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C'est l'histoire de mon demi-fr�re.

Je la raconte
car je ne peux pas faire plus,

vu la mani�re dont �a a tourn�.

Eug�ne m'a laiss�e avec une chose
plus importante que les faits.

La premi�re chose qu'on interpr�te mal
dans cette histoire,

c'est le d�but.

�a ne commen�a pas avec la Wells.

�a commen�a avec le premier train
rempli de colons.

Parmi les �tres effray�s et d�vast�s
qui arriv�rent � Bismark ce jour-l�,

il y avait John, Olivia et Eug�ne Baker.

Les Baker avaient �migr� vers l'Ouest dans
les grandes plaines, pour une promesse.

Une promesse qui semblait � pr�sent aussi
pourrie que la terre sous leurs pieds.

Priant pour que la pluie vienne, ils
commenc�rent � b�tir une nouvelle vie.

Mais John n'�tait pas convaincu.

Il pensait que cette terre �tait maudite.

Au cours des ann�es qui suivirent,
il se mit � boire davantage

et devint parano�aque.

Son esprit �tait rempli de visions
d'une autre vie...

o� il pourrait revivre
dans la gr�ce de Dieu.

Et soudain, quand Eug�ne eut cinq ans,

- il perdit son p�re.
- Tu t'en vas ?

Un vide se cr�a qui allait le hanter
pour le restant de ses jours.

Eug�ne n'avait jamais re�u
qu'une seule carte de son p�re.

John y assurait qu'il avait trouv�
l'oeil de Dieu

dans le plus bel endroit de la Terre,

la c�te du Golfe du Mexique.

Olivia essaya vite de combler
ce vide dans la vie d'Eug�ne,

et un an plus tard,
elle �pousa George Evans,

un adjoint du comt�, fermier, mon p�re.

Mais John Baker et le monde
qu'il d�crivait

restaient toujours pr�sents
dans l'esprit de mon fr�re.

Il se demandait ce que son p�re
avait vraiment trouv� l�-bas.

Puis, quand Eug�ne eut 17 ans,

une autre chose capta son attention.

Notre attention � tous, en fait.

Comme la mal�diction dont John avait
parl�, la terre se retourna contre nous.

Mes chers compatriotes,
j'ai travers� neuf �tats.

Quatorze temp�tes frapp�rent Bismark
la premi�re ann�e.

J'ai vu un groupe de familles
qui avaient perdu leur r�coltes de bl�,

leurs r�coltes de mais,

affrontant un hiver sans nourriture.

Plus on essayait de repartir � z�ro,
plus �a empirait.

Et les banques s'en prirent � Bismark.

Tandis que des pr�cheurs fous criaient
en invoquant Dieu et le salut...

les familles firent la seule chose
dont elles �taient encore capables...

jusqu'� ce qu'elles ne le puissent plus.

Eug�ne se cachait
dans la grange familiale abandonn�e.

Il r�vait en pensant � son destin,

s'imaginant avoir une vie
semblable � celle de ses h�ros...

les hors-la-loi et les aventuriers
dont il lisait les p�riples.

Phoebe, reviens ici !

Personne ne mit Eug�ne en garde
contre ce qui pouvait arriver

quand on r�ve tant de quelque chose.

C'est ainsi qu'Allison Wells
entra dans cette histoire...

� toute vitesse, comme une boule de feu...

se dirigeant tout droit...

vers mon fr�re.

Couvre-moi, tu veux ?

Regarde-moi ce maudit enfoir�.

Je parie qu'il coucherait avec une fille
diff�rente chaque soir s'il �tait r�el.

Je parie qu'il sait exactement quoi dire
� une fille pour la rendre folle de lui.

C'est tout ce qu'il faut... les mots.

� moins de vivre dans un trou comme ici.

Je suis d'accord.

H�, que se passe-t-il ?

Harold, je te dirai tout l�-dessus.

On va voir ?

OK, les amis, on a des choses
importantes � dire.

Alors, taisez-vous,
pour pouvoir les entendre.

Madame ?

Durant l'attaque
de la banque du Missouri,

la voleuse et meurtri�re, Allison Wells,

a envoy� au ciel une fillette de neuf ans.

Neuf ans.

Et c'est l'une des cinq vies humaines

qui ont �t� happ�es ce jour-l�.

RECHERCH�E

Si vous la voyez,
ne la confrontez pas.

Elle n'h�sitera pas � supprimer
une autre vie.

Mais en fait,
c'est juste une petite bonne femme

qui a la moiti� des forces de l'ordre
texanes � ses trousses.

Et on la retrouvera.

C'est pour vrai, cette r�compense ?

Dix mille dollars si on la retrouve ?

T'es le fils de l'adjoint Evans, hein ?

Oui, monsieur. C'est mon beau-p�re.

J'appr�cie ton int�r�t, petit,

mais on a d�j� toute l'aide n�cessaire
de la famille Evans,

alors, rentre chez toi.

R�union sur la battue
� l'�glise apr�s le service.

Dieu et le hasard

ne peuvent vivre sur la m�me Terre.

Nous le savons, mesdames et messieurs,

car lorsqu'il y a un signe,
il y a la main de Dieu.

Et notre communaut� est sous sa paume,
� pr�sent.

Maintenant, on voit pourquoi...

des femmes comme Allison Wells...

Eug�ne.

Quel ennui.

Tu es pr�t ?

Eug�ne ?

H�, Joe.

- Reste � la maison, aujourd'hui.
- Pourquoi ?

Avec cette Wells en cavale,
on n'est pas en s�curit�, par ici.

On va rejoindre la battue, maman.
On sera en s�curit�.

On veillera l'un sur l'autre, OK ?
Tu as ma parole.

Rentrez avant la nuit.

- Oui, maman.
- Et restez ensemble.

Donne-moi �a.

- Je peux venir ?
- Non, tu ne peux pas.

- Avant la nuit.
- Oui.

Peux-tu imaginer avoir autant d'argent ?

Je peux tr�s bien. Tu peux pas ?

Non, pas vraiment.

Je parie que tu ne peux pas non plus.

Tu me d�fies, Evans.

T'as int�r�t � me donner ta part,
sinon je te tabasse.

Je mourrai de rire
avant que tu me tabasses, mon gars.

Tu crois qu'on la trouvera morte ?

Je sais pas. Probablement.

�a va ?

- H� ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Rien.

Allez, dis-le-moi. Y a quoi ?

On part en Californie.

Ils nous l'ont dit ce matin.

Ils ont dit qu'on renonce au Texas.

Merde, mon vieux.

Tu pars pour longtemps ?

Pour toujours.

Quand on y r�fl�chit,
pourquoi on reviendrait ?

Ouais.

Tu devras trouver une autre oreille
pour t'�couter r�ler.

T'es le seul aupr�s de qui
j'ai envie de r�ler, Garza.

- Tu peux g�rer �a ?
- L�che-moi, cr�tin !

Non. Je dois te la mettre
avant que tu partes.

Ouais.

Attrape-moi ! Attrape-moi !

Tu vas me manquer, mon gars.

Allez ! Allez !

Allons-y !

Je vais te battre !

Tu peux rien y faire.

Je suis plus rapide que toi, mon gars.

Je l'ai toujours �t�.

Tu crois vraiment qu'on va la trouver
au milieu de tout �a ?

�a vaut la peine d'essayer.

J'ai dit "avant la nuit."

George veut te parler.

T'es dans le trouble.

Je vais jouer ce qu'il m'a demand�.

Tu voulais me voir ?

La parole d'une m�re... c'est la loi.

Quand une m�re dit � son fils
de faire quelque chose, il le fait.

Toujours.

�a marche comme �a les familles.

Dans les bons et les mauvais moments.

On se comprend ?

Oui... Oui, monsieur.

Qu'est-ce que tu as, l� ?

Rien.

Fais-nous une faveur.

Prends-moi pas pour un cave.

Avec quel argent de quel travail
t'as achet� ce torchon ?

Ta m�re te laissera peut-�tre
t'en tirer facilement, je peux pas.

Y a plus de place pour les gar�ons
dans cette famille.

R�fl�chis � �a.

Va te laver.

�teins.

Ne fais pas un bruit.

Arr�te !

Il est � toi si tu le veux.

Comment tu t'appelles ?

- Moi, c'est Allison.
- Je sais qui vous �tes.

Alors c'est normal que je sache
qui tu es, toi.

Eug�ne.

Eug�ne.

C'est un pr�nom intelligent.

C'est pas vous ?

- On dit que vous �tes une tueuse.
- Je suis pas une tueuse.

Eug�ne...

Je vais �tre franche avec toi.

J'essaie de sauver la face,

mais ce trou dans ma jambe
me fait vraiment tr�s mal.

Alors, si tu m'aides, je te dirai tout.

�coute-moi. Eug�ne, �coute-moi.

Je ne suis pas une tueuse.

Tu ne croirais quand m�me pas
mon histoire.

C'est comme un de ces bouquins.

Sauf que je suis l'homme au chapeau.

Waouh. Pas mal.

D'accord.

Oh, Seigneur.

�a a l'air pire que ce que c'est.

Bon. Tu as la main s�re, petit ?

Je crois que vous devriez
voir un docteur.

Non, non. Tu es mon docteur,
maintenant, OK ?

Dr Eug�ne.

- D'accord ?
- D'accord.

Bien. Nettoie tes mains avec �a.

D'accord.

Tout ira bien, OK ?

OK. Prends la pince � �piler. Nettoie-la.

D'accord.

Vous �tes s�re
que vous n'avez tu� personne ?

Non.

- OK.
- D'accord.

Va chercher...

D'abord l'alcool, directement dessus.
Verse tout.

Bon Dieu !

Bon Dieu !

OK. Donne-moi la lampe de poche.

D'accord.

Tu vois la balle ?

Oui. Je crois.

OK, enl�ve-la.

Pensez � une chose agr�able.

OK. Fais le bandage.

- Je vais le tenir. Oui.
- Tenez-le.

D'accord.

�a va ?

Oui.

�a fait du bien.

C'�tait incroyable.

Vous avez soif ?

Et tu lis aussi dans les pens�es.

Je reviens.

Par un coup du destin,

Allison avait perdu sa famille et leur
ferme dans le Missouri un an plus t�t.

Ses parents avaient tous deux
succomb� � la pneumonie.

Je n'ai aucune intention de d�peindre
Allison Wells comme une menteuse,

comme d'autres l'ont fait,

mais je dirai

qu'elle comprenait qui �tait son public

et racontait son histoire en cons�quence.

Tu as quel �ge ?

Vingt-cinq ans.

Tu as une petite amie, M. Vingt-cinq ans ?

Eh bien... installe-toi.

Je devrais t'expliquer les choses.

Je comprends ta prudence, petit, mais...

l� si tu voulais,
tu pourrais me casser en deux.

C'est vrai que j'ai cambriol�
cette banque.

Et c'�tait pas la premi�re.

Je n'ai jamais tu� personne.

Si vous ne l'avez pas fait, qui, alors ?

Selon l'histoire
qu'Allison raconta � Eug�ne ce soir-l�,

elle �tait la victime de toute l'affaire.

Une fois sa terre confisqu�e
et sa famille d�c�d�e,

elle �tait devenue une hors-la-loi.

C'�tait sa seule fa�on
de r�cup�rer quelque chose.

C'est ce qui la conduisit au cambriolage
de la banque de Guthrie Plains.

C'�tait son quatri�me cambriolage,
ce mois-l�,

mais le premier
o� une vie avait �t� perdue.

En fait, elle insistait pour dire
que c'�tait juste la faute de la police.

Ces policiers, ils ont eu peur.

D�s qu'on est sortis de la banque,
ils ont commenc� � tirer.

Peu leur importait qu'il y ait des gens
dans la rue et sur le trottoir.

Elle assurait qu'une balle
tir�e par la police

avait mis fin � la vie
de cette petite fille innocente.

C'�tait tout droit sorti
de l'une des histoires d'Eug�ne.

Ils me traquent.

Elle volait les souvenirs
d'un monde qui lui avait tout pris

et l'avait laiss�e avec rien...
ni personne.

C'est pour �a que j'ai besoin de toi,
car j'ai personne d'autre.

Restez ici aussi longtemps
qu'il vous faudra un abri.

- Aussi longtemps que vous voudrez.
- Merci.

Je suis d�sol�e.

�a va.

J'ai peur de devoir te demander
plus que je ne le devrais.

Combien voudrais-tu pour m'aider
� aller au Mexique ?

Au Mexique ?

Que dis-tu de 20 000 $ ?

C'est le double de votre prime.

Justement.

Vous les avez sur vous ?

Je n'ai pas un sou.

Mais je sais me rep�rer dans une banque,
m�me mexicaine.

Et je t'obtiendrai cet argent
en un rien de temps.

Tu dois juste me trouver une voiture.

C'est pas facile � trouver par ici.

Surtout avec un portefeuille vide.

J'ai peut-�tre tort, mais tu m'as
l'air d'un gars tr�s capable.

J'ai besoin de quelques jours
pour me reposer.

Et si tu te consacres
� notre probl�me, entre-temps,

on peut dire qu'on a un accord, pas vrai ?

J'ai vu tes champs, Eug�ne.

Je sais que ta famille est dans
le p�trin, comme l'�tait la mienne.

S'il y a une fa�on plus simple
de r�parer les choses,

je n'ai aucune id�e
de ce que �a pourrait �tre.

Je pourrais vous d�noncer.

Bien s�r. Tu pourrais.

Mais Eug�ne, et je dis �a
en toute sinc�rit�.

Si c'est le choix que tu fais,
et ce choix d�pend de toi,

ne te fais pas d'illusions
sur les cons�quences.

Je ne serai pas une autre victime
de leurs mensonges.

Je pr�f�re me donner la mort.

Ou te demander de le faire.

C'est une terre de fardeaux, petit.

Maintenant, tu peux choisir le tien.

�a fait de toi l'un des chanceux.

Pourquoi t'es tout nu ?

OK, mais... c'est quoi, cette foutaise ?

T'inqui�te pas pour �a, OK ?
Et pas de gros mots.

Je suis pas inqui�te. Je suis curieuse.

Ne le sois pas.

Va te recoucher. Allez.

Tu vas en ville aujourd'hui.
Chercher du travail.

Emm�ne ta soeur avec toi.

Oui, monsieur, d'accord.

Et couvrez-vous bien.

Ils annoncent du vent.

Salut.

- Salut.
- Pour vous changer si vous voulez.

C'est parfait.

J'esp�re que �a vous ira. C'est � ma m�re.

Elle ne la porte pas beaucoup,
elle ne remarquera pas sa disparition.

Elle la remarquera.

Elle viendra peut-�tre ici
pour la chercher.

Quoi, ici ? Non, non.

Ils ont pas besoin de venir ici
depuis le d�but de la s�cheresse.

D'accord. Merci.

Oh, excusez-moi.

- Qu'est-ce que tu regardes ?
- Rien.

T'es cens� m'emmener en ville.

- Je suis occup�.
- Tu l'es pas.

- Je le suis.
- Qu'est-ce que tu regardais ?

Rien. Je voulais voir
comment c'�tait, dedans.

Je suis pas b�te. Y a quoi ?

Y a rien. Seigneur !

OK, je te le dirai si tu me promets

que tu vas pas entrer pour v�rifier.

Je veux pas que maman ou George
y entrent avant que je nettoie.

Nettoyer quoi ?

Tu promets ?

Oui, dis-moi.

Deux chiens morts. Avec leur sang
et leurs tripes dans la poussi�re.

Des mouches autour.

Des chiens ? � qui ?

� personne.

Au ciel.

Morts comment ?

Des coyotes, peut-�tre. Qui sait ?

C'est triste.

C'est la vie.

Attends, tu vas o� ?

Rencontrer Joe Garza.

- Pourquoi ? Je peux venir ?
- Pour rien et non.

H�, Eug�ne.

Pourquoi tu me tra�nes jusqu'ici ?

J'ai des choses � te confier, Garza.

Je croyais qu'on allait chercher
cette femme, aujourd'hui.

Alors je me suis r�veill� � l'aube.

Et t'es m�me pas venu.

Et maintenant, �a.

Je te connais depuis quand ?

- Des ann�es, d'apr�s mes calculs.
- � mes c�t�s.

Et durant ces ann�es,
j'ai appris � te faire confiance.

C'est pourquoi ce que je vais te
demander semblera peut-�tre injuste,

mais �a pourrait nous sauver
tous les deux.

Crache le morceau.

J'ai besoin de votre camionnette...

pour toujours.

Je t'enverrai l'argent
d�s que j'arriverai au Mexique.

Tu d�connes ou quoi, Eug�ne ?

On part avec la semaine prochaine.
Qu'est-ce qui se passe, merde ?

Je peux pas tout te dire maintenant,
j'ai rencontr� quelqu'un.

Je vais �tre pay� 20 000 $
pour l'emmener au Mexique.

Vingt mille ? Tu le crois ?

Non, Evans, vraiment pas.

M�me si je le croyais, je te dirais
d'aller te faire foutre.

Si j'ai bien compris ce que tu me dis,

le fait de me le dire pourrait me tuer.

Non, non. Personne va mourir.

Ils me chassent d�j� hors de la ville.

Imagine.

Une tueuse blanche en plus de �a ?

FICTION HEBDOMADAIRE

Deux chiens morts.

C'est l'heure du souper.

Qu'est-ce qui va pas ?

Tu as trouv� une automobile ?

Pas encore. Je cherche encore.

Dites-moi ce qui vous angoisse.

Je dois partir d'ici, Eug�ne !

Oui, je sais �a.

- Il est arriv� quelque chose ?
- Non.

�a pourrait arriver.

C'est dangereux, que je reste ici.

Dangereux pour tout le monde.

Oui, je sais.

C'est juste...

Je deviens folle, ici. J'�touffe.

Je suis bless�e. Je suis sale.

- Oui.
- Je suis d�sol�e, je ne...

Je ne voulais pas te crier dessus.

D�sol�e.

J'ai une id�e qui pourrait vous remonter.

� quoi tu penses ?

Ici, vous pouvez vous laver.

C'est un lac propre pour se baigner.

La propri�t� est abandonn�e,
on est en s�curit�.

On peut nettoyer votre jambe
et la bander ensuite. Qu'en dites-vous ?

Bon, d'accord.

On part dans cinq minutes.

H�, c'est pour plus tard.

J'ai pas pu r�sister.

Assieds-toi.

O� est Eug�ne ?

Je ne trouve pas ma robe bleue.
Tu l'as vue quelque part ?

Non, maman.

Oh� ?

Quelqu'un m'entend ? O� est le gar�on ?

Joe et lui cherchaient du travail.

Il a dit que tu lui as dit de le faire.
Qu'il nous retrouvera l�-bas.

O� sont tes chaussures ?

Je dois les mettre ?

Oui. Allez.

Oh�.

Bonsoir.

Qu'est-ce que tu regardes ?

Oh, rien. Je pensais...

Je pensais � mon p�re.

Il m'a emmen� nager ici
une fois, quand j'�tais petit.

J'avais oubli�. Je viens de m'en rappeler.

Il n'est plus l�.

Il doit beaucoup te manquer, hein ?

Oui, je suppose.

Quand je me demande ce qui me manque
chez lui, rien ne me vient � l'esprit.

Je ne m'en rappelle pas.

C'est dr�le.

�a vous arrive ?

Tu sais ce qu'il y a de pire
dans la mort, petit ?

Je n'ai pas dit qu'il �tait mort.

Mais...

quand vous arr�terez de m'appeler
"petit", vous me le direz.

Tu n'aimes pas quand je t'appelle "petit" ?

Non.

D�sol�e, je voulais pas le dire
comme si t'�tais un enfant.

Je voulais le dire comme... Billy the Kid.

Tu le connais ?

Le hors-la-loi. Le mythe.

Oui, je le connais, mais je...

Je n'aime pas �a non plus.

Pourquoi ?

Pourquoi glorifier un idiot

qui s'est fait tuer avant ses 30 ans ?

Il ne s'agit pas de quand il est mort.

Mais de combien de temps il vivra.

Le pire, dans la mort...

c'est d'�tre oubli�.

C'est pour �a que j'aime Billy.

Car m�me s'il est mort avant 30 ans,

tous les deux ans,
quelqu'un assure l'avoir vu.

Chez l'�picier ou dans un train
de marchandises.

C'est comme un fant�me
d'une autre �poque.

Tu ne peux pas mourir si les gens veulent
que tu continues � vivre.

Pas d'une fa�on significative,
en tout cas.

- H� ! Toi !
- Je croyais que c'�tait un endroit s�r.

- Bon sang !
- Il n'est plus cens� �tre ici.

C'est encore ma terre jusqu'au premier
du mois prochain !

Merde.

Vite, vite, vite. Vite !

Je crois qu'il a rien vu. On doit...

Tu as vu mon fr�re ?

Je peux avoir une cigarette, monsieur ?

- Vous avez du feu ?
- Oui.

Merci, monsieur.

Ils devraient encore
organiser des battues.

C'est s�r qu'elle est encore l�
avec une blessure pareille.

Je l'esp�re.

Un peu d'agitation n'a jamais
fait de mal � personne.

Un peu d'agitation n'a jamais fait
de mal � personne, hein ?

T'as vu les preuves, Ernie ?

Non, je dis �a comme �a.

Eh bien, moi, oui.

Toutes.

Et laisse-moi te dire une chose.

Elle ne laisse pas de t�moins.

Y a des horreurs
dans le casier des pi�ces � conviction.

T'as entendu ce qu'a dit Hartwell ?

Il l'a vue il y a deux heures.

Nageant dans son lac.

Tout le monde assure l'avoir vue.

C'est pour �a qu'on doit r�unir
tous les fermiers,

et faire une battue.

Partager la prime
ne nous sauvera pas tous,

mais quelques-uns, Ernie.

J'ai dit � Ethel que je danserais
celle-l� avec elle.

Voil� ma fille.

Tu vas danser avec ton papa ?

On y va, ma petite dame ?

Allez, ch�rie.

Tu dois �tre le pire voleur
que j'aie jamais vu.

Merde, t'as failli
me donner une crise cardiaque.

- Couvre-moi, tu veux ?
- Je fais quoi, d'apr�s toi ?

Ton p�re t'aurait d�j� bott� les fesses
en public si j'�tais pas l�.

C'est pas mon p�re.

Bingo.

Tu t'embarques dans une gal�re,
Eug�ne Evans.

Ouais, tu sais pas � quel point.

T'es venu en v�lo ?

Asseyez-vous. Allez.

Meurtres Wells

RECHERCH�E

TYPE D'INCIDENT
Meurtre, cambriolages de banques

Fonce !

Amour Toujours
A

Tu n'es pas cens� �tre ici.

Je suis d�sol�, monsieur.

Je cherchais juste �a pour mon p�re.

- Il voulait les regarder � la maison.
- Qui est ton p�re ?

L'adjoint Evans.

- J'ai ses cl�s.
- Tu es Eug�ne Evans ?

Oui, monsieur.

George sait ce qu'il fait,

mais il est tr�s remont� par rapport
� toute cette affaire.

Oui, oui. C'est s�r.

Bien, prends ce qu'il lui faut.

- Oui, monsieur. Merci.
- D'accord.

H�. Dis bonjour � ta m�re de ma part.

Oui, monsieur.

Tu l'as trouv�e, hein ?

La Wells.

Je le dirai � personne
si c'est ce qui t'inqui�te.

- Tu le diras pas ?
- Non, si tu me dis pourquoi

t'as �t� un affreux petit crapaud,
ces derniers temps.

C'est compliqu�. Complexe.

J'ai peur.

Je sais.

�a me fait peur aussi.

Tour ira bien, je te le promets.

Fais-moi un sourire.

- Tu veux que je te ram�ne ?
- Oui.

OK.

Trois, deux, un.

J'ai vu un changement
chez mon fr�re, cette nuit-l�.

Son regard avait une d�termination
que je n'avais jamais vue.

Comme si un fil invisible qui le liait
� notre monde s'�tait d�tach�,

d�clenchant une s�rie d'�v�nements

qui allaient changer pour toujours
la structure de notre famille.

Peut-�tre que si j'avais connu son p�re,

j'aurais reconnu ce regard.

Le sh�rif veut te voir dans son bureau.

Je le cherche aussi, Janice.

- George.
- Quoi de neuf ?

Monsieur, elle est toujours ici.

J'ai trouv� �a � la lisi�re
de la propri�t� d'Hartwell

apr�s qu'il a affirm� l'avoir vue.

Personne n'est en s�curit�
tant qu'on ne l'a pas retrouv�e.

� mon avis, si on augmente la prime,

on pourra avoir tous les fermiers

et tous les ouvriers agricoles du comt�
� ses trousses.

Pourquoi diable crois-tu
que je t'ai convoqu� ?

Tu envoies ton fils ici en pleine nuit
pour voler des pi�ces � conviction,

et tu crois que je vais pas
te foutre dehors ?

O� t'�tais pass�, petit ?

Je suis au courant pour Perry Montroy.

Amour Toujours
A

Tu as menti sur lui.

Tu mens peut-�tre sur tout.

Je... je ne t'ai pas parl� de lui
parce que c'est dur d'en parler.

Tu �tais amoureuse de lui ?

Tu es jaloux ?

Oui.

Je n'ai jamais rien vu de pareil.

Tu as raison.

T'es pas en s�curit�, ici.

Personne ne l'est, en fait.

Tu as dit 20 000, hein ?

Trouve une voiture, je dispara�trai.

Comme la dette de ta famille.

Merde. George est rentr� t�t.

Le sh�rif m'a vir�. Tu sais pourquoi ?

Les preuves, o� sont-elles ?

- Disparues.
- O� �a ?

J'ai oubli�.

C'�taient des mensonges
fabriqu�s de toutes pi�ces !

O� diable as-tu p�ch� l'id�e
qu'elle est innocente ?

- Je sais des choses.
- Tu "sais des choses" !

La pomme ne tombe pas loin
de l'arbre, hein ?

Rempli d'id�es fumeuses, comme ton vieux.

Je t'ai peut-�tre �lev�,
mais t'es vraiment pas mon fils.

Dieu merci.

Fils de...

O� elles sont ?

Tu vas briser le coeur de ta m�re
quand tu mourras comme John Baker.

Il est pas mort. Il est au Mexique.

Je le retrouverai un jour.

C'est �a. Au Mexique.

� partir de maintenant,
cette porte reste ouverte.

Merde.

Allez. Merde.

Merde.

Allez.

Ne t'arr�te pas maintenant.

Oh, mon Dieu. �a va aller. �a va aller.

Je vois des �toiles, Allison.

Non. Non !

Non, non, tu peux y arriver.

Viens. Tu peux y arriver. Viens.

Continue de fuir.

Non. Non.

Je te retrouve au Mexique.

Seigneur.

H�, papa.

Contente que tu sois l�.

Qu'y a-t-il, maintenant ?

Non, tu dois rester � l'int�rieur.

S'il les cache, c'est dans cette grange.

N'y va pas.

Ce gar�on a besoin de sa m�re.

Il te dira peut-�tre � quoi rime
toute cette affaire.

George est d�sol� pour ce qui s'est pass�.

Mais il m'a dit ce que tu as fait.

J'essaie juste d'aider.

D'aider qui ?

George a �t� renvoy�.

Eug�ne, regarde-moi.

Dans moins d'un mois, on sera sans-abri.

George dit que John Baker est mort.

Et il a raison.

Tu te rappelles cette carte
qu'il t'a �crite quand tu avais six ans ?

Bien s�r.

Il en a envoy� d'autres.

Mais je les ai toutes br�l�es.

Chaque mois, il �crivait, et chaque carte
�tait pire que la pr�c�dente.

Elles parlaient de Dieu et des gens

et des choses �tranges qu'il avait vues,
mais tout �tait confus.

Il buvait comme un trou
et son esprit se d�t�riorait.

Je ne pouvais pas laisser un petit gar�on
lire ce qu'il �crivait.

J'ai menti parce que je t'aime.

- Tu me mens maintenant, maman.
- Non, Eug�ne.

Apr�s cinq ans, les cartes
ont cess� d'arriver.

Et je crois que c'est
parce qu'il est mort.

Non, tu ne peux pas en �tre s�re.

Eug�ne !

Eug�ne, je...

Je suis d�sol�e.

Oh, mon Dieu.

Il a ferm� cette porte ?

C'est moi.

Il a dit quelque chose de plausible
sur ce qu'il a fait ?

Non.

J'ai besoin de ton aide, George.
Il n'ira nulle part.

Ce jour fut immortalis�
sous le nom de "Dimanche noir".

Ce fut la pire temp�te que le comt�
de Childress ait jamais vue.

Et le signal qu'Eug�ne attendait.

Phoebe... je pars.

Je m'en vais. Je viens te dire au revoir.

Emm�ne-moi avec toi.

- Tu ne sais pas o� on va.
- �a m'est �gal.

Phoebe, on va au Mexique.

Au Mexique. J'apprendrai l'espagnol, OK ?

Non. Tu dois rester ici.

J'enverrai beaucoup d'argent.

- O� tu vas trouver l'argent ?
- Peu importe, pas vrai ?

C'est une bonne chose.

Pourquoi tu fais �a ?

Parce que je suis amoureux.

Tu ne sais rien de l'amour.

Toi non plus.

Si tu nous aimais, tu resterais.

- Si tu m'aimais.
- Phoebe, je t'aime.

Alors, reste.

Je te revois bient�t.

Je te le promets.

Vas-y. Arr�te de faire tra�ner �a.

J'ai retenu mon souffle toute la nuit...

et j'imaginais que j'�tais lui...

allong� dans le m�me lit
apr�s le d�part de son p�re.

Quand la temp�te prit fin,
George inspecta la grange.

Mais � sa grande d�ception,
il ne trouva rien.

Le repas est pr�t.

Peux-tu aller le r�veiller ?

Gene ?

Oh, merde !

Il est parti avec cette femme.

Quelle femme ? De quoi tu parles ?

Allison Wells, la fugitive.

Pourquoi tu dis �a ?

Parce que c'est vrai.

La foutue camionnette a disparu.

Papa, Phoebe dit des choses
�tranges sur son fr�re.

Je veux que tu lui dises que c'est faux.

Qu'est-ce qu'elle dit ?

Qu'Eug�ne aide Allison Wells, la fugitive.

Mais c'est impossible.
Juste des histoires de petite fille.

- Pas vrai ?
- Non, pas du tout.

Phoebe, tu dois nous dire o� il est parti.

Tu ne veux pas que ton fr�re
se fasse blesser, hein ?

Tu vas me manquer,
mais je d�teste les adieux.

Tu devrais te garer bient�t.
On doit pas prolonger �a.

Non. Il n'y aura pas d'adieux.

Inutile de te tracasser pour �a.

Oh, non. Petit, non.

Je vais au Mexique toute seule.

J'ai bien peur que non.

J'ai bien peur que oui.

Et ta famille ? Tu vas les quitter ?

Tu sais quoi, Allison ?

J'ai aussi de la famille au Mexique.

- Ton p�re.
- Oui.

John Baker.

Il est temps que je le retrouve.

Tu ne sais pas ce que �a implique
de chercher quelqu'un,

surtout au Mexique.

Qu'est-ce que �a peut te faire,
que je vienne ou pas ?

Tu es amoureux de moi, alors tu attends...

Non. Non, pas du tout.

Tu sais quoi, Allison ?

Hier soir, je me suis dit
qu'il �tait hors de question

que tu ailles au Mexique toute seule.

Hors de question.

Que tu m'aimes ou pas n'y change rien.

Je ne t'aime pas.

Eh bien... la route est longue.

Seigneur, qu'est-ce que j'ai mal fait ?

Comment ils se sont rencontr�s ?

J'en sais rien, mais si on apprend
qu'elle se cachait ici,

et que ce n'est pas moi qui la livre...

�a me rend malade, rien que d'y penser.

Tu crois que je me pr�occupe de �a ?

Que va-t-il arriver � mon fils, George ?

J'appelle Tade et Lomax.

On va le retrouver
avant n'importe qui d'autre.

Tade ? George Evans.

Tu as toujours ton fusil de chasse ?

- Ne tire pas sur mon fils, George !
- H� !

Personne ne se prendra une balle
avant qu'il soit libre.

OK, Tade, am�ne le v�hicule.
Le mien est en panne.

On a une chance d'avoir un tiers
de la prime.

- Et on pourra rester.
- Ram�ne-moi mon fils,

ou ne prends pas la peine de revenir.

ARR�T

Nom de Dieu.

Fais demi-tour, b�tard.

Qu'est-ce qu'on fait, Allison ?

Tu as le pistolet ?

- Non, on n'utilise pas...
- Dis-moi que tu l'as.

On l'utilise pas, pas vrai, Allison ?

Pas si on n'y est pas oblig�s,
mais on doit s'arr�ter.

Merde.

Je veux signaler un vol de voiture.

Oui.

Plaque d'immatriculation 3285M8.

Quel est le probl�me, monsieur ?

Vous avez br�l� un arr�t
qui �tait bien en �vidence.

Vous avez laiss� votre jugeote
� la maison ?

Non, monsieur.

D�sol�. J'ai vu l'arr�t trop tard.

O� allez-vous et pourquoi ?

Je vais � Lubbock.

Chercher une pi�ce pour mon p�re.

Son timon s'est cass�, alors...

Qui est votre p�re ?

John Baker de Bismark.

Je ne le connais pas.

Il y a une fugitive en cavale.

Une femme. Arm�e et pr�te � tuer.

Oui, j'en ai entendu parler.

C'est pas le genre de personne
que je fr�quente, je l'ai pas vue.

Si je la vois, je pr�viendrai
les autorit�s.

Quel est votre nom, fiston ?

Je vais vous donner une contravention
et vous pourrez partir.

Euh, Eug�ne Baker.

Ralentissez.

Certainement. Merci, monsieur.

Tu as r�ussi !

Eh, oui !

Tu n'es peut-�tre pas la pire personne
avec qui partir en voyage.

Maman ?

Eug�ne doit avoir quelqu'un
pour veiller sur lui.

En plus de papa.

Que veux-tu dire ?

Non, tu ne sortiras pas de cette maison
avant que ce soit fini.

Plus un mot l�-dessus.
Va dans ta chambre. Ferme la porte.

Bonjour, Mme Evans.

Eug�ne va bien s'en sortir.

Evans.

Vraiment ?

Oh, non, non. C'est mon gar�on.

D�sol� pour la confusion.
Je vais g�rer �a moi-m�me.

Je vous remercie.

Ils sont pr�s de Matador,
se dirigent vers le sud.

Quelqu'un a d� signaler
le vol de ma camionnette.

Allons-y, les gars.

Phoebe ? Viens ici.

Phoebe !

Phoebe.

Non, non, non. Non !

Reviens !

T'en reviendras pas de la verdure,
quand on aura quitt� ces r�gions arides.

Il y a des rivi�res en cascades.

Il y a des vergers d'un vert �clatant...

des eaux bleu clair.

J'ai d�j� vu un arbre, tu sais ?

As-tu d�j� vu l'oc�an ?

Non. Jamais.

J'en r�vais beaucoup quand j'�tais enfant.

Je ne sais pas � quoi �a ressemble
ni la sensation que �a procure.

Tu l'as d�j� vu ?

Non, mais j'en r�vais aussi.

Je veux courir me jeter dans ses grands
bras quand on arrivera au Mexique.

Oui, �a semble parfait.

Oui.

Phoebe.

Coucou, papa.

EAU CHAUDE & FROIDE
DOUCHES et BAINS

Non. Tu devrais rester ici.

Non, merci. Je dois d�gourdir ma jambe.

L'employ� risque de te reconna�tre.

Quand on sera partis,
il dira � tout le monde que je suis jolie.

Tiens, prends �a avec toi.

Voyons ce qui nous attend ici.

- Bonsoir.
- Bonsoir, beau gar�on.

Comment se passe
ta soir�e en solitaire ?

Je ne me plains pas.

L'enseigne dit
qu'il y a des chambres libres.

C'est exact. Une chambre ou deux ?

Une.

Chambre 17.

Trop aimable.

Merci, monsieur.

C'�taient nos derniers sous.

Oui.

On en trouvera d'autres.

Je vais prendre une douche.

Instructions de Goffin�,
dogmatiques et morales,

sur les �p�tres et les �vangiles

H�, petit.

Si tu venais ici ?

C'est vraiment le paradis.

Tu veux prendre une douche ?

T'as peur ?

Non.

T'es g�n� ?

Pourquoi veux-tu que j'aille l� avec toi ?

Comment �a, "pourquoi" ?

C'est une dr�le de question.

Elle me semble raisonnable.

Tu veux que je te tra�ne de force ?

Tu r�fl�chis trop, petit.

�a recommence.

Je suis "petit" mais cet abruti
� la r�ception, c'est "beau gar�on" ?

Tu veux que je t'appelle beau gar�on ?

Non, je veux juste...

J'ai demand� � l'abruti de la r�ception
de venir sous la douche avec moi ?

S'il �tait ici, tu le ferais peut-�tre.

Waouh. Va te faire foutre.

Ce que je veux dire...

Ce que je veux dire, c'est...

Je sais pas si tu veux
vraiment que je sois ici ou...

si tu le dis pour essayer
de me faire rester

parce que tu as peur que je te d�nonce.

Tu ne serais pas ici
si je voulais pas que tu y sois.

Tu le sais aussi bien que moi.

Je m'excuse.

Merci.

Mais qu'une chose soit tr�s claire.

C'�tait ton choix.

Je ne t'ai pas demand� de venir.

OK ? T'as insist�.

Et t'es un beau parleur.

Et je me suis habitu�e � ta compagnie.

Mais si tu as le moindre doute
sur ta pr�sence ici,

tu dois rentrer chez toi.

Rentre chez toi. Redeviens un petit.

OK ? Car � chaque seconde pass�e ici,

cette chance s'amincit.

C'est pas un monde pour les petits.

C'est pas beau � voir.

Vraiment pas beau.

Je n'irai nulle part.

Je veux atteindre l'oc�an avec toi.

Ta peau est si douce.

D'accord ?

Je suis d�sol�e.

Je crois que j'ai besoin de dormir.

Tu l'as d�j� fait ?

- Non.
- Allonge-toi.

�a va ?

Oui.

Tu es s�r ?

Je veux juste...

Je veux �tre � la hauteur.

D'accord, je vais te montrer.

Je ne sais pas ce qui va arriver
maintenant, mais...

peux-tu...

Peux-tu fermer les yeux ?

- Pourquoi ?
- Fais juste... les fermer.

Tu devrais la garder.

Elle ne te pla�t pas ?

�a ne te fera pas penser � lui ?

De me voir la porter ?

L� o� est Perry,
il n'a pas besoin d'une montre.

Et je veux qu'elle me fasse penser
� quelqu'un d'autre.

Je crois qu'Allison Wells
est tomb�e amoureuse de mon fr�re.

Et qu'elle �tait sinc�re,
la majeure partie du temps.

Peut-�tre que c'est
parce qu'Eug�ne me manque tant...

mais j'ai toujours imagin�

que pendant un moment,

le monde est apparu devant lui

tel qu'il l'avait toujours r�v�.

� cet instant, Eug�ne et Allison
�taient li�s par le r�ve.

Un r�ve dont ils croyaient
avoir le contr�le.

Je ne me suis jamais souci�e de savoir
qui avait eu l'id�e suivante.

�a m'importait peu.

Il y a certaines conditions
dans la vie dont Eug�ne r�vait

qu'Allison aurait s�rement
souhait� lui cacher.

Des prix qu'elle esp�rait
avoir pay�s pour eux deux.

On ne recule pas. D'accord ?
On entre et on sort.

�a ne prend que deux minutes.
Garde l'oeil sur cette montre.

BANQUE CITIZEN'S PRIDE

Embrasse-moi.

Compte jusqu'� cinq.

Excusez-moi. Je vais avoir besoin de �a.

C'est un hold-up !

Tout le monde la t�te contre le sol.

Taisez-vous !
Mettez-vous par terre, merde !

J'ai pas besoin de vous derri�re, madame.
Sortez.

- Calmez-vous tous !
- Vous pouvez rester.

Je vous en prie,
c'est une banque familiale.

- Je tombe pas dans ce panneau.
- On n'est pas assur�s.

Calmez-vous tous !
Dites-leur maintenant !

Faites ce qu'on vous dit.

Quoi maintenant, Allison ?

Vous savez quoi faire. Plus �a ira vite,
plus vite on partira.

- �coutez-moi. On n'est pas...
- Oh, je vous �coute.

Maintenant, �coutez-moi.

Allez ouvrir ce petit coffre.

Mon partenaire et moi, on pourra partir.

Allez !

Comment �a se passe, Allison ?

Dites-lui comme �a se passe bien.

Bien ! Bien ! �a se passe bien !

C'est vrai. Tr�s bien, petit.

�a se passe bien.

Faites ce qu'on vous dit. Restez � terre.

Ce sera fini en un rien de temps.

Merci. Ce sera tout, les amis.

Allison !

Eug�ne, viens.

D�marre !

Respire. Allons, Eug�ne.
On ne peut pas s'arr�ter.

- Pas avant d'arriver au Mexique.
- Tu dois t'arr�ter.

Arr�te-toi !

Eug�ne, je t'en prie.

Eug�ne ?

Eug�ne, je t'en prie,
on doit vraiment continuer.

Petit, on doit y aller.

Petit, monte dans la voiture.

Un mort. Banque Citizen's Pride � Stanley.

Deux fugitifs, dont Allison Wells,
se dirigent vers le sud sur la 281.

Sud, camionnette noire sur la 281.
Plaque d'immatriculation 3285M8.

- Je r�p�te...
- C'est eux.

Nom de Dieu !

Je peux imaginer comment tu te sens,

et je sais que ce sentiment
ne va pas dispara�tre,

mais tu dois ressentir �a dans la voiture,

ou on va se faire tuer.

Il aurait d� rester allong�.

Oui, il aurait d�, mais il est devenu
arrogant et stupide.

Je n'ai m�me pas r�fl�chi.
Je l'ai juste fait.

Tu �tais oblig�.

Autrement, �'aurait �t� moi.

Si quelqu'un devait mourir aujourd'hui,
je suis heureuse de ton choix.

Un homme est mort � cause de moi.

Je sais ce que tu ressens.

Je le sais, mais on doit continuer.

Tu dois monter dans la voiture.

Je crois que tu ne comprends pas.
Je ne peux pas faire �a.

- Je comprends...
- Non !

Je comprends !
Mais �a ne veut pas dire

que je vais m'asseoir
et attendre de mourir aussi.

Comment pourrais-tu comprendre ?

Eug�ne, s'il te pla�t.

- Monte dans la maudite voiture.
- Qui as-tu tu�, Allison ?

Tu es bien celle qu'ils d�crivent, hein ?

- Je sais pas si c'est moi qui l'ai tu�e.
- Comment peux-tu l'ignorer ?

Parce que tout arrivait en m�me temps.

Si tu n'avais pas �t� l�,

cette fillette serait-elle vivante
aujourd'hui ?

Tu m'as transform�
en ce que je ne suis pas.

Je ne t'ai pas transform�
en ce que tu ne voulais pas �tre.

Eug�ne.

Je t'en prie.

Eug�ne !

C'est pas ta camionnette ?

Eug�ne !

Reste ici avec elle.

Eug�ne, on peut encore aller au Mexique.

Tu ne veux pas retrouver ton p�re ?

Il est parti, Allison ! Il est mort.

Je ne vais retrouver personne !

C'est un adieu.

Ne me tue pas.

Phoebe, monte dans la voiture !

Allez-y.

Si tu veux la prime, tu peux me livrer
et l'encaisser.

Ou on peut s'en tenir au plan.

J'ai dit, monte dans la voiture.

Mais Eug�ne est l�-bas.

Je ne laisserai rien lui arriver, promis.

Tout va bien. Tout va bien.

Reste ici.

C'est de toi que �a d�pend.

Je leur dirai que je t'ai oblig�
� faire tout �a.

Tu pourras continuer ta vie.

Tu dois choisir ton fardeau, petit.

Je n'ai jamais voulu te mentir.

Je t'ai dit toutes les v�rit�s
que je savais dire.

Et je suis celle que tu croyais.

Juste un peu plus compliqu�e, c'est tout.

J'ai peur, Allison.

Oui, moi aussi.

Je pr�f�re avoir peur avec toi
que toute seule.

Je t'en prie.

On peut se baptiser dans l'oc�an.

Allons-y.

Eug�ne !

�loigne-toi de l� !

On peut y arriver.

Cours, Eug�ne !

Non !

Non ! Allison !

Allison.

Oh, mon Dieu. Non.

C'est fini, fils. Posez vos armes.

Posez-les !

Tout va bien, fils.

Posez vos armes.

Pose-la !

J'ai dit de poser ton arme !

Par terre !

Cours, Eug�ne !

C'est la derni�re fois qu'on a vu Eug�ne.

On ne sait pas o� il est all�
ou s'il y est arriv�...

je n'ai jamais essay� de le retrouver.

�a n'a jamais �t� mon destin.

Parce qu'on n'avait pas le m�me p�re,
sans doute.

Mais je fais tout pour entretenir
la l�gende d'Eug�ne Baker.

Et avec les outils qu'il m'a laiss�s,

cette absence vraie et honn�te
que John lui a laiss�e

et qu'il m'a l�gu�e,

je raconte son histoire.

La derni�re fois que j'ai vu mon fr�re,
c'�tait il y a 20 ans,

le 16 avril 1935.

Le premier jour o� il a plu
depuis presque un an.

Peut-�tre un signe qu'Eug�ne
a trouv� ce qu'il cherchait.

French Canadian