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...

-Au revoir.

Madame !

-Ah ! Je t'ai oubliée.
Merci.

-Je vous en prie.

Klaxon

-Coucou, c'est nous.

-Enfin, te voilà !

-Eh...

-C'est quoi, tout ça ?

-Craquage shopping !

-Morgane, t'es pas obligée

de tout claquer.

-Oui, mais j'ai...

un cadeau.

-Napalm Decapitation.
Il est génial.

Waouh.

Taille S ?
-Ca te motivera pour ton régime.

Regarde
ce que je me suis acheté.

Ta-daa !

-Elles piquent un peu.
-Canon, non ?

Mais Séverine Moutier n'était pas
dans son assiette, ce matin.

-Vous étiez proches ?

-Oui.
-Oui ?

Vous connaissez cette personne ?

-Non.
-Non ? Vous êtes sûre ?

Merci beaucoup.

Cherchons d'autres témoins.

Vous venez ?
-Je vous raccompagne.

-Bonjour.

-Le fiancé
de la victime vous attend.

Stan Delgado, prof de guitare.
-OK.

-Ils devaient se marier
dans 10 jours, donc il est secoué.

-Daphné.

-Vous faites quoi ?

-Je serai invisible.

-OK. Pas un mot.

Il se racle la gorge.

Je vous écoute.

-C'est ce que je voulais
vous montrer.

C'était pour ma demande
en mariage.

...

On s'est rencontrés
il y a 1 an.

Ca a été le coup de foudre.

*-Tout l'amour que j'ai pour toi

Est brûlant

comme un feu

-Pour ma demande,

c'était Dario Moreno.

-Hmm.

-C'est son chanteur favori.

*-Mes cris de joie
Je te les dois

Il pleure.

...

-Quelqu'un lui voulait du mal ?

-Non. Tout le monde l'aimait.

*Cris de joie

-Vous étiez où à 13h ?

-J'étais chez moi, au téléphone avec

les fournisseurs de crémant.

Pour comparer les prix.

On n'avait pas beaucoup d'argent,

mais on voulait une belle fête.

-C'était mort, le mariage.

Soit c'était fini,

soit c'était presque ça.

Tu sais ce qu'elle

a mangé ce midi ?

Un cheesecake, un cookie,
des sushis et un soda.

Soit 2 300 calories.

A 10 jours du mariage,

I don't think so.

Donc, elle avait annulé la noce.

-Vous confirmez ? Vous aviez rompu ?
-Non, pas du tout.

Elle voulait rompre ?

-Morgane avait raison.
Le traiteur

a dit que Séverine
avait annulé le buffet.

-Donc elle allait quitter
son fiancé.

Il y avait des tensions ?
-Non.

J'ai parlé aux employés,

personne ne m'a rien dit.
-Place-le sous contrôle judiciaire.

-Quoi ?

S'il ressemblait à Maître Gims
plutôt qu'à Julien Doré,

il serait en garde à vue.
-N'importe quoi.

On a rien contre lui.
Pourquoi je me justifie ?

-Il y a autre chose.

Ca fait 2 semaines
que son ex-mari l'appelle souvent.

-Encore un truc
entre eux ?

On va lui rendre visite.

T'as son adresse ?
-Il vit à Rubrouck.

Séverine y est née.

-OK.
-Commandant, on peut se parler

avant que vous y alliez ?
-Oui.

-J'ai des nouvelles de l'IGPN
concernant les coups de feu.

Roxane Achères
se charge de l'enquête.

On était à l'école ensemble.

-Et ?
-Elle ne fait pas de cadeau.

Ca va aller.
On change pas de stratégie.

Tu plaides la légitime défense.

-OK.
-OK. T'en as parlé

à Morgane ?

-Non.
-Il va falloir.

Le commandant Achères
a demandé à l'interroger.

-Eh bah, il habite pas à côté,
son ex-mari.

*-Au prochain rond-point,

tournez à droite.
-Vous vous êtes planté.

-Il a dit "après le rond-point".

*-Dans 300m, faites demi-tour.

-Pas moi qui l'ai dit.

Vous êtes à l'ouest, Karadec.
Ca va pas ?

-Pourquoi ça n'irait pas ?
-Je sais pas.

On vous a volé votre gel ?
Trop de gluten au petit-dej' ?

Ou aurait-ce un lien avec
les murmures de Céline ?

Perso, j'ai une idée.

-Tout va bien. OK ?
Laissez-moi.

-J'adore passer des moments
en voiture avec vous

quand vous ronchonnez.
Sérieusement.

Top 10 de mes moments préférés.

Je fais la liste ?
-Non merci.

-En 9, soirée Koh-Lanta,

spécialement quand le mec éliminé
revient par surprise dans le jeu.

En 8... Quand j'arrive

à rentrer un code Wi-Fi
super relou du 1er coup. En 7,

quand Michel à la circulation
me fait sauter mes PV.

-Bon, stop. OK.
J'ai un truc à vous dire.

-Ah, voilà.

Le téléphone bipe.

-J'ai plus de batterie.
Vous pouvez me passer le chargeur ?

-Ah, oui, à propos du chargeur.
J'ai oublié de vous le dire.

Je l'ai prêté à Ludo,
le sien était cassé.

Si vous cherchez
votre batterie de rechange, je crois

que Théa l'a toujours.

-Votre téléphone.

-Je l'ai oublié.

-Je recharge mon téléphone,
et on va chez l'ex-mari.

Vous restez là.

Bonjour.
-Bonjour.

-Je peux charger
mon téléphone ?

-Ca dépend.

Vous consommez ?

Sonnerie de téléphone

*"Tout l'amour"

-Allô ?

Oui.

-Attendez ! Attendez !
Ohé ! Hé !

Police ! Haut les mains !

Vrombissement de moteur

-Oh, la conne.

-Si vous vous installez,
il va falloir manger.

Klaxon

-Arrêtez-vous !

...

...

Sirène

...

Arrêtez-vous !

Klaxon

Stop !

Stop !

Stop !

Vous êtes
la soeur de Séverine Moutier ?

Votre sonnerie de portable.

C'est Dario Moreno ?

Qui est fan de lui
sans habiter en maison de retraite ?

Personne. Donc si vous le kiffez
au point de le mettre en sonnerie,

C'est que vous avez
découvert ça enfant, non ?

La seule personne de 40 ans
qui est fan de lui,

elle vient aussi de Rubrouck.

Il y a des chances
que ce soit votre soeur. Alors ?

Je me trompe ?

-C'est elle qui vous envoie ?

Elle perd son temps.
On veut plus la voir.

-Ca tombe bien, elle est morte.

-Hein ?

Comment ?

-Elle a été tuée ce matin.
Je bosse avec les flics.

-Ca va pas
de lui annoncer comme ça ?

-Je savais que ça finirait mal.

Ce fric, c'est une malédiction.
-Ce fric ?

Quel... fric ?

-Vous mangez pas l'andouillette ?

Vous avez tort.
Mitterrand s'est arrêté ici

pour la commémoration de Liévin.

Il s'est commandé une andouillette.
Je n'ai jamais vu quelqu'un

se régaler autant.

-Je suis végétarien.

-Ah... Mangez quelques rondelles
de saucisson, alors.

-Je vous le rends dans 2 secondes.

Le téléphone vibre.

-Appel pour vous.

Ca fera 28,70 euros.

*-Allô ?
-J'ai un énorme scoop !

Je suis avec la soeur de la victime.

Séverine Moutier était

pétée de thunes.
Elle avait...

-Gagné au loto ?

-Comment vous savez ?

Ca m'énerve
d'être passée à côté de ça !

Alors, on résume.

Il y a 5 ans,
Séverine touche le pactole.

D'après sa soeur, elle s'embrouille
avec tout le monde.

Le fric, ça rend con.

Mais à un moment,
cette vie-là la gonfle.

Il y a 2 ans, elle divorce,
elle plaque tout, elle part à Lille,

et elle devient vendeuse.
Alors, là, pourquoi ?

Mystère et boule de gomme.

Elle ne parle à personne
de son fric. C'est chelou, non ?

Non ?
-Hmm.

-Putain, vous avez une info.
-Peut-être.

-Karatec, vous avez une info
et vous me la dites pas ! Pourquoi ?

C'est parce que j'ai piqué
votre bagnole ?

Ah, non, c'est à cause
des chargeurs, c'est ça ?

C'est parce que
j'ai pété le gyro !

Ah, merde,
vous étiez pas au courant.

Du coup,
j'avais pas besoin de le dire.

-C'est tout, Morgane, c'est tout.
Les chargeurs, la voiture,

le gyro, votre famille
sur la scène de crime.

L'ensemble de votre oeuvre.
Elle rit.

-Oh, l'autre, la drama queen.
-Comment ?

Tel Karadec
-L'ensemble de votre oeuvre.

Je savais pas
que j'avais une oeuvre.

Allez, venez, Karadec.

-On avait joué
pour nos 10 ans de mariage,

et on a gagné
12 millions d'euros net d'impôts.

Vous en voulez ?
-Non merci.

-Whisky ?
-C'est pas de refus.

-Non.

-OK...

-Je l'avais rapporté du Japon.
8 000 euros la bouteille.

On en a eu du bon temps,
tous les 2.

Restos étoilés,
hôtels de luxe, voyages...

Je n'en reviens pas
qu'elle soit morte.

-Qu'est-il arrivé pour que Séverine
abandonne tout ça ?

-Elle disait qu'à cause de l'argent,
elle avait perdu l'essentiel.

Les gens changent
quand vous êtes riche.

Entre ceux

qui vous trouvent radin

et ceux qui sont jaloux...

-Elle a décidé de revenir à une vie
plus simple, mais pas vous.

Ca a joué dans votre divorce ?

-Oui.

Enfin,

on peut dire ça comme ça.

On a fini par partager l'argent,

on s'est quittés bons amis.

Chacun sa vie, quoi.
-Chacun sa vie.

Et les 30 appels
des 15 derniers jours ?

Pourquoi la harceler ?

-Parce qu'il était à sec.

Les dosettes de sucre,
il n'y en a pas 2 pareilles.

Déclic d'appareil photo

Les sucrettes, là,

vous les piquez dans les cafés ?

Et là,

il y avait une table.

Un truc

bien lourd,
genre marbre bien cher,

et que vous avez été obligé
de revendre.

Vous harceliez Séverine
pour qu'elle vous donne du pognon.

Alors, j'ai bon ?
-Pas mal.

Mais bon,

il vous manque
le plus intéressant.

Selon le contrat de mariage
des 2 ex-époux,

si elle ne se remariait pas,
lui seul héritait des 5M restants.

Je me trompe ?

-C'est dingue,

la fille a 5M d'épargnés
et n'y touche pas.

-Et sur son compte courant ?
-Pas une dépense qui dépasse 30E.

Je ne sais pas
comment elle fait.

Si j'étais elle,

j'aurais un yacht
ou un chat sans poil.

-Qu'est que j'achèterais
si j'avais 5M ?

-Il a craqué ?
-Pas encore.

On va vérifier son alibi.

-Gardons-le cette nuit,
on verra s'il parle.

-OK, ça marche.
-Viens.

-Il a quoi, Karadec ?

Il est toujours
chez Céline

et est plus constipé
que d'habitude.

-Je sais pas.

-Comment t'as la tête

de la meuf qui ment !

-Je sais pas.
-C'est quoi ?

-Je sais pas.

-Il en mène pas large,
l'ancien

millionnaire.

Je...
-Il se passe quoi avec Karadec ?

-Rien.
-Là-haut, les yeux, Gilles.

Les yeux, là.

Il se passe quoi avec Karadec ?
Il se passe quoi ?

-Il est sous une enquête IGPN

pour avoir tiré
sur un civil

pendant votre enquête en off.
Il risque le blâme, la suspension.

-Sérieux ?
-Oui.

-Bah merde.

Pourquoi vous m'avez rien dit ?

-A propos de quoi ?
-De l'enquête de l'IGPN.

-L'occasion ne s'est pas présentée.
-En 3 mois, vous rigolez ou quoi ?

J'étais avec vous
quand c'est parti en couille.

-Je sais.

-Vous ne voulez pas
qu'on en discute

en buvant un verre ?

Je vous parle.

Un lassi mangue ?

OK !
Va pour un jus de pomme/eau gazeuse.

Ca vous va ?

-Morgane, rentrez chez vous,
Ludo et les enfants vous attendent.

-OK, good vibes.

Très sympa.

-C'est qui, le bébé du cheval ?

Le poulain.
Le bébé pleure.

C'est le poulain.

-Il va être viré.
-Les flics sont jamais virés.

Mais

tu as mis quoi dedans ?
-De la Patafix.

Coups de marteau
Qu'est-ce que tu fais ?

-Je cache ta fissure
avec ce cadre.

-Non,

il ne peut pas être
autre chose que flic.

-Arrête de psychoter avec Karadec.

-Eh, mais attention...

C'est qu'il y a du beau gosse.

-Pas mal, ce petit tee-shirt...
-Il te va très bien.

-C'est le dromelon.
Le bébé des dromadaires.

-Il est très seyant.
-Je dois rentrer le ventre.

-Le bébé du canard,
c'est le...

-Le can...
-Le can...

Can...

Can...

Le cane...

-Le cannelé, le cannelé !

Tu gères Chloé,

je dois y aller, bisous.

-C'est caneton !

-Bonne journée.

*-Je sors de chez M. Moutier.
Des voisins confirment

qu'il était chez lui à l'heure
du meurtre, ce n'est pas lui.

-Coucou, qui c'est ?

-Alvaro,
qui m'a donné rendez-vous.

-Eh ben, ouais.

-Vous êtes en retard,
mais pourquoi le relever...

-J'ai de quoi
vous remonter le moral.

-Ah bon ?
-Oui, vous aimez les cannelés ?

-Oui.
-Venez.

Voilà, j'en étais sûre,
ils m'ont pipeautée.

La soeur de Séverine
et son beauf,

ils ne l'avaient soi-disant
pas vue depuis 2 ans.

Ils avaient la même boîte

dans leur voiture.
Donc ils sont venus ici, à 1 heure

de chez eux,
ils la voyaient encore.

-Ah.

Excusez-moi un instant.

Avez-vous vu ces individus ?

-Lui, je ne suis pas sûre,
mais elle a déjeuné

avec Séverine en début de semaine.
-C'est pas trop tôt.

Pas très au taquet,
la meilleure amie.

-Vous ne m'avez pas demandé.

-Merci, madame.

Allô, Daphné ?
-Eh,

vous ne lui avez pas demandé ?

-Tu peux faire des recherches
sur la soeur de la victime ? Merci.

-Je suis étonnée parce que
c'est une question standard.

Moi, j'aurais demandé.

-Morgane, on arrête

le portable.
On reprend comme face à l'IGPN.

Pourquoi étiez-vous sur la dune
quand le Cdt. Karadec a tiré ?

C'était pour l'enquête ?
-Non,

pour la plage naturiste.
Le commandant,

vous savez qu'il adore ça.
-Morgane.

-Oui,
c'était pour une enquête,

c'était pas
pour faire des châteaux

de sable.
-Et ensuite ?

-5 types ont débarqué

et c'est parti en couille.

-Ces types étaient armés ?
-Non,

c'étaient des moines bouddhistes.

Ils ont dessiné un mandala,

vas-y que je te parle
de la paix dans le monde,

Karadec a pété un plomb,
il a tiré !

Coup

-Vous réalisez
qu'il risque son poste ?

Morgane soupire.

-On était à Malo-les-Bains
dans le cadre d'une enquête.

5 types nous ont agressés.

Notre intégrité physique
était menacée.

Et Karadec a tiré
en état de légitime défense.

C'est bon, ça vous va ?
-Très bien.

On toque à la porte.
Oui ?

-Pardon de vous déranger,
mais je crois avoir quelque chose.

Maxence, le fils de la soeur
de la victime,

est mort
dans un accident de moto

il y a 3 ans.
-ET ?

-J'ai creusé
les circonstances de l'accident,

il est sorti de la route
à 200km/h sur l'A26,

avec une Yamaki R1M.

-ET ?

-Les Yamaki sont des motos de luxe.

Celle-là vaut 80 000E.
J'ai retrouvé l'acte de vente,

devinez qui a acheté la moto
3 jours avant l'accident ?

-Séverine.

-Séverine lui a acheté une moto
le jour où il a eu son permis.

Il avait conduit quoi...

20 fois dans sa vie,
à tout casser.

Et elle, elle lui offre un truc
qui roule à plus de 300km/h.

-Ce serait pour ça
qu'elle a tout plaqué ?

La culpabilité ?

-Je ne sais pas.

-Un témoin vous a vue
déjeuner avec elle

2 jours avant le meurtre.

Pourquoi vous nous l'avez caché ?

-Parce que quand mon fils est mort,
j'ai juré à mon mari

de ne plus jamais la revoir.

Puis elle m'a appelée

la semaine dernière.

Elle voulait reprendre contact.
C'est ma soeur, quand même.

On a juste déjeuné.

Elle m'a dit que...

Qu'elle allait se remarier
et qu'elle voulait que je sois là.

-Vous étiez en train de vous
réconcilier ?

-Oui.

-Ca ressemble à une réconciliation,
pour vous, ça ?

-C'est elle qui m'a agressée.

Tout se passait bien,
puis elle m'a insultée sans raison.

-Quel était le sujet
de la dispute ?

-C'était l'argent.

Qu'est-ce que vous voulez
que ce soit d'autre ?

Elle était devenue
complètement parano.

Elle disait que j'étais venue
uniquement pour ça.

Parce que j'en avais
après ses millions.

Qu'est-ce que j'en ai à foutre,
moi, de son fric ?

Son putain de fric
qui a tué mon fils.

Je ne l'ai pas tuée.

Je vous jure
que je ne l'ai pas tuée.

-Les vidéos collent
avec le récit de la suspecte.

Le déjeuner se passe bien,
puis quand Magalie revient des WC,

ça dégénère.

Sans le son,
on sait pas qui commence.

-J'ai eu le mari de Magalie.

Elle n'était pas avec lui
lors du meurtre.

-Ca pourrait être elle,
elle a un mobile et pas d'alibi.

-Maintenant ?

Son fils est mort il y a 2 ans.

-Mets-la
en garde à vue.

C'est l'heure de votre RDV
avec l'IGPN.

Morgane, vous vous rappelez ?
-Oui.

Pas de détails inutiles.

Des réponses en "oui", "non",
"exact".

-Tu te sens comment ?

-Comme un type qui va se faire
opérer au marteau-piqueur.

Des pas approchent.

-Pardon pour le retard,
je suis le Cdt. Roxanne Achères.

Enchantée,
vous voulez bien me suivre ?

Installez-vous.

Alors...

Où sont mes notes...

Ah, voilà.

Les voilà.

Donc vous êtes consultante

dans le service
du commandant Karadec depuis...

6 mois, c'est bien ça ?

-Exact.
-Selon mes informations,

vous étiez avec lui le 17 mars
pour une enquête dans le Nord.

-Bah oui, il m'avait tannée
pour que je vienne avec lui...

Exact.

-Votre enquête...

Hop, là.

Ce jour-là, votre enquête
vous a menés sur les traces

d'un suspect, dans une zone isolée.
-Exact.

-Vous n'avez pas attendu

les renforts ?

-Nous, on allait juste
vérifier un truc,

on ne pensait pas être agressés.

-Vous parlez des 4 individus
avec qui l'altercation

a eu lieu ?
-Exact.

-Ils ont attaqué
sans provocation ?

-Zéro provocation du tout.
Zéro.

-Selon un témoin de la scène,
le commandant aurait alors

sorti son arme et tiré.

-Exact.
-Sa riposte était proportionnelle ?

-Oui, grave proportionnelle.

Ils nous ont menacés

dans notre intégrité physique.
Un d'eux a essayé de m'étrangler.

-Menacés...
avec des armes ?

-Ouais... Exact.
Avec des...

des barres de fer,
des pistolets, des fusils...

-Des armes à feu.
-Oui, plein

d'armes à feu.

-Merci pour votre temps.

Pardon pour le retard,
je suis désolée,

mon fils était malade,
sans babysitter.

-Je connais,
j'ai 3 enfants.

-3 ? Waouh !

Et vous partez dans le Nord
2 jours pour enquêter ?

C'est quoi,
votre secret ?

-Leur père.

On était séparés à l'époque,

mais comme c'était les vacances,

il les a pris,
coup de bol.

-Merci pour votre collaboration,
Mme Alvaro.

-Super, c'est fini donc ?

-Je vous recontacterai
si j'en ai besoin.

-Exact.

Eh, eh !

Comment j'ai assuré grave.
J'ai géré de ouf.

-Vous vous en êtes tenue au script ?
-0 gras.

Des "oui, non,
exact".

Psychotez pas,
elle est sympa.

-Vraiment ?

-Grave,
on a même parlé mômes.

Quoi ?

-Elle n'en a pas.

-Roxanne n'a pas d'enfants ?
Et son fils qui a une otite, alors ?

Oh putain, la garce.

Merde !

-Elle doit avoir un plan,
qu'est-ce qui serait préjudiciable ?

-Rien.

Elle m'a demandé
comment j'avais pu aller

à Malo-les-bains
avec mes mômes.

J'ai dit qu'ils étaient
en vacances chez leur père.

Rien de secret.

-Vacances scolaires ?

-Dates des vacances scolaires
zone B.

L'enquête a été autorisée le 17.
Le dossier ne devait pas mentionner

que vous aviez débuté le 16.
Les vacances étaient le 16.

Si vous en avez parlé
avec elle...

-Elle sait qu'on a enquêté
illégalement

pendant 24 heures.

*-Les araignées sont ovipares.

Elles pondent

leurs oeufs et les enveloppent
dans un cocon de soie.

-Il risque le blâme,
la suspension.

-Vous réalisez que le commandant
risque son poste ?

-Toi, dans la police ?

*-Certaines espèces se débarrassent
du cocon. D'autres...

Tic-tac

-Le déjeuner se passe bien,

quand Magalie revient des WC,
ça dégénère.

-Eh !

-Tu avais l'air ailleurs,
je ne pensais pas que tu regardais.

-C'est pas grave,
je vais me coucher.

-Le déjeuner se passe bien,
quand Magalie revient des WC,

ça dégénère.

...

-Il y en a qui bossent, là.

...

-Qu'est-ce qu'il se passe ?
Vous avez compris quelque chose ?

-Pardon.

-Ce n'est pas votre faute,
on vous a fait mentir.

-Bien sûr que c'est ma faute.

Si je n'avais pas merdé
avec la garce de l'IGPN...

Vous n'en seriez pas là
sans moi.

-Mais vous valez bien
quelques désagréments.

Même si me faire piquer ma bagnole
ne m'arrange pas.

-Un truc ne va pas
avec ces chiottes.

-Comment ?

OK.

Merci.
-Elle a pissé trop longtemps.

-De quoi vous parlez ?
-Elle a mis trop de temps à revenir.

Les retrouvailles entre
les soeurs ont bien commencé.

Magalie est partie aux chiottes,
et à son retour

leur déjeuner est
parti en cacahuètes,

sans que Magalie ne sache pourquoi.
Il s'est passé un truc entretemps.

Bon. A 12h36,
Magalie part aux chiottes.

Elle ne connaît pas le chemin,
c'est sa 1re fois ici.

Arrivée en bas, elle prend
2 secondes pour lire les panneaux.

41 secondes après
avoir quitté la table,

elle arrive devant les toilettes.

Elle y passe 4 minutes,
le temps de faire sa petite affaire.

Ensuite, elle repart à table

où elle arrive à 12h43,
soit 56 secondes après.

Vous me suivez ?

-Elle a mis 15 secondes
de plus au retour.

-C'est qu'il est fort
en calcul mental, dis donc.

Exactement.
-OK.

-Sauf qu'elle connaît le chemin.
-Pas logique.

Il a pu se passer un truc
hors caméra.

-Peut-être.
-Mmh.

Mais quelle caméra ?

-Refaisons le chemin.

Des toilettes aux escalators,

22 secondes.

De l'escalator au magasin,

14 secondes.

Et là... Ca bugue.

Elle est restée 15 secondes ici.

Pourquoi ?

-Et si on lui demandait ?

-Bonsoir.

-Allez, debout.

Vous fabriquiez quoi avant-hier,
en revenant des chiottes ?

-Quoi ?
-Au déjeuner avec votre soeur,

vous êtes allée pisser, puis
êtes restée 15s devant un pressing.

Il s'est passé quoi ?

-C'est important.

-En revenant des toilettes...

J'ai croisé l'ancien prof de guitare
de ma fille à qui j'ai dit bonjour.

Ca faisait longtemps.
-LE PROF DE GUITARE.

-Le fiancé,
j'en étais sûre.

Il pleurnichait trop.

-Vous le reconnaissez ?
-C'est lui.

-Oui, je sais qui c'est.

-Oui.

Vous saviez que votre soeur
allait l'épouser.

Il dit ne pas savoir qu'elle était
riche, mais il vous connaît.

-OK. Votre soeur,

vous accuse
de vouloir ses thunes

après vous avoir vu
parler avec lui.

Elle s'est dit que
vous étiez de mèche. C'est ça ?

C'est l'histoire d'un guitariste

qui rêve de mener la grande vie,
mais qui galère en vendant

des cours à des gamins nuls.

Il voit qu'une nana
a gagné au loto.

Il s'arrange pour la rencontrer,
il la séduit,

la demande en mariage, comme s'il
ne savait pas qu'elle est blindée.

Tout marche parfaitement,

jusqu'au jour où, sortie du passé,

la soeur de sa fiancée
le croise par hasard.

Séverine a tout vu.

Pour elle, ils sont de mèche.
Stan lui a menti.

S'il connaît sa soeur,
alors il sait qu'elle est riche.

Très riche.

Alors le coeur en miettes,

notre amoureuse met fin à la noce

et menace de le dénoncer.

Alors...

le guitariste montre
son véritable visage.

Rire diabolique

Et là...

-Il la supprime.

-Salut, toi.
-Chut.

-Elle faisait des cauchemars,
elle est venue dormir ici.

Ca va ? Tu étais où ?

-Chut. Tout va bien, rendors-toi.
-Hum.

Morgane soupire.

-Bonjour.
-Bonjour.

-Séverine était la soeur
de Magalie Duprès ?

-Mmh. Vous ne saviez pas ?

-Ben, non. Elles n'avaient
pas le même nom de famille.

-Mmh.

Stan pleure.

-Pardon.

C'est juste que parler d'elle...

Si peu de temps après sa mort...
-Elle est partie trop tôt.

-Beaucoup trop tôt.
-A 10 jours près, vous étiez mariés.

Et comme vous vouliez avoir le
régime de la communauté universelle,

vous posséderiez
50% de sa fortune.

-Je ne savais pas
qu'elle était riche, putain.

-Un truc m'étonne.

On a révélé à beaucoup de gens
le fait qu'elle avait gagné au loto.

Tous posent la même question:
"Combien ?"

Tout le monde.

Sauf vous.

-OK, je savais.
Mais je ne l'ai pas tuée.

Ce fric, je le méritais.

-Ah oui ?
-J'ai bossé.

Je l'ai accompagnée voir ses films
à la con. J'écoutais Dario Moreno.

J'ai sympathisé avec ses potes.

J'ai chanté gratos à l'enterrement
du suicidé. J'étais parfait.

-Justement,

un si bel investissement,
gâché quand elle vous quitte.

De quoi s'énerver.

-J'aimerais parler à un avocat.

-J'ai passé la vie du suspect
au peigne fin, rien.

-Aucun employé ne l'a vu au centre
commercial le jour du meurtre.

-Merde.

-C'est qui, le pote de Séverine
qui s'est suicidé ?

Celui pour qui Stan a joué.

-Le mec qui tenait le pressing
dans la galerie marchande.

-Le Blanchi-Minute ?

-Explications ?
-La cagnotte.

Ce n'est pas le fiancé.
C'est la vendeuse de cannelés.

Le mec du pressing a fait faillite,

il y a même eu une cagnotte
pour le sauver, ça n'a rien donné.

C'était le mari de la vendeuse.
La cagnotte. Les cannelés.

C'était sous nos yeux depuis
le début. Le jour du meurtre,

elle était en violet.

Hier, encore violet.

Pour nous,
la couleur du deuil,

c'est le noir.

En Afrique du Sud, c'est le rouge.
En Inde, le blanc.

En Iran, le bleu.

Mai

est de Thaïlande.
Là-bas, c'est le noir.

Sauf pour les veuves,

qui portent du violet.

Mai est la femme de l'ancien
propriétaire qui s'est suicidé.

Ils y travaillaient
tous les 2.

-C'est tragique

mais en quoi ça fait un suspect ?
-On a un mobile.

-Ah ?
-Imaginez que le père de vos enfants

se suicide car il doit 30 000E.

Vous apprenez que votre amie
a des millions et n'a rien fait.

Secundo,

on a un "modus operandi". J'adore.
Une scène de crime sans empreinte,

alors qu'on sait que le meurtre
n'était pas prémédité.

Ca nous donne un meurtrier qui...
Allez, Karadec, avec moi. Qui...

-Portait déjà des gants.
-Qui portait des gants.

Voilà. Et tertio...

Je n'en ai pas,
mais là, on s'en fout.

-On s'en fout.

Asseyez-vous.

-On a tout essayé.
Des crédits, des appels aux dons...

Cédric n'en dormait plus, et...

Pendant que mon mari sombrait,

je faisais bonne figure
pour les enfants.

Il y a une seule personne
à qui je disais tout.

C'est Séverine.

Quand j'ai compris
qu'on ne s'en sortirait pas,

j'ai créé une cagnotte.

J'ai mendié auprès
des gens que je connaissais.

Séverine a donné 30 euros.

Elle m'a dit qu'elle était désolée,
qu'elle n'avait rien de côté.

Et que je pouvais
compter sur son amitié.

A l'époque, ça m'avait touchée.

-Comment vous avez su
qu'elle était riche ?

-Elle me l'a dit.

Avant-hier, à sa pause.

Je l'ai vue pleurer,
je suis allée la voir.

Elle m'a tout déballé.

Stan qui lui mentait,
le loto, les millions...

qui lui avaient gâché sa vie.

Elle voulait que je la plaigne.

Mais pendant qu'elle pleurnichait,
je ne pensais qu'à une chose.

Mon mari.

Pendu au bout d'une corde.

-Félicitations, Morgane.

En tant que découvreuse de corps,
vous avez été très efficace.

-J'aurais préféré que ça soit
le fiancé. Là, ça m'emmerde.

Mais bon, j'imagine
qu'on ne peut pas choisir.

-Non, on ne peut pas.

Si votre proposition tient toujours,

j'irais bien boire...
Klaxon

-J'arrive.

J'y vais.

A demain.

Ne vous bilez pas trop pour l'IGPN,

la nana est loin d'être con,

elle va voir que vous êtes
un super poulet.

A demain.

Du label rouge, même.

-L'enquête a bien
commencé le 16.

-Contrairement à ce que dit
le rapport, donc.

-Ca nous a empêchés
d'inculper la mauvaise personne.

-La fin justifie les moyens ?

-Parfois,
le choix est limité.

-Parfois.

Je sais que votre métier
est difficile.

J'aime mettre les faits
en perspective avant le jugement.

C'est pourquoi j'ai étudié
toute votre carrière.

Depuis quelques mois,
vous multipliez les irrégularités.

Les manquements.
Les mises en danger inutiles.

Je vais être franche.

Je vous classe dans les flics
"border", qu'il faut mettre à pied.

Avant qu'il n'y ait
une vraie bavure.

Vous avez de quoi
me faire changer d'avis ?

-Non.

-Ces irrégularités coïncident avec
une nouvelle venue dans la brigade.

Morgane Alvaro.

Une civile sur des enquêtes...
Pas toujours simple à gérer.

-Non. Elle est très disciplinée.

Enfin, déférente.
Elle sait rester à sa place.

-Rien à voir avec vos écarts ?

-Non. Rien.

-Vous aurez mes conclusions
d'ici 24 heures.

-Alors ?

-Le commandant a retenu
la légitime défense.

-YES.

-Bravo, commandant.

-Je peux te parler ?
-Oui.

-J'appelle Morgane.

-Génial. Merci.
Merci, merci. Bisous, Gilles.

Vous savez quoi ?

Il n'est pas suspendu

OK.

-Elle ouvre une enquête
sur Morgane.

-Pour évaluer ses apports réels
face aux risques pour l'institution.

-Je vais me faire
une bière pour fêter ça.

-Moi aussi, j'ai un truc à fêter.
J'ai perdu presque 400 grammes.

-Mais ce n'est pas tout.
-Ah.

-Elle demande à ce Morgane soit
suspendue le temps de l'enquête.

-Tchin, tchin.

-TCHIN.

-A nous.
-Et à toi, surtout.

Tes verres tintent longtemps.

-Pourtant, ce n'est pas du cristal.

Pas de panique,
elle en a vu d'autres.

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