All language subtitles for Presidents.2021.FRENCH.1080p.BluRay.DTS.x264_fra

-NICOLAS! NICOLAS! NICOLAS!

-Bravo, Nicolas!
-Nicolas, président!

-Bravo!

La foule le félicite.

Huées

-Rentre chez toi!
-On veut pas de toi!

-Casse-toi, pauvre con.

-Fasciste!
-Casse-toi!

-Cinq ans, ça suffit!

-J'aurais dû mourir plus d'une fois.

Mais je suis toujours vivant.

Enfin, presque.

Tout est dans le presque.

Parfois, on marche
au-dessus du trou sans s'en douter.

Et là, j'avoue, je l'ai pas vu venir,

le trou.

Avec sa bouille
de pharmacien de province.

Silence

-On vous a pas entendu.

Non, ne répétez pas,

car de toute façon,
on ne vous entend plus.

Tout le monde a compris.

C'est pas la France qui est en panne,
c'est vous.

-En matière de politique agricole,
vous avez l'intention d'obtenir

un rééquilibrage à Bruxelles
si vous êtes élu.

Comment procéderez-vous?

-Et voilà.

Il ne faut pas longtemps
pour descendre du sommet à la cave.

La Marseillaise

Je me réveille.

Je pisse.

Je me lave les dents.

Je me douche.

Je me rase.

Je prends mon café.

Une femme chante un air d'opéra.

Natalie, ma compagne,
est une femme d'exception.

Elle est chanteuse lyrique.

Elle vocalise à tout bout de champ.

Ça peut être crispant,
mais on finit par s'y faire.

J'aime bien passer l'aspirateur.

Natalie m'a fait cadeau de Sugus
pour mon anniversaire.

Il me tient compagnie
quand elle est en tournée.

On regarde la télé ensemble.

-Faut que j'y aille.

Il est bien,
il fait presque pas de bruit.

-Oui, c'est le Dyson extra pro.

C'est vrai
que le moteur est assez discret.

J'aime bien
l'Axo Relax de Koenig, aussi.

Sonnerie de portable

-C'est ton portable.

-Tu peux décrocher, s'il te plaît?

-AIlô?

Elle parle en hébreu.
C'est Dubaï!

-Je sais pas. Tous des cons.

Bon, il faut que je file.

T'oublies pas ton rendez-vous
avec Georges ce matin.

-Georges?

-Mon coach en développement personnel,
je t'en ai parlé mille fois.

Tu vas voir, il va te métamorphoser
en profondeur.

Hé!

Tu peux le faire.

Je t'aime, mon petit zèbre à rayures.

-Le plus drôle,
c'est qu'elle le pense.

Elle m'aime vraiment.
Surtout quand je suis anéanti.

-""Anéanti"?

OK.

Positif.

-C'est positif?

-Très.

L'anéantissement, c'est le rien.
Le rien, le commencement du tout.

-Vous êtes sûr?

-Très.

-Bon. Et je fais comment
pour la suite?

-Vous me donnez 200 euros
et vous revenez demain. 15h45.

-Demain, je peux pas,
j'ai rendez-vous pour la signature.

-Vous dites?
-De mon livre La France pour toujours .

-"Pour toujours"? Pas très bon, ça.

-C'est pas très bon?

Si, quand même.
Pour toujours, c'est pour toujours.

"Les Quatre Saisons,
concerto pour violon en mi majeur"

Bonjour.

*-Nouveau décrochage de Macron dans
les sondages à 6 mois des élections,

*alors que Le Pen n'a jamais été
aussi haute dans la dernière étude.

*La cote du président frôle
le record négatif de la Ve République,

*record toujours détenu
par Nicolas Sarkozy.

*Paradoxe ou non, les chiffres
ne cessent de monter pour Hollande

*depuis qu'il a annoncé
son retrait politique définitif.

*La pandémie de 2020 semble
avoir totalement rebattu les cartes

*et il ne faut plus exclure
aucune hypothèse, aucune combinaison.

*À preuve,
ce regain de sympathie imprévisible

*pour l'ermite de Saint-Bonnet,

*comme on appelle désormais
l'ancien président socialiste.

-Tu savais que le Général avait vu
Mitterrand en secret le 14 mai 58?

-Quoi?

-Mitterrand, De Gaulle.
De Gaulle, Mitterrand.

Hé oh, il y a quelqu'un?

-Y a quelqu'un?

-Comme t'as l'air drogué
alors que tu te drogues pas,

tu devrais te droguer un peu
pour avoir l'air plus normal.

Grognements

-C'est quoi, ce bruit de perceuse?

-C'est Sugus.

Depuis qu'il y a plus de virus,
il tousse.

Je suis bloquée avec les répétitions,
mais tu peux l'emmener s'aérer.

-J'ai pas le temps.

-Si, quand même.

-Et là...

Bim!

Ilumination.

La Marine, faut pas l'affronter.

Faut l'encercler.

Et qui, pour la battre?

Qui?

Et si je mettais un S à "qui"?

D'accord, c'est pas très français,

mais quand le mal a
toutes les audaces,

le bien doit avoir tous les courages.

C'est instructif?

-Oui, très.

Là, c'est écrit que pour le guerrier,
le combat est un moyen.

Il pense à la communauté.

Pour le politique,
le combat est une fin en soi.

Il pense qu'à lui-même.

-Et concrètement?

-On va dire que la voie du samouraï

est difficilement accessible
à l'homme politique.

Enfin, si on suit à la lettre
les codes du bushido.

Enfin, je crois.

-Développe.

-Il y a sept valeurs cardinales
chez le samouraï :

honnêteté, courage, loyauté,
bienveillance, respect, honneur,

et aussi la droiture.

Alors, il semblerait,
enfin, je dis bien il semblerait,

que la politique,
je veux dire la politique en général,

fasse appel à d'autres qualités.

-Tu devrais aller
faire des pompes au wagon-bar.

Tu t'empâtes, je te signale.

Musique rythmée

-Bonjour.

-Y a quelqu'un?

-Alors, deux chambres,
deux chambres.

Vous êtes monsieur...

-Elle sait même pas qui je m'appelle.
-C'est bon, je vous ai.

Vous serez bien au calme, ici.

-Oui, ça a l'air calme.

-D'autant qu'on a pas
beaucoup de monde en ce moment.

-Mais on doit être pas loin
de chez monsieur...

De l'ancien président?

-Non, pas du tout.
Il est à Saint-Bonnet.

-C'est loin?
-Ah oui. Au moins, six kilomètres.

-Là, c'est une terrasse?
-Non, un balconnet.

"Flashball”
(Taipan)

-Ah oui, c'est pas mal.

C'est strong , quand même.

-Faut pas s'arrêter au littéral.
On est dans la symbolique, vous voyez.

-Oui.

Allez!

On y va, tu pousses.

Allez, allez!

-Mais j'ai le chien, moi!

-Là, y a l'église. Là, y a l'école.

Non, là. Voilà.

-Là?
-Là, les jours de marché, le marché.

Passez après-demain,
les gens vous aiment beaucoup ici.

-Écoutez...
-En 2011, vous avez fait quasi 11 %.

On boit un coup?

C'est formidable de vous recevoir ici.
-C'est moi qui...

-Je dirais pas que je suis blasé,
mais je commence à avoir l'habitude.

Vous êtes mon 3e, quand même.
-Ah oui? 3e?

-Oui, avant vous,
j'ai eu le grand Jacques.

Il venait souvent ici.

"Chez moi, en Corrèze,
il y a des pommiers."

-Vous le tenez bien.
-Oui. Et avec François, ça fait trois.

-Parce que François est par ici?

-Oui, il est à pas 300 m. Les journaux
en ont parlé, les télés aussi.

-Vous savez, je m'intéresse plus
beaucoup à ce genre de choses. Non.

Mais c'est bien pour vous.
Il est sympathique, François.

Et gros charisme, mine de rien.

-Oui.
En fait, je vois surtout sa dame.

-Il a une dame?
-Oui, Isabelle.

Ils se sont connus quand le poney
de François est tombé malade.

Elle l'a accompagné jusqu'à la fin.

François était en miettes.

Elle a pas pu sauver la bête,
mais elle a sauvé l'homme.

-Elle a accompagné son poney
jusqu'à la fin?

-Oui, Isabelle est vétérinaire.

Et puis, du haut niveau.

Niveau Nobel.

-Oui, c'est un joli métier,
vétérinaire. C'est vrai.

-Oui.

-Ça peut sauver les hommes, aussi.

Tiens, regardez, Sugus.
-Oh!

-Tiens, amène-le, apporte.

Sugus, mon chien, un petit renard.
-Ah oui? C'est un renard?

-Non, c'est un raté de Prague.

-Ratier.
-Ratier de Prague.

-D'accord.

Il grogne.

Ouh là, il est plus impressionnant
de près que de loin.

-Voici le croquant de fruits rouges
du Val d'Aoste

sur son émulsion crémeuse.

-Excusez-moi, mademoiselle.
J'ai pas vu la télé dans la chambre.

-On n'a pas la télévision.

Bonne fin de dégustation.
-Merci.

Alors, "tétracycline".

Avec le Y sur le triple,

ça fait donc 30, 37, 39...

47 plus le scrabble.

50, 97.

Sugus tousse.

Vous avez pris son sirop?

-Oui, mais là, il faut consulter.

-Ah oui, OK.

C'est à vous de jouer.
-Oui.

En fait, j'étais surtout impatient
de rencontrer la vétérinaire.

Celle qui avait sauvé François
à défaut de son poney.

J'avais pas de raison
de le cacher à Damien,

mais j'ai jamais dit la vérité
du premier coup.

Quand on me demande l'heure,

j'arrive jamais à donner la bonne.

-Vous jouez?

"Du"?

Donc ça fait 2 et 1.

3.

-C'est pas un croisé pinscher nain?
-Non, c'est pas un nain.

-C'est un très beau ratier.
-Oui.

En tout cas,
vous êtes bien installée.

C'est simple, mais vrai.
On se sent que c'est...

-Chut. Je suis en train d'écouter.

Ily a une légère
détresse respiratoire

avec un possible début
d'œdème pulmonaire.

Je lui fais une injection
de tétracycline tout de suite.

Si dans 48 h, ça s'arrange pas,
on le mettra sous assistance.

-Oui.

-Vous le reprenez?
Vous restez combien de temps ici?

-Je sais pas.
Quelques jours, sans doute.

Je suis juste venu me ressourcer.

La région est magnifique.
-J'en sais rien, j'y suis née.

-Si, je vous assure, c'est magnifique.

Et ça réussit à tous les présidents.
Je vous apprends rien.

Au fait, comment va François?
-Il est en pleine forme. Merci.

-Ça fait plaisir. Je l'aurais bien vu
pour une fois que j'étais là.

-Je suis pas sûre
que ce soit possible.

Il a tiré un trait définitif
sur tout ça.

-Non, mais moi aussi, oh là!
On est comme vous, Natalie et moi.

Le retour aux vraies valeurs,
à la vraie vie, à nos vrais amis.

Non, je voulais voir François
comme ça pour le plaisir.

On m'a fait dire un tas de choses,
mais je l'estime.

-Je lui dirai, il sera content.

-Tu es là, Isa?
Je suis venu te chercher.

Ça te fait plaisir?

-Bonjour.

-M. le Président, quelle surprise!

Quel vent vous amène

dans notre région reculée?
Je vous croyais plutôt Saint-Barth.

-C'est l'image toute faite
que les gens ont de moi.

Je m'intéresse avant tout
à notre patrimoine.

-C'est bien, la Corrèze pour vos
rendez-vous en terre inconnue.

Tenez le coup!

-Ça ira. Je disais à Isabelle
que la région était magnifique.

C'est très vert, très sauvage
et très chaleureux.

Le maire m'a dit que vous aviez
un endroit complètement authentique.

-C'est une bergerie sans prétention,
mais passez nous voir à l'occasion.

-Écoutez, c'est très gentil, mais.

II faudrait que ce soit aujourd'hui.
Je repars assez vite à Paris.

Il se passe plein de choses,
je vous raconterai.

-Je vous invite
à boire un petit Quinquinoix.

-C'est gentil. Chère madame.
Quinquinoix?

-Oui. J'ai dit Quinquinoix,
pas quinquennat!

Un mystérieux breuvage
dont les sorciers...

Aboiement
-Voilà, c'est fini!

Ben alors, pépère?

Un âne brait.

-C'est calme.

-Ouais.

-C'est pas long, ici, l'hiver?

Au milieu de nulle part?
-Ca, c'est Isabelle.

Les femmes ont toujours commandé
avec lui, il sait pas dire non.

-Si, je vous assure.
Je suis un autre homme.

Je dors comme un bébé.
9 heures, 10 heures, parfois 12.

J'ai plus de migraines,
plus aucun bouton de fièvre.

Et mes cheveux repousseraient même.
Et la qualité de la nourriture ici...

Regardez, je suis fit
comme un coureur éthiopien.

-Oui, ça saute pas aux yeux.

-Oui. Quoi qu'il en soit,
je me sens bien dans mon corps.

Bref, c'est le bonheur!
-Je vois ça.

Mais qu'est-ce que vous faites
de vos journées?

-Oh là là, j'ai pas une minute à moi.

Petit-déjeuner, promenade
jusqu'au bois du Père Fouillu,

aller-retour.

Ensuite, courrier, tout ça.
Jusqu'au déjeuner.

Ensuite, sieste.

Après, je dis bonjour aux abeilles.
On a installé une ruche vers la haie.

Elles font un miel très onctueux,
très goûtu.

Après, un peu de saxo.
Oui, je m'y suis remis.

Ça revient très vite.

Apéro, dîner avec Isa

et lecture au coin du feu.
Souvent, le même livre.

Comme ça, on peut en parler.
-C'est intelligent.

-Sauf le dimanche,

il y a "Le Masque et la plume"
sur France-Inter.

-CÇa fait des bonnes journées.
C'est intense.

-Et encore, j'en oublie.

Le tennis, par exemple.

-Vous jouez au tennis?

-Oui.

J'ai même un assez bon niveau.

Gémissements d'effort

-30-15.

-Je dois penser aux abeilles.

-15-0.

-Merde!

Il crie.

-40-15.

Out!

-Comment ça, out?

Elle est pleine ligne!

-Si, elle est out.

-Ça fait jeu.

6-1.

-Voilà une victoire qui ne souffre
aucune contestation, bravo!

Il respire profondément.

-Je vous assure, François.

Je discute souvent
avec mes amis socialistes.

Oui, j'en ai.

Ils sont complètement désemparés.

Faut reconnaître
que vous avez laissé un vide immense.

-C'est possible.
-Oui.

-Mais je n'en suis plus là.

La Terre a tourné, le vent s'est levé,
le livre est fermé.

Bourdonnement
Vous entendez?

-Quoi?
-Mais la ruche!

Elle est là, juste derrière la haie.

Vous entendez?
Elles n'arrêtent jamais.

On va dire bonjour aux abeilles?
-J'y tiens pas spécialement.

Mais par exemple, Macron,
ça vous fait plus rien?

La trahison, l'humiliation?

-Rien du tout. Pas ça.

Si on s'accroche aux démons du passé,
on peut jamais avancer.

-Oui, remarquez, vu la merde
dans laquelle il est, Macron,

ça vous coûte rien
de faire le grand seigneur.

Vous avez vu les sondages?

Ça ne vous donne pas
une sensation agréable?

-Pas du tout.
Emmanuel a d'énormes qualités.

Plus sur le plan intellectuel
que moral,

je vous l'accorde,
mais c'est un type remarquable.

-C'est tombé.

-Oui, bon. Nicolas...

Ce n'est pas que je vous chasse,
mais j'ai des choses à faire.

-Bien sûr, je comprends. Oh là!

Je ne voudrais pas
abuser de votre hospitalité.

-Bonne journée.
-Pareillement.

C'est pas. Pourquoi
tu les as accrochés aussi là?

-Putain.
-Tu as fait le numéro?

-Comment ça marche?
C'est 2012, c'est 2012.

-La prochaine fois, tu mettras 2007.

-Un type remarquable
avec d'immenses qualités.

Il crie.
Je vais te buter, enculé!

Je vais te fumer, petite salope!

Cris de François

-Je suis peut-être pas venu pour rien.
-6-1, vous l'avez carrément écrasé!

-C'est pas possible
d'être aussi con.

-Qu'est-ce qui t'arrive?
-Rien.

Je faisais juste un petit décrassage.

-Vous avez reparlé de Macron?

-Mais pas du tout.

-Alors, t'en as pensé quoi,
de l'ancien président?

-Vous avez toujours
une forme éblouissante.

-Non, mais pas moi, l'autre.

-Coup droit efficace
par intermittences...

-On s'en fout de son coup droit.
Lui, t'en as pensé quoi?

-Ah oui.
-Ben oui.

-Au temps pour moi.

J'ai ressenti un flux
de contradictions intérieures.

Comme si le hasard tirait d'un côté
et la nécessité de l'autre.

Cette forme de lutte entre la pulsion
et la raison peut se résoudre

que par un appel libératoire
venu de l'extérieur.

-Oui.

C'est ça,
un appel libératoire de l'extérieur.

C'est ça que je pensais aussi.

*-Oh! Mais elle est fiable,
cette vétérinaire de campagne?

-Oui, regarde. Il est bien.
Il respire mieux, il est tonique.

*-Ouais. Tu vas rentrer, alors?

-Pas tout de suite.
*-Puisque Sugus ne tousse plus.

-J'ai encore quelque chose à faire.
Ça peut valoir le coup.

Ça avance, tes répétitions?

*-Super. J'ai le Mahler bien en gorge.
Je te chante du KAnaben Wunderhorn?

-Il est assez tard.
Les gens dorment.

*-Un 7rost im Unglück . Tout doux.
-D'accord.

*Elle chante.

Remarquez, 7rost im Unglück,

"la consolation dans le malheur",

j'allais pas lui refuser ça.

Quand les gens ont besoin
de se répandre,

faut jamais les empêcher.

C'est important.

C'est cathartique.

Nat, je vais.
Je vais me brosser les dents,

mais je t'entends, continue.

C'est très joli.

-Il commence toujours
par le stand des charcuteries.

Ensuite, il va aux miels de pays.

À côté du rétameur.
Comme il en fabrique, il compare.

Après, il passe chez le maraîcher,

c'est juste pour causer.

Et il termine toujours au café
pour son diabolo menthe.

-Toujours?
-Oui, puisque je vous le dis.

-Merci.

-Bonne journée. Au revoir.

-À bientôt!

-Federer quitte la frisée.
Je répète, Federer quitte la frisée.

-Bonjour.

-Oh, monsieur le Président,
quelle surprise!

-Ça va?
-CÇa va bien?

-Très bien.

-Po
u
rquoi "
non"?

À peine, je dis quelque chose...
-Nicolas.

Je suis pas sûr de comprendre.

-Ÿ a rien à comprendre,
c'est simple comme bonjour.

Votre petit protégé, celui
qui vous a bien planté par derrière,

c'est fini.
Il est carbo de chez carbo.

Nos anciens camarades,
j'en parle même pas.

C'est plié. C'est plié!

Marine est dans un fauteuil.
Sautons les élections!

-C'est bien possible,
mais c'est plus mon problème.

Battez la campagne
en vous agitant comme une puce,

libre à vous.
Moi, j'ai choisi la vraie vie.

-Vous verrez ce qui restera de votre
vraie vie quand elle sera au pouvoir.

Ça vous fait rien? Les chemises
noires, les stades, les barbelés,

la Nuit de Cristal,
l'incendie du Reichstag...

-L'incendie du Reichstag?
Vous y allez fort.

-C'est dingue que ce soit à moi
de vous expliquer le péril fasciste.

C'est le monde à l'envers!

La peste brune est à notre porte
et vous restez les bras ballants.

La posture vous est familière.

-C'est pas moi
qui suis venu vous chercher!

-C'est bien ce que je vous reproche!

Le Front républicain,
l'Union sacrée, ça vous dit rien?

Y a plus que nous pour y arriver.
On arrête les calculs politiques,

les arrangements électoraux,
on passe en mode urgence.

-Mode urgence. C'est-à-dire?

-J'irai pas par quatre chemins.

Comme je disais, l'Union sacrée.
On se présente.

Mais pas l'un contre l'autre.

Ensemble.

-On se présente à quoi?

-À la présidentielle!

Pas à la mairie de Saint-Bonnet!

-Ah oui.

-Ben!

-En France, je ne vois pas
comment se présenter à deux.

-Écoutez, François.

C'est pas le moment de pinailler,
on a deux mois pour tout organiser.

Ce que je vous propose :
on commence à créer un parti.

"La France pour toujours",
par exemple.

Le parti désigne le candidat officiel,

on va dire moi, par exemple.

On annonce le Premier ministre,
vous, du coup.

On fait la campagne.
Et je suis. Et on est élus.

Et la démocratie est sauvée.
Voilà, en gros. C'est pas...

Hein?

-Vous savez, Nicolas,
j'avais entendu dire en effet que...

votre retrait forcé de la vie
politique vous avait perturbé,

mais vous m'inquiétez.
Vous avez pensé à consulter?

-François, souffrez de m'entendre.

Je sais que ma proposition
est un peu inhabituelle.

Mais je peux vous assurer
que les plaques tectoniques

sont en train de bouger.

Je le sens.

-Pourquoi pas
la dérive des continents?

-Ne plaisantez pas

avec ça,
je vous dis que ça bouge.

Et c'est pas
de la petite secousse de surface,

c'est du profond.

C'est du tectonique.

Et quand le mal a toutes les audaces,

le bien doit avoir tous les courages.

-C'est de vous?

-Hein?
-C'est de vous?

-Non. Mais ça aurait pu.

Écoutez, François,

tout ce que je vous demande,
c'est de réfléchir.

-C'est tout réfléchi.

-Je vous demande juste
de reréfléchir.

-Isa?

Ça va être prêt
dans pas longtemps.

*-Moi présidente,
comme disait l'autre,

*sauf que je ferai ce que je dis,
contrairement à l'autre.

-Tu sais ce que te dit l'autre?
*-Moi présidente,

*je supprimerai les impôts
pour les femmes françaises de souche

*dès la naissance du 3e enfant.

*Moi présidente,

*j'imposerai
une taxe d'importation de 85 %...

-Allez, ça suffit.
Pas pendant qu'on mange.

-Tu vois bien
qu'elle me cherche!

À chaque présidentielle,
elle se croit tout permis.

-Mais chéri, c'est une imitatrice.
-T'es sûre?

-Tu vois bien
qu'elle fait de l'humour.

-Je trouve pas ça drôle.
-Écoute. Oh là là, ça devient grave.

Je croyais que tu étais guéri.

-Non, je suis pas guéri,
parce que j'étais pas malade!

J'étais président,
c'est pas une maladie,

c'est un honneur suprême!

-Ça se discute.
-Non, ça se discute pas.

Ça peut t'échapper,
mais ça se discute pas!

-T'es beau quand tu es en colère.

*-.. Qui ne rassemblerait pas
largement autour d'elle.

*Aussi, j'ai décidé de ne pas être
candidat à l'élection présidentielle,

*au renouvellement donc
de mon mandat.

-Qu'est-ce que tu fais?
Tu viens pas te coucher?

-Si, si, j'arrive.

Je finis juste un film.

-C'est bien?

-Pas terrible.

-"Ce document ne démontre pas
seulement votre mauvaise foi,

"il dit
que vous me prenez pour un con.”

-Attendez. Que vous me prenez.
-Pour un imbécile.

-Pour un imbécile.
-Bonjour.

-Bonjour, chère madame.
-Je peux vous parler?

-Mais certainement.

Vous voulez un petit gâteau?
-Tout va bien. Ça me suffit.

-C'est adorable de vous être dérangée,
mais Sugus va beaucoup mieux.

Votre tétra est formidable.

Il tousse plus.
-C'est vous qui m'inquiétez!

-Comment ça?
-J'ignore vos mots à François,

mais depuis votre discussion,
il est en pleine rechute.

-Rechute?

-Vous l'ignorez sans doute,
parce que ses vrais amis

ont veillé à ce que ça s'ébruite pas,
mais François a traversé

une crise sévère
après son départ de l'Élysée.

-Ah oui?
-Oui.

-Mais grave?

-Il a attaqué la permanence socialiste
de Périgueux en tracteur.

Après, il a déchiré
son diplôme de l'ENA

pour en faire des confettis
à la sortie d'un mariage.

Et il a envoyé 50 kg de purin
à Manuel Valls en Catalogne.

On a même dû le confiner
2 mois au CHU de Limoges.

-Dites donc,
pour un président normal.

-Normal, il l'était redevenu,
justement.

Depuis que vous êtes là,
ça tourne plus rond.

-Oui, mais...
-J'aimerais savoir

de quoi vous avez parlé.

-De quoi on a parlé?
-De quoi vous avez parlé.

-De quoi on a parlé?
-Oui, tous les deux.

-Mais de tout.

On a parlé de tout, de rien.
De la politique.

-De la politique?
-Hein? Oui.

-De la politique?
-De quoi on parlerait?

-Ca vous travaille encore?

-Vous êtes formidable. Isabelle,
comme la légende me l'a fait dire,

la présidence, j'y pense
tous les jours en me rasant.

-Vous devriez
vous laisser pousser la barbe.

-Isabelle...
Ça ne me va pas du tout, la barbe.

Et à François non plus.

On est des glabres, nous.
On est des présidents.

-Plus vraiment.
C'est bien ça, le problème.

Je l'avais remis sur les bons rails,
non sans mal.

Il était tranquille,
il était détendu, il était protégé.

Il pouvait même lire Le Monde ,
ça ne lui faisait plus rien.

Vous débarquez, et puis...

vous m'anéantissez
des années de thérapie.

Vous ne me le détruirez pas.
-Ce qui se joue ici nous dépasse.

On est sur le pont du 7/fanic
et vous parlez de votre confort.

La nation a besoin de lui.
La France a besoin de lui.

-La France ou vous?

-Moi, c'est la France.

François, c'est la France.

Vous ne pouvez pas balayer
d'un revers de la main

le potentiel immense de François.

Ni le vôtre, d'ailleurs.

Je vais vous dire,
maintenant que je vous connais,

vous avez un énorme potentiel.
Énorme!

Vous êtes vraie, vous êtes forte,
vous êtes belle...

-Vous êtes déjà en campagne.
-Taisez-vous. Vous êtes belle.

Et vous êtes plein d'autres choses.

C'est vrai.

Vous passerez votre vie dans ce trou
à ausculter des pis de vaches?

Ce serait un gâchis tragique.

Je vous assure,

je m'y connais
car j'en ai eu plusieurs,

vous avez l'étoffe
d'une grande Première dame.

Quasi Première. Deuxième dame.

-Entre la 4e et la 8e place,
vous n'avez rien de libre?

-Pensez à ce que je vous ai dit.

-Isa, t'es pas au cabinet?

-Non,
il m'arrive de jouer à l'extérieur.

Je suis très polyvalente.

-Tu as
des nouveaux patients parisiens.

-Oui. On s'est rencontrés par hasard.
C'est un hasard.

-Bien sûr.

Avec vous,
c'est toujours le hasard.

Vous n'avez jamais d'arrière-pensées,
vous ne calculez pas.

-Qu'allez-vous chercher?

-J'étais venu
pour vous dire que j'ai reréfléchi.

-Et alors?

-Et alors, c'est très intéressant,
mais je ne suis pas intéressé.

Bon retour, monsieur le Président.

Cloches

On joue du saxophone.

L'âne brait.
-C'est top, vous le tenez.

-Si tu crois que tu vas m'embobiner
avec tes flatteries à deux balles!

-M. le Président,
vous me faites de la peine.

-On reprend.

Musique jazz

-Oui, enfin. Beaucoup de travail
en ce moment. Débordée.

-J'imagine.

-Il n'y avait pas
de train pour Paris?

-Affirmatif, patron.
C'est la province, vous savez.

-Je sais. Qu'est-ce qu'on fout là,
tu peux me le dire?

-Vous allez voir, c'est très sympa.

-Bonjour.

-Confinés pour confinés,
autant profiter de la fête.

-BONJOUR.
-Bonjour, messieurs-dames.

-CÇa vaut mieux que de refaire
encore un scrabble à l'hôtel, non?

-S'il vous plaît?
Un selfie, s'il vous plaît.

-Laisse. Oui!

Merci.

-Monsieur le Président, bonjour.
Damien, bonjour!

Laura 1, Cassandra, Laura 2.

-Enchanté.
-Ily a Sylvie quelque part...

-Franchement,
c'est pas mon genre de musique,

mais il se débrouillait pas mal.
Et surtout,

il avait l'air épanoui en soufflant
dans son biniou. Bref.

J'étais sur le point
de jeter l'éponge et puis, là...

Bim!

Coup de pouce du destin.

-Je cède la parole
à celui que vous attendez tous,

l'étoile montante
du socialisme corrézien,

notre sénateur, votre sénateur,
Jean-Sébastien Bourillon!

Applaudissements

-Merci. Saint-Bonnetières,
Saint-Bonnetiers, bonsoir!

Quel plaisir d'être avec vous,
au grand air!

Applaudissez encore une fois

notre ancien président.

Pour une fois que ses fausses notes
ne nous font mal qu'aux oreilles!

Pardon, François.
Sérieusement, c'était formidable.

Je voudrais te redire

que nous sommes tous fiers
à la région,

à la commune,
de te compter parmi nous.

Comment aurais-je pu me douter, moi,

l'obscur petit permanent
de la rue de Solférino

qui te regardait
comme le nouveau Jaurès,

que je te retrouverais
aujourd'hui en musicien de village?

Quelle leçon de vie,
ton incroyable parcours!

Un chef d'État qui abandonne
toute ambition politique,

tout destin historique,

pour se fondre
dans la masse anonyme et agricole

des habitants de Saint-Bonnet.

Mais après tout, François,

c'était peut-être ça,
ton destin historique :

la masse anonyme et agricole.

Et le sommet,
c'était peut-être juste un accident.

-Encore.

-Bonsoir. La même chose.

-Ah, vous êtes encore là, vous?

-Oui.

Un petit problème de transport.

C'est pas facile de repartir
de votre refuge enchanté. Merci.

Et puis,
ça m'a permis de vous entendre.

On dirait pas,
mais vous avez le swing dans le sang.

-Peut-être. Tout le monde s'en fout.

-Et j'ai écouté votre type,

le sénateur machin,

dont j'avais jamais
entendu parler d'ailleurs.

Je vais vous dire quelque chose,
François.

Il peut raconter ce qu'il veut,

j'y crois pas, à votre retraite.

-Vous êtes bien le seul.

-Au fond de vous,
vous n'y croyez pas non plus.

Musique intrigante

-Tu étais passé où? J'étais inquiète.

-Je suis allé faire un tour.

-À cette heure-ci?
-Oui.

-Et tu as rencontré quelqu'un?

-J'ai rencontré la France.

-Ah oui, d'accord.

-Votre attaché de presse
de stars habite loin?

-On est bientôt arrivés.

Une chance qu'il soit
dans sa maison de campagne.

Il travaille à Paris.
Il travaille comme un fou.

-Il arrête pas? Il a quel âge?

-On peut pas faire plus jeune. 48 ans.
-Ah oui.

Il pourra nous monter notre conférence
de presse aussi vite?

-C'est le gourou
des salles de rédaction.

Au Monde , ils n'écrivent pas
un bulletin météo sans son avis.

-S'il est si fort, il peut aider
pour notre comité de soutien.

-Alors là, je suis pas inquiet.
Il connaît tout le monde.

-Avec des femmes, hein? Aujourd'hui,
c'est compliqué de lancer un truc

et qu'il n'y ait pas de femmes dedans,

Vous trouvez pas?
-Oui.

-Ça doit bien se trouver.

Au pire, il y a Ségolène.

-Non!
-Qu'est-ce qui se passe?

-Non.
-Ça va?

-Non, c'est...

Il y avait un trou
au milieu de la chaussée.

-Mais sortez de ce trou!

-J'y travaille!

Je vais mettre l'électricité.

Ah, c'est beaucoup mieux.

Vous venez, Nicolas?

En fait, ça va pas être possible.

-Pourquoi? Il a pas le temps?

-Si, il a tout le temps.
Il est mort actuellement.

-Il est mort? 48 ans?
Mais de quoi? De la Covid?

-J'ai pas osé demander.
Sa maman était retournée,

je comprenais pas un mot sur cinq.

-Merde. On a fait 25 bornes
pour des prunes.

-Non, pas pour des prunes. Je vais
vous montrer quelque chose de rare.

-Vous y tenez?
Parce qu'une abbaye, je le sens moyen.

-Enfin, c'est l'Abbaye d'Aubazine,
le joyau de la Corrèze.

On vient de partout pour la visiter.

Pour vous reconnecter
avec la France profonde,

commencez par les bases.

-Bon, alors,
si c'est le joyau de la Corrèze.

C'est joli.

C'est joli.

Ce qui est formidable,
c'est que c'est émouvant.

-Et donc, c'est ici
que la petite Gabrielle Chanel,

je vous ai dit qu'elle avait séjourné
plus de six ans dans cet orphelinat,

c'est ici, disais-je,

qu'elle a puisé l'inspiration
du fameux logo de la maison Chanel,

le célèbre double C
qui depuis a fait le tour du monde.

Vous voyez?

On distingue parfaitement

l'entrelacs du motif qui est
à la fois le maillon et la chaîne.

La puissance et la servitude.

À présent,
je vous invite à me suivre...

-Hé!

Pour notre logo.

-Enfin là, on dirait plutôt le logo
de la maison Saint-Laurent.

-....et fort intéressant.

-Alors?

Je me suis pas moqué de vous,
ça vaut le voyage.

-Il est vraiment bon, ce pâté.
C'est Isabelle qui fait ça?

-Non, c'est moi.

-Sans blague?

-Non, mais dites,
c'est fini, ces réflexions sexistes?

Les femmes aux fourneaux,
ça marche encore dans le 16e,

mais dans la vraie vie,
on n'en est plus là.

-Dans mon 16e, c'est ni homme
ni femme, c'est traiteur, déjà.

-Vous savez pas ce que vous manquez.
-Peut-être.

J'aime pas faire la cuisine,

mais j'aime bien passer l'aspirateur.
-Ah, quand même!

-CÇa me défoule.

-Je comprends que vous en ayez besoin.

Vous êtes rudement nerveux.

Je pensais que ça avait fini
par vous amortir, tout ça.

-Tout ça, quoi?

-Tout ça.

Quand votre femme vous a quitté,
quand je vous ai plié en 2012,

quand Fillon vous a dégagé en 2017...

-Non, je ne suis pas amorti.
Je suis nerveux.

-D'accord.
-C'est dans ma nature.

Nerveux et endurant.

Ily a plus de pâté?

-Si, si, il y a encore un pot
dans mon sac.

-C'est quoi, ça?

- À /a recherche ...

-Faut avoir du temps à perdre
pour rechercher le temps perdu.

-Non, non, croyez pas ça.

Proust, pour moi,
c'est une inspiration quotidienne.

-Ah oui?

Dites,
je voulais vous demander un truc.

La fausse cloison derrière le bureau,
à l'Élysée, vous l'aviez trouvée?

-La petite pièce secrète,
derrière la tapisserie,

où il y avait les Tintin
et les Astérix? Si je l'ai trouvée !

Je pensais que c'était à Chirac,
pas à vous.

-Il y en avait à lui et à moi.

Vous en avez fait quoi?

-Je les ai laissées
avec une dédicace pour Emmanuel.

-Ah, vous me rassurez.

Vous savez quoi, nos Astérix,

on va les récupérer, François.

On va les récupérer.

Mais ce renouveau implique
aussi un changement radical,

profond, irréversible, de la politique
française en matière d'environnement.

C'est très bon.

Et je reprends :

nous avons déjà largement consulté
nos amis d'Eurape...

D'Eurape... Merde, j'y arrive jamais
avec leur nom à la con!

-Faut vous y mettre.
On peut rien faire sans eux.

-Ils changeront leur nom à la con.
-Non...

-Dans la perspective...
-C'est pas compliqué. Regardez.

-Non. Je suis pas votre élève.

-Europe.
-Europe.

-Écologie.

-Éclologie.
-Écologie.

-Écologie.
-Les Verts.

-Les "Var".
-Les Verts.

-Les "Var".
-Europe Écologie les Verts.

-Eurape Éclologie les Var.

Europe Éclologie les Verts.

-Europe Écologie les Verts.

-Nous avons déjà largement
consulté nos amis d'Europe...

D'Europe Écologie les Verts.

-Europe Écologie les Verts.

-Europe Éclologie...

-Concentrez-vous, Nicolas.
Europe Écologie les Verts.

-Europe... Europe.

-Europe, vous l'avez.
Europe Écologie...

-Éclologique.
-Écologie.

-Écologique les Verts.
-Écologie les Verts.

-Écologie les Verts.
-Europe Écologie les Verts.

-Europe...

Europe écolo.

-Vous le faites exprès?
-Non!

-Europe Écologie les Verts.
-Europe Écologie les Verts.

-Voilà!

-Ah, je l'avais.
-Reprenez dans le contexte.

Europe Écologie les Verts.

-Europe Écologie les Verts.

-Dites, j'ai repensé
à votre proposition pour le mouvement.

"La France pour toujours",
c'est quand même très...

Comment dire...

Très vieille droite, non?

-Oh, non.

La France, c'est la France.

Toujours, c'est toujours.

Des valeurs universelles. Ça va
d'un bout à l'autre de l'échiquier.

-Je sais pas.
-Si.

-C'est quand même très mou.

-Et c'est vous qui dites ça?

-C'est toujours la même chose
avec vous.

"Mon parti, mon gouvernement,
ma présidence."

On sait comment vous fonctionnez.

-Mais pas du tout!

-Vous avez fait changer le nom
des Républicains sans l'avis de...

Du jamais vu!
-J'ai jamais fait ça.

-Si.
-J'ai jamais fait ça.

-Si, j'ai les dates.
-Ce n'est pas vrai.

-Si.
-Ce n'est pas vrai.

-J'ai les dates.
-C'est un mensonge.

-Ça vous reprend.
-Vous êtes un.

-Un calomniateur, vous l'avez dit.

-Je n'ai jamais dit ça.
-Si, j'ai les dates.

-Je n'ai jamais dit ça.
-Vous l'avez dit!

Vous l'avez dit!
Vous l'avez dit!

Vous l'avez dit! J'ai les dates!
-D'accord!

-Vous l'avez dit!
-D'accord!

D'accord. Je.

Il est possible que j'aie prononcé
des paroles qui ont dépassé ma pensée.

-Vous l'avez dit.

-François. On n'en est plus là...
-Vous l'avez dit.

-Je vais vous dire une chose :

"La France pour toujours",

j'aime bien,

ça claque,

mais si vous avez mieux,
je suis open.

Voilà.

-Euh...

"Démocratie et progrès"?

-Pourquoi pas "Plus Belle La Vie"?

On toque.

-IIsa. On est sur le nom
de notre nouveau mouvement.

On sèche un peu.
T'as pas une idée?

-Ben...

Je sais pas.
Quand je vous vois tous les deux,

la première idée qui me vient,
c'est "Ensemble".

-Ah oui. C'est bien, "Ensemble".

"Ensemble pour toujours".

-C'est peut-être excessif,
mais pourquoi pas.

-Bon, on va te laisser. Merci.

-Et pour notre financement,
on fait comment?

Il va quand même falloir
trouver 25 barres.

-Je vous laisse faire. C'est vous,
l'expert des comptes de campagne.

-Alors, si vous faites tout le temps
du mauvais esprit, on y arrivera pas.

Attendez les caméras
pour balancer vos phrases pourries.

-C'est fou,
ce que vous êtes susceptible.

D'accord, on parle plus du passé.

-Voilà.

-Ici, je suis un peu coupé de tout.

Vous avez des réseaux.
Je sais pas, le PSG?

-Oui, ça se tente.

-Pour les soutiens chez
les intellectuels, je peux fournir.

-Ah bon?

-Oui.

Euh.

Francis Cabrel?

-Francis Cabrel? Je /'aime à mourir?

-C'est ça.

On s'est connus
au festival Vegan and Country,

on a super bien accroché.

-Sans blague?

Moi, je n'étais rien
Et voilà qu'aujourd'hui

Je suis le gardien
du sommeil de ses nuits

Je l'aime à mourir

Vous pouvez détruire
tout ce qu'il vous plaira

Elle n'a qu'à ouvrir
l'espace de ses bras

Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire

Je l'aime à mourir

-Elle a gommé les chiffres
des horloges du quartier

Elle a fait de ma vie
une cocotte en papier

Des éclats de rire

Elle a bâti des ponts
entre nous et le ciel

Et nous les traversons
à chaque fois qu'elle

Ne veut pas dormir
Ne veut pas dormir

Je l'aime à mourir

-Elle a dû faire toutes les guerres

Pour être si forte aujourd'hui

Elle a dû faire toutes les guerres

De la vie

Et l'amour aussi

On est quand même pas mal ici
dans le fond.

-Ne l'appelez pas,
je lui fais une surprise.

-Il est pas là.
Il est en réunion à Saint-Bonnet.

-Avouez que ça sonne bizarre. Bonjour.
-Bonjour.

-Vous me cacheriez pas des choses?
-Non, mais vous plaisantez?

Musique rap

Vocalises

-Mon zèbre!

-T'es venue.
-Oui, je suis venue.

-Et t'es là.

-Oui, puisque je suis venue.
Ça te fait pas plaisir?

-Mais si. Bien sûr que si...

-Ça te fait pas plaisir.
-Quoi?

-T'es aussi faux-cul que le ténor
qui voulait me virer de 70sca.

-Ca n'a rien à voir avec toi.

-J'ai compris. Damien, ramenez-moi
à la gare, j'attendrai sur un banc.

-Que vas-tu chercher? Pas du tout !
Mais Nat... Écoute.

Mais...

T'as raison, je suis le dernier
des cons, excuse-moi.

En ce moment, je vois quelqu'un.
-C'est qui?

-Non, ça n'a rien à voir.
C'est juste que...

Je sais que tu l'aimes pas tellement,
je te demanderai de faire un effort.

-J'ai voté pour vous en 2012.
-C'est vrai?

-J'ai voté pour vous
aux deux tours, même.

-On se connaissait pas encore.

-J'aurais quand même voté
pour François sans hésiter.

-Je te remercie.
-Aucun rapport avec toi, mon zèbre.

-"Mon zèbre"?
C'est trop mignon, ça.

-Ma famille est de droite,

mais j'ai toujours été de gauche.

Parce que...
Je pourrais pas vous dire.

-Ben, le dis pas, alors.
-Oh.

Ça s'impose de l'intérieur,
je l'explique pas.

-C'est ça, les convictions.

-Oui. Et c'était génial,
votre truc du président normal.

Ça veut rien dire
et en même temps,

c'est évident.

-C'est pas resté évident
très longtemps.

-Quel sens de la répartie!
Vous devez être redoutable en débat.

-Quand je discute avec une chèvre,
j'ai souvent le dernier mot.

-Je vais rudement me plaire ici.
Sauf qu'il faudrait que je travaille.

Vous connaissez un accompagnateur?

-Pour vos déplacements?

-Non, quelqu'un
qui m'accompagne au piano, voyons.

-Balthazar joue pas mal.
Il a appris quand il était en prison.

-Votre officier de sécurité
a fait de la prison?

-Oui.
-Non. Oui, très peu.

-C'est bien, c'est sociable.

Cheers?

Bonjour... Bonjour à tous.

Eh bien, non, vous ne rêvez pas.
C'est bien moi et c'est bien lui.

Vous voyez bien
deux anciens présidents côte à côte,

alors qu'on n'est pas le 14 juillet,

qu'on n'enterre pas
une personnalité illustre

et que j'allais dire...

Qu'il n'y a pas
de drame national majeur.

Mais si,

il y a un drame national majeur.

Le pouvoir,
un type remarquable au demeurant,

est en slip.

Les extrêmes se cachent, prêtes
à bondir sur l'État sans défense.

Et c'est pour ça qu'on est là,
ensemble, moi et François.

-Absolument!

Moi et Nicolas, nous avons décidé
de proposer à la nation

une nouvelle voie.

Chant lyrique

-3... 1. Et on lâche.

Super, super.

Super, ça, c'est beau.

-Oui.

-Allez, on récupère.

-Merci. Vous savez,
c'est juste une petite répétition.

-Non, c'est exceptionnel.

Vous avez une voix envoûtante.
Ça prend là, ça vous lâche plus.

-C'était formidable.

-Tu as entendu?
-Je suis au-dessus.

Et tu as la voix qui porte.
Vous étiez là?

-J'ai invité François et Isabelle
à dîner.

La réceptionniste m'a conseillé
un indien formidable.

-Le Tigre d'Eschnapur.
On aime beaucoup.

-C'était ma 1re césarienne
sur une charolaise de cet âge.

Ça pissait le sang
et j'ai cru que j'allais les perdre.

J'ai pu suturer sur les intestins.

-C'est délicieux.

-J'ai rattrapé le petit,
tout gluant, mais vivant.

Un peu déformé avec l'incarcération.
-Isa,

je suis pas sûr que Natalie
soit passionnée par le vêlage.

-Si, c'est très intéressant.

C'est la nature.
-Oui.

Isabelle, elle parle vrai.

C'est ça, la vraie voie.

Je vais vous dire : les Français
en ont marre des boniments.

On leur dore la pilule
depuis trop longtemps.

-Vétérinaire, c'est une vocation
authentique et fusionnelle.

C'était un rêve?

-Non. Après mes études, je me suis
engagée dans l'armée israélienne.

J'ai fait 4 ans sur le Golan
dans les tanks.

-Sacrément chaud, les tanks.

-Oui. En fait,
j'étais pas spécialement sioniste.

Je ne suis pas juive non plus,
d'ailleurs.

Je voulais une expérience différente.
Je voulais connaître le feu.

Mais il n'y avait pas tant de guerres
que ça dans le monde,

Maintenant, je suis pour la paix.

-On ne connaît pas l'apaisement
sans connaître le conflit.

Comme dit mon coach,
il n'y a pas de feu sans glace.

-À propos de feu, c'est très relevé.
-Oui.

-On a beau leur dire
"no spicy", c'est...

Enfin, est-ce qu'on peut
encore dire ça?

-Je trouve ça un peu fade, plutôt.

-Ben...

-La musique,

ça vous a pris très jeune?

-Très. Je pleurais beaucoup bébé.

Ça agaçait ma famille,
alors j'ai vite cherché

une façon de crier
moins agressive pour les autres.

Et avec de la musique en dessous,

le cri était plus supportable.

-C'était bien attentionné.

-C'était pour me faire comprendre.

II faut se maîtriser
pour bien s'exprimer.

La communication, c'est le contrôle.
Sauf quand on baise.

Quand on baise,
on se lâche, c'est normal.

Sonnerie de portable

-Excusez-moi.

Allô?

Bonsoir, M. le Président.

Vous avez suivi
la conférence de presse?

C'est gentil.
Ça me touche venant de vous.

Attendez, excusez-moi une seconde.

-Ils s'appellent souvent?

-Je sais pas,
je me mêle pas de sa vie privée.

-Désolé
pour le "type remarquable en slip”.

Ça m'est venu comme ça,
dans le feu de l'action.

Mais je vous ai quand même appelé
un type remarquable.

Bon, écoutez,
c'est très gentil, Emmanuel,

je suis ravi
que l'idée vous semble bonne...

Comment ça, l'autre?

Tocard?

Non, je vous trouve un peu sévère.
Il est dans la vraie vie.

Sa femme a accouché une vache
en difficulté aujourd'hui.

Je ne dis pas que c'est une qualité
nécessaire pour diriger la France.

Voilà.

Et il sera à côté de moi,
c'est différent.

Si vous voulez en parler à mon retour
à Paris, ce sera avec plaisir.

Bien des choses à Brigitte.

Au revoir.

Pardon.

-Il dit quoi?

-Il était très impressionné.
Il fait jamais de compliments,

mais là, il tarissait pas d'éloges.

-Mouais. Il aurait pu m'appeler.

-Vous l'intimidez un peu.

-Oui, peut-être.

-Vous êtes plus intimidant
que vous en avez l'air.

Vous me rappelez
cet acteur américain...

Mais si, archi connu.

Euh. Je sais plus son nom.

Isabelle rit.

-Parce que tu le trouves intimidant,
maintenant? Formidable.

Dire que tu le traitais
de tous les noms!

Comment tu disais?

"Social-traître à l'œil torve."

-Non, mais en fait, il a du charme.

-Du charme?
-Oui.

Enfin, quelque chose, quoi.

Une sorte de mystère.

Et une vraie intensité dans l'écoute.

J'ai chanté
devant un public passionné,

mais j'ai rarement senti
une telle proximité.

-Proximité, oui...

Il va se calmer, le Harvey Weinstein
du plateau des Millevaches...

-Tu es jaloux, mon zèbre?

Je te rappelle que c'est toi
qui es venu le déterrer.

-Oui.

Ton zèbre, il se demande
s'il a pas joué le mauvais cheval.

-J'ai vu comment il te regardait.
Il avait beaucoup de respect,

avec de la retenue bien sûr,
mais dans une grande loyauté.

-Ah oui?
Elle acquiesce.

Ah oui.
-Oui.

-C'est vrai.

Ils rient.

-Ah, vous aviez raison.
Ça vaut le détour!

-Encore, faut voir au printemps,
quand ça bourgeonne,

avec les fleurs, les odeurs sauvages,
la sève qui monte.

-Mais vous êtes un poète, dites-moi.

-Comment ne pas l'être
en votre présence?

Vous êtes une magicienne,
vous enchantez ce qui vous entoure.

-Vous dites ça à toutes les filles.

Vous êtes un séducteur incorrigible,
c'est connu.

-Mais comment? Pas du tout !

C'est des inventions de journalistes.
On veut me ssalir.

Que vous,
oui, particulièrement vous,

vous donniez crédit
à ces rumeurs ridicules,

ça me blesse grandement.

-Vous vous remettrez,
je ne suis pas inquiète.

Vous savez,

on sait
que je me consacre au lyrique.

-Tout le monde le sait.
-Sauf que depuis que je suis ici,

je suis assaillie par des mots
et des notes de partout.

C'est un bombardement permanent.

-Vous êtes inspirée.
-Oui.

-Une chose ou quelqu'un vous inspire.
-Oui.

Ça me prend à tout moment.
Tout de suite, par exemple.

Vous voulez que je vous montre?
-Oh, oui. Montrez-moi.

-Moi
J'aime pas les hommes

J'aime pas les femmes

Ni les enfants

Moi, j'aime les flammes

Et j'aime le sang

Surtout quand c'est

Brutal

Je ne rêve jamais

Mais quand je rêve

Ce que je rêve
C'est que tu crèves

Et que tu es au fond du trou

Fatal

Je veux voir ouvert
Ton crâne où sont

Les vers de terre
Les charançons

Qui bouffent tes chairs
Et qui te font

Très mal

-Ah oui,

c'est très frais, très fin.
J'aime beaucoup.

-Il est un peu con, non?
-Oui, oui.

-Pourquoi on l'a choisi, lui?
-C'est sa mairie.

-Ah oui.

Je vous explique encore une fois,
Jean-Jacques.

On aura plusieurs
débats contradictoires,

nous devons être préparés
à toutes les situations. D'accord?

Faites comme si vous étiez

un dirigeant d'extrême droite.
-Mais je suis pas fasciste.

-On te dit pas d'être fasciste,
on te dit de faire semblant.

Rentre-nous dedans,
c'est pour l'entraînement.

-Oui.

Je sais pas.

Je veux pas vous agresser,
je vous admire tous les deux.

-Jean-Jacques, c'est très gentil
mais je vais vous expliquer une chose.

On n'est pas tout à fait
des débutants.

Je vous assure
qu'on sait se défendre.

D'accord? Alors, allez-y.
-OK.

-Allez-y, n'ayez pas peur.

Läâchez vos coups
pour la bonne cause.

-D'accord.
-Allez-y!

-OK.

Si c'est pour la bonne cause,
je vais essayer.

I! s'éclaircit la voix.

C'est amusant de vous voir
réunis tous les deux, hein?

Vous cumulez combien, à vous deux?
90 ans de magouilles politiciennes?

On peut dire que vous êtes
vraiment le tandem du renouveau.

Blague à part,
c'est quoi, l'idée générale?

Parce que vous avez tout raté
chacun de votre côté,

il suffit de vous unir
pour réussir?

-On t'a dit de lâcher tes coups,
mais dans la limite du raisonnable.

-Excusez-moi...

-Mais c'est très bien.
Au contraire! Faut cogner.

Dans les vrais débats, ça cogne.

C'est pas parce que François
est modéré qu'il faut laisser tomber.

-Que voulez-vous dire, "modéré"?

-Eh ben, modéré.

Prudent, précautionneux, indécis,

pusillanime, timoré, frileux,
inconsistant, modéré.

-Vous êtes bien agressif, d'un coup.
-Oui, je suis agressif, ça m'arrive.

Je vous prie de m'excuser.

Tout le monde bouffe pas du miel

et fait le joli cœur
avec les femmes mariées!

-Je fais rien de spécial, vous savez.

C'est pas de ma faute si je plais.

-Bon...

Je fais quoi, moi?

-Tu fais comme dit Nicolas.
-Comme je dis!

-D'accord.

-Allez!
-D'accord.

Vous allez encore vous planter.
-Voilà!

-Vous savez pourquoi?
-Pourquoi?

-Car vous n'avez aucune idée nouvelle.

Ni à un, ni à deux, ni à dix!
Parce que vous êtes usés!

Parce que vous êtes vidés!

Parce que vous êtes finis!

Excusez-moi.
-Non.

Après-demain, je vais à Limoges
pour ma couleur. Tu veux venir?

Parce que là,
tu es vraiment très blonde.

-Et alors?

-Non, rien.
Ça te donne un côté un peu dur.

Martial.

Populiste, quoi.

-Oui, c'est mon nouveau style.

Demain, je trie les taureaux immigrés
pour les déporter dans le Cantal.

Je ferai dire une messe en latin
pour le mouton de Jeanne d'Arc.

Musique intrigante

Elle avait une telle douceur
avec ses seringues.

Elle était tellement rassurante.

On oubliait
qu'elle avait passé sa jeunesse

à mitrailler
des adolescents palestiniens.

-Tu me fermes pas la porte?

-OK, je te ferme pas la porte.

-Ben si, tu me fermes la porte.

-Ah, je te ferme la porte.

Parfois, j'ai l'impression
que Natalie ne me comprend pas.

Mais bon,
est-ce que je la comprends, moi?

Ai-je jamais compris
les femmes avec qui j'ai vécu?

Enfin, les femmes tout court.

C'est embêtant
de prétendre diriger un pays

et de ne pas comprendre
la moitié de ses habitants.

Et pourtant,
c'est la meilleure moitié.

Franchement,

si on me proposait la présidence
d'un pays sans femmes,

j'irais pas.

-Oui, oui. Bien droit.

Bien droit.

Très bien. Parfait, parfait.

Parfait.

-Petit accent, non?
Vous êtes sûr de lui?

-Ah oui, tout à fait.

Il fait les photos de mariage
à Saint-Bonnet depuis plus de 20 ans.

-S'il vous plaît,
M. le Président à droite.

Tournez-vous un peu vers la gauche.

-Quel président?

-Vous.

-Moi.

-Très bien.

Très bien.
"Zuper", "zuper".

"Zuper".

-Il dit "Zuper”. Faut qu'il arrête...
-S'il vous plaît.

-Pardon. Excusez-nous.

-Voilà, ça, c'est bien.

Restez bien droits.
Ça, c'est bien.

J'aimerais
que M. le Président à gauche,

vous changiez de place
avec le président à droite.

Il parle allemand.

M. le Président?
-Il est susceptible.

-Pardon. Je suis désolé.
-Il est susceptible.

-Bien. Restez, restez.

Très bien. Très bien!

Voilà, regardez. Bien.

Bien, oui.

Pas trop.

Oui, bien.

-C'est fou ce qu'il a l'air détendu.

La photo, ça l'angoisse pas
une demi-seconde.

Pourtant, c'est pas Brad Pitt.

Ça doit être ça.
Ça le dérange pas d'être moyen.

Il en a, de la chance.

Les défauts physiques, ça m'obsède.

J'y pense encore plus souvent
qu'à la présidence.

-Il est incapable

de faire la différence
entre "moyen" et "normal".

Un dirigeant, c'est un demi-dieu
qui règne sur un peuple d'aveugles.

Il s'est trompé d'époque. Il aurait dû
faire carrière sous Jules César.

Ou être reine d'Angleterre.
Ils se fichent du physique.

-Restez avec moi.

Ouais, ça, c'est bien.

Voilà, photo officielle.

-C'est vous qui sentez la bergamote?

-Grimpez, vous allez voir.

Je voulais vous montrer cet endroit
où j'ai rencontré la France.

Grâce à vous, d'ailleurs.

Ici, j'ai réalisé
que vous aviez raison

et que mon destin n'était pas
encore accompli.

C'est un peu
ma roche de Solutré à moi.

-Oui, c'est joli.

-Vous l'avez entendu, Jean-Jacques?

"Finis”, "vidés”, "usés".

Non, mais il nous a regardés?

-C'est sûr,
c'est pas les bons mots, mais...

En même temps.

-Quoi, "en
; mê
me temps"?

-Vous savez, depuis que je suis ici,
je réfléchis.

-Et alors?

-Je me demande si c'est pas vous
qui avez raison, en fait.

-Comment ça, j'ai raison?

-Oui. Votre distance, votre sagesse.

Le vent qui a tourné,
la Terre qui s'est levée, tout ça...

Je me demande
s'il faut renoncer à tout ça.

Et pour quoi, dans le fond?

Je sais pas.

-De quoi vous parlez?

-La vraie vie, la nature,

pas celle de "Rap Locomotive
Les Verts", la vraie.

Les champs, les oiseaux, les arbres,
les bons produits du terroir...

-Vous êtes barré! Vous avez bu ?
-Non, j'ai pas bu.

Vous savez,
je vous ai regardé et je vous ai vu.

Je vous ai écouté et entendu.
Et j'ai compris.

-Vous avez rien compris!
-Si.

-Vous avez rien compris du tout!
-J'ai compris quelque chose...

-J'en peux plus
des arbres et des oiseaux!

Y a pas de mots pour dire
combien je m'emmerde ici!

-Croyez-moi,
ne lâchez pas la proie pour l'ombre.

Vous le regretteriez toute votre vie.
Je dois faire une pause,

revenir à l'essentiel.

Vous m'avez appris beaucoup
et vous m'en apprendrez encore.

L'apiculture,
quand je vous ai entendu.

-Tu vas arrêter tes conneries?
Tu peux pas me lâcher, maintenant!

-C'est dingue...
-Tu peux pas me faire ça!

-Le bonheur est dans le pré...
-Si on s'arrête, je crève.

Je crève!

-Bon, alors...

On va aller jusqu'au meeting.
-Oui!

Le meeting! Oui.

-Et on analysera les sondages.
-Oui, les sondages aussi!

-On décidera à ce moment-là.
-Après, on décidera.

-Oui.
-Formidable.

-Formidable, c'est vite dit.

-Merci, Nico.

-Je préfère quand même "Nicolas".

Vous mettez pas
dans des états comme ça!

François souffle.

-J'en peux plus.

*-Les feux de l'actualité
sont braqués sur Saint-Bonnet

*qui n'a pas connu pareille agitation
depuis le Tour de France en 1974.

*Il reste une inconnue de taille.

*Les deux anciens chefs d'État
ont décidé de joindre leur force,

*mais on ne sait pas aujourd'hui
qui des deux sera le candidat.

-Il penche pas un peu à gauche,
le président?

-Merci, j'aurais jamais trouvé seule.
-Mais de rien, vous pensez.

-Vous allez souvent mettre un cierge?

-Non,
juste pour les grandes occasions.

Je suis pas croyante,
mais je ne laisse rien au hasard.

Ça m'ennuierait qu'ils se ramassent
comme des crêpes au meeting.

C'est beau,
cette complicité entre 2 hommes.

Ça va aller loin?

-J'étais pas très pour,
mais ils ont l'air si épanouis.

On dirait des castors qu'on remet
à l'eau après la fonte des neiges.

Vous voyez?

-Non, je vois pas trop.

Mais c'est vrai
qu'ils font plaisir à voir.

Je suis épatée.
Nico, au grand air, il se dissout.

-C'était pareil avec François.

-Ca a dû vous prendre
un moment pour l'acclimater.

-C'est beaucoup d'amour,
Natalie, beaucoup d'amour.

-Moi, je vais vous dire une chose.

Nicolas et moi,
on n'a pas peur des grands moyens.

Quand il faut le Karcher,
on prend le Karcher.

Quand il faut le lance-flammes,
on le prend.

-Qui est-ce qui parle?
-C'est le président.

-On dirait que c'est l'autre.
-Hein?

-Waouh, le président a ventriloqué
l'autre président.

Putain, il est trop fort!

-..e retour aux ténèbres
et ça, je ne peux pas.

Je ne peux pas vivre dans un pays

où on a tous les cheveux blonds
et les yeux bleus.

C'est au-dessus de nos forces.

-Je suis tout à fait d'accord avec ça,
c'est pareil.

C'est au-dessus de nos forces.

D'ailleurs,
j'ai toujours été pour la diversité.

Toujours. Partout.

La diversité, c'est très bien.

C'est positif.

C'est le...

C'est le début du commencement.

De tout.

C'est tectonique...

-On me dit qu'il y a
un problème technique.

On ne nous entend plus vraiment.
-Excusez....

-M. le maire, vous arrangez ça?
-Oui, bien sûr.

Cédric!

C'est quoi, ce dawa?
-Je sais pas.

-Excusez-nous,
problème technique.

-Vous nous faites quoi?
-Je vous l'ai dit, j'y crois plus.

-On vous demande pas d'y croire,
juste de parler.

-J'arrive plus à parler non plus,
je trouve pas les mots.

-Écoutez-moi,
c'est un coup de stress.

Je connais, ça m'est arrivé.
Y a rien de grave.

Vous respirez un bon coup.

Et vous vous concentrez
sur une idée. Une seule.

Vous avez bien une idée, quand même?

-C'est réparé, M. le Président.

-Allez, patron!

Bushido, bushido!
La voie du samouraï!

-Vous savez,

pour un homme politique,

le combat,

c'est une fin en soi.

Il ne pense qu'à lui-même,

mais il faut
que les hommes politiques

oublient la politique.

Il faut qu'ils pensent
aux raisons d'être de la politique.

Faut qu'ils pensent aux autres.

Voilà mon programme.
Il est très court,

il tient en sept mots.

Droiture,

honnêteté,

courage, honneur,

bienveillance, respect.

Et loyauté, aussi.

Vous avez vu comme on gagne
du temps? C'est pragmatique.

Et ça marche pour tout. Parce que...

Vous prenez tous vos problèmes

et tous les problèmes de la France

et vous les attaquez comme ça.

Droiture, honnêteté, courage, honneur,
bienveillance, respect, loyauté.

Plus de petites phrases,
de grands discours,

de promesses creuses.

Plus d'actions qui n'agissent pas,

de mesures qui ne mesurent rien.

Une seule règle, la même
pour tout et pour tout le monde.

-Tout à fait d'accord.

Pour la Corrèze!
-Pour la République!

-ET POUR LA FRANCE!

Applaudissements

-Merci. Merci à tous.

Nous allons passer
maintenant au débat, comme prévu.

J'imagine que vous avez des questions
à poser à nos prestigieux invités.

-Oui. Bonsoir à tous.

D'abord,
merci pour ce que vous avez dit,

c'était très intéressant.

Ma question est plutôt pour Isabelle.

Si vous partez sur les routes
pour accompagner les candidats,

sans vétérinaire à 80 km à la ronde,
je sais pas comment on va faire.

-Isabelle, je te passe le micro,
je te laisse répondre.

-Oui. Eh bien, bonsoir, Benoit.

Je reconnais bien
votre caractère prévoyant.

C'est une vraie question.

Je me la suis pas posée,
car je suis une femme indépendante.

Je crois que François pourra
vous le confirmer.

J'ai jamais pensé à mes choix
de vie en fonction de quelqu'un,

même pas mon compagnon.

Ceux qui me connaissent le savent,
je suis passionnée par mon travail,

par la vie des bêtes,
car c'est la vie des gens.

On a besoin des bêtes.
Pour travailler,

pour manger, pour nous protéger,

pour nous défendre,

mais aussi pour avoir un ami
sincère, fidèle et désintéressé.

Et les bêtes ont besoin de nous
pour les aider à mieux vivre

dans un monde
que les hommes ont déformé

sans trop penser aux autres habitants
de la planète, ni à eux-mêmes.

*Je crois
que vous pouvez compter sur moi.

*Tant que je pourrais me rendre utile
à ceux parmi lesquels je vis,

*je ferai ce qu'on attendra de moi.

*Il m'arrive de faire des erreurs,

la médecine des bêtes
n'est pas une science exacte,

mais ce dont
vous pouvez être sûr, Benoit,

je ne vous laisserai pas tomber.

Parce que vous me l'avez demandé

et parce que vous m'avez, vous tous,

offert cette chance

de servir à quelque chose.

Le public applaudit et l'acclame.

-CÇa fait beaucoup là, non?

On se croirait chez Interflora.

Je vais en mettre quelques-unes
dehors.

-Voilà.

Voilà.

-À quoi tu joues, chou?
Il a pas un poil sur le caillou.

-C'est pas une question de poil,
c'est une question de...

C'est une question
de confort intérieur.

Ça l'apaise, tu vois?

-C'est pas toi
qui as besoin d'être apaisé?

-Pourquoi tu dis ça?

-C'est le grand jour, demain.

-Quel grand jour?

-Les sondages.

-Ah oui, les sondages.

Oui.

-Oui, les sondages.
-Oui, oui...

-Pour les capacités principales :
vaincre la crise.

Garantir la sécurité.

Rassembler la nation.

77. 79%.

-C'est bon, ça.

-Et alors,
question cote de popularité,

le comparatif avec les autres est
une forme d'humiliation exacerbée.

Je vous montre.

Hop!

78 % ex-aequo. Bravo!

-Et les intentions de vote?

-Oui.
C'est quand même pour ça qu'on est là.

-Oui. Pour les intentions de vote,
c'est très intéressant,

parce qu'en fait justement,

ce qui est un petit peu troublant,

en ce qui nous concerne,
c'est que... Disons que...

-T'accouches ou quoi?
-Oui.

Oui, oui.

Voilà.

-C'est quoi, ces conneries?
-Vous êtes sûr de vos chiffres?

-Ce ne sont pas mes chiffres,
ce sont ceux qu'on m'a donnés.

-Ça n'a aucun sens. Nicolas serait pas
remboursé des frais de campagne.

-Oui, je suis d'accord.

Vos idées plaisent,
vos personnes plaisent aussi.

Vous avez
toutes les chances de gagner,

mais si quelqu'un d'autre se présente.

-On va gagner,
sauf qu'on a déjà perdu, en gros.

De toute façon,
un autre candidat, on n'en a pas.

-Si, vous avez un autre candidat.

Disons plutôt une autre candidate.

Qui connaît
toutes les notes de la gamme.

Une femme qui s'impose pas,
mais qui se laisse pas faire,

qui maîtrise
la communication de l'expression,

mais qui sait aussi
se lâcher quand.

Quand il faut.
-Calme-toi, ma chérie.

-Effectivement,

il y a une forte adhésion
pour une candidature féminine.

-C'est bien ce que je dis.
Et vous l'avez devant vous.

Non, pas moi. Elle!

-Mais c'est une blague?
On marche sur la tête!

Jean-Jacques, fais quelque chose.
-Oui.

Mais en même temps,

il faut prendre en considération
la popularité d'Isabelle.

Il ne faut pas la négliger.
-Oui.

-Donnez-moi ça.
-Oui.

-C'est un truc de garçons.
-Je sais ouvrir une fenêtre!

-Non, vous voyez bien
que vous avez tout buggé. Voilà.

Jean-Jacques, refaites-moi tout.

-Je suis pas votre bitch,
M. le Président.

-Oui, il a raison,
on n'est pas votre bifch.

-Je peux vous dire quelque chose?

C'est peut-être pas
une mauvaise idée.

-Oui, c'est peut-être pas
une mauvaise idée, en effet,

sauf que c'est pas la mienne.

-Au début, c'est toujours comme ça.

Quelques inconnus vous abordent
pour vous dire qu'ils croient en vous.

Puis la presse
qui commence à s'en mêler.

Et là, c'est fini.

-Dites-moi que je rêve!

-Eh non, vous ne rêvez pas, François.

-Elle est pas comme nous, Isabelle.
Elle est pure, elle est droite.

Elle veut soigner les bêtes.
Ça l'intéresse pas, le pouvoir.

-Et pourtant, si.

Il n'y en a pas un qui résiste.

Le Mahatma Gandhi,
la petite Thérèse de Lisieux.

Même Nicolas Hulot.

Pas un.

Voilà.

Retour à la case départ.

Je me lève,

je me rase, je prends mon café.

Je passe l'aspirateur, évidemment.

D'autant que j'en ai un nouveau.

J'ai un modèle suédois bio
en composite recyclable.

Après l'aspirateur,
il y a le déjeuner.

*-Prends la seconde baguette
et tiens-la avec ton index,

*ton majeur et ton pouce.

-Je me suis inscrit
sur un site de sushis.

*-Pour attraper les aliments,
seule la baguette du haut bouge.

-CÇa me fait penser à Natalie.
Elle est en tournée au Japon.

Ah, et puis il y a autre chose.

J'ai commencé Proust.

Il a raison, François.

C'est très bien écrit.

Et c'est pas si long que ça, en effet.

Tout est comme avant,
avec une petite différence quand même.

Je suis heureux.

Enfin, presque.

-Plutôt heureux ou plutôt presque?

-Plutôt presque heureux. Je crois.

-Je crois.

Bon, OK.

Positif.

On se revoit jeudi prochain.
C'est 300 euros.

-C'était pas 200, la dernière fois?

-Méthode chinoise.
Mieux vous allez, plus je prends cher.

-CÇa fonctionne?

-Très.

-Je vous conseille pas la politique,
vous seriez vite

sur la paille.

-Voilà.

-François!

-Nicolas, quelle bonne surprise!

-Vous immortalisez l'événement?
-C'est pour le dossier d'Isabelle.

Ça dépanne
pour le lancement de la campagne.

Je réponds à son courrier,
je classe ses coupures de presse.

J'ai l'habitude.

Mon vrai métier, c'est propulseur
de femmes à la présidentielle.

-Un métier d'avenir.

Isabelle...

Président?

-On dit "présidente".

-Quelle histoire, quand même!

J'ai pas les mots. C'est...

-Tectonique?

-Voilà.

-Mais vous aviez vu juste,
dans le fond.

C'est ballot.

Quand j'y repense,
on y était presque.

-On se serait bouffés
tout crus fatalement.

-Non, pas fatalement.

En tout cas,
je vous aurais jamais lâché.

-Elle ira jusqu'au bout?
-J'en sais rien.

Vous la connaissez,
elle est déterminée.

C'est pas le cas
de tout le monde.

Il suffit pas d'être tenace
pour réussir,

vous vous en êtes aperçu.

-C'est vrai.
Tenace, ça suffit pas.

Ni énergique.

Ni volontaire.

Ni agité comme une puce.

-Ni modéré.

Ni indécis ni mollasson.

-De toute façon,
qu'elle gagne ou qu'elle perde,

5 ans, c'est vite passé.

-C'est vrai que ça passe vite.
Surtout à l'Élysée.

-Dans 5 ans, François,
vous ne serez pas si vieux.

-Vous non plus, Nicolas,
vous ne serez pas si vieux.

"Nous nous reverrons un jour
ou l'autre" (Charles Aznavour)

-"L'homme
qui ne se mêle pas de politique

"n'est pas un citoyen paisible,
c'est un citoyen inutile."

C'est pas de moi non plus,
mais ça aurait pu.

Musique douce

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