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-Le mécanisme de la lecture,

c'est une prise d'otage.

Tu imposes é quelqu'un de passer
4, 5, 6, 7, 8 heures dans ton cerveau.

Les gens ont moins Ie temps
qu'il y a 10 ans.

H y a 10 ans, avec un petit succés,
c'était possible.

Aujourd'hui,
on est saturés d'infos.

H y a plein de raisons
de pas lire.

Ca 3 jamais e’té aussi
illégitime qu'aujourd'hui

de publier un Iivre.

Je veux pas
te décourager.

T'es partie au plus
mauvais moment.

Quand tu as arréte’
pour devenir psy,

je I'ai vécu
comme un suicide.

Quand quelqu'un géche
autant de talent,

c'est comme si on m'enlevait
quelque chose, tu vois ?

—Je te parle un peu franchement.

-Vas-y.

-C'est important de voir
ou tu mets les pieds.

Tu me dis
que tu vas t‘y remettre,

que tu fais le vide,
c'est super.

Sauf qu'on sait
que I'inspiration n'existe pas.

On sait que Ie travail
ne sert a rien.

Certains bossent de 9h :31 23h,
et a la fin,

il y aura rien !

Ils pensent avoir une idée.

Alors que la fiction,
c'est pas un sujet.

C'est 2 cu 3 choses
qui mettent en route un processus.

Des fois, tu peux
récupérer un fait divers.

C'est la solution.

Julien Darse sort un livre

sur une Américaine
qui a tué sa coloc é Pérouse.

La fille est bloque’e
entre deux justices.

C'est Ie procés de la beaute’.

Adéle Simoni va sortir un livre

sur I‘affaire de meurtre
par textos.

Une meuf envoie des textos é un ami
suicidaire et il passe é I'acte.

Un beau livre de femme.

-Merci, Basil,
pour tous tes conseils.

-Ecoute...
-Vraiment.

-Je suis Ié pour lire,
je suis content que tu reviennes.

Tu m'envoies ce que tu veux.
-Parfait.

Ce que j'ai a vous annoncer
n'est pas facile.

Pour des raisons personnelles,

je dois mettre un terme
a notre travail ensemble.

Je suis désolée,
vous n'y étes pour rien.

C'est que je n'ai pas le choix.

J'ai des collégues trés compétents

qui pourront vous rencontrer.

lls sont au courant.
Je peux les appeler.

-Vous vous foutez de moi.

iVous croyez que vos compétences
m‘intéressent ?

-Je vais aider pour la transition.

-C'est pas de’jé assez flippant
d'avoir vécu cette vie ?

Et en plus...

Etre obligé de la raconter
é une inconnue.

-Faut pas voir ga comme 9a.
Vous ne reproduirez rien.

—Vous vous foutez de moi ou quoi ?

Vous me volez mon travail.

Vous me volez 7 ans de ma vie.

Vous me es enlevez.

|| soupire.

Je vais crever!

Musique dramatique au piano

L'orage gronde.

-JOYEUX ANNIVERSAIRE !

JOYEUX ANNIVERSAIRE!

Acclamations

-|| y a une coupure,

ga fait une heure qu'on joue a 93.
-Mince.

-J'ai Ie cadeau pour maman.

-Merci.

-De rien.

-J'ai une annonce.

Je me remets é écrire.

J'ai quitté la plupart
de mes patients.

—Pourquoi t'as fait 9a ?

-Pour me consacrer a men roman.

J'ai pas Ie choix.

-Je trouve 9a génial.

Tu t‘es mise a la place
de tes patients ?

Imagine un chirurgien
en pleine opération :

"Salut, je vais écrire ma thése."

-Un peu de culpabilité, c'est bien.

-Un peu...

Musique inquiétante

*Dialogues a la télé

Musique inquiétante

*Crissements de pneus

*Fracas

Vibreur

*-Bonsoir.

*—Un de vos collégues
m'a donné votre numéro,

é l'hépital Saint-Antoine.

Désolée de vous appeler tard.

Je me sens ma/ I

Ga va pas du tout.

Je dois voir quelqu'un.

-Je comprends, je suis désolée,

je prends plus de patients.

J'ai pas encore averti tout Ie monde.

Ce que vous pouvez faire,

c'est rappeler Saint-Antoine

pour qu'on vous conseille
d'autres the’rapeutes.

*-Excusez—moi,

je suis déso/ée de vous déranger,

maisje veux pas faire de thérapie‘

C'estjuste pour prendre une décision‘

-Je comprends.

|| faut parler de ca
3 celui qui vous suivra.

D‘accord ’.7

*-SUrement.

*Elle sang/ate.

-J'espére que 9a s'arrangera.

Je suis désolée, encore une fois.

Au revoir, bon courage.

Vibreur

Vibreur

-Voilz‘a 2 collégues
a appeler de ma part.

Et je pourrai penser
é d'autres personnes.

-Je suis enceinte de 2 mois,
je peux pas le garder.

J'ai tellement peur.

Je peux pas Iui dire.

Et au travail, comment je vais faire ’.7

J'ai peur que ce que j'ai construit
s'écroule.

Etje suis fatiguée de mentir.

La nuit, dans mes réves,
les gens me démasquent.

J'ai peur de m'endormir.

-Qui est le pére ?

-C‘est un comédien...

|| est connu,
je vous dirai pas son nom.

—Vous en avez quitté combien ?
-27.

ll m‘en reste 5.

J'ai l'impression de me sevrer
de mes patients.

J'en garde quelques—uns
pour aller

progressivement vers I‘abstinence.

—Qa vous donne envie de boire ?
-Pas du tout.

Je suis dans une bonne énergie.

J'ai envie d'écrire, 9a m'obséde.

C'est une ivresse aussi,
mais de mots, sans danger.

-Je veux pas ressembler é ma mére.

Je veux pas que mon enfant
porte mon échec,

qu'il soit responsable
de mes désillusions.

Je veux pas qu'il pense
m'avoir empéchée de faire

une chose essentielle.

Je préfére qu'il souffre de mon égo'l‘sme
que de mon sacrifice.

-En l'occurrence, si vous avortez,
iI soufirira pas du tout.

Vous avez l'air d'avoir décidé.

-J'arriverai pas a le garder.

Je dois travailler!

J'ai arraché ma place
sur ce tournage.

Je peux pas tout risquer.

-Je vous juge pas.

Quand vous m'avez appele’e,

vous avez dit:
"Je dois prendre une décision."

C'est de prendre cette décision seule
qui est difficile ?

—C'est lui qui m'a amenée
sur ce tournage.

Je lui dois énormément.

—Pourquoi vous I'avez pas dit ?

Pourquoi vous avez peur ?

-|| est fou amoureux de moi.

On a déja parlé d'avoir des enfants.

Il est trés sensible, i| supportera pas.

-|| pourrait remettre en question
votre participation au film ?

-Je vous ai pas dit,
mais il est en couple.

Avec la réalisatrice du film.

-Tu liquides tes patients,
mais tu prends cette fille ?

-E|Ie est arrivée

dans un état critique,
je pouvais pas la rejeter.

-Tu la rejettes pas, tu l'orientes.

—Je préfére I'orienter
dans mon cabinet.

—C'est toi qui préféres ?

-On a tous un faible
pour certains d'entre eux, non ?

-T'es cense’e avoir un faible
pour la littérature.

-C'est contradictoire ’?

-Mon réle est de te dire oui.

—Vous pensez étre amoureuse ?

-Je sais pas.

-Le sexe, vous voulez en parler ?

-Je pensais pas...

parler de 9a ici.

-Vous parlez
de ce que vous voulez.

-|| y a eu une fois...

Je peux pas raconter 9a.

-Margot, si vous avez commencé,
c'est peut-étre important.

-Une fois, on dormait ensemble.

Je me suis réveillée en pleine nuit,
etj'ai vu qu‘il me regardait.

J'ai senti qu'il me désirait.

On s'est pas parlé.

C'est comme s'il m'avait attendue.

J'ai commencé a me toucher.

Lui aussi.

Ila voulu s‘approcher, mais je lui ai
fait signe de rester {a distance.

J'essayais de retarder mon excitation
en fixant Ia porte.

Mais son regard...

L'idée qu'il me regardait comme 9a
depuis longtemps,

c'était tellement fort

que j'ai joui avant lui.

Je me suis rapprochée pour I'embrasser.

C'était fou comme intensité.

On s'était pas encore touchés.

J'ai senti qu'il allait pleurer
quand je I'embrassais.

|| avait réussi é ressentir mon plaisir

juste en me regardant.

Comme si c‘était passé en lui.

Ou quelque chose comme 9a.

J'avais l'impression
qu'il pleurait de m'avoir vue.

C'était plus que du sexe.

-C'est é toi ou moi de jouer ?

-A vous.
-Pardon.

Elle fait avancer son pion.

-Vous achetez ’.7

-Non.

—Pourquoi ?

Vous auriez eu les 4.

Je comprends pas comment vous pensez.

Vous allez perdre.

|| lance les dés et déplace son pion.

Rires

-Je t'aime pas.

Tu m'intéresses pas.

Respirations haletantes

Notre amitié, tu t'en fous.

Ils rient.

Respirations haletantes

Fracas

Respirations haletantes

Elle gémit.

-Je joue seul, la.

Je vous explose.

C'est a moi de poser les questions.

-D'accord, vas-y.

—C'est quoi, votre endroit pre’féré ?

-Partout.
-A Paris ? Partout ?

-C'est ici, mon cabinet.

C'est mon endroit a moi.

-Je sais ce que vous voulez.

-Qu'est-ce que je veux ?

-Que je vous dise le mien.

—On se retrouve la semaine prochaine.

-Moi, c'est...

la buanderie chez ma grand-mére.

-When you put your arms around me

| get a fever that's so hard to bear

You give me fever

Everybody‘s got the fever

Elle rit.
Je me suis plantée.

You all know

La musique continue.

Romeo loved Juliet...

Tonalité de message

Rendez-vous demain, 17h30.

Effacer message.

Demain matin, 6h30.

Je vais paste Iaisser
choisir l'heure aussi.

-Tu me laisses Ia gérer touts seu/e.

Je peux pas Iaisser
quelqu'un se détruire

sans réagir.
-Bah justement, réagis !

C'est ta mére, putain !
Donne-lui quelque chose.

—C'est pas Ie moment.

—On parle de trucs privés, Ié !

-Je te rejoins.
-Méle—toi de ton cul.

T'as décidé

de plus voir ceux qui boivent ?

T'es tellement péremptoire.
C'est {a cause de ton mec ?

-J'essaie d‘arréter et Gabriel m'aide

comme aucun de vous ne l'a fait.

ll croit en moi.

II pense que je peux
devenir écrivain.

ll me sauve de vous.

T'as besoin d'étre sauvée de moi ’.7

Tu te rends compte
de ce que tu dis ?

—On peut pas parler ensemble.

T'es dans une sorte de déni.

-T'es dans ta forteresse

de merde, Ié !

Restes—y, reste bien au chaud.

N'en sors pas, t'aurais le vertige.

-Tu vois rien, regarde-toi.

T'es servie sur I‘égo'l'sme.

-Va chanter
tes petites chansons de merde.

Passe une trés bonne année.

Je vais disparaitre de ta vie, vraiment.

"Sometimes I Feel Like A Motherless Child"
Julie London

{3a va ’.7

-J'ai chaud.

Rires

Elle l'éclabousse.

-T'associes toujours Gabriel
6 l'alcool ?

-Je pourrais prévoir
ce que tu vas dire.

—C'est toi qui en parles.

Qa fait 8 ans ? 9 ans ’.7

Gabriel, c'est un fantéme.
C'est quoi ? II est pas Ia.

Il est inoffensif.
C'est toi qui décides

si tu le tiens :3 distance.

T'as revu ton actrice ?

-T'as quelque chose a me dire
sur elle ?

-Non.

Allez—y, je vous écoute.

-Qa y est, je Iui ai dit.

-Racontez—moi comment ga s'est passé.

-II était fou de joie.

-Faut que t‘aies du recul.
C'est un signe, ce qui se passe.

Céde pas 3 la peur.

-Bien sUr que j'ai peur, Igor.

Comment je vais le cacher ’.7

-Au début, c'est pas visible.
-C'est sur une Tle !

-Pardon, Mika arrive dans 2 minutes.

-Merci.

Tu vas faire ce film
et garder l'enfant.

-Je veux pas le garder.

—Je te Iaisserai pas faire.

-E||e veut vous voir sur Ie décor.

II se passera
des choses trés violentes.

-Aprés. ..

il s’est excusé.

II s’est rendu compte de sa violence.

-Je comprends que tu veuilles pas
d 'enfant maintenant.

Qa me fait mal de te dire 9a,

maisje peux pas t'imposer
cette situation.

On aura Ie temps d'en avoir,
des enfants.

Si t'en veux pas, on en fera pas.

C'est pas grave.

-Mika est arrivée dans la loge.

Elle voulait u'on ré éte une scéne.
q

Du coup, on y arrivait pas.

Je regardais Igor,

etje sentais une violence
monter en moi.

J'en revenais pas
qu'il use de son pouvoir.

J'avais envie de Ie tuer
de me faire ce chantage.

Elle pleure.

-Qu'est—ce qui se passe ?

-J'ai fait un cauchemar.

Je voyais maman.

Son corps dans la voiture.

C'était horrible.

On portait son corps, toutes les deux,
pendant des heures.

Sur la route.
Et en fait...

J'arrivais pas é comprendre
ce que je voyais.

Elle n‘avait plus de méchoire.

Sa langue sortait de son cou.

Elle sanglote.
-Ca|me-toi.

Calme-toi.

C'est fini, c'est fini.

C'est fini.

C'est fini, 9a va aller.

Je crois que je vais boire un coup.

-Je te laisse faire.

-Oui, excuse—moi.
-C'est pas grave.

Tout ce que j’exécre en moi
vient d 'elle.

J9 veux pas lui ressemb/er.

-Tu ressembles pas é ta mére !

Vous étes pas pareilles.
T'es dans la vie.

Tu construis des chases.

Jamais tu finiras comme elle.

-Ce suicide...
-C'était un accident.

-Sa voiture a glissé.
Non !

|| pleuvait.

C'est banal.
-E|le avait 3 g dans Ie sang.

C'est pas un accident.

-Je crois que c‘est pas terrible
que je squatte chez vous,

parce que je vous dérange.

-Mais non, tu nous déranges jamais!

Les enfants t'adorent,
qu'est-ce que tu racontes ?

-Bah ouais, moi aussi.

C'estjuste que...

J'ai I'impression que t'as réussi
é construire quelque chose.

Moi, je suis seule.

J'ai fait 40 000 boulots, j'ai 36 ans.

J'ai méme pas fini ma thése.

-N'importe quoi.

-Si, je crois que la,
je suis en train de devenir une ratée.

-Tu dis n'importe quoi.

T'es Ia personne la plus libre
que je connaisse.

Tu te complais dans rien, jamais.

Tu vas y arriver, doute pas.

-Maman me manque tellement.

-Non.

Elle sanglote.

-Comment tu fais
pour étre aussi sfire de toi ?

-Je fais semblant.

Vous avez une date pour avorter ?

-Oui, on a rendez-vous

pour / 'échographie.

Musique dramatique au piano

J'ai cru é tout 9a.

Mais 2 heures aprés,
je me suis mise a douter.

Je sais pas si ce qu'il a raconté
est vrai.

-Je te I'ai pas dit,
mais avant Mika,

H y a eu cette femme
qu'est tombée enceinte.

Quand elle a accouche’,
l'enfant était mort.

Mort-né.

-Je Ie voyais dans un film

on H joue
un type qui perd sa femme.

Surle moment,

je croyais totalement en sa sincérité.

Une fois seule,
je me suis mise é douter.

C 'est hom’ble
parce que je Iui ai donné de I‘espoir.

—C'est quand Ia date de I'avortement ?

-C'était hier, mais j'ai décalé.

J'y vais dans 3 jours,

et Ie lendemain
je reprends Ie tournage.

—Vous voulez quoi ?

-J'ai besoin que vous m'aidiez.

J'arrive plus a réfléchir,
a prendre des décisions.

-J'essaie de vous aider.
-Non.

Faut que vous Ie voyiez en vrai.

Venez sur Ie tournage,
moi, j'y arrive plus.

—C'est impossible, 9a.

Je peux pas, 9a servirait é rien.

-On va a Stromboli,
je suis presque {a 3 mois.

J'ai besoin de votre avis.

—Je peux pas faire 9a.

-"Jeune femme, actrice.

"Début de carriére.

"Premier film.

"Personnages : Margot, Gabriel..."

-Non, Selma,
on touche pas é 9a.

Va faire tes devoirs.
-J'aijuste lu.

-C'est rien, c'est mon travail.

Edith, s'il te plait...
-Viens.

Tu dois apprendre

a manipuler ta mére.

Qa te servira pour plus tard.

Tu lui dis que t'as l'impression
qu'elle t'aime pas.

Qu'elle t'aime moins que ta soeur.

Que t'as I'impression
de la décevoir tout Ie temps.

Qu'é I'école,

quelqu'un t'aime pas.

Tu lui fais pitie'.

Tu sais, tu cumules 2 choses,
avec elle.

C'est ta mére,

et elle est psy.

Une maman déteste
voir son enfant malheureux.

Mais alors, pour une psy...

C'est un crime !

Va Ia voir, et prends
un air trés malheureux.

Ettu lui dis:

"Maman, j'ai peur de pas avoir les armes
pour y arriver dans la vie."

Chien battu, Cosette. Vas-y.

Voilé.

Encore pire.

Voilé, c'est super,
vas-y comme 9a.

-Maman.

J'ai peur de pas avoir Ies armes
pour y arriver dans la vie.

—Mon amour, qu'est-ce que tu racontes ?

T'es bien trop jeune

pour poser ce type de questions.

Pourquoi tu dis ga ?

Tu as les armes.

Elle se pose des questions étranges
pour son ége.

Edith acquiesce.

-Déjé a‘ la maternité,
elle avait une fagon de te regarder...

-J'avais jamais imaginé
que mon enfant puisse

me juger ou méme me regarder.

J’a vais I 'impression
qu 'elle me disait ave-c ses yeux .'

"Qui es—tu ?"

*-Faut s'amuser du monstre
qu'on a en nous.

*Je suis pas adepte de la folie, moi.

*Chercher au fond de soi
de maniére quasi religieuse.

*Je crois au mensonge.

Parfois faut fabriquer.
Souvent, il y a rien.

*Strictement rien.

Faut que je fasse que 9a sorte,
je suis payé pour 9a.

Mika, c'est une femme
que j'admire beaucoup.

H y a vraiment
une profonde admiration.

Un respect immense.

C'est la 1re femme
que j'aime de cette maniére.

En anglais
-Menteur.

Ca, c‘est un truc
que j’aime pas chez lui.

|| ment tout le temps.
On saitjamais quand il est sincére.

...tellement secret.
ll faut savoir

qu‘il m'a caché pendant4 ans
qu'il jouait du piano.

*ll est si secret
qu'il me ‘3 méme pas dit.

Unjour, is {entrais a la maison.

ll y avait cette superbe musique.
Je me suis dit:

"II a mis un CD.
I a peut—étre préparé un dTner.

Et puis, je I'ai vu
en train de jouer du piano.

J‘étais choquée !

C'est pas Ie genre de chose qu'on cache.

C'est pas un truc honteux.

II n'y a vraiment aucune raison
de ne pas le dire.

Doncje me suis énervée.
Lui aussi.

On s’est e'nervés.
Etje suis partie...

-Pour le rencontrer une fois.

*-Non, tu Ie rencontres pas.

Elle te teste, tu dis non.

Tu dois rester

du cété du fantasme.

*T'en as envie ?

-N0n, j'ai besoin

de comprendre é qui j'ai affaire.

*-On parle de Margot,
pas de I'héro'l'ne

*de ton bouquin.

Tu veux me parler de Gabriel ?

-Je suis si heureux
que ton roman soit publie’.

-Qu'est-ce que je peux faire pour toi ’.7

-Sortir de ma vie.

Tu prends trop de place, t‘existes trop.

Tu me réduis a la moitié
de ce que je suis.

Je commence a t‘en vouloir
de t'avoir aidée.

T'as trouvé ta place,
j'étais la pour 9a,

et c'est bien,
je suis heureux de ce qui t'arrive.

Presque plus heureux
que si 9a m‘arrivait.

-Tu me quittes
parce que tu m'as aidée ?

Tu t'es raconté
que c'était 93, ton réle.

Ga flattait ton orgueil de me sauver.

Je t’aijamais Vu comme ga.

Au fond, peut—étre que tu préfe’rais
quand j‘allais mal.

Qa te déstabilise que j'aille bien ’.7

Dans la vie, je sais pas...

On change, on évolue.

Y a rien de propre ou figé !

C'est fou de refuser ca !

T'es pauvre si t'acceptes pas 9a.

Regarde, je suis une merde pour toi.
Tu préféres que je sois faible ?

Fracas

Tonalité
Appeler Margot Vasilis.

*—Margot Vasilis,
Iaissez—moi un message.

Bip sonore

"Blue Veins"
The Raconteurs

-La buanderie chez ta grand-mere.

Pourquoi c‘est ta piéce préférée ?

—Parce qu'elle ferme é cle’.

-Pourquoi t'avais besoin
d'étre enfermé ?

-Une seule question, docteur.

C'est la régle.

-Bon.

Vibreur
Attends, une seconde.

-Vous avez pas eu mes messages ’.7

-Margot, je vous ai pas rappelée

car c'était é vous
de prendre Ia décision.

-Vous pensez que j'ai pris
la bonne décision ?

-Je pense que vous avez fait
le bon choix.

-Je I'ai pas fait,
j'y suis pas allée.

Je me suis pas fait avorter.

J'avais besoin d'entendre 9a hier.

-Pourquoi elle a fait Ie bon choix ?
C'est qui Margot?

{3a te regarde pas.

-|l y a des gens qui sont malheureux
toute leur vie.

lls guérissentjamais du malheur.

lls prennent des trucs
pour oublier leur vie.

-||s prennent quoi ?

-De I'alcool, des me'dicaments,
ou les deux.

lls se sentent mieux.

Mais pas totalement.

Quand il leur reste de I'énergie,

ils la consacrent

é pourrir la vie des autres.

-Je suis trés inquiéte, point.

Méme si vous ne voulez plus me parler,

dites-moi comment vous allez, point.

Envoyer é Margot Vasilis.

Dans la buanderie, chez ta grand-mére,
qu'est—ce que tu fais ?

-J'écoute une chanson.

-Les dés.

Maintenant, les régles changent.

C'est 2 questions par coup perdu.

Quelle chanson ?

-A||ez vous faire foutre.

-MON DIEU, DONNEZ-MOI LA SERENITE
D'ACCEPTER CE QUE JE NE PEUX CHANGER,

LE COURAGE DE CHANGER CE QUE JE PEUX,

ET LA SAGESSE
D'EN CONNAITRE LA DIFFERENCE.

-Cette fille me rend dingue.

Je la hais.

-T'es amoureux ’.7

-Pardon.

T'es sflre ?

Qu'est-ce que tu fais ?

Respirations haletantes

Ge’missements

Respirations haletantes

Ge’missements

Respirations haletantes

Faut plus qu'on fasse 9a.

Sonnerie d'appel

{3a y est.

Qa y est, je I‘ai fait.

—Qu'est—ce que vous avez fait ?

—J'ai fait ce que vous m'avez demande’.

—Je vous ai demandé quoi ?

-Je me suis fait avorter, Sibyl.

-Je vous ai pas demandé...

-J'étais des heures
dans un hépital dégueulasse.

J'ai d0 Ie dire a Igor.

*II est devenu fou.

S'il Ie faut, vous rentrerez a Paris.

-C'est impossible,
je suis sous contrat.

Je suis bloquée ici.

*-Je comprends pas,
que s’est—il passé avec Igor ?

-II a tout déballé :21 Mika.

-Maintenant,
l'enjeu c'est de finir le film.

Evidemment,
je préférerais vous virer tous les deux,

mais bien sfir, c’est impossible.

|| faut que tu sashes qu‘en aucun cas,

je vous Iaisserai détruire mon film.

-Bien sfir.

-||s ont besoin de toi aux costumes.

ll y a un souci entre Karine et Mario.

-10 minutes.

En italien
-20 minutes.

*—Mais eI/e se rend pas compte

des priorités
sur son putain de film ?

En anglais
-Comme je te disais,

parfois, c'est un luxe
de pouvoir péter es plombs.

Un luxe queje n'ai pas, la.

-Je t'admire.

Je ne m‘attendais pas

é une telle réaction.

-Parce que tu t'attendais
é quelque chose ?

-Non.

Je m'exprime mal.

—On peut faire Vite ?
Car on court aprés le temps.

Tu peux aller voir Igor
et régler tout 9a ?

Et tu sais quoi ?

C'est un ordre. pas une demande.

-Mika, je voulais te dire,
ce métier c'est tout pour moi.

C'est une telle chance d'étre l‘a...

Je ferai tout pour ton film.
Je te le jure !

-P|us tu me remercies,
plus je te déteste.

Si on avait pas autant toumé,
je t‘aurais pulvérisée.

Va te faire maquiller.
On tourne dans 20 minutes.

Et n'oublie pas Ia créme solaire.
On sera sur un bateau !

*-Qa va pas du tout, la.

Demandez de revenir a Paris samedi,

d 'accord ?

C'est important qu'on se voie.

Je vous prends un rendez-vous

pour vérifier que vous avez pas
d'ennuis de santé.

Vous n’étes pas seule.

Vous m'entendez ?

On se voit é votre arrivée.

D'accord ?

-Merci de m‘avoir aidée.

Vous m'avez aidée é votre maniére.

*J’ai passé des années a y croire,
mais j’y arrive pas.

—Croire é quoi ?

-Que je pouvais dépasser mes origines.

Mais j'ai échoué.

Je suis sale, je suis sale.

C'est sale en moi.

Qa partira jamais.

On peut pas construire sur de la merde.

*-On construit que sur de la merde.

-Arréte d'écn‘re sur elle.
-J‘écris pas sur elle.

Je suis influencée par des choses,
dont son histoire.

C'est des influences.

-Tu t'es crue au-dessus des lois.

Tu transgresses
toutes les régles du métier.

Tu I'enregistres,

tu fouilles sa vie, 9a ira jusqu'ou ’.7

Tu as franchi Ia Iigne.

Je dois te le dire.

Tu peux plus analyser
car tu t'analyses pas, toi.

-OK, tu veux que je m'analyse.

Cette fille m'obséde.

Je lui ai conseillé I'avortement.

-Tu lui as jamais conseillé 9a.

Elle t‘a fait croire
que t'étais privilégiée,

que tu lui devais plus.

T'as marché avec 9a.

T'as déconné toute seule,

devant ton ordi,
pas dans sa vie.

-J'ai peur qu'elle se tue.

-Vis avec cette peur,
c'est ton boulot.

-Je peux étre aussi glacée...

-Ce serait pas ta faute.
T‘as dit quoi ?

Moi, je suis glacé ’.7

Je suis froid ’.7

—Non, tu fais ce que tu dois faire.

Tu peux me represcrire
un peu de Seropram ?

—Je te fais quoi ?
-2 mois.

—Qu'est—ce que tu as ressenti

quand t'as appris pour son avortement ?

-Tu me forces a étre un connard.
Je vais pas I'élever.

Tu peux pas me forcer!

-Je te demande rien.

-Tu me forces 2 abandonner un enfant,
a vivre en étant un connard !

-Je comprends ta position.

Je ne changerai pas d'avis.

-Si tu veux me faire payer é moi, oui,

mais pas a un enfant
qui a rien demandé.

-ll te manque .9

-Je ne m'autorise pas
ce genre de pensées.

-Mais autorise—toi.

-Le souvenir d9 I 'intensité

de notre amour me manque, oui.

Selma Iui ressemble tellement,
c'est douloureux parfois.

Musique dramatique au piano

Vibreur

Margot ?

*-Non, bonjour, c'est Igor.

Elle m'a demandé de vous appeler.

—Pourquoi elle m'appelle pas ?

*-Je viens de la retrouver.

Elle avait disparu depuis 2 jours.

Elle a avalé des médicaments
qu'elle a vomis.

La, ga va mieux.

Elle vous réc/ame.

Elle dit qu'elle n'y arrivera pas
sans vous.

La, ga devient trés compliqué.

On peut plus tourner,
Ie film est arrété.

Je sais que c'est un peu étrange.

Mais el/e veut par/er
a personne d’autre que vous.

Musique dramatique au piano

Qa m'a rendu fou.

On redevenait complices.

Je I'ai tellement aimée.

Je vis 9a comme une trahison.

Excusez-moi,
j'essaie pas de vous attendrir.

Je peux vous demander
un truc ?

-Ne soyez pas contre moi par principe.

N'hésitez pas
é communiquer avec moi.

C'est délicat

car elle vous raconte
des choses que je contréle pas.

La subjectivité de sa parole
doit vous sembler objective.

-Je suis pas contre vous.

En anglais

-Vous avez tiré sur la corde.

Je vous ai prescrit des cortico'l'des.
La voix va revenir.

Mais avant tout,

vous devez dormir.
Promis ?

-Je me sens manipulée,
je sais que c'est pas de la parano'l'a.

H y a des gens assez tordus
pour vous diriger mal

pour que vous jouiez mal
et détruire votre carriére.

-|| faut se calmer un peu, déja.

Je suis Ié pour vous aider.

J'ai besoin de comprendre
ce que vous attendez de moi.

-Je veux plus qu'il s'adresse é moi
sur Ie plateau.

Tout doit passer par vous.

-Et merci d'étre venue.

-;a va aller.
{3a va aller.

"Un Giorno Come Un AItro"
Nino Ferrer

—C'é un po' di nebbia di Febbraio

Fuori non c'é quasi nessuno

E un giorno triste, lungo e freddo

E tira avanti come pub

Perché questa malinconia

Gira in citté, mi gira intorno

Che cosa mi ha bagnato i| viso

E pioggia o pianto, non lo so

E sembra un giorno...

Fracas

—Coupez !

En anglais
Coupez, s‘il vous plaTt.

Position de départ.

Tu peux faire
comme si tu jouais vraiment ?

Essaie au moins. Merci.

On reprend depuis Ie début!

En italien
-Tout le monde en place. Silence.

Voix mélées

"Un Giorno Come Un AItro"
Nino Ferrer

—C'é un po' di nebbia di Febbraio

Fuori non c'é quasi nessuno

E un giorno triste, lungo e freddo

E tira avanti

Come puc‘

Perché questa malinconia

Stop, je peux pas
travailler comme 9a.

-E||e donne rien.

T'es complétement vide.

En anglais
-Igor, plus jamais tu coupes une prise.

Margot, s'il te plaTt,

de la profondeur, de la complexité.
Tu es troublée, charmée, amusée.

Mais méfiante.
Puis tu craques. || te fait rire.

On y retourne.
Gros plan sur Margot.

Excuse-moi.

Sibyl pourrait faire Ia doublure d‘lgor ?

Elle peut jouer Igor, je préfére.

Ga change rien

s'il est pas dans Ie plan.

—C'est pas possible !
Allez, on s'y remet.

Je vais pas céder é tous tes caprices.

-Laisse tomber, j’y vais.

-lgor, s'il te plait.

—Je peux avoir ton micro ?

Allez, on y retourne.

-Je n'ai jamais joué.
Je ne pensais pas...

-Vous savez chanter ?

-P|us ou moins...
-Donne-Iui les paroles.

Je sais que vous étes venue
nous aider. C‘est le moment.

Faites comme vous pouvez.
Détendez-vous, vous n'étes pas filmée.

En italien
-On y va. Silence.

En anglais
—Merci beaucoup.

"Un Giorno Come Un AItro"
Nino Ferrer

Ready?

—C'é un po' di nebbia di Febbraio

Fuori non c'é quasi nessuno

E un giorno triste, lungo e freddo

E tira avanti come pub

Elle fredonne.

*-Sibyl, c'est Basil,

j'ai lu, c'est super!

Guerre des sexes et revanche sociale,

c'est trés bien.

J’aime l’alternance
entre les deux narratrices.

Quand on découvre
qu’elle a tout inventé...

L'actrice est hyper flippante.

L'autre est encore plus atteinte.

J’ai héte de lire la suite.

On frappe.

-Sibyl, pardon.

Je voulais vous dire

que j'y arriverai pas sans vous.

Merci.

On frappe.

—Je peux vous parler ?

-Oui, bien sCIr.

En anglais
-J'ai besoin d’un verre.

Je peux ?

-Oui, allez-y.

Elle ouvre et ferme un placard.

Qa va ? You're OK?

-E|le va trop loin.
Vous devez la raisonner.

-Je sais...

C'est ce que j'essaie de faire, mais...

je dois aussi I'aider é jouer,

et pour ca, elle doit me faire confiance.
Vous comprenez ?

-Bien sfir que je comprends.

Je suis humaine aussi, vous savez ?

Mais elle me pousse a bout.

Et si elle continue comme ga,
je vais craquer.

Et si je craque, je perds tout.
Je perds mon petit ami,

-En effet, votre situation est délicate.

-J‘ai pris Margot
parce qu‘lgor me l’a survendue.

II a insisté pour que je la caste.

Au début,
j‘ai trouvé ,‘a un peu étrange...

Mais quand je l'ai vue,
j'ai tout de suite compris.

-Pourquoi I'avoir engagée
en connaissant leur relation ?

-Je me suis d it que c'étaitjuste
une "petite histoire

et que ne pas la prendre
accentuerait leur désir.

Alors qu’en se voyant
tous les jours sur le tournage,

la re’alité
détruirait les choses 3 ma place.

Maisje n‘avais pas imagine’
qu'elle puisse tomber enceinte.

A une époque, je révais
d'avoir un enfant avec Igor.

Et,

j‘ai fini par comprendre
que c'était pas réciproque.

Ga m‘a pris du temps,
maisj'ai appris a l'accepter.

C'est passé mais...

le voir

vivre 9a avec quelqu'un d‘autre,
c'est une toute autre histoire.

Promettez—moi de rien dire a personne.

Je peux compter sur vous ?
-Oui, bien sCIr.

-Et tenez—moi informée sur eux,
ce qu'ils font.

J'ai besoin que vous soyez avec moi.

-Je le suis.

-Merci beaucoup.

-Tenez-vous.
—Me touchez pas.

—Coupez !

En anglais
On en refa‘rt une.

C'est pas encore 9a.

-Me touchez pas.

Me touchez pas!

Me touchez pas.

-Tenez-vous.
—Me touchez pas.

-Tu me fais mal
a taper avec la paume.

ContréIe-toi.
-Me parle pas, parle é Sibyl.

-Siby| 7

Dites-Iui qu‘elle arréte
de me faire mal volontairement.

En anglais
-Plus !

Sibyl.

En anglais
D'rtes-lui de mieux jouer l'ivresse.

Lé, j'y crois pas.

-Mika voudrait

que vous soyez dans l'ivresse,
avec un ou deux verres de plus.

-Merci.

lvresse, colére et douceur du geste.

-Essaie juste une fois
de créer une émotion,

de composer sans tomber
dans des élans primaires.

En anglais
—Gardez le drame pour la fiction,

Merci.

-Action !

-Tenez-vous.
—Me touchez pas.

En anglais
-C'était parfait !

Merci.

-Sibyl, j'étais bien ?

-On en refait une !

Instructions en italien

Sibyl tape a l‘ordinateur.

-Qa te plait de me faire mal ?

9a te plaft de me flapper ?

C'est pa ?

M'humilier .7

De m'humilier ?

Je peux plus, je peux plus.

Tu peux composer une émotion...

Compose une émotion...

De fabriquer une émotion

sans céder a} des instincts primaires ?
A des pulsions ?

A des pulsions pn‘maires.

C'est exactement
ce que j'essaie de faire.

J‘étais comment?

Dites-moi.

Vraiment ’.7

Sibyl.

Je voulais juste vous dire :

"J'y arriverai pas sans vous.

Merci.

J'ai plus confiance en personne
sur ce plateau.

Je me sens manipule’e.

Je deviens folle.

J'étais bien ’.7 Vraiment ’.7

Je veux que personne s‘adresse é moi.

Tout doit passer par vous, compris ?

Merci.

Merci, Sibyl.

Je me sens mal.

Je me sens sale.

Air mélancolique au piano

-Siby|.

En anglais
Bonjour.

Je suis Ie coproducteur italien.

Je vous sers un verre.

—Qa ira, merci.

-|| parait que vous faites beaucoup
pour Ie film.

-Je fais de mon mieux.

C'est vos cigarettes ’.7

-Entre nous,

ils sont un peu tarés.

C'est rassurant pour moi
d'avoir quelqu'un

comme vous sur Ie plateau.

Voici mon numéro.

N'hésitez pas é m'appeler si besoin.

Je vous appellerai
pour voir si tout va bien.

-D‘accord.

-Vous en voulez ?
-Non, merci.

-Sfire ?

-Oui, et toi ?
Qava?

—Ouais, 9a va.

—Tu veux un gin to ?
-Non, merci.

Oh!
-Pardon.

Je voulais pas vous faire peur.

-Je me vidais Ia téte.

-Je vais marcher un peu,
vous m'accompagnez ?

Air mélancolique au piano

En anglais

-Margot,
tu dois étre ravagée par les Iarmes.

ll t'a trahie.
Tes pasjuste bouleversée.

Tu es détruite.

Action.

Stop !

Igor, il faut vraiment qu'on voie

qu‘on ressente l‘amour,
le désir dans tes yeux.

Sinon on croit que tu I'as trahie
et le film est foutu.

-Je sais. c'est moi qui I'ai mise lé.

Tu veux vraiment parler de ga ?

De ce que je vois ou pas
quand tu as de dos ?

Je crois pas qu’on ait le temps.

En anglais
-Margot, tu fais ce que tu veux

pour te mettre en condition.

Tu peux méme crier.
Tout ce qui est :3 l'intérieur

doit sortir.

Tu peux méme me gueuler dessus.

Elle hurle.

Encore.

Action.

En anglais
Margot, embrasse—le.

Stop !

Igor...

Qu'est-ce que tu fous ?
C‘est quoi ga ?

T'as un probléme avec ton nez ?
Ga passe pas, c‘est 9a ?

C'était parfait! Pas vrai ?

C'était super.

Et, qu‘est—ce qu‘il s‘est passé
dans ta téte ?

C'était comme si t'embrassais ta soeur!

Désolée.

C'est Ie climax Ié !

T'es envahi par le désir, c'est animal !

C‘est tout ce que j'ai écrit
dans ce putain de scénario !

Alors,

tu veux vraiment que je te dise
comment Ia désirer ?

OK, Margot.

T'es dans un état paradoxal.

II te dégofite moralement

et en méme temps, i| t'attire beaucoup.

Vous pouvez Ieur donner un truc
pour qu’ils y arrivent ?

Des pilules ? Du Valium ?
Quelque chose.

Aidez—moi !

-Je vais trouver.

M'ka.

On peut pas perdre autant de temps

La météo change.
-Je sais, t'es mon seul allié.

-J'en peux plus de cette pute.

-E|le vient de dire que c'est super.

C'est son processus.
-Faut y aller.

En anglais
Allez !

-Action.

En anglais
Igor, désolée,

me regarde pas, reste concentré.

C'est pas Dirty Dancing.
C‘est un peu moins...

lls continuent é s'embrasser.

—Plus d‘intensité, c'est possible ?

Oui. Les mains, c'est bien.

Maintenant, tu I‘allonges par terre.

Maintenant, vous vous regardez,

puis vous reprenez
plus intensément cette fois.

Qu'est-ce qui se passe ?

-Je suis désolée.

-Je crois pas que tu sois désolée.

Je peux plus supporter ga !

On s'amuse pas Is}.
On fait pas une comédie !

Qu'est-ce qui tourne pas rond
chez vous ?

On a pas Ie temps pour 9a.

J'en peux plus. J'arréte.

C'est fini !
-On y est presque. Elle va se ressaisir.

Mika, s'il te plait.

-Non, je veux que tu me raménes
tout de suite.

Sinon, je rentre a la nage.

-Ca|me-toi.

On va en refaire une at ca va aller.

S'il te plait.
Qu'est—ce que tu fais ?

Arréte, on a pas Ie temps.

-Finissez sans moi.

lls me supportent plus.
Et c'est re’cipmque !

Sibyl pourrait nous diriger.

-On fait comme 9a.

On fera des raccords.

-On reprend quand vous étes allongés.

-Parlez-nous, 9a nous aide.

-Margot, Iaisse-toi faire.

T'es pas passive, tu Ie fixes.

Respiration haletante

Caresse-la.

Respiration haletante

Musique douce

En anglais
-L'eau était bonne ?

-Je suis désolée.

-Je penses que tu vas étre contente.
lls ont été super.

Viens voir Ies images.

*Sibyl pleure.

-What's that sound?

*-Qa va pas du tout.

*-Qu'est-ce qu’i/ se passe ?

-Je me sens tellement mal, Edith.

-And rea?
-Wait.

Elle pleure.

*-J’entends pas.

-J'aurais jamais d0 venir,
je suis une imposture.

Je suis une imposture.

*-Je sais pas 00 tu es,
j'entends trés mal.

-Tu comprends pas.

Je fais n'importe quoi.

J ’ai aucune réalité.

Elle pleure.

J'ai couché avec l'acteur.

Tout ce que je fais...

ll ya rien....

*E/Ie pleure.

En anglais
—Galotin va vous ramener 2‘1 I‘aéroport.

Right?
-Sure.

-Je crois que tout ce que vous direz
ne me surprendra pas.

Done, parfois, c'est mieux de se taire
et de partir.

Fracas

-Non, je vous en supplie, pas ga !

-Bonjour, madame, en apéritif,
vin, champagne,

ou sofi‘s etjus de fruits.

Qu'est-ce qui vous ferait plaisir .7

-Champagne.

Merci.

—C‘est qui ?

-Bonsoir !

Cris de joie
-MAMAN !

C'est pour vous, tout 9a.

-Des chocolats !

-Les filles...

Allez dans votre chambre.

-Ouais !

-A||ez, on y va !

Dans la chambre, les filles!

—Pourquoi cette chanson ?

-C'est la derniére que j'ai écoutée
avec ma mére avant qu'elle meure.

Je Ia mets toujours
dans la buanderie.

J'ai besoin d'étre seul.

Etre stir que personne me dérange.

Je me souviens

de son odeur.

De son parfum.

-Tu sais, t'as le droit d'étre triste.

Tu peux pleurer, si tu veux.

-Est-ce que ga veut dire

que j'ai plus besoin de venir ’.7

-Je sais pas.

T'en as marre de venir ’.7

-Non.

-A la semaine prochaine.
—A la semaine prochaine.

|| ferme la porte.

"Sometimes I Feel Like A Motherless Child"
Julie London

-J'ai trouvé ga magnifique !

Le style est super fluide.

L'atmosphére urbaine
hyper anxiogéne.

C'est vachement bien rendu, vraiment.

J'ai trouve’ ga trés fort.

Bravo !
-C'est chouette.

—J'ai pas fait une lecture
stylo en main.

J'ai dévoré.

réveillé des choses chez moi.

Ga 3 convoqué quelque chose de fort.

-Et Ie maitre-nageur ’.7

Tu sais, qui arrive...

-C'est mon personnage préféré.

Qa m'a hyper touchée.

C'est trés fin ce que tu fais avec lui.

-|| y a pas de maitre—nageur,
tu I'as pas lu.

Pour moi.
Et une pomme d'amour, s'il vous plait.

Merci.

Merci beaucoup.

-10 euros, s'il vous plait,

jeune homme.

Merci beaucoup.

—Je Iéche ?

—C'est qui ?

-Une ancienne amie.

-Waouh ! || est trop mignon.

-Qu'est—ce que tu fais Ié ?

-J'accompagne des amis.

-Vas-y, je te rejoins.

-Tu vivais pas dans le Sud ?

-Je suis revenu H y a un mois.

-D'accord, OK.

-Oui, 9a va.

-T'écris toujours ’.7

—C'est cool.
-Ouais.

-Tu vis a Paris, alors ’.7

-Je cherche un appartement
pas trop cher.

-J'ai un site super pour 9a.

Je te I'enverrai si 9a t'intéresse.

C'est moins cher.

{3a m'intéresse vraiment.

-Tu travailles 53 Paris, alors ’.7

—Je suis prof en lettres.

J'ai un poste é Nanterre.
Paris me manquait.

-E||e est la ?

-Je vais vous Iaisser.
Bonne journée.

-J'ai adoré travail/er aver; vous.

J'ai traversé cette expérience
comme un réve.

-C'est ce qu'on essaie de faire.

Fabriquer un film, c'est faire un réve.

J'espére que vous allez pouvoir réver
avec nous.

-En ce qui me concerne,
c'est plus un cauchemar.

Rires

Quelle idée de tourner sur un voloan ?

Rires

En anglais
-Je déteste ce mec.

Rires

—C'est comme ga
qu'elle témoigne son affection.

En anglais
-Non, parce que je te déteste aussi.

Rires

-Bah voilé.

-On peut lancer Ia projection.

Applaudissements

Air dramatique au piano

Chanson en italien

Fracas

-Bien.

Bonsoir.
-Bonsoir.

C'était bien, le film. Trés beau.

-Merci.

-Je voulais dire
que vous étes un acteur...

Elle cherche ses mots.

Votre talent...

Non, que votre talent...

Voilé.

-Merci.

-He||o.

-Et toi ?

{3a va ?
-Mais oui.

En anglais
-Les histoires d'amour,

c’est la premiére chose
qu'on veut faire

quand on...

-C'est une amie ?

-Oui, elle nous a aidés a Stromboli.

"Un Giorno Come Un AItro"
Nino Ferrer

—C'é un po' di nebbia di Febbraio

Fuori non c'é quasi nessuno

E un giorno triste, lungo e freddo

-Je Ia connais.

-E tira avanti come pub

-Perché questa malinconia

Gira in citté, mi gira intorno

E sembra un giorno

Come un altro

|| primo giorno

Senza te

-Pou rquoi avoir choisi Stromboli
pour la film ?

C'est un endroit
que tu avais envie de filmer ?

-Parce que c'est loin.
Parfois c'est bien

de partir loin.

-|n casa é tutto come sempre

E suona i| disco che tu sai

|| fuoco...

COME UN ALTRO

Elle tient Ia note.

Fracas

Sonnette
Fracas

-Bonsoir, elle se sentait pas bien.

Je me suis permis de la raccompagner.

-T'as lu mon livre, hein ’.7

-Non, je le ferai plus tard.

-La vie n'a pas de sens.

{3a fait 5 jours qu'elle est partie.

Désolé, mais Ié, tu rentres pas.

On part pas pour revenir dans cet état.

Les enfants comprendraient pas,
tu le sais.

-Je les aime plus que tout au monde.

-Offre-|eur autre chose
que ton ivresse.

-J'ai acheté votre livre.

ll y a des choses qui peuvent vous...

Qa va vous faire...

Un personnage vous évoquera
des choses,

des résonances...

{3a me dérange pas.

Quelque part, 93 me flatte.

-Siby|, ca fait 3 semaines
que je suis sobre.

Applaudissements

Je panse plus a Margot.

J'ai commencé un nouveau roman.

Je prends du recul
avec ceux qui m'entourent.

Je Ies vois comme des personnages.

Air dramatique au piano

Etienne a pas accés a moi.

C'est ce qui fait durer Ie suspense.

Je touche n‘en de concret avec lui.

Mais ce qu'il représente me plait.

Je vois de fagon trés Claire

etj'ai compris une chose .'

ma vie est une fiction.

J9 psux Ia réécfire comme je veux.

Je peux tout faire, tout changer.

Tout faire naftre.

Je suis au centre des décisions.

Gabriel est de’finitivement monf
pour moi.

Air dramatique au piano

-C'était qui, mon pére ?

—Qu'est—ce qui te fait penser 3 ca ?

-Pourquoi je Ie vois pas ’.7

-Je t'ai déjé dit,
il est parti avant que tu naisses.

-A|ors, pourquoi
vous m'avez fabriquée ?

—Parce qu'on s'aimait trés fort.

-C'est pas logique qu'il soit parti.

|| était pas content que j'arrive ’.7

-|| était trés heureux.

II t'aimait méme avant que tu naisses.

il avait des choses é faire ailleurs.

|| faut jamais douter de son amour.

-Je lui ressemble ’.7

-Tu penses a lui en me regardant ’.7

Pour moi, c'est comme si
une part de lui vivait en toi.

-Et ga te plait ?

"Shahdaroba"
Roy Orbison

Musique douce au piano

*—Sinon peut—étre
un truc plus tragique.

*-Qa marche bien.

Je repars surle méme théme.

Attends, je vais
Ie refaire un peu.