All language subtitles for (05) Maigret et le corps sans tête1

Alors ma chère ? Bonjour commissaire.

C

'est

un homme.

C 'est rare.

Bonjour Victor.

Bonjour commissaire.

S 'il y a d 'autres morceaux, ils sont
en amont.

Une cuisse, une tête, un tronc, c 'est
toujours qu 'un pied.

Pour prouver les mains.

D 'accord, commissaire.

C 'est l 'administration qui paye et c
'est vous qui commandez.

Une main, c 'est petit. Je mettrai les
lunettes.

Faites fouiller les chantiers et les
terrains vagues.

Qui a découvert le pied ? Un marinier, j
'ai pris sa déposition.

Vous voulez l 'entendre ? Non.

Essaie de savoir s 'il n 'y a pas eu de
bagarre dans la région.

Ben, commissaire.

Où est -ce que je peux téléphoner ? Ah,
le format tient un café tranquille avec

une cabine.

Il y a quelqu 'un ?

Qu 'est -ce que je vais faire ? Le vin
blanc est bon.

On peut téléphoner ?

Bonjour, monsieur le procureur.

Oui.

Il pense que le reste, si reste il y a,
se trouve en amont.

Je voudrais que le légiste examine vite
les membres.

Je vous le promets.

Je l 'appelle des manteaux.

Une cuite d 'électron, mais pas de main.

C 'est embêtant.

Ça fait combien de temps que tu fais ce
métier, Victor ? Ça fait 20 ans.

Comment est -ce qu 'on devient
scaphandrier ? Sautant dans l 'eau.

Non, mais tu me penses. Non, c 'est la
vérité.

J 'étais au Havre, j 'avais 20 ans, j
'étais sans le sou, sans savoir rien

faire.

Un patron marin est tombé dans l 'eau,
un soir.

Il ne savait pas nager, je l 'ai
repêché.

Le lendemain, mon nom était dans le
journal.

C 'est comme ça que j 'étais engagé.

Et vous, commissaire, je peux vous
demander comment vous êtes rentré dans

police ? Comme toi.

En sautant dans l 'eau ? Presque.

Mais je te raconterai ça un jour.

Alors si tu trouves quelque chose qui
ressemble à une main, tu me fais

D 'accord.

L 'homme devait avoir entre 50 et 60,
plus près de 50.

Un pied large et fort, plutôt un paysan
qu 'un ouvrier, et pas très soigné,

comme le montrent les ongles.

Je vais prélever un extrait des matières
et les envoyer au labo à Moërs.

Le corps n 'a pas été découpé par un
professionnel.

Pour les os, c 'est servi d 'une scie à
métaux ordinaire, et pour le reste, d

'un grand couteau à découper.

Il est mort depuis longtemps ? Trois
jours, pas davantage.

Peut -être moins.

Ce qui est certain, c 'est que l 'homme
n 'est pas mort par immersion.

Brun, pas très grand, plutôt rabelé,
costaud.

Et les poings ? Plomb, vous savrez -t
-il. Un accident de chasse dans sa

jeunesse.

Bon, je vais ouvrir les viscères.

Je pourrais vous en dire plus.

Vous restez ? Ah non, merci.

Ça va, la pointe ? Ça va.

Tenez -moi, je suis au bureau.

Rien de neuf ? Une bagarre a éclaté dans
un bar près de la gare. Mais les types

sont faits soigner à l 'hôpital et on a
leur déclaration.

Rien dans les terrains vagues ? Pas
juste ici.

Ma chère est sur place et il nous
rencontre.

Commissaire ? Le juge Comedio.

Ça m 'étonne pas.

Bonjour, monsieur le juge.

Difficile de l 'identifier sans la tête
et les mains.

Le docteur Paul et le labo font leur
travail.

Tu travailles sur mon cœur d 'art.

Ah oui.

La dernière chaussette qu 'il a portée
était en laine, bleu marine.

Sous les ongles, j 'ai relevé de la
terre mélangée de salpêtre.

Du salpêtre ? Beaucoup ? Suffisamment
pour que ça ne soit pas un hasard.

Ce serait donc un homme qui avait l
'habitude de descendre dans une cave.

Oui, ça ne serait qu 'une hypothèse. Il
n 'y aurait pas aussi des petits éclats

de cire rouge, comme celles utilisées
pour sceller les bouteilles de vin.

Rien comme le territoire cherche
toujours.

Pas de vêtements ? Non.

J 'ai envoyé au labo les ficelles et les
journaux qui ont enveloppé les morceaux

du corps.

J 'aimerais que tu me fasses une liste
de tous les bistrots des environs, en

particulier ceux dont le patron ou le
serveur sont absents depuis samedi.

Vous avez une idée, patron ? C 'est moi
qui ai eu l 'idée, elle est peut -être

bonne.

Je vais faire un tour au café.

Sur Mercala ? Pas, j 'ai pas fait
attention, non.

Quel genre ?

Tranquille, un coup de temps d
'histoire.

C 'est la patronne qui sert d 'habitude
? Non, c 'est Homer.

C 'est les après -midi quand il va faire
son billard à la gare.

Viens ici, toi.

Quand il revient, le patron ? J 'en sais
rien.

Il parait qu 'ils en sont encore à
chercher après la fête.

On l 'a pas retrouvée, hein ? Pas
encore.

Vous croyez qu 'on va la trouver ? C
'est pas vous, le commissaire Maigret ?

'est... Bon, allez, Julien, c 'est l
'heure.

Au revoir, Mme Calas.

Au revoir, messieurs.

Au revoir, madame.

C 'est calme, c 'est beau.

Il est beau.

Combien je vous dois ? 100 francs.

Votre mari est en voyage ? Oui.

Où ? En province.

Quand est -il parti ? Vendredi après
-midi.

Par le train ? Oui.

Quelle gare ? Versailles -Champier.

Pourquoi Versailles ? Parce que c 'est
plus près de Paris.

Il a emporté des bagages ? Vous m
'interrogez ? Il a emporté des bagages.

Sa valise ? Comment était -il habillé ?
Il portait

un complet gris, je crois.

Où est -il allé exactement ? Il a
commandé du vin à Saint -Aubin pour

Où loge -t -il ? Il ne me le dit pas.

De sorte que, si vous vouliez le
joindre, même en cas d 'urgence, vous ne

pourriez pas.

Non.

La même chose ?

Quel âge avez -vous

? 41 ans.

Vous êtes née ici ? Non.

Tu vas téléphoner à la gare de
Versailles pour savoir quels sont l

et les heures de train pour Poitiers et
Saint -Aubin.

Adresse pour le commissariat de la gare.

Vous avez une photographie de votre mari
? Non.

Vous ne possédez pas une seule photo de
lui ? Non.

Et de vous ? Non plus.

Qu 'est -ce que vous me voulez ? J 'ai
rien fait.

Alors t 'as rien à craindre ? T 'as pris
son identité ? Christian Antoine,

livreur.

Pourquoi tu es parti quand je t 'ai
appelé ? Je vous ai pas entendu.

Alors pourquoi tu t 'es sauvé ? Je me
suis pas sauvé, j 'étais en retard au

boulot.

Et maintenant, pourquoi tu t 'es enfui ?

Tu connais Homer ?

Le patron.

Je connais personne.

La patronne non plus.

Tu la connais pas ?

De vue.

Bien.

Téléphone à la gare de Versailles.

Tu bois quelque chose, Antoine ? Rien.

Tu bois jamais ? Pas avec les flics.

Bon, il va falloir que vous me laissiez
partir.

Tu parais bien sûr de toi.

Je connais la loi.

Très bien.

Tiens.

C 'est bien la bonne adresse.

Oui.

Je peux partir ?

Remettez -nous ça.

Je suppose que vous ne le connaissez
pas.

Qui ? Antoine, le triporteur.

Si.

Il vient souvent ? Assez souvent.

Pour boire ? On ne boit pas beaucoup.

Alors pourquoi vient -il ?

Il est amoureux ? Peut -être.

Votre mari le sait ? Non.

Madame Callas, me permettez -vous une
question très personnelle ? Vous la

poserez de toute façon.

Ce garçon est votre amant ? C 'est
arrivé.

Souvent ?

Il y en a d 'autres ? Il y en a.

Allô, ma chère ? Oui.

Il faut surveiller le triporteur.

Il s 'appelle Justin Antoine.

27 rue des Maraîchers.

Il vit avec sa mère.

D 'accord.

Votre mari a -t -il eu un accident de
chasse ?

Je ne m 'en souviens pas.

Je l 'ai remarqué sur son ventre, des
cicatrices.

Il y a bien longtemps que je ne le
regardais pas si près.

Vous avez des enfants ? Oui, une fille.

Quel âge ? 24 ans.

C 'est la fille d 'Homère ? Oui.

Qu 'est -ce qu 'elle fait ?

Elle est assistante d 'un chirurgien de
l 'hôtel Dieu.

Elle loge ici ? Non.

Elle nous a quittés il y a plus de huit
ans.

Quand vous aurez terminé, j 'aimerais
bien préparer mon repas.

Vous ne supportez toujours pas le tabac
? Je ne supporte pas votre tabac.

Bien.

Et qu 'est -ce qui vous a conduit chez
elle ? Le hasard.

Le hasard ? Oui, monsieur le juge.

Je suis entré dans un café pour
téléphoner et là, par hasard, je l

tombe sur une femme dont le mari est
absent depuis vendredi et qui pourrait

l 'homme dont on a pêché les morceaux.

Elle n 'a aucun moyen de joindre son
mari ? Non.

Je suppose que vous ne la croyez pas.

Pas nécessairement. Il est possible que
ce qu 'elle m 'a dit soit faux.

Mais il est aussi possible que ce soit
vrai.

Alors je ne comprends pas, pour parler
franc, maigret, que vous n 'ayez pas

entendu cette femme dans votre bureau.

Mais nous n 'avons pas encore identifié
le corps.

Rien ne prouve que c 'est celui de son
mari.

Si le hasard est toujours avec vous,
profitez -en.

Je peux vous signer un mandat
immédiatement, si vous le souhaitez.

C 'est trop tôt.

Oui, chambre 18.

Vous prenez le deuxième couloir sur
votre gauche, madame.

Mlle Callas.

C 'est personnel ? Non.

Je crains qu 'elle soit en salle d
'opération.

Je vais voir si elle peut se déranger.

Si vous voulez les asseoir.

Non. Tu viens voir qui ? Une infirmière.

Madame Geneviève ? Je ne sais pas.

Tu ne sais pas comment elle s 'appelle ?
Je ne connais pas son prénom.

Comment tu t 'appelles ? Jules.

Et toi ? Myriam.

Bonjour, monsieur.

C 'est vous qui me demandez à me parler
? Commissaire Maigret de la police

judiciaire.

Vous ne savez donc pas si votre père est
parti en voyage.

Mais il est arrivé quelque chose.

Ça vous surprendrait ? Que Calas, à
force de taper sur ma mère, l 'ait tué,

Il bat votre mère ? C 'est quotidien.

Et elle se laisse faire ? À croire qu
'elle aime ça.

Et les clients ? Personne ne le sait.

Il prend bien soin de ne pas la marquer
au visage pour qu 'elle puisse servir au

café.

Elle doit le haïr.

Lucette, le professeur Laveau te demande
au bloc. Mais j 'arrête.

Une dernière question.

Je vous demande pardon de vous en
parler, mais il semble que votre mère

amants. C 'est pas nouveau.

Un jeune homme, livreur, Antoine
Christin.

Non, je vois pas.

Personne dont vous ayez le souvenir ?
Peut -être un homme doux.

Un client de ma mère depuis des années.

Il avait une voix qui chantait et des
yeux bleus très clairs.

Son nom ? Plus la moindre idée.

Il faut vraiment que j 'y aille
maintenant.

Dans sa jeunesse, votre père n 'a jamais
reçu une charge de plomb de chasse dans

le ventre ? Jamais entendu parler.

C 'est Lucette ? Oui.

Elle est très gentille.

Toi aussi.

Tu reviendras ? C 'est possible.

Au revoir, Myriam. Au revoir, Jules.

C 'est bon, troisième porte à vous.

Antoine ! C 'est en retard.

Il s 'est endormi.

C 'est impossible, tu sais.

Qu 'est -ce

que c 'est ? Mme Christin ? Oui ?

La Poste ? Bonjour, madame. Antoine est
pas là ? Il devrait, mais

je ne crois pas, non ? Permettez.

Il va avoir des ennuis, votre fils. Et
pourquoi donc ? Il

est recherché par la police judicile.

Il n 'a rien fait, mon fils.

Et qu 'est -ce que c 'est que ces façons
d 'entrer chez les gens ? La Poste.

Ils sont beaux, les postiers.

Police judiciaire.

Vous étiez de service vendredi ? Oui,
jusqu 'à 6 heures.

On a déposé beaucoup de bagages ? Plutôt
moins que d 'habitude.

Y en a -t -il parmi ceux déposés
vendredi qui n 'ont pas encore été

Y a ça ?

Y a ça, la valise.

Appartenant à la même personne ? Non.

Montrez la valise.

Vous ne vous rappelez pas la personne
qui l 'a déposé ? Non, non.

Plutôt jeune.

Enfin non, je ne pourrais pas me
souvenir.

Si quelqu 'un vient la demander, faites
-le attendre et appelez tout de suite ce

numéro.

Nous n 'allons pas voir, madame Galas.

Nous sommes venus vous chercher pour
vous faire identifier un objet.

L 'inspecteur Lapointe va vous y
conduire.

Mais il faut que je ferme le café.

Non, ce n 'est pas la peine. Vous serez
rapidement de retour.

Je reste.

C 'est vous qui allez servir les clients
? Ne vous en faites pas.

Je ne connais pas votre prénom.

Aline.

Où m 'emmenez -vous ? Pas loin.

Allez, pas de bêtises, sors de là, vite.

Vous m 'arrêtez ? Je ne sais pas encore,
mais je suis capable que tu nous

rejoues la fille de l 'air.

Dans les poignets.

C 'est fini, oui ! Vous n 'avez pas le
droit, j 'ai bien fait.

Dans les poignets.

Oui, Mme Kala.

Ne t 'inquiète pas, elle va revenir.

Vous la reconnaissez ? Alors ?

C 'est possible.

Vous savez bien quand même si elle vous
appartient ? Alors, Mme Kala ?

Peut -être.

Ma mère

va s 'inquiéter.

On la préviendra.

T 'en fais pas.

Excusez -moi.

Qu 'est

-ce qui se passe ? Vous ne saviez pas qu
'il

était chez vous ? Ne lui raconte pas.

C 'est la valise de votre mari.

Ne réponds rien, il t 'a fait du mal.

C 'est fini, oui ! Alors, madame Callas
?

Elle est fermée à clé.

Vous avez la clé ? Non.

Téléphone à ma chère qui vient ici avec
l 'employé de la consigne.

Et préviens le juge pour une réquisition
en règle.

Bien, monsieur.

Vous avez... dépense ou un corps de
vice.

Ce sont les affaires de votre mari ?
Oui.

Tu remarques rien ? Et tout est pêle
-mêle ? Avec des chaussures de rechange

et du linge sale.

C 'est pas lui qui les aurait mises ? C
'est probablement lui, mais... pas avant

de partir en voyage, au retour.

Il était sur le point de rentrer chez
lui.

Vous avez entendu, Mme Callas ?
Attention au

départ, vous êtes trois.

Attention au départ, vous êtes trois.

Si c 'est pour la valise, je l 'ai déjà
donné à un flic, chef. Oui, je sais.

Il l 'a quasiment arraché, mais j 'ai un
reçu. Je sais.

Qu 'est -ce qu 'il y a encore ? Tu vas
me suivre.

Ben où ? Tu suis, monsieur l
'inspecteur.

Je n 'ai pas fini mon service, moi. Je
sais, je te remplace.

Qui c 'est qui va me ramener ? Moi.
Allez, viens en avant, on est prêt.

Ce genre d 'histoire, c 'est toujours
pour moi.

Sacrée journée.

Je vais demander à changer de service.

La consigne, ce n 'est plus ce que c
'était.

Autant prendre du service avec les
roulants.

Les valises, ils les mettent aux objets
trouvés. Ils n 'ont pas tous les fils de

Paris, toutes les cinq minutes sur le
dos.

On va où, là ? T 'occupe.

Attends, t 'occupe, t 'occupe. Moi, j
'ai mon cours d 'accordéon à la mairie,

soir. Le chef, s 'il ne me voit pas, il
va me rayer aussi sec.

Il n 'y en a rien à foutre de vos
histoires de valises.

Bon, qu 'est -ce qui se passe encore ?
Vous n 'aurez pas pour longtemps.

Moi, j 'ai fini mon service, je dois
rentrer chez moi.

Eh bien, on vous raccompagnera.

Et la valide ? Votre chef va recevoir un
mandat du juge chargé de l

'instruction, d 'accord ? Parce que j
'en dis.

Bon, je sais.

Vous le reconnaissez ? Il peut se lever
? Lève -toi.

Non.

Lève -toi !

Comme ça, je dirais que c 'est lui.

Mais il ment.

Ils sont tous les mêmes.

Il suffit de dire police et ils se
mettent à trembler.

Dites, je ne voudrais pas lui faire de
tort, moi. Ah non, mais vous le

reconnaissez, oui ou non ? Oui.

Oui, mais j 'aimerais bien le revoir
dans les mêmes conditions, à la gare. On

fera. Je vous remercie. Vous pouvez
partir.

C 'est fermé.

Commissaire, le juge Coméliot. Deux ans.

C 'est moi, monsieur le juge.

C 'est une très bonne nouvelle.

Moi aussi, j 'avance.

Non, non, je ne bouge pas d 'ici.

J 'attends le labo.

Merci, monsieur le juge.

Victor a retrouvé une main.

Alors, on va savoir très vite.

Vous feriez bien de manger un morceau.

Il est possible qu 'on doive vous
emmener.

Moi ? Oui.

Pour longtemps ? Le temps que le juge
décidera de vous garder à sa

Je coucherai en prison ? Au dépôt d
'abord.

C 'est pareil.

Pas tout à fait.

Et moi ? Toi aussi, mais pas dans la
même cellule.

Tu vas garder la maison ? Personne. Nous
la surveillerons.

Allez, Antoine.

L 'inspecteur va t 'emmener à la police
judiciaire.

On te donnera à manger, à boire et tu
diras tout ce que t 'aimes.

Faut rester ? Oui, j 'attends Moërs et l
'identité.

Fais prévenir sa mère.

Bien, patron.

J 'ai vu votre fille hier.

Elle m 'a fait l 'impression de quelqu
'un d 'équilibré.

Ça n 'a pas dû être facile au début.

Pourquoi vous avez arrêté Antoine ? Je

me demande pourquoi vous n 'avez pas
quitté un homme qui vous battait.

Est -ce qu 'il vous retient ? Est -ce
que l 'autre était ici,

vendredi ? Quel autre ? Votre amant.

Qu 'est -ce qu 'il faut examiner,
commissaire ? Tout. La salle, la cuisine

les deux chambres.

Il y a aussi la cour et la ferme.

Vous croyez que c 'est ici que la mat
est tuée et découpée ? C 'est pas

impossible.

Vous examinerez aussi la valise et son
contenu.

Mais avant tout, les empreintes,
partout.

J 'en attends la confirmation, mais j
'ai peur que vous soyez obligés de m

'accompagner.

Je dois emporter des vêtements et des
objets de toilette ? C 'est plus

oui.

J 'ai combien de temps ? Je ne suis pas
pressé.

Tu la laisses seule ? Oui.

Tu ne crains pas qu 'elle essaye de
déplacer des... Non.

... ... ... ... ...

Elles sont identiques à celles de la
main coupée.

Vous n 'en portez pas de valise ?

L 'épreuve va commencer.

Je suis prête.

Vous n 'avez toujours rien à dire.

Je n 'ai pas tué Calas.

Sous -titrage

Société

Radio

-Canada S 'il vous plaît.

S 'il vous plaît.

S 'il vous plaît.

S 'il vous

plaît. S 'il vous plaît.

Sous -titrage ST'

501

Entrez. Où est -elle ? Avec Marbeuf.

Vous n 'allez pas l 'interroger ? Pas
maintenant.

Ah.

Quand comptez -vous le faire ? Ce soir,
ou demain, ou après -demain, je ne sais

pas.

Qu 'est -ce que vous attendez ? Moërs,
il fouille le café.

Vous ne pouvez pas la garder
indéfiniment dans un bureau ? Non.

Alors, si vous n 'êtes pas sûr de vous,
pourquoi l 'avoir amenée ? Je sais.

Qu 'est -ce que vous me conseillez ?

Vous me demandez conseil, maigret.

Qu 'est -ce qui se passe ? Rien.

Un doute.

Vous m 'inquiétez.

Cette femme ne vous réussit pas ? Non, c
'est probable.

Vous voulez demander à Marbeuf de m
'amener la femme Calas, je vous prie.

Je vais l 'interroger moi -même.

Comme vous voulez, monsieur le juge.

Restez maigré, restez.

J 'y tiens.

Madame Yorel, vous voulez venir prendre
une déposition, s 'il vous plaît ?

Je vous en prie.

Entrez.

Madame Callas, je suis le juge comme
Elio chargé par le parquet de cette

affaire. Je vais vous interroger et tout
ce que vous allez me dire sera continué

sur un procès verbal. Nous sommes bien d
'accord.

Je n 'ai rien à dire.

Vous êtes ici pour répondre à mes
questions.

Vous avez un avocat ? Non.

Voici la liste des membres du barreau.

Choisissez un nom.

Je n 'ai pas d 'argent.

Ah.

Alors il vous faut un avocat commis d
'office, vous l 'aurez.

Mais il faut aussi un certain temps.

En attendant, je vais commencer votre
audition.

Je n 'ai rien à dire.

Nom, prénom, date de naissance.

Alors,

c 'est moi qui te demande des nouvelles.

Dans cinq minutes, tu les as.

Je me demande à qui je vais le confier.

J 'ai vu une boucherie un peu plus haut.

Et les empreintes ? Ce sont bien celles
de Calas.

On en a trouvé un peu partout, aussi
bien sur le lit qu 'à la cave.

Mais ce n 'est pas tout, regarde dans le
microscope.

Tu vois les traits brunâtres ? Ce sont
des brindilles de chanvre qui se sont

dépassées d 'une poussette, comme celle
qui a servi à envelopper les restes

coupés du cadavre.

Bon, ce n 'est peut -être pas suffisant.

Maintenant, je vais examiner le solpêtre
de la cave.

Ce n 'est peut -être pas suffisant, mais
ça commence à compter.

Merci, merci.

Tu seras encore là quand je reviendrai ?
Oh, il y a des chances.

Bon, allez.

Viens par ici, toi. Tiens, tu le prends.

Voilà,

monsieur.

Un petit voyage.

Allez.

Faites le tour par là.

Vous êtes

Mme

Callas ? Oui.

Ça vous ennuierait de la garder quelques
jours ? Tant qu 'il ne se bat pas avec

les miens.

Madame Callas est cliente chez vous ?
Oui, elle vient tous les jours.

C 'est vrai que c 'est son mari qu 'on a
retrouvé coupé en morceaux ? C 'est

possible, oui.

Qu 'est -ce qu 'on a fait d 'elle ? Mais
on doit l 'interroger.

Écoutez, monsieur le commissaire, je
sais que c 'est pas la vie de tout le

monde, qu 'il y a des choses à dire sur
elle, mais... Je crois que c 'est une

malheureuse qui n 'est pas responsable.

Vous connaissez un client de Mme Callas,
la cinquantaine.

Il vient souvent au café, depuis
longtemps, surtout l 'après -midi.

Je vois pas, non.

Il a un regard très clair.

Ah ben, c 'est M.

Pape qui a des beaux yeux bleus.

Il fait ses courses quand il y a du
monde au café.

Vous connaissez son adresse ? Non, mais
je crois qu 'il travaille à la fabrique.

Merci, madame.

C 'est vous, Dieu ne l 'avait pas ? Oui.

Je suis le commissaire Maigret, mais...
Vous n 'étiez pas au café Calas tout à l

'heure ? Avant de prendre mon travail.

Qu 'est -ce que vous vouliez ? Rien,
boire un verre.

Pourquoi vous n 'êtes pas resté ? Je ne
sais pas, je vous ai vu, je n 'ai pas

compris.

Je vais vous demander de nous suivre.

Pourquoi ? Une simple vérification.

Vous êtes marié, M. Pape ? Je suis veuf.

Depuis longtemps ? Douze ans.

Des enfants ? Non.

Vous ne souffrez pas trop de vivre seul
?

Comment voulez -vous procurer ? Je l 'ai
prise avec mon appareil.

C 'est vous qui l 'avez agrandie ? Non,
non, non.

Je l 'ai fait faire à Versailles.

Elle est très belle.

Il y a longtemps que vous connaissez Mme
Calas ? Plus de dix ans.

Où avez -vous pris cette photo ? Sur les
bords de Marne.

Madame Callas vient vous voir souvent ?
Ici.

Oui, ici.

Non, il ne vient pas.

Bien.

Nous allons revenir avec l 'identité
judiciaire. Pour quoi faire ? Notre

Vous m 'emmenez vous.

Parole.

Asseyez -vous à votre place, M. Pape. Je
suppose que vous avez une place

habituelle.

Je ne comprends pas.

Vous êtes un habitué de la maison.

Je suis un client.

Un très bon client qui a la photo de la
patronne chez lui.

Vous êtes venu ici dimanche.

Asseyez -vous.

Je vous ai posé une question au sujet de
dimanche. Je ne suis pas venu ici.

Vous êtes resté chez vous ? Non, je suis
allé chez mon frère.

Où ? À Nogent -sur -Marne.

Il a le téléphone ? Oui, le 217 à
Nogent.

À quelle heure avez -vous quitté Nogent
? J 'ai pris le bus de 8 heures.

Quel costume portiez -vous ? Je vous l
'ai dit, le bleu.

Quand avez -vous vu Mme Callas pour la
dernière fois ? Samedi.

Et Callas ? Je ne l 'ai pas vu depuis
longtemps.

Vous venez ici plus volontiers en l
'absence du mari ?

Chez le juge d 'instruction.

Meurs, va -t -on ? Tu veux lui prendre
ses empreintes ?

Et qu 'on parle avec celle que tu as
trouvée dans la

cuisine.

C 'est pour savoir si je me suis rendu
dans la cuisine. Vous n 'avez qu 'à me

demander. Ça m 'arrive souvent d 'y
aller.

Dimanche ? Non, samedi. Je suis allé
pour me faire une tasse de café.

Qu 'est -ce que vous allez faire, Daline
?

Vous ne savez rien de la disparition d
'Homère Callas.

Vous allez devoir nous suivre, M. Pop.

Je vais vous faire une déclaration, un
peu de calme.

Bon,

on se calme.

Nous avons découvert l 'identité du
corps santé.

Il s 'agit d 'Omer Kalas, 52 ans.

Sous -titrage Société Radio -Canada

Enlève -lui les menottes.

Asseyez -vous.

Où est Aline ? Chez le juge ou au dépôt.

Lui dire en prison ? Pas encore.

Vous avez quelque chose à me dire ?

Dans une heure ou deux, j 'aurai les
résultats de l 'identité judiciaire. Ils

examinent votre maison et trouveront s
'il y a quelque chose à trouver.

Mais il n 'y a rien.

Rien.

Tout à l 'heure, tu m 'as dit une heure.

Midi, une heure, est -ce que je sais ?
Moi, je ne suis pas horloger. Non, mais

'es livreur. Tu connais bien tes
horaires, non ? Vous voulez boire une

monsieur Pape ? Non, merci.

T 'as mangé, Antoine ?

Il a mangé un sandwich.

On a prévenu sa mère, elle est déjà
arrivée, elle veut vous parler.

A vous seul.

Vous vous connaissez tous les deux ?
Vous vous êtes jamais rencontrés ?

Antoine, tu connais monsieur ?

De vue, oui.

De vue où ? Au café.

Et vous, M. Pop, vous n 'avez jamais
rencontré ce jeune homme ? Peut -être.

Vous avez peut -être rencontré au café
Callas.

De vue, vous aussi.

Oui.

Et ailleurs ? Non.

Et toi, Antoine, tu n 'as jamais
rencontré M. Pape en dehors du café ?

non.

Jamais.

Même pas dans une gare.

Non, j 'aime pas les gares et j 'y vais
jamais dans les gares.

Vous aimiez bien la patronne, tous les
deux.

Comment vous vous y preniez ? Chacun son
tour.

Je vous en prie, commissaire. Ça, c 'est
abject.

Et ceux qui ont découpé Calas en
morceaux, ils n 'ont pas été abjects. Ça

rien à voir. C 'est vous qui le dites,
pas moi.

Qu 'est -ce que vous voulez que je fasse
? Personne ne parle.

Personne ne se connaît.

Vous êtes trois susceptibles d 'avoir
tué Calas.

Alors, lequel ? Qui ? Comment ?

Lequel des trois ? Les trois ensemble ?

Pour quelle

raison ? C 'est ça que j 'aimerais bien
savoir.

Vous aimez Aline Callas, tous les deux.

Chacun à votre manière.

Ça, j 'en suis sûr.

Mais vous lui rendez un très mauvais
service.

Vous n 'avez pas l 'air de vous en
douter.

C 'est elle qui risque le plus.

Qu 'est -ce qu 'il y a ? Je coiffe.

Vous avez de l 'eau ? Je ne parle pas d
'eau.

Du vin ? J 'aimerais mieux de l 'alcool.

Il n 'y a pas d 'alcool ici.

Je vous péris.

Je n 'ai pas le droit.

Je ne me sens pas bien.

Je vais vous envoyer la sœur de garde.

Et elle va vous donner quelque chose.

Vous devez avoir les poumons dans un
drôle d 'état.

Vous n 'avez jamais pensé à arrêter ?
Non.

Bien.

Alors, et ce dieudonné pape ? Il se
tait.

Et pour l 'instant, nous n 'avons rien
contre lui.

Il est l 'amant de la femme Calas, non ?
Oui.

Et même plus que ça, je crois.

Mais pourquoi aurait -il attendu tout ce
temps pour se débarrasser du mari et le

découper en morceaux ? Pour l 'argent.

Calas pouvait avoir des économies.

Dieudonné gagne très bien sa vie.

Sa maison lui appartient.

Et en plus, il est foncièrement honnête.

Et le café ?

Peut -être qu 'il en avait assez de
travailler pour les autres.

Et mon Dieu, pourquoi pas finir ses
jours dans les pantoufles de Calas ? Et

Antoine ? Eh bien, Antoine, les deux
autres se sont servis de lui.

En attendant, ils sont là tous les trois
et nous n 'obtenons rien d 'eux.

Ni vous, ni moi.

Il y en a assez pour qu 'un jury les
envoie à la guillotine.

Eh bien, pas moi.

Il faudrait que vous autorisiez la mère
d 'Antoine à voir son fils.

Oui. Demain.

Demain, peut -être. Je verrai.

Monsieur le commissaire, je vous jure
que mon fils est incapable d 'avoir fait

ça. C 'est qu 'un enfant.

Il essaie d 'avoir les regards durs
comme ça, mais c 'est un vrai gosse. Il

'est laissé entraîner par cette femme.

Il travaille sérieusement. Tout le monde
l 'aime bien.

C 'est votre seul enfant ? Oui, monsieur
le commissaire. Son père a été tué au

fond en 40.

Si seulement je pouvais le voir.

Juste une minute.

Vous le verrez demain.

C 'est vrai, monsieur Maigret ? Oui,
madame. Le juge est d 'accord.

Alors, M. Pape, toujours rien à nous
dire ? Non, M. le Commissaire.

Est -ce que Calas avait de l 'argent ?
Je sais pas.

Il vivait du café, je suppose.

Ça vous aurait plu, ce métier ? Non.

Je suis bien trop timide.

Bien.

Je vais vous faire conduire au dépôt.

Je suis inculpé ? Pas encore.

Allô, le dépôt ? C 'est toi, Bastien ?
Je t 'envoie un client avec Béraud.

Pape, Dieu donné.

Oui, c 'est son nom, ça te fait rire ?
Tu crois que Bastien Petitbeur c 'est

mieux ? Bon.

Ne le mets pas à côté d 'Aline Calas.

Ils ne doivent pas communiquer, c 'est
très important.

Merci.

Marbeuf, téléphone à Boissancourt, c
'est le lieu de naissance d 'Aline

Appelle médecin, maire, pharmacien,
notaire, tout ce que tu peux trouver sur

passé des Calas.

Je vais faire un tour dans leur café.

Tu peux m 'y appeler.

Demande à la pointe de télé.

Viens, patron.

Ça va pas être facile, hein. Tant pis.

Rien à signaler ? Non, commissaire. C
'est la clé ? On va manger un sandwich

avec Marcel et venir vous chercher.

Alors, tu es revenu ? Tu as faim ?

Qu 'est -ce que vous faites là ? Et vous
? Je suis chez moi.

Si peu d 'après ce que vous m 'avez dit.

Pourquoi cette visite tardive ? J 'ai lu
dans les journaux que ma mère avait été

arrêtée.

Je voulais savoir si c 'était vrai.

C 'est vrai en partie.

Elle est ce soir au dépôt quai des
Orfèvres.

En garde à vue.

Elle l 'a tuée ? Je n 'en sais encore
rien.

Qu 'est -ce qu 'elle risque ?

La peine de mort.

Je me rendais pas compte.

Peut -être vous ne l 'aimez pas.

Excusez -moi.

Ça doit être pour moi.

Oui, c 'est moi.

En effet, je suis chargé de cette
enquête. C 'est moi, l 'adjoint

vous a appelé. Bonsoir, Meuth.

Quand ?

Vous en êtes certain ? Non, mais c 'est
essentiel pour l 'enquête.

C 'est une somme importante ?

Je vous remercie, maître. Je vous
rappelle demain à votre

étude.

Vous connaissiez votre grand -père ? Un
paysan.

Je crois que ma mère l 'avait à peine
connu.

Il ne m 'en parlait jamais.

Non, pas un paysan.

Un propriétaire terrien.

Honoré de Boissancourt.

Mon grand -père ? Oui.

Il est mort il y a un mois.

Votre mère hérite de toute sa fortune et
de toutes ses terres.

Mais elle ne veut rien.

Elle refuse tout.

Vous ne le saviez pas.

Asseyez -vous, Bastien va nous apporter
un café.

Pourquoi avoir refusé cet héritage ? Le
notaire

de votre père m 'a téléphoné.

Qu 'est -ce que ça peut faire ?

J 'aimerais comprendre.

Pourquoi ? Je ne ferais pas ce métier si
je n 'aimais pas comprendre.

Merci, Bastien.

Bastien est un fonctionnaire qui est ici
depuis 20 ans.

Il en a vu passer des criminels.

Mais certainement autant d 'innocents.

Il ne peut pas tout faire, mais il fait
ce qu 'il peut.

Ah, il n 'a pas le droit.

La mort de mon père ne représente rien.

J 'ai tout fait pour me sauver du
domaine.

Calas m 'y a aidée en me faisant ma
fille.

Il n 'était qu 'une brute, mais c 'était
mieux que la solitude du château et l

'avarice de mon père.

Et votre mère ?

Elle est morte à ma naissance.

Vous n 'avez pas dû avoir une enfance
très facile.

Non.

À quoi me servirait cet argent ? À
refaire votre vie.

Avec Calas ?

Avec un autre ? Non.

C 'était trop tard.

Et votre fille ? Elle n 'en a pas
besoin.

Parce qu 'on est surtout seules.

Sans nous.

Sans moi.

Calas a vu le mater.

Mais il n 'a pas supporté que vous
refusiez cet héritage.

Il est revenu.

Il vous a menacé.

Et Dieu donné, ou Antoine, ou les deux,
l 'ont tué.

Ils ne l 'ont pas tué.

Alors c 'est vous.

Merci pour le café.

Avec cette histoire d 'héritage, vous l
'avez, votre mobile ? Ils ont tué pour l

'argent.

Elle a refusé l 'héritage de son père.

C 'est ce qu 'elle vous a dit aujourd
'hui.

Mais demain ? Nous ne savons toujours
pas ce qui s 'est passé.

Aucun d 'eux n 'a avoué quoi que ce
soit.

Cuisinez -les.

Il y en a bien un qui finira par
craquer.

J 'ai l 'intention de relâcher
Dieudonné, pape. Ça, je vous l

J 'ai le dossier du labo.

Rien. Pas de trace de sang sur ses
vêtements.

Pas le moindre indice chez lui, ni dans
le café des Calas. Rien. Nous n 'avons

rien, monsieur le juge.

Mais enfin, maigret, vous n 'allez pas
laisser filer l 'un des principaux

suspects de cette affaire. Je m 'y
oppose.

Je m 'y oppose.

Moi, j 'ai signé les trois mandats d
'écrou.

Cette histoire est prête pour les
actifs. Ils perdent leurs avocats. Le

minable des avocats le fera sortir en
moins de trois jours.

Vous serez ridiculisé, monsieur le juge.

Laissez -moi le libérer.

Il sera sous ma surveillance
personnelle.

J 'en réponds.

Est -ce que vous avez derrière la tête ?
On ne le fait pas.

Vous avez pensé à votre autorisation
pour la mère d 'Antoine ? Je le ferai

à l 'heure.

C 'est vraiment pas le moment.

Il n 'y a rien de nouveau.

Venez avec moi, madame.

Vous avez cinq minutes.

Bonjour,

monsieur Pape.

Bonjour, monsieur le commissaire.

Les services de l 'identité judiciaire n
'ont rien trouvé à votre domicile.

Je n 'ai donc aucune raison de vous
garder.

Enlèvez -vous les menottes.

Je vais vous demander de finir votre
déposition.

S 'il vous plaît.

Merci.

Marbeuve va vous raccompagner au dépôt
pour reprendre vos affaires

Vous êtes libre.

Et Aline ? Je crains que sa culpabilité
ne soit établie.

Cette nuit, nous avons recueilli un
élément très important.

Le juge Comelio a signé son mandat d
'écran.

Au revoir, M. Pape.

Je ne bouge pas de mon bureau.

Si vous avez la moindre information qui
pourrait l 'aider, n 'hésitez pas.

Alors, le dépôt ? Passez -moi Bastien.

Bastien, je te renvoie le dénommé Pape
Dieudonné.

Il est libre.

Le juge a signé.

Cette fois -ci, arrange -toi pour le
mettre en présence d 'Aline Callas.

Laisse -les parler.

Pas trop longtemps.

Ne me demande pas pourquoi et fais -le.

Merci.

Ils m 'ont relâché.

C 'est bien.

Je ne supporte pas.

Dites -toi.

Pourquoi ? Dites -toi.

Rentre, dites -toi.

Je ne supporte pas de te voir ici.

Tout va s 'arranger.

Ils n 'ont rien contre moi.

Ce n 'est pas la vie divine.

Je viens de voir un avocat.

Il va demander ma liberté.

Non, j 'ai peur que ce ne soit pas aussi
facile.

Ne t 'inquiète pas.

Cette nuit, de te savoir si près de moi,
c 'est bête.

J 'avais l 'impression de te veiller.

Tu m 'as souvent veillé.

Si on s 'en sort de tout ça, on parlera.

Terminé.

Aline !

Je voudrais parler au commissaire
Maigret.

Je suis arrivé de nuit.

Le café était éteint.

Tout de suite, j 'ai entendu Calas. Il
hurlait.

Puis des bruits de coups.

Aline a crié. C 'était horrible.

Et l 'autre, il continuait. Il parlait d
'un héritage, d 'argent qui lui

revenait.

Il cognait encore.

Aline a crié encore plus fort.

Alors j 'ai pris un marteau.

Je me suis précipité.

Je suis rentré dans la chambre.

Elle était étendue sur le plancher.

Et Calas cognait.

Il cognait de toutes ses forces.

Alors je l 'ai frappé derrière la tête.

Il s 'est écroulé.

J 'ai pris Aline dans mes bras.

J 'ai monté sur la ligne.

Elle était sans connaissance.

Je me suis retourné sur Cala et je n 'ai
bougé plus.

Alors je l 'ai pris par les épaules et
je l 'ai descendu à la cuisine.

Puis j 'ai pris un verre d 'eau.

Et un cachet pour la faire dormir.

Elle était revenue à elle.

Je lui ai dit qu 'Alain s 'était sauvé.

Et qu 'elle avait plus rien à craindre.

Et puis je l 'ai fait boire.

Elle était épuisée.

Elle s 'est endormie très rapidement.

Je l 'ai veillée.

Alors je suis redescendu dans la
cuisine.

J 'ai pensé qu 'il fallait faire
disparaître le corps.

Je l 'ai découpé avec une scie.

Les morphoses, je les ai jetés à l 'eau.

La tête...

Je l 'ai brûlé dans l 'usine, dans un
four.

Et la valise ? J 'ai dit à Antoine de la
porter à la consigne. Il n 'a jamais

fui pour Calas, il est totalement
innocent.

Comme elle.

Quand avez -vous dit la vérité à Aline
Calas ? Le dimanche.

Elle n 'a pas voulu que je me dénonce.

Vous l 'aimez donc à ce point ? Oui,
monsieur le commissaire.

Vous n 'êtes pas grand.

Alors, je prends le taxi.