All language subtitles for Shake Hands with the Devil (1959)-fr

Dublin, Irlande.

Une ville en guerre.

Souvent dans leur histoire mouvementée,

les Irlandais durent
combattre pour leur liberté

et furent écrasés.

C'est une année de guerre totale.

L'année des Black and Tans.

Une armée devant remplacer
l'armée régulière,

dégoûtée par sa lutte
contre les hommes et la liberté.

Par ici !

Lâchez tout !

Arrêtez-vous !

Assez couru pour aujourd'hui.

- Joe Cullen ?
- Exact.

O'Leary n'est pas loin, d'après la fille.

Cette jolie fille
aux yeux bleus innocents ?

On la trouvera, on la fera taire.

Pas toi. Tu n'as plus qu'une nuit.

Emmenez-le.

Ayez pitié, monsieur.

Allez par là !

Votre nom ?

- Kerry O'Shea.
- Pouvez-vous le prouver ?

- Vos parents ?
- Oui.

Américain ?

Je voulais que ma mère
repose avec mon père en Irlande.

Vous êtes ici depuis un an ? Ça fait long.

J'étudie à la faculté de chirurgie.

Sur Coke Street ?

- Saint Stephen's Green.
- Nom du président ?

Maitland. Sir Robert Maitland.

Qui êtes-vous ?

C'est une amie de la famille.

On a retrouvé ça.

C'est sûrement à O'Leary.

Merci.

C'est la moindre des choses
pour Cathleen O'Shea

dont le fils a prouvé à Eileen O'Leary

son immense gentillesse.

TERRENCE O'SHEA NAISSANCE 1868 - MORT 1898

CATLEEN O'SHEA NAISSANCE 1872 - MORT 1920

1000 $ DE RÉCOMPENSE MICHAEL O'LEARY

RECHERCHÉ POUR MEURTRE

S'ils le trouvent, il sera exécuté.

Comme Joe Cullen ce matin.

Eh, Kerry !

Où es-tu parti ce matin ?

Chut... Laisse tomber.

Tu es un drôle de colocataire.

Tout le monde parle d'un Américain
qui a défendu sa cause.

Parmi les braves morts du cimetière.

Et qui est le dernier à l'apprendre ? Moi !

C'est normal, je n'ai défendu aucune cause.

Alors, explique-moi.
Un simple pied de nez aux Tans ?

Eileen O'Leary est venue t'implorer.

J'ai juste agi d'instinct.

- Tu t'es battu.
- N'essaie pas de m'acheter.

C'est l'instinct d'un vrai Irlandais.

- D'un Américain.
- Né de parents irlandais.

Paddy, je ne rejoindrai pas l'organisation.

Je te l'ai dit, je me suis
déjà assez battu en France.

Tu ne crois pas en la cause ?

Je crois que la violence ne résout rien.

Mais mon cœur est avec vous.

Quand comprendras-tu
que cela ne suffit pas ?

Pratique, d'être Américain.

Vous avez déjà gagné
la guerre d'indépendance.

DOCTEUR IRLANDE BLACK AND TANS

INCROYABLE. IL N'A PAS DE CŒUR

Lenihan arrive !

Avant de vous parler de la microsténose

que M. Leonardo da Vinci-O'Connor
efface son œuvre du tableau.

Je rappelle à M, O'Connor et vous tous

qui parlez plus de politique
que de médecine,

qu'il y a des cours de sciences
politiques à la faculté

que vous pouvez suivre

Revenons à la microsténose.

Nous l'avons vu,

il s'agit d'un fort durcissement

des folioles de la microvalve.

Ces folioles sont d'ordinaire
molles et souples

ce qui permet un passage fluide du sang.

Lors d'un durcissement,
l'arrivée de sang est coupée.

Le chirurgien doit élargir l'ouverture.

Hélas, personne n'a trouvé
la bonne technique.

Mais la médecine a grand espoir
en la recherche d'un étudiant,

un étudiant de sciences naturelles
qui trouvera la réponse

dans son passe-temps favori.

L'observation des oiseaux.

Si vous étiez mon chirurgien

et que ma vie était entre vos mains,

je serais inquiet

malgré l'anesthésie,

qu'un pigeon attire plus
votre attention que mes entrailles.

Messieurs, si nous sommes d'accord
sur la tenue de notre cours,

le sujet du jour est la microsténose.

On n'est rien si on ne croit en rien.

- Je crois à quelque chose.
- À quoi ?

Ce soir, je crois à une jeune fille rousse,

d'1m60.

Je ne peux pas la faire attendre.

Tu es un cas désespéré !

Désirez-vous boire un verre ?

Je sais qu'O'Leary est venu ici.

O'Leary ? O'Leary...

C'est un nom courant à Dublin.

Parlez-vous de Sean ou bien de Liam ?

Il cherche peut-être Seamus O'Leary.

On a brûlé son étable,
son vieux cheval n'a plus de toit.

Faites-moi l'honneur de boire
ce que monsieur a refusé.

Il ne faut pas gâcher.

À votre santé.

- Ça ne te fait pas enrager ?
- Paddy...

On est même espionnés au bar !

Garde ta voix pour ton discours de demain.

Ne m'attends pas ce soir.

Pour un pacifiste, tu consacres
du temps à la guerre des sexes.

J'étudie l'anatomie.
C'est primordial pour un docteur.

As-tu déjà songé qu'une fois docteur,

tu auras peut-être des patients masculins ?

Si ça arrive, je leur recommanderai
mon ami Patrick Nolan.

Que dirait Terrence 0'Shea s'il
entendait son fils parler ainsi ?

Ce fut l'un des leaders des rebelles.

Tout ça pour quoi ? Une balle dans le dos !

Un O'Shea mort pour la cause, ça suffit.

La rue n'est pas assez large ?

Viens !

Tu es devenu fou ?

Va-t'en, je suis cuit.

Arrête.

Viens.

Paddy Nolan est blessé.

Il m'a donné l'adresse.

C'est un des rebelles.

Les plus beaux tombent les premiers.

Sois honnête.

Il faut opérer.

Appelle Lenihan.

Lenihan ?

Je sais où il habite. J'y vais.

Tiens bon, mon ami.

Accroche-toi.

Je jure de me battre pour la République.

Attention, Tracy. Le Tan va te voir.

Non, je m'en occupe.

Que fait-il ?

- La route est longue.
- À moi l'honneur.

Que se passe-t-il ici ?

- Où est Mary ?
- Partie chercher de l'aide

Je lui ai dit d'éviter les ennuis.

À vous aussi, vieille sorcière.

- Tu m'as désobéi.
- Il est blessé !

Clancy !- Tu dois écouter mes ordres.

Mon frère est déjà mort pour ça.

Et si l'ennemi arrive ?

Je t'ai toujours obéi.
Tu sais ce que je ressens pour toi.

Tâche de t'en souvenir. Dépêche-toi.

Un jeune homme t'attend à l'hôtel.

Il se sent seul et cherche de la compagnie.

Désolé pour la rousse.

Paddy Nolan, vous étiez un cancre,
mais un bon soldat.

À quoi bon une épitaphe
quand on meurt à 23 ans ?

Détrompez-vous.

Ça a son importance.

Le prêtre et ses hommes viendront bientôt.

Les Tans viendront vous interroger.

Ils sont déjà chez moi.

Pourquoi ?

J'ai fait tomber un cahier à mon nom.

Dans ce cas, suivez-moi.

On vous mettra à l'abri.

Arrête tes bêtises. Tu es déjà assez chic.

Ne revenez jamais ici.

Et pas un mot.

Oubliez tous vos rendez-vous.

Mais que faire ?
Mon frère est mort pour la cause.

Je dois m'occuper d'elle.

Trouvez un autre moyen.

On se bat pour la liberté.

- Tout est prêt ?
- On attend le feu vert.

Écoutez, quand la voiture
tourne sur Curragh Road,

vous y allez, pas avant.

Il nous faut ces plans.

- On doit savoir ce que fera Dublin.
- Comptez sur nous.

- Dermott !
- Monsieur ?

Allez chez Paddy Nolan. Il a été abattu.

- Oui.
- Vite, le temps presse.

- Kirby.
- Oui ?

Allez chez Agnès Madigan avec Foley.

Paddy y repose.

- Où l'emmène-t-on.
- À Phoenix Park.

Faites en sorte de le trouver.

C'est ainsi que vous enterrez vos héros ?

C'est déjà bien.
Tous nos morts ont le même sort.

Nous sommes en guerre !

En France, quand un ami
mourrait à côté de vous,

pleuriez-vous sa mort ?

D'où vos médailles ?

On l'enterrerait bien avec Parnell
et O'Connell à Glasnevin.

Avec le drapeau de la République,
des fleurs,

son hymne préféré, mais...

On est des clandestins.
On prend la mort ainsi, froidement.

Il faut continuer à vivre.
Vous avez le choix.

Nous rejoindre pour combattre...

Sinon quoi ?

Ou bien repartir en Amérique.

J'ai tué assez de gens.

O'Leary, notre ami a besoin d'un verre.

Il a assisté au drame.

Était-ce horrible ?

Les années passent,
les morts se succèdent...

Tout ça pourquoi ?

Enfin... Le jour approche.

O'Shea !

Le Général vous appelle.

Vous êtes Kerry O'Shea, n'est-ce pas pas ?

Vous aviez raison,

il lui ressemble.

Mais il semble plus grand que Terrence.

Mais il a le même regard entêté.

Votre père était une tête de mule.

Enfants, on se battait beaucoup.

Mais plus tard, on a combattu ensemble.

On avait un objectif.

Je me souviens du jour de la descente.

Quand il a pris une balle pour moi.

Il serait mort dans son sang
sans l'aide du Commandant.

Il l'a pris sous son aile.

Faisant fi des coups de feu.

On l'a retrouvé hébété près du canal.

Il parlait tout seul,
c'était incompréhensible

Alors, McGrath ?

J'ai obéi aux ordres.

Je l'ai tuée.

J'ai frappé, elle a ouvert la porte.

Elle était superbe.

Toute pomponnée, ses yeux brillaient.

"Bonjour, Timmy", m'a-t-elle dit.
En toute simplicité.

Puis j'ai senti le revolver m'échapper.

J'ai dû crier le nom de Joe Cullen
pour qu'elle comprenne.

Elle était superbe.

Elle est tombée.

Un homme bon est mort à cause d'elle.

Où alliez-vous ?

Je l'ignore. Très loin.

Pour oublier son image.

J'ai obéi, ça suffit !

Vous voulez démissionner ?

Vos parents sont-ils en vie ?

Bien, j'accepte votre démission.

On sait où envoyer votre corps.

Vous avez juré, vous connaissez les règles.

Vous pouvez annuler votre démission.

Est-ce là votre intention ?

Oui, Général.

C'est désagréable mais il faut le faire.

Hélas, on manque d'hommes.

Vous nous avez aidés.

On a une dette envers vous.

Vous restez là jusqu'à
ce qu'on puisse vous faire partir.

Si telle est votre volonté.

N'oubliez pas, vous êtes Kerry
O'Neill, fermier de County Cork.

C'est la dame du château Fitzhugh.

Bonjour, madame
Vous allez à Dublin aujourd'hui ?

Je n'ai jamais raté l'exposition
de roses en 30 ans.

Vous avez oublié ?

C'est vrai. Vous aurez un aspect
plus parfumé de la ville,

qu'un fermier parti acheter un veau.

Profitez-en bien.
J'espère que vous aurez le gros lot.

Si je suis élue juge, Cassidy.

Et si le juge peut juger !

Sean, ce fut rapide !

Chris Noonan, Kerry O'Shea.

Oui, on nous a parlé du nouveau.
Il a l'air bien.

Il prend le bateau. Déchargez le camion.

On y va, Willie.

Tout ceci ne plairait pas au Commandant.

Noonan va s'occuper de vous.

J'ignore quand le bateau arrivera,
c'est aléatoire.

Difficile d'avoir un rythme
avec notre travail.

Partez !

Désolée, je dois me préparer.

Aide les autres à décharger.

Vous dirigez une équipe
ou un groupe de vauriens ?

Kitty ne fait rien de mal.

On est en fuite.
Si on est pris, on se fait exécuter.

C'est justement pour ça
qu'on a besoin de femmes.

Dans son genre ?

Quel autre genre
suggérez-vous, Commandant ?

Des femmes de l'Organisation
qui servent le thé et bavardent ?

Elles ont prêté serment,
elles sont fiables.

Ben voyons !

Je préfère la compagnie de mon frère
à ces vieilles folles la nuit.

Je n'ai rien juré.

Mais Kitty Brady apporte plus que
du thé et des mots à vos hommes.

Le Commandant n'a rien à redire !

Je vous préviens.

Allez-vous-en loin d'ici.

C'est un nouveau ?

Il a encore du duvet
qu'il finira sacrifié prématurément.

Si vous vous sentez seul,
on vous dira où trouver le bar.

Je me dois de refuser votre offre.

- Ah ?
- Je n'ai pas prêté serment.

Eh bien,

je trouverai bien pour vous
une raison particulière.

Cassidy me ramène à Dublin.

J'ai une opération, vous allez rater ça.

En Amérique, reprenez vos études.

Vous ferez un bon docteur un jour.

Adieu, O'Shea.

Pour mon père,

c'est un peu tard, mais merci.

Au revoir, Sean.

J'ai travaillé un an pour lui
et je ne le cerne toujours pas.

Notre Commandant est mystérieux.

Il sauve des vies et en écourte d'autres.

Lui-même doit finir par s'y perdre.

- Bonjour.
- Bonjour.

Celui au regard affamé,
c'est Willie Lafferty.

Mike O'Callaghan s'occupe du télégraphe.

Et voici Terrence O'Brien.

Tommy O'Connor est de garde.
Il travaille de jour car

sa mère veut qu'il se couche tôt le soir.

Voyons pour vous, O'Shea.

Vous pourriez dormir dans ce coin.

C'est bien, il dormira
sur l'oreiller d'un brave.

Johnny McCarten n'en a plus besoin.

Reste à essayer ses bottes.

Je n'en aurai pas l'occasion.

Il n'est pas avec nous,
il attend le bateau.

Ça alors !

Il a tout l'air d'un guerrier.

Simple apparence.

Arrête, O'Brien.

Laissez-le parler.

Je dis juste qu'il nous faut du renfort.

Il a les épaules pour porter un fusil.

Sauf s'il a peur d'échouer.

Lâche-le.

- Il doit avoir ses raisons.
- Ses quoi ?

Ses raisons.

C'est ça, il a ses raisons.

Je crois surtout qu'il n'a aucun courage.

Tu ferais mieux de te taire.

Écoutez-moi ça !

On dirait qu'il en a sous le capot.

Je me dis juste que,

au moment de l'action,

un simple souffle de vent
le ferait envoler.

Un simple souffle de vent...

te ferait envoler.

Quand ce bateau arrivera,

je monterai dedans.

Je vous dérange ?

O'Brien ne vous fera rien.

Vous me trouvez lâche ?

Non, pas du tout. Pourquoi ?

Après tout, ce n'est pas votre combat.

Demain soir, tout ceci sera
de l'histoire ancienne.

Quand Doyle viendra en courant,

cela voudra dire
que votre bateau est amarré.

C'est un endroit magnifique.

Juste derrière ces collines.

Je vais y travailler parfois.

Pour être à flot si jamais la guerre cesse.

Que faites-vous ?

J'écris des vers.

Vous êtes poète ?

J'écris en gaélique.

C'est plaisant, mais ça ne rapporte rien.

- Vous semblez surpris.
- Eh bien...

C'est rare de voir
un poète armé d'un fusil.

Exact. Le patriotisme frappe
à toutes les portes.

Ça a du être un choc pour l'ennemi aussi.

Qui aurait pu croire que le
grincheux de Molesworth Street

qui cherchait des rimes en gaélique

était le sale rebelle qui avait mené
l'embuscade de Bray ?

Hélas, ma personnalité versatile
leur est parvenue.

- Alors, me voici.
- En fuite.

Ce n'est pas si difficile.
Je suis presque devenu fermier.

Chris Noonan !

On vous appelle.

O'Sullivan s'est évadé.

- Liam ?
- Oui.

- C'est sûr ?
- Affirmatif.

Remplace-moi, Willie.

Liam O'Sullivan ?
Les Anglais vont le suivre de près.

- Espérons que non.
- Pourquoi ?

Il se réfugiera ici.

Est-il en bonne santé ?

Je l'ignore, on l'a repéré sautant le mur.

Ils l'ont perdu dans la foule.

Tu auras un chef pour compagnon de bord.

C'est officiel, Lady Fitzhugh
remporte le gros lot.

- Lady Fitzhugh ?
- Le patriotisme, O'Shea.

Demain, quand les cloches sonneront midi,

Lady Fitzhugh ira au bar Donovan
et demandera sa route.

On sera justement là et on la guidera.

On ira dans les bois de Killmacool.

O'Sullivan sortira de sa Rolls Royce.

Il ira dans l'humble véhicule
de Tom Cassidy.

Lady Fitzhugh ira droit
vers la mer d'Irlande.

Que Dieu bénisse sa vieille âme.
D'une rare qualité.

Pas d'armes, On ira boire au bar
tels des villageois.

Pas d'armes ? Pourquoi ça ?

Au cas où ça déraperait.

Inutile de se faire remarquer.

Attendez, Chris. C'est le Commandant.

Il veut une réponse.

O'Sullivan est blessé. Lenihan l'a pansé.

Ça s'annonce dur. Il lui faut des soins.

O'Shea, si vous dites "non",

personne ici ne vous en voudra.

Je vous suis.

Vous n'êtes pas comme les autres.

Comment ça ?

Je vous ai longuement attendu.
Vous n'avez rien vu ?

- Si, je vous ai remarquée, Kitty.
- Je préfère ça.

Vous voulez devenir docteur.

Vous avez les mains idéales

pour soulager les douleurs du corps.

Certains professeurs
n'ont pas le même avis.

Vous aimeriez peut-être vous entraîner.

Une jeune fille pourrait
avoir besoin de vous.

Elle a mal au cœur, il lui faut des soins.

Qu'y a-t-il ?

Elle saura les duper.

Pourriez-vous dégager la route ?

J'ai ordre de fouiller votre voiture.

D'où provient-il ?

Du château, Toutes les voitures ; Sergent !

Du château ?
Le Général French va m'entendre.

Je suis navré.

Fouillez la boite à gants.

C'est inutile.

Du nerf, Sergent.

C'est fermé.

- Avez-vous la clef ?
- Non, je regrette.

Où est-elle ?

Aucune idée.

Allons donc voir chez moi.

Si elle n'y est pas,
Rolls Royce enverra un double.

Le Général French enverrait
un de ses hommes pour moi.

Ce ne sera pas nécessaire.

Monsieur !

Reculez !

Sortez-le de là.

- Vous allez le payer. Johnson !
- J'arrive.

Faites place.

Allez au château.

Sergent !

Levez-vous.

Sergent !

- Vous travaillez pour Cassidy ?
- En effet, monsieur.

Prenez-en de la graine.

- Oubliez la politique.
- Entendu.

Debout !

Capitaine !

Ne voulez-vous pas me fouiller ?

Vous ne cachez rien.

Pas un geste !

Armée britannique. Où l'avez-vous eu ?

Vous connaissez Lady Fitzhugh ?

Ou l'ancien occupant de son coffre ?

Emmenez-le.

Avance !

Après tout, pourquoi pas lui ?

Ça vaut mieux.

Ce n'était pas l'un des nôtres.

Ressers-nous un verre.

Combien de coéquipiers ?

Où se cachent-ils ?

Comment s'appelle votre chef ?

Où allait Liam O'Sullivan ?

Réanimez-le. Il parlera.

Ça fonctionne ?

Deux mois dans les bois
ne lui ont rien fait.

Bien.

Cassidy, O'Brien, nettoyez les lieux.

Aucune trace de notre passage.

Tout va au phare.

Les Tans vont mettre Ardfalla
sens dessus dessous.

Retrouvons O'Shea avant le massacre

Il ne cédera pas.

Ce n'est pas l'armée classique.
Ce sont des Tans !

Sache qu'O'Shea en sait plus que quiconque.

Il s'est caché à Dublin.

Il a vu le Général.

Mais il supportera toutes les tortures.

- Tu crois en lui ?
- Pas toi, Sean ?

Je ne peux pas.

Allons-y.

- Caporal.
- Bonsoir.

Capitaine Hillier.

- J'attends le prisonnier.
- C'est entendu.

On vient chercher le prisonnier.

Bien.

Le prisonnier. Vite !

Je n'ai rien fait. Je le jure.

Son nom !

Smithson. Colonel Smithson.

Colonel Smithson...

Voilà pour n'avoir pas réagi !

Mettons-le sur la table, Chris.

Rentrez tous là-dedans. Vite !

On vient pour le prisonnier.

- Vos hommes sont là.
- Quoi ?

Dans le camion.

Espèce d'imbécile. Ouvrez !

Baissez-vous !

Désolé, Kerry, mais l'enjeu
est immense, Avez-vous parlé ?

Vous êtes sûr ? Rien dit du tout ?

On a le nom du coupable.

On vous vengera 10000 fois.

Tu avais raison, Chris.

J'aurais dû le deviner.

Prends le camion. Je dois soigner
O'Shea avant de partir.

Bien, Commandant.

Commandant.

- Le bateau arrive.
- Entendu, Doyle.

Apporte ma mallette.

Apporte du whisky.

Merci.

Commandant ! Doyle vous appelle.

Va voir.

Vous voilà encore à soigner un O'Shea.

Une dernière fois. Le bateau attend.

Je reste.

Pour vous aider.

- Vous êtes sûr ?
- Je prête serment.

Toujours fidèle.

Vous allez voir du sang.

J'ai déjà le goût du mien.

C'est le bateau. La marée est violente.

Le Capitaine s'énerve.

Dis-lui qu'il n'y a aucun passager.

- Tu ne souffres pas trop ?
- Non, ça va.

Ce n'est pas un lieu très fréquenté.

Ça fait son charme.

Il y a quelques promeneurs.

Un couple d'amoureux
ou un poète en quête de rimes.

Le reste du temps, les mouettes.

Quand aura-t-on besoin de moi ?

Ça ne fait qu'une semaine.

Inutile de courir avant d'être en forme.

Tiens, voilà une promeneuse.

Connor m'a dit où vous trouver.

- Qui a parlé du phare ?
- Cassidy.

- Il ne vient pas lui-même ?
- Il est surveillé.

Les Tans cherchent le complice
de Lady Fitzhugh.

Une récompense est à la clé.

Ça n'a jamais fait parler personne.

- Ça pourrait changer.
- Pourquoi ?

Si vous ne vous rendez pas,
ils prendront des otages.

C'est signé Colonel Smithson.
Je file voir Lenihan.

Regardez un peu ce que
ces goujats vous ont fait.

Depuis votre départ,

je n'ai cessé de prier
pour vous éviter de souffrir.

- Moi aussi, j'ai pensé à vous.
- Vraiment ?

Pour ne pas sombrer, je tentais
de penser à autre chose,

pour ne pas céder aux aveux.

J'ai pensé à de belles choses. À vous.

Ne dites pas ça si c'est faux.

Mais c'est vrai.

Ça aurait pu être une autre femme.

Je suis juste la dernière
que vous ayez vue.

Quoi qu'il en soit, Kitty,

je vous suis reconnaissant.

PROCÈS DE LADY FITZHUGH

La Cour rechigne à imposer
une peine de prison

à une femme de cet âge et de ce rang.

Une femme dont le titre

a été le symbole
de la grandeur de l'Irlande

depuis la conquête normande.

Mais son refus de coopération
ne me laisse pas le choix.

Loin de regretter ses actes,

elle revendique son appartenance
à un groupe dissident

et a tenté d'aider Liam O'Sullivan,

un rebelle avéré, à fuir d'Irlande.

Oui, c'est exact.

J'ai appris que vous refusiez
de vous alimenter

depuis votre arrestation,

afin d'attirer l'attention
sur votre lutte pour la liberté.

Dois-je vous informer qu'une grève
de la faim à votre âge

est une entreprise vaine ?

La couronne ne se laissera pas attendrir.

Je prendrai mon prochain repas
dans ma maison.

Au château.

La prisonnière souhaite-t-elle s'exprimer ?

Oui, en effet.

Que fait un juge anglais
dans un tribunal irlandais ?

Vous écopez de deux ans
de prison à Mountjoy.

Il fallait voir ça.
Cette dame est dure comme un roc.

Prête à mourir pour ses idées.

Mais le Général s'y oppose.

Son prochain repas sera servi
dans son château.

Vous pensez à une évasion ?

O'Brien...

Si vous n'étiez pas si doué
au combat, je vous dénoncerais.

- Ce sera un jeu d'enfant.
- Comment faire ?

C'est une idée de Smithson.

On prendra un otage contre
la libération de Lady Fitzhugh.

Excellente idée.

Pensez-vous que la fille
d'Arnold Fielding fera l'affaire ?

Le conseiller militaire ?

C'est risqué.

Ils vont aboyer tels des chiens
si on touche à leur rose.

J'aimerais t'accompagner, chérie,
mais le Premier ministre m'attend.

Moi et mon rapport.

Je miserai sur mon cheval pour toi.
Tu seras là par la pensée.

Bonne chance.

Au revoir, Père.

Je suis ravi
de te revoir t'amuser, Jennifer.

- Pardon pour tout ceci.
- Quoi donc ?

Il existe de meilleurs postes.

Je ne vois pas lesquels.

Allez-y.

Désolé, mon âne a la priorité.

Pas de geste brusque, Capitaine.

Poussez-vous.

J'obéirai. Laissez partir Mme Curtis.

Navré, c'est Mme Curtis que nous voulons.

Un barrage !

J'espère qu'on s'est compris.

- Ce sera bref, Capitaine.
- Merci, Sergent.

Il y a un problème ?

Simple fatigue. Je récupère d'hier.

Je connais ça.

On va rater la première course.

Peut-on abréger ?

- On est pressés.
- Je comprends.

Laissez passer le Capitaine Flemming.

Ernie fait des siennes.
C'est un chauffeur du 28e.

- C'est étrange !
- Pourquoi ?

Toute la division est en Inde.
Ils ont dû l'oublier.

Bon sang !

Arrêtez cette voiture.

Visez les pneus !

Bloquez l'hémorragie.

Descendez.

Vous pouvez rentrer à Dublin.

Dites à Sir Arnold que s'il libère
Lady Fitzhugh, il aura sa fille.

Vous êtes sans cœur.
Mme Curtis a besoin de soins.

Pas de panique, On a le meilleur
étudiant en chirurgie.

Ça suffit !

Donnez-lui mon adresse aussi !
Le Capitaine est condamné.

Cassidy, le camion !

La balle a ricoché.

Elle aurait pu toucher la veine jugulaire.

- Et la clavicule ?
- Rien.

Je l'ai échappé belle.

Ce sera douloureux.

Notre seul anesthésiant est le whisky.

Lady Fitzhugh ne voudrait pas
d'aide de l'ennemi.

Comme vous voudrez.

Vous devriez me serrer la main.

Voilà, ça devrait aller.

On renouvellera le pansement.

Méfiez-vous des infections.

Vous préférez jouer les docteurs.
Plutôt que les assassins.

Comment va-t-elle ?

Elle s'en remettra.

Les ondes sont saturées ce soir.

Ils retournent la ville
pour trouver les otages.

La pauvre fille.
Son cheval a même été battu.

- A quoi pensez-vous, Kerry ?
- Au Capitaine.

Tuer l'ennemi sur le champ
de bataille, c'est une chose.

Mais un homme désarmé sur un sentier...

C'était lui ou moi.

On allait l'exécuter !

J'aurais dû l'envoyer à Dublin
alors qu'il savait tout ?

La faculté de chirurgie aurait été envahie.

Plus tard, vous comprendrez.

On ne tue pas des hommes,
mais des uniformes.

Ceux qui entravent la liberté de l'Irlande.

Oubliez la pitié et la clémence,
ces mots pacifistes,

utilisés pour nous affaiblir.

Aucune victoire n'est valable
sans pitié ni clémence.

C'est étrange.

Vous regardez les eaux calmes,

la rage au fond de vous.

Terrence 0'Shea aurait réagi ainsi
il y a 30 ans.

Vous lui ressemblez.

Au-delà de votre apparence et vos propos,

par ce qu'il y a au fond de vous.

Il n'aimait pas tuer non plus,
même pour la cause.

Mais le moment venu, au pied du mur,

il tirait plus vite que moi.

Vous êtes comme votre père.
On a besoin de vous.

Joignez-vous à moi pour la victoire.

Tout tient en ces deux feuilles.

Les rebelles demandent un échange d'otages.

Et d'après les docteurs de Mountjoy,
si Lady Fitzhugh ne mange pas,

elle mourra.

Renvoyons-la chez elle.

Il suffit de la surveiller.

On aura l'air d'idiots.

Si vous voulez mon avis...

- Écoutez.
- Bien sûr.

Je suis ici en tant que
représentant de la couronne.

- Pas en tant que père.
- Merci, Arnold.

Si nous cédons maintenant,

on perdra la face.

C'est surtout notre prestige qui souffre.

Notre prestige !

Veuillez développer cette exclamation.

Qu'adviendra-t-il de notre prestige

si on se laisse avoir par une
vieille sénile et ces assassins ?

Mes hommes sont ici pour un objectif.

On a récupéré les survivants de la police

pour en faire une force,
les Black and Tans.

J'admets que ce ne sont pas tous des élites

de nobles écoles comme vous.

Mais j'ai une double mission.
Je l'accomplirai à ma façon.

Belle éloquence,
mais l'essentiel vous échappe.

Le but est de rendre Mme Curtis à son père.

Je trouverai votre fille
quitte à détruire l'Irlande.

La violence est leur seul langage.

Qu'y a-t-il ?

- Téléphone pour vous.
- Plus tard.

Ils ont trouvé le Capitaine Flemming.

Il y a peu d'espoir,
il a perdu beaucoup de sang.

- Je dois lui parler.
- Il est très faible.

C'est surtout un soldat.

Capitaine Fleimning.

Capitaine Fleimning !

Qui vous a tiré dessus ?

C'est très important.

Ce qui semblait être
une simple appendicectomie

fut bien plus compliqué.

Retenez bien cette expérience.

Pendant une opération,
gardez l'esprit clair.

Il faut se tenir prêt face aux imprévus.

Maigre son réveil, un patient
peut mourir par votre négligence.

- Qui est Sean Lenihan ?
- Infirmière !

Ceci n'est pas un lieu public.

Chaque minute passée ici

augmente le risque d'infection du patient.

Veuillez attendre dans le couloir.

Tant qu'il n'y a pas d'autre issue.

Je vous le disais,
en chirurgie comme ailleurs,

il faut toujours se tenir prêt
face aux imprévus.

Une minute.

Enlevez votre masque.

Dites-moi qui est Sean Lenihan.

Enlevez vos masques !

Allez-y.

C'est bon.

L'ambulance est là.

Vous deux, à l'étage. Vous, en bas.
Summers, suivez-moi.

Vous allez devoir rester ici
avec les autres taupes.

Ça devait arriver.

Des nouvelles du Colonel Smithson ?

C'est un homme insaisissable
mais je crois qu'on l'a piégé.

Le 10, il sera à Ashtown Dock
avec Lord Crandall.

Je vais devoir sortir voir ça.

Une fois Smithson hors d'état de nuire,

on peut tous marcher
à découvert dans Dublin.

- En êtes-vous sûr ?
- On a de bonnes nouvelles.

Les pacifistes de Downing Street
parlent d'un traité.

Quel genre de traité ?

- De paix, avec honneur.
- Une République ?

Un État libre sous statut de dominion.

C'est pour ça qu'on a combattu ?

Les deux côtés doivent faire un effort.

On gouvernera enfin nous-mêmes
après 700 ans.

On dépend toujours de l'Angleterre.

- C'est une capitulation !
- Patience, la République viendra.

Je vous préviens.

Cinq soldats sur dix cracheront
sur ce traité.

Si vous signez, ce sera une guerre
civile encore plus cruelle.

De quel côté serez-vous ?

Vous l'aurez deviné.

On a combattu ensemble si longtemps.

Finir par s'affronter serait regrettable.

Alors, exigez la République.

Pourquoi ces pacifistes viennent à vous ?

Pas à cause de l'opposition,

ni parce que les poètes
dénoncent la tyrannie.

mais parce qu'on les tient !

Ils sont pris à leur propre jeu
de revolvers, de bombes et de feu !

Il faut finir cette guerre
avec dignité et honneur.

Ce traité sera juste !

Amnisties, libérations.
On aura notre parlement.

Rien de tel sans survivants.

Combien de temps faut-il patauger
dans le sang de nos hommes ?

On s'est engagés jusqu'au dernier.

Pensez-y,

au moment de signer.

Bonjour.

Vous avez mal aujourd'hui ?

- Non, aucune douleur.
- Tant mieux.

Voyons voir.

Je me débrouille seule, merci.

C'est bon signe.

Vous semblez joyeux. Vous avez
encore tué un Anglais ?

Ça cicatrise bien.

Gardez le pansement, on l’enlèvera demain.

L'air frais ferait du bien.

Vous pourriez en faire entrer.

Possible.

Dites-moi,

le Capitaine Flemming
comptait-il à vos yeux ?

Qu'importe, vous l'avez tué.

Sachez qu'il est vivant.

Il est à l'hôpital de Bray.

J'en suis ravie.

Heureusement, je ne suis pas
un si bon tireur.

"Heureusement" ?

Ça va vous surprendre, Mme Curtis,

mais je n'aime pas tuer les gens.

Vous voulez me faire croire
que vous êtes civilisé ?

Un rebelle n'est pas forcément un sauvage.

J'ai de quoi croire le contraire.

Mon mari n'a pas eu la chance de Flemming.

Oui, je sais. Je suis navré.

Comme c'est généreux
de compatir avec l'ennemi.

J'imagine que vous compatirez
aussi avec moi.

Avec vous ?

Je sais ce qu'il adviendra
si Lady Fitzhugh devait mourir.

Comment ça se passe dans votre armée ?

Serez-vous six hommes armés de fusils ?

Ou bien un seul homme agit
pour préserver les munitions ?

Vous n'êtes qu'un otage de chantage.

Si cette dame meurt, vous serez libérée.

- Je suis censée vous croire ?
- Évidemment.

J'ai vu le regard de votre Commandant.

Vous ne craignez rien.

Vous êtes un soldat, vous obéirez.

Vous avez ma parole.

En quel honneur ?

Je ne suis pas un très bon soldat.

- Des nouvelles ?
- Non, silence radio.

À quoi bon attendre ?

Tu sembles pressé de libérer l'otage.

Personne ne mérite d'être enfermé ainsi.

Surtout quand il s'agit d'une telle beauté.

Arrête un peu.

Cette guerre est absurde.

A Dublin, une dame aux cheveux gris

dépérit dans une cellule.

Et on détient une fille uniquement
car son père est un homme important.

C'est absurde.;

Dis-moi, Chris.

J'écoute.

Si la dame meurt, que fait-on ?

Écoute-moi.

Évite d'y songer.

Pour l'instant.

Je serais un misérable Irlandais

si je trouvais
que les Anglaises étaient jolies.

Les journaux l'appellent pourtant
"La belle Mme Curtis".

Pour l'amour du ciel, oublie tout ça.

Votre Commandant vous désapprouverait.

Ce n'est pas un crime que de prendre l'air.

Et si je tente de fuir ?

Il n'y a qu'une issue.

Je vois ça.

Vous savez,

j'ai eu le temps de réfléchir
entre quatre murs cette semaine.

Vous semblez différent des autres.

En quoi ?

Déjà, vous êtes Américain.

Pourquoi venir en Irlande ?

Pour mes études de chirurgien.

L'Amérique n'a-t-elle aucune école ?

Si, il y en a, mais...

Ma mère voulait que j'étudie ici
comme mon père.

Et après ?

Je rentrerai en Amérique.

À la fin de mes études.

Je deviendrai sûrement docteur.

C'est drôle.

On est en haut de ce phare
à échanger des anecdotes.

C'est comme si on était à un bal
en période de paix.

Vous m'auriez amenée sur la terrasse.

Ma musique proviendrait du salon.

Je me demanderais...

ce jeune homme va-t-il m'embrasser ?

Et que ferais-je alors ?

Tout est désespéré et vain.

Vous êtes un docteur,
vous ne devez pas tuer.

On pourrait s'enfuir !

Mon père nous aiderait.
Je vous rejoindrai en Amérique.

Pourvu qu'on soit ensemble
Pitié, emmenez-moi !

Bien joué, Mme Curtis !

Vous m'avez presque dupé.

Je devrais attendre qu'on me descende ?

- Vous abandonnez ?
- Ça ne mène à rien.

Vous n'avez que peu de ressources.

Ou bien vous ne m'avez pas tout montré.

Jusqu'où seriez-vous allée ?

Je ferais tout pour partir d'ici.

Ça n'aurait pas marché.

Vous auriez pu me duper,

s'il n'y avait pas eu du vrai.

Kitty, tu as apporté des affaires.
C'est adorable.

Je ferais tout,
même si c'est peu de choses.

Mme Curtis,

voici des vêtements pour vous.

Alors, je vais rester longtemps ?

Tiens, tiens.

Elle va vite ressembler
à une serveuse du bar Donovan.

Rien ici n'est digne de Buckingham Palace.

Mais ça vous couvrira,
sans cacher vos atouts.

C'est parfait, merci.

Sacrée surprise !

Ce doit être important, Michael.

- Et comment !
- Il s'agit du Colonel Smithson.

On démarre à l'aube.
D'ici là, on a du travail.

- Je vais faire votre lit.
- Merci, John.

On a échafaudé ce plan toute la semaine.

Vous agirez en toute liberté.

Voici Ashtown Duck.

Bien, je m'en vais.

Seuls mes vêtements sont admis ici.

C'est l'heure du départ.

Eh bien.

Ça alors, c'est le Commandant en personne.

Il va m'incendier en me voyant.

Pourtant, vous êtes du même bord !

Il n'est du bord d'aucune femme.

Cet homme regorge de secrets.

De sombres secrets.

Mais je n'ai pas peur de lui.

Tout doit être synchronisé.

Je vous le dirai 100 fois
d'ici la fin de la nuit.

Une seule erreur
et c'est nous qui périrons.

Chris !

Tu avais des ordres. Que fait-elle ici ?

Elle nous a aidés.

Elle avait des nouvelles des otages
et des vêtements pour l'Anglaise.

Depuis quand êtes-vous là ?

Qu'avez-vous entendu ?

Je n'ai rien entendu et je m'en fiche.

À d'autres !

Vous resterez ici jusqu'à notre retour.

Bien, votre Honneur.
À vos ordres, votre Honneur.

Reprenons.

Encore une fois.

Je suis en haut de la grue.

Je pousse mon chariot
tout près de la passerelle.

Je surveille les grilles.

Je serai de l'autre côté des grilles.

J'attends dans la voiture.

Je suis un docker, en attente de nœuds.

Et moi, je suis sur le pont.

Euh, je vérifie le chargement.

Je suis le contremaître.

Surtout, n'oubliez pas.

C'est Smithson qui donne le signal.

Quand il fait un signe d'adieu
à Lord Crandall,

à l'instant où son doigt
touche sa casquette,

on le salue.

J'adore ce passage,
le fait qu'il nous aide.

On répète une dernière fois
avant de se reposer.

Non, merci. Allez dans l'autre pièce.

Je pousse le chariot
tout près de la passerelle.

- Voulez-vous du thé ?
- Vous lisez dans mes pensées.

J'ai deviné, car il est déjà tard.

- Ils travaillent encore ?
- Oui.

Je crois qu'ils en ont encore
pour des heures.

Ce doit être important.

On ne parle que d'une chose en Irlande,

à une table d'hommes où trône une théière.

On parle de la meilleure façon
d'écourter une vie.

Ils préparent une descente,

une embuscade ou un incendie.

Encore du sang.

Encore moins d'hommes la fois suivante.

- Ils y vont tous ?
- Doyle restera nous surveiller.

Les autres partent.

Kerry O'Shea aussi.

Vous me preniez pour une sotte ?

Vous vous fuyez du regard.

N'importe qui aurait deviné.

Les femmes sont sottes.

Aucun de ces hommes
ne mérite notre affection.

À quoi bon ? Pour qu'on me brise le cœur ?

Pour qu'on me parle d'exécution,

d'un corps dans un fossé ou de prison ?

Non, très peu pour Kitty Brady.

Tu m'as fichu la frousse ?

Où vas-tu ?

Je vais nager dans l'océan.

Nager ou rejoindre Kerry O'Shea ?

Si c'était le cas, tu l'aurais vu passer.

Je reviens, je te donne ma parole.

Si tu me donnais un peu plus
que ta parole...

Pourquoi pas ?

Depuis quand êtes-vous là ?

Je me contentais de vous surveiller.

Est-ce bien vrai, Commandant ?

Vous ne faisiez que monter la garde ?

Quoi d'autre ?

Quoi d'autre, dites-vous ?

Si pur et si noble.

Je vous ai vu me regarder
de vos yeux lubriques.

À vouloir me toucher.

N'est-ce pas la vérité ?

N'est-ce pas Kitty Brady qui vous
attire et non pas votre inquiétude ?

Pourquoi n'avoir pas essayé ?

Craigniez-vous que les autres
l'apprennent et soient déçus ?

Ils n'en sauront rien.

Nous voilà seuls avec le vent et la mer.

Qu'est-ce qui vous arrête ?

Ne revenez jamais ici.

Ne dites pas un mot sur notre équipe.

Si vous parlez, je vous trouverai !

- On pourrait te voir !
- Non !

Que s'est-il passé ? Ce sont les Tans ?

Ils ont surgi pour détruire mon bar.

Ils m'ont traité de menteur,
car j'ignorais où tu étais.

- Pourquoi ?
- Ils passent tout au peigne fin.

Les seuls absents,
c'était toi et ceux de l'équipe.

Ils ont fait le lien.

Que vais-je faire, Donovan ?

Je ne résisterai pas.

Je sais ce qu'ils font
pour faire cracher le morceau.

Je risque de parler.

Kitty, reprends-toi, tout ira bien.

McSweeney livre la bière demain matin.

Il t'emmènera à Dublin dans le camion.

Tu iras à Ashton Dock.

Prends le bateau pour Liverpool.
Ma sœur pourra t'héberger.

- Non, Donovan !
- Réfléchis !

Le bateau n'est pas gratuit.

Que Dieu te bénisse.

Ce n'est qu'une maigre vengeance
face aux Tans.

Vous partez.

Doyle reste ici.

Y aura-t-il du sang ?

Ce sont donc des adieux.

Ça vous attriste ?

Je l'ignore.

Je reviendrai.

Est-ce vrai ? Ce que m'a dit Michael.

C'est-à-dire ?

Que c'est la dernière embuscade.

Qu'il y aura un traité.

Le langage des traîtres !

Ils veulent vendre l'Irlande à l'ennemi.

Pas de traité tant qu'on n'aura pas
ce qu'on veut.

On fera feu jusqu'au dernier traître
sur le sol irlandais.

Le temps presse.

Il ne veut pas que ça cesse.

Sean a toujours visé l'avenir.

Il en oublie de regarder de côté.

Comme tant d'autres.

L'entrepont pour Liverpool.

Merci.

- Une seconde.
- Que voulez-vous ?

Je reviens. Ne bougez pas.

Le voyage entre les tonneaux
était-il confortable ?

Je n'ai rien fait !

- Où sont les autres ?
- Qui donc ?

Ardfalla est devenu trop dangereux ?

Ils cherchent un meilleur endroit.

J'ignore tout de cela. J'allais embarquer.

- Je vais à Liverpool.
- Arrêtez-le !

Elle nous a vendus.

Que fait-on ?

Smithson.

Une embuscade.

Rentrez dans la voiture !

Achevez-les !

Ne tirez pas !

Je n'ai rien dit.

Je le jure.

Il revient tel un fantôme !

Je te croyais mort. Apportez du whisky.

Assieds-toi.

Voilà pour toi.

Bois une bonne gorgée.

Combien de pertes ?

- Et Kitty Brady.
- Oui.

Ce fut rude.

Mais c'est fini.

C'est la trêve, on attend
le signal du Général.

Demain, on est libres.

Libres de voter.

On pourra voter contre qui on veut.

Ravi de vous revoir, O'Shea.

Parlez-lui de la trêve.

Je pars a Londres avec un sauf-conduit.

Le combat est terminé.

Allez chercher Mme Curtis,
rendez-la à son père.

Bien, Général.

Nous avons longtemps attendu ce jour.

- Michael, je viens aussi.
- Si tu veux.

Michael !

Des nouvelles de Lady Fitzhugh.

LADY FITZHUGH EST MORTE

MORTE

Mme Curtis ?

Levez-vous.

Que s'est-il passé ?

Lady Fitzhugh est morte.

Sean.

Ça ne ramènera pas Lady Fitzhugh.

Nous n'avons pas le choix.

Lâche-moi, Willie.

- Il est avec la femme.
- Où ça ?

Sur la colline.

Lenihan !

Je connais vos sentiments pour elle.

- Ne vous infligez pas ça.
- Ça n'arrivera pas.

C'est la trêve !

Un traité est négocié.

Ils signent leur mort.

Vous serez seul pour votre guerre privée.

- S'il le faut.
- Pour faire voler les balles !

Vous avez oublié votre cause.

Ce n'est ni l'Irlande,
ni la liberté ni vos autres excuses.

Vous tuez pour le plaisir de tuer !

Il me faut des hommes.
On créera une autre armée.

- N'est-ce pas, Noonan ?
- Sean...

C'est la paix.

Lafferty ?

O'Callaghann ?

Tom ? Tom Cassidy ?

Vous êtes tous des traîtres.
Votre heure viendra.

L'Irlande a une dette envers Lady Fitzhugh.

Vous ne pensez pas me tuer ?

- Kerry ?
- Ne m'y obligez pas.

Me serai-je trompé ?

- Vous étiez un soldat.
- Pas pour votre guerre.