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Joyeux anniversaire, Parvis-Joon !

Nous te souhaitons le meilleur
pour ta prochaine année.

Je suis sûre que tu trouveras ton chemin.

Ne fais pas trop la fête.

On t'aime.

C'est à moi d'arrêter ?

Alors, d'où es-tu ?

Parvis-Joon, où tu t'es fait coiffer ?

C'est Fini qui m'a coiffé.

Elle se débrouille bien.

Elle est vraiment connue.

J'ai entendu que tu devais attendre
au moins 6 mois pour avoir un rendez-vous.

- Ces herbes viennent d'Iran ?
- Shirin, pourrais-tu...

- Maman !
- Shirin ?

Tu peux me passer les radis ?

Merci.

- C'est vraiment bon.
- Merci.

SANS RANCUNE

- Parvis ?
- Pas maintenant, maman.

- Parvis ?
- Non !

Il y a quelqu'un au téléphone pour toi.

Dis que je ne veux pas parler pour l'instant.
Raccroche.

Elle dit qu'elle est de la Croix-Rouge,
elle veut te parler.

Merde.

P,

A,

R, V,

- I, S, Z...
- Attends, tu peux recommencer ?

P...

A,

R,

V,

I,

S,

Z,

A,

D,

E, H.

C'est là.

120 heures de travaux d'intérêt général, hein ?

La cuisine principale est là-bas.
Les douches sont en haut et en bas.

Cuisine communautaire le mardi,
groupe de femmes le jeudi.

Nous proposons seulement le nécessaire
et nous prodiguons des conseils.

C'était une école.

Le quartier nous l'a donné
pour le projet de logement.

Regardez autour de vous.

Je crois que c'est un nouveau.

C'est quoi son problème ? Il est bête ?

Regardez ses cheveux.

Qu'est-ce qu'il essaie de faire ?

Maman, j'ai perdu ma clé. Tu es déjà rentrée ?

Tu ne peux pas venir plus tôt ?

Ne touche pas à ça.

Tu veux que je te donne
50 cents pour ça ou quoi ?

Déjà, ça ne coûte pas 50 cents, mais 75.

Et puis, je ne veux pas
que tu voles dans mon magasin.

Allons-y.

- Bonjour.
- Bonjour.

Pouvez-vous lui demander
de décrire ses symptômes ?

Je comprends à peine son dialecte.

C'est ce qui se passe
avec mes collègues de Saxe.

Pouvez-vous me parler de votre problème ?

Qu'est-ce qu'elle dit ?

Qu'est-ce qu'elle dit ?

Elle dit qu'elle a du mal à dormir.

Je pense qu'elle est traumatisée.

Vous pensez ? C'est bien.

Vous ne voyez pas qu'elle ne va pas bien ?
Vous ne pouvez pas la mettre dans un avion.

Beaucoup de gens sont traumatisés, mais cela ne
suffit pas à éviter la reconduite à la frontière.

Je suis vraiment désolé,
mais je ne comprends vraiment pas.

Pourriez-vous traduire, s'il vous plaît ?

Elle dit qu'elle est enceinte.

Les premiers jours sont les pires.

Arabe ?

Non, iranien.

Nous sommes nombreux ici.

Lorsque tu pleures,
ton corps perd beaucoup de sel.

Merci.

Tu es venu seul en Allemagne ?

Oui.

Ne t'inquiète pas.

On ne se sent jamais vraiment seul ici.

Amon ! Viens jouer avec nous.

Je viendrais plus tard.
Je récupère juste Bana.

Pourquoi tu lui as parlé ?

- À qui ?
- Le nouveau traducteur.

Je ne sais pas, il a juste demandé quelque chose.

Ne lui parle plus.
Cette merde est contagieuse.

Le nouveau gars est allemand, non ?

Je pense.

Je l'ai vu quelque part l'autre jour.

Où ça ?

Dans votre groupe politique ?

Non,

je ne m'en souviens plus.

Il te plaît ?

Non.

Et toi ?

Non.

Et toi ?

- Et toi ?
- Arrête !

- Et toi ?
- Arrête !

J'ai apporté des vêtements.

Pour toi, Amon.

Belles plantes.

Elles sont à mon frère.

Depuis quand on fait livrer les vêtements
dans notre chambre ?

C'est nouveau.

Ça me permet tout de suite
de savoir s'ils sont moches.

Je vais prendre une douche.

Tu viens demain à la fête estivale ?

Oui.

- D'où es-tu ?
- D'Ispahan. Mais je suis né ici.

Je connais. J'ai étudié la musique à Téhéran.

Vraiment ? Pour être chanteuse ?

Fais écouter ta voix alors.

Certaines femmes sont autorisées
à être chanteuses en Iran maintenant ?

Bien sûr, tu ne connais pas Googoosh ?

C'est quoi cette chanson ?

Je ne me souviens plus...

Attends une seconde, laisse-moi réfléchir.

Il y a une chanson que tu connais sûrement.

Tu la connais !

Salut.

Salut.

- Parvel, non ?
- Presque. Parvis.

Bel appartement.

Depuis combien de temps vis-tu ici ?

Déjà quelques années.

Tu es d'ici, c'est ça ?

C'est quel genre de musique ?

House.

Oh, bien.

Je crois que c'était ma première fois
avec quelqu'un comme toi.

Quoi ?

Ouais, je suis pas trop mecs ethniques.

Mecs ethniques ?

Je veux dire...

les gars poilus, à la peau mate.

Les turcs, les grecs, peu importe.

O. K., cool.

Tu n'es pas vraiment poilu.

Sans rancune.

Je n'aime pas vraiment...

les petits blonds prétentieux non plus.

Tu as lu ce qu'il y a derrière ?

Parvis, tu as une copine ?

J'ai besoin de conseils
pour rencontrer des filles allemandes.

Je ne sais pas, peut-être que tu devrais...

juste être toi-même.

O. K., merci.

Tu n'es pas doué pour ça.

Doué pour quoi ?

Rencontrer des filles ?

Non.

Merci.

Je comprends juste que je dois aider
quelqu'un avec des papiers allemands.

Quoi ?

Pourquoi tu n'as pas dit que tu travaillais ici ?

Pardon. Ouais, je pense que j'aurais dû le dire.

Ça n'a pas d'importance.

Salut, Maretta.

Comment ça va ?

Super bien, ouais.

Je voulais te demander au sujet de cette fête...

Tu as besoin d'aide ?

Pas du tout, ça m'est égal.

Je n'ai rien de prévu.

Bien sûr.

Non, c'est comme ça que je parle. Décontracté.

J'ai des bons de réduction pour ce bar à chicha.
Tu veux y aller ?

Peut-être plus tard.

Pourquoi pas maintenant ?

Je dois y aller.

Ma mère adore regarder GZSZ.

Tu connais ?

C'est bien pour apprendre l'allemand ?

- L'allemand ?
- Ouais.

Tu parles déjà allemand.

Je veux dire pour mon frère.

Ouais, je pense que oui. GZSZ.

Je devrais lui en parler ?

Ou tu pourrais ?

Qu'est-ce que tu veux dire ?

Bien sûr, je peux lui en parler.

Celui qui le voit en premier.

« Allo, comment vas-tu ? Tout se passe bien ? »

« Tu as bien dormi ? Il fait beau ?
Les enfants vont bien ? ».

« Oui, merci. Et Parvis-Joon ? ».

Je suis assis juste à côté d'elle.

Elle me fait signe de ne pas
vouloir me passer le téléphone.

Puis elle dit : « Parvis ? Bien sûr,
il est juste à côté de moi. ».

« Bien sûr. Attends, ne raccroche pas. ».
Et elle me passe le téléphone.

Vous connaissez le Texas ?

J'ai été agricultrice avant.

C'est comme en Allemagne.

Tu veux une bière ou autre chose ?

Du vin ?

Tu m'as manquée.

Tu m'as tellement manqué !

Ne me quitte plus jamais.

Mon chéri, mon trésor, ma vie.

Mon bébé a eu le courage de sortir !

Tu le connais ?

- Salut.
- C'est Parvis. Amon.

Tu l'as rencontré, non ?

- Tu ne dis pas bonjour ?
- Bonjour.

Pas à l'allemande. À l'iranienne !

Tu ne sais pas comment on fait ?

Je ne crois pas que tu le saches.

C'est deux bisous.

Allez, les garçons !
Il ne sait pas, il est allemand.

Ravi de te voir.

Trois auraient été encore mieux.

Certains en font quatre.

Silence !

Silence, tout le monde !

Votre attention ! Écoutez, s'il vous plaît.

Ce garçon, assis juste ici...

Cet homme...

C'est mon petit frère.

Bientôt, tout lui appartiendra ici.

Ce restaurant,

Hildesheim et tout Hanovre lui appartiendront.

Personne sur cette planète pourrie
n'est aussi bien que lui.

Mon chéri.

Tu es tellement mieux que tout le monde.

Une salve d'applaudissements ! Bravo !

Bonsoir.

Bonsoir.

Puis-je peut-être avoir votre numéro ?

C'est un ginkgo.

La plante la plus impressionnante du monde.

Je peux même aider les personnes
atteintes d'Alzheimer à recouvrer la mémoire.

Il a quel âge ?

Trois cent millions d'années.

Fais une petite danse pour nous.

Tu sais que je ne peux pas danser.

Ce garçon ne peut pas danser comme un iranien.

Ça veut dire quoi ?

- Montre-lui la senteur iranienne.
- Tu peux faire mieux que ça.

- Sans musique ?
- Ne sois pas gêné !

Waouh ! Il est doué, n'est-ce pas ?

Une fois, nous sommes allés à Ispahan.

Il y avait un vieux pont
avec des pierres mouillées en-dessous.

Et je m'amusais sur ces pierres.

Sauter de l'une à l'autre.

Puis j'ai glissé, et suis tombé dans l'eau.

Mes vêtements étaient complètement trempés.

Et mon père...

qui me regardait de l'autre côté
s'est mis à crier :

« Parvis, je te l'avais dit que tu glisserais
et que tu tomberais dans l'eau !

C'était à prévoir. Je te l'avais dit ! ».

Et tous les passants sur le pont
s'arrêtèrent et crièrent :

« Gamin, pourquoi tu joues ici ?

Bien sûr que tu allais glisser et tomber,
imbécile ! ».

Comme si je ne savais pas
que les pierres étaient glissantes.

Tu as aimé l'Iran ?

Ouais, mais ce qui était bizarre,
c'est que tout le monde me parlait anglais.

Quand nous sommes revenus en Allemagne,
j'ai arrêté de me considérer comme un iranien.

Pourquoi ?

Je ne sais pas.

Je pense être beaucoup de choses différentes.

Tu as de la chance de ne pas avoir à choisir.

Je dois aller pisser.

- Pardon, où sont les toilettes ?
- Juste là.

O. K.

Pourrais-tu, s'il te plaît...

arrêter de me parler au foyer ?

Qui est-ce ?

Personne.

Salut, Amon.

Voudrais-tu passer un peu de temps
en dehors du foyer ?

Je pourrais t'aider à apprendre l'allemand...

Ta sœur a dit que tu n'étais
vraiment pas doué, alors...

Oh, mon Dieu.

J'ai quelques vieux bouquins à la maison,

au cas où tu ne viendrais jamais dans le quartier.

Tu pries ?

Non.

- Que fais-tu ici ?
- Je viens te chercher.

Où on va ?

Tu connais cette sensation lorsque tu te réveilles
et que tout ce que tu veux faire, c'est la fête ?

Tu leur envoies des SMS ?

Ouais.

PARVIS : Prêt pour une fête costumée
pour les plus de 30 ans ?

Pas vraiment. J'envoie un SMS à sa sœur.

Montre-moi.

PARVIS : Je me suis bien amusé hier soir, merci !

BANA : Nous aussi. Tu es vraiment sympa.

PARVIS : Prêt pour une fête costumée
pour les plus de 30 ans ?

Plus de 30 ans ? T'es vraiment un connard !

Je sais que tu as demandé mon numéro,
mais j'ai été surprise que tu aies appelé.

Oh, attends une seconde...

je ne parle pas vraiment beaucoup le farsi.

Mes parents ne l'ont jamais parlé.

Bonsoir.

Deux Pino Grigios, s'il vous plaît.

Un plateau de mélange d'apéritifs.
Et vous avez des cacahuètes au wasabi ?

- Oui ? Super.
- J'arrive.

Merci.

Peut-être que tu ne bois pas d'alcool ?

Si. Je pensais juste
que tu demanderais ce que je voulais.

Pardon !

Je suis vraiment désolé. C'était...

- C'est bon.
- On peut aussi commander du vin rouge ?

BANA : Au secours ! Il est dégoûtant !

PARVIS : C'est vraiment cool ici.
Ce serait bien si vous veniez.

PARVIS : Lieu envoyé. Vous venez toujours ?

Parvis ?

Mon verre.

C'est mon verre.

Je croyais que tu étais parti.

Non.

Tu es quoi ?

D'après toi ?

Tu as un mois d'avance sur la Gay Pride !

Ça te laisse encore beaucoup de temps
pour sortir du placard.

Parvis ?

Ça va ?

Tu as besoin d'aide ?

Je pense...

que ça doit être ce que j'ai mangé.

Vous êtes ici depuis longtemps ?

C'est vraiment cool que vous soyez venus.

C'est vraiment dingue.

Regarde ça.

- Ce sont les vieilles photos ?
- Ouais.

- Oh, mon Dieu, regarde.
- Montre-moi.

Je veux voir.

Et si on y allait maintenant ?

On devrait peut-être rester un peu avec lui.

Va le voir alors.

Tu es bien ici ?

Je te vois.

Je sais.

Tu peux tenir ça, s'il te plaît ?

Je peux te dire une petite chose ?

L'autre jour, je nous imaginais mourant ensemble.

Ou les trucs d'avant.

- Vous devez être Banafshe.
- Oui, bonjour.

- Et vous êtes Mina ?
- Ravi de vous rencontrer.

- Banafshe-Joon.
- Bonjour.

Buvez beaucoup d'eau,
votre tête vous le rendra.

Tu me regardes ?

Non.

Où est Bana ?

Je crois qu'elle est partie.

Très mignon.

En quoi tu étais habillé hier soir ?

Tu ne connais pas Sailor Moon ?

Le gardien de l'amour et de la justice !

Jamais entendu parler.

Pourquoi tu ne parles jamais allemand ?

Tu ne te sens pas à l'aise ?

Non.

C'est déjà assez difficile d'être moi-même.
Mais pour l'être en allemand...

J'ai parfois l'impression que mes parents
n'arrivent vraiment pas à me comprendre.

Quoi ?

À cause de ton accent ?

Allez, il est vraiment si horrible ?

Ils sont à la maison en ce moment ?

Mes parents ?

Je ne pense pas. Pourquoi ?

- Du lavashak, Banafshe ? Frais d'Iran.
- Oh non, merci.

- Pas de taarof.
- Non, vraiment. Merci.

C'est bon le matin.

Vous semblez vraiment heureux ici.

Ça n'a pas toujours été comme ça.

Les choses étaient très différentes
lorsque nous sommes arrivés ici.

Après la naissance de Mina,

je me suis restée assise près de son berceau
toute la journée, à coudre.

- Pendant des années...
- Vous étiez couturière ?

Pas professionnelle.

Mais j'avais appris en Iran et c'était
un bon moyen de gagner de l'argent.

C'est donc ce que j'ai fait.

Et le père de Parvis...

- Qu'est ce qu'il a fait ?
- Des emplois lui ont été proposés par l'agence.

Balayer les rues durant la journée,

et travailler la nuit dans une
usine de saucisses voisine.

Il passait toute la nuit
sur la chaîne d'assemblage.

Des années plus tard, nous avons eu de la chance
et avons repris un petit supermarché.

C'est alors que Parvis est arrivé.

J'avais l'habitude de l'emmener au travail
dans la poussette.

- Il était avec vous au supermarché ?
- Il a grandi là-bas.

Parfois, je pense que Parvis ne réalise pas

que nous avons travaillé pour lui
pour avoir cette vie là aujourd'hui.

Je suis sûre que non.

Je me souviens si bien de son visage endormi.

Endormi quand nous allions travailler le matin
et quand nous rentrions.

- Amon !
- Je suis désolé.

Attendez...

Attendez, vous n'êtes pas obligé de partir.

Amon, attends.

- Ton téléphone a sonné.
- Qu'est-ce que tu lui as dit ?

Pourquoi tu entres comme ça ?

Je n'ai rien dit !

Qu'est-ce qui se passe avec toi, Parvis ?

Regarde bien si mes beaux bras
sont sur la photo.

Tu les as rasés ?

Bien sûr que non, crétin.

J'ai acheté une mousse spéciale.

- Tu l'as prise ?
- Pourquoi tu ferais ça ?

Mec, tu es vraiment bête.

Les femmes allemandes
n'aiment pas les hommes poilus.

Mon ami a ramené une fille
à la maison l'autre jour,

mais quand elle a vu sa poitrine velue,
elle est aussitôt partie.

Pourquoi tu ris ?

Ça veut dire quoi « activation de la carte SIM » ?

Mon chéri.

Notre beau garçon.

Est-ce que tu as au moins couché ?

Ta sœur ne compte pas.

Je déconne, mec.

- Mais où étais-tu hier soir ?
- En quoi ça te regarde ?

Si ça me regarde ?

Que veux-tu dire ?

Je m'inquiète juste pour mon frère.

- Peut-être que tu as de mauvaises fréquentations.
- Ne me touche pas.

Allez, dis-moi.

J'étais en ville.

Avec qui ?

Une fille de classe allemande.

Joli pantalon.

Tu trouves ça excitant de se cacher comme ça ?

Parce que moi, non.

Banafshe ?

Ouais ?

Tu peux m'aider une seconde.

Je ne trouve plus ce document.

Je ne sais même pas où il est allé.

O. K...

- Ici.
- Super.

Tu es la meilleure.

Si c'est tout, je dois y aller.

J'ai entendu parler
de ta reconduite à la frontière.

Tu sais qu'on a vraiment tout essayé,
avec le recours et tout ?

Ouais.

Tu as déjà envisagé un mariage de complaisance ?

Tu pourrais ainsi rester avec ton frère.

Ouais, mais qui ferait ça ?

Je veux bien.

Bien sûr, je devrais être dans ta vie
durant un moment.

Tu devras tout savoir de moi.

Ce que j'aime manger,

les noms de mon frère et de mes sœurs,

la taille de ma bite.

Nous devrons également faire ça bientôt,
tant que ton statut reste légal.

PARVIS : Prenons les meilleures photos
pour ton anniversaire

J'avais l'habitude de me sentir comme...

si nous n'avions tout simplement
pas à préparer notre départ.

Et maintenant...

Amon...

Je dois te dire quelque chose.

Je ne peux plus rester ici.

Tu ne peux pas rester
jusqu'à ce que je m'endorme ?

D'accord.

Amon, tu ressembles à quelqu'un
comme dans un film ringard sur la majorité.

Tu veux de nouveau dormir ici ce soir ?

Chez tes parents ?

C'est pourquoi je veux mon propre chez moi.

Notre propre chez nous ?

- Tu sais ce que je veux ?
- Quoi ?

Ça.

- Que fais-tu ici ?
- Ferme-la.

Tu te prends pour qui ?

Notre sauveur ?

- Tu ne sais même pas parler le farsi.
- Calme-toi, O. K. ?

Laisse tomber, Parvis ! Ça ne te concerne pas.

Nous n'avons pas à nous cacher.

Mais, ferme-la.

Il t'a déjà baisé ? Espèce de merde sale.

- Je sais que tu aimes ça.
- Espèce de merde.

Je suis désolé pour tes parents.

Qu'est-ce qui se passe ici ?

Je vais te tuer !

Va te faire foutre.

Laisse-moi tranquille.

Rien n'a changé, Bana.

Ferme ta gueule.

S'il te plaît.

Maman...

Réveille-toi.

Appartement 3 pièces ensoleillé au cœur de Téhéran

Maman, va te coucher.

Va te coucher.

Bonne nuit.

PARVIS : Peux-tu m'appeler ?

Je veux te parler.

Je t'ai déçu ?

J'aimerais juste pouvoir mieux te comprendre.

Que veux-tu savoir, maman ?

Je ne comprends pas pourquoi tu
ne dis pas ce que tu penses,

et pourquoi tu ne veux rien
des expériences de ta famille.

Quand aurais-je pu faire ça ?

La nuit, quand tu rentrais du travail ?

Tu réalises que nous avons fait tout ça pour toi ?

Nous n'avons jamais vraiment
eu l'impression d'être à notre place ici.

Et de penser que tu ressens
maintenant la même chose,

rend vain tout notre travail
de ces 30 dernières années.

Maman, je suis à ma place ici.

Mais j'ai besoin de vivre mes propres expériences.

Bien, on ne t'ennuiera pas la prochaine fois.

Ce n'est probablement pas
si facile pour eux de vivre ici ?

Je ne pense pas que ce soit plus facile
en Iran pour quelqu'un qui est...

Y a-t-il même un mot pour ça en Iran ?

Pour « gay » ?

Un mot pour « gay » ?

Oui, pour « gay ».

Si.

« Hamjenssgara ».

« Hamjenssgara » ?

Pourquoi veux-tu y retourner ?
Je ne comprends pas.

La maison de ton père est toujours à l'endroit
que nous avons quitté il y a 30 ans.

Pas ici, où nous avons vécu.

L'Iran est toujours notre maison.

Je suis désolée.

Si vous ne partez pas de votre plein gré,
votre reconduite sera planifiée.

Donc, ils ont rejeté mon recours ?

Oui.

Pour quelle raison ?

Parlez-lui.

J'ai mis de l'argent de côté.

On pourrait essayer la Suisse ?

Qu'est-ce que tu racontes ?

Recommencer toute cette merde ?

Oui.

Et pourquoi pas ?

Pourquoi pas ?

Mon amour.

Regarde-moi.

Qu'est-ce que je fais ici alors ?

Je suis désolé.

Pourquoi ?

D'être tombé amoureux de mon frère ?

Ou pour un allemand aussi merdique qu'en Iran ?

Tu crois que je pourrais le voir ?

Il dort.

Ce n'est pas le bon moment.

Tu pourrais lui donner ça alors ?

O. K.

Parce que...

demain est mon dernier jour ici.

Ils vont m'expulser.

Tous les deux ?

Je lui donnerai ça.

L'autre jour, maman m'a dit qu'elle s'inquiétait

du fait que ma place n'était pas ici.

Et ?

Tu penses ?

Je ne sais pas.

Certains jours,
je laisse vraiment aller les choses.

J'ai envie de le crier en face des gens :

« Je suis le futur ! ».

Mais certains jours, j'ai envie de...

Nous ne sommes que des mémoires
de ce qu'ont enduré maman et papa.

Banafshe ? Écoutez...

La police est en route.

Amon !

Debout.

Tu dois te lever.

- Qu'est-ce qui se passe ?
- Rien.

Nous devons partir.

Allez, mets-ça.

- Et maintenant ?
- J'ai appelé Parvis. Il attend dehors.

Je ne sais pas quoi faire.

Tu crois que je ne serais
pas capable m'y faire ?

Tu dois me laisser rester là
à partir de maintenant, O. K. ?

On reste ensemble.

C'est peut-être une drôle de pensée, mais...

je suis vraiment désolé que nous soyons nés
dans des vies si différentes.

Il ne s'agit pas de toi, Parvis.

Depuis que nous sommes venus ici,

j'ai toujours eu l'impression
d'avoir tout vécu deux fois :

une fois comme la personne que j'aurais pu être,

et une fois telle que je suis aujourd'hui.

Ce monde est le nôtre !

Tu as peur de l'avenir ?

Oui.

Et toi ?

Pas toujours.

Tu veux me promettre une chose ?

Laquelle ?

Que tu garderas un œil sur Amon pour moi ?

Promis.

Merci.

Oui ?

Où est Bana ?

Elle est allée faire un tour.

N'arrête pas de me regarder, d'accord ?

Désolé, je n'ai pas pu saisir
le bon moment pour dire adieu.

Putain, ce mec me regarde
parce que je pleure dans son téléphone.

Je parie qu'il pense
que tu viens de rompre avec moi.

Mon cœur.

On restera unis jusqu'à la fin de nos jours.

Tu auras bientôt de mes nouvelles.

À présent, j'ai vraiment préparé mon départ.

Et toi aussi.

L'avenir nous appartient.

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