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Sous-titres : Satiricon

Nous allons jouer un autre tube
des Wailers, appel� Catch A Fire.

ll est temps de d�fendre mes droits.
Je sais ce que cest.

R�volutionnaires, tu vois?

Je me vois comme un r�volutionnaire

qui ne re�oit aucune aide
et ne se laisse pas acheter.

Qui se bat seul avec sa musique.

ll sagit de prouver nos potentiels

et de diffuser plus de messages, car

ensemble, nous ne faisions quun.

Un seul message.

La discipline �tait donc totale,

et la responsabilit� quon savait avoir.

On ne pouvait pas
sarr�ter ou faire demi-tour.

Sous aucun pr�texte.
Voil� le militantisme des Wailers.

Contre toute attente,

on se bouge encore, on fait passer �a,
on dit ll faut hisser le drapeau.

Ce serait tr�s difficile dexag�rer

le m�pris
des fans de rock pour le reggae

en Grande-Bretagne et aux USA,
si tant est que c�tait connu aux USA.

La GB, elle, avait des tubes de reggae
au hit parade � l�poque.

Des trucs comme Fatty Boom Boom.

Le seul reggae �cout� par les amateurs
de rock, et sur quoi ils se basaient.

Cette musique nouvelle �tait suspecte.
Primitive, � deux balles.

Pas � prendre au s�rieux du tout.

ll fallait donc
faire changer les mentalit�s.

On �tait � Londres

pour voir si on pouvait
sy �tablir avec notre musique.

On dirait que
vous comprenez pas le message, hein?

On r�p�tait ensemble toute la journ�e.

On r�p�tait depuis presque trois mois,

alors on a d�cid� daccepter

une invitation quon a eue

par Chris Blackwell qui �tait
interess� et voulait discuter avec nous.

lls avaient la r�putation d�tre
difficiles. lls �taient ind�pendants.

Tout le monde
disait quils �taient impossibles.

Pour moi,
le seul moyen d�tablir une relation

�tait de leur faire confiance.

Cest ce que jai fait. Je leur ai donn�
largent pour faire le disque.

Mais il nous a donn� 4000 Livres,

quon a pris
pour faire lalbum.

Certaines des chansons de Catch A Fire
avaient d�j� �t� enregistr�es,

par les Wailers,
c�tait pas difficile de faire lalbum.

Typique des Wailers :
Aller au studio et faire lalbum.

Blackwell se demandait si
on allait vraiment revenir avec lalbum.

C�tait donc
un d�fi pour nous, de lui prouver

quon �tait diff�rents.

ll a fallu aller � lessentiel
et lalbum a �t� fait en temps record.

Bob semblait avoir
des types vraiment disciplin�s.

Apparemment, il leur faisait faire
des tas de r�p�titions, car quand

ils jouaient un air, c�tait parfait.

Dautres types lauraient pas
jou� aussi bien. Cest s�rement gr�ce

au temps pass� � r�p�ter.

lls �taient tr�s disciplin�s pour
la musique. Cest ce que Bob voulait.

Maintenant, tu commences � �couter
le chanteur, parce quil chante.

Le motif de la basse est d�j� l�,
alors tu �coutes forc�ment le chanteur.

Tu as son...
Tu dois tout �couter, les basses.

Une fois que
tu int�gres les basses, cest bon,

tu peux toccuper du clavier.
Quelquefois, il joue plus nettement.

Ca fait traang. Et dautres fois,
la guitare produit un souffle.

Cest au feeling. Le plus important,
cest les basses et les percussions.

Apr�s lenregistrement, Bob est all� �
Londres avec les cassettes des 5 pistes

o� il les a remix�es
et enrichies avec Chris Blackwell.

ll a la voix id�ale pour enregistrer,
tout est dans les fr�quences

que tu dois transpercer de la voix.
Tu peux faire jouer plein dinstruments,

sa voix a une telle fr�quence

quelle passe au travers.

Les �quipements des lsland Studios

�taient plus bas�s sur les aspects

musicaux des enregistrements
que sur la perfection technique.

Mais m�me du point de vue technique,
ces enregistrements �taient fabuleux.

Avec Stir lt Up,
ce que jai voulu obtenir,

c�tait plut�t une sensation hypnotique,

avec cette sorte de feeling wah-wah

travers� par diff�rentes guitares,

qui en faisaient moins un rythme reggae
quune sensation de flottement.

Le but pour Chris Blackwell
�tait daider Bob � percer en Am�rique,

il fallait donc ajouter quelque chose

que les Am�ricains connaissaient,
par exemple des clarinettes.

Bob �tait pr�t � le faire.

Mais ce que nous �tions
en train de faire, en comblant le foss�

entre le reggae des puristes
et le reggae am�ricanis�,

pour plaire aux Am�ricains,
c�tait pas tr�s puriste.

Ce que jai fait sur Catch A Fire,
�a na rien de puriste.

Cest une imitation
de ce que Bob Marley ma appris � faire.

Alors, au-dessus de leur reggae,

je faisais �a.

Ce disque a le plus
dajouts au mixage. C�tait le plus...

non pas �dulcor�, mais accentu�,
pour essayer datteindre le march� rock.

Car pour leur premier disque,
ils voulaient p�n�trer ce march�.

Faire participer un groupe de reggae
au Old Grey Whistle Test �tait os�.

Je pense quune partie du public
�tait m�content, mais...

cest une chose
qui a contribu� � int�grer les Wailers

et les a rendus acceptables.

La musique te frappe,
mais tu ne sens aucune douleur.

Cest ce qui arrive.
Et cest la m�me chose avec le message.

ll te frappe, mais tu ne sens rien.

Ce quil fait pour toi,
cest te donner une vision et une raison

de changer ton style de vie,
tes convictions. Comme une purification.

Quand les Wailers ont chant� Slave
Driver, c�tait une vraie r�volution

au sein de lindustrie musicale.

Les gens avaient besoin de �a,

parce quil y avait des choses
dont il fallait soccuper

et les chansons damour
ne pouvaient le faire.

Elles ne savaient que dire Je taime.

Nous avons d�couvert
que nous vivions dans ce ghetto

peupl� � 99% de pauvres.

ll y avait des gens
qui vivaient dans le syst�me g�n�ral,

sans personne pour les aider,
personne pour faire quelque chose.

On vivait sous la m�me administration
et on sest dit Bon,

cest peut-�tre � nous dexprimer
les sentiments des gens par la musique.

Et cest parce que nous savons faire �a,
que les gens aiment.

On a commenc�
en sappelant les Wailers.

Bob Marley et les Wailers,
jai jamais dit � personne de dire �a.

Mais les gens le font quand m�me.
Mais je suis un Wailer, tu vois?

Ne laisse personne
dire que tu es diff�rent de moi.

Pour moi,
les Wailers �taient et sont une famille.

M�me si
Bob et Peter ne sont plus l�.

Les Wailers,
c�tait et cest toujours une famille.

La musique reggae,
cest le coeur des gens qui bat.

Cest le langage universel.

Bob a dit un truc bien l�-dessus : Quand
�a te frappe, tu ne sens aucune douleur.

Nous essayons dexprimer les paroles
au sein de la m�lodie.

Au sein de cette racine du reggae.

Avec ce petit go�t R&B,
nous le faisons entrer dans le monde.

Cette chanson commence

par une sorte de
ronronnement venant des choeurs.

Les trois chanteurs chantent ce son.

Au d�but, �a donne...

Comme un g�missement.

Ca, c�tait Slave Driver,
�a commen�ait comme �a.

Entre moi, Bob et Peter,
il fallait trouver une formule

qui soit acceptable.

Alors nous avons formul�

les rythmes forts
qui sugg�raient les principes du reggae.

Puis, nous avons mis
des touches de couleur �a et l�

qui ne nuisaient pas
aux principes de base,

mais qui �taient susceptibles de plaire

au public international.

Cette bande, cest le mixage brut
du premier enregistrement en Jama�que.

Probablement la bande utilis�e par Chris
pour d�cider du sort de lalbum.

Ca,
cest arriv� avec les premi�res bandes.

Tout y est.
Latmosph�re y est,

et pour moi,
�a fait 95% dun album.

Nous avions donc 1, 2, 3... 7 pistes
sur la bande dorigine.

Je vais vous montrer.

Voil� les percussions.
Elles sont rassembl�es sur une piste.

Dautres pistes auraient...

Voil� piano et guitare mix�s ensemble.

Un aspect int�ressant
du reggae jama�quain

est que, comme ils navaient quun
nombre limit� de pistes disponibles,

ils enregistraient tout dans une pi�ce.
Ce qui contribuait beaucoup � ce son

car les diff�rents instruments
avaient chacun leur micro, et

cette combinaison donne un son...

Puis nous avons ajout�
une guitare slide avec Wayne Perkins.

J�coute
et jessaie de deviner ce qui se passe

mais je ne trouve pas. Malgr�
tous mes efforts, je ne trouve pas.

Jai dit Quest-ce qui spasse?, Chris
a dit Ecoute. Mais pas les basses.

lls ont baiss� les basses pour moi
juste un peu. Jai dit daccord.

Et j�coute...

Dun coup,
jai compris, et jai dit OK.

Jai dit OK, envoyez la bande!

lls ont jou� cette musique �trange
que je navais jamais entendue.

Compar� � tout ce que je connaissais,
le R&B, la musique d�glise...

c�tait compl�tement � contre-courant.

Bob avait sa guitare
et faisait jkit, jkit,

et moi,
je mamusais sur lorgue, comme �a...

Tu vois? Et il a dit Non, non.
Bumble clot, rock clot, et tout �a.

ll a dit Lorgue doit faire comme �a.

ll ne jouait pas, il tapait sur les
touches en disant Je fais jkit. Toi...

Des trucs comme �a.
Jai dit Oh, tu veux dire...

Non, non! Joue les accords comme moi.

Joue
des accords parfaits, sans septi�me.

Jen ai fait un accord et jai fait...

Ce quil pouvait tapprendre de sa
musique taidait pour la tienne.

Des �motions... Jouer avec le coeur.
Des trucs comme �a.

Pour moi, �a fait partie du musicien.

C�tait un petit enfant
qui a fredonn� la m�lodie le premier.

Baby, baby, you got to...
C�tait si enfantin

quon a continu�.
Mais c�tait une m�lodie denfant.

La premi�re chanson dun b�b�.

Chacun est en harmonie avec lautre.

Comme un amour, un coeur, un but,
une destin�e. Un. Cest une chose.

Un pour tous, tous pour un.

Cest le code des Wailers,
la devise des Wailers.

Cest comme �a quon vivait,
et cest comme �a quon a surv�cu.

Maintenant Bob Marley, quon
appelait Robbie � l�poque, Robert.

C�tait avant quil devienne
le grand Bob Marley, il �tait Robert.

ll �tait du genre
� reculer et � tobserver.

Non, essaie pas de me parler. Tu vois
le genre? On nosait m�me pas tousser,

�a aurait g�n� sa m�ditation.

Quelquun venant de...

St. Annes

car cest l� quil est n�,
� Kingston ...

ne pouvait qu�tre ambitieux.

Avec son histoire familiale,
p�re blanc et m�re noire,

et ne connaissant pas son p�re,
ne layant vu quun seule fois... Cest

Je suis qui, nom de Dieu? Tu dois
faire tes preuves. Montrer qui tu es.

Je disais parfois Bob, tu es g�nial!

et il r�pondait
Quoi, g�nial? Tu me prends pour qui?

Comme dans Buffalo Soldier:
Tu me prends pour qui?

Je suis un soldat noir.

Cest limage que jai de lui,

ayant �t� mari�e, ayant eu des enfants,

et �lev� une famille � partir de rien,
on dormait par terre.

Le sol froid �tait mon lit et
la pierre mon oreiller. Cest un fait.

Cest pas une blague, cest la v�rit�.

lls �taient tr�s unis �tant jeunes.
Bob, Bunny et Peter.

Comme trois fr�res. lls saimaient.
Et ils faisaient tout ensemble.

Mais Tosh ma dit autre chose aussi.

ll fallait quil se batte pour diriger
ne serait-ce que 2 chansons sur lalbum.

ll a d� se battre pour diriger.

Peter ma dit que la plupart du temps,
Bob �tait celui qui dirigeait.

M�me sil avait �crit et arrang�
une chanson, cest Bob qui dirigeait.

Et c�tait tr�s dur pour lui
darriver � diriger une chanson.

ll devait se battre.

On a attribu� aucune chanson

� un seul de nous trois.
Nous les avons faites ensembles.

Nous avons juste
mis les chansons � un seul nom,

et quand nous avons eu les retomb�es,
nous les avons partag�es en trois.

En fait, cest � mi-chemin entre
une chanson populaire et une ballade.

Celle-ci avait besoin

dune approche diff�rente des autres,
qui �taient surtout rythmiques.

C�tait �galement tr�s int�ressant
de m�langer les deux styles,

car ici, les ajouts dorgue au mixage,
et l�, la mont�e en puissance,

cest plut�t le truc que tu trouverais
dans une ballade rock.

Alors que

�a, cest le reggae pur et dur.

Et puis ces petites

figures et lignes.

Bob semblait avoir une id�e tr�s pr�cise
de ce quil voulait enregistrer.

ll a enregistr� toutes les bandes,
et je les ai mix�es.

Je les ai arrang�es
et jai compil� les albums,

les ai ordonn�s.

On lui a demand� si j�tais son
producteur, il a dit non, traducteur.

J�tais content. Je crois vraiment
que cest ce que je faisais.

Je les ai mix�s,
arrang�s et jai fait

ce qui aurait
les meilleurs chances de passer.

Dapr�s moi, cest tr�s R&B.

Cest g�nial,

mais �a ne correspondait pas
� ce que nous voulions faire de lalbum.

Car ce que nous... cest dur aujourdhui
que Bob est devenu si c�l�bre.

Honn�tement, la version brute
de Stir lt Up me pla�t mieux que celle

quon a sortie finalement.

Mais � l�poque, on cherchait
vraiment � changer les perceptions

et � atteindre un march�.

Ca, cest g�nial aussi.
Cest g�nial de l�couter maintenant,

mais �a naurait pas convenu
� cet album, � mon avis.

On voulait cr�er des liens
avec dautres cultures musicales.

Surtout du c�t� de la Grande-Bretagne,
et du c�t� am�ricain.

Les Platters, les Drifters,
James Brown, les lmpressions.

Tous ces gens
qui se sont impos�s au fil des ann�es.

Tu te souviens de Bob Marley?

Tu te souviens de Bob Marley?
Est-ce que tu te souviens de Bob Marley?

Bob Marley.
Oui! Je parle de Bob Marley.

Oui!

Nous sommes les fr�res qui avons emport�
le son des percussions

en-dehors des ghettos.

Nous avons franchi les barri�res

et avons pris les basses

pour quelles cessent
de chanter lamour,

lamour perdu et le dernier baiser,

pour quelles chantent la v�rit�.

Les gens recherchent encore cette v�rit�

que le reggae leur a apport�e.

Sa seule raison d�tre,
cest de parler aux gens de Rastafaria.

D�fendre mes droits et en parler,
je sais ce que �a veut dire.

Qui que soit celui qui les conteste.

Parce que mon droit, cest comme ma vie.

Tout ce que jai, cest ma vie.

Jai toujours �t� un rasta.

Ca veut dire que
tu tappartiens, tu es toi-m�me. Tu fais

ce que tu veux. Tu te fiches
de ce que les gens disent de toi,

car la Bible dit que Dieu reviendra
comme conqu�rant des tribus de Juda,

et ll reviendra avec un nouveau nom.

Cest la r�alit� et toute la v�rit�,
et la v�rit�, cest que

le souverain l�gitime de la Terre,
cest Sa Majest� Hail� Selassi�.

Bob met � jour

la violence d�guis�e en politesse.

Comme quand un homme blanc te tabasse

et te dit Excusez-moi, Monsieur!

Bob r�v�le cela.

Ce sont ces messages
que nous voulions que Bob r�v�le

dans le monde entier, � sa g�n�ration.

Comme dans cet album-l�...

Si tu regardes ses m�ches de cheveux...

ll navait pas encore les m�ches avec
lesquelles il pouvait battre le monde.

Elles poussaient encore.

Et ceux qui ne voulaient pas
prendre un coup avec ce fouet,

le fouet de m�ches,

devaient se pr�cipiter sur lui

pour les emp�cher de pousser.

Les Wailers �taient tr�s religieux.

Dans leurs pens�es, leurs opinions.

Leurs pr�occupations
avaient des racines religieuses.

lls mettaient �a
dans leur musique, et �a sentendait.

Nous voulions

exprimer ce message.

Le P�re lui-m�me a choisi le moment,

lendroit... et les gens

qui seraient impliqu�s dans la naissance
et la reconnaissance du reggae.

On obtient ce son chaleureux.

Tu pouvais le ressentir.
Cest comme de peindre une peinture.

Ca peut �tre rouge, or et vert,
mais de quelle teinte de rouge,

quelle teinte dor ou de vert?

Cest une peinture.

Jai fait des innovations,

comme dincorporer
du playback au truc actuel

et obtenir un son sur les voix.
En ce temps, c�tait...

un peu de la haute technologie.

M�me avec seulement deux pistes.

Alors, jai

r�ussi � cr�er cette ambiance.
Lexp�rience enseigne la sagesse.

En travaillant avec beaucoup de ces

types, jai capt� une ambiance.

Le mot wail signifie
pleurer, ou �tre en deuil. Ou bien

exprimer tes sentiments avec la voix.

On �coutait la radio.

Tout ce qui passait � la radio.

J�tais donc vraiment
au coeur de ces choses, vraiment dedans.

On pourrait appeler �a

de la musique spirituelle.

Parce quelle induit une r�volution.

Je ne pouvais pas lemmener avec moi �
une station de radio. Je ne pouvais pas.

Je ne pouvais pas lemmener aux studios.
lls ne le laissaient pas entrer en ce

temps-l�, car il �tait rasta.

Un type qui disait
quil ne passerait pas la musique de Bob

mettait sa vie en jeu,

car il y avait des types avec Bob,
que lui-m�me ne contr�lait pas.

lls lidol�traient.

lls en faisait leur dieu. Quand un type
faisait un truc qui d�plaisait

� Bob,
il ne disait pas Allez le battre.

ll n�tait pas oblig� d�tre un dur.
Les types autour de lui l�taient d�j�.

Exemple : un disc-jockey � lantenne.
Un type entre, le soul�ve, le frappe

et dit La prochaine fois,
tu passes ce disque.

La fois dapr�s, le type disait quil
allait passer du Marley tout la journ�e

et cest ce quil faisait. Ou un type
�tait jet� dans le coffre dune bagnole,

et on le baladait
avec un baillon sur la bouche.

Je crois que ces choses ont rendu
la t�che un peu plus facile � Bob.

Mais est-ce que Bob avait quelque chose
� voir l�-dedans? Non, jamais de la vie.

ll est... une superstar...

Mr. Music...

Bob Marley!

Kinky Reggae est une chanson
li�e � notre environnement.

On avait lhabitude d�tre en Jama�que

la plupart du temps, et on faisait de
la musique li�e � notre environnement.

Puis, on sest risqu�s
� aborder dautres pays.

Ca semblait tr�s bizarre.

Fou, quoi.

Nous avons ajout� aux choeurs...

des harmonies assez libres.

Cest typique du reggae
de pas avoir peur des harmonies closes,

et dy ajouter des choeurs.

Et des harmonies avec une �me.
Pas des encha�nements standards.

Ca contribue � cette sensation. Tout
concorde � produire cette sensation.

On a mis un piano �lectrique l�-dessus.

Si tu joues les choses s�par�ment,
elles sont sans grande valeur,

mais quand tu lincorpores,

ce son de piano �lectrique banal
prend soudain toute sa valeur,

parce quil sint�gre � la texture.
Et si on ajoute une autre guitare...

Ca, cest la guitare dorigine.

Et le beat de lautre c�t�.
Puis on ajoute le piano �lectrique...

Voil� le rythme complet.

Cest quelque chose quon a entrepris.

Trenchtown est un endroit o�,

quoi que tu fasses impliquant du talent,

tu dois le faire le mieux possible.

C�tait une tr�s s�rieuse responsabilit�

pour les Wailers
envers ces gens moins privil�gi�s.

Et puisque cest dur,
puisque le sol froid �tait mon lit,

alors, cest ce que je vais chanter.

ll fallait �tre dur. Si tu devenais

tendre, tu �tais jet� par-dessus bord.

Car alors tu n�tais plus capable.

Mais les Wailers
sont rest�s concentr�s sur la duret�.

Alors quand le vent tourne,

on se fait juste un peu plus dur.

S�rieusement...

ll fut un temps o� les fr�res
semblaient �tre devenus tendres.

Cest peut-�tre pourquoi
ils ne sont pas l� aujourdhui.

Une certaine mollesse les a gagn�s.

Mais dun autre c�t�,
ce sont des choses qui arrivent.

Samson �tait un dur,
mais il avait un point faible.

Bunny Wailer...

pas de sourire, pas de rire.

Peter Tosh, souriant et riant � peine.
ll avait lair s�rieux.

C�tait un sourire s�rieux. Et Bob...

Bob ne souriait
pas beaucoup non plus, en ce temps-l�.

Ces trois-l� �taient
comme trois petits chats pour moi.

En captivit�...

Ce motif de basse est fantastique.
La basse est ce qui

te fait entrer dans la chanson.

Passe-nous
les basses et les percussions.

Concrete Jungle et Stir lt Up
sont les deux tubes les plus remix�s.

Mais celui-ci en particulier

illustre encore une fois
que nous avions le luxe de passer

� plus de huit pistes.
Nous avons bien rempli les 16 pistes.

Cest particuli�rement clair � cause de

Wayne Perkins jouant de la guitare rock,
qui introduit le morceau.

Cest sur ce son que commence lalbum.
ll a pr�sent� au monde

Bob Marley et les Wailers.
Cest comme le d�but dune chanson rock.

Si je me souviens bien, jutilisais
cette p�dale � la fin du solo,

une p�dale sustain,

de Mannies, achet�e � New York.

Tappuyais sur ce machin,
et �a tenait la note une �ternit�.

Ca la tenait pendant trois minutes.

Une seule note, et �a avait un effet
de feedback une octave plus haut,

puis deux octaves plus haut.

Et � ce moment-l�, Blackwell
ou un autre appuyait l�-dessus...

Tony appuyait sur echo, �a r�sonnait
dans toute la pi�ce. Tout le monde...

Ca me donnait la chair de poule.

C�tait un instant magique. Puis Marley
a voulu que je menfile un joint,

il sautillait
et criait Cest �a, mec!

Je ne savait pas ce quil voulait dire.

On reconnait �a
instantan�ment. Ca a plus de...

Ca touche plus.
Encore le truc standard pour la radio.

C�tait acceptable pour les gens
qui �coutaient la musique pop et rock.

Ca fait entrer
cette musique dans la norme.

Et...

Cest un m�lange de
tous les �l�ments, de tous les facteurs,

des diff�rents styles musicaux.

Le 1er disque sappelait les Wailers,
et non pas Bob Marley et les Wailers.

Je voulais vraiment les pr�senter
comme un groupe de Noirs.

Je voulais quelque chose de rock.
Dans un sens, je voulais les pr�senter

comme un groupe rock.

Javais le sentiment
que ce serait un album en or.

Mais � la fin de la premi�re ann�e,
nous nen avions vendu que 14 000.

En tout, on en a vendu plus dun million
mais �a a pris longtemps.

La couverture de lalbum dit
Si tu aimes le rock, ach�te-moi!

Ca flattait le public. Ca faisait
leffet dacheter un truc de collection,

comme un �v�nement exceptionnel.

Cest clairement
ce que voulait Chris Blackwell

pour Catch A Fire. ll voulait
que �a soit un �v�nement rock.

Un truc plus grand que le reggae.

C�tait une musique
qui passait dune phase � une autre.

Elle montrait aux musiciens
des autres domaines musicaux

quil y avait un nouveau vocabulaire
dont on pouvait sinspirer.

Une nouvelle grammaire musicale
dont ils pouvaient se servir.

Catch A Fire a eu une �norme influence

en introduisant ce nouveau go�t dans
la musique anglo-am�ricaine populaire.

La relation entre les trois Wailers

�tait, est, et sera toujours la m�me.

En plus d�tre

des fr�res en musique,

nous �tions aussi
attach�s par dautres liens.

Du fait quon �tait toujours ensemble,

� faire les chansons, les r�p�ter,
enregistrer les chansons,

sur sc�ne, hors sc�ne, en tourn�e,

si tu voyais un Wailer quelque part,

les deux autres n�taient pas loin.

Bien avant que les Wailers
deviennent un groupe, on �tait d�j�

une famille.

Car mon p�re avait un enfant
avec la m�re de Bob, Pearl.

Donc, Bob et moi,
on avait d�j� partag� la m�me soeur

avant que les Wailers se forment.

Et ensuite, Peter
a eu un enfant avec ma soeur a�n�e.

Alors...

Cest une relation
Livingston-Marley-Mclntosh.

Les Wailers se sont s�par�s
peu apr�s lalbum suivant : Burnin.

ll faut d�fendre nos droits
car cette nuit est LA nuit. Salut.

Get Up, Stand Up de Burnin
est devenu un classique de Bob Marley,

souvent interpr�t�
jusqu� sa mort en 1951.

lncroyable!

Applaudissons Bob Marley
et les Wailers. Quils se sentent bien.

Merci, les gars! C�tait bien.

Sous-titres :
SATIRICON

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