All language subtitles for Melodie en sous sol

Bonjour, les gars!

oh, Marcel!
Ho, bonjour mon petit pote.

Alors, on reprend le labeur?
Quel est ce que tu veux faut bien?

Et la pêche ça a donné ?

Ah ! la pêche ! ça part pas, j'ai pas vu une touche, il y avait trop de vent.

Ah ! du vent bien sûr.

Cette andouille, il est allé en Bretagne.

Alors, je la connais moi la Bretagne!

Un jour de flotte, un jour de vent.

ça dépend, où ! Nous on a envoyé les gosses à Bréhat.

Ils sont revenus tout bronzer

Ah ! mon vieux, tu veux du soleil, il n'y a plus que la cote.

Odette et moi on l'a compris, on a été à la Garoupe cette année.

oh là, là, la Garoupe, allons dis donc c'est top . Eh ben nous on a fait

On est parti à deux.

La bagnole, le matériel, tout ça là-dedans, et en route, trois mille bornes.

Ah ! tiens, regarde.

Saint Jean de Luz, pas chouette ça !

Six cents campeurs ! tiens, regarde.

et tout le confort : l'eau courante, les WC.

T'as là les WC, comme à l'hôtel, je te dis.

Après on a été à Biarritz, puis on a Fiancey, Bandol, Cassis.

Ah ! Cassis...un grand cite, petite merveille.

Un vrai paradis on y est resté deux jours, c’en vaut la peine.

Eh ben ! moi des kilomètres j'en ai fait un peu plus que ça et en bateau

En bateau! tu es allé où en bateau?

En Grèce, monsieur

Oh dis donc, les gars, écoutez un peu, monsieur a fait la Grèce.

Ba! dis donc, t'as les moyens?
Parlez donc pas sans savoir

Les îles en 15 jours et tout, tout, tout compris

Dites-moi un chiffre, hein !

80.000 , et si ça arrange le client, payables en douze mois !

Vous direz ce que vous voudrez

mais quand tu es devant le Parthénon et tu vois que ça tient encore debout.

Tu te dis quand même que ça, c’était la construction.

Pas comme aujourd’hui. Aujourd’hui, tu frappes à la porte au 7ème étage.

Et il y a un mec du rez-de-chaussée qui te dit, entrez donc !

Les vacances à croum, c'est nouveau, ça !

Le tour du monde à la petite semaine, et puis au retour, tout le monde se file au régime jockey.

Alors, tu les as prise ou tu vas les prendre ?

oh moi les vacances je les prends quand je veux

Ah ! évidemment un représentant, il n'y a pas que des roses.

Mais c'est ça le bon coté, on est son maître

Pas de compte à rendre, et vive la liberté, allez salut hein!

Ouais... Éh ben, la liberté à soixante-dix mille francs par mois

C'est pas ma pointure...

Ils ont tout de même pas rasé ma cabane

Ginette m'aurait écrit

Eh, ben ! dire que j'avais acheté ça pour les arbres et pour les jardins.

Ils appelaient ça la zone verte.

C'est devenu New York, la zone verte !

Pardon, monsieur la rue Théophile Gautier, s'il vous plaît.

Où ça?
Eh ben! ici, à Sarcelles.

Théophile Gautier?
Oui.

ça n'existe pas

Ah ! si, j'y habite moi.

Eh ben, alors, si vous y habitez, vous devez savoir où c'est !

Ben oui !

Je vous demande pardon, messieurs, la rue Théophile Gautier s'il vous plaît?

Enfin, anciennement, Théophile Gautier.

Anciennement

Tu connais ça, toi

Adressez-vous au service du pilotage.

C'est les bureaux des architectes, vous tournez à gauche là-bas

Il y a des pancartes partout.

Merci.

C'est toi?
C'est moi.

Ne fait pas attention, c'est un peu en désordre, je t'attendais pas si vite.

Ben ! moi j'ai pas trouvé que ça passait tellement vite.

Excuse-moi. Je voulais dire "pas si tôt."

La liberté se lève à sept heures dans toutes les prisons de France.

T'as acheté une télé?
Oui.

Après dîner, ça distrait.

Qu'est-ce que tu croyais ? Que je passais mes soirées dehors?

À “ Mimi Pinson ”, peut-être ?...

Oh-la-la !... Quand y m'arrivait de penser aux guinches.

C'était pour me demander s'il en existait encore...

Le guinche, ça existera toujours.

C'est les vrais gambilleurs,qui ont disparu !...

Mais dis donc, restes pas debout, t'es pas en visite.

Je viens justement de faire du café.

Il doit être encore chaud, t'en veux?

Tu parles, si j'en veux

Avec quatre sucres et un nuage de lait.

Tiens, c'est à des trucs comme ça, qu'on pense là-bas.

Le petit café du matin.

On devient futile.

Merci.

Charles, êtes-ce que tu m'en veux?

De quoi?

Tu le sais bien, de pas était te voir.

Oh... Au début, je dis pas que j'ai pas cafardé

Ben, puis après, je me suis dit que t'avais peut-être raison

Parce que, dans le fond,tu vois, les femmes devraient pas venir au parloir...

Ça fait gamberger, puis ça donne des idées à la con !...

Des mauvaises pensées, comme disait l'aumônier...

Ha ! Parce que tu fréquentais le ratichon ?

Ben, là-bas, tout le monde a sa petite crise de pureté...

Les demi-sels comme les gros bras...

Les gros bras d'abord, forcément...

Comment, il est ?
Extra !

Dis-moi, Charles, je voudrais savoir
Quoi ?

T'as pas eu peur que je te trompe pendant que t'étais là-bas ?

Oh! tu vois, je crois que même, que j'ai jamais pensé.

ça te fais rire?
Je pense aux fois d'avant.

Ah, ça.

Je t'ai souvent emmerdé avec mes crises de jalousie.

Mais, dans le fond, je m’aperçois que je t'ai toujours fait confiance.

La confiance dans les gens vient, quand ils prennent de l'âge.

Pourquoi tu dis ça? je te retrouve comme je t'ai quitté, enfin, presque.

Dis-moi, ils ont pris ça comment les gens du quartier?

Mieux que j'aurais cru

Ceux qui ont arrêté d'un coup de me saluer.

Ceux qui ont eu des boniments...

Puis les autres

Qui ont seulement dit que t'avais pas eu de chance.

Bon, ben, je vais me changer...

... Et puis tu pourras balancer ces fringues, parce que je les ai assez vues.

T'en fais pas, je connais un petit retraité qui est pas superstitieux.

Dis donc.

Qu'est-ce qu'il y a dans les housse là?

Deux costumes neufs, tu as du les commander avant tes exploits

Le tailleur les a apporté juste le lendemain.

Charles, j'ai oublié de te dire quelque chose.

Je suis contente que tu sois là.

On a oublié tous deux quelque chose.

Parce que moi j'ai oublié de t'embrasser.

Mais dis donc, si tu veux déjeuner à midi...

..Il est temps que j'aille faire les courses

Qu'est ce t'aimerais ?

Une bonne andouillette grillée

Et ce soir c'est moi qui t'invite.

Monsieur n'a pas aimé?

Si, si, mais vous pourriez débarrasser.

Voulez-vous que je vous fasse flamber quelques crêpes ?

Non, merci. Donnez-moi l'addition

Il y a quelque chose qui va pas ? t'as à peine mangé, c'est pas ton genre.

Ah ! Je sais pas si ça vient de l'estomac ou de la tête.

Est-ce que tu sais, là-bas, un gueuleton de la liberté, on le fait tous les soirs là-dedans !

Quand tu te mets à table, tu as déjà comme une indigestion.

C'est pas idiot, ça.

C'est avec ça

Toi et tes contradictions...

Tu t'es toujours mouillé par des goûts de salaire minable.

Et tu viens de passer cinq ans à fabriquer à l'oeil des pantoufles.

Il te fallait les chemises de soie, et les pompes cousues main.

... et tu t'es trouvé en drogué et en sabots.

Avoue...que c'est quand même drôle. Enfin je veux dire curieux.

Les concertants seraient plus justes.

Tiens, je prendrai même une petite fine, moi.

Ta fine de Napoléon.

tu la prendras à la maison.

Tu ne vas pas me dire qu'il en reste, non ?

Depuis ton départ rien n'a changé, ni ta femme, ni ton fauteuil..

... Ni ta fine, ni ton argent.

A propos j'aimerai qu'on en parle de ton argent.

Si ça ne te fait rien..

...Ben ! c'est pas plus mon argent que le tien, puis de toute façon, pour ce qui en reste.

Mais si justement, tu m'avais laissé 10 millions à peu pré.

Moins 700 mille francs les honoraire de ton avocat.

Tes colis et tes mandats, tout le reste est là.

Alors t'as vécu de quoi.

Avant de te connaître, je travaillais.

Mais, j'ai recommencé c'est tout

La coiffure ça s'oublie pas.

La mode change, mais la frisette reste toujours la frisette

Et puis...

... Je ne voulais pas que les poulets se demande.

... De quoi je vivais.

Je me disais aussi que quand tu reviendrais, on aurait peut-être besoin de cet argent.

Les bonnes affaires ça se paie comptant.

Oui, ben, si on allait se coucher

Je leur ai dit que la maison était à moi.

Tu sais ce qu'ils m'ont offert? tout ça pour la ficher par terre !

Devine ?

15 millions

15 millions! tu te rends compte !

Si on ajoute les 9 millions qui nous reste..
Alors ça fait 24 .

Alors tu sais à quoi j'ai pensé ?
Non, mais Tu vas me dire.

Le midi
Quel midi ?

Sur la côte, quoi.

Avec vingt-quatre millions, on peut acheter une petite affaire

Le genre hôtel-restaurant.

Tu sais, maintenant, avec le tourisme...

Oui. On fait son persil en trois mois, puis le reste du temps,

C'est les vacances...

Ben, méfie-toi des mirages, Ginette !

Tu peux pas savoir le nombre de pommes qui s'est fait repassé au coup du petit commerce !

Tu crois pas que ça vaut la peine de réfléchir ?

Eh ben, c'est ça, on y réfléchira.

Je ne t’ai pas entendu te lever.

Tu ne peux pas dormir

ça doit être le café, j'ai plus l'habitude.

Ça t'ennuie si je reste?
Oh ! Non pourquoi?

On pourrait reparler de ce que je te disais tout à l'heure...

... Tu sais à propos du commerce

Tu crois pas que ce serait une solution.

Bien sûr, tu pourras aussi placer.

Placer où ?
Tu pourras reprendre ton métier de barman.

Tu m'as toujours dit que ça te plaisait

A 19 ans, tout me plaisait.

C'est pour ça avec tes idées d'indépendance, je ne vois que le commerce.

Ah, parce que le petit hôtel-restaurant, t'appelle ça l'indépendance, toi !.

Alors, je vais te dire quelque chose: Je me suis pas farci cinq piges de placard

pour venir piquer thune par thune l'oseille des congés payés

Aussi, oh, pendant que tu y es, je pourrais me mettre aussi aux fourneaux..

Le petit bagne en toque blanche !

Ho... Tu sais... Le bagne dans le Midi... T'exagères un peu

Ouais, ben, ce Midi-là, c'est sept heures-minuit, alors, je suis pas bon

Parce que tu crois tout de même pas qu'avec tes vingt-quatre briques, tu vas te payer le Négresco, non !

Je n'avais pas vu ça comme ça...
Alors, écoute-moi bien...

Pendant que tu pensais à tes petits commerces.

moi, j'ai mis au point le plus beau coup de ma carrière.

Le genre d'affaire que personne n'a jamais osé entreprendre...

Charles, je t'en prie, tu vas pas recommencer !

eh ben, dis-toi bien que ton Midi et ta gargote.

à côté de cette affaire-là, c'est des rêveries de midinette !.

Parce que moi, l'avenir... je le vois du côté de Canberra !...

Bourré de pognon et inconnu, c'est-à-dire honorable.

Canberra, où c'est ?

En Australie.

C'est loin ça !

Loin de quoi ?

Loin des gens qui te saluent plus !

Loin de ceux qui nous regardent passer comme des bêtes curieuses !

Crois-moi, va

Là-bas, on arrive comme des bourgeois.

Mais comme des bourgeois sans oseille, c'est pas présentable, c'est pour ça que je veux retrousser un dernier coup !

le grand coup, l'affaire mirobolante.

J'ai déjà entendu ça, deux fois depuis qu'on est marié.

La première t'as mis trois ans à revenir...

... Et la deuxième, il a fallu cinq ans pour te revoir.

Tu parles, deux coup malheureux en trente ans de carrière, et tu sais pourquoi ?

L'avocat général l'a parfaitement expliqué les deux fois.

Ah, si t'écoutes ces mecs là.

Les deux fois dont tu parles, j'ai été emballé par erreur.

Erreur à moi, d'ailleurs, j'ai voulu travailler seul.

Et maintenant, j'ai compris, avec moi j'aurais un mec de première.

J'ai mis un an pour tout préparer au quart de poil.

Crois-moi, ce coup-là, ça peut pas louper, va

Écoute, Charles...

Depuis vingt deux ans, j'ai tout supporté, tout parce que j'étais ta femme

Qu'est-ce que ça veut dire ça, j'étais.

ça veut dire que j'ai très vite cessé d'être ta femme pour devenir ta complice.

Oh, je ne veux pas jouer les oies blanches.

Même à 18 ans, je ne t'ai jamais pris pour un lieutenant de l'Armée du salut.

Tu m'épatais, c'est tout.

Seulement pour l'aventure, il faut avoir la jeunesse et la santé.

Moi, je ne suis plus d'attaque, pour les courettes, les interrogatoires

...Et les nuits blanches.

Tu crois pas que t'as enfin l'âge.

L'âge de quoi ?

D'arrêter de faire le con.

Charles, tu sais très bien que si tu retournes là-bas.

ça risque d’être pour tellement longtemps que ça pourrait bien être pour toujours.

Et rien qu'à l'idée que tu pourras passer le reste de ta vie derrière les grilles.

Oui, mais si ça ne te fait rien, j'aimerais autant qu'on parle d'autres choses.

Bon.

Pas tellement sûre que ce soit d'autre chose, mais.

Un nommé Mario, qui n’arrête pas de téléphoner.

Tiens, voilà l'adresse.

"Bains-douches les Fauvettes"

Qu'est-ce que c'est ce chat?

Un vapeur complet, massage, oxygénation, peignoir.

34 francs.

Massage pour monsieur.

Mlle Georgette n'est plus là ?

Le temps où vous passiez à la sudation, elle sera libre.

Conduisez, monsieur au numéro six et prévenez Georgette.

Je voudrais une cabine double, des sels à la violette et quatre serviettes.

Alors, deux bains, deux sels, quatre serviettes.

12 francs. Merci.

Aujourd’hui, je vais être obliger de vous faire attendre un peu

Les doubles sont prises d'assaut

Par ici.

bonjour madame.

J'ai rendez-vous avec monsieur Mario.

Descendez l'escalier à gauche.
Merci.

Alfred!
Voilà.

Conduisez monsieur à l'appartement.

Si monsieur veut bien me suivre.

Entrer.

Oh, ben, ça par exemple ! c'est une surprise.

Te revoilà enfin.

Je me demandais si y allait te larguer un jour.

T'es dehors depuis quand ?
Hier.

Ah, ben, c'est gentil d’être venu me voir tout de suite.

Comment tu te sens ? On dirait que t'as encore pris du poids.

oh c'est l'inaction, tiens.
Oh, plus jamais !

Je suis tricard de perlot..

Et c'est pareil pour l'apéro.

Voilà à quoi je suis réduit...
Ben qu'est-ce que t'as ?

Tout.

J'ai dix de tension, un million de globules rouges qui se sont fait la malle..

Et les éponges voilées qui demandent qu'à me faire un vanne !

Ben, dis donc t'es gâté !

ça m'a pris le lendemain de ma sortie.

Oh un matin tu me croiras, si tu veux, mais je ne tenais plus sur mes genoux.

tu sais où on a mis la réserve de barége.

Dans le tiroir du haut.

Dis donc tu connaissais pas mon ami Charles.

Maintenant, je le connais.

Elle est gracieuse ta dame.
Oh ! fais pas attention.

en sortant du biniou j'ai été bien content de la trouver.

c'est elle qui a placé mon argent dans cette affaire.

bonne idée

Dis donc à propos d'affaire, si on parlait de la notre.

J'allais justement t'en parler.

tu vas être un peu surpris.

Tiens regarde un peu

J'ai trouvé le passage le seul possible.

tu vois le circuit, tu vois où ça tombe.

Pile au-dessus de la cage.

Comment t'as eu ça ?
t'inquiète pas

Celui qui me l'a procuré ne peut plus s'en souvenir.

il s'est ratatiné bêtement à Pâques.

sur la nationale 7.

Qu'est-ce que vous maquillez, tous les deux ?!...

Charles me montrait les plans de la nouvelle cabane

Qu'y vient de se faire construire à côté de Cannes...

On causait bâtiment, Madame...
Ben, faut pas !..

Le professeur l'a recommandé !..

Faut plus qu'il cause, Mario. De rien !

Tu lui claques pas le beignet ?

Elle aimerait pas
Okay.

Bon, d'après ce que tu m'as montré là, ça, a l'air d'être dans la fouille.

Il n'y a qu'à pousser !
Je crois.

Je crois aussi, que tu vas être obligé de pousser sans moi...

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Ben, ça veut dire que je déclare forfait...

Non, mais, t'es pas dingue !... Le pognon est là, y a plus qu'à l'engourdir !...

Ha, je sais, je sais.

Seulement, moi, je peux pas me permettre de replonger.

Le toubib est formel. Si je retourne au ballon, c'est la condamnation à mort !..

Même le Président de la République, y pourrait rien pour moi.

Dis donc, Charles..

tu les as vus, les cimetières des Centrales !... Celui de Poissy ! Celui de Fontevrault !

Y en a du monde, là-dedans...Puis c'est pas jouissif.

Tu ferais peut-être bien d'y penser, toi aussi...

Bon, ben, dis donc.

Reste à jouer les garçons de bains si ça t'amuse, mais moi, je plonge !..

Parce que laisser traîner un pareil paquet d'oseille, c'est pas moral !...

Hé !... J'ai plus les jambes, moi !...

vous m'excusez.

En cas d'embrouille, tiens, je ne pourrais même pas courir 50 mètres

Je serais un vrai boulet à traîner.

seulement ce coup là, tu ne peux pas le faire en solo

il va falloir que tu te trouves un équipier, et un solide.

Oh ! je le sais, et je crois que j'ai un jeunot qui pourrait faire l'affaire.

J'espère que je ne vais pas le trouver caner, lui !

Francis!

quand on t'appelle, tu pourrais répondre !

Répondre quoi?

Qu'est-ce que c'est cette manie de rester dans le noir, et rien voir !

Pourquoi? Y a t-il quelque chose à voir?

T'as raison, on va faire visiter.

La scoriosité à trois étoiles.

Panorama grandiose.

Une vue imprenable.
Est-ce que t'as fini ?

Ben, on cause... T'es venue pour ça, non ?

C'est ton truc, à toi, causer

Hier, c'était le tabac... Intéressant.

Francis !!!Tu fumes trop ! Le tabac, ça donne le cancer !

Tu finiras comme ton cousin Alphonse !

Cousin Alphonse qu'est mort flingué à la Libération!... Hein !

N'empêche qu'il avait le cancer du fumeur !.

Et tu l'auras aussi !

Tu m'as répété cent fois que je mourrai sur l'échafaud!

Alors, faudrait savoir ce que tu veux !... Le microbe ou le couperet ?!...

Dis donc, Francis ! Ça suffit, hein !..

Je suis venue pour te parler sérieusement..

Alors ?... Ta pension ?

Ah, ben, c'est vrai, ça !...Alors, où on en est ?

À cinq mois de retard !

Ton père trouve un peu curieux qu'à vingt-sept ans,tu sois encore à charge !

Pas toi ?

Ah, ben, c'est à vous de décider ! Vous êtes les tauliers !.

Comment voulez-vous que je vous paye ?... Au mois ?... À la semaine?...

En nature ou en affection ?...

Ce qui nous ferait plaisir, ce serait que tu travailles

Que tu mènes la vie normale d'un garçon de ton âge !...

Parce que la vie des mecs de mon âge, vous connaissez ça, vous !... Enfin...

Tiens !... Éh ben, j'étais justement en train d'y penser avant que t’arrive !..

On me propose un boulot !... Dans une station-service...Place Péreire..

Le pompiste est un pote...

C'est pas le premier que tu rencontres !

Pourrais pas écraser un peu ?

La dernière fois que t'as causé avec un pompiste, t'avais même un revolver à la main !

On est bien forcé de s'en rappeler !

Deux ans de gnouf ! je suis à jour, non !.

On va m'emmerder avec ça toute ma vie ?!..

Erreur de jeunesse, ça s'appelle ! Justement pour qu'on n'en cause plus !

Un jour, c'est nous que tu tueras ! Ton père et moi ! De chagrin !

Et bien, comme ça, on retrouvera pas l'arme du crime !

dis..tu m'en veux?

Si je devais t'en vouloir ! c'est égal si tu veux pas être agréable.

Tu pourras au moins te rendre utile.

Je demande que ça !

Je pensais à Louis.

Voilà trois mois qu'il fait ses dix heures à l'atelier, sans un dimanche, rien !

Ta sœur a envie d'aller avec lui voir la pièce du Mogador.

ton père a l'intention de leur offrir ça.

Parait que c'est au poil.

Justement il faudrait que quelqu'un garde le petit.

Non, pas tard, jusqu'à une heure, une heure et demie, tu pourrais.

Hum !

Dis, maman...Tu pourras pas me prêter cinq sacs

Non, parce que si je rencontre mon futur patron...

... Je goupille pas d'une tournée.

Je t'assure ça se fait.

Tiens.

Voila 1000 balles, tache de faire avec ça.

Dis donc
Quoi ?

Tu vas garder le petit, c'est d'accord ?

Non

Tu diras à ma sœur, quand on a pas de bonne pour garder ses niards, eh bien on en fait pas.

T'es content de m'avoir rouler, t'es fier de toi.

Et maintenant, va acheter tes disques et tes saloperies de cigarettes !

Allez va vite.

Louis!

Mais dis donc, t'as pas honte de taper sur cette pauvre vieille?

Ah! celle-là ne m'en parle pas, elle passe sa vie ici

Si je te disais que j'en rêve la nuit...Je me réveille en hurlant.

C'est au grand là, du cour des notes...Il l'emboutit régulièrement toutes les semaines.

Je l'ai déjà fait, en vert, en jaune, en noir, en rouge.

Il croit que c'est les autres qui ne voient pas.

Ça va comme tu veux, toi ?

Ben, moi, ça irait si y avait pas ta belle-mère !...Mais y a !!!...

Et y a même de plus en plus... Ah, elle devient infernale...

Ah, ben, tu connais pas la dernière ? Celle qu'elle a encore inventée!...

Que je garde ton mouflet pendant que t’ira à Mogador !... C'est joli, non !

Aaah, je dis pas non.

Mais alors-là, je veux la blouse et le voile, hein !...

Ah, une nurse, c'est une nurse !... Déjà que t'es pas anglaise !... Hé-hé...

Hé-hé... Voyons. Pour en revenir à... à Mogador,...

Tu sais, y en a que ça possède, hein !

Moi, alors-là, je suis pas... pas tellement friand, hein...

“ Rio, Rio, Riooôôô,

Capitale du rêêêveu ”...

Non ! Moi, tu vois, je vais te dire, question spectacle...

Je serais plutôt porté... sur le nu, moi !...

Mayol, euh...Les Folies... Enfin, le visuel, quoi...

Non. C'est pour te dire que... Si tu peux pas garder le môme...

Eh ben, j'en pleurerais pas.

Ah, ben, ça m'arrange.

Dis donc, il y a quelque chose qui m'arrangerait bien, aussi...

Tu pourrais pas me prêter cinq sacs ?...

Quatre?...

Deux, hein ! Mais pas un de plus !...

Ah, tu peux pas savoir, mon vieux...

Je suis dans une dégoulinante infernale, hein...

Tiens, mon tiers prévisionnel, les taxes, la patente...

Sans compter le rappel des allocations familiales,

Et alors, trois clients qui se sont barrés en vacances en me laissant leurs factures...

Mais... te fais pas de bile... je pense pouvoir te rendre la totale assez vite...

J'ai l'intention de chercher du boulot..

Te chercher ou de trouver ?...

Ah, non, sans char... Sérieux...

Ooofff, note... C'est pas plus bête qu'autre chose, hein ?...

Mais, sans vouloir te décourager...

Euh, le boulot, c'est un truc qu'il vaut mieux commencer jeune...

Quand tu démarres tout môme, c'est comme si t'étais né infirme...

Tu prends le pli, t’y penses plus

Remarque...T'as peut-être raison d'essayer, hein !

De toute façon, dans la vie, ben, faut tout connaître...

Et puis, si on s'intoxique, on peut toujours s'arrêter...Ciao.

Salut ça va ?
ça va, Francis ?

Bonjour, Francis.
Bonjour.

Tu bois un verre?
Non, merci.

Tiens, dis donc donne-moi un café et des gitanes filtres.

Dis donc Francis, il y a un type qui t'a demandé au fil deux fois

Un dénommé Charles.

Charles
il doit te rappeler,

Tu es là ou t'es pas là ?
Tu parles, que je suis !

Je savais que tu allais mettre celui-là.

J'ai pensé en même temps que toi.

Tu crois pas que ça veut dire des choses, de penser au même truc, en même temps ?

Je t'aime bien, Marcelle, mais qu'est-ce que tu veux comprendre à ces trucs là.

Alors laisse tomber, va

Pourquoi tu me traites comme ça?

Personne ne m'a jamais fait, je te dégoûte ?

T'as réfléchi un peu à ce que je t'ai dit

Tu seras pas malheureux tu sais, t'as pas confiance, renseigne-toi.

je ne suis pas n'importe qui !

J'ai nourri un homme pendant cinq ans.

Allô ?

Oui.

Francis, cabine.

Ah ben ! dis donc, ça fait plaisir !

Ben ! dis donc, on se dira les gentillesses plus tard.

Tu as du temps devant toi

Alors, grouille-toi, je t'attends à l'olympique billard club, rue de la Gaieté, tu connais ça ?

Bon. tu as des photos d'identité ?

Alors, amène en cinq ou six.

Oui, oui, ben, je t'expliquerai, grouille-toi...Au revoir

J'aurais préférer avec cravate, mais enfin ça ira.

Dis donc, puisqu'on parle chiffon, il va falloir que tu t’habilles !

Moi j’ai rien contre, justement je connais un petit tailleur hongrois drôlement capable…

Et ben si ça te fait rien, on laissera tomber ton artiste et on ira chez le mien.

D'accord

Tu sais que t’es sapé comme un banquier ?

Enfin moi, c’est comme ça que je les vois…

Peut-être mais pour toi on fera la coupe fils de famille.

Je te donnerai les fafs de ton nouveau pedigree.

Dis donc, Charles...

Si je comprends bien tu me mets sur un coup ?

t'es pas d'accord?

Tu crains pas de t'embarquer un peu léger, non ?...

Un an de cellule avec un mec, c'est pas forcément une assurance tout risque.

Tu peux te gourer sur moi...

Et je suis pas sûr de pouvoir tenir à ma place...

Ben, moi, j'en suis sûr... Un tocard aurait dit “ oui ” tout de suite..

Les tocards sont toujours d'accord avec n'importe qui et à n'importe quel blot.

Dis donc, le mari de ta frangine est toujours dans la mécanique ?

Ouais. Pourquoi?

Parce que je vais avoir besoin d'un chauffeur pendant quinze jours pas plus..

Et je veux pas d'énergumènes, dans le genre, attaque de diligence ou forcing de barrage.

Il faut un driver adroit et honnête.

Eh ben oui! il est d'une honnêteté monstrueuse, un vrai pervers.

Enfin je veux dire Il n'a jamais eu une contredanse quoi...

Tu veux que je lui en touche un mot ?

D'accord, tu te branches là-dessus tout de suite.

Tu lui parles d'un forfait de quinze jours et rien d'autre.

S'il est d'accord, j'irai le voir, mais à ce moment-là, seulement.

Surtout, tu lui donneras mon nom, le prénom suffira.

A la prospérité de notre entreprise.

Ton turbin, en principe ça doit se dérouler où.

Sur la côte.

Et ça va chercher gros ?

Beaucoup de pognon, au alentour du milliard.

Salut, Francis.

Ouais, je suis seul. Yvette est au spectacle et le môme dort là-haut.

Dans vingt minutes ! Ben, écoutez, venez quand vous voulez, je ne bouge pas.

Ah dis donc !, il sait où c'est ?..Oui..Bon, ben ! À tout à l'heure.

Qu'est-ce que c'est ?

Vous désirez ?
Louis Naudin?

Oui.

Police judiciaire.

Vous pouvez fermer la boutique, Ce que j'ai à vous dire peut rester entre nous.

Vous travaillez seul là-dedans.

Qu'est-ce peut vous faire ? vous cherchez une place !

Eh ! ben ! eh, vous préféreriez qu'on aille discuter à la brigade !

Qu'on aille discuter de quoi ?

de votre famille.

Vous êtes marié, et vous avez un enfant.
Ouais.

Votre femme a un frère.
oui.

Francis Verlot. Deux ans de tôle, il vient de sortir il y a trois mois. Exact ?

C'est exact . Et après ?

Après ça dépend de ce que vous allez me répondre.

Il est sur quel coup, en ce moment, le héros de la famille ?

Je crois qu'il cherche un boulot.

Mais pendant que vous y êtes, ça serait peut-être plus pratique d'aller y demander à lui !...

vous avez lu l'enseigne, en entrant !... “ Atelier de mé-ca-ni-que ” !

Y a pas écrit “ bureau de renseignements ” !

Éh, y a pas écrit non plus “ fermé pour cause d'emballage”

et pourtant, ça pourrait bien arriver...

Complicité avec des malfaiteurs...C'est prévu par le Code, ça...

Complicité de quoi ?...

De quoi ?... Alors, écoute-moi bien...

Premièrement, ton beau-frère va récidiver et tu le sais...

Deuxièmement, y serait fortement question que tu sois dans le coup...

Et troisièmement, on parle aussi d'un certain Monsieur Charles.

C'est un familier de la maison...

Et le palmarès de ton beau-frère à côté du sien, c'est un brevet de civisme !... ...

Alors, comme j'ai le respect de la famille, je te demande pas de balancer ton beauf',

Tu me parles de Monsieur Charles et j'oublie le reste...

Qu'est-ce que t'en dis ?

Éh, je vous dirais bien quelque chose...

mais je crois que c'est pas non plus conseillé par le Code !..

Vous, c'est la famille, moi, c'est le code !...

Alors, chacun sa religion !...

Mais personne n'a jamais été en taule... pour avoir donné une bonne recette à un copain !

Alors, je peux vous en indiquer une au poil, moi, de recette !...

Sur la façon d'aller me faire cuire un œuf...

C'est ça !
Ben, voyons !.

Alors, écoute.... Monsieur Charles, c'est moi...

Je voulais savoir ce que t'avais dans le ventre...

Ça recommence !... Je vous dis que j'ai jamais entendu parler de Charles, de Pierre, ni de Paul !.

Le seul Charles que je connaisse, y crèche Place Beauveau !..

Et y répond pas aux questions, y les pose !...

Voyez bien que c'est fermé ?
C'est moi, fais pas le con.

Eh ben , ouvre.

Vous êtes déjà là ? Je croyais être en avance.

Alors, vous êtes ami ?
Hou-la !

Il m'a même filé une recette de cuisine.

Bon, alors, ton nouveau nom c'est Francis Grandchamp.

ça fait cossu et bien de chez nous, alors Voici tes papiers.

Carte d'identité.

Permis de conduire...

... Carte du Racing, et ton passeport.

J'ai gardé ton prénom, pour pas que tu t'emmêles les pinceaux.

J'aurais préféré Hubert ou Gontrand.

Alors, maintenant, t'as plus qu'à apprendre le nom de tes aïeuls.

C'est une vieille famille de Poitiers.

Alors là, j'aurais préféré La Touraine.
Eh ben ! Arrête tes caprices.

Dis donc, tu vas me faire le plaisir de retirer ta quincaillerie, parce que ça donne mauvais genre.

Alors toi en ce qui te concerne, voilà le programme.

Tu nous donnes quinze jours, et on te file une brique.

ça marche ?

Combien?
Un million.

Et il faut que je tue qui ? pour ce prix-là !
Tu tues personne.

D'abord, tu vas trouver une bagnole pour Francis, dans le genre gigolo.

Et pour moi une voiture confortable, une marque de tradition, une anglaise.

Une Rolls ça fait l'affaire ?
Parfait.

Bon, alors je la loue à quel nom ?

Ah ben ! au tiens, parce que moi je suis le cap que tu promènes pendant les vacances.

Maintenant, allez !

On peut
oui, oui.

Tu connais la côte?
Je connais Toulon.

Oui, ben, c'est pas le genre, du tout.

Alors, voilà comment se présente le travail, le devoir nous appelle.

Ici, la mer.

... et le long la croisette.

Au bout l'hôtel Majestic.

C'est là où moi je descendrais.

Et à l'autre bout, la résidence Marly.

En face de la résidence Marly, le Palm Beach, c'est le casino d'été, tu me suis !

Oui, ça va.

Tu seras sur place une semaine avant moi

Ce sera pas trop pour ce que t'auras à faire.

Justement j'aimerais bien qu'on commence un peu à en parler de ce j'ai à faire

Eh bien ! on y arrive !

T'as peut-être entendu parler du casino d'été à Cannes

Il y a dans ce casino, il y a une salle de spectacle.

Pendant la première semaine, t'auras qu'une chose à faire..

...T’assurais une entrée permanente dans les coulisses.

Tu vas peut-être me dire comment
Ah, non !... Ça, c'est ton boulot !..

Que tu deviennes pote avec le chef-électricien ou que tu quimpes la danseuse-étoile,

Pour moi, c'est du kif !... Ce qui faut... mais alors-là, absolument !...

C'est que tu puisses grimper dans les cintres quand le moment sera venu...

Tout !... repose là-dessus...

Tu descendras à la résidence Marly, où je t'aurais retenu une chambre.

D’après le Michelin, c'est de premier ordre.

Un oiseau de couleur, cinq fourchettes .

Et en plus, ça le Michelin n'en parle pas...

... C'est juste en face le Palm Beach.

Quand t’arrivera à l'hôtel, surtout tu vas pas, te coltiner les valises, hein ?

C'est le boulot du bagagiste, tu lui refileras un sac.

Au mec qui te fera visiter, tu fileras rien du tout.

Et tu lui dis que la salle de bain manque d'air ou qu'elle est trop petite.

... Ou que t'aimes pas le rouge ou que t'aimes pas le jaune, l'essentiel c'est de râler.

ça fait bon genre.

Votre chambre donne sur le beach, comme vous l'aviez demandé.

Et voici, la salle de bain.

Elle manque un peu d'air, votre salle de bain !

Toutes nos salles de bains sont identiques

Et, je vous assure, nous avons jamais eu aucune réclamation.

ça ira, ça ira

Et surtout pas d'étonnement intempestif.

T'extasie pas sur la mer, elle a toujours été là

Pour la piscine, pas de délire non plus.

Tu es censé y avoir pris ton premier bain à deux ans avec ta nurse.

Tu prendras un abonnement, et tu loueras une cabine pour le restant de la saison.

Là, tu balanceras un poliche fastueux.

J'ai besoin que le petit personnel, t'est à la bonne.

Oh ! Merci, merci beaucoup.

Voici votre clé...

...votre carte.

vous êtes chez vous.

Les fenêtres des cabines donnent directement sur la piscine.

Celle-là nous servira d'entrée de secours.

Mais ce qui nous intéresse surtout, c'est la trappe de visite de la tuyauterie.

Assure-toi qu'elle n'est pas fermée à clef, si elle l'est tu la déboucles.

C'est notre futur coffre-fort.

Qu'est ce sera pour monsieur?

Vous désirez, monsieur?
D'abord, un whisky

Et ensuite... Savoir qui-est-qui... Je me méfie toujours des impairs..

Vous ne trouvez pas qu'y vaut mieux connaître son monde?

Du monde, Monsieur, nous en avons beaucoup... Ça va être long !...

Et bien, j'ai tout mon temps !

Ah !... Pourrais peut-être commencer par les dames ?...

Hum, j'ai rien contre !

Pour une urgence... le maillot à carreaux..

Polonaise et comtesse...

Émile, s'il vous plaît ! Servez-moi un jus d'orange au bord de la piscine...

Bien, Madame la Comtesse !

Tout ça entièrement bidon...

Trente mille... À débattre de gré à gré...

Dîne ou ne dîne pas, à volonté...

J'en ai entendu les plus grands éloges par des habitués difficiles...

Ouais... Ensuite ?

Ensuite, euh... euh... à droite... La blonde en maillot noir-là...Non, sans intérêt, ça...

Ah ! Un peu plus sur la gauche, au milieu des trois filles...

Hum, Gentina... Une ancienne Miss de... je sais plus quoi..

Selon les avis, ensorceleuse... ou très vache !...

Tout dépend de ce qu'on cherche, hein ?... Hé-hé...

Et ça-là... La grande blonde sur la gauche, qui vient vers nous...

Ah... Divorcée depuis trois ans des caoutchoucs du Cameroun...

C'est très très très très bien...

Hum... Vous devez malheureusement la considérer comme une concurrente!...

Ce sont nos petites demoiselles du ballet.

Du ballet !
Le "Ballet du Palm Beach."

Les "Ten Beauties Beach."

Très bonne troupe.

Seulement pour le genre...

Me permet de dire à monsieur que ce n'est pas dans la poche.

La petite de gauche est en lecture.

Les Laboratoires Pirman. Spécialisé pharmaceutiques.

Très, très sérieux.

Seule de droite..Huh, la blonde à la rigueur.

Mais monsieur, risque de rester longtemps au point fixe.

Elle a déjà découragé un pétrolier texan...

... Et Arnold, le joueur de polo, auquel, la coutume locale veut qu'on lui résiste pas.

ça lui a fait le plus grand tord, je parle de lui naturellement.

Oui ben, ça ne fait rien, vous porterez toujours quatre scotch là-bas.

il est vrai qu'à l'âge de monsieur, tout est permis

Mettez sur mon compte, M. Francis Grandchamp.

Vous parlez français?
No a word

Non, bon, ce n'est pas dans la poche.

Ah, ah, couillons va.

"Vous mettez-ça sur mon compte: Francis Grandchamp."

Non, vous avez entendu ça? Je n'ai jamais vu aussi mal élevé.

Non, mais j'ai déjà vu plus mal.

Nous reprenons le pont, avant l'arrivée de Brigitte.

Merci, mesdemoiselles, répétition demain à 14h30.

Ouf ! Comment dites-vous ça maintenant ?

Depuis huit jours, que vous répéter la même chose, je ne vois pas grand changement.

Eh ben dis donc ! tu n'es pas encourageant toi, tu m'attends, j'en ai pour cinq minutes.

Sûr que je t'attends.

Bonjour, M. Grandchamp.
Bonjour, monsieur.

Bonjour, monsieur.
Bonjour, monsieur.

J'ai réservé une suite.
A quel nom, s'il vous plaît?

Philippe Donadieu.
Monsieur.Donadieu

Parfaitement, le 147, 148 et 149.

Vous avez, une grande chambre, un salon, et une petite chambre attenante pour votre valet de chambre.

Merci.
Le 147 pour monsieur.

Demandez-moi la résidence Marly, je prends la communication dans ma chambre.

Ah non ! M. Grandchamp, pas tous les soirs.

Pour vos chocolats, ça me fait plaisir
Merci.

C'est la petite suédoise, pour un jeunot, il sais y faire.

Aujourd'hui, c'est rare

dis-moi, tu penses pas que pour une fois, on pourra peut-être aller dîner qu'au resto

Tu ne peux pas dire le "restaurant"?
Le restaurant, si tu veux.

Eh ben ! t'en as pas marre, toi du restaurant ?

Moi avec toi je suis bien partout.

Oui, moi aussi.

ça, peut être pas si mal si on été tous les deux.

Je voulais te faire une petite surprise.

Remarque, je ne sais pas si ça va te faire plaisir.

J'ai fait préparer un petit dîner.

A l'hôtel?
Ah ! oui.

Dans ta chambre?
Ah ben !

pourquoi tu te marres ?
Parce que tu m'avais annoncé une surprise.

Et c'en est pas une ?

Ce qui m'étonne c'est qu'en huit jours, tu m'as pas proposé ça plus tôt.

C'est probablement parce que je t'aime.

ça veut dire, ce soir, tu m'aimes plus !

Mais si ! Bien sûr que si ! qu'est-ce que tu vas chercher là !

Écoute, chérie, parlons sérieusement.

ça fait près d'une semaine qu'on dîne ensemble tous les soirs, et que je prends le petit déjeuner, tout seul.

Je commence à trouver les nuits un peu longues, c'est tout.

Embrasse-moi.

Il vous arrive monsieur, d’être gentil ?

Francis, écoute, tu ne vas tout de même pas faire la tête toute la soirée ?

Allez, viens. il faut que je sois rentrée à 1h00 , j'attends un coup de fil de Genève.

M. Nilson encore ?
Oui.

Il t'a déjà appelé hier, il passe ses nuits au téléphone, ce con ?

Francis !

Quoi Francis ! C'est pas parce que tu as couché quatre fois avec un mec.

Tu sais que je te déteste quand tu parles comme ça.

D'abord, il ne s'agit pas d'une coucherie... Ensuite, Olaf n'est pas un mec...

C'est pas un mec, mais moi, je suis pas un micheton ! Et si tu veux vraiment savoir ce que je pense... !

Tais-toi !

Ben, j'en ai drôlement marre de trimbaler, mademoiselle la Bêcheuse!

De lui filer du homard grillé, de la reconduire à sa porte sur le coup de minuit !

Raccompagne-moi tout de suite !
Je ne suis pas ton chauffeur !

Franzis, raccompagne-moi, je n'ai plus envie de t'entendre !

Ben, t'as qu'à te démerder ! Personne ne t'empêche d'aller à pinces !.

Quand vous l'aurez au bout du fil, ne manquez pas de transmettre mes respects à monsieur Nilson !

Je n'y manquerais pas !

Grâce à lui et à toi, je sais maintenant ce que c'est qu'un monsieur et ce que c'est qu'un voyou.

Comme ça tu sauras avec qui tu sors.

Et t'amuse pas à faire du stop, parce qu'il y a que les voyous qui s'arrêtent.

Pour tomber sur un voyou comme toi, il faudrait vraiment que je n'aie pas de chance.

Confidence pour confidence, des morues de ton espèce.

je file un coup de pied dans un bec de gaz, il en dégringole cinquante.

Voulez-vous avoir la gentillesse de m'appeler un taxi, s'il vous plaît?

Mais certainement, madame, merci

Il faut attendre une dizaine de minutes, si madame veut entrer.

Non, merci.

Qu'est-ce que tu veux encore, ce que tu m'as dit ne te suffit pas ?

Va-t'en.

Va-t'en, je te dis tu n'as plus rien à me dire !

Si, je voulais te dire...

J'ai donné un coup de pied dans un bec de gaz, et il est tombé personne.

Tu veux bien qu'on aille dîner?

Tu sais qu'ici, le service va vite, tu pourras être chez toi à une heure.

Tu vois dans le fond, je suis bête.

On sort avec une fille, on aimerait que ça devienne sérieux.

On se fait des idées.

Pour toi, je dois être qu'une distraction.

Enfin, peut-être mieux comme ça !

Bon, si tu veux, on va aller se distraire ailleurs.

Comme tu veux, ma chérie.
C'est moi qui conduit.

Ah non ! non, ça c'est l'essuie-glace.

Là, la petite clef à gauche. Tourne tout à droite.

ça va.

Où m’emmène-tu ?
C'est surprise.

Tu vas fermez les yeux, tu les ouvriras quand je te le dirai.

Ah, non ! tu triches !

Ferme les yeux.

Maintenant, tournez la tête vers la droite.

Ouvre les yeux.

Si monsieur, veut bien descendre.

47.

Et si, il y a des messages pour vous, monsieur.

"M. Charles a appelé".

"Appelez toute urgence, monsieur Charles Hôtel Majestic ".

"Rappelez Mr Charles, toute urgence."

Mauvaises nouvelles ?
Non.

Tu t'étais donc tellement sûr, que je viendrais ?

Non, je préférais que ça reste, que d'être pris de court.

Oh ! Charmant.

J'espère qu'il n'y a pas d'homard grillé.
Parlons plus de cela, veux-tu ?

Dis donc, chéri, je devrais quand même, prévenir l'hôtel, si on m'appelais de Genève.

On s'en fout.

Tu ne réponds pas ?
Je te dis. On s'en fout.

C'est valable pour tout le monde.

Alors, ta petite amie ta laisser partir, ou elle t'a donné un mot d'excuse ?

Mais qu'est-ce qui te prend, ça va pas ?

Tout ce qu'il y a de bien.

Tu ne défais pas ta valise ?

Les valises, ça se défait et ça se refait !...

D'ailleurs, tu vas pouvoir faire les tiennes, on rentre dans nos foyers... Je démobilise...

Parce que moi, j'aime pas les équipiers-fantômes !...

Et pourquoi “ fantôme ”, je suis là, non !
Et à quelle heure t'es là !?!..

Je t'avais pas dit de pas bouger de ton hôtel et d'attendre mon coup de fil à partir de onze heures!?!...

Ben, si, mais quand j'ai trouvé ton message, y était quatre plombes !

Tu l'as trouvé à quatre plombes parce que t'es rentré à quatre plombes !...

C'est ça qu'était pas prévu !...

Quand tu m'as dit que t'étais peut-être un tocard, je t'ai pas cru,

mais finalement, je crois bien que c'est toi qui as raison.

Faut jamais contrarier les vocations,

la tienne c'est de piquer les bicyclettes et de baluchonner les chambres de bonnes

Maintenant que t'as fini de déconner, je peux dire un mot?

ça me parait inutile.
Mais, je vais te le dire quand même.

Primo : Si t'étais pas ce que t'es et si t'avais pas le nom que t'as.

T'aurais pas dit la moitié de ce que tu viens de dire parce que je t'aurais emplafonné avant.

Sans blagues.
Sans blagues.

Secondo: Tu m'avais bien dit que j'avais une semaine pour avoir mes entrées dans les coulisses.

Eh bien, je les ai

J'entre au théâtre comme chez moi.

J'ai élevé une gonzesse de la troupe... une Suédoise.

Figure-toi, qu'on sort pas ces gonzesses-là, en se couchant à 08h00.

Mais maintenant que t'es là, tu vas pouvoir sortir mademoiselle.

Tu feras le galantin, et moi, je t'attendrai là, près du téléphone.

Et je t'engueulerai, si t'appelles pas, ça te va.

Arrête ton tir, tu les as tes entrées au casino .

Comme si je faisais partie de la troupe.

Bon. alors écoute moi bien à partir de maintenant on travaille au chrono.

Parce que une minute d'écart veut pas dire forcément soixante secondes.

Ça peut se transformer en années de placard. Crois-moi, je connais la question.

Éh ben, qu'est-ce que tu fous ?

Ben... Voyez bien... Je retape mon lit...

Pourquoi tu passes pas l'aspirateur, pendant que t'y es !

Tu te figures que j'envoie vingt sacs par jour pour que tu fasses le ménage !

Hé... J'avais le temps... Je m'occupais...

Ouais, ben, le temps, maintenant, c'est moi qu'en décide !...Justement, on était en train d'en parler..

Alors... En ce qui concerne le déroulement des opérations, je vous préviens, hein...

Pas d'initiative personnelle...

Parce que ça mène régulièrement à la ratière!...Je pense que vous êtes d'accord

D'accord.
D'accord.

Bon, alors maintenant, écoutez-moi bien, comme tout a son importante.

Rendez-vous ce soir à minuit au Palm Beach.

Reconnaissance des lieux, et c'est tout.

10 000, à la noire.

Pendant qu'on roulera autour des tapis verts.

... Toi Louis, tu auras mis la Rolls au parking, face à nous.

Vers une heure du mat', comme tous les vendredi, M. Grimp, c'est le tôlier M. Grimp...

Départ de sa Cadillac... accompagnait ses deux comptables.

Louis nous signale l'arrivée de ces messieurs, par trois coups de phare.

À ce moment là, moi je quitte le Flandre et je file vers le salon.

Toi, tu départs aussi, mais en direction du bar.

Naturellement, on se connaît pas.

Bonsoir, monsieur le Grimp.

Comment marche la banque?
La banque est en bonne forme.

Mais la pente se dérobe un peu.

Et maintenant faites bien attention.

Parce que tout ce qui va se passer se déroulera de la même façon dans huit jours.

Mais ce jour-là, nous, on participera.

Allô, surveillance casino ? C'est Camille. Dites-moi...

Ah non, ça irait mieux, s'il faisait moins chaud.

Dites, coupez l'alarme ascenseur et blockhaus.

Trente minutes, sauf nouvel avis...Merci.

Et voilà, l'ascenseur arrive à fond de course.

À ce moment là, M. Grimp fait sa suite...

... Sort de la cabine et se dirige vers le coffre.

Mais là avec leur combinaison à douze chiffres...

Il leur faut au moins deux ou trois minutes avant de pouvoir ouvrir et de sortir le pognon.

Parce que du pognon, j'aime bien vous dire qu'il y en a.

Tous ce que les caves ont perdu pendant la saison...ça fait une jolie masse.

Seulement voilà.

La porte blindée là...

... elle ne s'ouvre que de l'intérieur.

Et l'ascenseur est gardé en haut par des gorilles.

Et quand il n'est pas gardé , il y a un signal d'alarme qui amène...

...Tous les poulets de la région sur le chantier.

Moralité, on ne peut pas rentrer dans le blockhaus.

Autrement dit, c'est pas faisable.
Si c'était pas faisable, on ne serait pas là.

Il n'y a qu'un moyen de descendre là-dedans, un seul.

... C'est de descendre avec eux.

Si vous croyez qu'ils nous font une petite place ?

Tu seras pas dedans.

Tu seras dessus.

Je vois que tu m'as réservé le beau rôle.

Dites-toi bien quand j'avais l'âge de jouer ce rôle-là, je travaillais seul...

...et je filais pas trois cent briques et des demi-sel.

Bon alors, comment j'y arrive sur cet ascenseur?

Eh, ben, voilà du constructeur au consommateur.

Tout ça a été fauché par un nommé Mario.

Un homme qui a eu son temps, celui-là, enfin !

Vendredi prochain, gala de clôture.

23h30 fin du spectacle...

... et à minuit plus personne ni dans les coulisses ni sur la scène... sauf toi..

Tu montes dans les cintres.

Juste au-dessus il y a une trappe.

Tu l'ouvres et t’arrives sur le toit.

Et j'espère que t'as pas le vertige...

... Parce que un faux pas et tu te retrouves vingt mètre plus bas.

Alors arrange-toi, t'as pas le droit de tomber.

Quand t’arrive au dernier créneau, tu nous envoies

Trois coups de loupiote, c'est signe que tu es prêt.

Quand on le sera aussi, Louis te répondra par trois coups de phare.

À partir de ce moment-là, t'as plus qu'à cavaler jusqu'à l'entrée de l'aérateur.

... Tu te glisses dedans et tu suis la gaine.

Elle t'amène pile au-dessus de la cabine.

Alors tu es sur ton ascenseur?
Ouais, j'y suis.

Bon, t'es arrivé.

Tu les trouves tous, le nez dans les biftons en train de compter leurs pognons.

Tu les braques, et tu les mets tous face au mur.

Et tu décides un de ces messieurs à venir ouvrir la porte blindée...

... Celle qui s'ouvre de l'intérieur.

Moi, je suis derrière.

Tu me dis, tu les braques, c'est gentil, mais avec quoi ?

Avec ça.

Mais attention, hein !... Pas de zèle !..

Y s'agit simplement de leur foutre le trac !...

Ben, oui, mais tout le monde n'a pas forcément le trac !...

Même de ça !...

Si jamais le garde du corps fait du schproum ?...

Dans une situation tendue, quand tu parles fermement avec un calibre en pogne,

personne ne conteste.

Y a des statistiques là-dessus.
Ah ! bon.

Qu'est-ce que c'est ?

Votre smoking, monsieur.
Posez-le sur le lit.

Dites ! Pendant que vous êtes là, Mignonne ! Y doit y avoir trois mouchoirs et une limace bleue sur le tabouret !

J'aimerai bien que tout ça soit nickel pour demain soir, hein !...

Pendant que vous serez en mouvement, prenez donc mille balles

à côté de la photo de ma fiancée !

"Mignonne" veut sûrement dire femme de chambre...

... mais qu'est-ce que veut dire "limace" ?

ça fait partie de ma garde-robe, et des mots que tu n'aimes pas.

Alors c'est le grand jour, l'apothéose.

Qu'est-ce t'as le trac ?
Appelle ça, comme ça.

Ne te fais pas de bile va. Un gala c'est un jour comme les autres.

Je suis sûr que tu seras formidable.

Je ne suis jamais formidable.

Je voudrais seulement ne pas être trop moche.

Écoute-moi, Francis...
Non!

C'est toi, qui vas m'écouter.

Il y a du nouveau, et du sérieux.

Normalement, les choses devrait se dérouler comme ça.

... Ballet de clôture, souper d'adieu, dernière galipette.

et demain, tu prends l'avion pour Stockholm.

Eh ben ! ça, il faut l'oublier.

Tu restes ici un jour ou deux pour te reposer...

... Et on rentre à Paris ensemble.

ça c'est le plan Francis.
Veux-tu m'écouter une seconde?

Je te dis, non.

Je te l'ai pas encore dit, mais tu me plais vraiment, tu sais !

Et moi ?
Bien sûr. Sinon, je ne serais pas là.

Alors on liquide, et on s'en va.

Oui, on s'en va... mais pas ensemble.

Ce que tu viens de me dire, il fallait me le dire plus tôt.

Regarde-moi, un peu.

L'autre caf, t'a encore téléphoné, c'est ça ?

Je te parle, tu pourras me répondre !

Il n'a pas eu besoin de téléphoner, il est ici.

Ah ! bravo, bon ben ! Je vais le voir, et je vais lui dire...

Non, ce que tu pourrais lui dire ne changerais rien.

J'aurais voulu t'annoncer ça, autrement.

Je voudrais tant que tu comprennes.
Te tracasse pas, j'ai pas la tête dure !...

Toute façon, tout ça est très clair... Ton micheton est revenu,

l'hiver approche...Y a du vison et de l'ocelot dans l'air...

les putes ont toujours adoré les animaux.

Je t'assure que c'est pas dur à comprendre...

Elles aiment peut-être aussi les souvenirs...

Tu viens de gâcher le seul que j'avais !
le seul

Hum... Ben, tu vois.. Ça prouve qu'on peut être pucelle en tout !

Moi, je me demandais ce qui, chez toi, n'avait pas encore servi, ben, c'était la mémoire...

Si j'avais rompu avec lui, m'aurais-tu réellement gardé ?

Mais, il fallait le faire, t'aurais vu.

Maintenant tire-toi. déblaie!

ça te suffit, comme ça. Tiens emporte ça si ça peut te servir.

Qu'est-ce qui a ? Je te réveille?

Non, j'étais dans ma salle de bains.

Au lieu de prendre un bain, tu ferais mieux de prendre une douche.

Oui, parce que y en a de chouette de doucher.

Bravo, maintenant, si j'ai un conseil à te donner, alors soit sur ton paddock jusqu'à minuit.

Et seul. Hein ?

Ménage-tes nerfs t'en auras besoin tout à l'heure.

Je l'espère.

ça y est, il n'y a plus qu'à livrer !

ça va ?

Ah ! moi, ça va, mais ton beau-frère a l'air nerveux.

Il y a pas que lui.
Pourquoi, t'en connais un autre ?

Justement, je voudrais vous dire quelque chose

Je t'écoute.

C'est à propos du travail de ce soir, j'y pense depuis qu'on est arrivé.

Tu penses quoi ?

Je pense que je suis plus d'accord.

Eh ben ! c'est un petit peu tard pour te dégonfler.

Et même si je dois t'y mener à des coups dans le train, j'aime mieux te dire que t’ira.

Vous n'y êtes pas, monsieur Charles, c'est pas de la dégonfle.

ça doit être ce qu'on appelle des scrupules.

Répète un peu

Je ferai ce qu’on a décidé, jusqu’au bout

Mais je veux pas un rond.

Tout le monde est un peu nerveux mais si tu te sens pas bien, va-t’étendre.

Ah, je me sens très bien.

Seulement, il y a un truc que j’ai compris, c’est que le pognon, ça se dépense.

Ben! c'est fait pour.

Alors, quand je l’aurai dépensé, bah j’aurai envie d’en regagner d’autre aussi facilement.

Alors, Francis me proposera une autre affaire, puis une troisième.

Et alors, un jour, je me retrouverai au ballon, comme lui.

C’est pour ça, votre oseille, j'aime mieux pas y toucher,

Pour pas y prendre goût.

Les chaussures qu'on trouve cirées devant la porte, les plumards qui se font tous seuls,

Je connaissais pas tout ça, et je m'en passais très bien.

Alors maintenant, je vais plus comprendre que ma femme me fasse bouffer la viande.

Et le fromage dans la même assiette.

Pas comprendre que mes mômes fassent pas polytechnique.

Et même mes trottinettes vont me paraître bizarre.

Je m’étais habitué à la Rolls moi.

Oui, bah que tu prennes ton pognon ou que tu le prennes pas, ça te regarde.

Moi, il n’y a qu’une chose qui m’intéresse, c’est le contrat qu’on a passé ensemble.

Et puis, dans deux heures, je veux te voir en piste.

Mettez ça sur mon compte, Lucien.

Donnez-moi un whisky... un double.

Pardon monsieur je suis confuse j'ai égaré mon briquet.

Égaré ou perdu...Je ne sais pas.

J'en ai perdu quatre, depuis le début de la saison.

Je suis affreusement distraite, c'est comme ça pour tout. Je perds, j'égare, j'oublie.

Il est très joli, c'est un quoi ?
Dunhill.

Très bonne marque.

Ils font même un modèle, je crois en or massif, c'est peut-être celui-là ?

Je vous aborde comme une étourdi.

... je vous questionne, et nous n'avons même pas été présenté.

Comtesse Doublianoff.

Ravi.

Le gala doit être commencé, Vous avez sûrement une table.

Barman, donnez un whisky à madame.

Combien je vous dois ?
30 francs, monsieur.

Monsieur, nous nous connaissons à peine, je sais pas si je dois accepter…

Te fatigue pas, Totoche, on est du même monde.

Lucien... je crois que je prends un coup de vieux...

Je reconnais plus un gentleman d'un hareng !...

Donnez-moi du champagne.

Bonsoir, M. Grandchamp.
Bonsoir, Mme Deruel.

Mlle, vous venez de danser pour la dernière fois...

...Ce ballet que j’ai eu la grande joie de réguler.

Je veux vous en féliciter...

... et vous exprimer toute ma reconnaissance pour la façon dont...

... Vous avez défendu ma chorégraphie.

Maintenant, vous allez toutes partir à travers le monde.

Alors, je tiens encore à vous dire une fois merci...

Qu'est-ce qu'il fout bon Dieu ?

Envoie, encore trois coups.

Ah ! à vous aussi, messieurs, je veux dire merci.

A votre service, normal monsieur.

Ah ! j'oubliais mes décors, soyez gentil

Ne les laissez pas comme ça, les uns sur les autres.

D'accord, le temps de vider nos godets.

Et on vous arrange ça.
Merci.

Ton bonheur, chérie.

ça me fait toute drôle, quand je pense que tu vas t'appeler Mme Nielson.

Eh, oui.

Entre nous, ton Francis, il était bien gentil.

mais, les histoires de lit, ça ne mène pas loin.

Ce qui est embêtant, c'est que les autres, ne m'aiment pas

D'ailleurs Olas appelle ça, régularisé.

tu vas pas me dire que tu regrettes le vocabulaire de Francis.

Non...ni les vocabulaires de Francis

Ni les manières de Francis...

Mais peut-être un tout petit peu, Francis?

Le voilà, répond.

Bonsoir, monsieur Grimp.
Bonsoir, Mlle.

Quelle chaleur, on étouffe ce soir.
Oui, nous avons une drôle de fin de saison.

Coupez l'alarme, l'ascenseur est blockhaus.

Trente minutes, sauf nouvel avis, merci.

M. Grimp. S'il vous plaît.

Non, ça peut attendre.

Personne ne bouge.

Mains sur la nuque.

Tous face au mur, vite!

Toi le sportif, si tu veux sonner la bonne, ça va être ta fête.

Pas d'imprudences, s'il vous plaît.

Ne donnez pas à ce monsieur, l'occasion de faire une bêtise supplémentaire.

Toi.

Ouvre-moi, la porte.

Bon.

Je compte.

A trois j'en flingue un au hasard...

Un.

Leon, faites ce qu'on vous dit.

La clé.

Allez!

Je ne vais pas te répéter deux fois.

Tu repousseras la porte .

Allô? la garde du Casino?

Allô, le commissariat ?

Messieurs, un peu de calme. Fermez-moi les portes...Allô, le commissariat ?

Hey, toi... debout, vite

Qu'est-ce qui se passe?

Il se passe que tu fais tes valises, et tu fonces à la gare.

Passez-moi la résidence Marly, chambre 47

Vous n'avez plus confiance ? c'est à cause de ce que je vous ai dit hier

Hier, c'était hier, mais aujourd'hui, le temps se couvre, tu serais dépassé

t'as sûrement un train avant midi.

Prends un billet de seconde. C'est moins voyant et c'est dans tes goûts.

Ben ! Qu'est-ce qui te prends?

Je t'attends dans un quart d'heure dans le port du Beach.

Que suis-je allé foutre à la piscine à cette heure-ci ? pour prendre un bain !

Le bain, bain, bain, on y est jusqu'au cou, et puis discute pas, amène-toi.

Qu'est-ce qui se passe?
Alors ce gala, ça c'est bien passé ?

T'es content tu leur as montré l'attraction du jour?

Non, mais dis donc, ça va pas ? T'as des vap

Et ça, c'est des vap, hein ?

HOLD UP SANS PRECEDENT
HIER SOIR AU PALM BEACH

Oh merde !

Mais avoue que ce n'est tout de même pas de peau !

C'était pas de peau, c'est de tomber sur un mec comme toi.

Tout avait marché au poil.

Pendant que les perdreaux faisaient la planque dans les gares et sur les aérodromes...

... nous on restait ici pendant une semaine, peinard en attendant que ça se tasse.

Il a fallu que tu casses la cabane !

Mais enfin quoi, c'est pas un drame cette photo.

Les trav' à perpét non plus, c'est pas un drame.

Dans la vie, y a pas de drames, y a que des fatalités.

Il y a peut-être une chance sur deux pour que les poulets te reconnaissent,

Mais moi je ne suis pas bon pour prendre le risque.

Alors, conclusion.

Eh ben ! conclusion, c'est de sortir le fric d'où il est et de se tirer.

J'ai une planque toute prête, mais le tout c'est si j'y arrive.

Eh ben ! et moi, qu'est-ce que je fais ?
Eh ben ! t'improviseras, t'es un spécialiste.

Ta part sera de côté.

Tu la toucheras dans huit jours, si tout s'arrange bien, et dans vingt piges si tout s'arrange mal.

Maintenant, écoute-moi bien, moi je vais au bar de la piscine.

Toi, tu vas à la cabine, tu prends les sacs, et tu les amène à coté de ma table.

Et tu t'occupes plus de rien, compris ?

Alors, quoi de neuf messieurs, vous avez trouvé quelque chose ?

Oh ! pas grand chose, madame vient de prendre son service.

Et à 2h00 du matin, elle était au lit, alors

Bon, dites-moi, à quelle heure fermez-vous les portes des cabines, le soir ?

A sept heures
Et le matin, à quelle heure les ouvrez-vous?

Six heures.
Bon.

Garçon.

Un crème.
Un crème, Monsieur, tout de suite.

Messieurs, s'il vous plaît.

Qu'est-ce que ça va ?

Ils sont bien partis par là.

Tiens, regarde, ils ont déboulonné la grille de l’aérateur.

Bon, descendez-moi tout ça.

L'un était plus corpulent que l'autre, et plus âgé aussi, sans doute.

c'est celui que nous avons le moins vu.
Oui, et l'autre ?

Celui, qui paraissait le plus jeune ...

que voulez-vous que je vous dise?... smoking, cagoule

il m'a semblé plus jeune...

c'est à vous, monsieur?

Évidemment c'est un peu mince tout ça.

Vous êtes-vous déjà trouvé avec une mitraillette dans le dos, face au mur? commissaire.

Ce n'est pas mon rôle, M. Grimp !

En somme, le seul indice sérieux que l'on possède, d’après votre déposition.

...ce sont les sacs.

Ah ! là, je crois pouvoir être un peu plus précis.

Car en réalité, les sacs sont les seules choses, que j'ai vraiment aperçu.

Mais, attention, je dis bien "aperçu"

Vous m'avez parlé du sac en peau de porc, c'est pourtant un article courant ça.

Eh bien ! c'est un modèle plutôt élégant, avec enfin, façon sellier

Et avec une sorte de bât, ou de languette rabattue.

C'est tout ?

Vous m'excuserez de vous embêter avec tous ces détails...

... mais comme ce sont les seules indications sérieuses...

...vous comprendrez que je m'y accroche.

Donc, sac en peau de porc modèle élégant, languette rabattue.

Il y avait encore un petit détail...

... mais, alors là, je suis moins affirmatif.

Il me semble avoir vu des soufflets sur le coté.

Et l'autre ?
Pour l'autre alors, je suis moins formel.

Il m'a semblé que c'était un sac en toile et cru avec des garnitures de cuir.

Mais en somme vous croyez les reconnaître.

Ah ! ça, sans aucun doute.

Nous les retrouverons sûrement.. mais probablement vides.

S'il a retrouvé quelque chose, je préfère que ce soit l'argent.

Ces sacs ne sont pas à moi.

Vous étiez assuré pour combien ?
Environ le double.

Mais nous avons fait une très bonne saison.

Hé, les gars! venez voir, c'est par ici que ça se passe !

Qu'est-ce qu'il y a ?
Venez voir, je vous dis, venez !