All language subtitles for ma mère (2004)_Fr

Non.

Tu m 'attendais ? Non, qu 'est -ce que
tu t 'imagines ? J 'avais chaud et soif,

c 'est tout.

Mais chez toi, c 'est trempé.

C

'est

fatigant.

Je préférais faire autrement.

Ou vivre autrement.

Je me suis laissé envahir par des choses
étrangères à moi. Elles se sont

installées petit à petit.

Elles ont détruit mon espérance.

Elles se sont mises à régner.

Tu peux comprendre que lorsque j 'étais
jeune,

Ce n 'était pas de cette vie -là que je
rêvais.

Je ne rêvais pas de cette vie -là parce
que je n 'étais pas cette personne -là.

J 'étais joyeux et énergique.

Tu ne m 'as pas connu, Pierre.

Dès que tu es né, ma jeunesse s 'est
effondrée.

J 'ai l 'impression que tu vois que
cette vie d 'aujourd 'hui ne correspond

toujours pas à ma vraie nature.

J 'ai l 'impression finalement de ne pas
avoir changé, d 'être resté joyeux et

énergique.

dans la capacité de le prouver aux
autres.

Je suis joyeux énergique tout seul. C
'est un peu lamentable.

Ta mère est comme moi.

Je ne dis pas qu 'elle est lamentable,
mais simplement, elle n 'a pas changé

plus.

Comme moi, elle porte un masque.

Elle est fatiguée en ce moment.

Je sais pas physiquement, ça va. Je vais
y aller maintenant.

Tu veux pas que je te porte ton sac ?
Non, ça va.

Donne -moi un carton. Non, c 'est bon.

T 'as maigri. T 'as mauvaise mine.

C 'est bon, j 'ai envie de te voir.

Maman, ok, maman.

Tiens, ma donnée, c 'est pour toi. Le
fromage.

Je vais chercher ta mère à l 'étage.

Non, c 'est tout trempé.

Alors, c 'est tout ce que tu me racontes
? Je te fais visiter ?

Je

crois que je vais aller faire des cours
cet après -midi.

Et toi ?

Je sais pas.

Tu peux pas rester dans la maison si t
'as pas des lectures.

Elle est tombée toute ferme.

C 'est sûrement le soleil ou alors elle
a glissé.

Pierre.

Il a frappé, c 'est ça ? Marc, il a
frappé ? Dis -moi s 'il a frappé.

Mais qu 'est -ce que tu racontes ?

Tu feras bien attention de l 'homme à
temps que le vent.

Tu feras bien attention.

Pierre ?

Ton

père t 'embrasse.

Il a dû partir en France.

Où c 'est à faire ? Où c 'est en France
? À Nice.

Il est parti à trouver sa poule ?
Pierre, mais qu 'est -ce qui te prend ?

ce genre de réflexion pour toi, je t 'en
prie.

Ne te fâche pas.

De toute façon, moi aussi, ça m 'est
égal.

Je suis heureux, moi, d 'être tout seul
avec toi.

N 'en fais pas trop.

Je t 'assure.

Comme ça, je fais entièrement pour moi.

Tu fais quoi cet après -midi ? Tu vas à
la plage ? Avec toi ?

Ma mère, elle est où ?

Qu

'est -ce qui t 'arrive ? Ecoute, maman,
tu peux pas rester ici.

Pourquoi il t 'a emmené là ? Tu veux ma
place ? Non,

sincèrement.

Qu 'est -ce que vous foutez sur cette
fille ?

Je ne veux pas te faire du boulot
ailleurs.

Moi, je vous le préviens, je ne tiendrai
pas deux mois dans cet endroit.

Tu t 'ennuies, c 'est tout.

Tu sais qu 'il y a un aquapark ? Avant
le retour de ton père, je t 'emmènerai

Jumbo. C 'est là qu 'il faut sortir.

Tu aimerais ? Ah oui, évidemment.

Au restaurant, puis après on ira faire
la fête.

On passera la nuit entière.

T 'es beau.

Je serais très fière de t 'avoir à mon
bras.

On te prendra pour mon amant.

C 'est pas n 'importe quoi.

Bah non, pourquoi ? Je suis trop vieille
pour qu 'on me prenne pour mon amant, c

'est ça ? T 'as honte ? Bah Marne, vous
entendez, j 'ai l 'air si vieille.

Non mais c 'est vrai, Pierre ? T 'aurais
honte ? On y va quand ? Très vite.

Mais si tu trouves que c 'est pas une
bonne idée.

On y va aujourd 'hui ? Aujourd 'hui,
non, mais je te promets...

Maman ? Maman ?

Maman ?

Tu m 'en veux de ne pas t 'avoir emmené
avec moi ? Dis !

On a bien le temps d 'aller en partie
film.

Quand même demain.

Promis.

En attendant, mon jeune amant, allez
donc chercher de quoi me sécher dans la

salle de bain.

T 'es complètement folle.

Allez donc, cher.

Je vous salue.

J 'ai des mauvaises nouvelles de ton
père. Il a eu un accident.

Tes grands -parents ont déjà fait
rapatrier le corps à Vannes. Nous, on

'avion tout à l 'heure pour Nantes.

Je ne sais pas encore si on devra une
voiture ou si quelqu 'un viendra nous

chercher.

Si tu parles à Marthe ou à Robert, n
'oublie pas qu 'en principe, la douleur

devrait s 'accabler.

C 'est pas peine de pleurer, mais baisse
les yeux, au moins.

T 'es encore jeune.

Tu vas faire ta vie.

Écoute, Pierre, j 'attends pas de toi ce
genre de réconfort.

C 'est à Istanbul qu 'on a été les plus
heureux.

Toi, tu ne peux pas t 'en souvenir.

C 'est trop petit, mais vraiment, pour
moi, les trois ans qu 'on a passés là

-bas, c 'était... idéal.

C 'est un peuple merveilleux.

Le mois de

juillet, c 'est nous !

T 'es tombé mort, j 'ai plus l
'intention de te mentir.

Mais tu dois admettre que je suis pire
que lui.

T 'as un respect pour moi que je mérite
pas.

Tu crois que je passais toutes mes après
-midi depuis six années, hein ?

Pourquoi tu crois qu 'on t 'a fait
élever par ta grand -mère ? Qu 'est -ce

tu t 'es imaginé ?

Regarde -moi, Pierre.

Je suis une salope.

Une sienne.

Personne ne me respecte.

Ton père le savait, lui. Ton père était
d 'accord.

Si tu m 'aimes vraiment, tu dois
admettre que je suis répugnante.

Je veux que tu m 'aimes pour ça.

Pour la honte que je t 'inspire.

Est -ce qu 'on vit ?

Moi, je me tiens.

C 'est pas mon métier.

Il sent mal.

Il ne se bat pas.

Ils ont ventilé sa chambre ? Non.

Depuis que je rentre, il commence à
gratter.

Il doit sortir.

Il doit faire de l 'exercice.

Qu 'est -ce qu 'il pense maintenant ?
Seulement des vitamines.

A sa vie, je n 'ai pas envie de lui
donner des calmants.

C 'est ridicule.

Il doit sortir.

Et qu 'elle arrête de manger de cette
façon.

Qu 'elle sort, qu 'elle mange.

Quand le temps se dure en termes de
médecine en Espagne... Elle n 'a

pas de fièvre.

Il n 'y a pas de symptômes.

Elle veut que je lui dise médicament.

Elle n 'a rien.

Elle se débrouille simplement.

C 'est bien.

Je dois l 'envoyer ? Non, c 'est rien.

Si les choses sont comme ça... Comme
rien, comme rien.

Fuir d 'ici.

Laissez -moi en paix.

Fuir.

Madame, vous êtes sûre qu 'elle m 'a
tout dit ? Je la sens très nerveuse.

Cassez -vous ! Je ne veux rien entendre.

Tu sors immédiatement de ce lit, je vais
changer les draps.

Tiens, je t 'ai apporté un pyjama
propre.

Qu 'est -ce qu 'il y a ? C 'est le
pigeon de ta pote.

Que je te grandais pas, Bichette.

Que je te grandais pas.

Tu sors ? Évidemment.

Pourquoi je resterais avec un fils qui n
'est pas malade et qui veut me rendre

folle ? J 'aurais pu t 'emmener avec
moi, mais j 'ai pas envie de t

Tiens.

Voilà la clé du cabinet de ton père.

J 'ai pas la force de vider tout son
bazar.

Je compte sur toi pour le faire.

Jette tout, sauf ce qui t 'intéresse.

La petite clé ouvre le secrétaire.

D 'accord.

Allez, file. Tu vas me mettre en retard.

Tu m 'aimes toujours, alors.

Je t 'aime plus que tout.

Va.

Tu diras pas au monde.

Tu diras pas.

Je te tue, je te tue.

Il est déjà le demain, non ? Ta mère est
partie pour quelques jours.

Où ça ? T

'inquiète pas.

On va rester tranquillement tous les
trois.

Robert et moi, on va bien s 'occuper de
toi.

Et puis on va appeler mamie pour la
prévenir que tu rentres.

Hein ?

ça a l 'air ok tu

as de l 'eau ? oui oui

Je sais que tu es affreusement
malheureux.

Maman ? Chut.

Tu es faible, toi aussi.

Ton père était faible comme tu l 'es.

Tu sais peut -être maintenant que le
désir nous réduit à la consistance.

Mais tu ne sais pas encore ce que je
sais.

Tu n 'as pas dit la moindre ? Non,
Pierre.

Tu ne dois pas la prendre par moi.

Mais si tu savais, tu me pardonnerais,
tu pardonnerais même à ton père.

que tu profites de ta vie.

Tu n 'es pas très gai, je trouve.

Je voudrais savoir ce que tu sais.

Je ne veux plus voir une aussi mauvaise
mine sur ton visage.

Sais -tu comment te surnomme Réa ? Réa ?
Tu l 'as croisée déjà.

C 'est la fille brune qui vient me
chercher quelques fois.

Je vois, je crois, oui.

Qu 'est -ce qu 'elle dit, alors ? Elle t
'appelle le chevalier à la triste

figure.

C 'est pas super fin, hein ? Vous
devriez bien vous entendre.

Elle n 'a que quelques années de plus
que toi.

C 'est la fille la plus folle que je
connaisse.

Je vais te confier à elle.

Elle va parfaire ton éducation.

Maman.

Laisse un peu ta maman tranquille. Tu
veux ? C 'est pas tout d 'aimer sa mère.

D 'être intelligent.

D 'être beau.

Et d 'avoir ce profond sérieux si
effrayant.

A quoi te mènera ce sérieux si tu
continues d 'ignorer la gaieté des

Toi aussi t 'es sérieux.

C 'est un masque.

Crétin.

J 'ai invité Ria à prendre un verre avec
nous ce soir à la maison.

Tu es d 'accord ? Oui.

Bien.

Tu as peur ? Ben non, j 'ai pas peur.

Dommage.

Maman ?

Pierre, tu vas t 'habiller ? On sort, on
t 'emmène au Yungo.

Ouais, embrasse -moi aussi, s 'il te
plaît.

Viens, s 'il te plaît.

Toi, mon petit, le premier baiser que je
te donnerai, ce sera pour son cul.

Please, can you pass by the golf club ?
I would like to see the golf club.

I would like to see if it's still open.

C 'est d 'abord là que ma langue ira
fouiller.

Avec mon crâne, ton trou d 'adorable
merde.

Tu as dit quoi, là ? Que je me réserve
un peu le plaisir de bouffer ton cul de

face. Oui, oh, dis donc, ça va, il est
aussi propre que le tien, mon cul

Quoi ? Quoi, tu te fâches ? Montre -moi
un peu si j 'ai tort.

Ouais.

Arrête. Arrête.

Examinons -le.

Can you turn on the light, please?

Thank you.

C 'est dégueulasse.

C 'est toi qui est dégueulasse.

Il me semble que tu surestimes un peu la
propreté de ton tronc.

Bien, tiens.

J 'ai pris le sursaut.

Ah, elle était pire que... Viens, on
rentre.

Non, je ne bougerai pas d 'ici.

Lève -toi, Marthe.

Les voisins vont t 'entendre. Lève -toi,
s 'il te plaît.

Arrête.

Lâche -moi.

Qu 'est -ce qui m 'est arrivé ? Vous
dormez même, hein ? Il faut que je vous

parle, madame. C 'est important.

Mais ça tendra bien un petit peu, non ?
Mais dans ta chambre ? Non.

Je vais te montrer.

J 'avoue, je parle tout de suite.

Ça va pas ? Si.

Je pensais à la mort de ton père.

Je pensais que finalement, c 'était une
bonne mort.

Et toi, ça va ? Je reviens de l 'église.

Oh mon Dieu, tu vas pas recommencer avec
ça.

C 'est pas grave, je suis très heureux.

Ça va bien.

Bien ? T 'es heureux ? Ouais.

Comme qu 'il va falloir un peu tout
déranger.

Le plaisir ne commence qu 'à partir du
moment où le verre rend le feu.

J 'ai décidé dans mes prières de faire
tout ce qu 'il y aurait avec moi.

Alors il faut trinquer.

Va chercher vos bouteilles.

Je veux boire à tes amours avec Claire.

En même temps, ne t 'as fait peur.

Ce soir, on ira tous les trois ensemble.

Je passerai la nuit seule avec toi.

Tu vas me laisser ? Non !

Ils n 'ont pas de métier, ils m 'amusent
de mon côté.

Je sais que c 'est à voir.

Pierre,

tu sais que ta mère est un vrai ? Oui.

Je ne veux pas que tu nous laisses après
le boulot.

Mais si ! Non.

Tu n 'as vraiment plus.

Je sais pas.

Et ça, j 'ai plus votre âge.

Je vous amuserais mieux sans moi.

À ton âge, j 'aurais pas aimé qu 'une
vieille mère vienne freiner mes folies.

Vous n 'êtes pas une vieille mère.

J 'en manque aussi parce que je me
souviens d 'avoir été une enfant de la

espèce.

Ça donne toujours des vieilles mères,
non ? Des filles folles.

J 'étais folle, je t 'assure. Une enfant
folle.

Je courais seule, les bois.

Et c 'est vrai, je suis folle aujourd
'hui de la même façon. T 'as peut -être

raison, alors.

Je ne suis pas une vieille mère, peut
-être.

Dans les bois, j 'allais à cheval, je
défaisais la selle et j 'otais mes

vêtements.

Pierre, tu m 'écoutes ? Je lançais mon
cheval dans les bois.

C 'est à ce moment que j 'ai couché avec
ton père.

Je ne savais pas ton âge, j 'avais 13
ans, j 'étais enragée.

Ton père m 'a trouvée dans les bois, j
'étais nue.

Je croyais qu 'avec mon cheval, nous
étions les bêtes des bois.

Ton père n 'est pour rien, presque rien
dans l 'histoire.

Je m 'ai mis à être seule.

J 'étais seule dans les bois, j 'étais
nue.

Je montais à poil.

J 'étais dans un état que je ne
retrouverais pas avant de mourir.

Je rêvais de gibier ou de faune. Je
priais qu 'il me dérange.

Ton père m 'a dérangée.

Mon enfant, mon enfant des bois.

Tu viens des feuillages des bois, de l
'humidité dont je jouissais, mais ton

père, j 'en voulais pas.

Quand il m 'a trouvée nue, il m 'a
forcée.

J 'ai mis son visage en sang, tu sais.

Je voulais lui arracher les yeux, j 'ai
pas réussi.

Maman.

J 'avais pas 13 ans, bien sûr que non.

Seulement, j 'avais pu avoir 13 ans.

On était déjà mariés depuis 5 ans avec
ton père.

Il passait ses journées à mes pieds. Je
crois qu 'il a toujours été amoureux de

moi.

ça va ? ça va

et à la boguita.

... ... ...

...

... ... ... ...

Je me souviens.

Amas -moi.

Amas -moi.

Non. Tu peux l 'oublier, tu l 'aimes
quand même.

C 'est pas l 'origine du monde, c 'est
la couleur, pas ailleurs.

Ne crois jamais ce que tu prétendras au
contraire.

Allez, enlève ton slip.

Merci.

... ... ...

Oui.

Oui.

Je suis ton cheval.

Je suis ton cheval.

Dis -le. Je suis ton cheval.

Aïe.

Ça fait un peu moins d 'un second.

Non.

Eh maman ! Eh maman ! Eh maman ! Eh
bien, Marc et Robert, on les dit.

Eh bien, ils les lirent, Robert.

Je ne sais pas, on s 'en fout, on a pas
besoin d 'eux, si ? Hein ?

Les vires, les vires, non ? Eh,

ça te dit, c 'est domestique ? Eh, ça te
dit, c 'est domestique ? Tu veux pas

être domestique ? Je m 'en fous des
vires.

Dégage, c 'est tout. Vous êtes viré.

T 'entends ? Viré. Du balai. On veut
plus vous voir.

Tu veux me frapper ? Vas -y, frappe
-moi. Non, Robert, non. Sur mon cul ? Tu

veux frapper mon cul ? Vas -y, frappe.

Frappe ! Non ? Tant pis.

Je vous préviens.

Vous avez 20 minutes pour filer.

20 minutes.

Sinon, je reviens, je vous dis oui.

Je vous jure.

Bonjour.

Peace.

Puisqu 'ils ont jugé vain de garder la
vraie connaissance de Dieu, Dieu les a

livrés à leur vain jugement pour faire
ce qui ne convient pas.

Remplis qu 'ils sont de toute espèce d
'injustice, de perversité, de

cupidité, de malice, pas d 'envie de
penser l 'homicide.

Cupidité !

une fonderie, un perfidie, un porteur,
des dix

ans, ennemis des vieux.

Eh bien, nous connaissons la loi portée
par Dieu, que Dieu

commet des belles actions, mérite un
mort, non seulement il les prend,

mais il les apprend encore, Dieu qui les
commet.

Dieu plaît.

Non, reste là, ne monte pas.

Non.

On a été un peu loin.

Il n 'est pas question de le regretter,
mais tu es trop jeune.

Trop près du temps où tu priais.

Je ne suis pas rien.

Dans un monde idéal, une pure amitié
nous lirait.

Il n 'y a pas de monde idéal.

Je suis telle que tu m 'as vue, Pierre.

C 'est comme ça que je veux que tu me
gardes dans tes yeux.

Je vais être cette mère -là pour toi.

Maintenant, écoute -moi.

Je renonce à te voir.

Nous ne pourrons plus jamais vivre sans
désordre et j 'ai décidé que dans le

désordre, nous ne devons pour l 'instant
plus nous rencontrer.

Ne reprends pas ta mine sévère.

S 'il te plaît.

Ce que nous avons fait, il est insensé
de le refaire.

Pourtant, avec toi à mes côtés, je ne
sens qu 'à le refaire.

Je sais que maintenant, tu ne me juges
pas.

Il faut que tu me sois fidèle.

Même si nous sommes à des milliers de
kilomètres l 'un de l 'autre.

Nous devons continuer ensemble à refuser
le monde de ceux dont la patience

attend que la mort les éclaire.

Nous devons être fiers de tourner le dos
à tout cela.

Prends soin de la maison.

Tu viens du code ?

Ne me déçois pas, Pierre.

Je te téléphonerai.

File.

Allez.

Bénis -moi.

Tu me fais peur.

Vous accepteriez d 'être la mère d 'un
dieu ? D 'être mari ?

Pourquoi

est -ce qu 'on a toujours office d 'être
des dieux ?

Excuse -moi, c 'est vrai qu 'il n 'y
avait personne.

J 'ai perdu mon permis.

Attends, je sors.

Je ne t 'ai pas entendu.

Ton mère est partie, alors ? Je suis
venue demander la clé.

Je te dérange ? Non, non.

Ça va ? Tu n 'as pas l 'air d 'aller.

Oui, ça va, ça va.

T 'attends quelqu 'un peut -être ? Non,
je suis seul.

Je t 'embête là.

Tu veux boire quelque chose ?

Tu es malheureux ? Excuse -moi.

Je crois que c 'est moi aussi que j
'étais capable de pleurer. Ce serait

'est tout.

Sortons peut -être, non ? Allons, Yumbo
? Non.

C 'est ma mère qui t 'a dit de venir t
'occuper de moi ? Oui.

J 'ai oublié.

Ça m 'intimidait.

Ça m 'intimidait.

Elle m 'a assuré que tu serais aussi mal
à l 'aise que moi.

C 'est pour ça que j 'ai... Maintenant,
on est en train de faire quoi ? L

'amener.

C 'est pas très bien parti, hein ? Mais
si, au contraire.

Tu devrais me prendre dans tes bras.

Non ?

Je te dégoûte.

Appelle -moi, s 'il te plaît.

Tu vas disparaître comme tes amis, c
'est ça ?

J

'ai rencontré un type une fois.

Tu m 'as demandé si c 'était bien ce qu
'il pensait.

Vous pensez à quoi ? Je lui ai dit.

Je pense que vous êtes un jeune porc, il
m 'a répondu.

J 'ai du goût.

J 'ai dit que j 'étais un porc.

On s 'est revus souvent.

Pendant un mois, peut -être dix fois.

Ils me nourrissaient, ils me gavaient. J
'ai dû prendre huit kilos.

J 'avais pas le droit de me laver.

C 'est dégueulasse.

Tu t 'habitues ? Puis j 'ai fini d
'avoir bien aimé ça.

Ils me faisaient bouffer n 'importe
quoi.

Des fois à l 'assiette de son chat.

Puis un jour...

Il m 'a ligoté et m 'a dit, je crois que
t 'es bon pour l 'abattoir.

Il est revenu avec un immense couteau de
piste qu 'il a commencé à lentement

éliser sur un fusil juste sous mon nez.

Ça m 'excitait vachement quand même.

Il était bizarre mais...

Pas du genre dangereux.

Plutôt doux, en fait.

Après les coups, il y avait toujours
dans son regard l 'attente que c 'était

bon, qu 'il pouvait continuer.

Mais après, il a fait quoi avec le
couteau ? Il m 'a saigné là, au -dessus

nombril.

Ça faisait pas vraiment mal.

Il me sent s 'écouler lentement.

Il l 'a récupéré dans une petite bassine
en place.

Il disait qu 'il allait en faire du
poutin.

Et quand il a commencé à approcher le
couteau de ma gorge, là j 'ai vraiment

peur.

J 'ai paniqué, j 'ai commencé à hurler.

Il disait c 'est bien, queen, queen.

J 'ai vraiment cru que ça y était,
putain.

Je me suis évanoui et j 'ai perdu
connaissance.

Je crois que c 'est pour ça qu 'il n
'est pas allé jusqu 'au bout.

Le lendemain, il m 'a dit que j 'étais
vraiment pas sérieux, que j 'étais qu

fantasmeur, que lui, je cherchais de
vrais jeunes porcs à abattre.

Il m 'a foutu le corps.

Il m 'a viré.

Je crois que ce mec a vraiment tué deux
jeunes types, des Belges.

Il m 'a montré des bouts de biloche d
'un champ congélo.

Il me dit, tu vois, là, je te présente
Franck.

Juste à côté, c 'est Richard.

Il a dit ça pour t 'accepter ? Peut
-être.

Ce qui est sûr, c 'est que ça a vraiment
marché.

Tu me dis où je peux trouver du café ?
Ah oui, oui, oui, j 'arrive, j 'arrive.

Oui, quand même.

Tu me coûtais un peu les retours de ta
pente, là.

Moi, je connais que les loups.

Tu veux que je les vire ? Non, mais je
sais pas, on va faire quoi exactement

pour s 'en souvenir ? Exactement.

J 'en sais rien. C 'est toi qui disais
qu 'à plusieurs, ce serait plus facile.

Ouais, non, je préfère que tu les vives.

D 'accord.

Tu me fais un café, alors ? Ouais, d
'accord.

Mais, mais, mais, tu restes pas ? Ben
non, Pierre.

Finalement, je vais rentrer avec Loulou.

Au revoir.

Appelle -moi si tu veux.

On peut déjeuner ensemble à la
résidence.

Je t 'ai fait attendre.

Ma tenue te plaît ? J 'ai cavalé toute
la matinée.

J 'aime le bruit, mais j 'aime pas m 'en
servir.

C 'est déçu.

À mes pieds.

Laisse mes bottes.

C 'est quoi cette thèse ? Elle t 'a
payé, ma mère, Antine ? Pierre.

Vous êtes allé où hier soir avec tout le
monde ? J 'ai pas bougé d 'où.

J 'arrivais pas à dormir.

J 'y arrivais pas parce que je pensais
qu 'à toi.

Tu me crois ? Non, je ne te crois pas.

Bon.

Tu peux repartir ? Non.

Veux -tu la cravache ? Veux -tu me
fouetter un mot pour me finir de mort là

Tu penses vraiment que je suis une pute
payée par ta mère ?

Ah non, non, non ! Ah non, pas de ça

ici. C 'est une maison respectable.

Tu veux que je fasse quoi ? Rien.

J 'ai son reste comme ça.

On ne se touche plus ? Mais si on se
touche.

On peut se toucher gentiment, non ?

Ça n 'arrivera jamais.

On va demander à Lou.

C 'est

moi. Tu as encore du monde ? Tu peux

venir nous aider, s 'il te plaît ? On t
'attend.

On est bien tenus.

Débatte -moi, s 'il te plaît, on n 'y
arrive pas.

Quelle heure est -il ? Il est deux
heures.

Il est plus tard.

Déjà ? Tu peux encore nous faire un
manger ? Oui, madame.

Entre -joint.

Bien, madame.

C 'est qui exactement, Loulou

? Un ami d 'enfant.

C 'est lui qui gère la résidence.

Mais... Rien n 'est si simple.

On va manger d 'abord.

Mais non, mais dis -moi maintenant qui c
'est. Non.

Pour maintenant, Loulou est notre
boniche. D 'accord ? Douche.

J 'ai des coulisses encore.

Tais -toi, s 'il te plaît, tais -toi un
peu.

Qu 'est -ce que tu as fait pour vivre ?
J 'ai fait un bruit.

Charmant. Tu veux qu 'on s 'en aille ?
Non, on reste évidemment.

Déshabille -toi.

Non, ok.

Don't smoke in my room, please.

Merci.

Tu parles espagnol ? Tu parles

espagnol

?

J 'ai fait à toi.

Parfois, j 'ai la force de me dire que
si j 'aime autant les fesses d 'Annecy,

'est que j 'aime que Dieu les maudisse.

Tu vois, j 'associe maintenant la
jouissance à cette lointaine joie en

j 'ai connue.

J 'admets même qu 'elles sont toutes les
deux aussi simples.

En fait, c 'est fait, mais il faut
comprendre que je n 'ai jamais vraiment

Dieu.

Que c 'était l 'idée de moi abandonner à
Dieu qui me plaisait.

J 'ai resté du catéchisme, c 'est tout.

Dieu est autre que mes anciennes
prières.

Il est dans ma faculté à perdre la
raison.

Mais d 'une douceur qui ne doit pas être
mièvre, tu comprends ? Une douceur qui

découpe.

Qui découpe et qui se calme.

Je ne me rends pas toujours joyeux, d
'ailleurs.

En fait, je crois que je ne perds pas
plus la raison avec Anthony qu 'avec

J 'ignore si c 'est dans cette douceur
que tu souhaitais me guider.

Peut -être penses -tu qu 'Anthony n 'est
pas assez clair à ce point.

Qu 'est -ce que tu fais ? Ça fait une
heure que je te cherche.

Ça te crée ma merde.

Tu lui parles de quoi ? Il parle de
nous.

Je veux lire.

Tu sais Pierre, j 'y crois pas du tout à
la perversité.

J 'ai pas envie d 'en parler.

J 'y crois pas parce que tout bonnement
ça n 'existe pas.

Et ta mère le sait mieux que moi.

T 'as de l 'ex que je lui écrive ça ? Ça
me rend triste.

Si tu veux plus de moi, il faut me le
dire très vite.

Qu 'est -ce que tu crois ? Il n 'y a pas
de plaisir coupable.

Il faut arrêter.

Moi, je suis prête à tout faire, mais
sois claire.

De quoi t 'as envie, hein ? Et que tu
sais tellement de quoi t 'as envie.

qui t 'abaissent.

De quoi t 'as envie ? De quoi ? De quoi
? Avec Réa, vous faisiez quoi ?

Arrête. Non, pourquoi ? Il y a des trucs
que vous avez faits que t 'aimerais qu

'on refasse ? Toi, avec ma mère, vous
avez fait quoi ?

Dis -le -moi, c 'est honteux.

Pierre, on va pas jouer à ça.

Vas -y, pourquoi pas ? La première fois,
elle m 'avait donné rendez -vous

dans une chambre d 'hôtel.

Près du golf.

Elle avait laissé la porte ouverte.

C 'était prévu que je rentre.

Que je me déshabille entièrement.

Que je me mette à quatre pattes sur la
moquette.

Et alors seulement, je devais l
'appeler.

Continue.

Elle est sortie de la salle de bain.

Elle m 'a examinée pendant un long
moment.

Un homme est sorti de la salle de bain à
son tour.

C 'est lui qui donnait des ordres.

Il disait ce que ta mère devait me
faire.

Il a demandé à ce que j 'ai les yeux
bandés.

Puis ta mère m 'a reniflé partout là où
il voulait.

Elle devait me décrasser, qu 'il
disait... Tais -toi, tais -toi.

D 'accord.

Va -t 'en.

Allez, laisse -moi.

Laisse -moi, je te dis.

Laisse -moi !

C 'est bon, mec ! Ok, Robin, c 'est pour
toi. C 'est pour moi ? Oui, c 'est mon

souhait. Mon souhait ? J 'aimerais me
marier.

Oh, oui ! Toi aussi. Allez ! Allez !

Celle -là c 'est pour ta mère

Pour qu 'elle demeure encore longtemps
la plus grande salope de tout le bassin

méditerranéen.

S 'il te plaît.

Tu vas rester seul ?

Donne

-moi une cigarette.

Oui ? Tu veux venir ici ? J 'arrive.

Je crois que ma mère a eu raison de me
confier à toi.

Non, tu restes.

Ce sera trop facile de partir
maintenant.

Qu 'est -ce

que c

'est que ça ?

Tu t 'es mis ? Je ne veux pas y aller,
je n 'ai plus envie.

Tu ne vas pas passer toute ta nuit
enfermée ici ? Pourquoi pas ? N 'entends

pas dehors le grondement des hidalgos
qui nous réclament ? Non, je n 'entends

rien.

Tiens, ce n 'est pas drôle.

Déjà tout.

Merci.

Tu veux qu 'on rentre ?

J 'ai envie de le voir.

À mon avis, dans les bras d 'un petit, t
'as déjà oublié ton fils.

Allez, remue -toi.

J 'ai plus envie de sortir toute seule,
j 'en ai marre.

Je crois que ça y est, Réa.

C 'est finalement arrivé.

Je crois que j 'ai plus l 'envie.

Tu déprimes, c 'est tout.

Non, c 'est plus profond, je t 'assure.
C 'est fini.

Faut pas que je me plaigne, j 'en aurais
bien profité.

Mais là, je sais pas, ça s 'est éteint.

Terminé.

Raison de plus.

Au front à l 'agonie momentanée de ton
désir, des funérailles un peu

flamboyantes.

Et puis tu sais, les derniers tours de
piste sont les plus beaux.

Je rigole pas, c 'est pas une question
de désir.

J 'ai brûlé tous mes vaisseaux.

Mais t 'as raison, il m 'a sûrement
oublié.

Merci.

Viens, viens.

Je ne

te

reconnais jamais, je te le promets.

Je l 'ai fait souvent.

ta mère.

Tous les deux, on a frappé le loup des
nuits entières.

Mais elle t 'a fait fort crier.

Je sais pas.

Faut que tu oublies, hein ? Je vais plus
jamais te voir pleurer.

Ta mère m 'a fait jurer qu 'on le
referait avec toi.

Mais pas rien nous oblige à le refaire.

Tiens, embrasse -le.

Tiens l 'embrasser, viens.

On

va

l 'attendre ici tous les trois.

Il faut qu 'elle soit fière de nous.

Il n 'y a aucune raison d 'avoir peur.

Je suis désolé.

Et quand je dis non, c 'est non.

Je suis clos.

... ... ... ... ... ...

Bonjour les enfants ! Alors c 'est

quoi cet internat ? Champagne !

Tu m 'as manqué.

Une fraîte.

Oui, non.

en Suisse, mon grand -père,

ta bonne -mère,

tu me donnes,

tu me donnes,

tu me

donnes,

So what are you doing here?

Holidays. Holidays.

And you?

Tu sais, le mal n 'est pas de faire ce
que nous allons faire.

Le mal est de vouloir y survivre.

Tu es ma mère.

C 'est

magnifique.

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