All language subtitles for Sweet Dreams (Fai bei sogni) (2016)

FAIS DE BEAUX RÊVES

Ils s'embrassent.

Ne Ies regarde pas.

Ils sont fiancés ?

Je ne sais pas.

Maman.

On doit descendre.

- Où ?
- C'est notre arrêt.

On refait un tour ?

Oui.

Fais de beaux rêves.

Maman ! Papa !

Massimo, retourne te coucher.

On s'occupe du petit.

Où est maman ?

EIIe a fait un maIaise.

Rattrape-Ie.

Massimo.

Viens.

Tu vas attraper froid.

TURIN, 1999

N'oublions pas que les ouvriers,

ces merveilleux ouvriers italiens...

Je veux voir maman.

Maman est à I'hôpitaI,

avec papa.

AIors, on va à I'hôpitaI.

Demain.

Ton papa a dit demain.

Mais aujourd'hui, c'est déjà demain.

10, 9,

8, 7, 6...

Bonne année !

Massimo, bonne année.

- Bonne année.
- MeiIIeurs vœux.

On ne vouIait pas te réveiIIer.

Pourquoi tu pIeures ?

Bonne année à toi aussi.

Bonjour.

SaIut.

QueIIes beIIes roses !

C'est pour maman qui est à I'hôpitaI.

On y va ?

Où ?

AIIez, on y va.

Massimo,

viens ici.

Assieds-toi.

Ta maman est devenue
ton ange gardien.

Depuis Iongtemps,

eIIe demandait à Dieu
d'aIIer voIer Ià-haut,

pour mieux te protéger.

Et Dieu

a exaucé sa prière.

II I'a appeIée à Lui.

Comment ça, ''eIIe demandait'' ?

EIIe I'a vraiment demandé ?

Oui.

Comment iI sait ça, Iui,

que maman I'a demandé à Dieu ?

J'y crois pas.

A présent, ta maman est au paradis.

EIIe est mieux Ià-haut.

AIors, je veux y aIIer aussi.

On ne choisit pas.

Je veux Ia voir !

Quand I'heure sera venue.

EIIe ne serait pas partie
sans me dire au revoir.

Arrête.

On va dire une prière pour ta maman,
tous Ies deux ?

Viens.

Donne-Iui, Seigneur, Ie repos éterneI.

Donne-Iui, Seigneur, un peu de repos.

Que briIIe sur eIIe Ia Iumière sans fin.

Qu'eIIe repose en paix. Amen.

Je vous saIue Marie, pIeine de grâce,
Ie Seigneur est avec vous.

Ma petite maman, s'iI te pIaît,

ne me quitte pas,

je t'en suppIie.

Que Ia Iumière briIIe toujours sur toi.

Toute Ia vie, avec moi.

Reste avec moi, je t'en prie.

Ne me quitte pas, ne me quitte pas.

Reste avec moi

Je t'en prie

Reste près de moi

Ne me quitte pas

Fais-moi souffrir

Rends-moi fou

Tourmente-moi

Mais dis-moi oui

Je meurs pour toi

Je vis pour toi

Vie de ma vie

Peu m'importe ton passé

Peu m'importe avec qui tu as été

Reste

avec moi

Fais tes devoirs.

Le journaI.

Viens.

Cher Massimo...

Mes condoIéances.

On est avec toi.

Courage.

Tu dois être fort.

Tu ne seras ni Ie premier ni Ie dernier.

Et pourquoi ? Maman n'est pas dedans.

Petit à petit...

Maman n'est pas Ià-dedans !

Que dis-tu Ià ?

Ouvrez Ie cercueiI,
on verra bien si eIIe est Ià.

Que dis-tu ?

Va chercher Massimo.

AIIez-y.

Viens, Massimo.

C'est Ia bénédiction.

J'ai pas envie.

Massimo, viens.

Ecoute-nous, ô Seigneur,

Toi qui as promis Ie paradis

au voIeur repenti...

Ça suffit, maintenant !

Donne Ta miséricorde

à cette défunte.

Ne Ia condamne pas

pour ce qu'eIIe a fait sur Terre,

par Jésus-Christ

notre Seigneur.

Maman, réveiIIe-toi.

Ils t'emmènent.

RéveiIIe-toi.

Ils t'emmènent.

Restez avec mon fiIs.

Sors de Ià, maman !

Ils t'emmènent !

Sors !

BeIphégor...

Je m'en remets à toi.

Aide-moi,

et je serai ton serviteur pour toujours.

SaIut, Massimo.

Bonjour, Maîtresse.

Bonjour.

Sara, ferme Ia porte, s'iI te pIaît.

Je vais faire I'appeI.

- Baros ?
- Présent.

BeItramo ?

Absent.

- Benedetto ?
- Présent.

- Bocca ?
- Présent.

Prends-en un autre.

J'ai pas envie.

C'est dommage d'en Iaisser.

T'as des devoirs ?

Déjà faits.

On y va.

AIIez !

Attends.

AIIez, Toro !

Mauvaise passe du miIieu de terrain,
Agroppi intercepte Ie baIIon

et cherche à percer Ia défense,

mais sans grand succès.

II tente un dribbIe, se retourne,

passe Ie baIIon à Puja
qui part à I'attaque.

CarreIIi, Ferrini, CarreIIi qui avance.
Le Toro résiste.

L'équipe adverse recuIe
sans pouvoir contrer

I'offensive menée par Ie Toro,

encouragé par ses supporters.

Et voiIà enfin Moschino,

qui fait une beIIe passe à CIaudio SaIa.

Moschino, crâne dégarni
mais pIein de jugeote.

SaIa. Encore SaIa.

Tir au centre. Puja reprend. But !

Tu veux tomber maIade !

Puja saute de joie.

Même Ioin de sa surface de réparation,
son action a été décisive.

Arrête !

Va au Iit. AIIez.

Sous Ies draps.

Et Ie match reprend. 1 à 0 pour Ie Toro.

Viens.

MademoiseIIe,

voici mon fiIs, Massimo.

Bonjour, Massimo.

Dis bonjour.

Bonjour.

Mita va vivre avec nous.

Et moi, je dors où ?

Avec moi.

Continuez, je vous en prie. Merci.

Merci, BeIphégor.

Tu peux Ie méIanger ?

Pourquoi ?

Maman Ie faisait toujours.

Bois.

Tu ne Ie finis pas ?

Toute chose est attirée vers Ia Terre

par Ia force de gravitation.

Faites-en I'expérience.

Qui est-ce ?

Madame, je voudrais vous parIer.

Bonsoir.

Tu dois toujours nier, compris ?

Oui, BeIphégor, mon Maître.

Bonsoir.

Viens par Ià.

AIors ?

T'as intérêt à me dire Ia vérité.

Je t'écoute.

Et pas de mensonge.

Tu aurais pu tuer queIqu'un.

Pourquoi ?

C'est quoi, cette odeur ?

II faut ouvrir Ies fenêtres.

Merde !

BeIphégor, sauve-moi !

Je ne peux pas être ta maman.

Maman, pardonne-moi, je t'ai trahie.

Bonsoir.

Je vous Ies rends,
je n'en ai pIus besoin.

Vous avez un mois
pour vider Ies Iieux avant Ia vente.

S'iI vous reste des meubIes,
je connais I'adresse d'un garde-meubIe.

Les meubIes, ça va,
c'est pIutôt Ies petits objets...

Les papiers de mon père, ses Iettres,

ses Iivres, ses photos...

Toutes Ies babioIes.

Ça fait beaucoup.

En cas de besoin, je suis Ià.

- Merci.
- Au revoir.

A bientôt.

Préparation athlétique de haut niveau

de nos plongeurs.

Les voilà .:

Giorgio cagnotto,

très bien placé
lors de l'épreuve du tremplin.

Regardons sa performance.

Klaus Dibiasi,

de nouveau médaille d'or
à l'épreuve de plateforme.

ce sont les plus beaux souvenirs

des ltaliens

aux Jeux olympiques de Munich...

Sortez.

C'est fini.
Sortez du bassin.

Sortez, aIIez !

PIus vite que ça.

Massimo, sors.

Prenez vos peignoirs
et séchez-vous.

AIIez, Massimo,

on y va.

Merci.

Bonjour.

Suis-moi.

Va attendre Ià-bas,

Ià où iI y a Ie piano.

Bonjour.

Approche.

Assieds-toi.

Tu es Massimo.

Le meiIIeur ami d'Enrico.

Tu es très bien éIevé.

Merci.

Et beau aussi.

Comme Enrico.

Tu aimes Ia vie, Massimo ?

Oui,

j'aime bien.

Moi aussi, énormément.

Ce que j'aime Ie pIus, c'est mon fiIs.

Lui, c'est certain,

j'en suis sûre,
iI aura une très beIIe vie.

Je dois Ie protéger.

Au moins jusqu'à ses vingt ans.

Mais je fume.

Mauvaise mère que je suis !

Et maintenant,

direction Ia tanière du Ioup.

Enrico !

Vous avez faim ?

Sors, maman !

AIIez, fiIe !

Dehors !

Je baisse ?

Merci.

Comment ça va ?

Pourquoi tu Iui parIes maI ?

C'est une emmerdeuse.

Mais c'est ta mère.

Je ne Ia supporte pas.

EIIe fourre son nez partout.

Viens voir.

Tu as une beIIe maison.

Laisse tomber ma maison.
Regarde mes disques.

Mon père Ies a ramenés de Londres.

Deep PurpIe, King Crimson.

J'ai même Ies RoIIing Stones

avec Ia pochette originaIe.

Le goûter.

VoiIà.

Merci.

- T'enIèves tes chaussures ?
- Et aIors ?

Sors de ma chambre.

Laisse-nous tranquiIIes !

C'est quoi, Ie probIème ?

AIIez, sors !

T'as tous Ies défauts de ton père.

Cœur assassin !

Touche pas à ça.

Rends-toi.

Tu dois céder.

Je suis Ie pIus fort.

C'est moi Ia pIus forte du monde.

Rends-toi.

Je me rends.

Viens Ià.

Tu ne peux pas gagner.

Ça me fait maI.

Ça me fait maI, arrête !
Je me rends.

Promis.

Assieds-toi, Massimo.

- Tiens.
- Merci.

Et toi, Massimo,

tu rejoins ta maman quand ?

Enrico m'a dit
qu'eIIe vivait à New York.

A NoëI.

A NoëI, New York est tout iIIuminé.

Malgré un 4 - 0 à Ascoli,

le Torino s'accroche toujours
à un rêve .:

redevenir la grande équipe
d'autrefois...

43 ans après,
plus personne n'ose la comparaison.

ROME, 1992

Quel que soit le score,
on ne peut oublier le drame de Superga

et ce maudit avion...

Après l'expulsion de Signorini
et le remplacement d'Eranio,

le Genoa fatigue
car le milieu de terrain du Napoli,

agile et solide à la fois,
fait un pressing permanent...

On est ensembIe ou pas ?

VoiIà à quoi tu ressembIes :

à un type qui fait ça.

Toujours dans son coin.

Lâche-toi un peu ! Tu déconnes jamais.

Pourquoi tu vis pas dans une grotte ?

AIIô ?

Tu fais quoi ?

Je suis avec Agnese, on va...

Viens immédiatement.

Où ça ? T'es où ?

Tu vas pas me croire.

- On fait un poker chez Athos.
- Athos ?

Oui, lui en personne.

ll mise de plus en plus gros.
ll nous rétame tous.

Je lui ai parlé de toi.
ll veut te rencontrer.

Me rencontrer ?

- Magne-toi!
- J'arrive.

Tout de suite.

Gare-toi Ià, je vais prendre un taxi.

Je te rejoins dans une heure.

Tu sais même pas où on aIIait.

Bonsoir.

- Entrez.
- Merci.

Tu ne sais pas bIuffer.

Ton visage parIe pour toi.

Et tu rêves d'être acteur !

Tu I'as emmené ici, tu Ie couvres.

Encore ?

Encore des chèques postdatés ?

SaIut, Massimo.

Excuse-moi.

Que se passe-t-iI ?

Ce con peut jamais payer.

Et Athos ?

II arrive.

On va mettre un terme
à cette scène pathétique.

Je comprends pas
pourquoi vous jouez Ies poches vides.

Je paie pour Iui,

sachant qu'iI a surtout perdu
contre moi.

- Bonsoir, ravi de vous rencontrer.
- De même.

A bientôt.

Venez.

Ça vous pIaît ?

C'est une question stupide.

Selon certaines rumeurs,
les arrestations...

Asseyez-vous.

Au revoir.

Bonne nuit, Président.
SaIut, Massimo.

On se voit au journaI.

J'aime Ie poker.

Mais Iorsque gagner ou perdre
a un sens.

C'est pour ça que je joue

avec ceux qui étaient Ià.

Ces hommes boivent, fument

et iIs ne peuvent pas
se permettre de perdre.

AIors que moi,

je pourrais perdre un miIIiard

que ça ne changerait rien.

Je viens d'en perdre 300
à Ia bourse.

Partis en fumée.

Mais c'est de I'argent virtueI.

AIors que Ia monnaie, c'est réeI.

Les petites pièces,
Ies biIIets de 1000 Iires.

Vous en avez un ?

J'ai pas de portefeuiIIe,
c'est Iourd à porter.

Vous voyez ? Ça, c'est réeI.

II a une odeur.

II fait du bruit.

II est passé de main en main.

Au bar, je paie mon café.

Je prends Ia monnaie.
Je Ie commande ou pas.

Quand, soudain, je regarde

en direction de Ia rue.

Et je mets ma main dans Ia poche,

puis je bois mon café

avec du sucre, de I'aspartame
ou sans sucre, je m'en fous.

Un parfum qui passe,

Ies toiIettes,

Ia photo du père mort,

miIk-shakes.

Des flashs.

Je fais des eIIipses.
Je vous sens perdu.

L'argent ne vous intéresse pas ?
Vous n'êtes pas ambitieux.

Non, je ne suis pas ambitieux.

Je suis très ambitieux.

J'ai couru pour venir ici.

Je n'ai pas mon carnet.
Je ne poserai aucune question.

Vous savez comment
je me suis enrichi ?

J'étais prêt à perdre.

A tout perdre.

A tout moment.

Tout. Vous comprenez ?

Je me réveiIIe Ia nuit.
Je dors peu.

Je ne prends pas de somnifères.

Et dans Ie noir, je réfléchis.

Ma première pensée, c'est :

je vends ? J'achète ?

C'est un jeu.

Je monte des opérations insensées.

Et Ie Iendemain,

quand je vends ou j'achète,

tous Ies autres, à Ia Bourse,
me suivent et m'imitent.

Vous connaissez Le Joueur de flûte ?

Tous ces rats noyés.

Et Ies enfants,
que sont-iIs vraiment devenus ?

C'est Ie risque.

Vous savez ce que c'est.
On en prend aussi au footbaII.

Je Iis vos articIes.

Avec pIaisir.

StyIe minimaIiste, sans emphase.

Je fusiIIerais bien tous Ies poètes.

Pourtant,
Ie foot vous emmerde, pas vrai ?

Non, c'est faux.

J'adore Ie foot.

Comme mon père, mon grand-père.

Un beau match de foot

où Ies joueurs se donnent...

C'est compIètement con.

Vous êtes orpheIin ?

Je I'ai été.

Pourquoi cette question ?

Voyez-vous,

un homme heureux
n'arrivera à rien dans Ia vie.

Sans une bonne dose de haine...

Vous vouIez écrire ma vie ?

Ma sœur dit toujours ça
quand ça sonne.

Attendez-moi ici.

Bonsoir.

Vous êtes bien M. Athos Giovanni ?

Nous vous notifions
votre mise en garde à vue.

Vous devez nous suivre.

D'accord.

Je peux aIIer prendre mes affaires ?

Je vous en prie.

Entrez.

Merci.

- Qui êtes-vous ?
- Un ami.

- Restez Ià.
- Emmène-Ie Ià-bas.

AIIez dans I'autre pièce.

Monsieur Ie Directeur, c'est Massimo.

Je suis chez Athos.

Oui, j'écoute.

Je crois qu'iI s'est tiré une baIIe.

Quoi ? Rejoins-moi tout de suite.

Je peux pas,
iIs m'ont dit de rester ici.

J'arrête le tirage.
T'as 30 minutes pour écrire un papier.

Qu'est-ce que j'écris ?

En dehors de ça,
j'en sais pas pIus sur Iui.

On s'en fout, au contraire !

Raconte en détail ce que tu as vu.

Fais vite avant que le juge n'arrive.

T'as vécu le suicide en direct

d'une sommité, t'as compris ?

c'est la chance de ta vie.

D'accord.

A pIus tard.

La partie s'achève
sur un coup de pistolet

Freine.

Ne les laissez pas nous tuer

Bonne nuit.

On va où ?

Je sais pas mais je sens un truc.

Quoi ?

T'aimes pas vivre dangereusement ?

Doucement.

Fonce !

Massimo, t'es là ? Tu réponds ?

Qu'est-ce que tu deviens ?
Rappelle-moi qu'on dîne ensemble.

Massimo, c'est Bob. T'es rentré ?

Le Directeur veut te voir.

Rappelle-moi.

c'est ta tante.

Je t'ai déjà appelé,
mais tu ne réponds jamais.

Je voulais savoir
si tu avais reçu mon petit paquet.

c'est une vieille boîte d'allumettes
que ton oncle tenait à te donner.

ll l'a gardée pendant des années.

Elle était à ta maman.

Excuse-moi,
je raccroche car un rien m'émeut.

Hôpital Fatebenefratelli.

Je pourrais parIer à un médecin ?

Un instant.

Les urgences, j'écoute.

Je voudrais parIer à un médecin.

Je vous mets en relation.

Allô ?

Je suis en train de mourir.

comment ça ?

Que ressentez-vous exactement ?

Je ne sais pas.

Je me sens maI.

- Un médecin peut venir ?
- Où avez-vous mal ?

J'ai du maI à respirer.

J'ai maI au cœur.

II va expIoser.
Je sens qu'iI va expIoser.

D'autres symptômes ? Des sueurs ?

Oui.

J'ai un serrement au cœur.

Je suffoque.

Et je trembIe aussi.

Je trembIe beaucoup.

J'ai peur.

De quoi ?

De mourir.

Je sens que je vais mourir.

Je fais de Ia tachycardie,

une crise de tachycardie paroxystique.

calmez-vous.
c'est une crise d'angoisse.

Comment Ie savez-vous ?

Je suis médecin.

Où êtes-vous ?

Chez moi.

Vous êtes à côté d'une fenêtre
ou d'un miroir ?

Un miroir.

Mettez-vous face au miroir
et respirez.

Un miroir.

Vous voyez,

il y a de la buée.

continuez comme ça.

Je peux entendre votre respiration ?

continuez à respirer profondément.

Bien.

Allez vous asseoir.

Vous êtes assis ?

- comment vous sentez-vous ?
- Pas très bien.

II fait une dangereuse arythmie.

J'ai fait appeIer Ie cardioIogue,

iI n'est pas encore arrivé.

On va attendre.

II faut changer Ies gardes,
j'ai enchaîné 3 nuits.

On va prendre un café ?

C'est ta tournée ?

Excusez-moi.

Oui.

Je crois que c'est vous
que j'ai eue au téIéphone.

La tachycardie paroxystique.

Venez, on va regarder ça.

Asseyez-vous.

Regardez Ia Iumière.

Sans bouger Ia tête.

Ne bougez pas.

Je peux me rhabiIIer ?

Vous aviez déjà eu
des crises d'angoisse ?

Non.

C'est Ia première et j'ai eu peur.

C'était comme si, d'un coup,
mon cœur aIIait expIoser.

Ma mère est morte
d'un infarctus foudroyant.

EIIe avait un probIème cardiaque ?

Non, pas que je sache.

EIIe a été opérée d'une tumeur au sein.

II n'y a pas de Iien entre Ies deux.

A queI âge ?

38 ans.

A 38 ans,
s'iI n'y a pas de cardiopathies...

C'est quoi,
cette histoire d'infarctus foudroyant ?

Je sais pas,
c'est mon père qui m'a dit ça.

Justement. II y a ce qu'on dit...

Vous savez rassurer vos patients.

Je préfère dire Ia vérité.

C'était juste une réflexion

disons... statistique.

Connaissez-vous Ia raison
de ces crises ? Leur origine ?

Non, c'est ma première crise.

D'habitude, je maîtrise mon angoisse.

J'y suis toujours arrivé.

Après Ia mort de ma mère,
j'avais queIqu'un qui m'aidait,

qui me donnait des conseiIs.

Parfois, c'étaient même des ordres.

C'était queIqu'un de pIutôt autoritaire.

Votre père ?

Qui, aIors ? Un ami ?

Oui, pIus ou moins.

Un vrai ami, même s'iI n'existait pas.

BeIphégor.

Vous Ie connaissez ?

Tous Ies enfants I'ont vu.
II faisait peur.

II fascinait ma mère.

Moi aussi.

II paraissait méchant mais, en fait,

iI m'a beaucoup aidé.

II m'a protégé.

Contre quoi ?

Contre tout.

Contre Ia soIitude,

Ia peur, Ia douIeur.

II m'a empêché de devenir fou.

Je Iui obéissais au doigt et à I'œiI.

Je faisais tout ce qu'iI me demandait.

Et après ?

Rien.

J'ai appris à me défendre tout seuI
avec I'âge.

A Ia prochaine crise,

maintenant que vous savez,

ne paniquez pas.

Et Iaissez tomber BeIphégor.

Merci.

J'ai rien à prendre ?

Vous n'avez pas besoin de médicaments,

du moins, pas pour I'instant.

Si ceIa vous arrive à nouveau,

appeIez un ami,

une personne qui vous est proche.

Comme vous, par exempIe ?

Maman,

on fait quoi maintenant ?

Vous êtes encore Ià ?

J'ai dit Ia vérité tout à I'heure,

j'étais sincère.

Vous me faites confiance, donc ?

Où va-t-on ?

Moi, je vais dormir.

Bonne nuit.

L'âge supposé de I'Univers

a progressivement augmenté.

On a découvert que Ia Terre
n'était pas au centre de I'Univers,

mais qu'eIIe était seuIement
I'un des nombreux

corps céIestes qui Ie peupIent,

et que sa vie dépendait
de Ia Iumière d'une étoiIe :

Ie SoIeiI.

La Iumière est vie.

Que dit-on, d'aiIIeurs,

quand un enfant naît ?

Qu'iI a vu Ie jour.

Toc, toc !

Vois Ie jour, toi aussi !

Toi, tu ne m'apprécies guère.

Aujourd'hui,

Ies théories qui tentent d'expIiquer

I'origine de I'Univers

sont nombreuses

et toutes dignes de respect,

ne serait-ce que pour Ies difficuItés
rencontrées par...

Tu veux aIIer aux WC ?

Non, j'ai une question.

Je t'écoute.

Pose ta question.

Qu'est-ce qu'iI y avait, avant ?

Je vous I'ai dit,

Ia formation de Ia Terre
remonte à des miIIiards d'années.

Oui, mais avant ça,

avant Ia naissance de I'Univers.

Avant, avant, et encore avant ?

On passe aIors

de Ia science à Ia phiIosophie.

On touche au domaine de Ia Foi.

Et donc ?

Que veux-tu qu'iI y ait eu ?

II y a Dieu avant toute chose.
Uniquement Dieu.

C'est Ie créateur de I'Univers.

Et même s'iI n'existait pas,

iI serait Ià tout de même.

Forcément.

Pour donner un sens à nos vies.

II est I'unique espoir,

Ia seuIe Iumière.

Cette Iumière existe aussi
pour Ies morts ?

IIs Ia verront

quand viendra Ia fin du monde.

On Ia verra tous,

Ies vivants avec Ies morts.

lte.

Au revoir, mon Père.

Viens.

Au revoir, mon Père.

Au revoir.

Mon Père,

je veux Ia connaître.

Quoi, donc ?

La réponse.

La seuIe façon d'obtenir une réponse,

c'est de continuer
à se poser Ia question.

Ne jamais cesser
de se Ia poser.

Mais toi qui poses tant de questions,

est-ce que tu pries ?

Défends ta foi.

Au revoir, mon Père.

Le corps du Christ.

Le corps du Christ.

Qu'est-ce que tu fais ?

Que fais-tu ici, à cette heure ?

L'écoIe est fermée.

Pourquoi tu aIIumes toutes ces Iampes ?

Réponds-moi tout de suite,
oubIie Ie mensonge.

L'égIise était dans Ie noir,
eIIe doit briIIer.

C'est Ie tempIe de Ia foi.

Laisse tomber Ia foi, petit.

Tu devrais déjà être chez toi.

Mais Dieu est Iumière.

Tu crois vraiment
que toutes Ies Iampes de I'égIise

recréeront Ia Iumière
du règne des cieux ?

Je veux tout faire
pour me rapprocher du paradis.

Et puis...

j'ai payé.

Tu voudrais te bIottir contre ta mère,
je sais.

Et je te comprends.

Mais pourquoi dis-tu à tes amis
qu'eIIe est vivante ?

Mais eIIe est vivante.

La vie est éterneIIe
car I'âme est immorteIIe.

Vous I'avez dit vous-même.

N'essaie pas de me piéger.

Tu ne parIes pas du cieI à tes amis,
mais de ce monde.

Viens t'asseoir.

Ton mensonge

n'a aucune incidence

sur Ies autres.

Mais pas surtoi.

Ta mère est morte.

Tu dois commencer par Ià.

PIeure-Ia, si tu veux, du matin au soir

mais Ie pIus important,

c'est de réagir à Ia douIeur,

pas de faire Ia victime.

- Si eIIe était encore Ià...
- Si, si...

SeuIs Ies perdants utiIisent ce mot.

Dans Ia vie, on devient grand
maIgré...

MaIgré Ies pires maIheurs.

MaIgré Ies injustices subies.

Et maIgré Ia mort de ta mère.

Courage.

Sois fort.

Qu'est-ce que tu fais ?

Rien.

J'ai pas de devoirs pour demain.

EnIève tes pieds du Iit.

Qu'est-ce qu'iI y a ?

Tu as vraiment vu mourir maman ?

Non.

Comment eIIe est morte ?

Tu Ie sais ?

Oui.

Cette nuit-Ià,

je me suis réveiIIé en sursaut.
Le Iit était vide.

Dehors, iI neigeait. II faisait froid.

Je I'ai vue dans ta chambre.
EIIe te bordait.

Rassuré, je suis retourné me coucher.

EIIe vouIait te souhaiter bonne nuit.

Mais sans te réveiIIer.

Tu te souviens de rien ?

Non, de rien.

Je suis retourné au Iit
et je me suis rendormi.

EIIe a dû se sentir maI
dans ta chambre.

EIIe devait suffoquer,
eIIe a retiré sa robe de chambre.

Mais eIIe n'a appeIé personne.

EIIe n'a appeIé personne

pour ne pas nous réveiIIer

car Ies autres étaient pIus importants
à ses yeux.

IIs passaient avant tout.

Je I'ai retrouvée parterre,
dans Ie couIoir.

Infarctus foudroyant.

Tu sais,

son opération I'avait affaibIie,

son traitement aussi.

Son cœur a Iâché.

Mais eIIe ne vouIait pas
nous abandonner.

C'était comme si...

eIIe était pIus triste pour nous
que pour eIIe.

Courage !

Ne pIeure pas.

TURIN, 1995

Les champions d'ltalie

Prions.

Ecoute, ô Dieu,
Ia prière que Ies Chrétiens

présentent à Toi
dans Ia foi du Seigneur ressuscité,

et confirme en nous I'espoir,

qu'avec nos frères défunts,

nous ressusciterons
pour une nouveIIe vie.

Au nom du Christ,

notre Seigneur. Amen.

Donne-Ieur Ie repos éterneI

et que briIIe sur eux Ta Iumière.

Qu'iIs reposent en paix. Amen.

Je suis en retard.

C'est pas grave.

Ça faisait Iongtemps.

Pour moi aussi.

Au moins vingt ans.

C'est eIIe qui m'a emmené.

Viens.

EIIe m'y a redonné goût.

Je te présente Anita.

Mon fiIs, Massimo.

Enchantée.

Excusez-moi, j'y vais.

J'arrive.

Tu vas I'épouser ?

Pourquoi tu me dis ça ?

Juste pour savoir.

Tu vas I'épouser, oui ou non ?

Et quand bien même,

tu t'y opposerais ?

Penses-tu !

T'as pas besoin de mon avaI.

Si t'es content, je Ie suis aussi.

- Je t'envie même.
- Arrête ça, Massimo !

On a trente ans d'écart.

Et si tu crains pour tes droits...

- QueIs droits ?
- IIs sont invioIabIes.

L'appartement est à toi,
quoi qu'iI advienne.

Ne te fais aucun souci.

Papa, je t'en prie.

Et bien sûr, tout ce qui était à ta mère

te revient.

Attends.

Je voudrais que tu Ia prennes.

Pourquoi maintenant ?

- Ici ?
- Où, sinon ?

On ne se voit jamais.

Prends-Ia.

AIIez !

Je sais combien tu as souffert.

J'aurais dû en faire davantage.

On change de sujet ?

On a passé notre temps à ça.

EIIe était si beIIe.

Et si joyeuse.

Tu sais pas combien je I'aimais,

comme eIIe riait...

Tu t'en souviens ?

On arrête, Ia rubrique est morte.

La preuve,
c'est qu'on reçoit très peu de Iettres.

On arrête Ià et amen !
Et moi, j'irai à Ia pêche.

Ça doit être Iié à tes réponses
qui sont devenues trop crueIIes.

Tu vois tout en noir.

Tu déprimes, CavagIieri.

J'ai une Iettre, ici.
Je vais vous Ia Iire.

EIIe sort pas du Iot,

mais eIIe parIe, au moins,
d'un vrai sentiment :

Ia haine.

''J'écris cette Iettre
en pensant à ma mère

et à ce que j'éprouve pour eIIe.

Je pense que ma mère
n'a jamais aimé personne,

qu'eIIe a trompé tout Ie monde,

en faisant croire
qu'eIIe était parfaite,

que c'était une mère
affectueuse, omniprésente,

aIors qu'eIIe est totaIement absente.

Je suis Ie seuI à Ie savoir

et je Ia hais.

Oui,

je Ia hais,

car Ia haine est Ie seuI sentiment
qu'eIIe m'ait transmis.

Si eIIe était morte
quand j'étais enfant,

j'aurais au moins gardé
Ie souvenir d'un amour infini.

C'est tout Ie contraire.

Je voudrais Ia tuer

de mes propres mains,

et je me déteste
d'éprouver ces sentiments-Ià.

C'est ma mère,

et une maman,
on n'en a qu'une dans Ia vie.

Signé :

Simon.

Non !

Si-con.''

Sincèrement...

tu sais ce que je répondrais ?

Cher Simon,

détends-toi et fais une bonne action :

tue ta mère
et tire-toi une baIIe dans Ia tête.

Et arrêtez de nous faire chier !

On peut répondre ça

à un con qui souffre ? Non !

On ne peut pas et on ne doit pas.

Du coup, je brandis Ie drapeau bIanc

et je décIare forfait.

Je pars à Ia pêche.

AIIez, je me casse !

Messieurs, au travaiI.

Je peux te parIer ?

J'ai eu une idée.

Pourquoi tu ne répondrais pas
à cette Iettre ?

Moi ? Pourquoi ?

Tu as une beIIe pIume,
un styIe direct sans pathos.

Les sentiments, c'est pas mon fort.

Ecoute-moi,

je sais combien ce sujet

te touche,

à cause de ta mère,

de sa mort quand tu étais enfant.

Je venais à peine d'entrer au journaI,
à Ia rédaction

et Ie directeur...

Ecris ce que tu veux,

ce qui te passe par Ia tête.

Tu as dû beaucoup souffrir
quand ta mère est morte

et beaucoup pIeurer.

Ecris ce papier avec ces Iarmes.

N'aie pas honte de t'en servir.

Et ne te reIis pas.

''cher Simon,

Rien ne m'autorise à vous répondre,

si ce n'est une raison

que je ne crie pas sur les toits.

Je suis orphelin de mère

depuis mon enfance.

J'avais 9 ans quand elle est morte.

J'ai ressenti alors le vide, l'effroi.

Je ne pouvais pas y croire.

Quand je rentrais chez moi,
je pensais la retrouver,

la revoir,

dans la cuisine, la radio allumée.

La nuit, j'ouvrais les yeux,
certain de la voir à mes côtés.

Pour moi,
elle n'était pas morte.

Je racontais qu'elle vivait en Amérique.

Avec le temps, j'ai arrêté d'en parler

et de penser à elle.

Je ne voulais plus souffrir.

celle qui m'aimait était morte,

je ne voulais plus aimer personne.

Non par vengeance,

mais pour survivre.

Si j'arrive à en parler,

c'est parce que la douleur
finit par revenir

et qu'il faut l'accepter.

J'ai accepté
que le destin me l'ait ravie.

c'est tout.

Et si j'ose vous répondre ainsi,

cher Simon,

c'est juste pour une raison,

pour vous montrer Ia différence.

Même si vous êtes en conflit
avec votre mère,

même si vous Iui en vouIez,

Iaissez-moi vous dire

que vous avez de Ia chance

d'avoir une mère près de vous, vivante,

et de pouvoir Iui dire
en rentrant : ''Maman, t'es Ià ?'',

et de respirer au son de sa voix.

On m'a raconté

que Ie dernier geste de ma mère,
Ia nuit de sa disparition,

a été de me border dans ma chambre.

Je dormais.

Et je n'ai rien senti.''

Fais de beaux rêves.

''Votre mère a dû aussi, cher Simon,

avoir des gestes affectueux

sans que vous ne le perceviez

ni le compreniez,

ou sans même vous en souvenir.

L'amour s'exprime souvent
de façon souterraine, invisibIe.

On ne se souvient
que des choses négatives.

Mettons que votre mère ne vous ait
jamais pris dans ses bras,

jamais souri ni fait une caresse.

Imaginez-vous poser Ie journaI
sans même Ie pIier,

vous Iever et courir vers eIIe.

Que risqueriez-vous ?

Ça n'aggraverait pas Ia situation.

Peut-être qu'en Ia serrant
dans vos bras,

vous verriez au moins
dans son regard de I'étonnement,

une question, une Iarme.

AIors, cher Simon, courez vers eIIe,

à bras ouverts.''

On est censés se faire un câIin,
c'est ça ?

J'aime et je hais ma mère

Je t'ai déposé queIque chose.

Tu es Ie meiIIeur !

lmagine que ce soient des caresses.

La céIébrité !

Très cher Massimo,

je voulais te féliciter.

Tu m'as vraiment surpris.

Même quand je cartonnais,
j'aurais jamais osé aller aussi loin.

CavagIieri, écoute-moi...

Je tenais à te le dire.

Tu vas en faire du chemin.

Un autre que toi aurait jeté l'éponge.

Mais toi, tu as même osé
bafouer la mémoire de ta mère,

juste pour plaire aux lecteurs,

en étalant ta douleur de merde !

Tu sais quoi, Massimo ?

A côté, Le Livre-cœur,
qui est un chef-d'œuvre,

c'est de la branlette !

BeIphégor.

c'est moi, Elisa.

Merde !

Putain !

Je ne vous vois pas tous.
RecuIez un peu.

L'air heureux, s'iI vous pIaît.

Souriez, I'air heureux.

La dame au chapeau, au miIieu.

Approchez, qu'on vous voie.

Mettez-vous bien tous en évidence.

L'air heureux et avec Ie sourire.

Ne vous cachez pas
Ies uns derrière Ies autres.

VoiIà, c'est fini. Merci.

Et maintenant, pIace à Ia vaIse !

Te voiIà enfin.

Je me suis perdu.

La route finissait en cuI-de-sac.

C'est pas faciIe de venir ici.

Ça, j'avais remarqué.

J'ai marché et j'ai entendu
des voix, de Ia musique.

Et j'ai trouvé Ia maison.

Mais je suis tombé
et j'ai pris un coup de jus.

C'est pour Ies sangIiers,

mais c'est Iéger.

Qu'est-ce que vous fêtez ?

Les noces de diamant
de mes grands-parents.

60 ans de mariage.

On vient des quatre coins du monde :
France, Espagne, Argentine.

Enfants, petits-enfants, on est tous Ià.

C'est Ia première fois,
voire Ia dernière.

EIisa, trésor.

On va danser ?

Monsieur Massimo, bienvenue !

Comment dois-je vous appeIer ?

Massimo, tout court.

- Je peux vous parIer ?
- Oui.

Un instant.

QueIIe chance !

Excusez-moi de vous accaparer.

Non, pensez donc.

Mais je suis si contente
de vous rencontrer.

Je vous en prie.

Je suis très sérieuse.

Je vous crois.

Votre Iettre.
J'ai beaucoup aimé votre Iettre.

J'ai pIeuré.

Et cette verve...
II y a des évidences qui bouIeversent.

Ma vie aussi n'a pas été simpIe.

J'ai eu des coups durs !

Je suis désoIé.

MaIadies, mari infidèIe,

probIèmes d'argent.
J'ai enchaîné Ies désiIIusions.

Imaginez à quoi je pensais.

Vous avez compris.

Vous avez compris
car vous comprenez tout.

Une souffrance infinie.

Je ne pensais qu'à ça.

Même une mère peut être
d'un égoïsme effroyabIe.

C'est grâce à mes enfants
que j'ai tenu Ie coup.

IIs m'ont entourée.

Et j'ai tourné Ie dos
à mes idées noires.

Et puis, votre Iettre

m'a fait comprendre tant de choses.

Merci.

La douIeur que peut ressentir un enfant

quand iI perd sa mère.

Je m'en suis sortie.

Mais iI s'en est faIIu de peu.

Tata !

C'est une fête, ici !

Je Iui disais juste
combien j'appréciais sa sensibiIité.

Je Ie féIicitais pour sa Iettre.

Et toi, t'as aimé ma Iettre ?

EIIe t'a pIu ou pas ?

Mais oui !

Non, je ne sais pas danser.

Bonsoir, Marraine.

Excuse-moi, je sais qu'iI est tard.

- ll s'est passé quelque chose ?
- Non.

Je vide I'appartement,
c'est moins faciIe que prévu...

C'est Ie bordeI partout.

Tu peux venir ?

Où ? T'as vu l'heure ?

A Ia maison, je t'en prie.

D'accord, j'arrive.

Merci.

A tout de suite.

Massimo, bonsoir.

- Comment vas-tu ?
- Bien.

- Que se passe-t-iI ?
- Rien.

QueI désordre, ici !

Ça va ?

Oui, je déménage tout.

Suis-moi.

II est tard, Massimo.

Oui, excuse-moi.

- II est 2 h du matin.
- Regarde.

J'ai feuiIIeté son aIbum.

''Astres et étoiIes''.

Tu veux de I'eau ?

Tu peux Ie garder, si tu veux.

J'ai I'intention de tout jeter.

Je veux tout brûIer.

Ne dis pas de bêtises,
tu n'es pas comme ça.

Je suis sérieux.

J'en ai marre.

J'ai 5 ans de pIus qu'eIIe.

Ça me fait bizarre.

Et je vais encore vieiIIir.

Comment est morte ma mère ?

Tu ne réponds pas ?

C'est quoi, cette question ?

Tu continues à ne pas me répondre.

Tu Ie sais.

Tu dois me Ie dire.

Je veux te I'entendre dire.

Une mère de famille
se jette du cinquième étage

Une femme, mère d'un enfant,

désespérée par sa grave maladie,

s'est défenestrée.

Le petit Massimo s'est réveillé,

mais personne n'a osé le lui dire.

Pourquoi tu me I'as jamais dit ?

Je pensais que tu Ie savais.

Que ton père te I'avait dit.

Que tu I'avais compris tout seuI
en trente ans.

Infarctus foudroyant.

Comment avez-vous osé ?

Comment ça, Ie comprendre tout seuI ?

A 10 ans, passe encore. Mais à 20 ?

A 30 ans ?

Personne n'a eu I'idée
de me dire Ia vérité en face ?

Personne.

Jusqu'à Ia fin, mon père m'aura raconté
Ies mêmes conneries.

Tu parIes d'un NapoIéon !

Infarctus foudroyant.

Tout est de ma faute.

Uniquement de ma faute.

Je suis un imbéciIe, un Iâche.

J'ai rien compris.

J'ai pas vouIu comprendre.

La vérité était sous mes yeux.

Maman s'en foutait des autres,

y compris de moi.

Voire,

surtout de moi.

EIIe souffrait, Massimo.

Tu ne peux pas savoir à queI point.

II faut du courage pour mourir ainsi

et beaucoup de désespoir.

Quoi ?

II en faut pIus pour éIever un enfant.

Sa maIadie Ia terrorisait.

EIIe avait fini
par se méfier des médecins.

EIIe était foIIe ?

Si eIIe I'avait été,
eIIe aurait ouvert Ie gaz.

EIIe t'aimait maIgré tout.

Tais-toi !

S'iI te pIaît, arrête.

Que de Iarmes inutiIes !

Laisse-Ia partir.

23,

24,

25.

J'ai fini.

Maman.

Maman, c'est pas drôIe.

Maman, t'es où ?

Arrête !

Maman, où es-tu ?

Mon amour, je suis Ià.

C'était pour rire.

J'étais Ià. Tu veux voir ?

Ici.

Tu veux aIIer dedans ?

Et voiIà !

On reste Ià ?

Oui.

FAIS DE BEAUX RÊVES