola qui m'a soufflé.

C'est elle qui m'a soufflé.
- Non.

C'est jamais que la vie…

La fillette chantonne
et couvre sa voix.

- T'es vraiment mignonne.

- Tu entends ?
Tu es mignonne, toi ?

- Quoi ?

- Je voulais te le dire,
tout à l'heure.

1 semaine de retard.

- "Du retard."
- Ça t'arrive souvent ?

- 2, 3 jours, oui.
Une semaine, pas souvent.

- Ça veut dire
qu'il y a une chance ?

- Avec le merdier sentimental actuel,

ça a pu me taper sur la tête.

- Si c'était vrai,
un 2e petit enfant avec Haydée,

ça te plaît, cette idée ?

- Ça me plaît pas.
- Ça te plaît pas.

- Et Dominique ?

- On lui fait un 2e enfant
dans la foulée.

- Que t'es con.
Plus ils sont cons, plus je les aime.

- Plus ils sont cons,
plus elle les aime.

C'est pour ça qu'elle m'aime.
Tu comprends ?

Le téléphone sonne.

…

Oui ?
*- C'est moi.

Comment va Lola ?

- Lola, elle va très bien.

*- Passe-la-moi.
J'ai envie de lui parler.

- Il est tard. Elle dort.

- J'ai envie de lui parler.

- Je vais pas la réveiller.
Rappelle-la demain matin.

- T'es sûr qu'elle va bien ?

- Écoute, elle va bien, mais toi,
t'as pas l'air d'aller bien.

- J'ai un peu picolé.

- Qu'est-ce qui te prend ?
Tu picoles jamais.

Tu es seule ?

- Je suis pas toute seule.

Des amis vont arriver.

*- Quels "amis" ?
- Des amis vont arriver. Tous.

Si je les attends,
c'est qu'ils vont arriver.

- Je crois que t'es seule.
*- Non.

Non. Je les attends.
Je suis sûre qu'ils vont arriver.

- Donne-moi ton numéro,

et permets-moi de t'appeler
si j'en ai envie.

*- 75-04-14.

- Et toi, rappelle-moi
si tu vas pas bien.

À tout à l'heure, peut-être.

- Je vais aller me coucher.
- J'attends. Je vais la rappeler.

- C'est gentil, de m'avoir rappelée.

- Je suis content
que t'aies cherché à appeler Lola.

Mais t'inquiète pas,
elle va très bien.

Tu veux que j'organise une rencontre
entre vous deux ?

*Je la réveille ?

- T'es gentil avec moi.

Demain matin ?

- Bien sûr.

*Tu veux lui voir une robe
ou une coiffure particulière ?

*Essaie de dormir.

*Pense à ta fille,
ça va t'aider à dormir.

*À demain matin.

Elle dort encore,
mais tu peux entrer.

- Je vais quand même la voir.

Elle est belle, ma petite fille.
Elle est belle.

Je l'ai pas réveillée.

- Je te fais du café ?
- Oui, je veux bien.

- Haydée va rentrer tout à l'heure,
pour déjeuner.

J'aimerais
qu'on déjeune tous ensemble.

Des nouvelles ?

- J'ai plus la chiasse
depuis que je suis partie.

- C'est bon signe.
C'est signe que la tête va mieux.

- Bientôt, je pourrai dire :
"Jacques, je l'ai bien connu.

"Il me filait la chiasse."

Hier soir, quand j'ai fait l'amour,
j'ai pensé à vous deux.

Je vous voyais
en train de faire l'amour.

C'est pas marrant.

- On règle pas ses comptes en baisant.

À ce jeu-là, tu vas te ramasser.

- Mais tu crois que je joue ?
C'est pas un jeu.

- Je suis pas en admiration
devant toi.

- Je peux peut-être
essayer de vivre, non ?

Si je baise et si je bois,
qu'est-ce que ça peut te foutre ?

Pour ce que ça sert de vivre…

Il faudrait calculer avant
si ça vaut le coup ou pas.

Combien de temps tu vas me poursuivre
avec tes jugements ?

- Je te juge pas,
et tu le sais bien.

Je peux voir tes conneries,
comme je vois les miennes.

- Arrête de poser.
Il y a que moi, ici.

C'est ça, allez.
Méprise-moi bien.

- Je te méprise pas.

- T'embobines toujours
avec tes discours.

- Je fais pas de discours.
Je méprise pas. Je juge pas.

Ça te va ?

- Non.

Elle vient bientôt,
Haydée ?

- Oh, dans la tronche !
Dans le nez. T'as vu ?

Regarde mon nez, il est rouge.
Tu lui fais un bisou ?

Haydée vient vers midi.

T'as vu mon nez ?
T'as vu mon nez ?

En plein dans le nez.

- Attention.

- Elle vient vers midi.
Pourquoi ?

- Je peux revenir demain ?

- Tu peux revenir quand tu veux.
C'est ta maison, c'est ta fille…

C'est salaud,
de me poser ces questions.

- Je préférerais
qu'elle soit pas là.

- On lui dira
de se trouver une occupation.

- Excuse-moi.

- Continuons au foot, nous.
Va chercher la balle.

- Elle est là ?

- Elle est repartie.

Ça avait bien commencé.
Elle était contente de voir Lola,

et puis elle a demandé
si tu arrivais bientôt,

et là… la fuite.

Heureusement
que t'es pas arrivée là.

- C'est bien qu'elle ait vu Lola.

- Elle revient demain matin à 10 h.
Elle souhaite que tu ne sois pas là.

- On va avoir chacune ses heures ?
- Absolument.

Sinon elle viendra pas
voir Lola.

Elle a dans l'idée
qu'elle a abandonné sa fille.

Au moindre obstacle,
excuse le mot,

au moindre obstacle,
elle ne viendra pas.

- Je ne discute pas ça, tu sais.

L'idéal, ce serait Dominique
le week-end.

Pas trop tard,
que tu puisses voir ton film.

Et la mère Haydée,
le mardi soir.

Non. Le matin.

Au réveil, c'est là
que ça te fait le moins chier.

Et alors du vent.

On est quand même mieux seul
pour dormir au plumard.

Ça te fait chier, ce que je dis.
- Ça m'amuse.

- Je le fais exprès
pour que ça te fasse chier.

Ils sont gros, non ?
- Oui. Des seins de nourrice.

- Tu sais, Dominique,
elle est peut-être secouée,

mais les femmes,
c'est plus malin que tu le penses.

- J'ai jamais pensé le contraire.

- Le piège,
ça a été que tu prennes Lola.

Tu serais parti avec moi
si Dominique l'avait prise.

C'est là que je me suis
vraiment fait piéger.

T'enfuis pas.
Viens un peu ici.

- Qu'est-ce que j'ai fait, encore ?

Tu sais plus entrer
dans cette maison ?

- Je peux pas rester.
Haydée est là.

Elle est dans la cuisine.

- Ça n'empêche pas Lola
d'être dans sa chambre à t'attendre.

- J'aurai droit qu'à des visites ?
Je pourrai plus jamais la prendre ?

- Tu travailles pas,
t'as pas de maison,

sans parler
de ta difficulté à vivre.

Tu crois pas
que c'est un peu léger ?

- Tu parles d'une discussion !

- Tu ferais bien
de venir la voir plus souvent.

Ensuite, on verra.

Haydée n'est pas sa mère.
Elle le sera jamais.

- J'ai peur qu'on lui fasse du mal.
J'y peux rien, c'est comme ça.

- Haydée fait du mal aux enfants.
C'est bien connu.

C'est pas vrai.
Haydée et Lola s'entendent bien.

- Je voudrais lui demander un truc.
Qu'elle vienne ici.

- Ben, on va l'appeler.

Haydée, s'il te plaît.

- Je veux pas avoir Lola.

Je peux dormir ici ?

- C'est ta maison, non ?

- Je ferai la vaisselle, le ménage,
mais je veux être avec ma fille.

- Dominique, ta présence
ne s'échange contre rien.

Pas contre des ménages,
pas contre des vaisselles.

Tu pourrais déjeuner
avec nous.

- Je suis là pour Lola.

- C'est pas beaucoup
te demander, pourtant.

- Tu m'en demandes beaucoup.

- Il y en a marre, du mépris.

Bruit de pas

Chut.

- T'as pas l'air d'aller bien.

- Tu crois que Dominique
a le monopole d'aller mal ?

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Moins fort.
On pourrait nous entendre.

Il va falloir jouir en silence ?

Des fois qu'elle prenne son pied
en nous entendant.

Le bruit doit surtout passer
par-dessus la porte.

Si on mettait le matelas devant,
on pourrait aussi jouir en silence.

On peut aussi dormir.

Comme ça,
il y aura pas trop de bruit.

- Qu'est-ce que tu veux
que je te dise ?

Je peux te dire que t'as raison.

Que t'es pas très généreuse.
- T'es gonflé.

- Je peux te dire de serrer les dents

pour que je te fasse un enfant.

Qu'est-ce que tu veux entendre ?

- Quelque chose
qui calme ma tête.

- J'ai peut-être quelque chose.

- Ça, ça marche pas à tous les coups.

- On décide que ça marche ?

- Pas ce soir.

- T'es pas la bonne.

- C'est sale.
Personne ne lave.

- Alors c'est mon tour.

- Tu fais souvent le ménage,
maintenant ?

- Je voudrais te parler.

- J'ai pas que ça à foutre.

- T'as pris ton petit-déjeuner ?

- Qu'est-ce que ça peut te faire ?

Oui.

- On peut vraiment pas
se parler.

- Parler,

c'est assujettir.
Je l'ai lu.

Alors ?

- J'aimerais que ça aille mieux.

- En plus,
c'est toi qui supportes pas ?

Moi, je crois
que t'adores ces situations.

- J'adore ça.

- Il faudrait te dire qu'on t'aime ?
T'es complètement inconscient.

- Toi, tu ne prends ton pied
que dans le drame.

- C'est d'Haydée ?

- Laisse-la où elle est.

C'est dur, de faire la paix avec toi.

- Il faut être en paix pour la faire.

- Il est possible
qu'Haydée ait un enfant,

qu'elle soit enceinte
en ce moment.

- "Il est possible" ?

C'est pour que ça passe mieux ?

- Elle n'a pas ses règles
depuis quelque temps.

- Il faut que je foute le camp ?

- Ça veut pas dire ça.

Je pourrais te dire mon plaisir
d'avoir un autre enfant,

mais je passerais
pour une espèce de dandy.

- C'est elle qui t'a demandé
de me le dire ?

- Tu sais bien que non.

- Toujours tes petits coups en douce.

- Je veux pas qu'il y ait des choses
que tu saches pas.

- Je veux pas
qu'elle ait un enfant !

Il faudrait acheter le test,
pour Haydée. Qu'on sache !

- C'est à elle de décider.

Peut-être
qu'elle préfère voir un gynéco.

- Si c'est pour l'argent,
je lui achète.

- C'est pas pour l'argent.
Tu le sais bien.

- T'es pas pressé de savoir, toi ?

- Si.

Tu viens faire les courses
avec nous ?

- Non.

Je reste avec Lola.

- Qu'est-ce que t'as encore fait,
comme connerie ?

- J'ai eu envie de lui dire
que tu étais peut-être enceinte.

Et là, elle veut te faire faire
le test, pour savoir.

- Oui, je connais.

Moi, je suis pas pressée de savoir.
C'est mon affaire.

Pourquoi elle veut savoir ?

Pour se flinguer
si jamais je suis enceinte ?

- T'as raison,
mais t'arranges rien.

- Sors tes sous.
On achète le test.

On verra bien
s'il est là, le bébé, déjà.

- C'est pas la peine.

- T'as des sous, au moins ?
Montre-les, fais-les voir.

- Je sais même pas
combien ça coûte.

- On va faire les courses ensemble.
Je vais chercher Jacques.

On va acheter le test,
avec Dominique.

- Coup de théâtre.
- C'est ça : "Coup de théâtre."

- On fait la paix ?
- Pas question.

- La paix plus 10 balles.
- Je pactise pas avec les traîtres.

- La paix plus 20 balles.

- 50 balles,
et on n'en parle plus.

Faut que ça te coûte, de jouer.
T'es trop joueur.

- Bonjour.
Je voudrais un test de grossesse.

T'as besoin d'autre chose ?

- Et voilà. 35,20.

Et 50. Merci.

- Au revoir.
- Au revoir, monsieur.

Les 2 heures sont passées.

- Tu es sûre ?

- Je voulais pas savoir
si j'étais enceinte.

C'était beau, comme ça.
Maintenant, ça me rend malade.

- Il faut recommencer.
Il faut que tu l'aies, ton bébé.

- C'est gentil, mais je crois pas
que tu le penses.

Va-t'en, Lola.

- Je voulais que t'aies un enfant,
et tu m'as pas crue.

Maintenant, je m'en fous.

Je regrette juste d'avoir un enfant.

Comptez pas sur moi pour pleurer
sur celui qu'elle aura pas.

- Tu fais à manger à Lola ?

- Non.

Non, non, non et non !

Je la veux pas, Lola.

Tu peux la garder !

Garde-la, Lola !

- Tu fais quoi, là, ma fille ?

- Haydée,
elle ne veut pas jouer avec moi.

Elle me l'a dit.

- On va la voir, et elle voudra.

Je te laisse Lola.
Je vais chercher Dominique.

Donne-lui à manger.

Je reviens bientôt, Lola.
- Oui.

- Sans Lola,
je pourrais me suicider.

C'est tout ce qui me reste,
et je n'y ai pas droit.

Ça fait tellement longtemps
que ça dure.

Je fais des efforts !
J'ai pas l'air, mais j'en fais.

Regarde, ce matin.
J'allais un peu mieux, non ?

Ça fait du bien,
que tu t'occupes un peu de moi.

T'es gentil.
Je te remercie.

- Tu me donnes un bisou ?

- J'ai l'impression d'être un vieillard

que son petit-fils sort
pour aller faire un tour.

T'as pas prévu un arrêt au bistrot
pour une liqueur ?

- Je vous trouve pas reconnaissante.

- Les vouvoiements,
tu les gardes pour Haydée.

- On va la boire, la liqueur ?

- Notre bébé,
il a fallu que tu lui dises.

C'est de ça qu'il est mort.

Ça m'aurait plu.

Mais c'est mieux pour nous.

Tu vas pas faire des enfants
à droite et à gauche.

Mon ventre, il servira jamais
à faire des enfants.

C'est sa souffrance qui te plaît.

Et maintenant,
t'as peur qu'elle te liquide.

Je sais tout ce que tu vis.

Je donne tout, quand j'aime.
Toi, tu te protèges.

Moitié ici, moitié ailleurs.

Alors on souffre
en vivant avec toi.

Je suis fatiguée.

Ne m'en veux pas.

- Je t'en veux pas.
C'est la vérité.

Il y a longtemps,
j'aurais su t'aimer.

J'ai l'impression
qu'on m'a coupé les ailes.

Le vieillissement,
c'est pas une vertu.

- T'as jamais eu d'ailes.

- Tu sais pas.

- Je préfère partir
encore amoureuse de toi.

- Il y a celui qui veut rester ici
et celui qui veut partir avec toi.

Les deux se battent.

Ça se tord à l'intérieur.

Quand tu partiras,
je serai très amoureux de toi.

Et en même temps,
je serai soulagé de ton départ.

- Je prends la voiture de Jacques,
je la ramènerai demain.

Ensuite, je m'en irai.

J'en ai marre
d'être la 3e personne d'un couple.

- Qu'est-ce qui se passe ?
- Quoi ?

- Haydée m'a dit qu'elle partait.
Tu pars pas ?

- Je voudrais qu'on me laisse.

- C'est pas la peine de vous punir.

Comme nous, ça n'existe plus,
t'as qu'à partir avec elle.

À moins que ça soit déjà prévu.

Je cherche plus à comprendre.
J'en ai marre, d'être l'emmerdeuse !

C'est ma faute, si elle part.
Je rends tout le monde malheureux.

Alors soit tu vas la rejoindre,

soit moi, je pars avec Lola.
Il faut choisir.

- Je suis dans mon lit.
J'aimerais qu'on me foute la paix.

- Il faut que j'attende
que Monsieur ait cuvé son chagrin ?

J'ai pas eu droit à ça.

- T'étais pas montée pour ça.

Les bonnes intentions,
t'y arrives pas longtemps.

- Pourquoi c'est toujours ma faute ?

J'ai envie d'être avec toi,
et toi, tu bouquines.

Tout ce que j'attendais,
il y a plus rien.

- N'exagère pas.
- J'exagère pas.

- Cherche pas toujours à exagérer.

- Je t'assure que je cherche pas
à exagérer du tout.

Regarde-moi.

Touche-moi, caresse-moi.

- Je peux pas, Dominique.
Je peux pas bien.

S'il te plaît.

- Viens à côté de moi. Viens !
- Je peux pas. Je peux pas !

- Regarde-moi.

Viens me baiser.

Avec n'importe quel mec,
ce serait pareil.

Viens.

Viens !

- Les clés.

Il est là-haut ?
- Il travaille dans son bureau.

Je t'accompagne,
si tu veux.

- C'est pas la peine, j'irai à pied.
Je ferai du stop.

J'ai pas envie de discuter.

- Je t'accompagne.
Je vais chercher les clés.

J'ai essayé de l'écraser.

J'ai raté mon coup.

Je rate tout.

Tu peux aller récupérer la voiture ?

Elle est partie,
et ça me soulage même pas.

- Je vais chercher la voiture.

- Je vais y aller.
- J'y vais.

- Je voudrais qu'on se parle.

- Tu crois qu'on pourrait
arranger quelque chose ?

Tu crois pas qu'il vaut mieux
que tu ailles voir quelqu'un

et que tu lui racontes ?

- Un spécialiste de la tête,
c'est ça ?

Une petite analyse ?
Tu t'en frotterais les mains.

"Pour soigner
mes instincts meurtriers" ?

- Ne me fais pas dire
ce que je dis pas.

Parler, ça t'intéresse pas.

Ce qui t'intéresse,
c'est faire mon procès.

Et ça, tu peux le faire sans moi.

Je vais travailler,

pour gagner notre vie.

- Qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?

Que je me morde la langue
pour que tu m'entendes plus ?

- Tu as tellement joué avec moi
que j'ai renoncé à aimer.

Tu le vois pas ?

Pour toi, je me vide de cet amour,
et ça me fait mal.

Tu vois rien.

Si tu veux régler tes comptes,
fais-le avec toi.

Je suis pas providentiel,
mais un démon non plus.

Ni un ange, ni un démon.

- Laisse-moi partir avec Lola.

On ira à Paris chez Isabelle.
On se débrouillera.

Aide-moi à partir, s'il te plaît.

J'ai du mal à te quitter.

Tu te souviens de l'attitude
de mes parents à notre rencontre ?

Ils étaient contents.

Mes colères, mes caprices,
ma mauvaise humeur, c'était terminé.

Grâce à toi.

Toi, t'étais plutôt fier.

Tu jouais les dompteurs modestes.

On ne m'a jamais acceptée
comme j'étais, en fait.

Je suis passée de la soumission
à mes parents à la tienne.

J'aimais bien
que tu prennes les décisions.

Peut-être que j'avais besoin de ça…

ces rapports de soumission.

Peut-être aussi
que t'aurais pu m'aider.

T'aurais pu m'aider
à essayer d'être plus libre.

- Est-ce qu'on peut donner la liberté
à quelqu'un ?

Je suis pas assez malin pour ça,
en tout cas.

- T'en fais trop fort,
des câlins.

Sous-titrage : ÉCLAIR