All language subtitles for La.cage.aux.folles.II.1980.DVDRip.Xvid.dCd.French

Je I'ai fait plus sensuel cette fois.
C'est mieux, non?

Oui, si on veut.

Tu as vu aussi la silhouette?

Depuis que j'ai supprim� le pain,
regarde, c'est pas mieux?

Tu es merveilleux.
Mais tu vois, je me demande...

Quoi?

Soyons lucides,
tu as le spectacle entier sur les �paules.

Si tu fais aussi Marlene,
tu n'auras pas le temps de te changer.

Mais j'ai tout le temps pour le finale.

S'il y a quelque chose
qui ne va pas, il faut le dire.

Non, il n'y a rien. Si ce n'est
que je suis inquiet pour ta sant�.

Tu n'es pas terriblement solide.

Alors rajouter Marlene,
�a me semble imprudent, ch�ri.

Oui, mais enfin Renato,
on a besoin d'un num�ro de charme.

C'est tr�s joli de faire du comique
mais le public a besoin d'un peu de r�ve.

C'est ce que je veux lui offrir: De la
beaut�, de I'�motion, de la sensualit�.

Tant pis si je me cr�ve,
le spectacle avant tout.

- Bon. Une derni�re fois?
- Non. Halte. Excuse-moi.

Mais tu vois, j'ai eu une id�e.

Caramel!

Dis, h�! C'est mon tabouret, non?

Qu'est-ce que c'est que cette mascarade?

Albin.

�coute-moi. Ce n'est pas du tout
un choix, disons, d'ordre artistique.

Tu es unique,
tu es I'irrempla�able star du spectacle.

- J'ai fait �a seulement pour te soulager.
- Me soulager?

Oui. Pour que tu puisses souffler.

Stop!

Les enfants, une seconde avec moi.

Regardez la nouvelle vedette
de la revue. La voil�.

La nouvelle Marlene. Et le responsable?
C'est le patron - Renato.

Pour le patron: Hip hip hip! Hourra!

Bravo, mon ch�ri.
C'est tr�s bien. Une vraie chienlit.

Bon courage.

Tu sais Renato, le reste de la revue,
hein, c'est lui qui joue.

Albin.

Tu m'�coutes?

Le temps de la s�duction,
pour nous c'est fini, on n'y peut rien.

Il arrive un moment o� il faut changer,

il faut passer un jour au comique.

Ce n'est pas tr�s grave. C'est la vie.

Tu sais, on ne peut pas �tre et avoir �t�.

D'abord on fait r�ver,
et puis, apr�s on fait rire.

Tu me trouves comique?

- Non.
- C'est pas vrai. Je ne veux pas te croire.

Non, je ne suis pas ridicule.

- Je peux encore faire r�ver.
- Oui, bien s�r. Va te coucher.

Je pr�pare ta tisane.

Tu sais, Renato, si je renonce � plaire,

je me tue.

Tilleul ou verveine?

Monsieur est r�veill�?

Oui, elle a pris
son petit-d�jeuner et elle s'habille.

Jacob, je t'ai dit 100 fois qu'il faut
dire "Monsieur a pris son petit-d�jeuner"

ou "il s'habille." C'est clair?

Bonjour, mes ch�ris.

- O� tu vas comme �a?
- Je sors.

- Habill� comme �a? En plein jour?
- Tu m'as enterr� un peu vite, Renato.

Je vais prendre un verre dans un caf�,
en terrasse,

devant tout le monde.

Je verrai bien
si je peux encore, encore s�duire.

Ciao, b�b�.

Une menthe.

� I'eau.

Albin, je t'en prie. Rentre � la maison.

- Sois raisonnable.
- Mais non! Fiche-moi la paix.

Allons, pas de caprice.
Viens, on rentre � la maison. Viens.

- Laissez-moi tranquille.
- Sois raisonnable. Viens.

Bon, plus tard.

Quelle belle journ�e, n'est-ce pas?

Vous prendrez bien quelque chose, non?

Qu'est-ce que vous faites?

Jeune homme, o� m'emmenez-vous?
Qu'est-ce qui se passe?

Roulez. Vite.

- O� on va, les amoureux?
- � droite.

- Vous m'emmenez o�?
- � gauche.

Faudrait pas que je rentre trop tard parce
que j'ai un cours de danse � six heures.

� droite.

- C'est quoi votre nom?
- Stop.

Vous revoil�, vous.

Mais enfin! Vous ne savez pas
ce que vous voulez, vous.

- Une chambre.
- Une chambre? Vous n'y pensez pas!

Renato! En route, mon petit, venez.
�a lui apprendra, tant pis.

Bonjour, vous.

Je vais s�rement vous d�cevoir mais...

je ne suis pas du tout mont�
avec vous pour ce que vous croyez.

Je voulais simplement faire
une d�monstration � un camarade.

H� bien voil�, c'est fait.

Je vais devoir vous quitter.

Pardonnez-moi d'avoir jou�
les allumeuses. Ce n'est pas mon style.

J'aimerais que nous restions bons amis.

J'ai �t� contente de vous conna�tre.

Et dans I'espoir de vous revoir,

je vous prie d'agr�er I'assurance
de mes sentiments les meilleurs.

Soyez raisonnable.

J'ai ma vie, vous avez s�rement la v�tre.

Soyons forts! Je vous en prie!

Voil�. Merci.

Merci de m'avoir comprise -

grand jeune homme.

H� bien voil�. C'est mieux comme �a.

Croyez-moi, c'�tait sans issue.

Et puis il y a aussi la diff�rence d'�ge.

J'ai deux ou trois ans de plus que vous.

Pour I'instant, �a ne compte pas mais...

dans dix ans...

Souriez-moi.

J'ai de la peine, moi aussi.

- Quelle honte!
- Il faut que je t'explique.

- Vous savez ce que vous avez ramass�?
- �coute-moi.

Il va avoir une dr�le de surprise,
tu ne crois pas?

Tais-toi!

Parce que cette "dame"
est en r�alit� un homme.

Ben voil�. Tu I'as tu�.

H� bien, mon petit.

Mon petit, �a ne va pas?

R�pondez-moi.

�a ne va pas, mon petit?

II est mort.

La police! II faut appeler la police.

Non, pas question d'appeler la police.
Surtout, pas la police.

Pourquoi tu ne veux pas?

�coute-moi. Tu appelles la police
et qu'est-ce qu'elle d�couvre?

Un couple ill�gitime.
Bon �a, c'est pas bien grave.

Un couple o� il y a un homme,
mais o� la femme est aussi un homme.

�a c'est d�j� un peu plus emb�tant.

Un couple ill�gitime dont la femme est un
homme et dont I'homme est un cadavre.

Et l�, c'est carr�ment la merde.

Tais-toi!

Mon Dieu.

On ne devrait pas rester ici, Renato.

Le balcon sur la rue,
c'est quelle chambre?

- 24.
- Qui est dedans?

Une grosse rousse
et un type dans les 25 ans.

Laisse-moi, �coute.

Regarde-moi la t�te que j'ai.

Qu'est-ce qu'il y a?

Lis �a.

- Tu es fou de me r�veiller comme �a.
- Lis �a!

- Quoi?
- Retire tes boules.

Lis �a.

Tes lunettes.

"Double crime dans un h�tel de Nice."

"Une myst�rieuse femme dispara�t d'une
chambre, y abandonnant deux cadavres."

Renato, je n'ai pas r�v�?
Ce n'�tait pas un cauchemar.

Mon Dieu. Quelle horreur.

Attends un peu. Lis I'article.

Vas-y, lis I'article.

"Ll est 13 heures � I'h�tel des Lys,

un de ces �tablissements qui acceptent
de louer ses chambres pour un moment."

�a, on sait ce que �a veut dire.

Allez, la suite.

"Un couple se pr�sente � la r�ception."

"Un homme d'une trentaine d'ann�es
et une dame qui a I'air d'�tre sa m�re."

De qui parlent-ils?

"Le r�ceptionniste
la d�crira comme une gro...

comme une grosse rousse,

d'une soixantaine d'ann�es,

assez vulgaire."

J'aimerais qu'on me laisse dormir.

Tu dormiras 20 ans
si tu continues � faire tes conneries.

"La femme portait un tailleur-pantalon
de soie imprim�e � fleurs beiges."

Tu vois, tu es foutu, 20 ans,
et avec de la chance encore!

Regarde, il y a m�me un portrait-robot.

C'est moi, �a?

Regarde-moi. J'ai perdu trois kilos.
Je ne mange plus de bouillie, rien du tout.

J'ai I'air d'une pauvresse.

Jacob!

- Oui, ma�tre?
- Je voudrais que tu regardes Nice-Matin.

Il est sur le lit.

Laisse �a, veux-tu.

Si, si, regarde la premi�re page, la photo.

Oh, ma�tresse!

- Sors.
- Comment?

Remonte dans ton cocotier, idiote!

20 ans.

Qu'est-ce qu'on va devenir, Renato?

Non, je ne veux pas en savoir plus!
Vos histoires ne m'int�ressent pas.

Si vous �tes dans une sale affaire,
c'est votre probl�me.

Ce n'est pas parce que votre fils
a �pous� ma fille qu'on est li�.

Nous appartenons
� deux mondes diff�rents.

Et vous savez ce que je pense du v�tre.

Je suis, de surcro�t, en ce moment,
en pleine campagne �lectorale.

Et votre pr�sence
est un danger permanent,

permanent pour moi!

Alors, je suis navr� d'�tre aussi brutal
mais je vous prie de quitter ce bureau.

Non, pas de chocolat.

�a fait mal et �a ne r�sout rien.

Quel salaud ce Charrier!

Un homme politique ne peut pas se salir
les mains avec des gens comme nous.

Il faut qu'on se d�brouille tout seuls,
tu sais, Albin.

- Donne-moi un chocolat.
- Non!

Bravo.

- Qu'est-ce que tu fais?
- Puisque la police recherche une femme,

il y a une solution: La faire dispara�tre.

Il ne faut plus
que tu t'habilles en femme. Jamais.

�a, plus question.

Ne pleure pas. C'est pas un drame,
tu sais, de s'habiller en homme.

Le monde est plein d'hommes
habill�s en homme.

Ne pleure pas. On n'a pas le choix.

Je ne peux pas. J'ai trop de peine.

N'en fais pas trop, je t'en prie.

�a bien s�r, vous ne pouvez pas
comprendre. �a vous d�passe.

Tu sais, quand j'ai commenc� dans la vie,
je n'avais m�me pas un porte-jarretelles.

J'avais une pauvre petite jupe
emprunt�e � ma s�ur.

Il a fallu que je travaille
pour m'offrir tout �a.

Seulement �a, vous vous en moquez.

Il n'y a pas un homme qui se soit donn�
autant de mal pour se payer ses robes.

Non, vous savez, c'est incroyable.

Si tu n'�tais pas all� faire le clown,
�a ne serait jamais arriv�.

Bien s�r, mais quand on dit � un homme
qu'il ne peut plus plaire aux hommes,

on le pousse au d�sespoir.

Voil�. Alors voil� ce que vous avez gagn�.

- Qu'est-ce que tu fais avec cette robe?
- Il faut la br�ler.

- Mais je I'ai mise qu'une fois.
- C'est la pi�ce � conviction.

Une partie de moi-m�me
qui br�le, Renato.

Toute ma jeunesse

s'en va en fum�e.

Courage, Albin, courage.

Si, si.

Une page est tourn�e. Tout ce qu'il y avait
en moi de gr�ce, de fragilit�,

et de d�licatesse

s'est transform� en cendres.

Je suis devenu un homme, Renato.

- Qui va me remplacer?
- Comment?

Dans le spectacle.

Ah, oui, tu veux qu'on te remplace?

�coute, Renato, tu me demandes
de ne plus m'habiller en femme.

Alors je te signale en passant,
que dans le spectacle,

je suis rarement habill� en homme.

Merde!

Comme vous dites.

Mais dans le spectacle,
�a n'est pas grave.

- Comment?
- Avec ta perruque et en tenue de sc�ne,

�a me para�t difficile
qu'on te reconnaisse.

- Tu as peur pour la recette.
- Moi? Je n'y pense m�me pas.

Menteur!

Tu veux m'envoyer au casse-pipe
pour garder tes sous.

Oui. Bon, si tu pr�f�res finir
tes jours � I'Arm�e du salut, dis-le,

ou alors sous les ponts,
comme un vieux clochard.

Tu seras fra�che
quand tu te r�veilleras le matin.

Je te vois d'ici
dans le caniveau, ma grande.

OK, je te remplace.

Maman!

�a va pas, non? C'est moi, idiote.

"Maman" va te donner du b�ton
si tu continues comme �a.

Voici celle qui reste la reine incontest�e
du sex-appeal, I'inoubliable Ange bleu.

La divine Marlene!

�a marche.

Finalement, c'est pas mal.

Bravo! Tr�s r�ussi.
Tu as vraiment eu une id�e formidable.

Derri�re le pilier, j'ai vu un homme
qu'on a crois� � I'h�tel. J'ai peur.

Tu te fais des id�es. Va saluer ton public.
Tu les entends applaudir?

Plus jamais je m'habillerai en femme.

Regarde, j'en tremble encore.
Prot�ge-moi.

Il faut que je me cache.
Ils vont me retrouver.

Je ne veux pas aller en prison.

- Vous ne croyez pas que c'est f�minin?
- F�minin?

- C'est une culotte de charpentier.
- Le velours c'est facilement �quivoque...

Vous n'auriez pas
quelque chose de plus rude?

P�d�!

C'est lui?

Qui? Zaza Napoli?
Quelle id�e! Ce type-l�?

Qui est-ce?

C'est... Maurice.

Mon laveur de carreaux.

- Comment �a va, Maurice?
- Bien, M. Baldi.

- � la bonne heure. La famille?
- �a va aussi.

Votre femme, vos enfants?

Vous savez combien de gosses il a?
Devinez.

Combien tu en as?

Huit!

Et sa femme en attend un autre.

C'est pas faute d'essayer.

�a fait mal!

Ne reste pas l�, va au boulot.

- On commence l� ou l�?
- Comme tu veux.

- M'est �gal. L� ou l�...
- C'est ton boulot.

Alors comme �a, il a disparu?

Je vous I'ai d�j� dit. Hier, au d�ner,
on s'est disput�. Le ton a mont�.

Il m'a jet� son assiette � la t�te
et tout � coup,

il est sorti en claquant la porte.

N'essayez pas de nous mentir, M. Baldi.

Mais je ne mens pas.
Si je savais o� il est, je vous le dirais.

On ne s'entendait plus. Ce sont des
choses qui arrivent dans les couples.

Oui, malheureusement,
dans les m�nages, �a arrive.

- Maurice, fais tes carreaux.
- Ben oui, on n'est pas des b�ufs, non!

Je me suis coup�.

Je saigne! Regarde.

- Ma�tresse!
- Je saigne.

Fous le camp. Va � la cuisine
chercher la trousse de secours.

Je suis innocent!
Je vous jure, je n'ai rien fait!

Ne me mettez pas en prison. Je vous
en prie, monsieur le commissaire.

Ils ne sont pas de la police.
C'est des agents secrets.

Montre o� tu t'es fait mal.

Pardon.

Le type qui vous a entra�n�
� I'h�tel ne vous a rien donn�?

- Comment?
- Une esp�ce de petite capsule.

C'�tait un agent �tranger.
Il �tait pass� de notre c�t�.

Abattu au moment
o� il devait nous livrer un microfilm.

Mon Dieu.

- Montre-moi ta main.
- J'ai cinq doigts comme tout le monde.

Mais tu n'as rien du tout, cr�tin.

Il faut nous aider, Mougeotte.

Vous aider? Et � quoi faire?

� les d�busquer.

Ils doivent penser
que c'est vous qui avez le microfilm.

Vous allez les remettre sur votre piste.

Comment?

Vous allez vous rhabiller en femme,
avec la m�me perruque,

et vous montrer le plus possible.

Vous allez les faire sortir du bois.

Non. Pas question qu'Albin
fasse une pareille chose.

Vous pr�f�rez que j'appelle la police?

Non.

Vous leur expliquerez ce que vous
faisiez dans un h�tel avec deux cadavres.

C'est dr�le la vie.

Pendant 30 ans, j'ai eu des ennuis avec la
police parce que je m'habillais en femme.

Et quand je d�cide
de m'habiller en homme,

c'est la police qui m'oblige
� me rhabiller en femme.

Absurdit� des choses.

D�p�che-toi.
Ils vont arriver d'un moment � I'autre.

�a fait mal, une fl�che au cyanure?

Mais quelle id�e!
Ne dis pas de sottises, Albin.

Tout se passera bien.

Tu crois?

J'en suis certain.

- Elle est pr�te?
- Presque.

- Je I'accompagne.
- Ce n'est pas utile.

Pour rien au monde,
je ne le laisserai seul. J'y vais aussi.

Peut-�tre la derni�re.

- Allons-y.
- Mais, M. Mougeotte...

Vous n'�tiez pas coiff�
comme �a sur le portrait-robot.

L� je suis un peu plus soir.

Mais il faut qu'on vous reconnaisse.

Qu'est-ce qu'il fait celui-l�? �a va pas?

Regarde-moi �a.

H� ben, Broca,
je vous plais pas comme �a?

M. Broca, o� va-t-on comme �a?

Un anniversaire, une soir�e tr�s
mondaine. Il y aura toute la presse locale.

Mais je ne suis pas assez habill�.

C'est une petite chose
toute simple, d�griff�e.

Vous auriez d� me pr�venir.
J'aurais mis... Je sais pas, moi.

C'est tr�s bien comme �a.

L'important, c'est qu'on vous remarque.

Et on va s'en occuper.

Bon anniversaire, M. Manderstam.

Monsieur le d�put�.

Je ne sais pas si j'aurais d� venir.
C'est quoi comme g�teau?

Une meringue.

- Je vais pas rentrer l�-dedans!
- Mais si.

Ne vous inqui�tez pas, vous serez pay�e.
Vous pouvez rentrer chez vous.

Une meringue! Tu te rends compte?

II est pas � ma taille!

- Mais si.
- Mais non.

- �a ira. Montez.
- Prenez mon sac et mes gants.

Oh, non, quelle aventure!

C'est incroyable, mon grand.

J'ai peur maintenant.

Renato, ne me quitte pas!

- Descendez. D�p�chez-vous.
- Oh, �a suffit, vous, non!

Je vais �touffer l�-dedans. Oh l� l�.

- J'ai peur dans le noir.
- Allez.

- Et puis, j'ai du diab�te.
- On vous demande pas de le manger.

Je vais manquer d'air.

On ne peut pas laisser d�capot�?

Mesdames, Messieurs, je vous
demanderai un instant d'attention.

Car je crois
le moment venu de dire � notre ami,

Andrew Manderstam,

tout le mal que nous pensons de lui.

M. Manderstam, c'est cet Am�ricain

qui est venu s'installer
en France il y a 15 ans,

dans cette ville, dont je suis le d�put�,

et qui a trouv� deux moyens
de se faire remarquer:

La g�n�rosit�,

et la gentillesse.

En route.

- Tu es l�, Renato?
- Oui, je suis l�.

�a va se passer tr�s bien.

Albin, tu devrais reprendre ton r�gime.

C'est agr�able ce genre
de r�flexion devant les marmitons.

Albin, c'est Charrier.

Le beau-p�re de mon fils,
Charrier le d�put�, il est l�.

On lui a promis qu'on ne se montrerait
pas en sa pr�sence.

Il est en pleine campagne �lectorale.
On va ruiner sa carri�re.

Mon cher Andrew,

c'est notre ville tout enti�re
qui vous dit aujourd'hui happy birthday.

Notre ville qui a voulu offrir
un anniversaire � I'am�ricaine

� son bienfaiteur am�ricain.

Petit incident technique, j'ai I'impression.

Normalement, il y a une surprise l�.

Je crois
qu'elle n'a pas entendu I'orchestre!

La surprise!

Mon cher Andrew, happy birthday!

II semble que la "surprise"
se soit carr�ment endormie.

On est arriv�, mademoiselle!

Elle doit pas entendre grand-chose
avec toute la cr�me.

C'est qu'il est riche ce g�teau.

C'est mon premier sauvetage
dans une pi�ce mont�e.

Il n'y a personne.

Elle n'est pas l�.

Pauvre ma�tresse. Elle va mourir.

Vas-tu te taire, Jacob?

Jacob, je t'en prie!

All�. Excusez-moi, on n'entend rien.

Pouvez-vous venir de toute urgence
au 17 rue Boulanger?

C'est urgent, je vous attends docteur.

SOS M�decins.

C'est par ici, venez docteur.

Il vient juste de s'endormir.
Il a subi hier un choc terrible.

Il est tr�s mal.

Albin, c'est le docteur.

Le mieux, c'est de commencer
par lui prendre sa tension.

Il faudrait lui donner un tonicardiaque.

J'ai tellement peur qu'il se laisse mourir.

Je m'en occupe.

Arr�te de pleurer, Jacob, �a m'�nerve.

Pauvre ma�tresse. Elle �tait si gentille.

Elle est pas encore morte. Allez file,
va faire le march�. Quel emmerdeur!

Ah vous voil�, vous! F�licitations.
Vous avez vraiment bien travaill�.

Il y a sa photo dans tous les journaux.

Il y a un docteur � c�t�. J'esp�re pour
vous qu'il r�ussira � le tirer d'affaire.

Le microfilm.

C'est toi, Renato?

C'est toi?

- Qu'est-ce que c'est?
- C'est rien. Une piq�re.

Albin a horreur des piq�res.

Le microfilm.

Je vais le remettre sur pied, moi.

- Non, vous n'entrerez pas.
- Laissez-moi passer, Baldi.

Pas question. C'est notre chambre.

Il est avec le docteur.
Il faut lui foutre la paix.

Vous commencez � m'emmerder.

Qui a ferm� la porte? Vous?

Non.

Oh, ben non. Pas �a.

"Quand on pr�side un parti baptis�
I'Union pour I'Ordre moral,

on essaie de faire oublier
ses liens avec La Cage aux Folles."

"En pla�ant un travesti dans le g�teau
d'anniversaire de M. Manderstam,

Charrier a ajout� I'ind�cence au ridicule."

"Les �lecteurs jugeront."

Voil�, messieurs,
comment on fusille un homme.

Un article comme �a,

c'est le coup de gr�ce.

On va lui faire bouffer
son journal � ce salaud.

Non, les responsables,
ce ne sont pas les journalistes.

Les responsables...

sont ces deux individus qui d�shonorent
la C�te d'Azur avec leur bo�te inf�me.

Cet Italien d�prav�,

et ce Fran�ais qui fait honte � sa race.

Voil�!

Voil� les responsables!

On va leur faire une bonne grosse t�te.

On va leur apprendre � vivre � ces p�d�s.

Pardon. On pourra r�cup�rer notre tapis?

On va le faire nettoyer
et on vous le renverra.

- On a I'habitude.
- J'en peux plus de tous ces cadavres.

SOS M�decins. Je suis le Dr Bocquillon.

Ho, Michaux!

II y aura un second voyage.

Vous n'auriez pas un autre tapis?

Les tapis, non, c'est termin�.

Allez faire vos salet�s ailleurs.

Vous pourriez me ramener � la maison?

Comment?

J'aimerais qu'on me ram�ne � la maison.

Mais tu y es, ch�ri.

Tu ne reconnais plus notre salon?

- Emmenez-le.
- Regardez comme vous I'avez arrang�.

Si vous continuez,
le prochain tapis sera pour lui.

Il n'a pas besoin d'avoir peur.
On va s'occuper de lui.

� partir de maintenant,
on ne se quitte plus.

On va le prot�ger discr�tement
jusqu'� ce que les autres se manifestent.

Vous avez compris?

Protection rapproch�e mais discr�te.

- Vous trouvez �a discret?
- Ne vous occupez pas de nous.

- Bravo pour la discr�tion.
- C'est un r�flexe.

Mes enfants, si vous voulez qu'ils se
manifestent, faudra changer de technique.

Voyons �a. Bougez pas, vous!

Non, c'est pas son style du tout.

Voyons autre chose, alors.
Le mauve, non?

- Oui, �a lui ira � merveille.
- Pas question que je mette �a.

- Ne discutez pas, Michaux!
- Je vais avoir I'air de quoi?

- Taisez-vous!
- Alors lui, avec la moustache.

- Je ne vois que ma djellaba.
- On dirait un Turc.

Le jeune, il y a pas de probl�me.
Il est comme moi, il peut tout porter.

- Il est mignon, non?
- Pas tellement.

Venez, venez. Avancez.

Stop! Stop! Non, je suis d�sol�,
la d�marche ne va pas du tout.

Il faudrait vous montrer dignes
des v�tements qu'on vous a pr�t�s.

Vous devez marcher
comme sur un fil. Comme �a.

Vous, vous marchez comme �a.
C'est affreux, impensable.

�coutez-moi, vous n'avez qu'�
tracer une ligne id�ale,

une ligne id�ale
qui s�pare I'homme de la femme.

Et il n'y a plus
qu'� marcher dessus, comme �a.

C'est ce qui donne � la d�marche
toute la gr�ce, la l�g�ret�

du merveilleux Albin. N'est-ce pas?

- Merci, mon chou.
- De rien, mon chou.

Voyons par qui
on pourrait commencer. Lui.

C'est celui qui semble
avoir le plus de dispositions.

Allez-y, Milan.

C'est �a. Pas mal.

Plus l�ger. Plus haut, les mains.

Je ne peux pas.
Je suis d�sol�, je ne peux vraiment pas.

- S'il vous pla�t, Milan.
- C'est quoi ces v�tements de gonzesse?

Ce ne sont pas
des v�tements de gonzesse.

Tous les hommes �l�gants
portent ce genre de chose.

Et si on essaie de vous donner
un peu de la gr�ce qui vous manque,

c'est pour votre mission, madame.

Il a raison.
On a commenc�, on va jusqu'au bout.

J'ai dit ex�cution!

Je suis un homme mari�,
j'ai deux gosses...

C'est un ordre! Ne faites pas le con.
Vous �tes sur le tableau d'avancement.

Arr�tez de faire la mauvaise t�te.

Allez, tous ensemble.
Avec moi, sur la m�me ligne.

Demi-tour.

En avant... marche!

Plus souple, le poignet, plus souple.

Et on regarde les hommes
quand on les croise.

Oh, qu'il est beau!

- Regardez Milan.
- Oui, il est dou�.

Il est peut-�tre m�me un peu trop dou�.

Bonjour, mesdemoiselles.

- Pardon.
- P�d�.

- J'ai dit pardon.
- Et moi j'ai dit p�d�.

Qu'est-ce que vous avez dit?

Laisse, Renato. Ne r�ponds pas.

Une seconde. O� on va comme �a?

Lls cherchent la bagarre.
Ne r�ponds pas, je te dis.

Bon, maintenant, �a suffit!

Je vous pr�viens, si �a continue,
il va y avoir des histoires.

C'est qu'elles nous feraient peur.
Hein, les gars?

Vous avez int�r�t � nous laisser passer.

Regardez comme elle sert ses petits
poings. Elle grifferait, cette vilaine.

- Laissez-nous passer, je vous prie.
- Ben passe.

Nerveuse, la petite.

Je vais la calmer.

J'en ai assez de toute
cette brutalit�, cette violence.

- Oh, mon Dieu.
- Tout va s'arranger. Calme-toi.

- Tout va s'arranger.
- Mais non, �a ne s'arrangera jamais.

- Qu'est-ce que c'est?
- Montez.

Il a un pistolet.

Excusez, messieurs.
On pensait que c'�tait notre voiture.

- Montez.
- Oui.

Bouge pas!

Et voil�. Ils sont dans la gueule du loup.

Pauvres ch�ris.

Vous d�tenez un objet qui nous int�resse.
Nous sommes pr�ts � n�gocier.

Nous vous offrons deux millions
de francs. Pas un sou de plus.

Nous vous rappellerons ce soir
pour vous dire comment proc�der.

Elles sont belles vos affiches.

Nos affiches?

�a donne envie de voir le spectacle.

Vous �tes gentil. Si �a vous tente, venez
un soir, je m'arrangerai pour vous placer.

- Prenez �a.
- Pardon?

- Appuyez sur le bouton rouge.
- Qu'est-ce que c'est?

- Appuyez.
- N'appuie pas.

- Laisse-moi!
- Laisse �a!

- Laisse-moi, toi!
- Non, je te dis non.

J'appuie? Oui, l�.

Et voil�.

- Qu'est-ce qui s'est pass�?
- Juste quelques dizaines de grammes.

Imaginez qu'on en mette une centaine,
mais cette fois, dans la salle.

Pendant le spectacle.

- Ou bien dans votre appartement.
- Non.

On vous appelle plus tard

pour avoir votre r�ponse.

- Je savais que �a se passerait comme �a.
- Avec mes affiches?

Lls vont vous fixer rendez-vous. Vous irez.

Avec quoi?
Puisqu'on I'a pas, ce microfilm.

Ils pensent que vous I'avez,
c'est I'essentiel.

Mais qu'est-ce qu'il
peut contenir de si important?

La liste de leurs agents en France. On met
la main dessus, on d�mant�le leur r�seau.

Ils vont tout faire pour la r�cup�rer.

Demain matin � 6 h sur I'autoroute,
� I'embranchement de Montcoul�che.

Venez seuls.

Si nous observons la moindre
man�uvre suspecte autour de vous,

vous serez imm�diatement abattus.

�a y est.

- Des nouvelles?
- On les tient!

Vous allez au rendez-vous.
On vous suit et on leur tombe dessus.

C'est �a, et on se fait descendre!

Des mois qu'on essaie d'en prendre
un vivant. Je I'interrogerai moi-m�me.

Messieurs, vous �tes dans une situation
qui demande du courage

et de la virilit�.

Aujourd'hui, vous avez I'occasion
de vous conduire comme des hommes.

- Alors, on y va?
- Oui, allez-y.

Si on est oblig� de tirer,
vous plongez dans les buissons.

- Et s'il n'y a pas de buissons?
- Ne discutez pas. Vous plongez.

- Ce n'�tait pas vrai, tu sais?
- Comment?

Que tu es moins s�duisant.
C'�tait pas vrai.

Ce ne sont pas les �v�nements
qui te font dire �a, non?

Non. C'est la v�rit�.

Je te jure que tu n'as ni grossi, ni vieilli.

Tu es juste devenu
encore plus emmerdant.

C'est possible.

Tu sais, on n'�tait pas malheureux
tous les deux, Renato.

O� allez-vous? Revenez!

Lls ont bloqu� les portes, nom de Dieu!

Vos papiers.

Taxi!

Arr�tez!

� la fronti�re, vite!

II y a une voiture qui nous suit.
Faites un petit effort.

Ah, les p�d�s.

Cette 504-l�, pr�s de la douane,

c'est des policiers.

- L�?
- Je dis �a comme �a.

Vous savez pas comment on pourrait faire
pour �viter ces probl�mes?

Non. Aucune id�e.

Oh! J'en ai assez. C'est m�dical. Je ne
peux pas marcher. J'ai les pieds plats.

On m'a r�form� pour �a, d'ailleurs.

Parce que tu avais les pieds plats?

Parfaitement, monsieur.

Tu m'avais dit que tu t'�tais pr�sent�
au conseil de r�vision en jupe pliss�e.

Ils ont quand m�me not�
que j'avais les pieds plats.

Quand je pense qu'on pourrait aller
tranquillement prendre un bateau,

mais non,
on est l� en train de faire du jogging.

Les ports, les a�roports sont les premiers
endroits contr�l�s par la police, idiote!

Tu crois que c'est une bonne id�e d'avoir
�t� se r�fugier en Italie dans ta famille?

�a non, on sera pas recherch� l�!

Mais en Italie, quand un homme se cache,

tous les gens du pays sont complices.
Et les flics peuvent aller se rhabiller.

Les deux folles
que tu as charg�es dans la matin�e.

O� les as-tu emmen�es?

- �a y est, on a pass� la fronti�re.
- C'est I'ltalie? Oh, I'ltalie!

J'ai oubli� mon poudrier.
Oh, non, vraiment.

Je ne peux pas entrer en Italie
avec un visage comme �a. O� je I'ai mis?

Non, je peux pas t'emmener
comme �a dans ma famille.

- Pourquoi?
- Je te pr�senterai comment?

- Allez-vous-en!
- Comme un ami.

Non mais tu t'es regard�?

Un jour, on a dit que le fils du boucher
avait une histoire avec le fils du forgeron.

Et alors?

Le p�re les a massacr�s
� coups de marteau...

Quelle horreur!

- Renato! Et si on allait en Suisse?
- Non. Tu viens chez moi.

Je me sens mal dans ces v�tements.

Je me sens tr�s mal.

Je me sens triste. Je me sens vieille.

Quand je pense qu'il y a trois jours,
je triomphais dans I'Ange bleu.

Regarde ce que je suis devenu!

J'ai pris 50 ans en trois jours!

Mais non. Tu es tr�s bien.

Ben qu'est-ce qui t'arrive?

Rien. Tu fais tr�s dame patronnesse.

Bravo. C'est exactement
ce qu'il fallait me dire.

- Tu veux pas aller me chercher � boire?
- On s'arr�te � peine.

Sois gentil. Sinon je vais me trouver mal.
C'est pas loin.

- Bon, j'y vais.
- Vous pouvez faire un effort.

Y a rien du tout. Y a m�me pas un buffet.

C'est ce que je disais. C'est un bled ici.

Pardon.

- T'excuse pas surtout!
- Pardon!

Descends � la prochaine gare
et attends-moi.

Arr�tez le train!

- Mon p�re.
- Mes s�urs.

- Monsieur le cur�!
- Vous m'avez fait peur.

Prenez �a. Il y a un moment que je vous
attends. Mais �a, vous vous en foutez.

- Prenez �a aussi.
- Tais-toi. Les bonnes s�urs te regardent.

- Comment?
- On va se faire rep�rer.

- D�p�che-toi.
- Une seconde.

Allez. Ne faisons pas attendre ta maman.
J'ai h�te de la conna�tre.

Le drap est de travers. Tire un peu de ton
c�t�, petite maladroite. C'est plein de plis.

Et toi, qui es l� � ne rien faire. Va donc
me pr�parer la seconde chambre.

- Pourquoi ils ne dorment pas ensemble?
- Je n'ai pas �t� avertie de ce mariage.

Pour moi, ils ne sont pas mari�s.

Je crois que �a va me faire
beaucoup de bien ce changement d'air.

Y avait longtemps que
je n'avais pas pris de vraie campagne.

Je suis ravi de conna�tre ta maman.
Mais comment je dois I'appeler?

Mme Baldi ou belle-maman?

Maman.

Renato, mon gar�on.

Entrez donc.

Viens un peu par ici, toi.

Mesdames.

Pour quelles raisons
m'as-tu cach� ce mariage?

C'est-�-dire que �a s'est fait � I'improviste.

Tu as bonne mine, tu sais.

Pourquoi
est-ce que tu es revenu, Renato?

Je suis recherch�.

Il faut me cacher, maman. Je suis en fuite.

Il faut me cacher!

Tu as fait une b�tise, hein, c'est �a?

Oui.

Renato, tu as tu� un homme?

Pour une femme?

Pour celle-l�?

Nous vous cacherons le temps
qu'il faudra. Vous serez en s�curit� ici.

N'ayez pas peur.
Chez nous, on a I'habitude.

Merci, belle-maman.
Vous �tes bien aimable.

- Va donc travailler.
- Pardon?

Va travailler.

Ici, toutes les femmes travaillent.

- Tu as entendu ta m�re?
- Vas-y. �a n'a rien d'humiliant.

C'est comme �a ici.
Aide � la cuisine, vas-y.

Oui, bon oui, j'avais compris!

C'est incroyable.

Bonjour mesdames. Bon ben je vais vous
p�trir �a, alors. Pardon. Vous permettez?

Mon Dieu que c'est d�sagr�able.
Regarde-moi �a!

Dis-lui de se parfumer un peu moins

et d'apprendre � p�trir la p�te.

Oui, maman.

Allez, buvons au bon vieux temps.

Coucou! C'est moi!

Bonsoir, messieurs. Je me pr�sente,

je suis Mme Baldi. Comment allez-vous?

Maman est pas l�?
Elle est pas l�, maman?

Excusez-moi, je suis en retard, j'ai voulu
me rafra�chir avant de passer � table.

�a s'est bien pass� aux champs?
La journ�e a �t� bonne, oui?

Je prendrais bien
une petite larmichette de vin. J'ai soif.

Qu'est-ce qui s'est pass�?

Excusez-nous.

Ma robe, mamie, ma robe.

Je prendrais bien
une petite larmichette de vin. J'ai une soif.

C'est la chemin�e.

J'ai pr�par� le repas avec tout le monde.
�a s'est bien pass�.

C'est amusant de temps en temps
de faire un peu de cuisine.

C'est la premi�re fois
que je mets la main � la p�te.

Excusez-nous.
Une petite confidence, sans doute.

Viens ici! Les femmes ne s'assoient pas
avec les hommes. Tu dois rester l�.

Ben oui!
Qu'est-ce qui vous prend, mon petit?

Du vin.

Assez. Merci.

- Merci, ch�rie.
- Oui, tu peux.

Ah bon. Monsieur est fatigu�?

Oh, oui.

Retire-moi mes souliers.

�te-moi mes chaussures.

Demain matin, r�veil � quatre heures.

- Ah bon?
- Tu dois pr�parer le casse-cro�te

pour moi et pour tous les gars
qui vont aller travailler aux champs.

Pour tout le monde?

�coute-moi, Renato.
Je veux me remettre en homme.

Je n'ai plus envie
d'�tre une femme dans ce pays.

Je n'ai plus envie!

Regarde dans quel �tat je suis.

J'en ai, tu sais, j'en ai...

J'en ai...

J'en ai ras le bol.

- J'ai un mandat pour Renato Baldi.
- Il est � I'�tranger.

Vraiment?

C'est dommage.
J'avais une belle somme � lui donner.

Il y a 20 ans qu'il n'est pas venu nous voir
et je ne sais pas du tout o� il est.

Bon. Alors, tant pis, on le garde.

On repassera, madame.

Merci, Mme Baldi.

Bonjour.

Ne me regardez pas comme �a.

Si Renato vous voyait,
il ne serait pas content du tout.

Il n'y a pas que moi
comme jolie fille � la ferme.

Tenez, Laura, elle est charmante.

Elle se raserait la moustache,
c'est moi � 20 ans.

Oh, je n'ai rien de plus
que les autres, croyez-moi.

Simplement le charme de la nouveaut�.

Tu me plais.

Oui, mais... c'est mal.

Tr�s mal.

Vous oubliez Renato. Vous n'avez pas
le droit de me parler comme �a.

Jurez-moi... Jurez-moi
que vous n'essaierez pas de me revoir.

Allez, jurez!

- Qu'est-ce qui se passe?
- Ils ont retrouv� notre piste!

Luigi, tu les emm�nes � la bergerie.
Et tu restes avec eux.

- Je te les confie.
- D'accord, Mme Baldi.

Avec Luigi, vous ne courez aucun risque.
C'est le meilleur tireur de la montagne.

Nous allons passer par chez Luigi,
prendre des provisions pour vous trois

et des v�tements masculins
pour habiller ta femme.

Comment?

Dans la montagne, il n'y a que
des hommes, que des bergers. Tu le sais.

Alors l�-haut, une femme serait
�videmment tr�s vite rep�r�e, surtout elle.

Il faut que ta femme
se fasse passer pour un homme.

- Mets �a pour cacher tes cheveux.
- Mes cheveux?

Laissons-la se changer. Il faut
se d�p�cher. On a perdu assez de temps.

Mais enfin,
je ne vais pas m'habiller en homme!

Ne discute pas.
Mets ces v�tements en vitesse.

Mais si je m'habille en homme,
�a va se voir.

- Quoi?
- Que je suis un homme.

C'est pas dit. Bon, vas-y.

De toute fa�on, je vais pas
mettre la casquette sur la perruque.

Tu t'habilles en homme,
mais tu n'es pas un homme.

Tu es une femme qui s'habille en homme.

- Tu peux r�p�ter lentement?
- Non, une autre fois.

Et surtout, tu gardes ta poitrine.

Tu n'es plus un homme habill� en femme.
Tu es une femme d�guis�e en homme.

C'est clair?

Je suis une femme

d�guis�e en homme.

Voil�. Je suis pr�te.

Vu de loin,
peut-�tre qu'on pourra y croire.

De tr�s loin.

Faites attention, madame.

Appelez-moi monsieur. �a �veillera
peut-�tre moins les soup�ons.

Attention.
Allez, un petit effort.

- Voil�. Vous voulez que je vous porte?
- Non, �a va aller.

�a va, elle n'est pas en sucre.

- C'est un chemin difficile pour une dame.
- Oui, c'est pas facile.

Et voil�. Ici, c'est le poste de garde.

De l�, on domine toute la vall�e.

Tant que je serai l� avec mon fusil,

vous pourrez dormir tranquille.

Et l�, c'est la bergerie.

- Les dames d'abord.
- Oh, pardon.

C'est rustique.

- Madame, vous dormirez ici.
- Merci.

Et toi, l�.

Moi, je vais m'installer
au poste de garde.

Vous serez bien prot�g�e, madame.

Je vous raccompagne � la grille.

Bonne nuit,

- petite princesse.
- Bonne nuit.

Que tu n'aies aucun respect
pour moi, bon, passe encore.

Mais aie au moins
un peu de respect pour toi-m�me.

- Vous �tes jaloux, vous.
- Moi, jaloux? Tu rigoles.

Je ne veux pas
me faire tirer dessus par ce demeur�.

� qui la faute? Vous trouvez pas
que vous I'avez un peu cherch�, non?

Cette fa�on de me traiter depuis
que nous avons quitt� la France.

Cette brutalit�, c'est incroyable
de voir des choses pareilles!

Tu es laid, Renato. Tu m'entends?

La jalousie te d�figure.

Tu es tr�s laid.

Il est loin I'homme que j'ai aim�.

Il est tr�s loin aussi celui que j'ai aim�.

Tu n'as jamais �t� aussi ridicule, Albin.

Allez. Pressez-vous!

- Albin, va te remettre en pantalon.
- Et que tu me dises que je suis ridicule?

- Qu'est-ce que tu comptes faire?
- Comment?

Avec ce pauvre demeur�.

Je ne sais pas. Je vais r�fl�chir.

�a ne peut pas aller bien loin, nous deux.

Il n'a pas d'�ducation. Il est un peu rustre.

Et puis surtout, tu n'es pas une femme.

Tu sais, Renato, comme rabat-joie, bravo.

�a ne va pas?

Tu fais tout pour me blesser, Renato!

- N'exag�re pas.
- Crois-moi, �a n'est pas exag�r�.

Mais de toi, je te le dis maintenant
carr�ment, j'en ai...

De toi, j'en ai par-dessus la t�te.
Voil� c'est dit.

Et maintenant je fous le camp.
J'en ai assez!

C'est fini! Fous-moi la paix!

J'en peux plus, plus, plus!

Une petite truite pour ma petite princesse.

Qu'est-ce qui se passe?
Pourquoi tu pleures?

C'est cette esp�ce de salaud
qui te fait pleurer?

Je vais le tuer!

Bonjour.

Bonjour.

Ne criez pas. Pas un mot.

Les autres sont dehors.
Continuez. Soyez naturel.

Tr�s bien. Comme �a.

Salaud!

- Qu'est-ce que c'est que �a?
- Pour moi, une folle.

Venez!

- Et alors, et Albin?
- Venez.

C'est �a, il est arriv�
tout seul en Italie, ce microfilm,

dans cette montagne,
au milieu du torrent.

Mais moi je m'en fous de votre microfilm.

Ce qui m'int�resse,
c'est de retrouver Albin.

Vous avez tort de vous en foutre.
C'est notre seule chance de le r�cup�rer.

- Pourquoi?
- Si c'est la liste de leurs agents,

on va savoir tout de suite o� le retrouver.

Faites-le taire! C'est insupportable.

On ne peut pas � la fois
le faire parler et le faire taire.

Y en a marre!

Marre, marre, marre de tout �a!

- Je lui faisais un s�rum de v�rit�.
- On lui en a d�j� fait 3 fois.

- Il a parl� hier.
- Exact! II a avou� qu'il �tait homosexuel.

30 cm� de penthotal
pour lui faire dire qu'il est homosexuel.

C'est un d�but, non?

On a d�j� perdu
beaucoup trop de temps. Mougeotte.

Cher Mougeotte,

vous nous dites o� se trouve le microfilm
ou je vous tire une balle dans la t�te!

Je ne sais pas o� il est le microfilm.
Je ne sais pas ce que c'est un microfilm.

Je ne sais pas! Je ne sais pas!

Tiens, t�l�phone.

Comment?

Inutile de continuer � chercher.
C'est eux qui I'ont.

Ils ont arr�t� Martin et Dupr�.
Et descendu Perron.

Salauds!
Lls vont d�manteler tout le r�seau.

Vous I'avez vendu aux autres. Avouez!

Vous avez choisi le mauvais camp
et c'est dommage pour vous.

Non, vous n'allez pas me tuer!
Je n'ai rien fait!

La maison est cern�e.

Vous n'avez aucune chance.
Rendez-vous.

D�tache-le.

- L�ve-toi.
- Une seconde. Non, sans blague.

Qu'est-ce que c'est que ces mani�res?

Si vous tentez quoi que ce soit, je la tue!

N'aggravez pas votre cas.

Sortez les mains en I'air
et il ne vous sera fait aucun mal.

Albin, je suis l�.
Ne t'en fais pas. Ton Renato est l�.

Vous n'allez pas foutre la merde!

Renato, je voudrais rentrer � la maison!

- Tu vas rentrer chez nous, ne crains rien.
- Vous allez vous taire, bon Dieu!

- Mais virez-moi �a!
- Ne me parlez pas sur ce ton.

Tr�s bien, pas la peine de vous �nerver.
Je ne bouge plus.

Attachez-le!

�coutez-moi...

Mais ils m'ont tir� dessus, les salauds!

Demande un avion.

- En �change de quoi?
- De �a.

De ce truc-l�?
T'�changerais un avion contre �a, toi?

Un enfant, une femme,
un pr�tre, oui. Mais ce truc-l�?

Faites comme si j'�tais pas l�.
C'est pas grave.

Vous avez 2 mn pour sortir.
Dans 2 mn, nous ouvrons le feu.

Venez nous chercher, bande de salauds!

Mais ils vont pas tirer, enfin!
II y a un otage ici, tout de m�me!

- Vous avez froid?
- J'ai peur.

- 40 secondes.
- Vous n'allez pas tirer. Y a Albin.

- Foutez-nous la paix!
- Y a Albin.

Mais pour qui il se prend, lui?
30 secondes.

Je suis m�me pas un otage, alors.
Je suis rien du tout.

Je suis pas I'Ange bleu.
Je suis pas une princesse.

Je suis m�me pas un otage.

Bien, alors.

Pardon.

O� tu vas?

Je vais voir Renato.

Pr�ts l�-haut?

Qu'est-ce qu'il fait lui?

Je vais voir Albin.

Tu vas bien, Albin?

�a va, mon Renato. Et toi?

C'est beau.

Merde!

Le ministre? Oui, passez-le-moi.

Bonjour, Monsieur le ministre.

Oui, �a va tr�s bien, Monsieur le ministre.

Moi? Moi, Monsieur le ministre?

Mais pourquoi moi?

C'est lui, Monsieur le d�put�.

- Pardon.
- Messieurs...

Votre courage a permis la mise hors de
combat d'un dangereux r�seau d'espions.

Le gouvernement m'a charg� de vous
transmettre ses remerciements.

Une photo tous les trois.

C'est pour la photo. Venez par ici.

- Voil�. Comme �a, messieurs?
- Un peu plus pr�s.

Plus pr�s? J'y suis, plus pr�s!

Asseyez-vous.

Pas de photos! Pas de photos!

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