All language subtitles for Totems.S01E06.FRENCH.1080p.WEB.H264-EXTREME

(musique de tension)

La bombe orbitale n'est qu'un satellite

porteur d'une charge nucléaire.

- [Loridon] Elle va s'écraser ?
- D'ici deux semaines.

- [Loridon] Luna a les chiffres ?
- [Francis] Oui.

Aidez-moi, s'il vous plaît.

Êtes-vous sûr que Contignet
travaille pour le KGB ?

Assez pour venir vous voir.

[Anne] Je veux passer un marché.

[Anne] Faites en sorte
que Francis quitte l'espionnage.

[Larry] Un drogué...

Adieu, Virgile.

[Lyudmila] J'ai un message
pour l'agent du KGB Dimitri Yemeline.

[Lyudmila] J'ai les chiffres.

Si mon père est à l'Ouest,
je me rendrai.

"Clair de lune"
(Claude Debussy)

(battement d'ailes)

(une musique sinistre se mêle à l'orgue)

(le téléphone sonne)

Faites durer la conversation
autant que possible

pour tracer son appel.

Dimitri Yemeline.

Où est mon père ?

Chez lui, à Moscou.

[Lyudmila] Quoi ?

Il n'est plus au goulag ?

Il n'y a jamais été.

(sonnerie)

- [opératrice] TP 17.
- Prikryl, sécurité intérieure.

Nous avons publié

de faux articles
dans la presse tchécoslovaque.

[Josef] Vous venez de passer un appel

au 224 949.

[Josef] Il vient de quel commutateur ?

[Yemeline] Dans l'espoir que tu les lises
et que tu te manifestes.

L'appel vient du commutateur 8.

Pas pour te piéger, Lyudmila, non.

[Josef] TP 8. Numéro 8.

[Yemeline] Je voulais reprendre contact

et discuter.

Lyudmila,

tu es là ?

Je vous avais demandé
de le faire passer à l'Ouest.

(sonnerie)

TP 8.

Je le ferai.

[Yemeline] Tu as ma parole.

[Josef] Prikryl, sécurité intérieure.

[Josef] Vous avez renvoyé
l'appel du 224 949.

Mais j'ai besoin de preuves.

Il vient du TP

204.

C'est à l'ouest de Prague.

[Yemeline] Tu mentais quand tu disais
avoir donné les chiffres aux Français.

J'ai besoin de la preuve
que tu les as toujours.

Je ne vous les donnerai pas.

- Ici TP 204.
- [Josef] Prikryl, sécurité intérieure.

[Yemeline] Dis-moi juste
combien il y a de chiffres.

[opérateur] Il vient du TP 306.

[Josef] TP 306.

[Lyudmila]
Je ne vous fais pas confiance...

Lyudmila,

combien y a-t-il de chiffres ?

Seize.

[Yemeline] Parfait.

Je te crois, Lyudmila.

Je vous rappelle dans 24 heures.

Faites passer mon père à l'Ouest.

[opératrice] Bonjour, TP 306.

Comment te prouver
que ton père est bien à l'Ouest ?

Envoyez-le en France.

L'ambassade me confirmera son arrivée.

[opératrice] C'est dans mon secteur,
une cabine

place Frantisek Palacky, à Jinonice.

[Josef] Jinonice.

[Yemeline] Tu as le numéro
de l'ambassade ?

Oui.

Passez-moi le commissariat à Jinonice.
Vite !

Je veux vous protéger tous les deux.

Toi et ton père.

Le parti ou le KGB finiront
par l'envoyer au goulag pour le tuer.

[Lyudmila] Et vous ne pourrez rien faire.

Je veux que mon père passe à l'Ouest.

Nous ne le tuerons pas.

Tu as ma parole d'officier.

Mais toi, Lyudmila, toi...

c'est différent.

[agent] Voiture 2 en approche.

Que voulez-vous dire ?

J'ai une proposition à te faire.

[Yemeline] Je sais bien

que tu auras du mal
à me croire, mais...

tu as en toi des capacités

que peu de gens possèdent.

[Yemeline] Je peux t'aider
à les développer,

je peux t'apprendre beaucoup.

Tu pourras choisir ta vie.

Tu veux devenir pianiste ? Vas-y !

[Yemeline] Mais tu dois choisir ton camp.

[Yemeline] Lyudmila ?

(musique inquiétante)

Lyudmila ?

Lyudmila !

Elle a disparu, camarade.

Eh bien, trouvez-la !

Cherchez !

(respiration haletante)

Mme Kucera, 2 rue Kolarova...

(bips d'alerte réguliers)

Qu'est-ce que j'écoute ?

Le signal de détresse de la bombe orbitale
pour une défaillance électrique.

Il s'est déclenché
en entrant dans la thermosphère.

Là, elle perd de l'altitude.

Si personne n'en prend le contrôle,

elle devrait s'écraser ici,

à 40 km de Paris.

- Quand ?
- Dans 12 jours.

Tous nos agents en Tchécoslovaquie
la cherchent,

ça n'a encore rien donné.

Quelle est la probabilité
de retrouver Luna ?

Forte, elle s'est toujours tournée
vers nous en cas de difficulté.

- Vers Francis Mareuil.
- C'est pareil.

Non, Charles.

Mareuil n'est pas agent.

J'ai lu les rapports,
il a menti deux fois.

Avec n'importe qui d'autre,
vous auriez cessé la collaboration.

Son père était votre ami,

je sais à quel point sa trahison
et sa mort vous ont affecté.

J'hésite à écarter Francis
à chaque fois que je le vois...

Trop tard,
il est au centre de notre Totem.

Si on retrouve Luna,

il doit aller en Tchécoslovaquie
pour qu'elle coopère.

Douze jours, c'est court.
Nous sommes dos au mur.

Bien sûr.

Si vous lui expliquez les risques

et lui laissez le choix, il partira ?

- Oui.
- Alors faites-le.

[Charles] Ça ne me dédouane pas.

Si, parce que c'est un ordre.

(signal de détresse de la bombe orbitale)

(crépitements)

- Rome, c'était votre voyage de noces.
- Oui.

Paul a un exposé sur les capitales
et veut des photos.

J'ai Rome et Londres,
il faut Washington et Moscou.

Alors je t'ai appelée.

C'est un peu politique, comme sujet.

C'est bien que les enfants
comprennent la complexité de ce monde.

[Marie] Vous êtes bien, là.

Tu as des photos de Moscou ?

Chez mon père, je vais lui demander.

- Je veux pas l'ennuyer.
- Il n'en fait rien.

Je pensais que t'en aurais,
t'embête pas...

[Anne] Aïe !

- [Marie] Ça va ?
- [Anne] Je me suis coupée.

[Anne] Ça va, ça va.

[Anne] Quelle idiote !

- [Marie] Qu'y a-t-il ?
- [Anne] Ça va.

Je te connais. Tes photos
sont un prétexte, n'est-ce pas ?

[Marie] Tu veux me parler
de quelque chose ?

C'est Francis.

Il travaille avec ton père.

Il cache des choses
pour nous préserver, mais c'est pire.

Attendre, s'inquiéter,
sans jamais rien savoir.

Ma mère est partie à cause de ça.

Francis reproduit
ce qu'il reprochait à son père.

C'est différent,
Jean travaillait pour le KGB.

Je sais.

Jean, un communiste...
Personne ne s'y attendait.

Pour l'exposé de Paul,

tu penses qu'on peut éviter
d'impliquer ton père ?

J'ai le double de ses clés
à la maison.

Il n'en saura rien.

[Francis] C'est pas Luna...

C'est une photo de sa mère,
elle lui ressemble.

[Francis] Tu me fais jouer l'espion...

je suis plus sûr
d'être la bonne personne.

[Charles] Je t'assure que si.

Ces documents seront dissimulés
au fond de cette mallette

et vous ne les utiliserez
que pour votre retour à l'Ouest.

Ivo t'accompagnera, il est tchèque.

Vous prenez le vol
sans vous connaître,

tu le rejoins
à la sortie de l'aéroport.

Ivo.

On récupère Luna, vous repartez
par la route via Allemagne de l'Ouest

avec ces deux passeports-là.

Benoît Hubert, ingénieur au CNES,
en voyage avec son épouse.

[Francis] Et s'ils ont des questions ?

Où on vit, notre rencontre,
ce qu'on a visité...

Une légende prend des mois à construire,
on n'a pas le temps.

Parlez de vous,
dites des choses vraies.

Ce qui change,
c'est votre nom et votre femme.

- Il y a un Benoît Hubert au CNES ?
- Oui.

- On a la même tête ?
- Ils vérifieront en cas de doute.

[Francis]
Déjà, Luna doit nous contacter.

Elle nous contactera, Francis.

Elle nous contactera.

Si elle ne le fait pas, ce sera la guerre.

[Francis] Si le KGB l'a déjà retrouvée...

- [Charles] Je le saurai.
- [Francis] Par Olga ?

[Charles] Oui.

- Tu veux boire quelque chose ?
- Non.

Tu reconnais cette photo ?

C'est mon père qui l'a prise.

Hiroshima,

une semaine après la bombe.

Ton père et moi avions été envoyés
par le Bureau pour observer.

As-tu déjà été pris de vertiges ?

Face à quelque chose de si...

de si inconcevable
qu'essayer de le comprendre

remet en question absolument tout.

Toi,

les autres,

le monde...

Le Big Bang ?

Ne pas pouvoir concevoir
ni le temps ni l'espace

avant la naissance de l'univers.

Mais je sais
que ça n'a rien de comparable.

[Charles] Si, c'est la même chose.

La perte de tous nos repères.

Mon père me parlait jamais de tout ça.

Jean préférait l'action aux mots.

C'est pour ça
qu'il a collaboré avec le KGB.

Les Américains sont responsables
de toute cette horreur.

Le seule chose les empêchant
de recommencer

est la certitude que les Russes
pourraient le faire.

Ton père aidait les Soviétiques

pour qu'ils puissent rester
au niveau des Américains.

C'est lui qui t'a dit ça ?

Non, mais...

c'est la seule explication.

J'ai peur, Francis.

J'ai le même vertige qu'à l'époque.

Il faut que les Français récupèrent

la bombe orbitale et la détruisent.

Sinon, la Russie ou les États-Unis
lanceront l'offensive

et là, ce sera la guerre.

Tout dépend de Luna et de toi.

[Charles] Sois conscient
de tous les risques.

Si tu es pris, il est probable
que tu ne reviennes jamais.

[Francis] Je sais.

(musique classique au loin)

[religieuse] Bonjour.

(bribes de conversation)

Virgile.

Bonjour, Madeleine.

Vous êtes de retour parmi nous ?

- Non, ne vous inquiétez pas.
- Tant mieux.

Je n'y survivrais pas.

Tous les premiers du mois,
je pense à vous.

Vos bains dans l'étang se perpétuent,

nus comme des vers.

La Mère supérieure n'envoie plus
de jeunes filles.

(Virgile rit)

J'ai beaucoup souffert ici,
mais je garde des bons souvenirs.

C'est à cause de lui
que vous ne venez jamais nous voir ?

(Virgile soupire)

Vous savez où il est ?

Avec ses patients, dans le parc.

Vous connaissez ses méthodes.

Je peux ?

S'il vous plaît.

(chants d'oiseaux)

(musique intrigante)

Bonjour, monsieur.

Je suis désolé,
c'est pas le jour des visites.

(musique menaçante)

Elle a trouvé
un abri et de la nourriture.

Bien joué.

Elle l'a achetée dans un magasin
sur la place.

Le vendeur se souvient d'elle.

Si elle a de l'argent,
c'est que quelqu'un l'aide.

Je veux la liste de tous ceux
qui fréquentent cette église.

Ton père ne risque pas d'entrer ?

Papa ?
Rentrer alors qu'il fait encore jour ?

La place Rouge.

Le Bolchoï.

Paul aura l'embarras du choix.

Les soirées aux ambassades.

Vous aviez des amis russes ?

Pas vraiment.

Les mêmes personnes se croisent
dans ces soirées, non ?

Si, mais même là-bas,

l'Ouest et l'Est ne se mélangeaient pas.

Papa disait que si un Russe
parlait français ou anglais,

c'était suspect.

C'était sa plus grande crainte,

qu'un Soviétique passe par nous
pour l'atteindre.

C'est arrivé, c'est ça ?

(musique inquiétante)

Je ne suis pas sûre...

C'était un 14 juillet.

Il était étudiant en cinéma,

il était venu faire le service
pour gagner de l'argent.

Il était resté pour regarder
le feu d'artifice,

moi, j'étais assise seule.

Il avait volé une bouteille de champagne,
il m'a proposé d'en boire.

C'était bête,
j'avais pas besoin de la voler.

Vous vous êtes revus ?

C'était mon premier baiser.

Alexei Berezin.

Alexei...

Tu m'en avais parlé, non ?

Certainement pas.
Mon père l'a su et ça a été un scandale.

Il m'a envoyée en France.

C'était il y a 10 ans
et j'y pense encore.

Je devrais pas.

(le bébé gémit)

Quoi qu'en dise mon père,
je sais qu'Alexei était sincère.

(le bébé pleure)

Ça t'embête pas de ranger

pendant que je la change ?

Pas du tout.

[Marie] Chut...

[Marie] Oh, voilà.

Chut...

[Marie] Voilà. Chut...

(respiration haletante)

[agent de la CIA] Mme Marais ?

Suivez-moi, s'il vous plaît.

(déclic d'appareil photo)

Elle a couché avec lui ?

Je crois, oui.

[Larry] Vous n'imaginez pas combien
de Roméo le KGB envoie

aux filles de diplomates
et aux secrétaires.

C'est quoi, un Roméo ?

Des agents formés pour séduire.

La vraie cible, c'était Contignet.

C'est-à-dire ?

[Larry] La police trouve la fille
avec le Roméo

dans un lieu interdit.

Contignet doit éviter le scandale.

Elle est rentrée en urgence en France.

(Larry acquiesce)

[en anglais] Bien sûr.

Alexei Berezin.

Vous êtes certaine ?

L'orthographe peut différer,
mais je l'ai entendu quelque part.

Chez les Contignet ?

Non, je pense pas.

Le père de votre mari ?

Euh...

[Larry] Si ça vous revient, appelez-moi.

(musique mystérieuse)

(Anne respire nerveusement)

(musique jazz lointaine)

(bribes de conversation)

(musique jazz)

[serveur] Bonsoir, messieurs.

Je ne suis pas seul.

Dis ce que tu veux
et va-t'en, s'il te plaît.

[Marc] Tu lui as dit quoi ?

C'est pas important.

Avant ce soir,
tu le connaissais pas.

Marc.

Je t'ai foutu une paix royale
pendant 3 ans.

Si je suis revenu,
c'est que c'est vital.

Allez.

- S'il vous plaît.
- [serveur] Oui.

La même chose.

- [Virgile] Je dois me sevrer.
- Vois ton médecin.

- Avec lui, j'y arriverai pas.
- On a déjà essayé.

Là, ça marchera.

Pourquoi ?

Parce que j'ai tout plaqué.

(soupir dédaigneux)

Bonne chance, Virgile.

[Virgile] S'il te plaît.

La CIA m'a viré.

Tout se casse la gueule, c'est fini.

J'ai besoin de ton aide, s'il te plaît.
S'il te plaît...

J'ai besoin de toi, s'il te plaît.

[serveur] Messieurs.

(musique dramatique)

[Marc] Je ne peux pas revivre ça.

Je suis désolé.

[Francis] Anne ?

[Francis] Viens avec moi.

- Quoi ?
- Je dois te montrer quelque chose.

[Francis] On n'a que quatre minutes.

(musique douce)

- Tu me montres des étoiles ?
- J'ai une question importante.

[Francis] Tu vois ce qui se déplace ?

- [Anne] C'est une étoile filante ?
- Non.

C'est une bombe nucléaire russe.

[Francis] Ils en ont perdu le contrôle.

Si on ne fait rien,
elle déclenchera une guerre.

Pour la contrôler, il faut un code
et la méthode pour l'utiliser.

Le code est avec la fille
d'un scientifique russe.

Charles m'envoie pour les récupérer.

- Où ?
- En Tchécoslovaquie.

- Mais quand ?
- Quand on saura où elle est.

- Tu n'es pas espion.
- Peu importe.

Je veux que tu comprennes
ma décision.

Pose-moi toutes les questions
que tu veux. Toutes.

Mais comprends que je dois aller
au bout de cette mission.

Francis,

je t'aime.

Parce que tu es droit,

tu cherches à bien faire,

il n'y a aucune méchanceté en toi.

Mais là, tu veux me faire porter
la responsabilité de tes choix.

Non, je t'explique la situation.

Non, tu veux te déculpabiliser.

N'y va pas.

[Anne] Pense à ton fils, pense à nous.

[Francis] J'ai pas le choix.

Je dois y aller, mon amour.

Charles te manipule.

Il ment au SDECE, à tout le monde.

Il travaille avec le KGB.

De quoi tu parles ?

Martine n'a pas eu
de crise d'appendicite.

Elle a avorté
et la CIA lui a sauvé la vie.

(musique inquiétante)

La CIA ?

En échange, ils m'ont demandé de l'aide
pour enquêter sur Charles.

Ces photos ne prouvent rien.

La CIA les a trouvées essentielles.

Charles et le KGB, ça n'a aucun sens.

Ton père qui travaillait pour le KGB
non plus.

C'est la vérité, pourtant, non ?

Ils auraient trahi ensemble ?

Pourquoi tuer mon père et pas lui ?

Je sais pas.

Pourquoi Charles m'a recruté ?

Je sais pas.

Pourquoi tu m'as rien dit ?

Ils m'ont menacée,
ils ont menacé de révéler l'avortement.

Ils m'ont promis de te protéger.

- [Anne] Que vas-tu faire ?
- Je sais pas.

(soupir)

[M. Kucera] Ma femme
voulait enseigner la musique,

mais elle n'a pas pu
terminer le conservatoire.

[M. Kucera]
Et puis les filles sont nées...

[M. Kucera] Mirka !

Ton amie est venue
te rapporter ton manteau.

[Lyudmila] Votre adresse
était dans la poche.

Bonjour.

Il était à l'église.

Merci.

C'est très gentil à vous.

Je voulais aussi vous parler.

J'ai encore besoin d'aide...
avec l'orgue.

S'il vous plaît, partez.

Je ne peux plus vous aider.

Partez de chez moi.

Mirka, que se passe-t-il ?

Cette femme est recherchée.

[Mirka] Si elle reste ici,
nous aurons des problèmes.

Tu la connais ?

Je l'ai aidée à l'église.
Ça aurait dû s'arrêter là.

Qui êtes-vous ?

Je m'appelle Lyudmila Golubeva.

Je viens d'Union soviétique.

- Et le KGB me recherche.
- Pourquoi ?

Je dois appeler la France.
Aidez-moi.

(musique intrigante)

On ne veut pas d'ennui.

Ma femme a raison, partez.

Je ne veux pas partir !

- [Mirka] Où vas-tu ?
- [M. Kucera] À la police.

Je leur dirai la vérité.

Votre femme m'a donné de l'argent.

Elle m'a cachée de la police.
Vous finirez en prison.

Vous ne feriez pas ça...

Je n'ai pas le choix.

Je dois passer un appel en France.
Un seul.

Nous n'avons pas le téléphone.

Et au travail ?

Michal, s'il te plaît.

Oui.

Il a un téléphone à son travail.

J'appelle la France et je disparais.
Je vous le promets.

Et s'ils vous arrêtent ?

Si je passe cet appel,
la France me cachera et me protégera.

Et vous aussi.

(musique lente)

[Anne] Oui, merci.

[Anne] Oui. Je voudrais
me faire remplacer, aujourd'hui.

Oui,

quitte à prendre une garde le week-end.

Oui.

(on toque)

[Virgile] Francis...

[Virgile] Mareuil !

Je vous rappelle.

(d'une voix ivre)
Francis...

Ah, bonjour, Anne.

Francis est là, s'il vous plaît ?

[Anne] On se connaît ?

Je suis Virgile.

Il vous a parlé de moi ?

Vous êtes de la CIA ?

[Virgile] Non, plus maintenant.

Vous pouvez dire à Francis
que je suis là ?

Il est absent.

(musique mélancolique)

Vous vous sentez bien ?

Oui...

Vous n'auriez pas un peu de café ?

Je passe un message ?

Oui,

dites-lui que j'ai besoin d'aide.

Pas pour le boulot, hein.

Dites-lui bien
que c'est pas pour le boulot.

Mais dites,

vous pourriez peut-être m'aider,
vous êtes...

infirmière.

Ah, je...

Je vois comment vous me regardez.

Vous me détestez.

Je vous déteste pas,

je déteste le monde d'où vous venez.

Moi aussi,

mais c'est mon monde.

J'ai peut-être un fond de café.

Non.

Vous avez raison.

Vous lui direz, hein...

[Anne] Virgile, attendez.

Mon mari sait vous joindre ?

Chez moi.

623-20-0.

(musique grave)

M. Mareuil ?

Cela va durer encore un peu.

Souhaitez-vous un café ?

M. Mareuil ?
Attendez, s'il vous plaît.

[réceptionniste] M. Mareuil !

Il a été libéré...

Que fais-tu ?

Tu donnes des informations au KGB
depuis 10 ans.

T'es une taupe comme mon père.

[Loridon] Laissez-nous.

- [Charles] Qui a dit ça ?
- La CIA sait tout.

Ils ont demandé à Anne d'enquêter.

Marie a parlé d'Alexei Berezin,
de ta panique.

Le KGB t'a fait chanter.

[Charles] Assieds-toi.

Qui a manipulé votre femme ?

Un certain John Summer,

mais on dirait Larry Goldstein.

Il savait où chercher
et vers où la diriger,

et vous avez rien vu.

Francis, tu te trompes.

M. Mareuil, vous avez parlé
directement à la CIA ?

- Non.
- [Loridon] Votre femme vous a dit ça ?

Oui, cette nuit.

Charles, emmenez-le aux archives.

Mon colonel...

Montrez-lui tout le nécessaire.
Désolé pour votre femme,

on aurait dû être plus vigilants.

(musique de tension)

Viens.

[réceptionniste] Désolée,
il n'est pas dans son bureau.

(la musique s'interrompt)

Tout ce que le SDECE apprend
est noté, analysé et consigné ici.

Tu fabriques des fusées,
nous, on fabrique ça.

Des secrets industriels, scientifiques,
politiques, militaires...

et personnels, bien sûr.

[Charles] Alors...

Voilà.

Ce que je vais te montrer,

tu n'as le droit d'en parler à personne,

d'accord ?

[Charles] Alors...

Nous voici à Moscou,

avec ma femme.

C'est Marie, ma fille,

le jour où elle a rencontré
Alexei Berezin.

Le KGB m'a contacté
pour me faire chanter.

Ça s'appelle un kompromat.

J'ai décrit la situation au SDECE,
qui a décidé de poursuivre l'opération.

Marie a été envoyée à Paris

et j'ai donné suite
aux demandes de l'officier russe

chargé de me manipuler.

J'ai donc livré...

les plans de notre ambassade à Moscou.

Les plans des systèmes électriques
et téléphoniques, issues de secours,

systèmes de surveillance, etc.

Toutes les informations données au KGB
m'étaient fournies par le SDECE.

Au début, elles étaient vraies

et ensuite,
de moins en moins.

Pourquoi ?

Pour mettre en confiance
mon officier traitant, Olga.

(musique énigmatique)

Évidemment,
ça lui a valu une promotion

et puis je lui ai révélé la vérité,

la plupart des informations
étaient fausses.

Si le KGB apprenait
qu'il s'était fait berner,

c'était la mort garantie.

Je l'ai donc recruté.

Olga est devenu notre meilleure source
d'informations pour l'Est.

C'est lui qui nous a prévenus
des missiles cubains en 1962,

ce qui nous a permis d'alerter la CIA.

T'as jamais été une taupe ?

Non.

(musique pesante)

Et mon père ?

La trahison de ton père
n'a aucun lien avec moi ni avec Olga.

J'ai son dossier.

[Charles] On sait peu de choses.

Tiens, regarde.

[Charles] On ne connaît qu'une partie
des documents fournis au KGB.

[Charles] Ils l'ont recruté en 1949.

(Charles prend une grande inspiration)

Ils l'ont torturé.

Oui.

La CIA croit que t'es une taupe ?

La CIA voit des taupes soviétiques
partout.

Je connais bien Larry Goldstein.

En m'associant à ton père,
il a voulu semer le doute en toi

pour te recruter.

Qu'est-ce que je peux faire ?

Me faire confiance.

[Charles] Va en Tchécoslovaquie.

Il nous reste 11 jours
avant que la bombe ne s'écrase.

(la musique s'intensifie)

(musique angoissante)

(on frappe à la porte)

[Marc] Virgile.

(il frappe à nouveau)

Jure-moi que c'est fini.

Je t'aide pas si je suis sûr d'échouer.

(musique mélancolique)

Je veux que ça s'arrête.

Si t'es venu,
c'est que tu t'es déjà décidé.

[Marc] Pas d'alcool.

[Marc] Je rationne tes pilules.

Au premier écart, je disparais.

- [Marc] Où elles sont ?
- Sous le coussin.

Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

Ta tête de con.

(Virgile rit)

(respirations haletantes)

(musique mystérieuse)

[M. Kucera] Attention, cachez-vous !

[M. Kucera]
C'est bon. Il est parti.

[M. Kucera]
Allez, on y va.

Chut.

(choc métallique)

[M. Kucera] J'appelle un ami
qui vit à Paris.

Si votre contact
n'est pas dans l'annuaire,

je ne pourrai rien faire.

Compris ?

Écrivez-moi son nom.

Allô,

Piotr ?

C'est toi ?

C'est Michal Kucera.
Je te dérange ?

Moins qu'à Paris, j'imagine,
mais ça va.

[M. Kucera] Je peux te demander
un service ?

J'ai rendez-vous
avec un client français,

mais j'ai perdu son numéro.

Tu as un annuaire ?

[M. Kucera] Oui, il habite à Paris.

Il s'appelle...

Francis...

[M. Kucera] M-A-R

E-U-I-L.

Allô ?

Je note. 710...

707

17

10.

Parfait. Merci, Piotr.

Mes amitiés à Hélène.

À bientôt.

Ne donnez pas mon nom.

[M. Kucera] Dites-leur de venir ici :

Compagnie Knoflikarna,

bureau des exports.

(le téléphone sonne)

Allô ?

[Anne] Allô ?

Allô ?

[Lyudmila] Bonsoir.

Je voudrais parler à Francis Mareuil.

C'est de la part de qui ?

(Lyudmila halète)

Lyudmila.

(musique douce)

Allô ?

Francis, c'est moi.

Vous allez bien ?

Oui.

Il faut venir me chercher.

Vous avez les chiffres ?

Oui.

Vous êtes où ?

À Prague.
La compagnie...

Knoflikarna.

Knoflikarna,
au bureau des exports.

Il faut que ce soit vous,
personne d'autre.

J'arrive.

(aboiements)

Il faut partir.

[gardien] Ne bougez plus !

Que faites-vous ici dans le noir ?

Je suis Michal Kucera.
C'est mon bureau.

(aboiements)

[gardien] Assis !

Mettez-vous sur le côté.

Vous ne pouvez pas faire ça ici.

Oui, oui...

Je suis désolé...

Nous partons tout de suite.

Excusez-nous.

[Anne] T'es obligé de partir ?

En Tchécoslovaquie ?

Si je t'avais rien caché,
tu partirais quand même ?

C'est pas personnel, mon amour.

Crois-moi, c'est pas personnel.

(musique dramatique)

(sanglots)

(musique de tension)

(sonnette)

Avez-vous vu cette femme ?

J'ai un livre qui appartient
à Alexei Berezin.

- Qu'y a-t-il ?
- Quelqu'un est entré.

Fuyez, vos vies en dépendent.

[Francis] Il faut partir à l'aéroport

et retrouver Luna.

Passeport.

[agent] Veuillez nous suivre.

(musique épique)

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