All language subtitles for (03) Maigret chez les Flamands1

Qu 'est -ce que tu veux, Germaine ?
Bonsoir, Madame Pétard.

Bonsoir. Joseph est là ? Non.

J 'ai besoin d 'argent.

Tu as déjà eu ta pension.

Ça n 'y arrive pas.

Tu nous dis ça chaque mois.

Il me faut 500 francs.

Qu 'est -ce qu 'il y a, Germaine ? Je ne
partirai pas sans avoir vu Joseph.

Laisse mon fils tranquille.

Je veux le voir.

Il n 'est pas là.

Va -t 'en.

Vous n 'avez pas de cœur.

Vous êtes une famille sans cœur. Vous n
'aimez que les vôtres. Et vous me

laissez comme une chienne avec mon
petit.

Tiens.

Et laisse -nous maintenant.

Vendredi, toi.

Bien cher cousin, je te recommande mes
amis Peters, une famille flamande qui se

trouve actuellement en très grande
difficulté.

Ils sont accusés du meurtre d 'une jeune
femme disparue depuis un mois.

Fais ce que tu peux pour les aider, car
ils sont très seuls.

Et comme je l 'espère, tu trouves le
temps d 'aller les voir.

Leur fille aînée, Anna, t 'attendra à ta
convenance en gare de Givet.

Commissaire Maigret ? Bonjour.

Je suis Anna Peters.

Bonjour, mademoiselle.

J 'étais sûre que vous viendriez.

Merci.

Vous avez d 'autres bagages ? Non.

Venez à moi pour penser à vous loger à
la maison.

C 'est préférable que vous soyez dans l
'hôtel.

Vous voulez que nous y arrêtions ? Pour
quoi faire ? Vous êtes peut -être

fatigué. Je ne suis pas fatigué du tout.

Vous n 'avez pas eu trop de difficultés
pour vous libérer de vos obligations ?

Vous connaissez la région ?

Un peu.

Vous pourrez rester quelques jours ? Sur
vous.

Vous êtes née ici ? Non, à Zolder, près
de la Celte.

Mes parents se sont établis ici juste
avant la guerre.

Nous ne parlions même pas le français.

La police, c 'est la troisième fois qu
'ils fouillent la maison.

Mon père.

Vous m 'avez débarrassée.

Asseyez -vous, monsieur le commissaire.
Ma mère va venir.

C 'est vous qui jouez du piano ? Ma sœur
et moi.

Et le violon ? Joseph, mon frère.

Il est doué pour tout.

La musique comme les études.

Il est à Givet ? Non, à Louvain.

Il sera là ce soir.

Bonjour, monsieur le commissaire.

Anna m 'a dit que vous aviez bien voulu
nous aider.

Nous ne vous remercierons jamais assez.

Tout le monde est contre mon fils.

La police le croit coupable.

Il fouille encore la maison.

Ça n 'arrête pas depuis que Germaine a
disparu.

C 'était quel jour ? Le 3 juin, un
mercredi.

Elle est venue vers 10 heures du soir. C
'est ma mère qui l 'a reçue.

Votre frère était à Givet l 'autre an ?
Non, il ne vient que les samedis.

Il était à Louvain, à l 'université.

Alors pourquoi l 'accuse -t -on ? À
cause d 'un marinier ivrogne qui prétend

'avoir vu passer en moto sur le quai.

Germaine, vous ne l 'avez pas revue.

Qu 'est -ce que vous avez fait après son
départ ? Je suis montée dans ma chambre

chercher de la laine à tricoter.

Quand je suis descendue, ma sœur était
au piano et Marguerite venait d

Marguerite ? Notre cousine.

La fille du docteur Van de Vert.

Ils habitent JV.

Vous allez mettre la lumière dans la
cave ? Bien sûr.

Autant vous le dire tout de suite,
Marguerite est la fiancée de mon frère.

C 'est la grande douleur de ma mère.

Ils étaient fiancés à 16 ans et devaient
se marier à la fin des études de

Joseph.

C 'est alors qu 'il y a eu cet enfant.

Avec Germaine.

Un enfant ? Oui.

Et malgré cela, ils comptaient se marier
? Marguerite espérait quand même.

Germaine Piedboeuf le savait ? Oui.

Mais il tenait à se faire épouser.

Il n 'est peut -être même pas le père.

Le commissaire Maigret, qui vient nous
aider.

Ma cousine Marguerite.

Bonjour. Merci d 'être venu.

Regardez.

Qui t 'a donné l 'idée ? C 'est moi
hier, par hasard.

C 'est pour aider Joseph.

Priez au motocycliste qui est passé le 3
juin au soir sur le quai de Meuse de se

faire connaître. Bonne récompense de l
'essai épicerie Peters.

C 'est pas si bête.

Oui, excusez, mesdames, je dois vérifier
quelque chose au grenier.

Enchanté, commissaire.

Inspecteur Macher, SRP Gilles Nanty.

Très fier de collaborer avec vous.

Comme vous le savez, pour vous, je n
'existe pas.

Je vous l 'ai dit au téléphone.

Je suis unité à titre privé.

Dites à votre frère de venir me voir ce
soir à l 'hôtel.

Nous avons besoin de vous.

Tout accuse Joseph Peters.

Maintenant que je n 'aurai pas retrouvé
le corps de Germaine, je ne pourrai pas

le coincer.

D 'où viennent -ils ? Du Limbourg à la
frontière hollandaise.

Ici, personne ne les aime.

Ils sont riches ? Ils se sont enrichis
pendant la guerre.

Le père a eu des ennuis avec la
résistance.

Il n 'en est jamais remis.

C 'est Anna qui tient la maison avec sa
mère.

Et les pieds bofs ? Tout le contraire.

Le père, meilleur de nuit, le fils,
employé de bureau.

Sérieux ? Non, il préfère les filles et
le billard.

Et Germaine ? C 'était pas un modèle de
vertu.

Ce qu 'on peut pas nier, en tout cas, c
'est qu 'elle soit rentrée dans la

maison des Flamands le 3 juin à 10h du
soir et que depuis, personne ne l 'a

jamais revue.

Suicide ?

Non, ça ne tient pas d 'adorer son
enfant.

Non, j 'ai une autre piste.

Une vieille brute de marinier.

Il a déjà été poursuivi pour attentat à
la pudeur. Je le fais surveiller.

Vous connaissez un maigret ? Je suis
Joseph Pécresse.

Rassassin ! Qu 'est -ce que vous faites
? Pourquoi cette hostilité ?

Mes parents ravitaillaient les bateaux
allemands.

Comme d 'autres commerçants d 'ici, mais
nous, nous sommes flamands.

Et puis maintenant, il y a cette
histoire avec Germaine.

Ça n 'arrange rien.

Vous aimez encore votre cousine ? Oui.

N 'empêche que vous avez fait un enfant,
Germaine Pieboeuf.

Vous l 'auriez épousée ? Jamais, non.

Non, c 'est arrivé comme un jeu.

On se voyait en cachette.

Elle me faisait rire.

Elle me trouvait intelligent.

Puis un jour, elle m 'a annoncé qu 'elle
allait avoir un enfant.

Elle n 'a jamais voulu le faire passer.

Pourtant, je lui aurais donné de l
'argent. Ma mère et ma soeur m 'auraient

aidé.

Vous êtes sûr d 'être le père ? C 'est
possible.

Vous allez voir l 'enfant ? Non.

Pourquoi ? C 'est une charge pour votre
famille

? Votre soeur m 'a dit que vous n 'étiez
pas à Givet la

nuit du 3 ? Non, j 'étais à Louvain.

Vous avez des témoins ? Non.

Où étiez -vous ? Dans ma chambre. J 'ai
travaillé tard.

Vous n 'avez parlé à personne ? Je ne me
souviens plus.

C 'est embêtant.

Il y a du nouveau.

À la suite de l 'annonce de Marguerite,
un motocycliste s 'est présenté.

Un garagiste de Dinan, qui est passé le
3 juin.

En face de la maison, vers 10 heures.

C 'est bien pour vous.

Mais il faudra prouver que vous étiez à
l 'ouvert.

Le droit au soir.

C 'est encore mieux.

Je n 'ai pas tué, monsieur le
commissaire.

Je vous assure que je n 'ai pas tué.

Qu 'est -ce que c 'est ? Monsieur Pierre
Boeuf est là.

Le père ou le fils ? Le père.

Vous êtes de la police ? Oui.

Alors vous devriez savoir qu 'Estorfi,
il est couché, vu qu 'il travaille la

nuit.

Et son fils ? Il est à l 'usine.

Mais rentrez, je suis occupée.

Tu vas manger une tartine, mon grand ?
Non. Une belle tartine de confiture.

C 'est le petit de la pauvre Germaine. C
'est bien gentil.

C 'est vous qui l 'élevez ? Non.

Depuis la disparition de sa mère, c 'est
moi qui le garde, oui.

Puis je m 'en vais.

Quand grand -père se réveille, il faut
bien s 'entraider.

C 'est sans doute vous qu 'ils ont fait
venir.

Qui ? Flamand, tiens.

C 'est bien vrai que la police est
toujours du côté d 'Harry.

Ils ont eu tout le temps pour préparer
leur mensonge.

Ils savent très bien qu 'on ne le
retrouvera jamais, le corps de Germaine.

Qu 'est -ce qui vous fait croire qu
'elle est morte ? Le temps.

Je m 'avais fait peur.

Excusez -moi.

C 'est la chambre de votre frère ? Oui.

Il est parti ce matin à la première
heure.

Un examen très dur.

C 'est un garçon très courageux qui
mérite de réussir.

L 'hiver peut s 'enfuir, le printemps
bien aimé peut s 'écouler.

Ce sont des vers d 'hypsène.

Je sais.

Moi, je t 'attends ici, ô mon beau
fiancé, jusqu 'à mon jour dernier.

Je reviens de chez les pieds meufs.

Qu 'est -ce qu 'ils ont dit ? Rien.

Je n 'ai vu que l 'enfant et la personne
qui le garde.

Votre chambre est à côté ? Oui.

Quel âge avez -vous ? 30 ans.

Vous n 'avez jamais été fiancée ?
Jamais.

Je vais vous demander de vous prêter à
une expérience.

Voulez -vous descendre au salon, jouer
du piano, et si possible le même morceau

que le 3 juin ? Ce n 'est pas moi qui
jouais.

Qui jouait ? Marguerite. Elle chante en
s 'accompagnant.

Vous vous souvenez du morceau ? Oui, la
chanson de Solveig sur la musique de

Grieg. Je ne comprends pas. Une simple
expérience.

Je vous en prie.

Vous continuez, monsieur le commissaire
? Non, vous pouvez remonter.

Vous avez vu mon frère hier soir.

Le croyez -vous capable d 'un meurtre ?

C 'était vers quelle heure ? 8 heures du
soir.

Je vais confirmer.

Oui, d 'accord.

Excusez -moi.

Encore nouveau.

Je crois se souvenir que le patron de l
'étoile polaire a quitté le café des

péniches vers 8 heures du soir, le 3, et
qu 'il était fin souffle.

Je viens de monter sur son bateau et qu
'il y avait encore une cuite.

Par ça, je cherche toujours le cadavre.

Si on ne mettra pas la main dessus, il
sera impossible de coincer Joseph

On a retrouvé le motocycliste. Oui, mais
ça ne prouve pas que Joseph n 'était

pas ici ce soir -là.

Ça, c 'est vrai.

Vous ne croyez pas innocent ? Non, mais
je ne crois rien du tout, mon vieux.

A tout à l 'heure.

Gérard, qui est là ? C 'est le policier
de Paris.

C 'est moi.

Qui est -ce que tu es allé ce matin ?
Vous avez à me parler ? Peut -être. Je

commence à peine à me renseigner.

Pour le moment, je sais.

Vous êtes un ami de la famille et vous
vous faites corps de... De rien du tout.

Allons voir votre père.

Vous connaissez personnellement les
pétards ?

C 'est surtout ma sœur qui les
fréquentait.

Mais vous... Moi, j 'ai rien à vous dire
de plus.

On

m

'a dit que vous étiez venu ce matin.

M. Le Pied -Baf.

Entrez.

Quand avez -vous vu sa mère pour la
dernière fois ? Le soir du 3.

Elle avait besoin d 'argent.

Ils avaient toujours du mal à payer.

Même la pension.

En fait, il faisait tout pour décourager
Germaine.

Il lui avait même offert 2 millions pour
qu 'elle quitte le pays avec l 'enfant

et n 'y revienne plus.

Il ne voulait pas de ce mariage.

Je ne lâcherai pas.

Ils doivent payer ces flautes.

Ils ont assassiné ma sœur.

Rien ne le prouve.

J 'ai la preuve que Joseph Peter, qui
prétend ne pas être venu à JV cette nuit

-là, y était.

Ça ne vaut plus rien.

Un motocycliste s 'est présenté en
déclarant qu 'il était passé sur le quai

10 heures.

Alors vous êtes vraiment contre nous.

Vous avez vu l 'inspecteur Machère ?
Non, commissaire.

Il n 'y a pas de message ? Si, votre
femme, elle va rappeler.

Je peux ? Je vous en prie.

Vous déjeunez ? Oui.

Je vous envoie le garçon.

François ! Que vous désirez ? Une
entrecôte.

Comment une entrecôte ? Seigneur.

Salade ou pommes frites ? Salade et
pommes frites.

Et comme boisson ? Une bière.

Vous m 'écoutez ? Oui, c 'est moi.

Mais je vais bien, ne t 'inquiète pas.

Non, je ne sais pas encore.

Je te dis que je ne sais pas encore.

Ça va rarement comme je veux.

Justement, j 'étais en train de
déjeuner.

J 'essaie de t 'appeler demain.

Je t 'embrasse.

Cassin, le patron d 'Etoile Polaire.

Il a quelque chose à vous raconter.

Bon alors, tu parles oui ou non ? Le
soir du 3 juin, t 'étais complètement

vivant. Ah non, pas du tout, non.

J 'avais bien bu quelques verres, mais
je marchais droit quand même.

J 'ai bien vu ce que j 'ai vu,
commissaire.

Tu as vu une moto qui arrivait et s
'arrêtait devant la maison des flamands

Non, non, non, pas du tout. Je ne l 'ai
pas vue, celle -là. Je l 'ai entendue.

Alors, qu 'est -ce que tu as vu ?

J 'ai vu une femme qui attendait sur le
quai.

Et je vais vous dire laquelle.

Celle des deux sœurs qui travaillent à
Namur.

Maria ? Une grande maigre qui sourit
jamais. Je connais pas son nom, moi. À

quelle heure tu l 'as vue ? C 'était
peut -être huit heures.

Peut -être plus tard.

Et elle, elle t 'a vue ? Oh non.

Je suis allé me coller contre le hangar
de la douane.

Parce que je pensais qu 'elle attendait
un amoureux.

Tu voulais trincer l 'œil.

Un peu, ouais.

C 'est comme ça que t 'as eu des ennuis
avec la justice ? Oh, c 'est du passé, c

'est rien.

Cinquante prisons.

Maria, t 'en es qui ? Par rapport à un
amoureux.

J 'ai surveillé pour voir s 'il n 'y
avait personne.

Il y a deux personnes qui sont sorties
de chez les Flamands, pas de l

mais par la porte de derrière.

Ils portaient quelque chose de long.

Ils l 'ont jetée dans la meuse.

Juste entre mon bateau et la talante qui
était amarrée derrière.

Venez avec moi.

A où ça ? Venez !

Alors

? Où étiez -vous ?

Là ? Et si ? Faudra trouver autre chose,

commandant. Comment ça, autre chose ? De
cette place, vous ne pouvez voir ni l

'épicerie, ni l 'espace du fleuve
délimité par les deux péniches.

C 'était peut -être un peu plus loin,
alors.

C 'est ça.

Vous viendrez nous revoir quand vous
aurez trouvé.

Et si c 'est pas satisfaisant, la peau,
là ?

Vous pensez qu 'il sait quelque chose ?
Ce soir ou demain, il nous apportera une

autre preuve de la culpabilité des
Peters.

Comment ça ? Qu 'est -ce que je sais,
moi ? Faut se disculper.

Vous avez du feu ? Je fume pas,
monsieur.

J 'aurais dû m 'en douter.

Bonjour, monsieur le commissaire.

Vous avez des allumettes ? Bien sûr.

Les gens du pays n 'achètent jamais chez
vous ? Non.

On ne travaille qu 'avec les mariniers
de passage.

J 'espère faire la connaissance de votre
fille Maria ce soir.

Malheureusement, vous ne la verrez pas
depuis quelques jours.

À moins d 'aller lui rendre visite à
Namur.

Pourquoi ?

Elle s 'est foulée la cheville dans la
cour de son école.

Je vous sers un genièvre ?

Vous

désirez voir

Anna ? Non.

Quand revient Joseph ? Samedi midi.

C 'est du vieux ski, dame.

Il est très bon.

Pas mal, hein ?

Sous -titrage ST' 501

Bonsoir.

Bonsoir.

Vous savez qu 'on ne peut pas entrer ici
la nuit.

Je sais.

Ouvrez quand même.

Vous restez toute la nuit dans cette
pièce ? J 'ai trois ronds d 'affaires

les ateliers et dans les cours.

Vous vivez toujours seul ? La nuit ici,
le matin dans votre lit,

et l 'après -midi ? Je fais mon jardin.

Je m 'occupe de mon petit -fils.

Vous êtes absolument certain que votre
fille a été assassinée ?

Elle ne se serait pas tuée.

Elle aimerait trop son petit Jeannot.

Elle ne serait pas partie non plus, même
avec de l 'argent.

Au fond, je crois qu 'elle tenait à
Joseph Peters.

Avec tout le mal que lui et sa famille
lui faisaient.

J 'avais qu 'il n 'épouserait pas
Germaine.

C 'est des gens riches.

Nous, on est des ouvriers.

Bon, c 'est l 'heure de la ronde.

Je comprends pas pourquoi vous êtes
contre nous.

Votre fils est chez vous ? Non, il doit
être en ville.

Où est -il ? T 'as tout café de la
mairie.

Tu comprends Colette ? Quand tu seras
riche, tu n 'auras plus rien à craindre

la police.

Quoi ?

Je n 'ai plus le droit de dire ce qu 'on
pense.

Je répète que la police est à la
disposition des riches.

Et si vous êtes pauvres ? À croire que c
'est un crime en France d 'être

français.

Surtout s 'il n 'y en a pas un rond.

Des flautes qui ont fait leur pognon
avec les boches.

Mais qu 'est -ce qu 'ils font chez nous
? Ils prennent nos filles, leur font des

enfants.

Il les assassine quand ils en ont assez.

Partons, Gérard, pas trop bu.

Pour qu 'il pense que j 'ai peur de lui.

Ne faites pas attention à lui. Il a bu
et toute cette histoire lui a tourné la

tête.

Vous remarquerez tous qu 'il me nargue.

Car il me nargue.

Il se moque de moi parce que j 'ai bu un
coup.

Il n 'ose rien dire.

Il n 'est pas à Paris.

Il n 'a pas ses flics pour le protéger.

Ici, il n 'est rien qu 'un poulet
mauvais qui crève de trouille.

Allez, va te coucher.

Vous allez m 'arrêter, vous allez être
content.

Bonjour, commissaire. Bonjour.

Ouvre les rideaux.

Qu 'est -ce qui se passe ? Une grande
nouvelle.

T 'es arrivé ce matin au courrier.

Une seconde.

Cri dans l 'escalier qui me montre ton
petit -déjeuner.

Et pas de lait.

Petit -déjeuner de M. Maigret, s 'il
vous plaît ! Et pas de lait !

Alors, cette nouvelle ? On a retrouvé
Germaine Piepeuf.

Tout ce qu 'il y a de plus morte.

C 'est transmis par le parquet de vie au
ministère de l 'Intérieur de Bruxelles

qui me l 'a transmis via Paris.

Et alors ? On a retiré le corps de la
meuse à Huy, c 'est -à -dire à une

centaine de kilomètres d 'ici.

Il paraît à peu près certain qu 'elle a
été assassinée.

Écoutez.

Le corps, autant qu 'on en puisse juger,
a dû séjourner dans l 'eau pendant

trois semaines à un mois.

Son état de décomposition... Oui ?

Bonjour mademoiselle, merci.

Bon appétit.

Son état de décomposition avancé... Oui,
je sais, va à l 'essentiel si tu veux

bien. Ce qui est certain d 'après le
rapport d 'autopsie, c 'est que Germaine

Piebeuf était morte avant d 'être
immergée.

Le médecin dit deux ou trois jours avant
l 'immersion.

Et voilà le plus intéressant.

Le crâne du cadavre était défoncé.

Et le médecin croit pouvoir affirmer...

La mort est due à cette fracture
produite par un objet contondant comme

marteau ou une masse de fer.

Vous ne trouvez pas ça extraordinaire ?
Que le corps n 'était jeté à l 'eau que

deux ou trois jours après la mort.

C 'est incroyable, non ? Tu as la liste
des vêtements qu 'elle portait ? Ah oui,

chaussures noires à bride assez usées,
bas de fil noir, linge rose, robe de

Serge noire sans marque.

Pas de manteau ? Ça c 'est vrai, non.

Pas de manteau.

Sous la pluie, c 'est curieux.

Vous avez une idée ? J 'en sais rien.

Les pieds bœufs ont été prévenus.

Je pensais que vous vouliez vous en
charger.

Non merci, moi je ne suis pas en
mission.

C 'est pour toi la cordée. A tout à l
'heure.

A tout à l 'heure.

C 'était quoi ton affaire de prison ? C
'était une femme.

J 'avais déjà couché avec.

Un jour elle refuse parce que j 'avais
un peu bu.

J 'ai empoigné, elle s 'est mise à
gueuler, les gendarmes sont venus, c

tout.

Pourquoi tu as inventé cette histoire de
la femme que tu as vue sur le quai ?

Moi ? Oui, toi.

Tu n 'as rien vu du tout.

Vous croyez ça, vous ? Ok.

Vous avez peut -être raison.

Qui t 'a demandé de faire ce témoignage
?

Gérard

Piébeuf.

Il t 'a payé ? Ah, il paye les tournées,
oui.

Souvent, il m 'en a payé.

Seulement, c 'est pas vrai.

Je dis ça pour vous faire plaisir.

Je serais capable de déclarer tout juste
le contraire au tribunal.

Qu 'est -ce que tu as vu exactement ? Si
je vous le disais, vous ne me croiriez

pas.

Dis toujours.

J 'ai vu une femme qui attendait sur le
quai.

Puis un type qui est arrivé, c 'était
dans ses bras.

Qui était -ce ? Je ne l 'ai pas reconnu.

Tu mens.

La vérité, c 'est que je ne vous dirai
jamais ce que je sais.

Parce que je n 'aime pas les flics.

Vous comme les autres.

Ce qui ne m 'empêche pas de vous offrir
un coup de rouge, c 'est que l 'on vous

en dit.

Fais -moi visiter ton bateau.

Les douaniers l 'ont encore fouillé ce
matin.

Vous avez visité le bateau ? Oui,
commissaire, on n 'a rien trouvé.

Allez, on recommence.

Et on règle.

Qu 'est -ce qu 'il y a ? Peut -être
quoi, malheur ? C 'est pas en cassant ma

vaisselle que vous allez me faire
parler.

Lève -toi.

J 'ai même plus le droit de rester assis
chez moi, alors.

Allez, lève -toi !

Qu

'est -ce que c 'est que ça ?

T 'as l 'habitude de mettre des choses
dures dans les coussins.

Ça doit pas être très confortable.

Alors ? Le plus con, c 'est que vous
allez vous foutre le doigt dans l 'œil.

J 'ai rien fait, moi.

Ces deux machins -là, je les ai trouvés
sur la berge le 4 juin à la première

heure du matin.

Et t 'as eu la bonne idée de les mettre
dans un coussin.

À l 'abri.

Vous savez, je commence à avoir l
'habitude, les flics me croient jamais.

Vous m 'arrêtez ? T 'avais pas l 'idée
de faire chanter quelqu 'un avec ça ?

Jamais de la vie.

Alors vous m 'arrêtez ou quoi ?

Le docteur Blaton.

Enchanté. Bonjour, docteur.

Ma fille Marguerite m 'a dit que vous
preniez

la défense des Peters.

C 'est une très bonne chose pour nous
tous.

Quelle force vaut -il pour défoncer le
crâne d 'une femme avec un marteau ? Un

crâne ? Oui.

C 'est très solide, un crâne.

Mais je ne peux pas vous répondre avec
précision.

Pourquoi cette question ? Pour rien.

Qu 'est -ce que vous pensez de Joseph
Peters ? C 'est un excellent garçon.

J 'aurais préféré qu 'il fasse médecine,
parce qu 'il aurait repris mon cabinet.

Mais puisqu 'il est doué pour le droit.

Il devait épouser votre fille.

Sans cette malencontreuse histoire.

D 'ailleurs, rien ne prouve que l
'enfant est de lui.

Vous aviez proposé de l 'argent au Pied
-de -Boeuf pour que Germaine quitte la

ville.

Ils n 'en ont même pas voulu.

A mon avis, Germaine Pied -de -Boeuf,
qui a toujours été une petite coureuse,

suivi un nouvel amoureux quelque part.

Vous croyez que votre fille est la
maîtresse de Joseph ? Marguerite ?

Qui a pu vous dire ça ?

Marguerite ? Être la maîtresse de Joseph
?

Bonjour, monsieur.

Bonjour, madame.

Police judiciaire.

Je voudrais parler à Maria Peters.

C 'est impossible, monsieur.

Comment c 'est impossible ? Il faut l
'autorisation de notre mère supérieure.

Eh bien, allez la chercher.

Je ne peux pas.

Vous ne pouvez pas.

Non, notre mère est allée bêcher.

Qui la remplace ? Notre mère est
irremplaçable.

Vous vous foutez de moi, je veux parler
à Maria Peters tout de suite.

Je n 'ai pas le droit de vous faire
entrer sans l 'autorisation de notre

Quand revient -elle ?

Dans une heure ou deux.

Et Maria Peters ne peut pas venir là, à
la porte, ce sera pas long. Ce n 'est

pas possible, c 'est contraire à la
règle.

Excusez -moi.

Ton patron est là.

Allez, passe devant.

Allez. Où ton patron range -t -il ses
affaires ?

Vous n 'avez pas vu le patron de l
'étoile polaire ? Non. Il n 'est pas à

Le bateau est à lui.

Jamais de la vie. C 'est un de ses
cousins qui habite Flémel.

Qu 'est -ce qu 'il peut gagner en
naviguant ? Oh, pas grand -chose.

Merci, M.

Excusez -moi, je ne vous avais pas
entendu.

Vous venez voir Joseph ? Oui.

Il est monté se changer.

Anna est avec lui ? Oui, il lui prépare
ses vêtements, mais ils arrivent là.

Ah, vous étiez ici, monsieur le
commissaire ? C 'est vrai, monsieur le

commissaire, qu 'il y a eu un scandale
hier soir au café de la mairie, que vous

avez dû intervenir ? C 'était Gérard,
pied de bœuf ? Vous

désirez boire quelque chose ? Je boirais
bien un ski d 'âme.

Pas demander à maman la bouteille de
vieux système.

Va chercher des verres.

Conseillez -vous, monsieur le
commissaire.

Mais il vous arrive de servir au magasin
? Bien sûr.

Vous servez à boire aussi ? Pourquoi pas
? Je ne vous imagine pas servant

des mariniers ivres.

Ils doivent se montrer familiers, peut
-être entreprenants.

Non, passez vers là, les verres en
cristal.

Il faudra que vous m 'en parliez.

A votre santé.

Santé.

Nous avons la preuve que Germaine
Piedboeuf a été assassiné.

C 'est affreux.

On a retrouvé son corps à huit dans la
meuse.

Ça va rendre notre situation encore plus
difficile.

Ou plus facile.

Surtout si on prouve que votre frère n
'était pas ici le 3 juin.

Pourquoi ? Parce qu 'elle a été tuée à
coup de marteau.

Non, c 'est pas possible.

J 'ai le marteau dans ma poche.

Vous avez des nouvelles de votre sœur
Maria ? On croit qu 'elle pourra se

lundi ou mardi.

Mais elle ne reviendra peut -être plus
ici.

Pourquoi donc ? Elle veut se faire
religieuse. C 'est une idée qu 'elle a

longtemps.

Et vous ? Moi, religieuse ? Non.

Je ne vous vois pas religieuse.

Que se passe -t -il, ma chère ? J 'ai à
vous parler en particulier.

À propos de quoi ? Du marinier.

Il est revenu ? Non, il... Quoi, il a
avoué ?

Il a retrouvé sa casquette et son
veston.

Sa casquette dans l 'eau, le veston sur
la berge, avec ce papier épinglé.

Je suis une crapule. Ce que j 'ai fait
est horrible. J 'aime encore mieux la

rivière.

Qu 'est -ce que c 'est ? Vous voyez ? Je
vous

parlais d 'un marteau tout à l 'heure.

Où étais -tu toute la journée ? À Namur.
Je voulais vérifier que Marie avait

bien une entente.

Et alors ? Elle n 'a pas voulu me
laisser entrer.

Tu n 'as pas insisté ? Je me menaçais,
rien à faire.

Des mules.

Je vais y aller moi -même. Les religieux
ne vous recevront pas. On verra bien.

Toi, tu fais toutes les gares dans un
rayon de 20 km et tu t 'assures que le

marinier n 'a pas pris le train.

Pourquoi vous croyez pas que... Vérifie
les empreintes tout de suite.

Qu 'est -ce que c 'est ? Un marteau.

Je t 'invite à dîner ce soir.

Bonjour, ma sœur.

Je voudrais parler à votre révérente
mère.

Elle est à la chapelle.

Ah.

Commissaire Maigret, me permettez -vous
d 'attendre la fin du salut ?

Bonsoir, madame.

Je suis venu vous demander l
'autorisation de rendre visite à une de

institutrices. Je sais bien que la règle
peut s 'y opposer.

Néanmoins, il s 'agit de la vie, ou du
moins de la liberté du frère de Maria

Peters.

Un policier est déjà venu.

Il a fait beaucoup de bruit.

Il nous a menacés.

Excusez -le.

La situation est assez grave et ce ne
fut qu 'un excès de mal.

Je vous demande de bien vouloir nous
pardonner.

Je vous fais accompagner.

Votre sœur a dû vous dire que j 'étais
plutôt un ami.

Vous souffrez ? Pourquoi pleurez -vous ?

C 'est moi.

Je vous en prie.

Je dois vous entendre.

C 'est vous le commissaire Maigret ?

Je ne peux pas vous aider.

Maria ? Montrez -nous votre visage,
Maria.

Maria.

Je vous en prie.

Je vous demande pardon.

Je suis trop nerveuse.

Vous avez vu mon frère ? Je l 'ai quitté
il y a un peu plus d 'une heure.

Il était chez vous avec Anna et votre
cousine Marguerite.

Comment est -il ? Il est bien, il est
calme.

Il a confiance.

Je peux vous questionner ?

Le

soir du 3 juin, à 10 heures, que faisiez
-vous ?

Je jouais du piano avec Marguerite.

Et votre frère, il était là ?

Non.

Anna m 'a dit que vous aviez décidé de
prendre le voile.

Alors ? Elles vous ont laissé entrer ?
Je n 'ai pas été enfant de cœur pour

rien. Je t 'ai persuadé que Marie n
'était pas là.

Et où aurait -elle été ? Elle s 'est
vraiment foulée la cheville.

Je ne sais pas, mais elle est vraiment
malade. Elle est mariée ? Il a pris le

train à Jivet, Bruxelles.

J 'ai deux témoins. Tu vois qu 'il n
'est pas tombé dans l 'eau ? Non.

Et s 'il n 'est pas mort, c 'est qu 'il
est en fuite.

C 'est qu 'il est en fuite.

C 'est la même chose que moi.

Je n 'en pense rien du tout. Sinon, ce
saponcin est très bon.

J 'ai télégraphié à la Sûreté de
Bruxelles pour qu 'ils arrêtent le

descente du train.

Tu as bien fait.

Et le marteau ? Aucune empreinte.

On pouvait s 'y attendre.

Il faudrait que vous déposiez.

Est -ce que c 'est vous qui avez trouvé
le marteau ? Ce n 'est pas moi.

C 'est l 'inspecteur Machère qui l 'a
trouvé.

Merci, commissaire.

À votre santé.

La tienne, ma chère.

Gérard est là ? Non.

Vous savez où il est ? Non, il a
découché.

Vous voulez un café ? Je viens d 'en
faire.

Merci.

Oh, Jeannot, tu fais de l 'acrobatie,
là.

Tiens, voilà une petite surprise.

Il ne fallait pas.

Qu 'est -ce qu 'il y a dedans ? Tu veux
l 'ouvrir ? Qu 'est -ce que vous lui

voulez, Gérard ? Rien de particulier.

On est bon.

Moi, je peux en avoir un ? Vous allez l
'arrêter ?

le gros con avait... Il avait bu.

Maintenant qu 'elle est vraiment morte,
c 'est encore plus terrible pour

nous.

On a beau dire, j 'espérais toujours un
petit peu.

T 'attends ton patron ? Ouais.

Je dirais qu 'ils attendent longtemps.

Même bourré, il finit toujours par
revenir.

Bonjour, commissaire.

Monsieur l 'adjoint au maire, monsieur
le secrétaire de mairie, monsieur Vador,

le pharmacien.

Je disais à ces métiers que l 'enquête
était presque terminée.

J 'attends de Bruxelles l 'annonce de l
'arrêtation de Cassin, le maraînier.

Monsieur le commissaire, vous savez qu
'on a beaucoup parlé de vous dans le

pays. De vous ? Je veux dire en mal.

Un de mes, bien sûr.

Pour votre petit séjour chez nous, vous
en êtes satisfait ?

Pas d 'aujourd 'hui.

C 'est pas elle qui vous l 'a donnée.

Vous êtes bien trop fier pour ça.

Allez -moi maintenant.

Et alors ? C 'est une vieille histoire.
Il y a au moins quatre ans.

Raconte.

Un dimanche, Germaine devait aller
visiter les grottes de Rochefort avec

Peters.

On a été de la partie et on m 'a demandé
de venir.

On a déjeuné sur l 'herbe.

C 'était beau. On était gays.

Je suis resté avec Anna et ça s 'est
fait tout naturellement.

C 'est la vie.

Ok.

J 'ai aimé ça.

Mais ça n 'a pas duré.

Je l 'ai laissé tomber.

C 'est pas mon genre du tout.

Elle aurait bien voulu, mais...

Je me permettrai de venir vous voir cet
après -midi, comme je vous l 'ai dit

hier. Très bien.

De quelle heure ? Trois heures et demie,
ça vous convient ?

Il y a quelque chose de nouveau ? De

trois, oui.

Non, pas toi. Tu ne le supporterais pas.

Ça vous intéresse sûrement davantage.

Un bon rapport, évidemment.

Mais il ne dit pas que... Vous voyez ce
que je veux dire, commissaire

? S 'il y a eu viol ? Oui.

Non, il ne le dit pas.

Vous excuserez mon indiscrétion,
monsieur le commissaire, mais j 'ai

dire que le marinier de l 'étoile
polaire était en fuite.

S 'il est en fuite, c 'est qu 'il est
coupable.

En ce cas, l 'enquête est finie.

Je pourrais vous répondre si jamais la
direction de l 'enquête, ce qui n 'est

pas le cas.

Mais tout accuse le marinier.

C 'est vrai, on va essayer de l
'arrêter.

Seulement, il est capable de se
défendre.

Par exemple, il peut dire qu 'il a
trouvé ce vêtement et ce marteau et qu

les a gardés sans savoir ce qu 'ils
représentaient.

Il peut dire aussi qu 'il a pris la
fuite sous le coup de la peur.

Ça ne tient pas debout.

Une accusation ne tient presque jamais
debout.

Pas plus que la défense.

On pourrait accuser d 'autres personnes.

Comme on l 'a accusé Joseph.

Vous avez bien connu, vous, Gérard
Piedboeuf.

Oui.

À une époque, c 'était un peu fréquenté.

Avant la naissance de l 'enfant.

Il vous arrivait d 'aller en excursion
ensemble.

Je me suis même laissé dire que votre
sœur vous a accompagné aux grottes de

Rochefort.

C 'est vrai, Anna ? Je ne me souviens
pas.

C 'est d 'ailleurs sans importance.

Voulez -vous me donner une part de
tarte, mademoiselle Anna ? Ah non, pas

aux fruits.

Je reste fidèle à votre magnifique...
Tartori.

C 'est vous qui l 'avez faite.

Oui, c 'est elle.

Je ne regrette qu 'une chose.

C 'est que l 'entente de Maria l
'empêche d 'être parmi nous avant mon

Vous partez ?

Commissaire, j 'aimerais vous parler.

Encore ? C 'est urgent.

Excusez -moi.

Est -ce que j 'aime pas ces gens -là ?
Rien que le beurre d 'or café.

Que se passe -t -il ? J 'ai des
nouvelles de Bruxelles.

Le maraînier était pas dans le train.

T 'appelles ça une nouvelle ? Il s 'est
vu déjà.

Tu l 'as pris pour un imbécile, pas moi.

Ce soir, il doit être à Amsterdam ou en
Allemagne.

Avec quel argent ? Voilà une bonne
question.

Avec quel argent ? J 'ai un rapide oeuf.

Il n 'a pas un sou.

Pas de conclusion hâtive, ma chère.

Qu 'est -ce que vous feriez à ma place ?
Je viendrais boire un bon verre de

genièvre.

En écoutant de la musique.

De la musique ?

Vous

savez ce que vous voudriez faire,
mademoiselle Marguerite ?

Vous mettre au piano et nous jouer la
chanson de Solveig. Oh non, pas aujourd

'hui. J 'ai pas le corps à jouer aujourd
'hui.

Avant mon départ, vous ne pouvez pas me
refuser ce plaisir.

Je vais partir.

Oui.

Tiens, prends ma place et écoute.

Merci.

Nous y voilà.

Qu 'est -ce que vous voulez ? Je n 'ai
pas voulu partir sans avoir un dernier

entretien avec vous.

Anna !

Où es -tu ? Je suis là.

Tu as vu le commissaire ? Oui, nous
descendons.

Qu 'est -ce que vous avez à me dire ?
Vous le savez bien.

Qu 'est -ce que vous allez faire ? Je
vous l 'ai dit, rentrer à

Paris.

Et moi ? Qui a donné l 'argent au
marinier

?

Qu 'est -ce que vous allez faire ?

Comment

avez -vous attiré Germaine Piedboeuf
dans votre chambre ? Est -ce que vous

saviez que vous alliez la tuer ? Oui.

Depuis quand ? Un mois.

Vous aimez tellement votre frère.

Avez -vous parlé de votre projet à
quelqu 'un ? À personne.

Pas même à lui ? Surtout pas à lui.

Sous quel prétexte avez -vous attiré
Germaine dans votre chambre ?

Elle avait crié dans le magasin.

C 'était une fille qui criait toujours.

Ma mère lui a donné un peu d 'argent
pour la calmer.

Je suis sortie avec elle.

Je lui ai dit que Joseph avait laissé un
mot pour elle.

Vous êtes rentrée par la porte de
derrière.

Vous êtes montée au premier.

Vous avez ouvert la porte.

Vous avez fait passer Germaine devant
vous.

Et... Non.

Quoi non ? Je n 'ai pas frappé tout de
suite.

Peut -être même je n 'aurais pas eu le
courage de le faire.

Je ne sais plus.

Seulement cette fille a dit, en
regardant mon lit, c 'est ici que mon

vient vous retrouver.

Vous avez de la chance.

Vous savez éviter les enfants, vous.

Alors je l 'ai frappée.

Combien de coups ?

Elle est tombée tout de suite.

Je l 'ai poussée sous le lit.

Anna ! Eh bien, Anna ! Le respecteur
veut partir.

Qu 'il attende ! Vous avez mis votre
sœur et

Marguerite au courant ? Non.

Je savais que Joseph allait venir.

J 'ai dit à Maria d 'aller l 'attendre
sur le quai afin qu 'il ne se montre pas

et qu 'il laisse la moto aussi loin que
possible.

Maria ne s 'est pas étonnée ?

Elle n 'a pas compris, mais elle a bien
senti qu 'il devait m 'obéir.

Et Joseph ? C 'est à peine s 'il a pu m
'aider à monter le corps au grenier.

Le samedi, nous avons jeté le corps dans
la meuse.

Seulement le marinier vous a vu.

Et depuis, il vous fait chanter.

Il vous a demandé la grosse somme pour
quitter le pays.

Et a tiré tous les soupçons sur lui.

Vous avez trouvé le marteau.

Fallait faire vite.

Vous voulez mieux ? Je le hais.

Qu 'est

-ce que vous allez faire ?

Je vous l 'ai déjà dit, je prends le
train pour Paris.

Ou pour moi.

Mais je ne suis pas ici en mission.

Le reste vous regarde.

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... ... ...