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C'est propre ?

Ce que ça brille, oui.
Ce que ça brille ! C'est fou.

La levure Fringante fait
des gâteaux qui ont fière allure !

Le persil, j'en ai mis.
Le poivre, c'est fait.

Un peu de vin.
Du rouge, ça fera bien l'affaire.

Et voilà.

Je vais en boire une petite goutte.
Car comme dit mon père :

"Une goutte de bon vin,
enlève un écu de la poche du médecin."

A ta santé, papa !

Les serviettes,
je les changerai demain.

Je n'ai rien oublié.

L'eau minérale.

Ah oui, l'eau minérale...

Bonsoir, madame.
Demain je viendrais plus tard.

Vous partez déjà ?
J'aurai voulu bavarder avec vous.

Ce soir non. Ma fille m'a dit
qu'il y a un cirque, en ville.

J'aimerais y aller.
Il y a un beau programme.

Il parait qu'une femme
s'allonge sous un éléphant.

Formidable !

Pourquoi vous n'iriez pas
avec votre mari ?

Non. A la banque,
mon mari a de dures journées.

Il mène une vie de bagnard.

Il rentre fatigué.
Je peux pas lui demander de ressortir.

- Ma pauvre. Bonsoir.
- Au revoir.

Quelle atroce journée !

Aujourd'hui c'était le bouquet.

Un véritable enfer.

Je suis épuisé.

Je comprends, mais...

40 personnes sont arrivées en même temps.

J'ai reçu des tas d'appels de Milan.

Maintenant, tu es à la maison...

Les bouchons, les voitures,
les klaxons, les gens qui gueulent...

Et ce sirocco
qui nous met les nerfs en boulent !

Le sirocco, c'était hier...

Bref, il y avait du vent.

Tu ne sais pas ce que c'est que cette pression.

La femme au foyer

travaille 14 heures par jour,
sans être payée, sans la moindre retraite,

sans vacances ni droit de grève.

Moi, ce matin il m'est arrivé...

Ne me raconte pas tes problèmes, pitié.

- Non, j'ai vu des femmes...
- Ecoute-moi.

Non.

On va s'asseoir
et dîner tranquillement.

Ensuite, tu me raconteras tout.

Oui, d'accord.

Yu ne vas pas rester assise sur le
bord de ta chaise comme ma mère.

Vous, les femmes voua aimez la souffrance,
vous êtes toutes masochistes.

- C'est quoi ?
- Une salade de riz.

Tu la trouves pas assez relevée ?

C'est trop vinaigré.

Ca manque de quelque chose.
Je ne sais pas quoi.

Pourtant je l'ai faite comme sur la photo de la revue.

C'est la même couleur.

Et toi, tu manges pas ?

Tu m'as dit que tu aimais le genre mannequin
alors je fais un régime.

Quel régime ?

A midi, repas léger
et le soir pas de dîner.

Ca te regarde.

A l'homme

qui efface notre nom
pour nous imposer le sien.

A l'homme

dont la société a fait depuis des siècles
le maître absolu de la famille

A l'homme

qui veut nous conditionner
et qui piétine nos idées.

A l'homme raciste et sexiste

qui se considère davantage comme un sultan,
qu'un compagnon.

A cet homme nous lui disons : assez !

Tu sais ce qui me ferait plaisir ?
Un bon café.

Je te l'apporte !

Bravo.

- Une cuillère...
- Deux.

Une et demie.

Qu'est-ce que tu voulais me dire toute à l'heure ?

Ce matin,

pendant que je traversais la place Garibaldi
après avoir fait des courses,

et j'ai vu plusieurs femmes
entrer dans un théâtre.

Par curiosité je suis entrée aussi.

Et tu sais ce que c'était ?
C'était un congrès de femmes.

Toutes ces femmes

qui prétendent être en esclavage.

Lancés dans une course absurde
après les gains.

Nous exigeons

la vente libre des moyens contraceptifs !

La femme doit être une mère responsable,
et pas une poule pondeuse !

Nous voulons immédiatement la légalisation
de l'avortement !

Aujourd'hui, l'avortement est un délit,
au même titre que le vol !

Savez-vous qu'une prison
de la taille de la Sicile

ne suffirait pas à accueillir
toutes les femmes qui avortent ?

En Italie, 4 000 femmes par jour
pratiquent l'avortement clandestin.

Allez ! Levez la main
si vous avez déjà avorté !

Allons, mes amies ! N'ayez pas peur.
Levez la main.

Ce n'est pas à nous d'avoir honte.

Courage ! Levez vos mains.

On est toutes coupables.
Arrêtez-nous toutes !

Allez, nous sommes toutes coupables,
jetez-nous toutes en prison !

C'était très étonnant de les voir.
Parfois même, elles me faisaient peur.

Je n'y ai rien compris.

C'est bizarre. Il y avait des jeunes
et des moins jeunes...

Amedeo ?

Comment tu les veux tes oeufs,
au plat ou à la coque ?

Ça fait 8 ans que tu me le demandes.
Au plat comme d'habitude, voyons.

J'ai l'occasion d'entendre ta voix.

Faites-lui prendre Menthal

et il aura le réveil triomphal.
Le laxatif qui caresse les intestins

Si tu veux que ma peau soit douce

enduis-moi de Candao

Candao, la crème à laquelle
les hommes ne résistent pas.

Eau de Cologne Pleine Vie

c'est celle du vrai dur.

Le parfum de l'homme ferme.

Amedeo !

Ça refroidit.

Mais q'est-ce que tu attends ?

Non !

C'était pas moi.

Non. J'ai entendu comme une voix,

quelque chose dans mon oreille

qui me donnait un ordre.
Tu l'as pas entendu ?

Mais entendu quoi ?

Je peux pas bien te dire.
Il y avait quelque chose...

Quelle chose ?

Non, rien.

Rien. Je ne sais pas ce qui s'est passé.

Excuse-moi. Je ne comprends pas de qui s'est passé.
Je t'en fais un autre.

Tout de suite.

A propos tu le veux au plat ou à la coque ?

Non, au plat.

Ne t'inquiète pas.

Fous-moi le camp, saleté.
Si jamais tu rayes ma voiture, je t'écrabouille !

Allez, vas-y, fais-le !

Giorgia, habille-toi et sors.

Qu'est-ce qui m'arrive ?

Amedeo !

Tu sais parfaitement que ce n'est pas Amedeo.

Allons vite. Habille-toi et va dans la rue.

Ne me pose pas de question.
Fais simplement ce que je te dis de faire.

Pourquoi ?

Fais-moi confiance.
Sors et va sur la jetée.

Non, je ne veux pas !

Isotta, venez vite !

Au secours, Isotta !

Non, non, je veux pas...

Y a jamais personne dans cette maison !

Pourquoi je dois aller sur la jetée ?

Ne pose pas de questions. Obéis.

Je vais appeler le médecin.

Tu n'appelleras personne.

Bien. Arrête-toi ici.

Laisse-moi rentrer à la maison.
Je veux retourner chez mon mari.

Et c'est qui, ton mari ?
Quelqu'un de proche, un parent ?

Non, c'est un étranger.

Il se sert de toi comme d'un objet

au lit, à la cuisine.
A la cuisine et au lit.

Pas tellement au lit.
Surtout à la cuisine

- Qu'est-ce que je dois faire ?
- Descends.

Ici ?

Non pas ici. Et si quelqu'un me voyait ?

C'est le coin des putes.

Qu'est-ce que tu es d'autre.

Comment ça ?

Tu crois que tu vaux mieux qu'une pute ?

Tu pourrais me traiter d'une autre façon.

Descends et va manger une huître.

Non, pas d'huître.
Je ne peux pas.

J'ai eu le typhus.
Ca va me rendre malade.

Tu vas la manger quand même.

Ca me fait vomir

Non, fais-moi confiance.

Alors une toute petite huitre.

Regardez, ma petite dame comme elle est belle.

C'est vrai, mais j'aurai préféré une plus petite.

Vous payez pas ?

Souris-lui.

Moi ? Tu me prends pour qui ?

Ne fais pas d'histoires.

Mon Dieu...

Allons, souris-lui.

Tu as bien fait de venir ici.

Maintenant il va te rejoindre.

Oh, non, non, je ne souriais pas...

C'est un tic !

Je m'en sortirai pas.
C'est un labyrinthe, ici

- Je commence à avoir peur.
- Pourquoi ?

- Je sais pas.
- Tu as chaud ?

Non. Vraiment, je n'ai pas tellement chaud.

Laisse-le faire.

Mais si je le laisse faire, il va...

- Tu disais ?
- Rien.

Laisse-toi aller.
Il te mangera pas.

Comme ça.

Donne-lui 5 000 lires.

Fais pas semblant de ne pas entendre.
Tu n'as pas honte d'être aussi avare.

Allez, donne-les-lui. Fais-moi confiance.

- Pourquoi ?
- Je l'ignore.

J'obéis.

Non ! Ce n'est pas ma faute.

Non, c'est pas moi.

Je ne voulais pas.
Il m'a forcé.

Comment elle voulait pas ?
Même qu'elle m'a filé du fric.

San blague. Combien ?

5 000 lires.

Toi pour 5 000 lires, tu marches ?

Oh, même pour moins.

On pourrait vous arrêter
pour attentat à la pudeur.

Oui, vous avez raison, mais...

j'ai jamais fait ça.
Croyez-moi.

C'est la première fois.
J'ai jamais fait ça.

On le dirait pas.

Je suis une femme mariée.

Eh bien, de mieux en mieux.

Je suis sûe que vous me jugez très mal
parce que vous vous fiez aux apparences

mais je vous jure que je n'ai fait qu'obéir
à une voix...

Pour cette fois, je vous laisse partir.

Mais la prochaine fois,
trouvez une meilleure excuse.

Merci.

C'était un plaisir de faire votre connaissance.

Tout le plaisir était aussi pour moi.
Zenin, Aldo.

Quelle honte !

Fais-moi confiance.

Je t'ai fait confiance.
Voilà le résultat..

Tu dis rien face aux policiers, rien.
Et à mon mari qu'est-ce que je vais lui raconter ?

J'ai failli passer la nuit au poste
avec les prostituées !

Ma boucle d'oreille, je l'ai perdue.
Celle-là, je la jette.

Parle-lui, toi à mon mari.
Moi, je n'ai pas le courage...

- Quoi ?
- Vous avez l'air bouleversé.

Monsieur lui aussi est dans tous ses états.

Bonsoir.

Oh, maman...

C'est pas vrai !
Toujours occupé.

Excuse-moi, Amedeo.
Je suis très en retard.

Une rayure, une rayure longue comme ça !

Tu te rends compte ? Une rayure !

Je sais qui c'est.
Ah les salopards !

Ecoute, Amedeo,

tu sais ce que j'ai fait, aujourd'hui ?

C'est encore occupé. C'est pas vrai !

Il faut toujours que ça arrive à moi.

Tu sais où j'étais jusqu'à cette heure-ci ?

Au fait où étais-tu ?

Je suis retournée voir Love Story.

Me dire ça à moi.

Avec un clou.

C'est du pur vandalisme
parce qu'ils ne veulent pas travailler...

Tous des fainéants.
Salauds de drogués.

Tu me crois ?

Je suis allée au cinéma.

Pourquoi je ne te croirais pas ?
Puisque je te dis que je te crois !

Si je le retrouve celui-là,

ma parole, je lui fais une grosse tête !

Moi aussi, j'ai déchiré ma robe.

Je t'en prie, une robe, ça se recoud.
Et puis, tu en as d'autres.

Tandis que moi, je n'ai qu'une auto.

Je vais te préparer à manger, Amedeo.

Avec tout ce qui m'arrive aujourd'hui,
tu penses que j'ai envie de manger !

Moi, ce qui m'est arrivé m'a donné une de ces faims.

Carrosserie Moratti ?
Vous êtes toujours occupé.

C'est vous, Pierino ?
Ici, M. Melis.

Il m'est arrivé une véritable catastrophe,
une rayure à ma voiture.

Eh oui, les salauds.

Giorgia, raconte tout à ton mari.

Dis-lui.

Avoue-lui tout !

Ça l'intéresse pas du tout.

Autant lui dire. Fais-moi confiance.

Recommence pas.

Je t'ai fait confiance.
Tu vois où ça m'a conduite ?

Tu savais très bien ce que tu faisais.

- Je ne m'en rendais pas compte.
- Fais-moi confiance.

Amedeo, je ne suis pas allée au cinéma.

Ah ouais ?

Tu ne veux pas savoir où j'étais ?

Non.

Tu vois ? Ça l'intéresse pas.

Dis-le-lui quand même.

Je suis allée faire un tour sur la plage.

C'est très bien.

Je me suis arrêtée pour manger une huître.

Parfait.

J'ai rencontré là-bas un garçon
avec plein de cheveux

et j'ai fait l'amour avec lui

sur le sable.

Tu ne dis pas que c'est parfait ?

Tu ne me crois pas ?

Bien sûr que je te crois pas.

Quand on fait ces choses-là,
on n'en parle pas.

Dis-moi, pourquoi est-ce que tu l'aurais fait ?

Je me sentais mal dans ma peau.
Tout a commencé avec l'eau minérale.

L'eau minérale, ça ne rend pas malade.

Mais non !

Je veux dire que j'ai quelque chose
dans mes oreilles ou dans la tête.

Parce que j'entends des sons.

- Et puis aussi une voix.
- Une voix !

Arrête de rire ! Oui, une voix.

Une voix qui m'a obligée
à écraser ma cigarette dans ton oeuf !

Bon, j'ai essayé de résister, je te jure.

Mais j'ai pas pu parce que...

elle insiste, elle me donne des ordres,
c'est une vraie tête de mule !

- Qui ça elle ?
- La voix !

On va mettre de l'ordre
parce que je n'y comprends rien.

Et puis on va aller dormir.

- Bon alors, tu vas te promener sur le plage ?
- Oui.

- Tu as rencontré un jeune chevelu.
- Oui.

- Et ce garçon te contraint par la force...
- Non.

Non, il ne m'a pas forcée du tout.

Puisque je l'ai même payé.

Tu voudrais me faire croire que tu l'as payé.

Combien ?

Pas beaucoup.

5 000 lires.

Demain, tu vas chez le médecin.
Tu fais une dépression.

- Et à présent ça suffit.
- Discutons-en.

Je n'en peux plus. Je suis épuisé.

J'ai eu une dure journée. Je dois dormir.

Ça te fera du bien, à toi aussi.

J'éteins. Bonne nuit, mon amour.

Dors.

Demain, je n'irai pas chez le docteur.

Pourquoi ?

Qu'est-ce que je vais lui dire ?

"J'ai couché avec le premier garçon venu."

"Je l'ai même payé, par-dessus le marché."

C'est une auto-suggestion.
Rien qu'une auto-suggestion.

Pas du tout.

Tu verras que le médecin te dira la même chose.

Et si la voix me dit
de coucher avec le médecin, aussi ?

Ta fameuse voix, elle ne pense jamais à rien d'autre ?

Elle pense aussi à d'autres choses.

Tiens par exemple, c'est elle qui m'a
ordonné de rayer ta voiture.

C'était toi ?

- Pas moi, c'est la voix !
- Tu es allée trop loin.

L'histoire de la plage,
je pouvais ne pas y croire.

Mais la rayure,
je l'ai vue de mes propres yeux !

Essaie de comprendre,
c'est plus fort que moi.

Je comprends qu'une seule chose.
Tu es complètement folle !

Ce qui m'arrive est atroce
et tu t'inquiètes pour ta voiture.

Au contraire, je me préoccupe de tout dans ma situation,

c'est un désastre...

Dis-moi. Qu'est-ce qui est vrai
dans toute cette histoire ?

Tout.

Tu te rends compte ?

Si ça venait à se savoir,
je serais déshonoré et ridiculisé.

Dans mon cas à moi, ma carrière serait brisée.

Il faut que je sache qui est ce type.

Qui c'est ?

Je dois savoir s'il me connaît
et acheter son silence !

Qu'est-ce que tu racontes, Amedeo ?

C'est ça. "Amedeo, Amedeo..."

Dis-lui ce que tu penses.

Non, ce serait trop dur.
Je ne peux pas.

Dis-le-lui !

- Amedeo, j'ai quelque chose à te dire.
- Encore ?

Tu es le roi des cons.

C'était une voix grave ou aiguë ?

Grave.

Chaude ou froide ?

Plutôt chaude.

C'était peut-être celle de Dieu.

C'est exclus.

Pourquoi ?

Pourquoi ? Parce que Dieu ne peut pas
conseiller certaines choses !

Quelles choses ?

Elle m'a obligée à me donner à un inconnu.

Comment ?

Et à lui donner 5 000 lires.

Seul le diable peut conseiller
à une femme de tromper son mari.

Même les maris ?

Même les maris.

Alors pourquoi un mari qui trompe
est toujours respecté

et pas une femme ?

Que voulez-vous dire ?

Que les femmes finissent
plus facilement en enfer que les hommes.

Dieu punit les pécheurs aussi bien
les unes que les autres.

Mon père, je commence à douter
de la justice divine.

Pourquoi ?

Parce que Dieu aussi est un homme.

On ne plaisante pas avec la religion.

C'est une chose trop sérieuse
pour qu'on en parle si légèrement.

Vous avez raison, mon père.
Je m'excuse.

Mais je ne suis hors de moi.
Elle me tourmente sans cesse.

Qui pourrait bien m'aider ?

La foi ou la médecine ?

Lui seul...

Allez, donnes-en un peu à ton frère.

C'est mon chocolat !

Mon Dieu, une idée
vient de me traverser l'esprit...

Ça aurait pu être terrible, mon père.

Pourquoi, terrible ?
5 000 lires, ça fait toujours plaisir.

Allô ? Banque Commerciale de Crédit.

Allô ? M. Melis, s'il vous plait.

Le directeur est en conférence.

Self-défense

Bandits à Milan

Feu !

Insisitez C'est urgent. C'est sa femme.

Très bien. Je l'appelle tout de suite.

Il faut tendre le bras
sans raidir le poignet.

Allô ?

- M. le directeur, c'est pour vous.
- Quoi ?

J'avais demandé
à ne pas être dérangé.

- Allô ?
- Amedeo, je l'ai encore entendue.

- Qui ?
- La voix.

Qu'est-ce qu'elle veut ?

Je dois aller au port immédiatement.

Non, ne bouge pas. Ne bouge pas !

Crois-moi, c'est impossible.
Elle me harcèle.

Je te dis de rester à la maison !

- Je vais devenir folle.
- Ne bouge surtout pas ! J'arrive !

Monsieur, et la demande
de découvert de 120 000 lires ?

- Qui le demande ?
- Agnelli, Gianni.

Accordez-le-lui
sauf si c'est un homonyme.

Où vas-tu, malheureuse ?

Arrête-toi.

- Où tu vas ?
- Au port.

Viens, rentre à la maison.

Elle va recommencer. Je me suis brûlée
sous la douche en essayant de lutter.

- Mais qui ça ?
- J'en sais rien !

Tu veux que je devienne fou,
moi aussi ?

Je ne comprends pas ce qui se passe.
Je dois lui obéir.

Mais pourquoi ?

Alors, il faut aller où ?

Je ne sais pas.

Si on croise quelqu'un,
on est venus acheter du poisson.

Elle m'a seulement dit de venir au port.

Elle m'a tourmentée !

Je m'en fous de cette histoire. On rentre.

Pourquoi elle m'a demandé de venir ?

Elle doit bien avoir une idée derrière la tête.
Peut-être que ta présence...

Ta voie, elle commence à me les briser sérieusement.

- Maintenant, je vais chnger de méthode.
- Oui.

- J'en ai marre de tous tes caprices.
- Pardon.

C'est ma faute.
Je t'ai laissé trop de liberté.

Parfois, il faut avoir une poigne de fer.

Oui...

L'air pur, l'iode...

Je me sens renaître
au contact de la nature.

Fous-le à la mer.

Pardon, Amedeo.

Dieu, qu'ai-je fait ?

Au secours, sauvez-le !
C'est mon mari !

C'est un assassinat !

Je ne sais pas nager !
Je ne voulais pas, je le jure !

Sauvez-le, par pitié !

- Il est tombé ?
- Non, je l'ai poussé.

Mais sauvez-le, je vous en supplie.

Sauvez-le ! Il va prendre froid.

Saleté ! Sale pute !

C'est pas ma faute...

Allô ?

Comment vas-tu ?

Allô ?

Comment vas-tu ?

- Où es-tu ?
- Tu es très fâché ?

Je suis très calme.
Mais si je te trouve, je te tors le cou!

Où veux-tu que j'aille ?

Demande-le à ta voix.

Tu trouveras tes affaires sur le palier.

Va où tu veux, va faire le trottoir,
disparais ! Je veux plus entendre parler de toi !

Bonjour mes amis.
J'arrive. Maintenant, c'est à vous.

- Elle te plaît ?
- Oui, mais elle boite.

Faut pas exagéré.
Ça ne se dit pas.

Elle a une jambe
un peu plus courte.

Mais avec des chaussures orthopédiques,
personne ne s'en apercevra.

Alors, elle te plait la petite ?

Elle me plaît, seulement elle est grosse.

Grosse elle ?

C'est une beau brin de fille, bien en chair.

Et puis, au moins elle est en bonne santé.

Tu aurais voulu une maigrichonne ?

Un grand gaillard comme toi,

dès la première nuit, tu l'aurais brisée.

Et puis, quand elle aura eu un enfant,
elle va fondre.

Alors ?

Tous les mariages que j'arrange
finissent bien.

Comme Berto et Anna.

Berto l'a tuée.

Bien sûr.
Elle lui a fait trois filles.

Coup sur coup,
sans lui laisser le temps de respirer.

Regarde-moi ces yeux doux qu'elle a.

Oui, mais...

Allons, un peu de courage !

C'est arrangé.
Je suis bien contente.

Ce gars est amoureux fou.

Ils vont repeindre toute la maison en blanc,

ils mettront l'évier dans la cuisine et des WC.
Alors, vous êtes contents ?

Ils seront à l'étroit,
mais à la mort du papy,

ils récupèreront sa chambre.
Nous sommes d'accord ?

Alors, approchez !

Si on est tous d'accord, approchez.

Topez là. Concluons l'affaire !

Quel beau couple ces deux-là !

Ils sont faits l'un pour l'autre.

Tu veux venir un peu voir nos vaches ?

D'accord.

Cette fille est douée partout :
à la cuisine, au lit, dans les champs !

Je suis boien contente.
Vous verrez, ce sera un bon mariage.

Hé, les jeunots !
Au lieu d'aller voir les vaches,

rapportez-nous une bonne bouteille,
qu'on boive un coup.

Approchez-vous, mesdames.

Giorgia ! En voilà une surprise.

Viens donc boire un verre avec nous.

Maman, il faut que je te parle.

Mets-toi en tête que le mariage est la chose
la plus importante dans la vie d'une femme.

Ma petite fille, il faut croire ta mère.

Il faut que tu saches que sans un nom
tu n'es rien.

Celui de mon père me convient.

Arrête ! Ne parle pas de ce zéro.
Il ne compte pas celui-là,

ou seulement pour moi.

Quand on tient un mari, on le lâche pas !

Quand on pense au mal qu'on a à en dénicher un.

Tu l'as vue, la grosse dinde ?

Elle n'aurait jamais trouvé un mari
sans mon aide !

Oui, mais tu lui as trouvé un pauvre demeuré.

Un homme n'est jamais un demeuré.

Il n'a pas de défauts. Souviens-t'en.

Parce que c'est l'homme qui commande.

Tu sais, je trouve que tu exagères.

N'oublie pas que ton mari
travaille dans une banque.

Mais relève la tête !

Si j'avais eu
ton physique et ta beauté,

j'aurais au moins épousé un comte !

Mais toi, tu marches
la tête baissée comme une brebis galeuse.

Je me suis donné la peine de te donner un bon mari.

Et toi le veux le jeter comme une merde !

Giorgina ?

Tu veux que je lui téléphone,
lui parle, je vais tout arranger, d'accord ?

Ça va être difficile.
Il m'a jetée dehors avec toutes mes affaires.

Y a plus rien à faire.

Et l'autre là, qui c'est ?

Un homme important ?

Il a un titre ? C'est quelqu'un ?

Je ne crois pas.
Il repeignait des cabines.

Tu sais, je ne le connais pas du tout.

Alors tu n'as plus le choix.
Ecoute-moi.

Rentre chez toi
et tu fais comme si rien ne s'était passé.

Fais-toi belle, sois gentille et bonne,

et tu verras qu'avec un peu de patience
tout s'arrangera.

Tu peux me croire.

Oui, maman.

Fie-toi à mon expérience.

Très bien, maman.

C'est pas vrai
Qu'est-ce que c'est que cet hôtel !

Tranquille et calme qu'ils disent.

C'est plein de poivrots, ici.

Ce ne sont pas des ivrognes.

Il y a là-haut, une jeune fille pas de chez nous,
avec un magnétophone. Elle enregistre des trucs.

Elle pourrait pas le faire chez elle,

pas dans un hôtel.

Allez la voir vous. Dites-lui.

Vous pourriez pas le faire ?

Ça me semble logique.

Si vous insistez...

Ça va. J'y vais.

Si je te touchais les nénés dans un coin

irais-tu le dire à ton papa ?

Et voilà.

Excusez-moi, mademoiselle.

Je croyais que quelqu'un chantait.

Et comme je n'arrivais pas à dormir,

je voulais vous demander d'arrêter.

Mais je vois que vous travaillez.

J'espère que je ne vous ai pas dérangée.

Je suis désolée.

J'ai fini de toute façon.

Ce n'est pas la première fois qu'on proteste.

C'est intéressant ce que vous faites ?

Ce sont des chants folkloriques
que j'enregistre un peu partout,

surtout dans les campagnes.

Et je les réécoute la nuit.

Je travaille pour une maison de disques américaine.

- Vous boirez bien quelque chose ?
- Non, merci.

Jamais en dehors des repas.

Alors je me suis demandée

pourquoi j'ai provoqué toute cette confusion.

Peut-être que tu n'aimes pas ton mari.

- Comment ça ?
- Ce sont des choses qui arrivent.

Et toutes ces années passées ensemble ?

Je ne suis quand même pas folle.

D'après moi,
la voix que tu entends n'existe pas.

Ce sont seulement tes désirs refoulés

que tu transformes
inconsciemment en ordres.

C'est ça, la voix.

Non. La voix que j'entends
est une voix masculine.

Virile, même !

Ça ne peut pas être la mienne.

C'est la tienne,
même si elle est masculine.

- Alors, je suis malade.
- Non. Ca prouve tout simplement

que tu as besoin de cacher la vérité.

Quelle vérité ?

Non, halte ! Ma cervelle commence à bouillir.

Je vais reboire un peu de vin.
Attends.

Quelle est cette vérité ?

La vérité que tu es insatisfaite.

Tu ne t'en es jamais rendue compte,
mais c'est ainsi.

Même si de l'extérieur, toi et moi
avons l'air d'être des femmes à la page,

les italiennes sont vieux jeu.

Nous nous croyons destinées
de la naissance à la mort

à servir les pères,
les frères et les maris.

Mais si on le faisait pas,
la famille se déferait.

Ca serait tragique, non ?

Non la famille ne se déferait pas.
Elle est déjà défaite.

Tu es sûre ?
Non, attends !

Pourquoi, maintenant,

cette voix, je ne l'entends plus ?

Ni le sifflement.

Alors je suis guérie ?

Non.

C'est peut-être que maintenant tu es libre de faire
ce que tu veux, non ?

Merci. Vous avez été formidables.

On va l'écouter.

Tant mieux si vous êtes contente.

Tu vas nous faire entendre le début.

Peut-être il faudra reprendre l'attaque.

Mademoiselle, ça fait 12 fois.
Nous sommes épuisés.

Vous avez raison.

Mais c'est vraiment fini.
Il s'agit de 2 notes.

- Prête ?
- Ok !

Très bien.
On va écouter tout ça.

Si je te touchais les nénés dans un coin.

Non, non, il s'agit d'une autre chanson !

Qu'est-ce que tu as fait ?

Giorgia...

Je fais ce que je veux, bon sang !

Si ça te va, tant mieux.
Sinon, rentre chez toi.

Et puis quoi encore !

Je suis chez moi comme toi.

Parce que tu ne me fais pas peur
et je vais te foutre un coup de pied au cul !

- A qui ?
- A toi.

A moi ? Même les Allemands
ne m'ont pas mis de coups de pied au cul.

Arrête, soulard !

Poivrot ? Ferme-la,
vieille carne, ou je t'étrange !

Ferme la tienne de gueule.
Y a du monde.

On règlera nos comptes plus tard.

On peut avoir deux verres de vin rouge.

- Je vous sers tout de suite
- Oui, s'il vous plaît.

- Elle me traite de soulard cette salope...
- Ferme ta gueule !

Et pourquoi on louerait pas
un appartement à nous deux ?

Je vends tout ce que j'ai.
Ça me fera un peu d'argent.

Je ne reste pas longtemps au même endroit
un mois au maximum deux.

Ce sera mieux qu'à l'hôtel.

Je ferai la cuisine.
Je m'occuperai de la maison.

Et comme ça, on fera des économies !

Méfie-toi.
Un jour, je vais t'enfoncer

une bombonne sur la tête !

Comme ça au moins tu me les briseras plus.

- C'est pas une mauvaise idée.
- La bombonne ?

Non, l'appartement.

Coome ça, je pourrais réécouter
les enregistrements sans qu'on me fasse de reproches.

Mais oui. Pour pas cher,
je peux nous en trouver un confortable.

J'ai pas raison ?

- D'accord ?
- D'accord.

Tu crois que je te vois pas avec...

- Toi.
- Moi ?

On devrait les enregistrer.

C'est stupéfiant.

Dire que j'habitais à deux pas de cette église
et que je n'avais jamais vu ça.

Grand happening
par le sculpteur Mario Pazini

intitulé "applaudissements".

Je refuse que mon travail
soit commercialisé,

réduit à un objet de consommation.

Je veux travailler, créer, réaliser
une oeuvre et ensuite la détruire.

Mais tout ça doit être fait sans exhibitionnisme,

sans aucun scandale.

Je ne suis pas sur cette place

et je n'expose pas tout ça
dans un but publicitaire,

et encore moins les applaudissements.

Je veux détruire
le concept même d'applaudissement.

L'applaudissement est le symbole

d'un rapport faussé, déformé
entre l'artiste et le public.

Happening.

Pourquoi happening ?

Passez-moi donc le fil de fer.

Happening...
Passez le fil de fer !

- Il veut le fil de fer.
- Je sais pas où il est.

Happening, parce que cette forme d'art

représente une réalité
en constatnte évolution, imprévisible,

quelque chose que nous pouvon appelé
une idée, un symbole, appelez ça comme vous voulez,

qui me donne à moi la possibilité
de créer des objets

non consommables...

Le fil de fer.

Merci, ma jolie.

Donc ça me donne, en tant qu'artiste,

la possibilité de créer
des objets non commercialisables.

Et à vous qui êtes ici,

à vous tous public, d'être les
protagonistes du phénomène créatif.

Déjà, le fait d'occuper cette place,

empêchant aux voitures de se garer,

cela fait partie de ce phénomène.

Alors ça te plaît ?

Il est extraordinaire.

Ce happening est un anti-musée.

Pourquoi anti-musée ?

Parce que, dans les musées,
le public assiste d'une manière passive,

timidement au phénomène artistique.

Il le subit.

L'art lui est imposé
d'une façon autoritaire.

Il est bien, mais il parle trop.

Je pourrais l'écouter pendant des journées entières.

L'acte naît d'une façon constructive.

Allez !

Allez-vous-en !
Y en a marre !

Appelez la police !

C'est une honte !

Ça suffit !

Allez-vous-en !

Déguerpissez, vauriens !

Délinquant !

Y a le feu !

- Descendez !
- Comment ?

C'est dangereux !

Attention !

C'est un miracle que vous vous en soyez sorti.

Attendez, monsieur.

- Je peux ?
- Doucement.

Ça fait mal ?

Mais non. Allez-y.

Comment peut-on détruire
une oeuvre d'art ?

Je ne peux pas comprendre ça.

Ce sont des sauvages.

Pas des civilisés !
C'était tellement beau.

Encore bravo...

Mais l'art vivant doit s'autodétruire.

C'était le but que je poursuivais, hein ?

N'est-ce pas dommage avec tout ce travail ?

Non, l'art est voué à s'autodétruire.

C'était un moment rare
de grande violence, non ?

Mais ces salauds,
ils voulaient détruire l'artiste avec !

- Doucement.
- Oui.

Qui étaient ces gens-là ?

Peut-être des tarés
qui voulaient garer leurs autos

et qui ne trouvaient pas de place,
ou les commerçants

qui sont des fascistes.

Moi, la politique,
j'y comprends rien.

Mets-m'en un peu là.

- Ça vous fait mal ?
- Doucement !

- Ça brûle ?
- Bordel de...

Je vous en prie !
Je suis une dame.

- Vous avez encore très mal ?
- Oui assez.

- Je suis lourd ?
- Non, non.

Au contraire... Oh, excusez.

Vous êtes restés mariés longtemps ?

8 ans.

Vous faisiez l'amour souvent ?

Oui, une fois par semaine.

Le samedi. Jamais un autre jour.

C'est typique.

Vous faisiez l'amour
une fois par semaine.

Dans un mois, il y a 4 semaines.

- 52 semaines dans une année...
- Attention à la marche.

- Dans un an, il y a...
- 50 semaines.

Plutôt 56 ou 57 semaines.

Donc 1 an multiplié par 8.

En 8 ans,
vous avez fait l'amour 400 fois.

Ça me semble beaucoup !

C'est très peu.

Pas possible d'être aussi ignorante !

C'est peu, oui.

Pour tout vous dire,
une fois, j'ai eu envie un mardi.

Mais y a rien eu à faire.

- C'est évident !
- Pourquoi ?

C'est une longue histoire,
un vaste sujet sur l'aliénation de la femme.

Le mariage
est structuré de telle façon...

Si tu avais pris l'initiative
avec ton mari,

les choses auraient peut-être changé, non ?

Si on a envie de faire l'amour
homme ou femme,

il suffit de le dire,
pas la peine d'en faire un drame.

On se le dit l'un à l'autre.

Non ?

Oui, mais...

on ne peut pas changer
comme ça, d'un coup.

C'est à l'homme, au mari de prendre l'initiative.

Peut-être un jour les choses changeront.

Nous habitons ici.

Moi et mon amie.

Tu vois, si on était devant chez moi

je t'aurais proposé
de monter faire l'amour.

Toi, par contre jamais tu n'oserais.

Qu'est-ce que tu en sais ?

C'est parler pour ne rien dire.
Qu'est-ce que tu fais de tes complexes ?

Tu me provoques?

Prends-le comme tu veux.

Monte. On va faire l'amour.

Comment ?

J'ai dit :
Monte. On va faire l'amour.

Un homme l'aurait dit moins crûment...

Je sais. Tu connais le dicton ?

Inutile de tourner autour du pot
si c'est pour y plonger la cuillère.

- C'est à quel étage ?
- Au 4e.

Au fait, quel jour on est ?

- Samedi.
- Voilà.

Pourquoi tu me demandes ça ?

Décidément, c'est mon sort...

Mais qu'est-ce que tu fais ?

Aïe ! Tu me fais mal.

Attends, tu me donnes pas un petit baiser avant.

Non. Sinon, je vais m'attacher.

On est pas aux pièces.
J'aime bien les préambules, tu sais.

Ça va ça ?

Aïe !

Travaille, travaille !

Encore, encore.

Recule encore !

L'un derrière l'autre, je t'ai dit.

Voilà.

Parfait. Avance un peu.

Y vont pas tomber ?

T'occupe.

Ce que c'est beau...

Quand on réalise un saut qualitatif,

quand on devient

un véritable artiste, disons-le,

lorsqu'une information lambda,

reçue de l'extérieur,

est absorbée
au point de devenir un fait personnel,

c'est seulement à ce moment-là
qu'on peut prendre conscience de soi.

On pourrait en espérer que

l'artiste est un égoïste ?
Non et non !

L'artiste souffre énormément.

Il souffre car il porte le poids

de la souffrance collective.

Voilà la polenta !

- De quoi vous parliez ?
- De rien.

Tu ferais mieux de réparer
cette marche d'escalier, je te l'ai dit.

Je m'en occuperai demain.

Giorgia, le vin.

Le vin. Tout de suite.

Sers-toi.

Il y a assez de pain ?

Mange quelque chose.

Elle est comment ?

Elle est comment ? Bonne.

J'espère que ce vin rouge est bon.
Il faudrait servir le fromage.

- Qu'est-ce qui te fait rire ?
- Si tu savais...

Le vin !

La farine, elle vient de Varane,
pas de la Pollicino ?

On ira te l'acheter à Marano.

- Hein, Giorgia ?
- Oui.

Celui-là ou du blanc ?

Du rouge, ça te va ?

Il ne manque rien ?

Ah, Mario Tu vas faire une expo à Pesaro ?

Une expo à Pesaro ? C'est une bonne nouvelle !

Tu nous ennuie, ma chérie.

Je ne suis pas sûr d'y aller,
parce que...

en fait ça va dépendre
de tout un tas de choses.

Ça va dépendre de moi, avant tout.

Ça va dépendre de mon discours.

Pesaro constitue un espace.

Un espace à remplir...

J'en ai marre !

C'est hypothétique.

Tu peux t'asseoir ailleurs.

J'ai une faim de loup !

Giogia, tu sais ce qui serait bien ?

Quoi donc ?

Un bon café.

Tout de suite ?

Comme ça on en parlera plus.

Très bien.

Le café, il faut le temps qu'il passe.

Le sucre, où il est ?

Sûrement là-haut.

Les tasses sont prêtes.

Je pourrais servir les restes de polenta
au petit-déjeuner avec du lait.

C'est prêt en 3 minutes le café.

Aie, aie, c'est pas la grande forme.

C'est encore pire qu'avant.

Non.

Lui, c'est un artiste.

Fais bien attention.

Moi ?

Je t'aurai prévenu.

Non. Lui c'est un artiste.

L'idée, ce serait une main gigantesque,

comme une grande passerelle

qui la suivrait dans sa folle fugue

jusqu'à la fosse d'orchestre.

Grosso modo, c'est ça.

Ça vient, ces cafés ?

Voilà !

Je ne sais vraiment plus quoi faire.

Je me retrouve encore dans la rue.

Un homme,
ce n'est pas toute ta vie.

Tu peux exister seule.

Cherche du travail.

Tu verras, les gens t'aideront.

Fais-moi confiance.

Merci.

Je te fais confiance.

Elle aussi, elle t'a fait confiance ?

Elle est là, comme moi.

Diminuée, comme moi.

- Excusez-moi.
- Oui ?

- Où est M. Baroni ?
- Là, aux enchères.

610, une fois ! Deux fois !

- 645 pour moi !
- 645 pour M. Baroni.

Giorgia ! Qu'est-ce que tu fais ici ?

Dis-moi qu'est-ce que je pourrais faire ?
Je voudrais travailler.

- Tout.
- Mais quoi ?

Une femme qui se retrouve seule fait quoi ?
Elle prend un magasin de luxe.

Demande-toi pourquoi
il n'y a jamais eu tant de boutiques.

Tout ce que tu veux, mais pas ça.

- Fais ce qui te plaît.
- Je ne sais rien faire.

Ecoute. Tu sais ce que c'est,
le plus important pour une femme ?

Etre sympathique.
Une femme doit savoir sourire. Souris !

J'ai pas trop envie, là.

Essaie, allez.

Je suis inquiète.

Avec ce sourire-là, tu pourrais vendre
de la glace aux Esquimaux.

Tu crois ?

- Ecoute, Rodolfo...
- Oui, je t'écoute.

Je suis venue te voir parce que...

- Tu es un homme très influent.
- Pas tant que ça.

Et tu pourrais m'aider.

T'aider ? Mais avec grand plaisir.

Je serais ravi de pouvoir t'aider.
Tu te rends pas compte.

Tu sais, dans ma jeunesse
j'étais très amoureux de toi.

Aujourd'hui, ça me fait rire,

mais à l'époque,
j'ai eu un véritable coup de foudre.

J'écrivais des poèmes,

dès que j'apercevais une blonde,
mon coeur battait la chamade !

J'ai gardé toutes les photos de l'époque.

Toutes. Je vais les chercher.

Je suis ému comme un lycéen.

Les aventures, c'est bien joli,
mais le plus important dans une vie,

c'est le premier amour, au lycée.
Les voilà.

Viens voir
comme on était ridicules, viens !

Tu ne veux pas regarder ?

Tiens, regarde celles-ci.

Tu les as gardées pour de bon ?

Merveilleux.

Regarde.

Ça, c'est Zecchin.

- Et là, c'est Pa...
- Pavan ? Non.

Et ça, c'est comment... Festoli ?

Bravo ! Festoli, oui.
Il travaille à la télé.

Et lui c'est pas "Rayon de soleil"?

Oui ! On le croyait pédé

et le voilà marié avec 3 enfants.

3 enfants.

Là, c'est moi.
Ça, c'est toi.

Je te regardais.
Mais toi, tu ne me voyais même pas.

J'avais besoin de te regarder.
Ce que tu me plaisais...

Et tu me plais toujours autant.

Aujourd'hui,
tu es enfin à côté de moi...

Attention !
Mon Dieu, relève-toi.

Je suis désolée.

On était pas fait l'un pour l'autre.

Bonjour et bienvenue,
mesdames et messieurs.

Nous allons commencer
par la première ligne.

Prêts ?

Un, deux, trois, quatre.

A, B, C...

Encore une fois.

A, B, C...

Tu aurais pu
être l'homme de ma vie.

Et le timing était parfait.

Mais j'ai commis une erreur,
comme toujours,

comme avec mon mari.

Un homme et une femme
ne devraient pas vivre ensemble.

Voilà tout.

Avant, dans un couple,
il fallait de l'amour.

Aujourd'hui, il faut aussi
de la liberté : chacun chez soi.

Si tu veux me voir, j'accourrai,

je me précipiterai dès que tu voudras.

Ou tu viendras chez moi.

Et si un soir, tu veux sortir
avec une fille, tu fais ce que tu veux,

sans rien demander à personne.

C'est ce que j'ai toujours dit.

Je sais, mon chéri. Je sais !

C'est à moi que j'en veux. A moi !

Tu m'as jeté les tasses à la gueule,

alors j'ai cru
que tu m'en voulais à moi.

Que tu es bête ! Mais non.

Je t'aime.

Et je veux être près de toi, Mario.
Mais fini, les erreurs.

Je veux parler avec toi, te comprendre,

t'écouter

mais ne me demande pas
de te faire de la polenta !

Je veux t'aider dans ton travail,
je veux être une compagne !

Et je veux plein de bisous.

Tiens, Amedeo !

Mario !

Je suis là.

J'avais compris !

Ah, te voilà.

Ça fait 2 jours que tu n'es pas venu.
Où étais-tu passé ?

Tu es sûr que c'est bon de rester
la tête en bas aussi longtemps ?

On sent ton cigare dans tout l'immeuble.

Ça m'a donné des ailes pour monter !

Tu m'as manqué pendant ces deux jours.
Qu'est-ce que tu as fait ?

Non, ne me dis rien !
La liberté avant tout.

J'ai plein de trucs à te dire.

Je t'aime, je suis heureuse,
je n'ai plus un sou,

j'ai trouvé un travail mais ça paye mal,

j'ai décidé de faire des études

et j'ai de grands projets,

mais c'est hypothétique, comme tu dis.

J'aurais besoin
que les journées durent 50 heures.

J'ai lu tous les livres que tu m'as donnés

et il faut que tu m'expliques
plein de trucs.

Et je t'aime.
Je te l'ai déjà dit ?

Tu m'entends ou tu dors ?

Tu m'entends ou tu dors ?

Au secours !

Tu ne peux pas dormir
quand je te dis que je t'aime.

Je vais te faire mourir de rire.

- Tu vas voir.
- Pitié !

Ça suffit !

Tu te sens fort ?

Oui.

Amedeo. Il lui faudra 2 samedis par semaine.

Dans ces mémoires, je soutiens
la thèse que c'est le manque de talc

qui a causé notre victoire.

- C'est pas exagéré, "victoire" ?
- Je voulais dire notre "défaite".

Qui connaît
la chaleur des déserts africains

connaît l'utilité
de cette merveilleuse poudre blanche,

la seule à pouvoir soulager les affres

des rougeurs lancinantes

que les longues marches
provoquent sous les parties génitales.

Il va la fermer, oui ?

Salut, Mario.
Giorgia n'est pas là.

Elle est chez son général.

Et elle rentre quand ?

D'habitude,

elle revient vers 8h.

Mais ce soir, elle a dit qu'elle avait
une course à faire.

Qu'est-ce que je fais ?

- Je vais l'attendre.
- Tu l'attends.

Ça te dérange pas
si je continue à travailler ?

Non.
Je peux te prendre un livre ?

Bien sûr.

Bonsoir, monsieur le général.

Demain, nous parlerons du front russe.
Les italiens doivent savoir.

Ils en ont déjà entendu parler, les italiens.
Bonsoir !

Bonsoir.

Giorgia, que s'est-il passé ?

Rien. Je ne suis pas venue
te demander du travail.

Je viens faire l'amour.

- Maintenant ?
- Oui !

Tu attends déjà depuis 16 ans.

Justement, on pourrait faire ça bien.
Demain, non ?

Non, ça ne servirait plus à rien.

Je veux le faire tout de suite.
Maintenant !

- C'est à prendre ou à laisser.
- Un instant.

Je suis prête.
Dépêche-toi !

Que je suis conne...

Je me laisse toujours avoir !

Il faut être de son temps !

Il faut faire comme eux.
Je fais l'amour n'importe quand.

Avec n'importe qui.

- Alors ça vient ?
- Je ne m'y attendais pas du tout.

Allez, viens ici.

Viens !

Tu es merveilleuse, folle, imprévisible.

Je suis là.
C'est ce que tu voulais, non ?

- Je suis là !
- Je suis surpris.

Ma folle, ma folle et merveilleuse.

Je t'ai désirée si longtemps.

C'est vrai. Je t'aime.

Ça fait si longtemps.
Je t'ai désirée comme un fou !

Je veux faire l'amour.

Tu peux pas savoir, tu peux pas savoir.

Je veux qu'on fasse l'amour.

Je t'ai tellement désirée.
Tellement !

Peut-être c'est trop. Oui.

Non ! Qu'est-ce que tu fais ?

Je ne te désire pas.
Tu es devenu fou ?

- Mais à quoi tu joues !
- Ne te débats pas. Viens.

Laisse-moi !

Tu me réveilles,
je me déshabille et tu te rhabilles ?

Laisse-toi partir.

Lâche-moi.

Lâche-moi !

Enlève ça !

Arrête ! Je t'ai dit non !

Mais tu es complètement folle !

Tu viens et tu t'en vas ?

Je dois m'en aller.

Attends ! On peut prendre un verre !

J'avais besoin de parler,
de te demander conseil, de comprendre.

Et toi, tu me vois désespérée
alors tu en profites !

Quel ami tu fais !

Tu es un porc, voilà ce que tu es !

J'ai des problèmes,
j'essaie de les résoudre

et il me saute dessus !

Pourquoi elle hurle ?

Qu'est-ce qu'elle a à hurler ?

Où est-elle passée ?

Il me semble qu'elle est rentrée chez le monsieur, là.

Où êtes-vous passés ?

Vous ne pouvez pas me trahir !
Tous les deux.

Après m'avoir appris tant de choses,
après m'avoir dit tout ça !

Vous n'avez pas arrêté
de me répéter quoi faire, quoi dire,

de me donner des ordres !

Il faut apprendre

à se passer des hommes.

C'était valable pour moi,
pas pour toi.

Pour qui tu te prends ?

Pour qui tu te prends avec tes bandes ?

Ah ça pour toi, c'est du travail ?

Tu sais ce que tu es ?
Tu es une putain.

Une putain !
C'est tout ce que tu sais faire.

Quoi ? Toi, tu m dis de me taire.

Tu m'as donné des leçons sur l'amour.
Voilà ce que j'en fais de ta leçon !

Aie, aie.

Mais pourquoi ?

Tu étais tout pour moi.

Tu avais des ailes.

Mais tu n'es rien d'autre
qu'un vulgaire menuisier !

Un menuisier bavard et prétentieux.

Et moi, comme une conne,
je t'ai écouté béate,

je t'ai cru, j'ai voulu te comprendre !

Il ne faut pas être jalouse, hein ?

Mais moi, je suis jalouse.
C'est comme ça !

Je suis, jalouse comme une tigresse

et je vous tuerai tous les deux.

Et voilà.

Qu'est-ce que j'ai fabriqué ?

Dans quel pétrin je me suis mise.

Je suis en panne d'essence.
Vous me déposez à une station ?

Avec plaisir, ma belle. Montez.

Merci ! Enfin quelqu'un de serviable.

- Un chewing-gum ?
- Non, merci.

Si prends-en un.

T'es mignonne, tu sais.

Excusez-moi
mais pourquoi vous me tutoyez ?

Soit on est amis et je te tutoie,

soit on n'est pas amis
et tu dégages de ma voiture.

On est amis.

J'aime mieux ça.

Nous sommes amis.

Mais pas intimes.

J'ai compris.
Tu es du genre romantique.

Vous êtes toujours comme ça avec vos amis ?

Non, seulement avec celles
qui ont de belles fesses comme toi.

Accroche-toi, chérie !

Vous pourriez pas être un peu moins grossier ?

J'ai dit belles "fesses".
C'est plus poli que beau "cul".

Allez, chérie, joue pas les mijorées.
Au lit, tu dois péter le feu.

Vous êtes trop bon.

Moi aussi je me défends pas trop mal.
Et j'ai un produit allemand du tonnerre.

- Tu verras ce soir.
- Non, ce soir j'ai un important rendez-vous.

Je vais descendre ici.

Descendre ? Tu ne restes pas ?
Je me suis déjà attaché.

Moi, pas tant que ça.

Ecoute. Oublie ton tas de ferraille
et reste avec moi.

Non. Vraiment, je ne peux pas.

J'ai rendez-vous.

Mais si, tu peux.
On ira en Yougoslavie, en Roumanie.

- Tu verras, c'est beau.
- Je n'ai pas de passeport.

- Ça sert à rien.
- Si, ça sert.

Chérie, je te ferai voir le monde
le jour et le paradis la nuit.

Tu connais l'histoire
de l'impuissant qui va à Lourdes

parce qu'il espère être miraculé ?

Je la connais pas.
Déposez-moi ici, s'il vous plaît.

- Bordel de merde.
- Ouf, la police !

Laissez-moi avec eux.

Tu aimes les poulets, toi ?

Pas vraiment, mais je dois descendre.

Ce sont de braves types.

Dès que je vois un policier,
je revois mon père.

C'est bien.

On a qu'un père.
Que faites-vous ?

Accroche-toi.

Je vous en prie, arrêtez-vous !

Vous ne vous arrêtez pas ?

Mais pourquoi ?
Ce sont des policiers, comme votre père.

Mon père me battait.

Laissez-moi descendre
et ensuite vous continuez.

Un peu moins vite.

S'il vous plaît.

- Tu t'amuses, bébé ?
- Je vais vomir.

Il faudrait un bon café.

Justement il faut vous arrêter.

Pourquoi ils vous poursuivent ?

Un camion, non !

Pourquoi on s'enfuit ?
Qu'est-ce que vous avez fait ?

Rien du tout.
A Livourne, dans un supermarché,

ils ont retrouvé le coffre vide
et le gardien mort.

Ils disent que c'est moi qui l'aie tué.

Le vieux a pu empocher le fric
et se suicider.

Mais bien sûr ! C'est surement ça.

- C'est lui !
- Comme si je pouvais tuer un vieux.

Non, vous n'auriez pas tué
un pauvre vieux gardien.

- Vous êtes fou ?
- Tu veux pas tirer ?

- Non !
- Alors laisse-moi travailler.

J'ai une famille.
J'ai un mari qui m'attend à la maison.

J'ai un amant...
Mais vous n'avez pas pitié !

Arrêtez-vous, s'il vous plaît !

Oui poupée, tu as vraiment un très joli cul !

Arrêtez-vous ! Halte !

Halte !

Arrêtez-vous !

HOPITAL CIVIL

J'en ai encore fait de belles.

Heureusement, tu es toujours vivante.

Merci beaucoup d'être venu.

Qu'est-ce que tu vas faire ?

Je sais pas trop...

Ecoute-moi.

Il me semble que le moment est venu
d'en finir avec toutes ces élucubrations

et de commencer à te conduire en adulte.

Hum

Nous étions bien ensemble.

Si tu veux revenir à la maison,

je suis prêt à oublier
tout ce qui s'est passé

et à tout recommencer à zéro.

C'est très généreux.

Ça m'arrangerait bien, en plus,
de retourner à la maison.

Alors ?

- C'est ta voiture ?
- Oui. Elle est neuve.

- Elle est belle.
- Merci.

Et même sans rayure.

Alors ?

Alors, c'est non.

Excuse-moi...

si je n'ai pas été une bonne épouse.

Mais j'essaie d'apprendre comment me comporter.

Tu comprends, Amedeo ?

Je veux aller de l'avant.

J'ai fait des erreurs.
Je me suis plantée sur toute la ligne.

Regarde le résultat.

Mais...

j'ai toujours envie de recommencer,

d'essayer à nouveau, je préfère.

Je me sens bien.

Très bien.

Au moins, il se passe quelque chose,

contrairement à l'époque
où on était ensemble.

L'eau était froide, quand je t'ai poussé ?

Un peu. Je suis resté 4 jours au lit
avec un rhume.

Je suis désolée.

Et le travail, comment ça se passe ?

Notre séparation
n'a pas entaché ta carrière ?

Non, pas le moins du monde.

Même le directeur du siège a divorcé.

Il a quitté sa femme pour se mettre
en ménage avec le coursier.

Il a bien fait. Il vaut mieux
être avec un coursier qu'on aime

qu'avec une femme qu'on déteste.

Alors, c'est vraiment non...

Non, merci.

A partir d'aujourd'hui,
je veux avancer sans béquille.

Giorgia, attention !

Traverse sur le passage piéton !