All language subtitles for Malpertuis(1971)

C'est tr�s joli,
mais un peu difficile � comprendre.

ll y avait plein de choses
qu'Alice ne comprenait pas

mais elle n'aimait pas l'admettre.

�a me met des id�es plein la t�te,

mais je ne sais pas lesquelles,
pr�cis�ment.

Je ne le vois pas.

Yann n'est peut-�tre pas
sur ce bateau.

Sois pas idiot. S'il nous a dit
que Yann est sur ce bateau, il y est.

J'en prends trois � la fois ce soir.
- Quoi ? Trois ? En une nuit ?

Ah ! Le voil�, le petit.

Allez, Yann. Sois pas b�te.
- On ne reste qu'une nuit.

On t'en choisira une bien roul�e.
- Nom de Dieu, qu'est-ce que tu as ?

Qu'il aille se faire foutre.
- Si c'est comme �a, va te coucher.

Yann ne descend pas.
Que devons-nous faire ?

Cassave sera furieux.

Yann descendra.

ll ne peut faire autrement.

Pourquoi ?
- La destin�e, voyons.

La destin�e.

Regarde.

Monsieur, je vous demande pardon,
connaissez-vous le Quai de la Balise ?

Le Quai de la Balise ?
Voyons... le Quai de la Balise. Non.

Je ne connais pas de Quai de la Balise.
- Mais j'y suis n�.

Vous devez vous tromper, jeune homme.
- Non, Herman, il ne se trompe pas.

Maintenant, c'est le Quai
du Nouveau Pont.

Ah oui ?

Bien s�r, le Quai du Nouveau Pont.

C'est par l�, jeune homme.
- Par l�, Herman.

C'est bien ce que je disais, lda.
Par l�. Venez.

Quai du Nouveau Pont

Qu'est devenue la maison qui �tait ici ?

Pourquoi ?
- C'�tait ma maison. J'y ai v�cu.

Elle s'est �croul�e.
- Quoi ?

Quand �a ?
- ll y a un bout de temps.

Mais les gens qui y habitaient ?
Ma famille ?

La maison �tait abandonn�e.
Depuis bien longtemps.

Que va-t-il faire maintenant ?
- ll va voir Nancy.

C'est impossible.
Elle est � Malpertuis.

Tais-toi. Regarde.

Comment Nancy peut-elle �tre ici ?
- Qu'il est b�te. Qu'il est b�te.

Tu n'as pas vu une jeune femme ?
- Par l�.

Monsieur, je vous en prie.
- Que veux-tu ?

Je ne suis pas d'ici. Aidez-moi.
O� est le Quai de la Balise ?

Retourne � Malpertuis.
Yann tombe dans le pi�ge comme pr�vu.

Des cartes postales cochonnes ?
T'en as jamais vu de pareilles.

Tu n'as jamais vu �a, hein ? Avoue.

Mes dix enfants doivent cro�ter.
Qui va leur donner � manger, hein ?

Salopard.

Nancy, c'est moi, Yann.

Yann ? Quel joli nom.

Excusez-moi.

Je vous ai prise pour une autre.

Yann, petit cachottier,
t'es quand m�me venu, hein ?

Encore un peu de champagne ?
- Non, non, Charles.

Tu vas encore me so�ler.

Coquin, va. Tu n'as pas chang�.

Et Sylvie ?
�a marche toujours ?

C'est rare avec les filles d'ici.

Je ne peux pas dire qu'on s'adore
mais enfin, on est mari�s.

Dis-moi, Gerda...

Cette fille-l�...

A qui est-elle ?
- A tout le monde.

Bien s�r, mais au profit de qui ?
- Ah ! De Hans.

Le beau gars, l�.
Elle en a de la chance.

�a lui est �gal qu'elle couche
avec n'importe qui ?

Hans ?
ll ne demande pas mieux.

Tant que c'est pas
pour le c�ur.

Tiens, tiens, le beau gosse.

Allons, ne sois pas triste.

Offre-moi un verre.
Puis je danserai avec toi.

Encore ?
- Oui.

Eh, c'est du whisky.

Encore ?

J'esp�re bien qu'on se reverra.
- Je ne pense pas.

Pourquoi pas ?
- Mon bateau part � l'aube.

Rudement jolie, cette petite chanteuse.

Et encore,
vous ne voyez pas tout.

Elle a l'air d'en pincer
pour ce marin.

J'imagine que s'il voulait,
�a ne lui co�terait pas cher.

Salaud.

Non, non, cessez. Cessez.

Cessez, cessez.

Non, cessez.

Reste ici.

Enfin. Enfin, je te retrouve.

Que s'est-il pass� ?

Je ne me souviens plus.
- Tu as dormi longtemps.

Mais mon bateau ?
- ll est reparti sans toi. Ecoute.

Oublie ton bateau et la mer.
Nous nous sommes retrouv�s.

Tout sera comme avant.

Pourquoi ne m'as-tu pas �crit ?

Je t'ai �crit, mais tu n'as jamais
r�pondu � mes lettres.

C'est �trange.

Etrange ? Rien n'est �trange
dans cette maison.

O� sommes-nous ?

Chez l'oncle Cassave.

A Malpertuis ?
- Sans argent, je ne savais o� aller.

Cette maison est maudite.
Cassave est un d�mon. ll faut partir.

Mais o� irions-nous, ch�ri ? O� ?
- Loin d'ici.

Yann, je dois te dire...
- Cet endroit est dangereux.

Je suis amoureuse.

Allons, petit fr�re.
Tu es jaloux de ta propre s�ur.

Elodie ?

Toi aussi, � Malpertuis ?

Je n'allais pas abandonner ma petite
Nancy dans cette maison de malheur ?

Maintenant que Yann est r�veill�,
nous allons avoir un mort.

Elodie. Elodie.

O� diable restes-tu ?
Je meurs de faim.

Tiens, le voil�, le mort.

C'est lui qui m'appelle.

Oh, mon Dieu, mon Dieu.

Vite, vite. D�p�chez-vous.

ll a faim. ll a encore faim.
- Quoi ? Encore ?

Si pr�s de sa derni�re heure,
et il ne pense qu'� manger.

ll s'empiffre,
mais il y passera bient�t.

Personne n'est immortel,
m�me pas Cassave.

La lumi�re. La lumi�re.

Qui �teint la lumi�re ?

Qui ?

Qui ?

Pauvre Lampernisse.
Lui, pleurer apr�s la lumi�re.

Arr�te de radoter, fain�ant.
Travaille.

Son repas.

Venez vite. Vite. ll attend.

Un instant. Un instant.

Mon rat est fini.

Je sais qu'il meurt d'envie de le voir.
Je peux monter ?

Non, non, Philar�te, il va manger.

Pas tous les bonheurs � la fois.

Elodie. Elodie.

Voulez-vous me faire mourir de faim ?

Alors, dites-le.

Viens, idiote.

Ah ! Quand m�me.

Et Yann ?
- ll va venir.

Allez-vous-en.
- Faut nous donner de l'argent.

Pourquoi ?
- ll n'y en a plus.

Pr�dateurs.

Vous ne pouvez pas attendre
que je sois mort ? Sortez.

Esp�ce d'imb�cile.

Qu'est-ce que ta femme fait ici ?

O� est ta fille ? O� est Euryale ?

Elle n'a pas voulu venir.
Ce n'est pas une fille commode.

Elle viendra, Dideloo.
Elle viendra.

C'est fait.

Bien s�r que c'est fait, idiot.

Donnez-vous donc du mal pour les gens.
- Qu'est-ce que tu racontes ?

On ferait n'importe quoi
pour l'oncle Cassave.

N'importe quoi. ll est si noble,
si g�n�reux, si bon.

Tu renifles l'h�ritage,
hein, t�te de lard ? Patience.

Attendez-vous � une surprise.
- Ne parlez pas de �a, grand Oncle.

On vous aime tant.
- Vous me d�testez.

Tous.
Non, pas tous.

ll y a quelqu'un qui m'aime.
Quelqu'un qui fait tout pour moi.

Entre, Philar�te, entre.

C'est magnifique.

Magnifique.

Un vrai chef-d'�uvre.

Tu es m�connu, bien s�r,
comme tous les grands artistes.

Ne pleure pas, Philar�te.

Je n'en vaux pas la peine.

O� est Yann ?

ll part.
- ll part ?

Mais comment vais-je mourir, moi ?

Ne vous inqui�tez pas.
ll n'ira pas loin.

Yann, reste.
Ce n'est qu'une question de jours.

M�me une minute c'est trop
et tu devrais m'accompagner.

C'est impossible.
- Tu es prisonni�re. Moi, je suis libre.

A sa mort, on aura son argent.
On sera tous deux libres.

Je ne veux pas de son argent.
Je veux retourner en mer.

La mer. C'est vrai.

Voil� ton destin.
Oublie l'infortun� vieillard l�-haut

dont les yeux ne se fermeront
que trop t�t.

ll a attendu une vie enti�re

le retour de son neveu bien-aim�.

Mais va. Va.
Abandonne une fois de plus ta famille.

Abandonne ta fid�le Elodie
qui t'aime tant.

Oui, abandonne-moi,

ton oncle Charles,
qui t'as connu pas plus grand que �a.

Et surtout... surtout...

Abandonne cette jeune fille innocente
et pure, ta s�ur Nancy.

Que t'importe qu'elle soit la proie
de mains visqueuses, de mains avides,

de mains br�lant de la violer, violer...
- Ne me touche pas.

Laisse-la tranquille.

Bien. Je monte le voir pour lui dire
ce qui se passe dans cette maison.

Et puis, je t'emm�ne avec moi.

Comment ? Tu ne pars plus ?

Qu'est-ce qu'on attend ? Montons.

Approche-toi, mon gar�on.

Tu feras l'affaire.

ll le faudra bien.

Je t'ai choisi.

M�me si ton sang n'est pas aussi bleu
que le mien,

tu es bien un Cassave.

Ne me demande rien.

Tu es l�.

Cela seul importe.

Enfin, tu es l�.

Enfin je peux mourir.

Dis-moi, ma beaut�.

La Griboin se plaint
qu'il n'y a plus d'argent. C'est vrai ?

Oui, mon oncle.

Prends-en dans le magasin de couleurs.
- On ne vend jamais rien.

Ce n'est pas une raison.
Approche-toi.

Approche, je vais te dire
o� il y a de l'argent. En haut...

Je peux en avoir un peu ?
- Va vite, ma perle.

Yann, approche-toi.

Ecoute bien ce que je vais te dire.

D�esse, o� vas-tu ?
- Au magasin de couleurs.

Tu es bien heureuse.
Moi, on m'en a chass�.

ll m'a pris toutes les couleurs
et veut me faire mourir dans le noir.

Pauvre Lampernisse.
- Oui, oui. Pauvre Lampernisse.

Mais tu n'as rien mang�.

Non, non. Je le guette.

ll a �teint toutes les lumi�res,
encore une fois.

Mais celle-l�, je la prot�gerai.

Je la sauverai... ma lumi�re.

Pauvre Lampernisse.

Mathias.

Mais o� restais-tu ?
- Je t'ai donc manqu� ?

Ch�ri, tu m'as manqu� aussi.

Que fais-tu ?
Que se passe-t-il ?

Mon fr�re est revenu.
- Oui, je sais.

Et bient�t, vous partirez.
- Et alors ?

Tu peux venir avec nous.
Je ne peux pas vivre sans toi.

Si je ne peux pas venir, resteras-tu ?
- Ne sois pas b�te, nous partirons.

Nous partirons tr�s bient�t.
Aussit�t que ce vieux bouc sera mort.

ll a dit qu'il y avait de l'or ici.
Ah oui, ici.

Je dois partir.
- Quoi ?

Ce que je t'ai dit
ne signifie donc rien pour toi ?

Ma vie enti�re aura-t-elle �t� vaine ?

J'ai tout pr�vu, tout arrang�
dans le moindre d�tail.

Tu dois rester � Malpertuis.
Tu dois prendre ma place.

Bient�t, tu seras le ma�tre ici.

Ma�tre d'un monde.

D'un univers.

De l'�ternit�.
- Vous �tes fou, Cassave.

Que savez-vous de l'�ternit� ?
- Je sais des choses.

Et personne ne sait
que je les sais.

Je suis...

plus fort que l'�ternit�.

Vous �tes path�tique,
un mourant qui vit en plein d�lire.

Et toi, tu es aveugle.

Aveugle.

Demain, tu me supplieras de te garder.
Demain ? Ce soir.

Ce soir m�me.

Bient�t. Tr�s bient�t.

Dans un instant.

Elle arrive.

Vous �tes l�.

C'est bien.

Je m'appelle Euryale.

Quand Cassave sera mort,
Yann et Nancy seront libres.

Alors, je m'en irai de Malpertuis.

Je ferai un long p�lerinage

et implorerai votre pardon
pour avoir v�cu parmi les mauvais anges.

Quand Cassave sera mort.

ll para�t que le neveu est arriv�.
- Ah ? C'est int�ressant.

Comment va-t-il, lui ?

ll n'en a plus pour longtemps,
ce pauvre cher homme.

Esp�rons qu'il ne souffre
pas longtemps.

Nous aurons perdu un p�re,
mieux qu'un p�re, quand...

Quand Cassave sera mort.

Nous sommes tomb�s bien bas.
- Le voil� qui recommence.

Laisse-moi travailler.
Tu me tapes sur les nerfs.

Mais regarde-moi.
Regarde-toi.

Que faisons-nous ici ?
Nous ?

Debout, femme, debout.

Souviens-toi de ce que tu es.
De ce que nous sommes.

Mais qu'est-ce que tu as ?
L�che-moi, � la fin.

Regarde ce que tu as fait.

Tu causes,
c'est tout ce que tu sais faire.

Je t'en supplie, pardonne-moi,
mon amour.

Ma V�nus.

Je ne sais pas ce qui me prend, parfois.
C'est quand je pense au pass�.

Oui, je ne peux oublier,
car tout revient sans cesse.

Tu �tais si belle, ma ch�rie.

Nous �tions jeunes
et nous nous aimions.

Que nous est-il arriv� ?

Pourquoi ne pouvons-nous
retrouver ce temps-l� ?

Parce que tu n'es plus un homme.
Hors de mon chemin.

J'ai encore neuf corridors � faire.

Non. Tout redeviendra
comme avant, ma V�nus.

Je te le promets.
Tout redeviendra comme avant.

Ouais, quand nous serons
morts et enterr�s.

Non, non. Quand...

Quand Cassave sera mort.

Quand Cassave sera mort.
Attends un peu.

Pendant des ann�es,
j'ai donn� forme � ses r�ves.

Maintenant, mon r�ve
pourra se r�aliser.

Je construirai un de ces laboratoires.

lmmense.

Et il y aura de tout.
Finis, les vieux rats.

Quand l'envie m'en prendra,

j'empaillerai un �l�phant,
une baleine.

Ce pauvre vieux Cassave.

Quand Cassave sera mort, je partirai
vers un pays o� il y a du soleil.

Nous partirons.

Nous, bien s�r.

lls en feront une t�te au bureau
quand je partirai avant la retraite.

Moi, � ta place, j'attendrais.
Encore un peu.

Qu'est-ce que tu feras
toute la journ�e ?

Je m'occuperai, ne t'inqui�te pas.
Ma collection de cartes postales.

Suivre des gens dans la rue,
leur envoyer des lettres anonymes...

Et elle ?

Elle se d�brouillera.

Cassave nous l'a donn�e � garder.
Cassave mort, on la l�che.

Ah ! Quand Cassave sera mort.

Si Cassave meurt,
car Cassave est un dur.

Des ombres,
je ne vois plus que des ombres.

Nancy, dis-moi.

Ma toute belle petite voleuse,
sont-ils tous l� ?

Bien. C'est tr�s bien.

Et Eisengott ?

ll est venu ?
- Je suis l�.

Je compte sur toi Eisengott,

pour veiller
� ce que tout mon testament,

� ce que chaque point,
chaque passage, chaque clause

soient ex�cut�s point par point.

Toi, je te laisse
mon grand �uvre � achever.

Le P�re Doucedame sait tout.
ll t'expliquera ce que tu dois faire.

O� est-il ?
- A l'�glise.

ll prie pour vous puisque
vous refusez les derniers sacrements.

Et les s�urs ?
Les s�urs Corm�lon ?

Elles sont l�, je suppose,
ces trois chers vautours.

Bien s�r que vous �tes l�,
toujours � l'aff�t, El�onore,

Rosalie et Alice,

qui prend des airs
de petite bourgeoise froide.

Nous sommes de vieilles connaissances.

Maintenant,
vous tournez autour du cadavre.

O� est Philar�te ?
- ll est l�.

ll a le droit d'�tre ici,
m�me si c'est le roi des imb�ciles.

Nous partageons bien des secrets,
pas vrai, mon vieux complice ?

Et Mathias Crook.

Quand tu es l�,
il n'est jamais loin, hein ?

Ne crains rien, Mathias.

Tu vas continuer � ne rien vendre
dans le magasin de couleurs.

C'est tout ce que tu m�rites.

Les Griboin sont l� ?
- Tous les deux.

Mes fid�les serviteurs.
lneptes, stupides et malhabiles.

Lampernisse.

Le pauvre Lampernisse, o� est-il ?
- Derri�re la porte.

ll surveille la lumi�re.
- Elle s'�teindra, comme tout le reste.

Maintenant, au travail.

ll nous oublie.

Euryale.

Oncle Cassave, je suis l� aussi.
- Nous sommes l�.

Tu �tais encore belle
quand Charles t'a tir�e du bordel.

Grand-Oncle Cassave,
pas devant les autres.

Est-ce que j'entends
le sifflement du serpent ?

Est-ce que je vois
la larme du crocodile ?

Est-ce que je sens
l'odeur du putois ?

Rassieds-toi, m�nagerie ambulante.

Euryale, ma fleur de feu,

assieds-toi
� c�t� de ton cousin Yann.

Viens.
Viens t'asseoir.

Viens t'asseoir.

Eisengott.

Commence la lecture.
Mes h�ritiers sont l� au complet.

Le spectacle peut commencer.

D'abord, dis-leur le montant
de la fortune que je leur laisse.

Moi, Quentin Cassave,
sain de corps et d'esprit,

d�clare que ceci est mon testament.

Par la pr�sente, je l�gue...

ll va �teindre la derni�re lumi�re.

Une.

Deux.

Non, non, non.

... 526 mille 752 florins

et 33 cents.

Mes chers h�ritiers,

avouez que vous ne vous attendiez
pas un instant

� une fortune aussi colossale.

Charles, d�missionne maintenant.

Bien entendu, Dideloo.
Vous changerez tous votre mode de vie.

Continue, Eisengott.

Chaque h�ritier aura une part
proportionnelle au total de l'h�ritage.

Mais, d�s maintenant,
ils devront tous rester � Malpertuis.

lls ne quitteront jamais cette maison.

lls vivront ici jusqu'� leur mort.

Silence. ll y a un codicille.

Silence.

ll ne sera apport� aucun changement
� Malpertuis.

Au dernier survivant sera d�volue
la fortune enti�re.

Si les deux derniers survivants
sont un homme et une femme,

ils se marieront.

La fortune et Malpertuis
leur reviendront int�gralement.

Ainsi je l'ai voulu.

Ainsi il en sera.

Maintenant, sortez tous.

Je ne veux pas de m�lodrame.

Pas d'adieu,
sinon je vous d�sh�rite.

Ma propre mort est mon affaire.

Je n'ai pas besoin de vous pour mourir.

Euryale.

Yann. Restez.

Approchez.

Vous �tes le double espoir
que j'emporte de cette terre.

Malpertuis...

deviendra le berceau
d'un nouveau monde.

Mais la loi, Euryale.

Souviens-toi de la loi.

Ouvre tes yeux,

fille des dieux.

Regarde dans mes yeux

et aide-moi � mourir.

Mon c�ur dans Malpertuis.

Pierre dans les pierres.

Lumi�re. Lumi�re.

Lumi�re.

Partez. Allez-y.

Je remettrai tout en ordre.
Partez.

Ne te retourne pas.
Ne r�ponds rien. Ecoute.

Quand tous les autres seront morts,
nous nous marierons.

Du lait ou du sucre ?

Une tisane au tilleul ?

ll n'est pas encore froid
et vous passez de la musique.

lmpies.

C'est agr�able ici,
vous ne trouvez pas ?

Merci, Yann.

Qu'allons-nous faire ?
Un peu bavarder ?

Tu n'en as peut-�tre pas envie.

De quoi parlerions-nous ?

De cette prison ? De chacun
qui esp�re la mort des autres ?

Pourquoi ne pas partir ?

Si tu le voulais vraiment,
tu le pourrais.

Tu ne sais pas ce que tu veux ?
- Que voulez-vous dire ?

Est-ce que savoir a de l'importance ?

Tu es si jeune, Yann.

Si fort et si timide.

Euryale.

Pourquoi ne me regardes-tu jamais ?

Yann, quand partons-nous ?
- Tu veux t'en aller ?

Je ne vais pas passer ma vie ici.
Tu n'as pas chang� d'avis ?

Bien s�r que non.

Tu mens.
Je ne suis pas aveugle.

Tu ne dois plus penser � moi.

Alice t'aidera vite � m'oublier.

Quant � Euryale, oublie-la.
Elle ne peut aimer personne.

Vous �tes devenus si cruels.
C'est d'avoir �t� enferm�s ici.

Seuls et d�sesp�r�s
dans cette maison maudite.

Mais je vous en prie,
je vous en supplie,

ne touchez plus � mes lumi�res
avec vos petites mains.

Vous savez ce qui arrivera
quand il fera tout � fait noir.

ll attend.

Je sais qu'il me guette, l�-haut.

Attention. Partez.
Partez avant qu'elle ne vous voie.

Parfois, je regrette de ne pouvoir
manger ici plus souvent.

Cassave doit �tre bien content, l�-haut

� humer la bonne cuisine
qu'on fait � ses h�ritiers.

Etre prisonnier � Malpertuis a aussi
des avantages. Que Dieu me pardonne.

Nom de Dieu, arr�tez de radoter.
lls mangent pour passer le temps.

Sauf mon petit Yann.
ll ne touche � rien.

ll est amoureux, voil� ce qu'il a.

Mon p�re, pourquoi sommes-nous ici ?

Alors ?

Cher enfant, quelle bonne question.

Pour souffrir,
pour m�riter la charit� �ternelle.

Non, mon p�re.
Je veux dire ici, � Malpertuis.

Si tu veux mon avis, mon gar�on,
il vaut mieux ne rien savoir.

Vous cherchez des excuses.
Pourquoi ?

Pourquoi ne voulez-vous pas
que je sache ?

ll n'y a rien � savoir.
- Ah non ?

Pourquoi sommes-nous
enterr�s vivants ?

De quoi les autres ont-ils peur ?

Qu'est-ce que je fais ici ?
Que signifie Malpertuis ?

Laisse le P�re tranquille.
- Oui, laisse-moi tranquille.

Yann. Yann, o� vas-tu ?

Attends-moi, mon fils, attends-moi.

Quel est ce jardin ?

Si calme, si d�sert.

O� ne chante aucun oiseau.

Nous sommes toujours � Malpertuis.

Le domaine de Cassave.

Viens.

Viens.

Viens.

Mon p�re, o� sommes-nous ?

ll y a des si�cles, il y avait ici
l'abbaye des Barbusquins.

Les Barbusquins ?

Elodie disait toujours :

''Sois sage, sinon les Barbusquins
vont venir te prendre.''

lls ont vraiment exist� ?

Oui. lls vivaient ici dans la pri�re
et la m�ditation.

Et si pr�s de leurs tombes,
aujourd'hui, la maison des mal�fices.

Regardez. Un canot.

Anank� est le destin.

L'Anank� �tait une go�lette
dont Cassave �tait le capitaine.

Ce canot n'est pas tout ce qui reste
de son dernier voyage.

H�las...

Qu'y a-t-il d'autre ?
- C'est le secret de Malpertuis.

Quel secret, mon p�re ?
- Ne me force pas � parler.

Vous ne voulez pas parler,
mais je n'ai pas besoin de vous.

Je trouverai tout seul
le secret de Malpertuis.

Je n'ai pas le pouvoir de t'arr�ter,
mais prends garde.

Malpertuis cache bien des myst�res
au bout de couloirs enfouis,

derri�re des portes
cach�es derri�re d'autres portes.

Et, � la fin, que trouveras-tu ?

Que trouveras-tu ?

C'est une chance de te rencontrer, Yann.

O� �tais-tu, tout ce temps ?

Qu'est-ce qui arrive
� mon beau gar�on ?

A ton �ge, il est normal d'avoir
du chagrin pour des amours impossibles.

Etre amoureux d'Euryale est sans espoir.

Comment le savez-vous ?
- C'est clair.

Elle ne te regarde jamais.
Elle ne te parle jamais.

Elle t'�vite et elle te fait souffrir,
n'est-ce pas, mon petit ?

Quel dommage ! Quand on sait
ce que le v�ritable amour peut �tre.

Sens le parfum d'une femme.

C'est le parfum du santal.

Les cl�s de Malpertuis.
- La Griboin me les a donn�es.

Dis-lui qu'il en manque une.

Je crois que tu la trouveras un jour.

Ne pense plus, embrasse-moi.

Alice.

Oui, j'arrive.

Oh oui, c'est bon, c'est bon.
Je t'aime, je t'aime.

Tu m'aimes, moi ?
- Oui, je t'aime.

Allons donc, tu aimes Nancy.
- Moi ? Nancy ?

Oui, tu aimes Nancy.
Tu en cr�ves.

Tu ferais n'importe quoi pour l'avoir.

Mais voil�, elle en aime un autre.
Et toi, tu la d�go�tes.

Mais cela t'est �gal.

Tes mains te d�mangent
quand passe un jupon.

Je suis la seule
qui veut coucher avec toi.

Pourquoi, si tu ne m'aimes pas ?

Qui pourrait t'aimer ?
Regarde-toi.

Tu n'es pas beau, tu n'es pas jeune,
tu n'es pas intelligent.

Tu es un cloporte.

Un cloporte avec qui tu fais l'amour.
- Avec qui veux-tu que je le fasse ?

Avec Griboin ? Philar�te ?
Lampernisse ?

Fais-le avec Yann.
- Oh, Yann...

Tu te trompes. De tous ces cadavres,
tu es le moindre mal.

Mon pauvre petit Dideloo.

Puisqu'il n'y a qu'une chose
que tu aimes en moi, tu l'auras.

On frappe, jeune homme, avant d'entrer.

ll n'y a pas de quoi rire.

Mais si, mon bon Dideloo.
Je pourrais te co�ter tr�s cher.

Voil� d�j� un acompte.

Comment va mon petit Yann ?
Bien, je vois. Regarde � ton aise.

Tout ce qu'il y a ici ce sont
des exp�riences pour recr�er la vie,

mais �a n'a jamais tr�s bien r�ussi.

C'est Cassave qui fabriquait �a.
- Cassave ?

ll savait tout faire, ton oncle.
Absolument tout.

ll savait tant de choses,
un nombre si incroyable de choses,

qu'il est vraiment tr�s �tonnant

que lui et Cagliostro
ne soient pas parvenus

� assembler ces petites cr�atures.

Cagliostro est mort
il y a bien longtemps.

Oui, c'est vrai, oui bien s�r.

ll est impossible
que Cassave l'ait connu.

Rien n'est impossible.
Cassave �tait... �tait un g�nie.

Un artiste.

ll �tait...

Vois-tu, il voulait changer le monde.

J'ai travaill� pour lui,
mais il �tait tr�s difficile.

ll ne se contentait
que de la perfection.

Aussi ne voulait-il pas garder
ces petites choses.

J'en ai sauv�es quelques-unes.

�a me faisait mal au c�ur de les voir
jeter comme �a � la poubelle

chaque fois qu'il disait :
''Encore un de rat�.''

Mais que cherchait Cassave ?
- ll parlait d'une ''race nouvelle''.

Une ''race nouvelle'' ?
- Oui, d'un nouvel �ge d'or.

Cheveux blonds, yeux bleus.
Est-ce que je sais, moi ?

Je suis un homme simple.
Je ne comprends rien � cela.

Et puis, un jour il a arr�t�
les exp�riences.

Pourquoi ?

ll avait trouv� quelque chose
de plus... de plus rentable,

quelque chose qui aurait donn�
des r�sultats passionnants.

Mais tu ne peux pas comprendre.
Pas encore.

Pourrais-tu m'attraper une b�te
dans le jardin ?

ll n'y a pas �me qui vive l�-bas.
- Oh oui, c'est vrai.

Tu as raison, mon gar�on.

Je n'ose pas sortir de Malpertuis
� cause de l'h�ritage.

Mais la vie est bien triste
quand on n'a rien � empailler.

Je suis un artiste.

Tu vois ce que je veux dire ?
J'ai besoin de cr�er.

Regarde, j'ai fabriqu�
un nouveau pi�ge.

Voudrais-tu aller le poser pour moi ?
Tu connais bien la maison.

J'en suis bien loin.

ll y a peut-�tre quelque chose
au grenier.

Quelque chose de tr�s important.
- Des souris en or, peut-�tre.

Yann, faute de grives,
on mange des merles.

Faute de grives, on mange des merles.

Dis donc, tu dois avoir les os longs,
toi, des os tr�s tr�s longs.

Et la peau, facile � fendre.

Et tes yeux.

J'ai une bo�te pleine d'yeux
mais pas comme les tiens.

Allons, apporte-moi une souris.

J'en ferai un chef-d'�uvre.

ll y a peut-�tre quelque chose
au grenier.

Quelque chose de tr�s important...

Cassave.

De la pierre.

Charles, arr�te �a.

Alors ?

Devinez ce que je viens de voir.

Ne criez pas, ne dites rien.

ll ne faut pas qu'on sache que c'est
vous qui avez pos� le pi�ge au grenier.

C'est vous, hein ?

Laissez-moi y aller avec vous.
Je n'ose pas y aller seul.

Vous savez qui �teint les lampes, hein ?
Vous le savez.

Pourrait-il me pardonner un jour ?
Ou peut-�tre m'oublier.

A Malpertuis, c'est tour � tour
l'oubli et le souvenir.

Mais je ne sais pas ce qui est pire.
- Je ne te comprends pas.

Parce que vous ne savez pas encore.

Ecoutez.

On le d�livre.

Yann, n'ouvrez pas, non.

N'ouvrez pas.
lls se r�pandraient dans la maison.

Ce serait la nuit �ternelle.

Non. N'ouvrez pas.

Non. Yann, non.

Euryale, toi qui sembles tout savoir

dis-moi ce qui se passe ici.
- Je ne peux rien dire.

Sais-tu ce que j'ai vu au grenier ?
- Oui, je le sais.

Que le cadavre de Cassave a disparu ?
Qu'il y a une statue dans sa tombe ?

Ce n'est pas une statue, c'est lui.
- C'est impossible.

Je n'y comprends plus rien.
Je t'aime et tu ne veux rien dire.

Je cherche comme un fou
et je ne trouve que les t�n�bres.

On dirait un cauchemar.
- Je sais tout.

Tu te r�veilleras
quand les autres seront morts.

A quoi sert cet argent ?

On est nourris, log�s et blanchis
et il faut rester ici.

Tais-toi donc. On va placer cet argent
dans des valeurs s�res,

l'int�r�t s'ajoute au capital et quand
tout le monde sera mort, sauf moi...

Sauf nous.

Et moi alors, Dideloo ?

Bonne nouvelle.

Mathias et moi renon�ons � l'h�ritage.
Nous partons demain.

Non, Nancy, tu ne peux pas.

Rien ne peut nous arr�ter, Yann.
M�me pas toi.

Rien ?

Du boudin noir ce soir.

�a sent le chou rouge
et la saucisse.

ldiote, c'est de l'escalope viennoise.

On ne sait jamais
ce qu'on va manger ici.

Tout a le m�me go�t,
de toute facon.

Alecto. Tiens-toi.

Je m'appelle Alice.

Bonne nuit, mon P�re.
Priez pour Yann.

Merci, mon enfant,
je prierai pour vous tous.

Mathias, o� es-tu ?

Pourquoi te caches-tu ?

O� es-tu, Mathias ?

Mathias est mort.

ll a �t� assassin�. Assassin�.

O� est-il ?

Silence. Silence.

Personne ne doit savoir
ce qui se passe � Malpertuis.

Personne ne pourrait le savoir.
Partez maintenant. Tous.

Philar�te fera le n�cessaire.

Nancy, o� vas-tu ?
Reste ici, Nancy.

Pourquoi voudrais-tu que je reste ?
- Pour moi.

Petit fr�re... viens avec moi.

C'est impossible.
- Alors, tu dois m'oublier.

Que viens-tu faire ici ?

Je veux t'aider,
te remonter le moral.

Nancy est partie.
Euryale te brise le c�ur.

Raconte-moi tout.

Pourquoi pas ?
Tu es b�te. Dideloo et moi...

Ce n'�tait rien. Un r�ve.

Je pourrais t'aider
� trouver ce que tu cherches.

Tu te souviens de la chambre
o� tu n'as pas pu entrer ?

Avec un zodiaque sur la porte ?
C'est moi qui en ai la cl�.

C'est une porte
qu'il ne faut pousser qu'� minuit.

Je veux que tu oublies tout, Yann.

Je suis une femme,
je veux que tu m'aimes.

Je ne veux rien savoir d'autre.

Ecoute.

Des pas.

Alecto.

Alecto ?

Ne prononce plus jamais ce nom.

Plus jamais, plus jamais.

Pardonne-moi, ma V�nus, pardonne-moi.
Pardonne-moi.

Elodie, il para�t
que tu veux partir, toi aussi.

Oui, mon P�re.
Je veux faire comme Nancy.

Comme elle, je veux sauver mon �me.
- Mais qui nous fera la cuisine ?

Mme Griboin a essay� une fois :
ce fut un d�sastre.

C'est mon �me
ou votre estomac, mon P�re.

Bonjour.
- Tiens, te voil�, toi ?

Je croyais que tu n'existais plus,
mon grand.

Je meurs de faim.
- Comme c'est surprenant.

Je vais te pr�parer quelque chose,
mais laisse-moi d'abord te regarder.

Qu'est-ce qui t'arrive ?
Je ne te reconnais plus. Tu as chang�.

C'est parce qu'il couche.

Tu n'as plus besoin
de ta vieille Elodie.

Elle peut partir maintenant.

Ce n'est qu'un r�ve...

Ce n'est qu'un r�ve...

Alecto, tu t'es prostitu�e
avec un homme.

Alecto, tu sais ce que tu dois faire.

Que viens-tu faire ici ?
Me dire que tu m'aimes ?

Que tu m'aimes toujours ?

Quelle audace !

Va-t'en.
Laisse-moi seule. On t'attend.

Ne me touche pas, tu sens le santal.

Alecto, tu sais ce que tu dois faire.

Rends-moi la cl�.

Pas ce soir, Yann.
- Pourquoi ?

Pour que tu r�ves de moi.
- Alice, je t'en supplie.

Va supplier Euryale,
la belle Euryale.

Que t'apporte-t-elle ?

S�rement moins que moi,
mais cela t'est �gal. Tu l'aimes.

Donne-moi la cl�.

Je veux te revoir, Alice. Quand ?
- Sois prudent.

Tu feras tout ce que je voudrai,
que �a te plaise ou non...

Alecto.

Bon, d'accord,
sale petite vermine �c�urante.

Alors, cette nuit,
dans la biblioth�que.

Non, autre part. Un endroit
o� nous ne serons pas d�rang�s.

C'est gentil, �a, mais on ne peut
pas sortir de Malpertuis.

Ce soir, c'est le carnaval,
la nuit des masques.

Personne ne nous reconna�tra.
Viens au 7 rue du Paradis.

A minuit, une vieille femme t'ouvrira.
Donne-lui trois pi�ces d'or.

Tant que �a ?
- Tu en auras pour ton argent...

Mon amour.

Je ne te plais pas, ch�ri ?
Ne te fie jamais aux apparences.

Viens chez moi, mon mignon.
Elle n'y conna�t rien.

Moi, j'ai de l'exp�rience.

Ne les �coute pas.
Tu n'as pas besoin d'elles.

C'est moi qu'il te faut.

C'est par l�, deuxi�me porte � droite.

Entre, mon amour.

Tu n'aurais pas d� venir ici,
mon enfant.

Tu dois rester � Malpertuis.

C'est l� que doit
s'accomplir ta destin�e.

Viens.

Je vais le remettre � neuf.
Plus beau qu'� neuf.

Eh, regardez.

Rendez-moi mes lumi�res.

Ayez piti� de moi.
N'�teignez plus mes lumi�res.

Regarde Sylvie. Elle est heureuse.

Son mari est mort.
Un de moins � partager l'h�ritage.

Tu devras refaire tes comptes.
Je m'en vais, moi aussi.

Adieu... m�re.

Je suis Alice. Mon nom est Alice.
- Non, Alecto.

Tu es prisonni�re
des mal�fices de Cassave.

ll nous a toutes r�duites en esclavage.
- Rappelle-toi qui tu �tais.

Alecto, tu savais comment traiter
les mortels qui osaient nous regarder.

Tu as oubli� l'appel du pass�.

Ne pars pas.
- ll le faut.

Tu avais dit qu'on se marierait.

J'ignorais que j'allais t'aimer.

Alecto, Alecto, Alecto.
- Rappelle-toi qui tu �tais.

Rappelle-toi. Rappelle-toi qui tu �tais.
Tu as oubli�.

Ferme les yeux.

Rappelle-toi qui tu �tais.
- Je veux oublier.

Alecto, rappelle-toi qui tu �tais.

Qui tu �tais.

S'il te pla�t, Alecto.

Assez.

Du calme.
- Je veux �tre une femme.

Yann, Yann, tu dois fuir.
- Pourquoi ?

Avant qu'il ne soit trop tard.

Personne ne peut sortir de Malpertuis.
- Si, c'est ta derni�re chance.

Je pourrai tout oublier
hors de Malpertuis ?

Hors de Malpertuis,
les myst�res n'existent plus.

Pardonne-moi, mon gar�on,
j'ai trop attendu.

J'avais peur de parler.

Vite, Yann.

Y a-t-il moyen de s'�chapper d'ici ?
- Bien s�r, bien s�r.

Je veux rester ici.
Je ne veux pas partir sans Euryale.

Oublie Euryale.
Elle ne peut pas quitter Malpertuis.

Aucun d'eux ne le peut.
- Je ne peux pas partir.

Yann, ils sont d�cha�n�s.
lls veulent te d�truire. Allez, viens.

Mon P�re, regardez.
- Non, ne regarde pas. Fuis.

Que leur est-il arriv� ?
- Tu les vois car tu crois en eux.

Mais le jour o� tu pourras les oublier,
ils s'�vanouiront dans l'air.

L� en bas, Yann.
Dieu du Ciel, ils nous ont vus.

Je vais les retenir.
- Vous ne pourrez pas.

Je dois le faire pour te sauver.

Va, Yann.

Dieu merci, il revient � lui.
ll est sauv�, docteur.

C'est de lui
que tout d�pend maintenant.

ll n'a plus besoin de moi.
Adieu, Bets.

Au revoir, docteur Mandrix.

Comment s'appelle ce docteur ?
- C'est le docteur Mandrix.

Non, il avait un autre nom,
un nom �trange.

Je ne me souviens plus.

O� suis-je ?
- Dans ma loge.

Qui es-tu ?

Mais tu me connais, non ?
Je suis Bets. Ta Bets.

Bets, la chanteuse.
Tu te rappelles, le V�nus Bar ?

On a dans� ensemble.

Tu t'es m�me battu � cause de moi.

Mais c'est tr�s loin.
- Allons, c'�tait hier soir.

lmpossible.
J'�tais tout le temps � Malpertuis.

Encore ce nom. C'est ce que tu r�p�tais
tout le temps dans ton r�ve.

Je n'ai pas r�v�.
J'y �tais et je veux y retourner.

Tu es tr�s gentille,
mais je dois m'en aller.

Je veux partir.

Je veux y retourner.

Je veux retourner � Malpertuis.

Je le vois bien, Yann.
Je ne te plais pas.

Monsieur, monsieur.

Qu'y a-t-il, Yann ?

Monsieur, monsieur.

Monsieur, monsieur.

Monsieur, monsieur.

Le magasin de couleurs.
Malpertuis.

Yann, de la lumi�re.

On �teint la lumi�re.

La lumi�re.

La lumi�re.

Que s'est-il pass� ? Pourquoi ?
- C'est ma punition...

Punition ? Pourquoi ?
- Prom... Prom...

Je ne te comprends pas.
- C'est pas �a.

ll arrive.

Fuyez, Yann, fuyez.

N'aie pas peur, Yann, n'aie pas peur.

J'essayerai de ne pas te faire souffrir.
Juste un peu.

ll y a si longtemps
que je n'ai rien empaill�.

Quand je pense aux merveilleux travaux
que j'ai faits pour Cassave.

Tu ne m'as jamais
vraiment compris, Yann.

Tu ne m'as jamais rien apport�
d'int�ressant � empailler.

Tu as perdu le pi�ge au grenier.

Petit coquin.

C'est � moi que le petit
est venu r�clamer sa main.

Tu les connais, ces petits...

Si insolents.
lls se sentent partout chez eux.

Comme toi.

Cassave aurait d�
les laisser sur cette �le.

O� est mon scalpel ? Mon scalpel.
Non, o� est-il ?

O� est mon scalpel ?
Ah ici.

Mon beau scalpel.

Et maintenant, � l'ouvrage.

Gr�ce � moi, tu seras immortel.

Bouge pas.

Attends, attends.

Ne bouge pas, tout doux...

Je t'ai dit que je ne te ferais
pas souffrir.

Non, ne me regarde pas.

Pourquoi es-tu revenu ?

Parce que je t'aime.

Le moment est venu de te r�v�ler
le secret de Malpertuis.

Suis-moi.

Regarde l�, Yann.

Tu viens de voir l'aigle
d�vorer Prom�th�e.

Prom�th�e ?

Oui, Lampernisse est Prom�th�e
qui a ravi le feu du ciel.

C'�tait un dieu comme nous tous.

Les derniers dieux de la Gr�ce.

Cassave nous a d�couverts
sur une �le de la mer lonienne.

ll n'y avait plus que quelques dieux.

Le reste avait disparu car les hommes
les avaient oubli�s.

Cassave a amen� ces ombres
sans d�fense � Malpertuis.

Le monstre s'�tait amus�
� faire coudre les dieux par Philar�te

dans de mis�rables peaux humaines.

Regarde, Apollon, le dieu � la lyre.

V�nus, d�esse de la beaut�
et de l'amour.

Vulcain, le boiteux,
crachant le feu comme l'Etna.

Tisiphone, M�g�re et Alecto,
les trois Furies.

Les voici, le Ch�timent,
la Cruaut� et la Vengeance.

H�cate, d�esse des t�n�bres dont le
pouvoir brise tout ce qui lui r�siste.

Herm�s, le dieu des marchands
et des voleurs

que l'Olympe chargeait
des basses besognes.

ll aurait mieux valu nous laisser
mourir seuls sur cette �le.

Mais toi, qui es-tu ?

Je suis la seule � qui Cassave
n'a rien chang�.

Les autres dieux sont morts
car personne ne croit plus en eux.

Moi seule suis � jamais immortelle.

Je suis la Gorgonne.

Je suis l'Amour.

Je suis la Mort.

Oh, Yann, tu me forces
� �tre ton destin.

Le fruit de la connaissance est amer.

Oh, mon amour...

lci, voiture 34, rien � signaler.

Merci.

Voil� le journal que vous avez �crit
pendant votre s�jour, M. De Kremer.

Voulez-vous l'emporter ?
- Gardez-le, docteur.

Je n'en ai plus besoin.
Je suis gu�ri.

Vous avez une imagination fertile.

L'id�e d'enlever les derniers dieux
grecs agonisants

et de les forcer � mener une vie
de petits bourgeois est...

tr�s curieuse pour un sp�cialiste
dans les ordinateurs.

La folie a jou� avec vos souvenirs
d'enfance.

�a arrive souvent.
- Qu'y a-t-il ?

Tr�s bien.

Nous allons nous quitter,
M. De Kremer.

Votre femme est venue vous chercher.
- Au revoir, docteur.

Comment vas-tu, mon amour ?
- Je suis gu�ri, mon amour.

La vie n'est qu'un r�ve, non ?
(Lewis Carroll)