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...

-Voilà.
-Allez, les filles !

-Hello !

-Et voilà les plus belles !

Qui est Charlotte
et qui est Camille ?

-Charlotte et Camille.

-Salut, Romain. Ca va ?

Voici Fabien, mon mari.
-Salut, Zohra.

-Je suis célib'.

-Les filles.

Ca a fermé. On y venait
en vacances quand

on était jeunes avec
les copains qui sont là.

Grâce à Diego, ça va rouvrir.
-Oui.

-Tu n'as pas un truc à boire ?
-Si. Entrez.

Klaxon.

-Ah ouais ! La caisse !
-C'est Guillaume ?

-Salut.
-Bonjour.

-Tu as fait fortune
et tu es devenu beau gosse.

Où est mon Calimero ?
-25 ans de muscu.

Touche.
-Mmm... Bravo !

(-Il se foutait de
ma gueule quand j'étais ado.)

(-Ca n'a pas changé.)
-Salut, tout le monde.

Je vous présente Serena.
-Bienvenue, Serena. Montez.

-Bonjour.
-Venez.

-Et Noémie, elle n'est pas là ?

-Non. Elle n'a pas
répondu à mon invitation.

-Elle n'a pas dû s'arranger...
-Mais vous, vous êtes là.

Château Garenne 2.0.

Rouvrir ce camp qu'on a
tous aimé, ça n'a pas été

une chose très simple.
Ca a mis du temps.

Et aussi beaucoup d'argent.

Mais ça y est.

C'est le moment. Des
gamins pourront en profiter.

D'ailleurs. Vous êtes

bien installés ?
-Bof !

-Sérieux ? Non ?

Plutôt non. Vous êtes là

pour m'aider à arranger ça.
Il faut faire table rase du passé.

Et c'est du concret.

C'est aux anciens

que revient
cet honneur, cette mission.

Je vous invite à la "demolition
party" du château Garenne !

Servez-vous.

Marteaux. Masques. Gants.

Allez !
-2... 3 !

-Vas-y !

...

-Qu'est-ce que c'est ?

Serena crie.

...

-La vache !
-C'est beau !

-3h pour faire 150 bornes !
Tu me la copieras. Prendre la route

un jour de grève et
de départ en vacances...

-Tu as une poubelle qui se traîne.
-Et surtout avec 3h de Sardou...

-C'est bon ? Sinon
chacun rentre chez soi.

Merci d'être ici. Vous n'étiez
pas obligés. C'est chouette.

-Je suis content d'être
là, mais pas Alexandra.

-On y va ? Ca pèle.
-On décharge la bagnole.

-Bonjour.
-Salut, p'tit père.

Voici Diego,

mon vieil ami. Duchesse.
Ben. Marijo. Angie.

-Désolé. Je vous gâche
votre week-end. Je dois

rouvrir ce camp dans 3 mois.

Evidemment,

les parents

ne nous confieront jamais

leurs gamins avec ce cadavre.
-On fouille partout

officieusement.
Si on ne trouve rien,

on ouvre une enquête.

-Evidemment.

-On y va.

-Entrez.

-Pas besoin d'aide.
-Non.

-Tout doux, Marijo.

-Il peut être là

depuis des siècles.
-C'est impossible.

Ou on admet qu'on portait

des jeans sous Louis XIV.

Et puis ce genre

de pompes.

Modèle Colorado. Mythique.

J'avais les mêmes.
Elles ont peu servi.

La semelle est propre.

-On peut lui donner un âge ?

-Non. Il faut analyser
les épiphyses. Mais ce modèle

de chaussures est sorti
dans les années 1990

en France.
-Ce corps est là depuis 25 ans ?

-Oui.

-1995. Ce sont
les registres du vieux Joseph.

Il est mort il y a 8 ans.
Il consignait tout ici.

Il s'occupait du château.

Il a dû noter ça. Voilà. Ca,
c'est le plan de la rénovation.

-Je peux voir ?
-Oui. La rénovation

portait sur
cette aile. Du coup...

Là... 3 août.

Vous voyez ? Il faisait

très chaud.
On avait alors condamné

la cheminée.
-Vous y étiez tous ?

-Oui. Comme chaque

année.
-Merci.

-On parle d'un ado
qui n'a pas plus

de 16 ans. Date

du décès,

été 1995. Et cause
de la mort inconnue.

Poursuis, Duchesse.
-Depuis l'ouverture,

tous les vacanciers
ont été présents.

Aucun signalement de disparition.

-La cheminée a donc été murée vide.

-Elle a pu être cassée

et rebouchée ?

-Les enduits datent
tous de la même année

dans cette zone.
-Bien.

-Il a pu acheter les
chaussures neuves dans la région.

-Il devait y avoir peu
de magasins de pompes.

-Je m'en occupe. Dans ses poches :
3 pièces de monnaie, francs belges,

un briquet et
un ticket de cinéma

provenant de Reims.
-De Reims ? Mais il sortait d'où

ce petit bonhomme ? Et le journal

de bord du vieux Jojo, Ben ?
-Il notait tout. La liste

des courses. La température.
L'état d'avancement des travaux.

Elle est là

la cheminée.

-"3 août 1995. 38 degrés. On a fini

"hier la cheminée. L'enduit n'a pas
tenu. Une grosse fente. Je l'ai

"refait". "Garenne"

a été emmuré

dans la nuit du 2 au 3 août 1995.
-Peut-être

par le vieux Joseph ?

-Ou par un des amis ?

-Difficile de les interroger.
Légalement, ils peuvent partir.

-On les fera rester.

-C'était une mauvaise
idée, ce week-end.

-On l'a fait pour Diego.
-Non. Tu l'as fait pour Diego.

Et pense aux filles.
Il y a un cadavre ici.

-Moins fort.
-Et ces week-ends de vieux amis...

On n'a plus rien à se dire.

...

-Vous êtes venus ici pour fêter

la réouverture prochaine
de Château Garenne.

Nous, on a un boulot à faire.
Vos souvenirs peuvent nous aider.

Donc on ne va rien changer.
-Comment ça ?

-On profite tous

ensemble de ce week-end
pour faire la lumière sur ce drame,

pour ce gamin emmuré
dans une cheminée

et aussi pour ses parents

qui n'ont pas dû être
revenus de cet enfer.

-Vous nous considérez
comme des suspects, en fait.

-On n'est pas plus suspects
que tous les gamins du camp

cet été-là.

Darius veut qu'on aide

l'enquête.

-On est innocents.

Ou on ne serait pas là.

Je vais vous aider.

-Pareil.
-Je suis content d'être là.

-Et malgré tout, on est ensemble.

Ca, c'est bien.

-Ah ! Je vous cherchais.

Je prends un café, moi aussi.

Histoire de me réchauffer.

-Donc vous me cherchiez ?
-Oui.

Histoire de faire connaissance.

Et je n'ai jamais approché

un flic d'aussi près.
-Ben ! Voilà.

-Et pour vous donner ça.

Il y a 25 ans. Donc on a tous
pris un sacré coup de vieux.

Enfin surtout eux.

C'est Jérémie.
-Oui.

-Le petit moche,

c'est Guillaume.
Aujourd'hui le riche playboy

génie d'Internet.
Et puis ça, c'est moi.

J'étais jolie. Je n'ai pas trop
changé. Vous ne trouvez pas ?

-Je peux ?
-Oui. Tout ce que vous voulez.

-Là, c'est Romain avec Marion ?
-Ben ! Non. C'est Diego.

Ils étaient amoureux.
-Je ne savais pas.

*Rap.

*...

-Vas-y.

Tu arrêtes

de tricher !

-Diego. C'est réparé.

-Comment tu as fait ?
-J'ai ouvert.

-Super... Encore un gadget
de la société de consommation.

-Décoince-toi, Noémie.
-Tu me soûles !

-Bon !

On a piqué

de la nourriture

dans la cuisine.
Cette fois-ci, j'ai un nom.

Zohra.

Que faisait ce rhum
dans ton casier ?

Je vais prévenir ta mère.
-Ce n'est pas elle, monsieur.

C'est moi.

-Que dis-tu, Diego ?

-C'était mon anniversaire il y a
2 jours. J'ai piqué une bouteille.

-Zohra la détenait.

-C'est mon problème. Appelez
mes parents. Zohra n'a rien fait.

-Ca m'étonne
vraiment de toi, Diego.

-Le rhum, c'était moi.
J'aimais faire la fête à l'époque.

Ca n'a pas trop changé d'ailleurs.
-Et pour la nourriture ?

-Non, pas ça.

-On n'a jamais su qui c'était ?
-Non.

-Pourquoi Diego vous a sauvée

à ce moment-là ?
-Ben... Il était comme ça.

On l'adorait tous.
Il était beau. Il jouait

de la guitare.
Il nageait bien. Ses parents

avaient de l'argent,
mais il ne nous méprisait pas.

On l'aimait toutes.

-Marion a eu ses faveurs.
-Ouais. Dommage. On pensait

qu'ils finiraient par se marier.

Et puis une année,

il n'est pas revenu.
Ses parents avaient divorcé.

-Et c'était quand ?
-L'année qui a suivi les attentats

dans le RER

à Paris. Je m'en souviens
car ma mère flippait

que je retourne en colo.
-Donc en 1996 ?

-Je crois, oui.

-Je vais tenter
une reconstitution faciale.

-Vous avez le matos ?
-Non. Je le fais à l'ancienne.

Notamment avec de l'argile.

-Que dit ce gamin ?

-Il n'a pas eu une vie facile.
Dents mal soignées. 3 os cassés.

-Les causes du décès ?
-Vu l'entaille entre

les 2 côtes, il a été
poignardé par un objet

aux deux bords biseautés.
-Une petite pioche ? Une truelle ?

-Oui, possible.

-Il serait mort

sur le chantier. Ben.

Continue

de dérouler un peu.
-Imaginons. Les gamins terminent

le chantier leur dernier jour

de vacances en murant
la cheminée. Donc...

-Elle était vide à ce moment-là.

-"Garenne" a été tué

durant la nuit.

Le meurtrier veut cacher le corps.
-Il sait que le mur de la cheminée

n'est pas sec. Il le détruit,
cache le corps et remonte le mur.

-Ca ne tient pas. Ca a dû
lui prendre des plombes

de le refaire.

-Disons qu'il y est arrivé. Mais il
travaille trop vite. Le lendemain,

le vieux Joseph découvre une fente
dans le mur. Il passe de l'enduit.

-Ignorant qu'il finit

le travail du meurtrier.
-Exactement.

-On sait quel jour et presque
à quelle heure il a été tué.

-Mais qui était-il
et que faisait-il là ?

-Et s'il avait fugué ?
-Comment ça ?

-Un gamin qui n'aurait nulle part
où aller. Il se cache ici en volant

de la nourriture.
-Il avait des francs belges.

-Venait-il de là-bas

en étant allé jusqu'à Reims ?
-Il doit

rester des traces.
-Bien.

-On ne se voyait qu'en été

avec Diego. Sinon
on s'écrivait des lettres.

Il m'a dit
qu'il ne viendrait plus

à Château Garenne.
Il n'a plus écrit.

Il a eu une période difficile.
-Je sais. Je l'ai rencontré durant

ces années-là.
Mais il a remonté la pente.

-Ca ne m'étonne pas.
Il était un modèle.

-En vous entendant,
on pourrait presque croire que...

vous l'aimez toujours.
-Non. Bien sûr que non.

Je suis mariée avec Romain
depuis 10 ans. On a les jumelles.

Je suis heureuse.

-Ne bougez pas.

Je reviens.

-Papa !

...

-C'est pratique ici.
En 25 ans, rien n'a bougé.

J'ai retrouvé la boutique de
chaussures. Le proprio se souvient

du vol. Ca l'avait rendu malade à
l'époque. Donc là, j'ai une piste.

Je vais voir
une gendarme à la retraite.

Voilà. C'était Marijo.

Sonnette d'entrée.

Un chien grogne.

-Qu'est-ce que c'est ?
-SRPJ Lille. Major Cantini.

Je peux entrer ?

-Capitaine Novembre.
Gendarmerie Seclin. Entrez donc.

Allez !

En quoi je peux vous être utile ?
Si je peux aider une collègue...

-J'enquête sur un vol de chaussures

commis en 1995.
Selon le propriétaire

de la boutique,

vous aviez enquêté sur ce vol.
Donc j'ai besoin de renseignements.

Je ne peux pas vous en dire plus.
-Ils ne doivent pas savoir ?

-Qui ?
-Ici, nous sommes en sécurité.

Je me souviens bien de ce vol.

J'avais suivi l'affaire.
J'ai tous les éléments ici,

toutes les affaires
de disparition

depuis 40 ans.

-Oh là là !

Ce sont des pièces

officielles. C'est
interdit d'avoir ça.

-Si je ne m'en occupe pas,
ces affaires seront étouffées.

On sait bien toutes

les deux qui tient les ficelles.

Fourniret.

Heaulme.

Emile Louis. Dutroux.

Tout ça a un lien.

-Qu'as-tu ? Tu as vu un fantôme ?
-Non. Je viens de voir une folle,

une vraie cinglée.

Si je deviens comme ça,
il faudra me piquer.

-Je te piquerai.
-Mais dans sa dinguerie,

elle a piqué des trucs à
la Gendarmerie, dont cette vidéo.

-Qu'est-ce qu'on regarde ?
-Les images de surveillance

du DAB situé en face du magasin
de chaussures un jour d'août 1995.

C'est là.

Voici le petit "Garenne".

-Il ne faut pas montrer ça à Angie.
Elle essaye de lui faire une tête.

-On ne trouvera rien, Duchesse.

-Arrête d'être pessimiste.

-Attends. Il y a

quelque chose derrière.
-Exact.

-On doit pousser ça.

-Ca, ça ressemble
à un campement clandestin.

-Plutôt à un nid d'amour.
-Il y a des capotes.

-Non. Je ne te parle pas de ça.
Regarde. Il y a des initiales.

-"Z+O".
-Personne

n'a un prénom qui commence par O.
-Non. En revanche par Z, oui.

-Moi, un amoureux clandestin
dans la cave ? J'aurais bien aimé.

Super romantique !

Pourquoi je l'aurais caché ?
-C'était un fugueur.

Vous auriez pu avoir des ennuis.
-Ma mère

m'envoyait ici l'été pour

se débarrasser de moi.

-D'autres gamins avaient

un prénom commençant par Z

ou par O ?
-On restait entre nous.

Vous trouvez vraiment que
j'ai un look de meurtrière ?

Vous commencez à me plaire.

Vous êtes marié ? Vous avez
une amoureuse ? Un amoureux ?

Vous allez dire "Ici c'est moi

"qui pose

"les questions".
-Je déteste ce genre de phrase.

-Si vous avez des questions,
c'est où vous voulez

et quand vous voulez.
-Je préfère ça.

A tout à l'heure.

-Bye.

*R'n'B.

*...

-Ne bouge pas, Duchesse.
-Un verre ?

-Oui, avec plaisir.
-Guillaume me racontait

leurs petites histoires d'ados.
-On voulait

échapper à Zohra qui voulait

se taper tout ce qui bougeait.
Tu t'en souviens, Romain ? Romain !

-Yes !

-C'est simple.
Tu tournes comme ça. Et voilà !

-Je n'y arriverai
jamais. Tu es trop fort.

-Tu crois que j'ai mes chances

avec Jérémie ?

-Attends... Jérémie ?
-Oui.

-Tu ne vois pas qu'il est pédé ?

Jérémie...

Il se tortille

comme ça.

"Je suis Jérémie la folle !
Mais Zohra me trouve viril".

Jérémie, quoi.

Quoi ?

Quoi ? Tu es pédé, Jérémie.
Tout le monde le sait.

-Romain, le gaffeur.

-Arrête !

-On va se détendre.
C'était il y a 25 ans.

Tu étais très con à l'époque.
-Tu as raison. Je vais me coucher.

-Buona notte.

*...

-Il est pas mal. Hein ?

-Il est bien coiffé.

-J'ai une idée.
-Laquelle ?

-Mon suspect ne va
pas vous plaire.

Diego. Il a fait une analyse. Il me
l'a dit entre deux verres de vin.

Imaginons qu'il soit coupable.
Il tue le gamin. Il planque

le cadavre dans un mur. Il n'est
pas revenu les années suivantes.

-Vous êtes

mignonne bourrée.
-Ca fait 25 ans que ce souvenir

le hante. Il voit un psy

et il s'aperçoit que pour s'en
sortir, il doit crever l'abcès.

-C'est fini ?
-Mais pas pour s'accuser du crime.

Pour mettre

au jour le corps de ce garçon

devant ses amis afin
qu'il ait une sépulture décente.

-Je vous inscrirai au concours
de police. C'est par là.

-Pourquoi on ne sait rien de toi ?

Tu es bien mystérieux.

Tu as des enfants ?

Je me moque de Marion et de Romain,
de leur vie pépère et de leurs

gamines. Bientôt 41 balais

et je les envie. Comme Noémie,
je n'aurais pas dû venir.

Le spectacle de
leur bonheur me déprime.

-Ca va aller.
C'est qui cette Noémie

dont tout le monde parle ?

-Noémie...

c'était une emmerdeuse, c'était
une donneuse de leçons, c'était

une coincée du cul.
-Ah...

-Elle était peut-être malheureuse.
-Peut-être.

-Tu viens dans ma chambre ?
-C'est tentant.

Mais je vais passer mon tour.

Bonne nuit.

-Ouais.

...

-L'enfoiré !

...

Fabien. Pourquoi tu fais ça ?

-Jérémie m'a parlé de vos
rendez-vous secrets à l'époque.

Tu le traitais de tantouse
et tu couchais avec lui.

Tu as pensé
à ce qu'il ressentait ?

Tu me débectes !

-Je vais m'expliquer avec lui.

-Ne fais pas ça.
Il n'est pas au courant.

Ne lui dis rien.

Je voulais juste

te donner une leçon.

...

Un homme parle au loin.

Je ne peux pas.

Je te rappelle.

Elle frappe à la porte.

-Ben. Oh ! Pardon. Désolée.
-Ce n'est pas grave. Dis. Viens.

-Je veux te montrer quelque chose.
-Oui.

-On s'est plantés.

-Comment ça ?

-Putain !

Mais oui ! Bien joué.

Vous allez voir.

-On se met à la place
de la personne qui a écrit.

-Ce n'est pas un Z,

mais un N.
-Noémie.

-Elle n'est pas là.
-Trouvons-la.

-Elle a pris un train pour venir
ici qui est resté bloqué en gare

à 60km d'ici.
Filez la chercher.

-Allez !
-Allez !

-Noémie. C'est impossible.
-Elle n'a pas pu

avoir un mec caché ici
sans que ça se sache.

Mais elle a pu tuer quelqu'un.
-Mais non.

-Tu verras.
-France Bleu Nord

me demande de
commenter la découverte

d'un cadavre au château.

Ils sont au courant.

-La nouvelle est
partout sur Internet.

-Qui a balancé

l'info ?
-Ce serait

Self News.

-C'est quoi Self News ?

-Ce n'est pas un site

de ton groupe ?
-Si.

-Et alors ?

-Tu ne dis rien ?

Tout est bon pour te faire

du fric ?
-Tu réalises

ce que tu fais ?
Tu tues le projet

de Diego.
-Il s'en fout.

Chacun pour soi. C'est
comme ça qu'on fait fortune.

-J'hallucine.

-Dis-leur.

-Guillaume n'y est

pour rien. Guillaume a prêté

l'argent pour les travaux

du château. Sans lui,

pas de projet.

Aucune banque ne me
suivait. Aucun intérêt

à ce que ça se sache.

Il a tenu ça secret. Merci.

-Une putain d'ambiance...

J'aurai appris quelque chose.

Toutes les amitiés ne
résistent pas dans le temps.

Bruit d'un objet jeté.

-C'est bon là. Ca va.
-Guillaume !

-J'espère qu'elle
sera encore là.

-Je vais aussi vite que je peux.
-Je ne parle pas

de ta conduite.

-Pardon. J'ai mal compris.
-C'est juste

qu'on n'y aille pas pour rien.
-Oui.

C'est bien que tu sois
revenue. C'est cool de t'avoir

dans l'équipe.
-Si je suis revenue,

c'est parce que Chistera est con.

-Ah bon ?

-Ca me fait du bien
de vous retrouver.

-Major Cantini !

-Oh ! Merde !
-C'est qui ?

-La folle.
-Major...

Vous m'avez caché le meurtre

de cet adolescent.
-Bonjour, madame.

Présentons-nous.
Commandant Darius, SRPJ de Lille.

Vous êtes ?
-Capitaine Novembre. Gendarmerie

Seclin.
-Ma collègue

a bien agi.

C'est un secret
d'enquête. Vous comprenez ?

-Je comprends tout à fait.
Mais je sais qui a fait le coup.

J'ai les preuves.

En arrivant, je me disais

"Je suis déjà venue ici".
Il y a bien 25 ans de ça.

-Et pourquoi ?

-Une nuit en patrouille, j'ai
récupéré un gamin sur la route.

Il était nerveux,
mal en point. Il disait

qu'il s'était perdu.
Mais j'ai pensé

à la fugue.
Il avait accepté que

je le ramène ici si je me taisais.
-Vous l'avez fait ?

-Oui. Je n'allais pas le laisser
dehors avec tous ces prédateurs.

-C'était lui ?

-Non, ce n'est pas lui.

-Et un de ceux-là ?

-Oui. C'est lui.

Oui.

-Tu as pu avoir
les collègues en Belgique ?

-Oui.
-On sait qui a bavé sur Internet ?

-Les gamines de Romain et
de Marion. J'ai parlé avec elles,

elles savaient tout. Donc...
Elles ont écouté les adultes.

-Elles n'ont pas eu peur ?

-Elles ont shooté le squelette.

-Monsieur !
-Bonsoir.

-Police. On recherche

une passagère
du train allant à Arras.

-Les passagers sont là.
Le train n'est pas parti.

-Vous connaissez ?

-Oui. Elle s'est énervée.
Elle voulait nous faire des procès.

-Ah ?
-Elle est

au restaurant.
Ne la ramenez pas ici.

C'est dur.

-OK. Merci, monsieur.

-Bonne soirée.

-Je peux ?
-Oui, bien sûr.

-Ca va ?

-Super !

Les échecs, on finit
par s'y habituer.

-Pourquoi tu ne m'as plus donné
de nouvelles après cet été-là ?

-Un soir, je rentrais du lycée.

J'ai vu mon père cogner ma mère.

Eh oui !

Ca arrive aussi chez les bourges.

Chez moi, c'était tout le temps.
Là, mon père avait beaucoup bu.

Je l'ai cogné avec un cendrier.

-Tu l'as tué ?
-Je l'ai cru.

Je me suis enfui.

Bien plus tard, j'ai
appris qu'il avait survécu.

Il avait divorcé.

Mon père n'a pas porté
plainte. Mais c'était trop tard.

Quelque chose s'était cassé.

Après, j'ai bien galéré
pendant des années.

-Tu t'en es sorti.
-Avec un bon psy.

Et il y a eu Darius
surtout. Il m'a bien aidé.

Je suis dégoûté.

Ce projet de Château Garenne,

c'était tout pour moi.
J'espérais rebondir avec. Et là...

C'est fou. Tout ce que je touche
se transforme en désastre.

-Mais non.
-Si. Tu le vois bien.

Là, j'ai voulu jouer la comédie
du gars à qui tout réussit.

Ridicule.

On ne peut pas reprendre sa vie
là où on l'a laissée il y a 25 ans.

-On n'a pas droit
à une deuxième chance ?

...

-Bonsoir.
-C'est fermé.

-Police.

On cherche cette femme.
Elle est venue ici.

-Enfin !

Elle s'est énervée.
Elle s'est endormie.

Embarquez-la.

-Bonsoir.

-Mademoiselle.
-Noémie Chabot ?

-Elle a pris

un cacheton.
-Ah bon ?

-Noémie !

Allez ! Il faut
y aller. On se réveille.

-On ne peut pas l'interroger.
-Bon ! Ma femme va me tuer.

Je vous laisse les clés.
En partant, mettez-les

dans la boîte aux lettres.

-OK.
-Bonne soirée.

-Désolé, monsieur. Merci.
-Merci beaucoup.

-Tiens.
-Merci.

-Santé !
-Santé !

-Elle dort vraiment bien.
-Oui.

C'est très chaud là.
-Ici ? Là ?

-Oui.
-En effet.

...

-Bonsoir, Noémie.

Je suis le lieutenant Lacorderie.
Voici le lieutenant Ferrer.

On est de la police.
Vous alliez au château Garenne ?

-Oui. Comment vous le savez ?
Qu'est-ce que je fais là ?

Je veux partir.
-Madame ! Calmez-vous.

-Pourquoi je suis là ?
-Tout va bien. On vous emmène

à Château Garenne.
On a besoin de votre aide.

Ma collègue va
vous montrer une photo.

-On a des
questions à vous poser.

Ca vous dit
quelque chose ?

Vous le connaissez ?

-C'est Olivier.

-Vous vous êtes
rencontrés où ?

-Je l'ai rencontré
à un mariage dans les Ardennes.

J'étais avec mes parents et
lui avec sa famille d'accueil.

-D'accord ? Et ?

-C'était comme si
on s'était toujours connus.

On a passé la journée ensemble.

Le soir, on a dû se quitter.
Je rentrais en Bretagne

et lui en Belgique.
-Vous ne vous êtes jamais revus ?

-Tu viens, Noémie ?
-Non, je vais rester un peu.

-Il m'a juré qu'on se reverrait.
Je savais que c'était impossible.

Les semaines ont passé. Mes
parents m'ont envoyée en vacances

en colonie l'été. J'étais très mal,
comme on peut l'être à cet âge-là.

Et puis...

Il avait tenu parole.
Il avait fugué pour me retrouver.

Je l'ai caché

dans la cave du château.

...

Ensuite on s'est
disputés pour une bêtise.

Il est parti et...
j'ai regretté aussitôt.

Je regrette encore.

Mais il n'est jamais revenu.

-Ouais. C'est super ça, Duchesse.
Bravo à tous les deux ! Merci.

A tout à l'heure.
-C'est bon pour la caméra ?

-Oui. Prête pour le grand bluff ?
-J'ai été championne universitaire

de poker.
-Vous êtes championne de tout.

Bonsoir, messieurs dames. Désolé
de perturber ce moment entre amis.

Je voulais vous faire
un topo de la situation.

On a identifié le gamin.

Il s'appelait Olivier Jansens.
Il vivait en Belgique

en famille d'accueil.

Fin juillet 1995, il s'enfuit
de chez ses parents adoptifs.

Les flics de Charleroi ne vont
pas parvenir à le retrouver.

Il est venu ici

retrouver Noémie

dont il était tombé amoureux.

Ce bouton a été retrouvé
dans la cheminée

au milieu des gravats.

Il doit appartenir

au meurtrier.
-On va faire

un prélèvement ADN
de chacun d'entre vous.

-Vous nous soupçonnez, mais
seule Noémie connaissait ce gamin.

-J'aimerais terminer.

Soit vous refusez

les prélèvements et vous serez

convoqués

officiellement.

Soit on les fait, on les
garde au frigo avant analyse

demain.

-Laisse tomber !
-Marion.

Qu'est-ce que tu fais ?

-Je vais le faire.
-Ouvrez la bouche. Dites "Ah !"

-Je n'arrive pas à joindre
les filles. Ca fait

3 fois que j'appelle.
-Les grands-parents,

tu les as eus ?
-Non. Ils sont injoignables.

-Oh !

Regarde qui se fait piéger.

Désolé. Il faut y aller.

Qu'est-ce que tu cherches ?

-Tous les ADN.

-Qu'as-tu fait à ce gamin ?

-Je...

Je ne voulais pas.

...

-On devrait y aller.

-On fait comme d'hab ?
-Oui. Tu y vas d'abord ?

-OK.

-T'es qui, toi ?
Qu'est-ce que tu as vu ?

-Rien. Je ne connais

personne ici.
-Tu m'espionnais !

...

Qu'est-ce que j'ai fait ? Putain !

J'ai mis un temps infini

à tout défaire, à cacher
le corps, à refaire

l'enduit. Et je me suis enfui.

...

-Une gendarme t'a
ramassé sur la route.

-J'ai cru que c'était

pour m'arrêter. Mais
elle a cru que je fuguais.

Elle m'a déposé au camp.

Quand j'ai vu que personne
n'avait rien remarqué,

je me suis dit que
je pouvais peut-être m'en sortir.

-Olivier était revenu. Toute ma vie
j'ai cru qu'il m'avait abandonnée.

Mais il était revenu

pour moi.

C'est pour ça qu'il est mort.

Noémie pleure.

...

...

-Les filles sont dans leur chambre.
Qu'est-ce que je vais leur dire ?

...

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