All language subtitles for Les Petits Meurtres dAgatha Christie - 02x14 - Laffaire Protheroe.HDTV.French.C.edit.Addic7ed.com

Ça sent bon. J'adore le poulet.

Surtout quand tu l'as préparé.

- Tu es la meilleure maman.
- Et la plus jolie.

Comment fais-tu
pour être aussi radieuse ?

C'est parce que je suis heureuse.

Pour plaire à mon mari, j'utilise
le rouge à lèvres D'Orleac.

Car comme lui,
il ne me déçoit jamais.

D'Orleac, pour toutes les femmes
comme vous et moi.

Coupez. Elle est bonne.

Qui a choisi
ce chemisier ridicule ?

C'est moi.

On réglera ça plus tard.

Micheline, vous pouvez venir ?

Micheline, dépêchez-vous.

Plus ouvert.

C'est bon.
On peut faire une autre prise.

Allez. On y retourne.

Moteur.

On tourne.

Cinq sur un, deuxième.

Action.

Le carrosse de madame est avancé.

Je dois y retourner.
J'ai un contrat à taper.

Quoi maintenant ?
Tu vas finir à quelle heure ?

Je ne sais pas. Ne m'attends pas.

J'ai l'habitude d'attendre.

- Je ne pourrai pas.
- Hé.

Qu'est-ce qui se passe ?
Ça n'a pas l'air d'aller.

Nous deux, c'est fini.
Me demande pas pourquoi.

Comment ça, "c'est fini" ?

Tu te rappelles qu'on se marie
dans 15 jours, quand même ?

Qu'est-ce qui t'arrive ?
T'es dingue ou quoi ?

- Il n'y aura pas de mariage.
- Tu n'es pas sérieuse ?

- Lâche-moi.
- Parle-moi !

Lâche-moi !

- Elle t'a dit de la lâcher !
- Quoi, connard ?

C'est moi
que tu traites de connard ?

Tu vas voir, Lise.

- C'est amusant, comme métier.
- Ouais. Vendre des lessives

et des fers à repasser.

C'est passionnant.

Mais nous vendons du rêve.

- Je devrais être au théâtre.
- Arrête avec cette lubie.

Ce n'est pas une lubie, papa.
Mon prof a dit que j’avais du talent.

- Tu n'es pas du tout faite pour ça.
- Ah oui ?

Et pourquoi ?

Mais parce que tu es
bien trop intelligente

pour faire la potiche.

Tu ne pourras pas toujours
tout décider pour elle.

- Toi, c'est bon.
- Je...

Lise a raison.

En ce qui la concerne,
tu n'as rien à dire.

- Hélène n'est pas arrivée ?
- Non.

- Qu'est-ce qu'elle fabrique ?
- Elle doit avoir un peu de retard.

Quelle horreur !

Il ne manquait plus que ça.

Ils arrivent à quelle heure,
les aspirateurs ?

Hein ?

Les aspirateurs,
ils arrivent quand ?

Dans 20 minutes.

Bon. Ne restons pas là. Allez.

Allez-y.

Non. Je vous en prie.

- Allez-y.
- Laissez passer monsieur.

Bon. J'y vais.

Bonjour.

Quelle journée magnifique !

Je suis très honoré de représenter
les aspirateurs Marinette.

Mon épouse ne jure que par eux.

C'est vrai. Ils sont fantastiques.
Rien ne leur résiste.

Est-ce qu'ils peuvent aussi

faire disparaître un cadavre ?

Commissaire Laurence. Je cherche
la femme qui s'est pendue.

Anna va commencer la réunion sans moi.
Veuillez me suivre.

C'est un malentendu.

Vous me suivez ?

Un commissaire pour un suicide ?

- C'est une blague ?
- Qui ne me fait pas rire.

Il ne fallait toucher à rien.

Je n'allais pas la laisser
dans l'entrée.

J'ai une agence à faire tourner.

Débarrassez-moi du corps.
Ça m'arrangerait.

J'ai une enquête à mener.
Et la dissimulation de preuves

- ne plaide pas en votre faveur.
- Mais je n'ai rien dissimulé.

Tous mes employés

vous confirmeront
qu'Hélène Jouve s'est pendue ici.

Les meurtriers croient
qu'il suffit de maquiller

un crime en suicide
pour être lavé de tout soupçon.

Je doute qu'il s'agisse
d'un suicide.

La pendaison
est peu prisée des femmes.

Elles recourent
plus volontiers aux somnifères.

Encore moins
sur un lieu de travail.

Pourquoi Mlle Jouve
se serait suicidée ?

Pour m'emmerder.

Elle avait une dent contre vous ?

Vous avez une secrétaire.

Vous voyez ce que je veux dire.

Que vous êtes le premier
sur la liste des suspects ?

"Suspect" de quoi ?

De demander à ma secrétaire
de travailler au lieu de papoter ?

Inutile d'ouvrir une enquête
pour ça. J'avoue mon crime.

La rigidité des tissus indique
que Mlle Jouve est morte

il y a au moins 15 heures.
Où étiez-vous hier soir ?

J'ai dit au flic
qu'on était restés à la maison.

- Tu veux que je mente ?
- Non. Je veux que tu me soutiennes.

- T'étais avec Hélène ?
- Ne dis pas n'importe quoi, hein ?

Allez.

Pauvre Hélène.

Elle avait
toute la vie devant elle.

Comment peut-on faire ça ?

J'aurais dû l'aider.

L'aider ?

Je sentais qu'elle allait mal.
Mais j'ai pas osé lui demander.

Elle n'était pas du genre
à raconter sa vie.

Ni à se plaindre de son patron ?

Mon mari peut être dur. Mais
il n'a rien à voir avec sa mort.

Qui a dit le contraire ?

Vous avez d'autres questions ?

À quelle heure est rentré
votre mari, hier soir ?

Avant le dîner. Nous dînons
tous les soirs à 19 h 30.

Tu veux du thé et des biscuits ?

J'ai passé la nuit ici.
J'ai des ampoules aux doigts.

Accélère,
sinon, pas de première page.

Toi, tu peux dire adieu à ton job
quand j'aurai monté un syndicat.

Non !

- Lili ?
- Dam-Dam. Mais...

Ça va ?

T'es passé sous un camion ou quoi ?

C'est rien ça.
Lili, il faut que tu m'aides.

- À quoi ?
- C'est ma fiancée.

Hein ?

Deux ans qu'on était ensemble.

On allait se marier. Ce matin,
on l'a retrouvée morte à l'agence.

"Morte" ?

Pendue. Elle n'aurait jamais
fait ça. Ça doit être quelqu'un.

- On l'a tuée ? Mais pourquoi ?
- Je ne sais pas.

Il faut que tu enquêtes.
C'est ça que tu fais, non ?

Je lis tous tes papiers.

T'es la meilleure.

Où est cette agence ?

Tu ne pourras pas entrer comme ça.
Il laisse entrer aucun journaliste.

Mais ils vont recruter
une nouvelle secrétaire.

T'es marrant. Tu donnes pas
de nouvelles pendant trois ans

et tu veux
que je plaque tout pour toi ?

Tu te souviens de notre chanson,

à l'orphelinat ?

Pas de parents
pas de famille, on s'en fout

Parce qu'entre nous
ce sera toujours...

- À LA VIE, À LA MORT.

Bonsoir, Alexandre.

Qu'est-ce que tu fais là ?

Tu ne me présentes pas ?

Si. Bien sûr.

Lise,

ma fille, et Anne, mon épouse.

Déborah Davis, l'actrice.

On sait qui c'est.
Je suis fan de vous.

Vous êtes sensas.

Comme c'est mignon.
Vous aimez le cinéma ?

Je veux être actrice.

Mon père est contre.

Il a une dent
contre les actrices.

Tu n'aimes pas les actrices ?

Des potiches, c'est ça ?

Mais pourquoi ?

J'aime les actrices.

J'ignorais que mon mari
connaissait une star.

On ne sait pas tout
de ses proches.

On y va.

Vous ne voulez pas venir dîner
à la maison ?

Je veux tout savoir
sur Cary Grant.

Une autre fois.

Je te raconterai tout.
Promise.

Bonjour, Marlène.

- Bonjour Marlène !
- Bonjour,

commissaire.
Vous avez appris la nouvelle ?

Déborah Davis est en ville.
Vous vous rendez compte ?

Elle respire le même air que nous.

Oui. Des appels ?

Vous avez vu
"Assurance sur l'amour" ?

Non, je n'ai pas eu ce privilège.

Et "Le dernier tramway" ?

"Je vais à l'amour et j'ai mal.

"Est-ce que l'amour fait mal ?"
- "Oui. Mais c'est aussi

"une promesse de bonheur.

"Tu es belle, Elena.

"Si belle que te regarder
est une souffrance."

"Mais vous disiez

"que c'était une joie."

"C'est une joie

"et une souffrance."

Je ne savais pas
que vous aimiez Déborah Davis.

- Vous ne savez pas tout sur moi.
- J'ai eu des appels ?

Oui. Le Dr Everest.

- Qui ?
- Notre nouveau médecin légiste.

Elle remplace le Dr Maillol.

Bonjour. Dr Everest.

Comme la montagne,
mais plus facile à gravir.

Paulette pour les intimes.
Je remplace le Dr Maillol.

Il paraît que vous avez
un faible pour les légistes ?

- Cause du décès ?
- Strangulation à mains nues.

On voit les contusions.

- On l'a pendue après.
- Autre chose ?

Il y a eu rapport sexuel,

sans doute forcé.

Un petit ami violent ?

Ou un patron possessif ?

- Heure du décès ?
- Autour de 19 h.

- Autre chose à signaler ?
- Oui.

J'aime tout.

Quoi ?

Vous choisirez le restaurant.

Une jolie femme s'adresse
à la caméra. Elle est incompétente.

Elle fait des fautes,
écorche les noms propres,

renverse le café,
déteste le classement,

et se mélange dans les réunions.

Pourtant,
son patron l'adore. Pourquoi ?

Elle est aussi excitante que toi ?

- Elle est douée pour une chose.
- Inutile de me dire laquelle.

Les photocopies. Grâce à qui ?
Au photocopieur Ramsès.

Tu n'aimes pas ?

- Ça fait combien de temps ?
- Quoi ?

Que tu as un amant ?

Qu'est-ce que tu racontes ?
Je pense que ça va leur plaire.

Dis-moi qui c'est.

Je n'ai pas d'amant.

Tu ne vas pas rigoler longtemps.
Et lui non plus.

Tristan ?

Je t'ai fait peur ?

Qu'est-ce qu'il t'a encore fait ?

Il t'a frappée ? Mais parle !

Il est au courant pour nous.

- Il te l'a dit ?
- Il a des soupçons.

Il est capable de tout.
Qu'est-ce qu'on va devenir ?

On trouvera une solution.

Mais quelle solution ? Il est fou.
Regarde ce qu'il a fait à Hélène.

- Il l'a tuée ?
- Il la terrorisait.

Elle est morte. La prochaine fois,
il s'en prendra à moi.

Non. Il ne te fera rien.

Personne ne nous séparera.

- Il me laissera pas partir.
- Il aura pas le choix.

Bientôt, tu seras libérée
de ce cauchemar.

Braquage,
bagarre sur la voie publique,

conduite en état d'ébriété.

Quel brillant palmarès !

Ça fait des années
que je me tiens à carreau.

"Des années" ?

J'ai la plainte de celui
avec qui vous vous êtes battu.

"J'ai voulu aider une femme

"qui tentait de se libérer
de l'emprise d'un homme."

- Je voulais discuter avec elle.
- Et vous avez sorti les poings ?

Vous ne savez faire que ça ?

Services sociaux,

institution pour orphelins,
familles d'accueil.

Vous avez tout fait.

Les premières années de la vie
laissent une trace indélébile.

Je m'en suis sorti.

Contrairement à Hélène.

Que lui avez-vous fait ?

Elle voulait vous quitter ?

Vous avez tenté
de la retenir de force ?

J'aurais jamais touché
à Hélène. Je l'aimais.

Pas au point de vous inquiéter
de son absence.

On n'avait pas prévu de se voir.
Elle devait rester travailler.

Avec son patron.

Vous n'avez pas conduit
Protheroe chez lui ?

Non.

- Bonjour.
- Bonjour.

Bonjour, mesdemoiselles.

Merci d'être venues. M. Protheroe
vient de choisir sa secrétaire.

Je vais vous demander de bien
vouloir nous laisser travailler.

Merci. Au revoir.

J'ai pris le train de Calais
pour venir à cet entretien.

Je ne partirai pas
sans avoir parlé à M. Protheroe.

Vous voulez que je dérange
M. Protheroe car vous avez pris

le train ?

Si vous étiez venue à la nage,
ça serait pareil.

Vous avez un problème
de compréhension.

Je ne partirai pas
sans avoir parlé à M. Protheroe.

OK.

Tu vas dégager tes miches d'ici

avant que je t'arrache
ta queue de cheval,

et que je te la fasse bouffer.

Je compte jusqu'à trois.

Un, deux...

Trois. OK.

Ça va pas !

Complètement folle !

Mlle Boyer ?

Commissaire Laurence.
J'ai des questions

- au sujet de M. Protheroe.
- Je n'ai rien à vous dire.

Sa secrétaire est morte hier.

Que s'est-il passé ?

C'est ce que j'essaie
de découvrir. J'ai besoin de vous.

Je vous écoute.

M. Protheroe était votre patron.
Un jour, on vous a trouvée inerte.

Vous aviez avalé
un flacon de somnifères.

Pourquoi vouliez-vous mourir ?

Je n'avais pas d'autres solutions.

M. Protheroe attend
d'une secrétaire des...

choses que je n'étais pas prête
à faire.

Ce n'est pas quelqu'un à qui
on peut dire non.

Suis-je assez claire ?

Comme de l'eau de roche.

- Bonjour, Chantal.
- Bonjour.

Donc, c'est votre bureau. À côté
de celui de mon mari. On y va ?

Oui.

Je te présente Alice,
ta nouvelle secrétaire.

Enchantée, monsieur Protheroe.

Il n'y avait pas de blonde ?

Alice est douée.

Vous achèterez
du vernis rouge vif.

Oui. Je suis désolée.

Ce n'est pas mon truc.

Il faut le changer
tous les deux jours.

Et du rouge à lèvres
de la même couleur.

Scotch sans glace.

C'est toi qui l'as tuée ?

- Calmez-vous.
- Réponds-moi !

Pauvre taré !

Tu vas croupir

en prison
pour le restant de tes jours.

- Je vais te buter.
- S'il vous plaît.

Sortez !

Scotch sans glace.

Ce primate se jette
sur moi pour me tuer

et c'est moi que vous convoquez ?
C'est inadmissible.

Quand le préfet le saura...

Parlez-lui de J. Boyer.

Asseyez-vous.

Qu'est-ce qu'elle est allée
vous raconter ?

Que j'ai essayé de la violer ?

C'est ça ?
Cette fille est une mythomane.

Elle inventerait n'importe quoi
pour se rendre intéressante.

Le corps d'Hélène Jouve
parle pour elle.

Donnez-moi les photos

- de Mlle Jouve.
- Où sont-elles ?

- Quelqu'un les a volées ?
- Vous avez vérifié la corbeille ?

Ça alors.

Comment avez-vous deviné ?

Qui a fait ça ?

Peut-être la personne qui a mis
des enveloppes vides dans le dossier.

Ça vous rappelle des souvenirs ?

Pourquoi ?

Ça devrait ?

Il est 18 h 30.

Hélène Jouve enfile son manteau.
Vous lui ordonnez de rester.

Elle sait ce que ça veut dire.

Désolée, mais on m'attend.

Je suis déjà en retard.

Enlève ton manteau.

Marlène.

Le téléphone.

Et vous, commissaire ?

Quelle est la nature
de votre relation

avec votre charmante secrétaire ?

Évidemment,

vous l'avez choisie
pour son talent.

Ma secrétaire est vivante.

Et tant qu'elle travaillera pour moi,
elle le restera.

Hélène Jouve ne peut pas
en dire autant.

Je vous préviens, c'est...
la dernière fois.

Tu vas aller
le raconter à ta maman ?

Je vais tout raconter à la police.

Personne ne te croira.
Ce sera ta parole contre la mienne.

- Je te démolirai.
- Je n'ai rien à perdre.

Oui ?
Tu n'as rien à perdre ?

Que diriez-vous d'un poste
de créatif dans mon agence ?

Avec une imagination pareille,

vous feriez des merveilles.

Sérieusement, commissaire.

Vous avez vu la tête
de cette fille ?

On peut me reprocher
beaucoup de choses,

mais pas de manquer
de goût à ce point-là.

Vous voulez quelque chose,
monsieur Protheroe ?

Heu...

Il faut que je rentre.

T'inquiète pas.

Ce sera pas long.

- Un whisky ?
- Je ne bois pas d'alcool.

Il y a un début à tout.

À notre rencontre et à tout
ce que nous allons faire ensemble.

Merci, monsieur Protheroe.
À demain.

Tu es pressée ?
Tu vas rejoindre ton petit ami ?

C'est pas vos oignons.

Tu les aimes comment, les hommes ?

- Jeunes.
- Tu sais pas ce que tu rates.

Que dirais-tu d'un homme
qui prenne soin de toi ?

Qui t'aide à avancer dans la vie ?

Comme celui
qu'a rencontré H. Jouve ?

Tu n'as rien à voir avec elle.
Tu as du caractère.

Tu me fais penser à ma femme
quand je l'ai rencontrée.

- C'était ma secrétaire.
- Je compte le rester.

Je cherche pas
à avoir une promotion.

Quand tu mens, ça fait ressortir
tes taches de rousseur.

À demain.

- Je vais le massacrer.
- On va le coincer.

- J'y vais.
- Comment ça ?

Tu es dingue. Tu veux finir

- ta vie en taule ?
- Lâche-moi.

- Lili.
- Tu es taré.

Ça va ?

- Je t'ai fait mal ?
- Arrête de faire n'importe quoi !

Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Ne me laisse pas tomber.
- C'est quoi, ce flingue ?

- Tu te prends pour un flic ?
- Non. Pour ton amie.

Tu as oublié ce que ça veut dire ?

Je casse tout ce que je touche.
Il y a un truc qui cloche chez moi.

Moi, j'aurais jamais tenu
le coup à l'orphelinat sans toi.

Tu m'as sauvé la vie.

Qu'est-ce qu'on a pu se marrer !

C'est toujours toi qui me calmais
quand je voulais tout casser.

Toi, t'écrivais sur tes cahiers.

- T'écris toujours ton journal ?
- Quand ça ne va pas.

En gros, tous les jours.

Pardonnez-moi.
Je vous ai effrayée. Mais ces rues

sont désertes.
Laissez-moi vous offrir un verre.

Vous vous méprenez.

Ce n'est pas mon genre de prendre
un verre avec un inconnu.

Mes intentions sont convenables.
Je vous ai suivie

pour vous faire une proposition.

Une proposition
qui pourrait changer votre vie.

Comment ? Mais c'est horrible !

J'arrive.

Je dois aller à l'hôpital.

C'est tante Lucette.
Celle qui préparait des tartes.

Elle a eu un malaise.
Je suis désolée, commissaire.

- Marlène ?
- Alice !

- Mais tu es magnifique !
- Merci.

Chut.

M. Protheroe veut
me faire passer des essais.

Il dit que la caméra
va tomber amoureuse de moi.

Une machine qui tombe amoureuse ?

C'est ce gros porc
qui va te sauter dessus.

Il a promis
de faire de moi une actrice.

Tu vas te retrouver en bikini
pour refourguer de la lessive.

Je ne ferais jamais une chose
pareille. Il croit en mon talent.

Il l'a vu où, ton talent ?
Dans tes nichons ?

Ayez l'obligeance
de prévenir M. Protheroe.

Je voulais pas te vexer.

Tu devrais faire gaffe.

Avril ?

Vous avez enfin renoncé
à votre carrière de grand reporter ?

Vous avez arrêté le meurtrier ?

Je suis sûre que c'est Protheroe.

Il a essayé de me tripoter.
Ce type n'est pas net.

Il a voulu vous tripoter ? Vous ?

Effectivement.

Il est encore moins net
que je pensais.

Commissaire !

- Tante Lucette va mieux ?
- C'était une fausse alerte.

Plus de peur que de mal.

Marlène.

Je ne savais pas
comment vous le dire.

- Me dire quoi ?
- Que je devais voir M. Protheroe.

- Vous voulez me quitter pour lui ?
- Jamais je ne vous quitterai.

Surtout pour un homme comme lui.

Il veut me faire
passer des essais

pour jouer dans une réclame.

Vous préférez faire la promotion
de produits ménagers,

plutôt que d'arrêter des criminels ?

C'est que...

Je pensais que vous preniez
votre mission au sérieux.

Je suis déçu.
Terriblement déçu.

Votre chauffeur n'a pas raccompagné
votre mari le soir du meurtre.

Pourquoi m'avez-vous menti ?

C'est vrai.
Alexandre est rentré après dîner.

Mais s'il apprend
que je vous l'ai dit...

Je ne pactise pas
avec les suspects d'un meurtre.

M. Protheroe.

Vous tombez bien.

Je vous attends demain,
à huit heures, au commissariat.

- Qu'est-ce que tu lui as dit ?
- Rien.

Je te jure. Je lui ai rien dit.

- Je dois te demander quelque chose.
- J'ai du texte à apprendre.

Je vais
dans le bureau de Protheroe.

Retiens-le
le plus longtemps possible.

- Comment je fais pour le retenir ?
- Merci.

- Mlle Leroy ?
- Oui.

- Vous voulez bien me suivre ?
- Oui.

Action.

"Je ne sais pas taper.
Je n'y connais rien à la sténo.

"Je ne sais pas classer
les dossiers.

"Mais je suis indispensable.

On se demande pourquoi.

- Je coupe ? - Non. On continue.

Oui, monsieur Protheroe.
Immédiatement. J'ai bien entendu.

Quand il faut y aller...

Oui !

- Vous continuez sans moi.
- On y retourne ?

Monsieur Protheroe ! Sans vous,
je n'y arriverai jamais.

Mais si, Marlène.
Vous êtes parfaite.

Si vous sortez, j'arrête.

Je dois jouer comment ?

- Vous connaissez le métier.
- Oui.

Jouez votre rôle.

Drôle de secrétaire.

Vous jouez comme ça.

On y retourne ?

Mais mon patron
ne peut pas se passer de moi.

- Vous pouvez me photocopier ça ?
- Oui, commissaire.

- Monsieur Garnier.
- Coupez. C'est parfait. Bravo.

Oh ! Je me suis trompée
dans le texte.

Aucune importance. Vous passerez
chez Anne pour signer le contrat.

Qui t'a permis d'entrer ?

- Je vous attendais.
- Tu as changé d'avis ?

J'ai écrit une lettre

où je raconte comment vous essayez
de me coincer après le boulot.

Si vous recommencez,
mon Jules la donne aux flics.

Vous pouvez numéroter vos abattis.
Dernier avertissement.

Oh mon Dieu.

Tu m'amuses. Montre-moi tes mains.

La première qualité
d'une secrétaire,

c'est l'obéissance.

Pour ça,
il vaut mieux prendre un caniche.

"Je ne sais pas taper."

Encore une gourde.

Elle ne sait même pas jouer.

- On ne lui demande pas ça.
- Je ferais mieux.

Tu prêches un convaincu.

Je l'ai dit à mon père.
Tu sais ce qu'il m'a répondu ?

"Ici, on vend du rêve."
Je suis quoi ? Du cauchemar ?

C'est parce qu'il cherche
à te protéger.

Il m'empêche de faire
tout ce que j'aime. Je le déteste.

Bon. Ne t'inquiète pas.
On va le faire changer d'avis.

- On fait ça ce soir ?
- Oui.

Magnifique.

- Mon père me trouvera jolie ?
- Pas que ton père.

- Même toi ?
- Tout le monde.

- Il ne faut pas.
- À cause de mon père ?

- Que dirait-il ?
- Peu importe.

- Je suis trop vieux.
- C'est toi que je veux.

Non. Je suis désolé. Je...

Merde !

La balle a perforé le cœur.
Sans doute tirée à bout portant.

Il a dû mourir sur le coup.

À quelle heure
le coup de feu a été tiré ?

- Avant d'avoir appelé les secours.
- 19 h 10, donc.

Vous étiez ensemble ?

- Dans mon labo photo.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Tu le sais bien !
- Comment oses-tu ?

D'où venez-vous ?

De la maison.
La police vient de m'appeler.

- Mlle Davis.
- Thank you, darling.

Mlle Davis !

MLLE DAVIS !

Je vous aime tellement.
Je connais tous vos films.

Quand on saura
que je vous ai vue...

- Laissez-moi.
- Un autographe.

Arrêtez, idiote !

Anne le haïssait. Elle voulait
divorcer, mais mon père refusait.

- Votre mère aurait pu le tuer ?
- Ma mère est morte.

Anne est ma belle-mère.
Elle n'a jamais aimé mon père.

Elise adore son père.
Elle a toujours été dure avec moi.

Je la comprends. Elle ne voulait
pas que je remplace sa mère.

Ce n'était qu'une enfant.

Elle lui en veut ?

Comme toutes les filles
de son âge. Mais de là à le tuer...

Mme Protheroe et le cameraman

ont fait le coup.

Ils couchent ensemble.

Hélène les avait vus se bécoter.

Elle avait peur de se faire virer.

Votre mari savait
que vous le trompiez ?

S'il l'avait su,
je ne serais plus là.

Oui. J'aime Anne.

Ça fait de moi un criminel ?

Des amants
qui se débarrassent du mari,

c'est une histoire classique.

Anne n'aurait jamais tué son mari.

Tristan n'aurait jamais tué
mon mari.

Où étiez-vous hier soir ?

Dans ma piaule. Dans un rade.

Pas d'alibi

et un mobile. Félicitations.
Vous avez tout du coupable idéal.

Jetez-le en cellule.

Il croit que c'est moi qui ai tiré
sur l'autre salaud.

Merci.

Vous êtes malade ?

Oui. Et je le serai encore plus
si vous n'arrêtez pas de brailler.

- Chassez-la.
- Pourquoi vous avez arrêté Damien ?

Il a pas assez morflé ?

Il est innocent.

- Vous connaissez M. Martinez ?
- On était à l'orphelinat ensemble.

Ça n'en a pas fait
un enfant de chœur.

- Il a pas buté Protheroe.
- Vous avez des preuves ?

Oui.

Il était avec moi
au moment du meurtre.

C'est nouveau.
Ça vient de sortir ?

On était ensemble.

Il ne m'a rien dit.

- Ben...
- Il n'a pas aimé votre cuisine ?

Il a apprécié le jaja.

D'où les trous de mémoire.

Avec la mort de sa fiancée,

- il y a de quoi se biturer.
- Et de quoi tuer quelqu'un.

Marlène, vous pouvez lire ça ?

À voix haute.

"Tout faux témoignage sera passible
d'une amende de deux millions de francs

"et de dix à 15 années
d'emprisonnement." 15 années !

"La Voix du Nord" ne vous attendra pas
aussi longtemps.

Vous aurez
tout le temps pour écrire.

"Ma vie en prison." C'est plutôt...

bien, non ?

Vous maintenez que vous avez passé
la soirée avec M. Martinez ?

Attention.
C'est votre vie que vous jouez.

Oui. Je maintiens que j'ai passé
la soirée avec M. Martinez.

Très bien.

Puisque vos souvenirs

vous font faire n'importe quoi,
j'enregistre votre déposition.

Inutile de venir pleurer quand
j'aurai démontré que M. Martinez

est notre meurtrier. Autre chose ?

Tu diras au commissaire que j'ai
un nouvel élément pour son enquête.

Merci.

Avril.

"DDCH327".

C'était dans l'imper de Protheroe.

Il devait avoir rendez-vous avec
un certain DD dans la piaule 327.

Peut-être le tueur.

"DD". D comme Damien ?

Dam s'appelle Martinez.

"DD" comme Déborah Davis.

- L'actrice ?
- Marlène est obsédée

- par elle.
- Et Protheroe, par les blondes.

Tu as flingué Protheroe ?

- Tu étais où, hier soir ?
- Je sais pas.

C'est le trou noir.

Alors, comment tu sais
que tu l'as pas tué ?

Je le sais. C'est tout.
Alice. Tu me connais.

Je t'ai déjà menti, moi ?

- Tu crois que je l'ai tué ?
- J'ai pas dit ça.

Enfin, tu dois venir bouffer
dans ma piaule, et tu viens pas.

J'essayais d'oublier
que ma fiancée était morte.

- Tu voulais buter Protheroe.
- Il avait essayé de te violer.

On peut discuter.

Tu appelles ça "discuter" ?
Tu m'accuses d'avoir tué un mec.

Tu faisais quoi, hier soir ?

Je poireautais pour un goujat
pour qui je risque dix ans de taule.

Je suis trop conne.

- Alice. Alice !
- Quoi ?

Je m'excuse.

Si tu veux que je t'aide,
il faut m'aider aussi.

Sinon, on n'y arrivera jamais.
Tu faisais quoi, hier soir ?

T'as intérêt à trouver mieux.

Vous êtes vraiment commissaire ?

- On vous croirait sorti d'un film.
- Vous voulez voir mon insigne ?

Protheroe. Protheroe, vous dites.

- Vous le connaissez ?
- L'agence. "Advertising".

- Dry martini. Commissaire ?
- Non. Rien. Merci.

- Comment connaissez-vous Protheroe ?
- J'ai l'habitude de discuter

des projets après avoir signé

le contrat.

J'ai l'habitude de convoquer
les suspects au poste.

Je ne savais pas
que j'étais suspecte.

- De quoi ?
- Un meurtre.

C'est un film
dans lequel j'ai joué.

Excusez-moi. Je ne devrais pas rire
d'une affaire aussi sérieuse.

Mais qui est la victime ?

Alexandre Protheroe.

Pauvre homme.

Mais quel rapport avec moi ?

On a retrouvé
sur lui vos initiales

- avec le numéro de votre chambre.
- Ce n'est pas ce que vous croyez.

Protheroe voulait que je représente
une marque de parfum prestigieuse.

D'ailleurs, le vôtre est exquis.

Il me rappelle
celui de Gary Cooper.

Musqué,

une touche de citron,
une note de poivre. Très viril.

Je dirais... "Morocco".

Je me trompe ?

Où étiez-vous hier soir à 19 h ?

Dans ma chambre.

Seule.

Je déteste être seule.

Je l'ai toujours détesté.

Froid

et sans âme.

Donc, tu l'as tué.

Je parlais pas de ton père.

Tu n'étais pas

- à la maison quand papa a été tué.
- Vous n'êtes rentrée qu'à 19 h 30.

J'ai dû faire une course.

Pour acheter quoi ?
Des munitions ?

Votre mari possédait un neuf mm.

Comme le calibre
de la balle qui l'a tué.

Vous savez
où il rangeait son revolver ?

- Dans le coffre.
- Vous y avez accès ?

- Oui.
- Qui connaissait le code ?

Mlle Protheroe ?

J'ignorais

- qu'il y avait un coffre.
- Je suis la seule à connaître

- le code.
- Ouvrez-le.

Le revolver a disparu.

Je savais que c'était toi.

Veuillez me suivre.

J'ai des aveux à faire.

Ne l'écoutez pas.

C'est moi.

J'ai tué Protheroe.

Quand on rencontre la femme
de sa vie, on veut être avec elle.

Tout le temps.

Anne vivait l'enfer avec son mari.
Ce type, c'était un monstre.

Un sadique.

- Vous l'avez aidée à le liquider ?
- Vous êtes à côté de la plaque.

Je ne lui ai rien dit,
sinon, elle me l'aurait interdit.

J'aime Anne à la folie.
Pour elle, je suis prêt à tout.

Même à mourir.

C'est une citation ? Un roman

que je n'ai pas lu ?

L'arme de Protheroe,
c'est l'ange de la mort

- qui vous l'a donnée ?
- Non. C'est Protheroe.

On avait besoin
d'un revolver pour une réclame.

C'était comme un signe.

Comme si...

Comme si quelqu'un
me disait d'agir.

- Tu rentres sans frapper ?
- J'ai deux mots à vous dire.

Je suis occupé, là. Demain.

Ça ne peut pas attendre.

J'aime votre femme.

Et elle m'aime.

Et tu crois qu'elle va me quitter

pour un minable comme toi ?

Tu ne la connais pas.

Allez. Dégage.

Tu es viré.

C'est trop tard pour me virer.

L'arme n'est pas chargée.

Non.

Tu vas te blesser,

tu sais.

J'ai ici le témoignage
de Mlle Protheroe qui déclare :

"J'étais dans le labo photo
avec Tristan.

"Nous avons entendu la détonation."

- Elle a menti.
- Dans quel but ?

Pour me fournir un alibi.
Lise est amoureuse de moi.

Au point de couvrir

le meurtrier de son père
et d'en devenir la complice ?

Elle ne se rend pas compte
de ce qu'elle fait.

Je vais lui parler.

J'ai tué Protheroe.

J'ai agi seul.
C'était le seul moyen

de sauver Anne.

Et Mlle Jouve,

- vous l'avez tuée ?
- Non.

Conduisez-le dans une cellule.

Mais quel homme !

- Il vient de confesser un meurtre.
- Je sais.

C'est merveilleux.

Commettre une folie par amour

pour une femme.
Ça ne vous est jamais arrivé ?

Si. Une fois.
J'ai failli en épouser une.

- Vous avez relâché Tristan ?
- Il vient de signer ses aveux.

C'est ridicule. J'étais avec lui
au moment du coup de feu.

- Il développait ses photos.
- C'est lui qui les a prises ?

Je voulais montrer à mon père
que je pouvais être jolie.

Il ne m'a jamais vraiment regardée
comme une femme.

Et maintenant, c'est fini.
Ça n'arrivera plus.

Je peux vous parler, commissaire ?

Je suis prête.

- À quoi ?
- À aller en prison.

Pour un verre de scotch ?

La peine sera plutôt lourde, non ?

Pour meurtre.

J'ai tué mon mari.

- T'es encore là ?
- J'avais une chose à régler.

Tu regrettes le bon vieux temps ?

En général,
on regrette les bons moments.

J'adore quand tu prends

ton air de garce. Tu boudais pas
ton plaisir, à l'époque.

Tu me dégoûtes.

J'adore aussi

quand tu prends
ton air de sainte ni-touche.

N'approche pas.

Tu as raison, ma chérie.

Notre vie de couple
manquait de piment.

Marlène !

Vous savez ce que c'est
de se coucher la peur au ventre ?

De se lever le matin en sachant
qu'on va devoir faire semblant ?

En dehors de lui,
mon mari n'aimait qu'une chose :

faire souffrir.

J'ai appris à vivre avec.

Ou plutôt, à ne plus vivre.

Jusqu'au jour
où j'ai rencontré Tristan.

J'ai repris espoir.

J'ai cru que j'avais droit
à une seconde chance.

Même si je devais tuer mon mari.

Avec la complicité
de M. Julliard ?

Tristan est tellement romantique.

Il voulait qu'on s'enfuie.

C'était impossible. Mon mari
ne m'aurait pas laissée partir.

Il nous aurait retrouvés.

C'est pour ça
que j'ai décidé de le tuer.

Sans rien dire à Tristan.

Alors, pourquoi s'est-il accusé
du meurtre de M. Protheroe ?

Avez-vous déjà aimé ?

J'aime surtout arrêter

les criminels.

Auriez-vous aussi tué Mlle Jouve ?

- Pourquoi aurais-je fait ça ?
- Elle savait que M. Julliard

et vous étiez ensemble.
Elle vous faisait chanter.

Vous voyez le mal partout.

Je n'aimerais pas vivre dans
votre tête. Je n'ai pas tué Hélène.

- Déborah Davis, vous connaissez ?
- Je l'ai vue au cinéma.

Votre mari la connaissait.

Effectivement.
Je l'ai croisée une fois.

- C'était sa maîtresse ?
- C'est possible.

Je ne connais pas tous ses secrets.

Ils sont enterrés avec lui.

Ils ne disparaissent pas
facilement.

Conduisez Mme Protheroe

dans une cellule.

Ce n'est rien. Je manque de fer.

Appelez le Dr Colas.

Il me fera une piqûre.

Tenez. J'admire énormément

ce que vous avez fait. Vous êtes
un exemple pour les femmes.

Certains hommes

n'ont que ce qu'ils méritent.

Qui sème le vent récolte...

- La prison ?
- Non.

Votre appartement

vous ressemble.

Élégant,

masculin.

Pas de superflu.

Ça fait longtemps
que vous êtes célibataire ?

Tout dépend de ce que vous appelez
"célibataire".

Et vous ? Depuis combien de temps
fréquentiez-vous Protheroe ?

Il n'y a rien eu entre lui et moi.

Vous avez omis

le fait
que vous connaissiez sa femme.

C'est pour m'interroger

que vous m'avez invitée chez vous ?

Pourquoi ne pas joindre
l'utile à l'agréable ?

Pourquoi ne pas laisser
de côté l'utile

et se concentrer sur l'agréable ?

Laissez-moi tirer les rideaux,
darling.

À Rome, les paparazzi
ont escaladé mon balcon

pour prendre des photos.

Ils sont là.

Si je reste ici, je vais être
demain en couverture de journaux.

"Le nouvel amant de Debbie
est le commissaire."

Je vais appeler

des renforts.

Non. Surtout pas. Vous allez
renforcer leurs soupçons.

Ensuite, ils se déchaîneront
encore plus sur moi.

C'est terrible.

Je vais devoir retourner à l'hôtel.

Attendez.

- Marlène.
- Bonsoir.

Entrez. Je vous en prie.

Je vous suis reconnaissant
de venir ainsi le soir.

Oh. Commissaire.
Il ne fallait pas.

Au contraire.

Vous le méritez, avec
tout ce que vous faites pour moi.

Depuis le temps, vous et moi,
on forme presque...

Une équipe. La meilleure qui soit.
Nous avançons main dans la main

pour résoudre les enquêtes.

C'est à ce propos

- que je voulais vous voir.
- Ah bon ?

J'ai...

une mission
très importante pour vous.

- Je peux compter sur vous ?
- Bien sûr.

C'est parfait.
Il s'agit d'une femme.

Il s'agit d'aider

une femme que vous aimez
plus que tout.

Maman a des soucis ?

Non. Non. Rien à voir

avec votre maman. Le mieux
serait que vous la voyiez.

Veuillez ne pas tirer
de conclusions hâtives.

Ceci est professionnel.

Oh, darling.

Quel plaisir

de vous rencontrer.
Swan m'a parlé de vous.

Marlène est

une fan.

Elle connaît les dialogues
de vos films par cœur.

C'était quoi, déjà ?
"L'Amour qui fait mal" ?

Vous aimez "Le dernier tramway" ?
Moi aussi.

Qu'est-ce que je fais ici ?

Vous allez passer la nuit dans
la peau de votre star préférée.

Je suis bien dans la mienne.

Ça suffit, maintenant.

Je vous rappelle
que je suis votre patron.

Vous allez suivre mes instructions.

Je n'ai rien à faire
chez vous après 21 h.

Merci pour le champagne

qui n'était pas pour moi.

Attendez, trésor.
Mais vous avez raison.

Swan aurait dû vous avertir.
Vous connaissez les hommes.

Je vous le demande
comme un service.

J'ai vraiment besoin de résoudre

une affaire importante.

Que pensez-vous d'une photo
dédicacée pour vous remercier,

en plus d'une nuit
dans ma chambre ?

C'est un palace avec room service,
petit-déjeuner.

C'est très doux.

Ça doit être chaud, l'hiver.

Mon vison.

Vous plaisantez.

C'est Clark Gable
qui me l'avait offert.

Ne vous inquiétez pas.
Je le récupérerai.

Marlène.

Vous êtes...

On dirait Déborah.

Mes gants, "darling".

Je ne me dandine pas comme ça !

Prodigieux.

Ils sont partis ?

Commissaire Laurence ? Dr Colas.
Puis-je m'entretenir avec vous ?

C'est au sujet de Mme Protheroe.

Qu'est-ce qu'elle fait en prison ?

Elle a dû vous le dire.
Elle a tué son mari.

- Quand a eu lieu le meurtre ?
- 19 h 10.

Mme Protheroe était
en consultation

- dans mon cabinet.
- Pourquoi n'a-t-elle rien dit ?

Pour...
Pour ne pas m'attirer d'ennuis.

Je n'en dirai pas plus
au nom du secret médical.

Il s'agit d'un meurtre. Le secret
médical n'est plus recevable.

C'est une affaire...
Comment dire ? Délicate.

J'aidais Mme Protheroe, qui était
dans une situation embarrassante.

Mais encore ?

Elle devait se libérer

d'un poids,

- si j'ose m'exprimer ainsi.
- Mme Protheroe est enceinte.

Était.

Vous pratiquez

l'avortement ?

Mme Protheroe avait subi
des rapports sexuels forcés.

Elle ne voulait pas porter
l'enfant d'un monstre.

- Elle était désespérée.
- L'avortement est illégal.

- Vous encourez dix ans de prison.
- Un homme doit assumer ses actes.

Où est Marlène ?

Quel sens de l'observation !

Vous confirmez
que la femme de Protheroe

- ne l'a pas flingué ?
- J'ai beaucoup de travail.

Déborah Davis était sa poule ?

Le commissaire n'est pas objectif

au sujet de Déborah Davis.

Tu as gagné à la loterie ?

Ça coûte un paquet, ces trucs-là.

Je parlerais plutôt
d'abus de pouvoir.

Vous êtes en retard.

- J'aimerais bien avoir mon café.
- La nuit a été courte ?

Studieuse.

Vous avez parlé anglais ?

Vous avez fait frotti-frotta
avec Déborah Davis ?

Le papier que je vais pondre !

"Les méthodes
du commissaire Laurence" !

Des interrogatoires très,
très privés. La vache !

- Je vais casser la baraque.
- Atteinte à la vie privée.

Marlène va vous lire
un extrait du code pénal.

Je te passe un coup
de bigo à ma pause déjeuner ?

Vous avez été parfaite,

hier soir. Contrairement
à ce que vous avez suggéré,

il n'y avait rien de déplacé
à la présence de D. Davis chez moi.

J'essayais de la protéger
de l'acharnement des photographes.

Elle se retrouve chez lui,
mais c'est la faute des paparazzi.

C'est chez le commissaire.
Elle recherchait ma fonction.

Qui servait le champagne ?
La fonction ?

Ça suffit.
Je ne vais pas me justifier.

D'ailleurs, quelle curieuse façon
de manifester votre admiration !

C'est elle
qui m'a traitée curieusement !

C'est-à-dire ?

L'autre soir, je l'attendais
devant son hôtel et elle m'a jetée.

- Quel "autre soir" ?
- Le soir du décès de M. Protheroe.

Elle est arrivée dans un état...
Comme si elle avait vu un fantôme.

Vous trouvez ça drôle ?

"Un fantôme", dites-vous.

Ou peut-être un cadavre.

Marlène.

Vous êtes irremplaçable.

Non. Ce n'est pas l'amant.

Ce n'est pas l'amant.
Ce n'est pas la femme.

Ce n'est pas la fille. Elle aime
trop son papa pour le tuer.

Il reste qui ?

S'accuser d'un meurtre
qu'on n'a pas commis,

- c'est le dernier jeu à la mode ?
- Mais tu n'avais pas d'alibi.

- Je t'ai menti.
- Comme ça, pas de jaloux.

- Tous des menteurs.
- J'étais chez le médecin.

Tu es malade ?

Tout va bien.

- Je...
- Mme Protheroe était enceinte

et a avorté.

Elle a protégé

son médecin.

Notre bébé ?

Ou le sien.

J'avais peur
que tu ne m'en empêches.

J'ai pensé

que tu l'avais tué.

Tu t'es dénoncé ?

J'ai cru aussi que tu l'avais tué.

Je suis si heureuse.

Vous avez entravé

une enquête pour meurtre.

Mais vous n'avez pas de cœur !

Je prends ça
comme un compliment, Marlène. Bon.

Du balai !

Allez.

Allez.

Marlène ?

Que faites-vous ?

J'ai mon tournage,

maintenant
que vous avez libéré M. Julliard.

Je suis enchantée.

Appelez-moi Debbie.

Très bien. Qu'est-ce que
je peux faire pour vous ?

Vous voulez boire

un café ? Un soda ?

Laissez-moi !

Sortez !

Raoul, j'ai un truc à te demander.

Tu peux fouiller
dans les archives ?

On est potes.
Tu peux faire ça comme ça.

OK. Je l'écrirai à ta place.

Attends. C'est sur quoi ?

La fête du cochon ?

Oui, M. Cochon.
Je transmettrai le message.

Donc, rendez-vous mercredi
à 10 h 30.

Pour les archives,
c'est sur Déborah Davis.

La greluche blonde.

Tout ce que tu trouves. Merci.

Je me suis dit que vous aviez
peut-être besoin de réconfort.

Un peu de lait ?

Du sucre ?

- Un petit citron ?
- Ça ira.

Je n'ai pas eu
l'occasion de vous dire...

Toutes mes condoléances
pour votre père.

Oui...

C'était un homme exceptionnel.

Il était... d'une grande bonté.
Ça se voyait dans des détails.

Ouais. Dans son regard.

Aussi.

Parfois.

Que cherchez-vous ?

- Rien.
- Vous fouinez partout.

Je ne supporte plus de vous voir

dans mon agence.

Autrefois, les rouquines,
on les brûlait vives

sur la place du village !

Bonjour. Bonjour.

Bonjour.

Bonjour.

Marlène vous a laissé tomber,
mais ne faites pas la tronche.

Je ne suis pas d'humeur.

J'ai un double meurtre à résoudre.

Si vous interrogiez vos suspectes,
au lieu de les culbuter ?

Un bon journaliste doit vérifier

ses sources.

Et un bon policier,

il ne doit pas rechercher
dans le passé de ses suspects ?

Qu'est-ce qu'on dit ?

- Donnez-moi ce maudit journal.
- Le mot magique ?

- S'il vous plaît.
- Vous voyez, quand vous voulez.

Bon.

Ça fait quoi de coucher

avec une star ? Hein ?

On a le droit de lui toucher

les tifs,
ou il ne faut pas la décoiffer ?

J'aurais les jetons
si j'étais au pieu avec elle.

Elle n'a pas pris les plus moches.

Gregory Peck. Frank Sinatra.

Paul Newman. Et...

Ah ! Celui qui a toujours
un tee-shirt trempé de sueur.

Marlon Brando.

Oui ! C'est ça.

C'est dégueulasse, ces ragots.

Et il y a des gens pour gober

- tout ce qui est écrit.
- Merci.

Hier soir, tu m'attires
dans ton lit et aujourd'hui,

tu me convoques ici ?

Asseyez-vous.

Mlle Davis ?

Mais j'ignorais...
Que nous vaut cet honneur ?

On ne m'a pas vraiment laissé
le choix.

Laurence, c'est vous qui...

Je suis sûr
que tout cela est un malentendu.

Je peux vous offrir à boire

pour rattraper cet impair ?

Je ne serais pas contre

du champagne rosé.

Je m'en occupe personnellement.

Le soir du meurtre
de M. Protheroe, vous n'étiez pas

- dans votre chambre.
- Tu m'as convoquée pour ça ?

Où étiez-vous à 19 h ?

J'avais rendez-vous.
Avec un homme. Un vrai.

Avec qui je ne fais pas semblant
de sentir quelque chose au lit.

Son nom ?

Protheroe.

Alexandre.

Marlène ? On y va ?

On va la répéter une fois,
et si elle est bonne, on la tourne.

- Vous êtes prête ?
- Oui.

Alors... Action.

Avec les photocopieurs Ramsès,

il me suffit d'appuyer
sur le bouton pour faire les copies

de tous les documents
de mon patron.

- Quand mon patron me demande...
- Quelle est la copie ?

Je réponds : "Je ne sais pas."

Avec les photocopieurs Ramsès,
la copie est comme l'original.

Elle est géniale.

Formidable. Marlène,

- c'est parfait. On va la tourner.
- Pourquoi vous rigoliez ?

On ne se moque pas de vous.
Vous avez saisi le personnage.

Cette réclame
raille les secrétaires.

Non. On joue avec les clichés

- sur les secrétaires.
- Vous êtes prête ?

Les secrétaires
sont des idiotes ?

Non. Au contraire.

J'ai été secrétaire.

Faites cette réclame vous-même.
Il suffit d'appuyer sur un bouton.

Marlène !

Heureusement qu'il reste encore
quelques gentlemen dans la police.

Si vous avez un problème,
n'hésitez pas à m'appeler.

Est-ce que notre photographe
légiste pourra immortaliser

votre venue ? Je serais fier

- de poser avec vous.
- Tant que vous ne la diffusez pas.

Merci, Mlle Davis.

Merci.

Merci.

Nous en étions au soir du meurtre.

J'ai attendu Protheroe
dans ma voiture.

Mais quand la police est arrivée,
je suis rentrée à l'hôtel.

Vous vouliez lui parler

- de Lise ?
- De qui ?

Inutile de jouer la comédie.
Il n'y a pas de caméra, ici.

Je ne sais même pas
qui est cette Lise.

Vous vouliez la connaître.

Vous m'avez égarée en chemin.

Je suis bien contente
d'avoir quitté ce tournage.

Vous parlez d'un travail. On vous
paie pour dire des idioties.

Ravi que vous ayez retrouvé
le sens des priorités.

Auriez-vous l'amabilité

de m'apporter un café,
je vous prie ?

Ah oui. Les énigmes. Ceci devrait
vous rafraîchir la mémoire.

Moi qui vous croyais américaine.

Malgré un nom polonais,

vous êtes née à Paris.
Finkelstein Maryse.

Effectivement,
pour devenir star à Hollywood,

il y a plus glamour.

J'ai l'acte de naissance

de Lise Protheroe.

Fille de Protheroe Alexandre

et de Finkelstein Maryse.

Quelle coïncidence !

Qu'est-ce qui vous a poussée
à abandonner votre fille ?

- Les sirènes d'Hollywood ?
- On me l'a volée.

Quand j'ai rencontré Alexandre,
j'avais 17 ans.

J'étais folle amoureuse de lui.

La guerre a éclaté.
Ma famille était juive.

Nous vivions cachés
chez des voisins.

Lise est née en zone libre, à Nice.

Quand les nazis sont arrivés,

Alexandre m'a donné ses économies
pour que je puisse prendre

le ferry pour New York.

J'aurais préféré mourir plutôt
que d'être séparée de mon bébé.

Il m'a juré...

qu'il viendrait nous retrouver
dès... qu'il aurait l'argent.

Jusqu'au jour où...

j'ai reçu ce télégramme.

Alexandre m'annonçait
que ma fille adorée

avait succombé à la tuberculose.

Quel monstre !

Pourquoi a-t-il menti ?

Quand tu es partie,
j'ai économisé.

- Mais c'était la guerre.
- Combien de temps

tu as mis pour me remplacer ?
Un mois ? Moins ?

J'ai rencontré
une autre femme, c'est vrai.

Mais c'était Lise ma priorité. Pas
question qu'elle parte loin de moi.

Tu crois
que tu peux disposer des gens ?

Je pensais que c'était
plus simple qu'elle t'oublie.

Elle avait besoin de sa mère.

Je sais. J'ai fait une erreur.

Je te demande pardon.

Je vais aller voir Lise.
Et je vais tout lui raconter.

Ne fais pas ça.
Si tu fais ça, tu vas la tuer.

Elle a besoin de moi.

J'ai toujours été un bon père.
Elle est tout pour moi.

Tu n'auras qu'à lui demander
pardon. Tu fais ça à merveille.

C'est Lise que j'attendais
le soir du meurtre.

Mais la police est arrivée.

D'autres questions ?

- Vous avez entendu un coup de feu ?
- Oui.

Autre chose
que vous avez remarqué ?

Vous avez vu quelqu'un ?
- J'ai vu un gamin

partir en courant. Je me suis
demandé ce qu'il faisait dehors,

- tout seul, à cette heure-là.
- "Un gamin".

Je peux ?

Tenez.

Attendez, Mlle Davis.

Voilà.

Je ne reprends jamais

ce que j'ai donné.
Et puis, il vous va à ravir.

Que fais-tu là ?

Ta da !

C'est pour moi ?

- On fête quelque chose ?
- Merci pour toute ton aide.

Ben...

Pas de parents, on s'en fout

- ENTRE NOUS, CE SERA TOUJOURS...

À LA VIE, À LA MORT

Qu'est-ce que tu fais ?

On s'embrassait, petits.

Heu...

On avait huit ans.

Heu...

J'allais cuisiner. Tu as faim ?
Je suis la reine des omelettes.

Tu te souviens
de notre premier baiser ?

Jambon-fromage, ça va ?

On préparait notre fugue.

Tu avais dessiné
tous les plans de l'orphelinat.

Tu sais ce que j'ai pensé,

ce jour-là ?
Que plus tard, je t'épouserai.

Moi, quand j'étais petite,
je voulais être chanteuse.

Et pilote automobile.
On a vraiment des idées...

- débiles, quand on est petits.
- Alice Avril ?

Quoi ?

Est-ce que tu veux m'épouser ?

J'ai cru que c'était un vrai.

C'est un vrai.

Aussi vrai
que mes sentiments pour toi.

(Marlène ? Il faut que je parle
à Laurence. C'est urgent.)

J'ai interrogé votre gardienne.
Elle ne rate aucune allée-venue.

Non.

Elle a bien vu Damien Martinez.
À deux reprises.

Mais pas le soir

du meurtre.
Ce soir, elle a frappé chez vous

car ça sentait le brûlé.

Elle a cru
que l'immeuble allait cramer.

Il semblerait que votre dîner
en tête à tête ait viré

à la soirée en solitaire.
Votre soupirant

était trop occupé
à tuer son patron,

- tout comme il avait tué sa fiancée.
- Ce n'est pas possible. Pas lui.

Vous confirmez que vous n'étiez
pas avec lui le soir du meurtre ?

- Je devrais vous arrêter.
- J'allais vous le dire.

Pourquoi vous croyez
que je téléphonais ?

Et aussi...

J'ai un truc à vous montrer.

Cinq carats.

Belle pièce.

C'est la bague que vous comptiez
offrir à Hélène Jouve ?

Ah non. Suis-je bête.

J'ai la facture sous les yeux.

Vous l'avez achetée hier
pour la somme de...

25 000 francs.

Avec quel argent ?

- J'ai juré de ne pas le dire.
- À qui ?

- À votre complice ?
- Je suis innocent.

Vous direz ça au jury
qui vous condamnera à mort.

- Occupez-vous de M. Martinez.
- Attendez.

C'est Mlle Protheroe
qui m'a donné l'argent.

Vous deviez épouser Hélène ?

Oui, mademoiselle.

Je suis désolée pour vous.

Vous pensez

- que c'est mon père qui l'a tuée ?
- Je n'en sais rien.

Moi, je le sais. C'était
un monstre. Capable du pire.

Ne dites pas ça.

Il n'a eu que ce qu'il méritait.

J'ai une proposition

à vous faire. Une offre, plutôt.

Je n'accepterai aucun refus.

Une compensation pour la mort
d'Hélène, qu'elle a dit.

Comme si le fric
pouvait la remplacer.

À combien s'élevait
cette compensation ?

50 000.

Pourquoi tant de générosité ?

- J'avais envie de l'aider.
- Ou de le payer.

- Pour le service rendu.
- Lequel ?

Tuer votre père.

J'aimais mon père.

Et Déborah Davis ?

Elle vous a dit
ce qu'il avait fait ?

Je ne sais pas très bien
par où commencer.

Déborah Davis
n'est pas mon vrai nom.

Je m'appelle Maryse.

Maryse Finkelstein.

Si c'est une blague,
je la trouve de très mauvais goût.

Maryse Finkelstein était ma mère,
et elle est morte.

C'est ce que ton père

t'a raconté.

Mais en vérité,
elle est là, assise devant toi.

Mon bébé. Si tu savais

- comme tu m'as manqué.
- Ne me touchez pas !

Vous racontez n'importe quoi.

Vous êtes une menteuse.

Je ne veux plus jamais vous voir.

Je n'ai pas voulu y croire.

Puis je me suis renseignée.

Il n'y avait pas
d'acte de décès pour ma mère.

Elle disait vrai.

Et vous avez payé M. Martinez
pour tuer votre père.

J'ai donné cet argent à Damien
parce que j'avais une dette

envers Hélène.

Le soir de sa mort,
j'étais là. J'ai tout vu.

- Qu'est-ce que vous avez vu ?
- Mon père.

Couché sur Hélène.
Il l'a prise à la gorge.

Elle ne bougeait plus.

Il l'a prise dans ses bras
pour la soulever. Elle était morte.

Et vous n'avez rien dit ?

Mon père était
la personne que j'aimais

le plus au monde.

Est-ce que
vous aimez les enfants ?

Oui. Comme tout le monde.

Personnellement,
je ne les supporte pas.

Pensez-vous qu'on doit les laisser
jouer seuls, dehors, le soir ?

Pourquoi cette question ?

On peut déterminer précisément

l'heure de la mort d'une personne.

Et alors ?

Où étiez-vous à 18 h 30, le soir
du meurtre de M. Protheroe ?

Je ne sais pas.

Je faisais les photos de Lise.

Vous confirmez, mademoiselle ?

- Et vous, Mme Protheroe ?
- À l'agence.

Mais pourquoi cette question,
puisque mon mari a été tué

à 19 h 10 ?

Viens.

Je vous présente Martin.

Tu peux nous montrer
ce que tu viens d'utiliser ?

Étonnant.

On jurerait avoir entendu
un coup de feu.

Est-ce que tu connais
l'une des personnes ici présentes ?

C'est idiot !

J'étais enfermée

dans la voiture.

Mais si ! Elle a tué
son mari avec un revolver.

Je l'ai vu à la télévision.

Dans "La Dame de Macao". Marlène,
vous l'avez certainement vu.

Oui.

Est-ce que tu connais
quelqu'un d'autre ?

Il m'a payé pour faire sauter

- le pétard.
- C'était une blague.

Qui va vous coûter cher.

On aurait voulu faire croire

à un coup de feu ?

Mais dans quel but ?

Merci. Tu nous as été

d'une grande utilité.

Est-ce que vous remarquez
une différence

- entre ces deux balles ?
- Elles ont la même taille.

Elles semblent identiques.

Celle-ci a des rayures

qui n'apparaissent pas ici.

Excellente analyse.

- Pourquoi elle est rayée ?
- Aucune idée.

Un silencieux
a été ajouté au revolver.

Cette balle a tué votre mari.

Incroyable.

Vous avez

une sérieuse rivale.

Qu'est-ce que vous insinuez ?

Que vous avez tué votre mari
vers 18 h 30.

À moins que vous n'ayez laissé
cette besogne à votre amant.

Qui ne dit mot consent.

Je n'aurais jamais laissé
Tristan le tuer à ma place.

Laisse-moi faire.

Et s'il arrivait à te désarmer ?

Je veux être la dernière personne
qu'il verra avant de mourir.

Je veux qu'il comprenne
tout le mal qu'il m'a fait.

Combien je le hais.

Je veux voir
la peur sur son visage.

Je veux qu'il me supplie.

Je veux retrouver ma liberté.

Elle n'aura pas duré longtemps.

Emmenez-la en cellule.

Vous voyez ?

Damien est innocent.

Qu'est-ce...

- Tu vas où ?
- Qu'est-ce que ça peut te faire ?

- Tu m'en veux ?
- De m'avoir balancé aux flics ?

Je ne sais pas ce qui m'a pris.
C'est le diamant.

- J'ai paniqué.
- C'est toi qui avais raison.

- C'était n'importe quoi.
- On va boire un coup.

Je te paie une mousse.

J'ai voulu croire qu'entre nous,

ça serait comme avant.

Chaque fois qu'il m'arrivait
un coup dur, je pensais à toi.

Je me disais que je pouvais
toujours compter sur Lili.

Qu'elle pourrait m'aider, elle.

Je ne peux plus me dire ça.

Qu'est-ce que tu racontes ?
Pas de parents, pas de famille

On s'en fout,
parce qu'entre nous...

Vous ne ferez pas la différence
entre la copie et l'original.

Dépêchez-vous.
Je n'ai pas que ça à faire.

Tu tombes à pic. Regarde ce que
j'ai fait acheter au commissaire.

Un photocopieur Ramsès.

Je dépose le document.
Je rabats le couvercle.

J'appuie sur le bouton.

J'ai peut-être appuyé
trop doucement.

Vous avez appuyé assez fort.

Je ne comprends pas.

Je n'avais jamais remarqué
que vous ressemblez à un cocker.

La couleur des cheveux,

le regard tombant.

- J'ai perdu mon ami.
- Et vous aboyez.

C'est troublant.

Vous, un ami,
vous ne savez pas ce que c'est.

Damien,
il me connaissait par cœur.

- Maintenant, je n'ai plus personne.
- Et nous ?

Je ne vais pas passer ma vie
avec la flicaille.

Il y a pire fréquentation.

Pour siroter une bière

en refaisant le monde,
je vous vois bien.

Je ne suis pas
le dernier à m'amuser.

Attendez. Vous faites quoi, là ?
Vous m'invitez à boire un coup ?

Moi ? Pas du tout.

- Qu'est-ce que vous imaginez ?
- Je suis déjà déprimée.

Si c'est pour me retrouver
en tête à tête avec vous...

Je crois qu'on va en rester

au carbone.
Que diriez-vous de boire un verre ?

Avec plaisir,

commissaire.

Heu... D'accord. Et moi ?