All language subtitles for The.walking.dead.daryl.dixon.S03E01.Skyfire.French

"J'ai des morts,

"et je n'ai pas voulu les retenir"
Rainer Maria Rilke

T'as pas lâché cette conserve
depuis le Tunnel.

Tu crois que c'est encore mangeable ?

J'en doute.

Je sais plus de quand date
ma dernière saucisse.

On devrait la garder
pour une grande occasion ou du troc.

Si jamais on croise quelqu'un.

Les Écossais ont dit
que la zone était sous contrôle.

Peut-être qu'ils sont
à l'abri pas loin.

Pas de rôdeurs à l'horizon.

Bizarre.

Il y a encore plus bizarre :
le volant est à droite.

Ça va, ton épaule ?

Ouais, la plaie n'est pas profonde.

Codron a sérieusement paniqué.

Il a cru voir son frère.

Le guano l'a fait délirer.

C'est ce qui s'appelle
un trip de merde.

J'étais jeune quand ça a commencé.

Je glandais rien, j'avais rien.

On y a laissé des plumes.

Mômes, c'était mon frangin et moi
contre le monde entier

et le monde a changé.

On fait plus que courir et se battre.

C'est pas une vie.

Ça t'arrive d'y penser ?

Je sais pas trop.

On est sacrément loin de chez nous.

Tu disais que c'était dur, là-bas.

Sans toi, oui.

Malgré tout, je suis prête à rentrer.

Moi aussi.

Ici, au moins,
on parle la même langue.

"Respectez le couvre-feu.

"Rentrez le soir venu
ou on tire à vue."

FOUTEZ LE CAMP !

Prête ?

Allez.

"Attention aux calamars."

Ouais, c'est ça.

Et puis merde.

Magne !

- Ouvre !
- J'essaie.

Ça va ?

Très chic.

Daryl ?

Tout va bien ?

Impec.

- Et toi ?
- Oui.

Tant mieux.

DEUX JOURS PLUS TARD

Pas âme qui vive, j'imagine.

Non.

Tu as trouvé à manger ?

J'ai retourné chaque appart dix fois.
Y avait que ça.

Bière brune Misty Harbor.

Elle doit être éventée.

"Riche en fer." C'est déjà pas mal.

Putains d'Écossais.

C'est naze, ici.

Les rôdeurs sont pas près de partir.

Mais bon,

on risque pas de crever de faim.

Une idée ?

On peut se tirer à l'aube.

Ça te dit ?

Au moins, on mourra en beauté.

Je croyais que tu la gardais
pour une grande occasion.

Notre dernier repas
en est clairement une.

Regarde.

J'ai pas rêvé.

Là-bas. Tu vois ?

Ça doit être le reflet du soleil.

Possible.

On oublie les saucisses ?

Je vais chercher la bière.

Bonsoir.

Je viens en paix.

Julian.

Julian Chamberlain.

Aucun lien de parenté

avec l'ancien Premier ministre,

Neville Chamberlain.

Une sombre référence.

Vous avez faim ?

Single malt.

C'est du bon.

Excellent.

Où sont passés les gens ?

Y a que moi. Je suis le dernier.

Je peux avoir le sel ?

Comment ça, le dernier ?

Je suis le dernier Anglais
d'Angleterre.

À ma connaissance.

Je n'ai croisé personne d'autre

depuis des années.

L'attaque des calamars
a tout chamboulé.

Les calamars ?

Ça s'inspire du cockney,
l'argot en rimes.

Les âmes défuntes, feinte de jambe,

jambonneau, eau de javel, velcro,

Cro-Magnon, gnon dans ta face,

fascicule, culbuto, tomate, matelas,

lascar, calamars.

Fastoche.

Les calamars t'ont mené à nous ?

Le chasseur trouve le renard
grâce au chien.

J'ai dû passer par les toits.
Ça m'a pris du temps.

Je suis allé à Oxford Street,
j'ai escaladé Centre Point

et j'ai slalomé jusqu'ici.

Le métro me manque.

Tu as survécu tout seul
tout ce temps ?

Ça force le respect.

Vous avez survécu au Tunnel.

On a failli y rester.

Pas étonnant.

On l'a obstrué
pour se protéger de l'Europe.

Ça a régulé le flux.

Un certain temps.

Les calamars se sont déchaînés ?

Les humains aussi.

Ça se battait à tout-va.

Des clans se sont formés.

Ils voulaient des boucs émissaires.

Certains ont tenté de fuir, mais...

Le Tunnel était condamné.

Interdiction d'entrer...

et impossible de sortir.

Tu as essayé ?

Il y a longtemps.

Avec des amis à moi.

On avait manigancé un plan.

Mais après la mort du dernier,
je voyais plus trop l'intérêt.

Et faut un équipage pour naviguer.

Il en reste encore ?

- Monsieur est servi.
- Merci.

Madame ?

À quoi est-ce qu'on trinque ?

Et si on trinquait...

à l'Amérique ?

À l'Amérique et aux Américains.

Selon Tommy Trinder, des "surexcités,
surpayés et sur notre dos."

Tu sais, la vie continue en Amérique.

Ça te ferait du bien.

On pourrait tous y aller.

Ou vous pourriez rester ici.

Ça grouille de lapins.

Y a même un zèbre à Regent's Park.

À Buckingham, on peut dormir
dans le lit de la reine.

Et même la voir déambuler.

Elle a toujours bon pied bon œil,

Sa Majesté des Mollusques.

Il est où, ton bateau ?

Ça a l'air chouette, ici.

Ça l'est, je vous le confirme.

Et maintenant,

je peux en profiter avec vous.

C'est pas mal aussi chez nous.

Y a pas de zèbre, ni de palais.

Simplement des gens.

Des amis...

qui nous aiment,

à qui on manque

et qui attendent notre retour
à la maison.

Tu pourrais t'installer là-bas.

Tu n'as pas envie d'avoir quelqu'un ?

Vous savez naviguer ?

Obligé, pour débarquer ici.

- Je vais tout préparer.
- Super.

Je t'accompagne.

- On se retrouve en bas.
- En bas ?

Demain, à 10 h précises.

Comment on est censés savoir ?

Vous le saurez.

Il doit être 10 h, non ?

Il s'est fait la malle.

On y est peut-être allés un peu fort.

Peut-être.

Tu entends ?

Pas bête.

Viens, on descend.

Les cloches, c'était bien pensé.

C'était Benjamin. Big Ben.

J'ai appris à l'apprivoiser
au fil du temps.

Ça occupera les calamars.

C'est quoi, tout ça ?

De la nourriture et du matériel

en prévision du voyage
finalement annulé pour cause...

de décès.

Tout le reste est à l'avant,
à la poupe.

Super.

La poupe, ça désigne...

l'arrière du voilier.

À l'opposé du bout pointu.

Vous n'y connaissez rien.

Ça fait un bail.

Je le savais.

On apprend vite.

Je le sens mal.

Je suis pas marin non plus.

C'était mon rêve.

J'ai été recalé à l'École navale.
D'autres ont réussi haut la main.

Mais bon...

j'ai fait de la voile, gamin.

Si je me plante, on est morts.

Y a plein de gens qui disparaissent
dans ce néant.

Laissons tomber le voilier.

Tous les connards de l'école
sont devenus des calamars.

Pas vrai ?

Mais pas toi.

T'es le dernier survivant.

On te fait confiance.

Tout ira bien.

Allez.

Où est le voilier ?

Bien planqué pas loin d'ici.
Amarré le long de la Tamise.

C'est le nom du fleuve.

Suivez-moi.

Oui, chef.

Maintiens le cap.

Tire !

51 degrés nord.

Plus 15...

Julian, y a un souci ?

Une longue traversée.

Ce voyage, ça a été le bouquet.

Comment ça ?

Fallait s'orienter en plein océan

sans le moindre repère,
sans appareils.

Juste avec les marées
et une boussole.

L'instructeur me reprochait
de mettre mon équipage en péril.

Et la seule chose
entre la terre ferme et l'abîme...

c'était moi.

J'ai paniqué sous la pression.

On est perdus ?

Pourtant...

d'après tous les calculs,

étonnamment,

on est exactement au bon endroit.

Si le vent ne faiblit pas,
on sera en Amérique du Nord

d'ici 11 à 17 jours.

Trop bien !

On rentre chez nous.

Parés à virer ?

Trois, deux, un...

virez !

Tiens la barre, gros dur.

Faut que tu partes.
Cours !

Merci.

Tu crois qu'il est bien arrivé ?

Laurent ?

J'en suis sûre.

Tu as tenu ta promesse
envers Isabelle.

Tu sais, là-bas, dans le Tunnel...

ça avait l'air si réel.

C'est comme si elle était venue
me dire qu'il fallait...

lâcher prise.

Complètement.

Ça m'a enlevé un poids.

Je me sens apaisée,

plus légère.

Et pleine d'enthousiasme,

avec l'envie d'aller de l'avant.

Je suis cinglée ?

Pas de raison que tu changes.

Je suis content pour toi.

Vraiment.

Laisse faire le temps.

Tiens.

Il reste encore des vivres ?

On a surtout du scotch.

J'imagine que tôt ou tard,

il ne restera plus
qu'un seul exemplaire

de cette bouteille de scotch.

Toute cette histoire,
cette tradition...

disparues à jamais
dans une ultime goutte.

L'océan, ça fait réfléchir.

Ouais, je vois ce que tu veux dire.

J'ai travaillé toute ma vie
et mis de côté chaque penny

pour assurer l'avenir
avant de me mettre en couple.

Pile quand je me sentais prêt,
les calamars ont surgi

et il n'y avait plus personne.

"Mieux vaut avoir perdu un amour
que de n'avoir jamais aimé."

Vous avez le blues, on a Tennyson.

Je préfère le blues.

Tu trouveras peut-être
quelqu'un en Amérique.

Quand on navigue sur les flots,

on sait jamais
ce qui nous attend sur le rivage.

Prends la barre.

Tempête en vue.

Il faut réduire la grand-voile.

C'est bon ?

C'est coincé !

Tiens ça.

Dans la direction du vent.

Julian !

Julian, ça va ?

Faut le mettre à l'intérieur.

Je me suis pris la bôme.

Une vraie erreur de débutant.

- Économise tes forces.
- Je m'en remettrai.

Tu veux quelque chose ?

Il reste du thé ?

On a surtout du scotch.

Retourne sur le pont.

Manœuvre comme je t'ai montré.

On est là-haut en cas de besoin.

Restez calmes et foncez.

Ça souffle de plus en plus fort !

C'est de pire en pire.

- Si jamais on chavire...
- Tais-toi.

Je suis contente
de t'avoir retrouvé !

On va s'en sortir.

Mais si jamais on n'y arrive pas...

On va y arriver.

On rentre chez nous. Pigé ?

Avec nos foutues saucisses !

C'est pas vrai...

Salut, joli cœur.

Tu vas bien ?

- Bon Dieu.
- Ça va ?

Je te vois en triple.

Ton pire cauchemar.

J'ai pris un coup sur la tête.

Merde. C'est pas le Maine, hein ?

J'ai pas l'impression.

Où est Julian ?

Faut le retrouver, mais je suis KO.

Reste ici.

Je vais voir.

Bon sang.

Julian ?

Ça va ?

- T'as rien ?
- Je crois que non.

J'ai trouvé ça. Vas-y, bois.

Ça te réchauffera.

Non, ça va.

Si t'as faim,
y a encore des vivres sur le voilier.

Et si on reste échoués,

comme des naufragés
sur une île au milieu de nulle part ?

On réparera le voilier pour se tirer.

On se pèle ici.

La vache...

Je vais bien.

Arrête ça.

- Fais-moi voir.
- Non, laisse.

Arrête un peu.

C'est un bout de métal.
Va falloir l'enlever.

Quoi ?

T'es brûlante.

Et si on s'occupait de ça demain ?

Non, pas possible.

Bouge pas, je reviens.

Merde.

Bois-en une gorgée.

- Vas-y doucement.
- T'inquiète.

Ça s'est infecté.

Va falloir que je coupe autour.

"Autour" ?

Je dois désinfecter.

Désolé.

Merde ! Ça fait un mal de chien.

Prête ?

Attends, attends.

Fais vite, s'il te plaît.

Je suis prête.

C'est parti.

Ça y est.

Allez, accroche-toi.

Serre les dents.

Je l'ai chopé.

Le plus dur est passé.

T'as assuré.

T'as assuré.

Daryl ?

Je crève de chaud.

J'ai besoin d'air.

J'ai besoin d'air.

Ils ont pris toutes nos affaires ?

Et saccagé le reste.

Ça va, toi ?

Tu tiens le coup ?

Reste là.

Faut trouver à bouffer

et soigner ta blessure.

Donne ça.

Y a un panneau.

"Costa de la Muerte."

C'est pas écrit "Mexique".

Bienvenue en Espagne, amigo.

On n'a pas atterri bien loin.

J'entends un cours d'eau. Allons-y.

T'as vu, là-haut ?

C'est quoi, bordel ?

Je déteste cet endroit.

Viens, on bouge.

Fais gaffe.

On peut s'arrêter un peu ici.

Je vais vérifier. Attends là.

Ça fera l'affaire.

Et ta tête ?

C'est gérable.

Ça me lance.

Dans l'épaule aussi.

Je vais jeter un œil.

C'est bon.

La deuxième fois, ça fait moins mal.

Ça va ?

Demain, on trouvera un meilleur abri.

Je tombe de sommeil.

Et si on veillait encore un peu ?

Histoire d'être moins dans le cirage.

Je suis pas dans le cirage.

On va faire un jeu.

L'espion.

Je déteste ce jeu. Tu le sais bien.

Justement, c'est tout l'intérêt.

Sur le voilier, tu m'as parlé
de ce que t'as vu dans le Tunnel.

Et toi, t'as menti. Comme toujours.

Je t'ai jamais menti.

Tu caches...

des choses.

Tu caches ce que tu penses.

Ce que tu ressens.

D'accord, j'avoue.

Je cache des choses.

Moi aussi, j'ai eu une hallucination.

J'étais prêt à renoncer.

À lâcher l'affaire.

Et là, je l'ai vue.

Isabelle ?

J'ai trouvé une force en moi
que je soupçonnais pas.

Bienvenue au club.

Faut continuer comme ça.

Faut jamais renoncer.

On a des saucisses à déguster.

Carrément.

Avec mes yeux...

Faut dire : "Avec mes yeux d'espion."
Sinon, ça compte pas.

Avec mes yeux d'espion,

je regarde...

un truc rouge.

Carol !