All language subtitles for Au Service De La France S02E04

[Irène] J'en ai assez d'être commandée

et de dîner à sept heures et demie.
On étouffe ici.

Vous voyez, je sors mais sans vous.

D'ailleurs,
je ne sais même pas si je rentrerai.

[cliquetis mécanique du percuteur]

Qu'est-ce qui vous prend, Merlaux ?

Je suis venu vous tuer, mon colonel.

Vous avez trahi mon père. Vous avez voulu
m'éliminer. Vous êtes un collaborateur.

Dites-le.

Dites : "Je suis un sale collaborateur,
je suis une ordure.

"Je suis la honte de la France."

Dites-le.

Je suis votre père, André.

[Père Jean] Que signifie la résurrection
dont nous parle...

Es-tu vivant ?

[Calot] Deux super puissances,
deux blocs, deux idéologies,

deux monstres tapis dans l'ombre,

deux adversaires
animés par une haine farouche.

Ils poursuivent un seul et même dessein.

Se détruire, s'exterminer,
s'anéantir l'un l'autre,

sans pitié, sans remords,
pour qu'il n'en reste qu'un,

quitte à ce qu'il ne reste plus personne.

[cri]

Voici notre monde,

un nouveau monde,
le monde de la guerre froide.

[applaudissements]

J'ai pas terminé.

[Père Jean] Je crois qu'on a droit
à un petit remontant.

À ta résurrection, mon fils.

J'ai quelque chose à te demander.

- D'important.
- Je t'écoute.

Est-il est possible
que Maurice Mercaillon soit mon père ?

[Père Jean] Excuse-moi.

Ta mère, ton père et Mercaillon étaient

effectivement très proches
dans la résistance.

Et tes parents ont rompu
tout contact avec Mercaillon

dans les dernières années de la guerre.

Pourquoi ?

- Tes parents étaient communistes.
- Communistes ?

C'est comme ça
qu'ils se sont rencontrés en 36.

Ils étaient dans la même section.

C'était le front populaire, l'espoir
de tout un peuple que tout allait changer.

Ils ont poursuivi cet idéal
dans la résistance.

Ils croyaient au grand soir.

Mercaillon, lui, c'était un bourgeois.
Il détestait les communistes.

Pourquoi ils étaient proches, alors ?

Parce que au plus dur
de la lutte contre l'occupant,

toutes les forces pouvaient se rassembler.

Et puis,

surtout,

Mercaillon était amoureux de ta mère.

Ta mère est la seule qui pourrait
te dire la vérité à ce sujet

mais lorsque le réseau Vulcain est tombé,

elle a été capturée par la Gestapo.

Personne ne l'a revue depuis.

Qu'est-ce qui a attiré mes parents
dans le communisme ?

[Calot] Deux Allemagne, Est et Ouest,

quatre Berlin, Est, Ouest, Nord et Sud.

Deux Vietnam, du Nord et du Sud.
Deux Corée, du Nord et du Sud.

Deux Chine,

Taïwan et Chine.

Et Hong Kong.

Trois Chine.

Deux Mexique, du Nord et du Sud.

On a déjà beaucoup de travail
avec les pays qui existent.

Je me disais aussi
qu'il n'y avait pas de Mexique du Sud.

Pas encore. S'il vous plaît.

Dans ce monde d'affrontement larvé,

tout doit être envisagé
selon le prisme de la guerre froide.

La moindre question, la moindre phrase,
peut être potentiellement codée.

Exemple.

Savez-vous ce que signifie

"Yvette aime les grosses carottes" ?

Moulinier ?

Vous savez ce que signifie
"Yvette aime les grosses carottes" ?

Je dirais que la dénommée Yvette
est une sacrée coquine.

Vous venez de laisser passer
une information vitale

sur un parachutage d'armes
en temps de guerre chaude.

Que se passera-t-il si vous commettez
la même erreur en temps de guerre froide ?

Merci, monsieur Calot.

J'ai pas terminé.

Le temps est écoulé. Mesdames, messieurs,

le programme des prochaines conférences
"passions et passe-temps".

En avril, Marie-Jo nous parlera
de la galette bretonne.

En mai, monsieur Pochon nous parlera
modélisme ferroviaire. En juin...

Pardon, monsieur Schmid,
mais si c'est possible,

plutôt que la galette bretonne,

je souhaiterais aborder le thème
de la photographie de perroquets.

Et bien oui, nous sommes en 1961.
C'est plus moderne, je trouve.

Bah écoutez, le programme
a été tamponné en semaine 48

de l'exercice précédent.
Si tout le monde se met à changer

de passions et passe-temps
en semaine cinq, on ne s'en sortira pas.

La galette bretonne,
c'est très moderne aussi.

En juin, Monsieur Moulinier
nous parlera du bouquetin.

[le téléphone sonne]

[Marthe] Domicile de monsieur
et madame Mercaillon, bonjour.

C'est monsieur. Madame est rentrée ?

- Pas encore, monsieur.
- Ah.

Si madame rentre, est-ce que monsieur veut
que je transmette à madame

- un message de la part de monsieur ?
- Non, ça ira.

Qu'est-ce que vous faites, Calot ?

Vous redéménagez ?

Je vais restituer les dossiers
de ma conférence

- qui vous a tant fait rire.
- Ne le prenez pas mal, c'était amical.

Et puis, avouez qu'ils ont
un côté comique, vos cocos.

Yvette et ses grosses carottes.

Vous rirez moins quand une bombe
atomique détruira l'Europe.

Tous les jours, on frôle la catastrophe.

Si on relâche notre vigilance
ne serait-ce qu'une seconde...

Ça va, n'en rajoutez pas.

C'est pas parce que votre zone
est à la mode

que c'est plus dangereux qu'ailleurs.

Calot, qu'est-ce que vous faites ?

Je restitue ces dossiers et je pars
à Berlin pour une réunion quadripartite.

Et vous, Moulinier,
qu'est-ce que vous faites ?

Eh bien moi,
j'ai pas mal de choses à faire.

On va changer.
On fait jamais rien de nouveau ici.

On se laisse aller, on s'encroûte

C'est la routine. Moulinier, vous partez
à Berlin à la place de Calot.

Mais enfin, c'est pas possible.
C'est une zone complexe.

C'est un ordre.

[Calot] Et moi,
qu'est-ce que je vais faire ?

Prenez des vacances. Ça vous fera du bien,
vous avez l'air crevé.

Pas du tout. Je dors très bien,
plusieurs fois par nuit.

- Je ne prends jamais de vacances.
- Justement, prenez-en. Ça changera.

Qu'est-ce que je vais faire en vacances ?

Comme tout le monde.
Vous mettez un short, des sandales,

vous envoyez des cartes postales.

Donnez tout ça à Moulinier
et allez vous reposer.

Pour les autres, il y a pot.

Mais mon colonel,
il est neuf heures un quart.

On ne fait jamais de pot
avant onze heures.

Eh bien, c'est le changement.

Vous allez me faire un petit topo
sur Berlin. Ça vous fera un bon exercice.

Tout de suite, monsieur Moulinier.

Vous ne venez pas au pot, monsieur Calot ?

- Non, je suis en congés.
- Ah.

C'était très intéressant,
votre conférence.

Merci.

Ça fait longtemps que vous vous intéressez
aux photos de perroquets ?

Oh, je trouve ça joli mais ça n'aurait
sans doute pas intéressé grand-monde.

Si.

Je dois y aller.

Juste un instant.

Vous avez déjà pris des congés ?

Oui, quelques jours.

Et qu'est-ce que vous faites ?

Eh bien, je... Ça dépend.

Je me repose ou je vais voir ma mère.

Ah.

Et si vous n'aviez plus votre mère,
qu'est-ce que vous feriez ?

Je ne sais pas.

Une fois, je suis partie avec ma sœur.

Je suis absolument désolée
mais il faut vraiment que j'y aille.

Bonnes vacances.

Deux pyjamas réglementaires, deux valises.

Pourquoi deux ?

Vous êtes un, fois deux zones.
Berlin-Est et Berlin-Ouest. Ça fait deux.

Ah.

- Quatre plans de la ville.
- Pourquoi quatre ?

Quatre secteurs. Français,
britannique, soviétique, américain.

- Ça fait quatre.
- Bien sûr.

Signature.

Allez.

Bonne mission.

Voilà votre topo.

Je vous avais dit un topo,
pas une encyclopédie.

C'est-à-dire, quand on s'y plonge un peu,

il faut reconnaître que monsieur Calot
n'a pas tort. C'est une zone complexe.

Il a d'ailleurs dit
que vous aurez du mal à vous y repérer.

Il faut pas exagérer non plus.

Je voulais vous dire aussi.
en rédigeant le topo,

j'ai intercepté ce télégramme
en provenance de Berlin.

Je ne sais pas de quelle zone
mais je le mets dans le dossier

parce qu'il m'a paru un peu étrange.

Ça dit : "Le singe est dans la fusée."

On devrait peut-être demander
à monsieur Calot

- s'il sait ce que ça veut dire ?
- Bon, ça suffit avec Calot.

J'ai quand même pas besoin de lui
pour lire un télégramme.

Ah mais je plaisantais, bien sûr. Et puis,
d'ailleurs, qu'il parte en vacances,

c'est surtout à nous
que ça va faire des vacances.

Je plaisantais, bien sûr.

Messieurs,

nos nations ont triomphé ensemble
du péril nazi.

La Grande-Bretagne en appelle
au noble esprit de cette alliance

et à la responsabilité de chacun
pour trouver un accord

sur les sujets qui nous réunissent
aujourd'hui

dans un esprit d'union et de paix.

La France prendra ses responsabilités,
comme toujours.

Pour commencer,

la Grande-Bretagne conteste
la mise en demeure requérant le paiement

de la somme de quatre mille
trois cent cinquante-six livres sterling

pour la remise en service du réseau
de canalisation des eaux usées à Berlin.

Attendu que les Soviétiques

détiennent 354 millièmes
de la longueur totale du réseau,

soit un pourcentage une fois et demi
supérieur à celui de la Grande-Bretagne,

la Grande-Bretagne souhaite
ramener sa quote-part à 54.

Nous n'utilisons pas le réseau
quadripartite des eaux usées.

- Vous utilisez quel réseau, alors ?
- Ça ne vous regarde pas.

[Anglais] Si vous avez fait des travaux,
où sont vos autorisations ?

Il ne s'agit pas d'une partie commune,

donc, nous n'avons pas besoin
d'autorisation.

Si.
S'il s'agit de travaux de structure, si.

[Anglais] Quoi que vous fassiez
chez vous...

[Calot] La moindre question,
la moindre phrase

peut être potentiellement codée.

Vous rirez moins quand une bombe
atomique détruira l'Europe.

Tous les jours, on frôle la catastrophe.

En fonction des millièmes.

[Soviétique] Si vous voulez faire
des économies, commençons par couper

l'éclairage public après huit heures
du soir. Ça ne sert à rien.

[Américain] Évidemment, chez vous, il y a
rien à faire dehors mais chez nous,

les citoyens sont libres
de vivre aussi la nuit.

Messieurs, dans un souci d'apaisement,

la Grande-Bretagne peut envisager

de limiter la réduction de sa quote-part
à 58 au lieu de 54,

ce qui diminuerait sa contribution
dans les proportions.

Est-ce que dans ces conditions-là,
nous vous pouvons

soumettre la résolution au vote ?

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Quelle est la position de la France
sur cette résolution ?

La France

s'abstient.

Résolution suivante.

[Anglais] Et approbation
de la résolution 43ED...

[Calot] Yvette aime les grosses carottes.

[Anglais] Sur la couleur des tuiles
en zone partagée.

La Grande-Bretagne vous remercie.

Pardon, messieurs. Messieurs, messieurs ?

La France souhaiterait aborder
un dernier point

qui ne figure pas à l'ordre du jour.

- C'est impossible.
- C'est juste une question à régler.

Demandez l'inscription de votre question

à l'ordre du jour
de la prochaine assemblée ordinaire.

S'il y en a une.

C'est bien la question

car la France s'inquiète, messieurs.

La France, ce vieux pays,

cette grande nation dont la tradition
diplomatique n'est plus à démontrer,

qui a toujours cherché
à réconcilier les tribus,

les peuples.

La France, donc,

grâce à la qualité de son renseignement,
a intercepté un message.

Un message qui indique clairement que l'un
des pays représentés autour de cette table

a l'intention d'envoyer une bombe
nucléaire sur l'un des autres.

Qui ?

- Oui, qui ?
- Qui n'est pas le sujet, messieurs.

Nous ne sommes pas là
pour dire qui a commencé

ni pour désigner un coupable.

Alors oui, on sait qu'il y a des tensions,

chacun a sûrement
sa part de responsabilité

et la France veut simplement apaiser
la situation, comme elle le fait toujours.

Parce que franchement, ça sert à quoi
de se lancer des bombes

si on n'est plus là après
pour savoir qui a gagné ?

Alors, on arrête de se chamailler,
on range les coupe-coupe

et on essaie de passer
de la guerre froide à la guerre tiède.

Non ?

Vous prenez la responsabilité
d'un autre conflit mondial

que vous perdrez.

Cette accusation est inadmissible.

S'il vous plaît, on a dit
qu'on n'accusait personne.

Si nous sommes provoqués,
nous riposterons.

[Moulinier] Messieurs ?

Nous aussi.

L'URSS a des alliés partout
même sur votre continent.

Elle les protégera coûte que coûte.

Qu'est-ce que vous voulez dire ?

Si nous leur demandions, je suis certain

que nos amis Cubains
seront prêts à accueillir

tout moyen nécessaire
à la défense du monde communiste.

Vous comptez mettre des armes à Cuba ?

Vous venez de m'en donner l'idée.

Messieurs, ne vous emballez pas.

Je vous fais part de l'inquiétude
de la France dans un souci d'apaisement.

Par ailleurs,
je connais un petit peu Cuba.

Messieurs, je pense
que cette assemblée est terminée.

- Oui.
- [Mercaillon] Messieurs ?

Messieurs, revenez.

Son nom tient en trois lettres.

Elles ont suffi
à le faire entrer dans l'histoire.

Ce 31 janvier 1961,

Ham ouvre la voie des étoiles
aux astronautes Américains.

Agé de trois ans, ce chimpanzé,
originaire du Cameroun,

embarqué à bord du vol Mercury,

est le premier être vivant
à avoir survécu à un voyage dans l'espace.

Qu'est-ce qu'il vous prend ?

On a tout vu.

- Non ?
- Donc, le singe est dans la fusée,

ça voulait simplement dire
qu'il y avait un singe dans une fusée.

On va déjeuner ?

Vous saviez que les Américains allaient
envoyer un singe africain dans l'espace ?

- Évidemment.
- Ils sont forts, quand même.

Parce qu'ils envoient des bestioles
dans l'espace ?

Il faudrait m'expliquer l'intérêt.
Ce sera quoi après ?

Un tapir ? Un ornithorynque ?

Les Soviétiques, eux, vont envoyer
des hommes dans l'espace,

pas le zoo de Vincennes.

Il faudrait qu'ils se dépêchent, alors,

parce qu'avec le nombre de gens
qui passent à l'Ouest,

ils n'auront bientôt plus personne
à mettre dans une fusée.

Il y aussi des gens
qui fuient la démocratie.

Donc, déjeuner ?

Qu'est-ce que c'est que cette histoire
de missiles que les Soviétiques menacent

d'installer à Cuba et pourquoi
on nous met ça sur le dos ?

Qu'est-ce que vous avez fabriqué
à Berlin, Moulinier ?

Vous nous avez dit
que tout s'était bien passé.

Vous avez menti ?
Ça s'est pas bien passé ?

Mais si mais vous savez
ce que c'est, ce genre de réunions.

Ça dure des heures.
On chipote, on vote, on conteste.

Il y a eu des petites frictions
mais rien de grave.

J'ai douze télex de douze pays différents

qui craignent la rupture
des relations diplomatiques

entre Soviétiques et Américains
à cause d'une énorme crise à Berlin.

C'est sûrement un malentendu.
Je vais voir ce que je peux faire.

- On a qu'à envoyer Jacquard, maintenant ?
- J'y suis pour rien, moi.

Puisque tout le monde peut s'occuper
de ma zone et y mettre le désordre.

Ça suffit, tous les trois !

Si ça continue,
je vous envoie tous en module à l'Est !

Ça va, hein. Ils prennent la mouche
pour un rien dans votre zone.

Si vous vous êtes conduit pendant
tout ce temps en Afrique comme à Berlin,

attendez-vous à ce que le foutoir
que vous avez semé dans votre zone

vous pète à la figure !
Et bien fort et pour bien longtemps !

Cette manière
de toujours tout voir en noir.

On va déjeuner ?

Où allez-vous ?

Je vous embêterai plus avec mon bazar.
Je vous laisse tranquille, je m'en vais.

Ne soyez pas ridicule.
Vous allez loger où ?

Je sais où je dois aller.
Ne vous en faites pas pour moi.

Attendez tranquillement
la retraite de Mercaillon.

Surtout, ne prenez pas de risques.
Continuez à tamponner pour la France.

Avec un peu de chance,
vous aurez une prime.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Au revoir, Moïse.

Qu'est-ce que vous allez faire ?

Ce que je pensais faire à vos côtés.
Me battre.

Ne commettez pas la folie
de vous approcher de Mercaillon.

J'ai pas peur de lui.

Qu'est-ce que vous lui avez fait encore ?
Il est bizarre ces derniers jours.

Mercaillon, fumier.

- Au revoir, Moïse.
- Ne faites pas de bêtises !

- Vous êtes revenue à la raison.
- Je suis revenue prendre mes vêtements.

Vous pensez sérieusement
que vous pouvez vivre toute seule ?

Oui.

Et où allez-vous habiter ?

Avec quel argent pour payer un loyer ?

Vous ne pouvez même pas,
Dieu merci, ouvrir un compte en banque.

- Je vais peut-être me prostituer.
- À votre âge.

J'ai 41 ans.
Je suis mariée avec vous depuis 20 ans.

J'ai élevé vos deux enfants
qui n'ont plus besoin de moi.

Il est grand temps
que je pense à avoir une vie.

Mes deux enfants ?

Notre fille et votre fils.

Voulez-vous qu'on parle un peu de lui ?

De ses cheveux blonds ?
De son goût pour Wagner ?

Vous n'avez pas le droit.

- Restez, Irène, votre place est ici.
- Non.

Je m'ennuie ici. Je m'ennuie à mourir.
Je ne veux pas passer le reste de ma vie

dans cet appartement sinistre,
entre Marthe

et vos pantoufles de fonctionnaire
au Ministère des Anciens Combattants.

J'ai besoin d'air,

d'aventure, de surprise.

Finalement, je laisse tout.
Ce ne sont que de mauvais souvenirs.

Tout ce que vous avez, vous me le devez,

y compris ce tailleur.

Vous voulez le garder ?

En souvenir.

Je ne l'ai jamais aimé.

Il est maronnasse,

comme tout ici.

Tout.

Cette nappe est à moi.
C'était le trousseau de maman.

Vous allez sortir comme ça ?
Vous êtes devenue folle ?

Adieu, Maurice.

Je suis le chef
des services secrets français.

J'ai le général
tous les jours au téléphone.

Je suis un homme dangereux, Irène.

Si vous saviez le nombre de gens
que j'ai fait tuer

et que je fais tuer chaque jour.

Maurice.

[sonnette]

Ah, quand même !

- Colonel Maurice Mercaillon ?
- C'est moi.

Vous êtes un homme solide,
intègre et courageux.

Pour ces qualités, vous avez été choisi
par le général de Gaulle

pour mener dans le plus grand secret
les négociations avec le FLN.

Vous partez à Alger.

[coups de feu]

Voici la réponse à votre demande.

- Monsieur Moulinier ?
- Oui ?

Je passe mon module
interception de messages.

J'ai entendu quelque chose.
Je voudrais vous en parler d'abord.

Allez-y.

Débarquement imminent
dans la Baie des Cochons.

Ne perdez pas de temps avec ça.

Ça veut simplement dire
que des cochons vont se baigner.

Allez. Bonne soirée, Guy.

C'est ce que je pensais aussi
mais dans le doute.

Bonne soirée, monsieur Moulinier.