All language subtitles for Derniere.Seconde.S01E04.FRENCH.1080p.WEB.H264-TFA

- C'est pas un champ de
pratique. C'est un labo.

- Ma mère est revenue.
Tu vas faire quoi?

- Guillaume, ta
mère est pas guérie.

- Est-ce que ça vous fait mal?
- Tout le temps, ouais.

- Tu vas perdre un
membre de ton équipe.

- Elle est folle.
Qu'elle aille se faire soigner.

- Tu devrais pas parler
de la sergente comme ça.

- Votre Matriochka,
il me fait peur.

Puis si moi j'ai peur,

vous autres, vous
devriez être terrorisés.

- On pense que Matriochka, c'est
un technicien en explosifs.

Un de ton unité.

- Attends, t'es en train
de me dire que Matriochka,

c'est peut-être
quelqu'un de ma gang?

Es-tu tombé sur la tête, toi?
Oublie ça!

- Ma job, c'est de
suivre les indices,

considérer toutes les options,
même les moins probables.

- OK, puis moi, je suis
sur votre liste de suspects?

- Disons que tu fais partie
de la liste des potentiels,

mais peu probables.

- Potentiels?

Ah oui! Vraiment?

- Tu t'es organisée
pour être la seule

qui portait une
tenue de protection

le jour de
l'explosion à la poly.

Mais je serais surpris
de retrouver des millions

dans tes comptes de banque.

Je te mentionne qu'on examine
sérieusement tous tes collègues

pour que tu
t'assures que personne

fasse disparaître des indices
qui pourraient les incriminer.

- OK, puis c'est
quoi vos indices?

- Tu sais que je
peux pas te dire ça.

- Vous me demandez de déminer
des bombes de Matriochka

que quelqu'un de ma gang
aurait posées pour me tuer?

- Garde les yeux ouverts.

Puis pas un mot à Augustin,

je veux pas l'avoir
dans les pattes.

Je sais que c'est tough
de pas faire confiance,

mais fallait que je
te mette dans le coup.

- Mais c'est exactement ça
que vous me demandez de faire,

de pas les "truster".

Je suis désolée,
mais c'est impossible.

- T'as été capable de faire
passer 2 civils avant ton gars.

Tu vas être capable de
faire passer ta job

avant ton amitié puis ta
solidarité avec tes collègues.

- Comment vous savez
pour Guillaume?

- C'est uniquement...
- Dans mon dossier personnel.

- Je sais. Je l'ai lu
3 fois plus tôt qu'une.

C'est pas Eric qui me l'a dit.

Je t'ai fouillée à fond.

Bienvenue dans mon univers.

(stridulations)

- Hé.

Tu veux que je te laisse seule?

- Surtout pas.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- C'est le travail.

Mais c'est rien.

A soir...

- Hum?

- ... j'ai surtout
besoin que tu sois là.

♪ ♪ ♪

(croassements)

- Excusez-moi, M. Castonguay.

Merci de commencer
votre journée avec moi.

- Merci à vous de
m'avoir fait attendre.

- LD Baron.

Entrevue avec
Vincent Castonguay,

président de Barkeep Sécurité.

Comment est-ce que vous avez
reçu la demande de rançon?

- Je l'ai reçue par message
texte sur mon cellulaire perso.

- Pas de numéro identifiant?

- Il est capable
de contourner ça.

- Vous aussi, j'imagine.
- Ca veut dire quoi, ça?

- Bien, que quelqu'un qui
est devenu millionnaire

en fabriquant des logiciels
d'espionnage corporatif...

- De sécurité corporative.

- Le message disait quoi?

- Regardez.

(tonalité)

Le site Kerguelen, c'est
le laboratoire ultra-secret

ou ma compagnie développe et
teste des nouveaux programmes.

- OK.

- On est six à savoir

qu'il est sur le
boulevard du Gré.

Le reste est clair:
il demande 5 M$

que je dois lui
faire suivre par crypto,

sinon mon site va sauter.

Je vous le dis tout de suite,
je vais le faire.

J'ai parlé à des amis.

Tu payes, il te laisse
tranquille. Tu payes pas...

- Est-ce qu'on
pourrait vous demander

d'attendre 24 ou 48 heures
avant de payer?

Parce qu'on se rapproche de lui.

Mais si vous payez
avant qu'on l'attrape,

vous reverrez jamais la
couleur dans votre argent.

- Est-ce que vous savez
c'est quoi le code post 32?

C'est le code informatique
pour erreur fatale.

(paroles indistinctes
à l'interphone)

- Louis?

Qu'est-ce que vous faites dans
mon département aussi tôt?

- Moi, je viens à l'heure
qu'on me dit de venir.

C'est mon docteur
qui m'a référé.

J'ai des problèmes de dos.

- Ah, c'est sérieux?
- Non.

C'est rien de spécial.
- Hum.

Venez-vous au barbecue
chez Véronique samedi?

- Bien, elle m'a invité,
mais... j'ai dit non.

Je pense que tu veux pas
me voir en costume de bain

puis avec un verre dans le nez.

C'est pas beau.

(rires)

Parlant de la petite...

Vu qu'elle, elle m'en parle pas.
Ses mains, ça va comment?

- Elle fait des
progrès remarquables.

Je le dirai jamais devant elle,
mais c'est mon idole.

- Fait que c'est
totalement guéri?

- Non, mais elle a, je dirais,

peut-être 80% de la dextérité
qu'elle avait avant.

- Fuck, elle est déterminée.

- Quoi?

- Non, c'est rien.

C'est juste que des fois,
je m'inquiète pour elle.

- Est-ce que... moi,
je devrais m'inquiéter?

- Tu sais, dans sa job, si
t'as pas 100% de tes moyens...

Anyway, du moment qu'elle
prend pas de pilule

puis qu'elle tremble pas...

Hé, faut que j'y aille.

Les docteurs, ça
charge à l'heure, ça.

(soupir)

- OK, mais pourquoi
vous êtes ici, d'abord?

Pourquoi nous avoir signifié

que vous étiez victime
d'une demande de rançon

si vous comptez payer?

Parce qu'un gars
qui a fait la piastre

en vendant des logiciels
de sécurité informatique

à des grosses compagnies,

qui paie une rançon uniquement
sur la base d'une menace...

C'est pas sérieux.
Si ça se savait...

Tandis que si vous
collaborez avec la police

puis que la menace se produit,

bien là, c'est
pas de votre faute.

Puis les assurances
vont payer si ça explose.

De toute façon,
j'imagine qu'en ce moment,

vous avez une armée
de petits lutins

qui sont en train de
transférer tout ça ailleurs.

- Qu'est-ce que vous
avez besoin que je fasse?

- Faites juste amener ce qu'il
faut pour faire de la sangria.

- Ah non, non, oublie ça.

Pénélope va vouloir qu'on amène
tout ce qu'il y a dans le frigo,

dans l'évier, la
coutellerie de Noel aussi.

- Bien, tu la modéreras, puis tu
lui diras que c'est mon party.

(effort)

- Esti, t'as trouvé
tout ça juste à matin?

- J'ai pogné ça dans
le secteur ouest, quadrant 4.

On n'avait pas encore
fait ce coin-là.

- Puis il y a quoi, là-dedans?
- Des heures de plaisir.

(soupir)

- Puis penses-tu
avoir trouvé des preuves,

quelque chose de solide?

- Je le sais pas encore.

- C'est ça,
fais-moi pas confiance.

- Hé, toi, je sais
pas ce que t'as, là,

mais ça doit être un terme
médical difficile à prononcer.

- Ha, ha, ha.

Je l'ai.

- Jacob?

- Quoi?
- Toi, ça va?

- Pourquoi tu me demandes ça?

C'est fait.
J'attends la réponse.

- Pour vrai?

- J'attendais de me faire
réaffecter pour te l'annoncer.

- Pour rien.

C'est juste que
des fois, avec la job,

je trouve que ça va vite
et j'oublie des fois

de prendre soin de mes amis,
du monde que j'aime.

Puis t'es comme le seul
lien qui me reste de Norm

puis de ma vie d'avant,
quand ça allait bien.

- Je pensais que t'étais encore
en contact avec sa famille.

- Bien, je les ai vus une fois
après... après sa... sa mort.

Puis après ça, quand ils ont
décidé de poursuivre le service,

moi, j'ai... je me suis
gardé une petite distance, là.

- Je comprends.

Bien, écoute, si jamais ça te
tente d'aller prendre une bière,

de se rappeler des bons moments
avec Norm, je suis ton homme.

- Merci.

- Yeah.

Yeah, I understand, but...

OK.

- On a leur aide?
- Regarde...

- Ca va juste
avoir pris 13 mois.

- Hé, c'est pas comme si
on était supposés savoir

que ce programme-là existe.

Ottawa le crie pas
sur tous les toits.

Moi, je l'ai su à cause d'un
chum qui l'a su d'un ami...

- Calme-toi, là, c'est juste
un logiciel de finances.

Puis on va encore dépendre
d'Ottawa pour la rapidité

des recherches.

- Oui, mais là,

on a notre première vraie chance

de retracer ou Matriochka
transfère ses fonds.

- Ton Castonguay d'à
matin, il va nous aider?

- Il a rien à
perdre à le faire.

Puis tu sais, lui, à part
quelques petits millions...

Mais ça, c'est des pinottes.

- Fait que tu veux
qu'on fasse quoi avec ça?

- Je veux qu'on
passe chaque pièce,

chaque centimètre au peine fin.

Analyse chimique, recherche
d'ADN résiduel, empreintes,

examen des composantes,
des résidus, la totale. OK?

Après ça, on va prendre ce
qu'on a puis on va comparer ça

à toutes les jobs qu'on pense
pouvoir lier à Matriochka.

Parce que quelque
part là-dedans,

il y a une signature technique,
il y a une piste.

Personne fait jamais d'erreur.

- Toi y compris.
- Pas à matin, Sam, OK?

Matriochka veut des trophées.

Il a eu la peau de Norm.

Puis je le laisserai pas
prendre une des vôtres.

Pour que d'autres
ne meurent pas.

- Pour que d'autres
ne meurent pas.

- Bon, bien, on a du travail.
Dernier point au briefing.

Vous venez tous au
barbecue chez nous demain?

Good. Puis on parle
pas de la job, OK?

Demain, c'est break.

Bachira, viendrais-tu
avec moi dehors 5 minutes?

Je veux juste te dire
que je suis très satisfaite

de ton travail à date.

- Merci.

- Puis tu fais
bien de te tenir loin

de ce qu'il y a
entre Sam et moi.

Puis je veux surtout pas

que tu te laisses
intimider par lui.

- J'essaye.

Est-ce que je peux
te faire un aveu?

- Oui.

- Je commence à
me demander si...

si je suis à la bonne place.

- Après 2 ans sur la job?

Pourquoi tu dis ça?

- J'ai signé pour des
pipe bombs, pour des...

des feux d'artifice

puis des raids dans des labos
clandestins, mais là, des...

des explosifs militaires,
des pièges multiples...

Je posais des mines puis
des charges explosives, là,

quand j'étais dans les Forces
canadiennes au Kurdistan,

puis j'ai failli pas en revenir.

J'ai pris la job dans la police

parce que je voulais faire le
contraire de ce que je faisais.

Je voulais...

Je voulais arrêter de tuer.

Mais là, je vais
marcher tous les jours

vers ma dernière seconde
pour 90 000 piastres par année.

Tu sais, quand on était
au bureau d'assurance,

c'était pas moi qui
faisait tout le thinking

puis le heavy lifting,
c'était toi.

Puis à un moment donné,
je me suis dit...

Je fais quoi si t'es
pas là la prochaine fois?

Je fais quoi si je
suis primaire sur la job?

- Quand je suis passée par là,

parce que oui,
on passe tous par là,

coach me disait: "T'as 2 choix.

"Soit tu fais rien,
soit tu fais quelque chose,

mais tu fais rien à moitié."

- Je sais pas.

J'ai peur, Véro.

(♪ pop en anglais ♪)

- Pourquoi ils nous
parlent pas de ça

dans nos cours
d'officier de police 101

qu'on va être pognés pour
rentrer travailler le samedi

juste pour pas être
ensevelis par la paperasse?

- Parce qu'on resterait
patrouilleurs.

- Comment va Véro?

- Correct, je pense. Pourquoi?

(soupir)

- Je pense que
j'ai fait une erreur

en laissant la haute
direction m'imposer

de lui donner un bump de grade
et de la faire chef de section.

- Pourquoi?

- Un des membres de son
équipe est venu m'en parler.

Elle serait obsédée, elle
prendrait des gros risques.

- Qui t'a dit ça?
- Ah non, c'est pas important.

(♪ pop en anglais ♪)

- Oh!
- Merci!

- Merci!
- C'est quoi ça?

- Tiens.

Tabarouette, t'es bien
cute là-dedans, toi.

- Moi, je suis cute dans tout.
- Amen, ma soeur.

- Hé, merci pour
la viande halal.

C'est vraiment super.

- Je suis contente.
Ca va faire différent.

Comment tu fais pour manger
halal et boire de l'alcool?

- J'ai mes secrets et
mes contradictions.

- Ah. OK. Hé, Julie!
Allô, ça va?

- Allô. Ca va.

Julie, ma soeur biologique,
je te présente Bachira,

ma soeur de job.

- Allô.
- Allô, ça me fait plaisir.

T'as pas invité Eric?

- Non, j'avais pas envie
de me chicaner aujourd'hui.

Je voulais avoir
du fun en famille.

- Tu dis ça, là, mais...

- Non, je l'ai invité, mais il
fallait qu'il rentre à la job.

Hé, on veut manger ça bien cuit,
mais pas carbonisé, hein?

- Oui, boss.

- Ca fait du bien,
une journée de congé,

c'est tellement le fun.

- Bienvenue dans la vraie vie.

- Là, en disant à Véronique que
vous pensiez que Matriochka

était un membre de sa section,
là, toi puis Casgrain,

vous venez de me
l'affaiblir mentalement,

de renforcer ses obsessions.

Là, elle va douter
de toute son équipe.

Hé, j'ai pas besoin de ça,
puis elle non plus.

- Oui, peut-être,
mais en même temps,

en observant son équipe avec
cette nouvelle perspective-là,

peut-être qu'elle
va voir des affaires

qu'elle aurait
pas vues autrement.

Pour être franc, je suis pas
d'accord ni avec le timing

ni avec la façon,

mais Casgrain avait
raison de le faire.

- Est-ce que vous
avez des preuves

pour soutenir votre théorie?

As-tu de l'écoute, 1 ou
2 informateurs, du concret?

- A part Véro,

il y a aucun membre de son
équipe qui a un alibi solide.

Fait que chacun, à leur façon,
pourrait être Matriochka.

- C'est rien pour me convaincre.

- Bien, Bachira El Sald,

son père a un restaurant

qui est sous protection
de la pègre libanaise.

Jake Marcelin, son frère
est en prison pour meurtre.

Ca donne une poignée sur lui.

Puis Samuel Marchal,
comme tu sais, bien...

Il en voulait personnellement
à Véro et à Normand Munger.

- Tu sais ça?
- Oui.

Véro m'a rien dit, là.

Elle a bien trop peur
que je fasse le gorille,

puis elle a raison.

Puis je vais le faire un jour,

sauf que moi, mes rancunes,
je les cultive, je les arrose.

- Hé, Marchal, là, il a payé
pour ses erreurs de jugement.

Puis c'est pas un cave, là.

Il sait qu'il serait
le premier suspect.

Jake, il ne parle plus
à son frère depuis 11 ans,

puis je fais vérifier tous les
3 mois que ça reste le cas.

Bachira, elle, a
convaincu son père

d'être un informateur
pour la police de Laval

dans le dossier du
racket de protection.

Fait que là, si vous
voulez accuser mon monde,

il va falloir avoir
du solide plus que ça.

(gazouillis d'oiseaux)

- J'ai "kické" la
canisse avec Garance.

Faut juste que je
me prenne un café.

Elle, elle est persuadée

que Matriochka est pas
dans l'équipe de Véro.

- Faudrait peut-être creuser

chez les proches
de Normand Munger.

Il y a peut-être un frère
qui en veut à ton ex.

Ou l'ancien sergent?
Louis McLeod?

- Hein, McLeod? Non. Es-tu fou?

C'est comme un
2e père pour Véro.

Non, jamais il
lui ferait de mal.

Et pour Castonguay, t'as combien
de monde sur le terrain?

- Deux équipes pour surveiller
ses bureaux boulevard du Gré,

une équipe pour le
suivre lui de près.

- T'as pas mal d'effectifs.
Tu prends le budget ou?

- On n'a pas le luxe
de se tromper, Eric.

- On n'a jamais le
luxe de se tromper.

Surtout pas quand
on est à la course.

- T'as pas fait exprès.

- C'est quand même moi
qui l'ai poussé, le jeune.

- Pour qu'il se tasse.

T'essayais d'attraper
un violeur en série.

- J'ai même pas été capable.

Ah oui, j'ai ce que je mérite.

Matriochka, on vise 2 fois,
on tire une fois, c'est clair?

- Puis c'est quoi ton plan B
si Castonguay décide de plier,

payer Matriochka pour
sauver ses installations

puis qu'il nous prévient pas?

- C'est quoi ça, un plan B?

- Fait que là, je rouvre
le paquet en "shakant"

comme si je faisais
139°C de fièvre.

- 39°C, tu veux dire? A 139°C,
t'es cuit comme un homard.

- Respecte la
séniorité, la recrue.

Donc, je "shake", j'en
pisse par les dessous de bras,

je n'en vois même plus clair.

Puis je me dis que si ça pète,

Pen va être fâchée
contre moi en tabarnouche.

- Il me semblait qu'on s'est dit
qu'on parlait pas de la job.

- On sait parler d'autre chose?

- OK, je vais
garder mon histoire.

- Bien non, continue,

on est tous sur le
bout de nos chaises,

tellement la tension
est insoutenable.

- Je vous jure, OK,

j'avais le trou de
vous-savez-quoi tellement serré

que ça me faisait mal.

Fait que là, je prends
mon courage à 8 bras.

Je coupe le dessous du
paquet avec un Exacto,

puis je me rends
compte que finalement...

- C'était juste un téléphone
cellulaire puis une recharge

que j'avais
commandé sur Internet.

- Babe, come on!

- Mais là, je suis
désolée, mon chéri,

mais ça ne finissait plus
de finir, ton histoire.

- Est-il de même au lit?
- Hé, tu réponds pas à ça.

(rires)

- Hé, je voulais
juste vous remercier.

Merci d'être là.
Merci d'être dans ma vie.

Merci de m'aider dans ma
réintégration au travail.

Je sais que c'est
rock'n'roll des fois,

mais sans vous,
je pourrais pas...

Je trouverais pas la force.

- Ca fait partie de la
description de tâche.

- De quoi? De m'aider?

- De t'endurer.

(rires)

- Combien de monde
font votre job?

- Hum, je te dirais
qu'on est environ 5000.

Si tu comptes les Etats-Unis, le
Canada puis le Mexique, puis ça,

ça inclut les militaires,
hein, c'est ça, 5000.

- Puis vous êtes combien à
vous suicider chaque année?

J'ai vu à quelque part
que c'était genre en...

en... entre... 100 puis 200.

Puis autant annuellement
à être estropiés à vie,

à perdre la vue, un membre,

brûlé ou paralysé.

Puis ça, ça compte même pas
les stats pour les retraités.

- Guillaume?

- Bien quoi?

- Pourquoi tu dis ça, Guillaume?
- Je reviens.

- Je risque de perdre ma
mère à cause de votre job.

(déclic d'appareil photo)

Vous faites comme si vous étiez
immortels, mais dans le fond,

vous êtes juste
accro à l'adrénaline.

- C'est pour ça que je crois pas

à la conciliation
travail-famille.

Les petits garden-partys
collègues-conjoints,

ça finit toujours mal.

- T'as manqué une belle
occasion de te taire.

- Il a pas tort.

Toi, t'es complètement
virée sur le top

depuis que tu
bandes sur Matriochka.

- Qui, ça?

(signal de réception de texto)

- Je vais le
prendre avec Bachira.

- Hé, hé, je peux y aller.

- Non, non, toi, t'as
trop bu, puis Jake aussi.

Puis toi aussi,
en passant, hein.

Pénélope est ou?

- Elle est partie.
- Bon.

- Merci, Guillaume.
- De rien.

- Bon, super. Fait que vous
viendrez nous rejoindre

quand vos éthylomètres vous
donneront un 0,02 max.

OK, bien moi, je
m'en vais direct là-bas.

Puis peux-tu passer au
garage chercher le truck?

Julie, on remet ça, là.

On s'en reparle, OK?

- Jake?

- Yeah, je vais
chercher de l'eau.

(stridulations)

(gazouillis d'oiseaux)

- Viens pas me dire que
t'as pas fait exprès.

- Des fois, je suis bien tanné
de les voir faire... semblant

que tout va bien dans le
beau grand monde de la police.

Dire que je voulais
faire comme elle.

- Mais tu sais que tu
devrais pas prendre d'alcool.

Les séquelles de ton acci...

- M... Mê...
Mêle-toi pas de ma vie.

Maman te laisse peut-être
la bosser par bouts, là,

mais pas moi.

- Bien voyons, Guillaume.

- Je te laisse finir.

(stridulations)

- Est-ce que c'est
ce que je pense?

- Oui, c'est un UXB.

Un fantôme de 70 ans.

(gazouillis d'oiseaux)

(tic-tac lent)

- Ouais, mais au moins,

on n'aura pas à avoir
peur des ondes radio.

Oui, bonjour, sergent
Véronique Valliquette de la PN,

section des techniciens
en explosifs, unité ouest.

J'aimerais parler
au major Prud'homme.

Ah, OK, qui le remplace
en attendant son retour?

C'est parce que j'ai
un UXB devant moi, là.

Un UXB, un non-exploded bomb,
une de la 2e Guerre mondiale,

puis une grosse à part de ça.

Bien oui, au Québec.

J'appellerais pas si je
l'avais trouvée en Angleterre,

c'est à faire!

Je sais pas.

Ah, bien, OK.

Bien, on va faire
ce qu'on peut en attendant.

Vous avez mes coordonnées?

Good.

Ca part mal.

Prud'homme puis sa gang de
sapeurs sont déployés en Europe.

La plus proche unité de back-up
de l'armée est à Suffield,

en Alberta.

Fait qu'il va falloir
faire la job nous-mêmes.

- Mais pourquoi? Ca dort depuis
70 ans, cette affaire-là.

On a juste à...

- OK, fait qu'on a fait
évacuer de là jusque là.

A part la ligne ferroviaire ici,

il y a le pipeline
de gaz naturel là.

Puis la portion enfouie de la
ligne régionale de pétrole ici,

qui relie la raffinerie là
jusqu'au terminal maritime là.

- Ouais, mais les trains?
- Oui, le trafic a été suspendu.

Bachira, c'est quoi la météo
pour les prochaines 24 heures?

- De la pluie à
partir de cette nuit.

As-tu peur qu'elle décroche?
- Bien, je sais pas.

Ca dépend de comment
le poids est réparti.

- Vous savez quel
modèle c'est, hein?

- Salut, coach! Merci d'être là.

- Hé, un UXB, toi.

J'ai toujours rêvé de voir ça.

C'est comme ça que notre
business a commencé, tu sais.

- Y a-t-il encore des
vitamines dans le camion?

- Je suis vieux,
mais pas sénile.

Puis je suis pas sourd non plus.

(petit rire)

Alright.

Maintenant qu'on a
abaissé la tension

parce qu'on est trop
proches d'une vieille bombe

qui peut nous sauter
dans la face n'importe quand,

Véro, qu'est-ce que
je peux faire pour toi?

- Un UXB aussi vieux,
c'est encore fonctionnel?

- On trouve et
désamorce des bombes

qui datent de la
Deuxième Guerre mondiale

à chaque année en Europe.

- Le Québec a
jamais été bombardé.

- Ou tu penses qu'ils
les fabriquaient,

les bombes qu'on
larguait sur l'Allemagne?

A Montréal.

On est à proximité d'un
aéroport d'ou partaient des vols

sur lesquels ils entraînaient
du monde à larguer des bombes.

Alright.

On va voir la bête.

- Let's go.

(rire)

- Ah!

Yeah! It's a Tall Boy alright!

- Un quoi?

- Un Tall Boy,
c'était leur surnom.

"Les grands garçons".

Fabriqués par la Vickers
dans l'est de Montréal.

21 pieds de long, 38 pouces
de diamètre, 5 tonnes.

Une seule comme ça pouvait
détruire une usine,

un pont, un barrage,
un cuirassé...

- OK. Bien, je pense
qu'on va déplacer la tente.

- Hé!

OK. Il y a 3 façons de
faire sauter un Tall Boy.

Détonation à l'impact par
une fuse placée là, en avant.

Mais là, le Tall
Boy est tombé à plat,

fait qu'il a pas pété.

Deuxième façon...

c'est par une
fuse à retardement

placée ici, en queue de bombe,

reliée à un altimètre mécanique.

Tu dis que t'entends des bruits?

- Ouais, des coups
secs espacés de 2 secondes.

- OK.

Ca...

(soupir)

... ça veut dire que
l'altimètre s'est déclenché.

Probablement à cause des
vibrations de la pépine

quand la bombe a été déterrée.

Mais comme elle est à plat,
le mécanisme force,

fait que ça peut sauter jamais

comme ça peut sauter
dans 5 secondes.

Va savoir.

- OK. Fait que
c'est quoi la 3e façon?

(rire)

- Il y a un piège.

OK.

Ca, c'est ta fuse.

Il y a un piège en
dessous de chaque fuse.

Retire juste la fuse,
ça active le contact,

puis 4 secondes après,
la 2e charge explose.

Tout saute.

Tu sais que durant la
Deuxième Guerre mondiale,

les sapeurs qui travaillaient

à désamorcer des
UXB comme celle-là,

leur espérance de vie, c'était
7 à 10 semaines, gros max.

Mais tu sais que ton
vrai problème, là...

c'est les vibrations.

L'explosif dans un
Tall Boy, c'est du torpex.

Puis cet explosif-là,
après quoi, 70, 75 ans,

il doit être
devenu bien instable.

Des vibrations le
moindrement trop fortes,

puis tu te retrouves
avec une explosion

par simple
résonance sympathique.

- Si on "renterrait"?

- Ce n'est plus une option.

Tu vas avoir à lui mettre
les 2 mains dans le cul,

au grand garçon.

(rire)

- Merci pour l'image mentale.

(rire)

- Wow!

Faut d'abord dégager
un bon accès aux fuses.

(soupir)

- Hé, Véro.
- Quoi?

- Qu'est-ce qui te
dit que Lazy Louis,

il se rappelle
des bonnes affaires?

- Parle moins. Travaille plus.

(stridulations)

(grognement)

Retourne au bunker, je vais
me mettre sur les ondes radio,

puis prends des notes,

Parce que quand
je vais avoir fini,

tu vas faire la même affaire
avec la fuse du nez de la bombe.

Quoi?

- Tu le sais que
tu me fais chier?

Tu te prends pour la
8e merveille du monde.

Tu m'as mis dans la merde,
tu m'as coûté 5 ans de carrière.

je devrais être
sergent à ta place,

puis je pense que tu le sais.

Je veux pas ce qui m'est dû
parce que tu crèves à soir, OK?

Fait que fais attention.

- N'importe quoi.

(effort)

- (Louis): Après, faut
faire un petit trou

assez profond pour
atteindre l'espace

dans lequel est la fuse.

- Echo 2? Je commence à forer.

(soupir)

Je rentre dedans à 5 mm.

(vrombissement de la foreuse)

Dix millimètres.

(vrombissement de la foreuse)

Quinze millimètres.

- Echo un, t'as
de la résistance?

- Euh... Non, tout est good.

Je suis rentrée dedans à 17 mm.

Je passe à l'autre étape.

- Une fois que t'as foré
jusqu'en dedans du casing,

tu mets du silicone autour
puis t'attends que ça sèche.

(coup de tonnerre au loin)

- Shit de marde de shit.

(soupir)

(coups à la porte)

- Quoi?

- Ton hypoxie, c'est
pas souvent que...

- Que je bégaye ou que j'ai
le cerveau qui focaille?

- Tu sais que c'est
pas ça que je veux dire.

T'es comme ça
quand tu bois trop...

ou quand t'as des
trop grosses émotions.

Si tu me disais ce qui
te travaille vraiment...

C'est ta mère.

T'es inquiet,
c'est écrit dans ta face.

(stridulations)

- Après, tu verses
du miel dedans,

mélangé 50-50 avec
un polymère fondu.

Ca va encrasser
tous les mécanismes.

(coup de tonnerre au loin)

- Echo 2?

Projection météo?

- D'après le radar, t'as
encore une heure, 90 minutes

avant la grosse pluie.

- OK. Faut avoir fini avant.

(battements)

Ouais, j'ai pas de son.

Super. Altimètre neutralisé.

Je vais verser
l'acétone concentrée.

Acétone versée.

Indicateur de succès: j'ai
de la mousse qui sort du trou.

(inspiration)

Oh shit.

(toux)

Ouais, ça sent la marde.

Ca sent vraiment la marde.

(reniflement)

- Puis t'espères que
le métal du casing

est pas trop
rouillé à l'intérieur

parce que l'acétone puis le
torpex, ça fait pas bon ménage.

- Elle vit sur du temps emprunté

puis elle fait comme
si elle le savait pas.

- Mais lui en as-tu parlé?

Parce que... pour toi, là,

elle accepterait de
se faire transférer.

De faire un sacrifice
gros de même, là,

pour toi, elle le ferait.

- J'ai le droit de... de...

(soupir)

... de... de... de demander ça?

Elle me halrait jusque...
jusqu'à sa tombe.

- Oui.

Mais elle serait vivante tout
le temps qu'elle t'en voudrait

d'avoir eu raison.

- On va essayer de retirer
la fuse et la charge piège, OK?

(soupir de Jake)

(soupir)

- Veux-tu que je le fasse?

- Oui, s'il te plaît,
j'ai les mains gelées.

Doux, doux.

Faut pas que ça
touche aux parois.

Puis là, après ça,
quand elle va être sortie,

je vais avoir 4 secondes
pour retirer à la main

la charge piégée.

Echo 2, on procède dans 3...

2... Oh!

Ca va aller, ça va aller.

- Quoi?

- Echo un, le
countdown est avorté?

(grésillement)

- Echo un?

(sifflet de locomotive)

(raclement du train
sur les rails)

- Des fois, les gens qu'on aime,

faut les mettre
devant des ultimatums.

- Pas elle.

Toi, il y a rien
que tu peux faire?

Quelqu'un d'autre qui aurait
de l'influence sur elle?

- Louis McLeod.

- Je sais, je lui
ai demandé aussi,

mais elle va quand
même faire à sa tête.

- Hum.

J'ai peut-être une
carte à jouer, mais...

- Je m'en crisse qu'il
ait pas été prévenu.

Mets un char de patrouille en
travers de la track, s'il faut.

Moi, j'ai failli
perdre 2 PTE.

Une info qui s'est perdue
dans le changement de shift.

- OK, fait qu'on se réessaye
avant qu'il pleuve?

- Je suis obligé?
- Oui.

- OK, d'abord.

- Parle-moi de ça,
un gars trooper.

(marmonnements indistincts)

- Go?

- OK. Echo 2, go pour
l'extraction de la fuse

dans 3, 2, 1.

(soupir)

(soupirs)

Première fuse déminée.

Sam, Bachira, c'est à vous.

- Veux-tu me dire ou t'étais?

- Dans un champ de bouette.

Je vais tout mopper ça, promis.

- Jacob.

(soupir)

- Pas à soir, s'il
te plaît. Je...

Je suis crevé, là, je...

- Quand est-ce que
tu vas dire à ta boss

que t'as fait la
demande de transfert?

(soupir)

Je veux que tu dises à Véronique

que tu ne veux plus
aller dans le range.

- Je peux pas faire ça, bé.

Ce serait pas
correct pour les autres.

- OK, puis c'est
correct pour moi?

Pour ton fils?

(soupir)

(claquement de porte)

- J'aimerais ça qu'on parle de
ta niaiserie d'hier au barbecue.

- J'ai rien à dire de plus.

C'a été compliqué à désamorcer?
- Non, pas vraiment.

Là, c'est les sapeurs de
l'armée qui sont arrivés à matin

qui vont finir la job.

- Tu trouves pas que...

tu forces beaucoup depuis
ton retour au travail?

Comme si tu voulais
te prouver...

- Qu'est-ce que t'as à être
sur mon dos, toi, à matin?

- Tes mains tremblent.
As-tu changé tes médicaments?

- Non. Regarde, c'est des
tremblements de fatigue. OK?

Parce que j'ai faim.

(sonnette)

Quoi?

- Je suis vraiment
inquiète pour elle.

- Pourquoi?

- Ses mains.

Ses yeux.

Sa voix, son caractère, tout.

Elle va faire une grosse erreur.

C'est juste une
question de temps.

Vous devez la suspendre
avant qu'elle craque.

Parce qu'elle va craquer.

Je le sens.

Je le sais.

- Là, j'en suis rendue à
3 signalements à ton sujet.

Tu prends des risques,
tu mets tes PTE à risque.

- Qui s'est plaint?

- Puis j'entends que t'aurais
des problèmes avec tes mains.

Ta soeur est venue me voir.

Considère-toi prévenue.

Si elle m'en parle, elle va
parler à quelqu'un d'autre.

Puis si ça se
rend jusqu'en haut...

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