All language subtitles for He Who Gets Slapped (1924)

LARMES DE CLOWN

Dans la com�die douce-am�re de la vie,
on dit avec sagesse :
"Rira bien qui rira le dernier."

Dans la villa du Baron Regnard,
� Paris, Paul Beaumont,
un scientifique inconnu,

travaille dur pour d�montrer
ses surprenantes th�ories
sur l'origine de l'homme.

Longtemps, il s'�tait d�battu
dans la mis�re. Jusqu'au jour o� le Baron,
soudainement int�ress� par son travail,
l'avait invit� dans sa demeure.

Le scientifique a deux passions
dans la vie : son travail et sa femme,
Marie.

L'illustre Baron Regnard,
un protecteur des Sciences.

"Je peux d�montrer
toutes mes th�ories."

"Maintenant, je suis pr�t
� me pr�senter devant l'Acad�mie."

"Je serai c�l�bre.
Je vous dois tout, Maria, mon amour."

"Et vous, mon bienfaiteur.
Comment puis-je vous remercier ?"

"Maintenant, Paul,
il vous faut vous reposer.
Le Baron prendra toutes les
dispositions avec l'Acad�mie."

Le jour dit, Paul Beaumont se pr�sente
devant l'Acad�mie des Sciences
afin que celle-ci juge son travail.

Il a laiss� son ami influent,
le Baron, se charger de toutes
les dispositions.

"Vous avez r�v�l� toutes mes d�couvertes
mais vous n'avez pas dit
qu'elles �taient miennes."

"Monsieur le Baron est mon ami.
Il vous dira la v�rit�."

"Cet homme est fou !
C'�tait un �tudiant affam�,
que j'ai engag� comme assistant."

Le rire : meurtrier de l'espoir
le plus amer et le plus subtil.

"Il m'a gifl�, Marie.
Je l'aurais tu�. Mais ils ont ri,
comme si j'�tais un clown."

"Oui, je l'aime !
Pourquoi pas, pauvre idiot ?"

"Que m'avez-vous offert pour que
je vous aime ? Votre physique
ridicule et vos livres stupides !"

"Imb�cile ! Pauvre clown !"

"Imb�cile ! Pauvre clown !"

L'agonie de cette nuit a �puis�
l'endurance de Paul Beaumont.
Car il y a des limites � ce que
l'homme peut supporter et endurer.

Paul Beaumont a surv�cu.
Pour se moquer de la vie.
Pour se moquer de sa femme et du Baron.
Il les a laiss�s dans la joie douteuse
de leur compagnie mutuelle.

Les ann�es ont pass�. Paul Beaumont
est oubli� mais il continue � faire rire.
Car le brillant scientifique,
par d�rision, est devenu clown.

Dans un petit cirque pr�s de Paris,
il amuse les d�s�uvr�s,
les ignorants et les vicieux.

Il joue une sayn�te de sa composition :
"IL, celui qui se fait gifler."

Cinq ans auparavant,
Tricaud avait engag� un clown �trange
qui d�sirait seulement

se faire gifler. Chaque soir,
il comptait les gifles et les rires.

"Plus de cent gifles hier soir.
Sacr� veinard !
Bient�t, tu seras c�l�bre !"

"Tu sais ce qu'ils aiment.
Rien ne fait plus rire le public que
de voir quelqu'un se faire gifler."

Un pur sang du cirque :
Bezano, l'audacieux �cuyer.

"Le Comte Mancini nous propose
sa fille, Consuelo.
Une cavali�re qui monte � cru."

Le Comte Mancini,
fleur d'une vieille famille
mont�e en graine.

Consuelo, orchid�e du jardin
en friche des Mancini.

"Le comte assure que sa fille
a eu beaucoup de succ�s en Italie."

"Qu'en dites-vous, Bezano ?
Un nouveau num�ro :
vous deux sur un cheval ?"

"Les gens sont stupides.
Ils rient devant un clown
qui se fait gifler."

Dans la vie fruste du cirque,
appara�t la fille des Mancini.

Une aristocrate �lev�e dans le raffinement.
Elle rappelle � Paul l'univers qu'il avait
laiss� derri�re lui pour toujours.

"On ne se voit plus, Consuelo.
Chaque jour, tu pars avec ton p�re
et cet homme si distingu�."

"L'ami de P�re est tr�s riche.
Un jour, il me demandera
peut-�tre de l'�pouser."

"Mais tu refuserais, Consuelo."

"Peut-�tre bien.
Mais ne t'en persuade pas."

"Laisse-moi te voir
de temps en temps, Consuelo.
Je mourrai sans te voir."

"Demain, je passerai
toute la journ�e avec toi."

Quelle �trange chose que le c�ur de l'homme.
Il aime, souffre, se d�sesp�re.
Pourtant, il trouve le courage d'esp�rer,
de croire et d'aimer � nouveau.

"Vous devenez si c�l�bre...
vous nous quitterez bient�t
pour un cirque plus grand."

"Je suis heureux ici, Consuelo.
Je voudrais rester ici toujours."

"Pas toujours. Un jour, vous trouverez
autre chose, que vous d�sirerez
plus que les applaudissements
et les rires du public."

En vedette
(Deuxi�me saison triomphale)
Le clown le plus original au monde
IL, CELUI QUI SE FAIT GIFLER
Assist� de Tricaud et de soixante clowns

Quel trait de la nature humaine
fait que les gens rient
quand quelqu'un se fiat gifler ?
Que la gifle soit spirituelle,
morale, ou physique.

"Honorable assistance !
Ce soir, je vous prouverai
que la terre est ronde !"

"Honorable assistance !
Je vous prie de m'excuser.
La terre est plate !"

"Honorable assistance !
J'ai encore tort.
La terre est DURE."

"Il y a..."

"Il y a..."

"Bravo, IL ! Vous n'avez
jamais �t� aussi dr�le !"

"IL, allonge-toi !
Tu sais bien que tu es mort !"

Il pouvait � nouveau
se moquer du Baron.
Cette fois, sans �tre reconnu.

"Je hais les clowns !"

"Je hais les Barons !"

"Le Baron aimerait avoir l'honneur
de nous recevoir chez lui.
J'ai accept� pour toi."

Le Comte Mancini se pr�pare
pour une entrevue importante.

"Le Baron Regnard croit
que la fille d'un Mancini
s'ach�te avec des bijoux.
Je vais l'�clairer !"

Cueillez les boutons de rose
tant qu'il est encore temps.

"Je n'ai pas faim."

"Moi non plus."

"Est-ce parce que tu es...

parce que tu es amoureuse ?"

"Moi, je suis amoureux.
Je t'aime !"

"Tu m'aimes aussi,
n�est-ce pas ?"

"Je n'avais pas faim non plus."

"La Comtesse Mancini
ne peut accepter de bijoux
que de la part... de son �poux !"

"Imb�cile ! Pensez-vous
que j'�pouserais une �cuy�re ?"

"Pensez � sa beaut�."

"Voyez quelle mari�e elle fera."

"Entends-tu le coucou ?"

"Tr�s bien, vous avez gagn�.
Je l'�pouserai !"

"Ainsi, vous voulez dire
que vous demandez formellement
la main de ma fille !"

"Marions-nous sur-le-champ.
Cet apr�s-midi."

"Je ne peux pas me marier
sans le consentement de mon p�re."

"Je n'aimerai jamais
que toi, Bezano."

"Les infortunes de mes anc�tres
me contraignent � vous demander
une avance insignifiante.
Disons, un millier de francs."

"Pourquoi �tes-vous
si triste ce soir, IL ?"

"Vous seriez heureux,
si seulement vous �tiez amoureux."

"C'est dans les moments
de plus grand bonheur
que la vie nous ass�ne les coups
les plus durs, Consuelo."

"Laisse-moi lire les lignes
de ta main, Consuelo.
J'arriverai peut-�tre
� y lire l'avenir."

"Tu es perdue, Consuelo.
C'est �crit ici."

"Ton p�re te vendra � cette brute,
le Baron Regnard !"

"Une seule personne
peut te sauver !"

"Regarde, la lettre I.
Pour le nom IL."

"C'est moi, Consuelo.
Moi, qui t'ai v�n�r�e en silence."

"Mon amour te prot�gera
du mal et du chagrin."

"Je croyais ne plus jamais
aimer et faire confiance.
Mais tu es arriv�e, Consuelo.
Je t'aime, je te v�n�re !"

"Mon cher IL, vous �tes si dr�le.
Un instant, j'ai cru
que vous �tiez s�rieux."

"Tu oublies une chose, Consuelo.
Je ne suis jamais s�rieux.
Je suis IL, celui qui se fait gifler."

"Je dis des choses s�rieuses,
et les gens rient !"

"Monsieur le Baron
a humblement demand� ta main."

"La c�r�monie aura lieu ce soir,
apr�s le spectacle."

"Monsieur le Baron paiera
le champagne � tous !"

"Vous oubliez, Messieurs,
que nous sommes dans un cirque.
L'amour devra attendre.
Le spectacle doit continuer !"

"Vous �tes un MONSTRE !
Vous avez VENDU votre fille !"

"Vous �tes indigne
du r�le de p�re."

"Trinquons �...
celui qui rira le dernier !"

"Je ne trinque pas
avec un imb�cile !"

"Un imb�cile ! Regardez bien
de quel imb�cile il s'agit !"

"Croyez-vous que je vous laisserai,
entre tous les hommes,
l'�pouser, ELLE ?"

"Souvenez-vous, Baron.
� celui qui rira le dernier !"

"Viens, mon ami.
Donne-moi la derni�re gifle !"

"Honorable assistance !
Le monde a besoin d'amour."

"IL fait un nouveau num�ro !"

"Honorable assistance !
Le monde a besoin de trag�die."

"Mais toujours, honorable assistance,
le clown vient faire rire les gens."

"Tes chagrins sont termin�s, Consuelo.
Et les miens aussi."

"Tu seras heureuse...
et je serai heureux, moi aussi."

"Tu vois, je suis heureux.
Je souris.
Les imb�ciles sourient toujours."

Qu'est-ce que la mort ?
Qu'est-ce que la vie ?
Qu'est-ce que l'amour ?

"Et nous avons
toujours ri de lui."