All language subtitles for La.Horse.1970.French.1080P.HDlight.AC3.X264La.Horse.1970.French.1080P.HDlight.AC3.X264

ils sont encore venus.
qui ça?

Justement, je ne sais pas

C'est du verre bombé. Ça doit venir d'une lampe de poche.

ils sont entrés sans rien forcés

Ils ont sûrement une clé. Et cette fois j'ai trouvé ça.

là!

Qu'est ce que c'est que ça?
Je ne sais pas

De la came

Fleur de pavot. Nuit de Chine. De la horse ?

"La Horse"?
l'héroïne.

oh! certain! là-bas, il y en a qui en usaient

Ils s'en faisaient péter les yeux.

Rex!

bonjour papa.
bonjour ma grande

Bonjour, ma fille.

Tu n'as rien oublié, toi ?

Où l'est, Maurice?
il est parti faire le tour des bêtes

dis donc Léon, je suis passé par la butte de Messais, la barrière n'a pas encore été réparée.

Oui, je dois y aller.
ben! allez y donc tout de suite.

Bon, j'y vais.

Il n'est pas descendu, Henri ?
Il dort encore

Il a lu toute la nuit.
et ses vacances, ça finit quand ?

Son bateau quitte Le Havre dans 3 jours.

quand est ce, il sera réveillé ?

Bienphu. Viens voir un peu là

tiens, mets ça de côté chez toi.

mais dites donc, Le patron, il n'a pas froid.
Il n'a jamais froid.

C'est des coups à tomber malade ça
Il n'est jamais malade.

C'est tout ce que j'ai.
Ça va aller, ça

Comment tu peux dormir avec un truc qui pue comme ça?

J'ai l'habitude.
eh ben! mon vieux, tu es bien comme était ton père, toi

attends.

qu'est-ce qui se passe? qu'est-ce que t'as? Parle, bon Dieu!

Attention, les pieds!

Ça y est, ils y sont, allez!

t'es fini de gueuler! oui.
on a deux ou trois trucs à vous demander.

Bienphu ne vient pas ?
Non, il a ses fièvres

Henri n'est pas levé ?

C'est ma faute. Je l'ai réveillé trop tard.

C'est trop chaud, ça!

bonjour

t'as à manger ici . ce n'est pas un snack-bar

D'ailleurs, j'ai à te parlé

Tu connais, ça ?

Ne fais pas ça!

oh! le petit salaud! va

Tu as voulu faire l'école vétérinaire,

Tu as voulu faire ton droit et puis après, tu as voulu faire les Beaux-arts.

et, finalement tout ça se termine comme barman sur un bateau, pour faire le trafic de drogue.

Tu n'as pas honte ?

Tu comprends pas, tu comprends rien.

Oh si ! je comprends, je comprends même très bien, les temps sont changés

et moi, je t'interdis de faire toutes tes petites saloperies sur mes terres. parce que ici, rien n'est changé.

Il y en avait pour 200 millions là-dedans. Maintenant, ils vont me tuer.

Personne ne te tuera. Tu es chez moi.

Vraiment?
Vraiment.

*Les enzymes n'enlèvent pas les taches, ils les dévorent. *

car, Les enzymes n'enlèvent pas les taches, ils les dévorent.

Gloutons ! Ils sont gloutons, les enzymes n'enlèvent pas les taches,

oh! merde!

salut

Henri est là ?

Dites-moi ! Oh!

Monsieur?
Madame.

Je voudrais voir Henri. Je suis un des ses amis de Paris.

Il n'est pas là, monsieur.
Ah... C'est embêtant

Je peux peut-être le remplacer ?
Il faut voir.

Venez donc par là. Vous allez me raconter votre affaire.

Alors, c'est vous le grand-père ?
C'est moi, le grand-père.

dis donc, ce n'est pas gentil, ce que vous avez fait. j'ai deux amis qui ont mal aux chevilles

remarquez, je ne suis pas venu dans un esprit de querelle,

seulement la marchandise, il faut la rendre

il y a des gens à Paris et même à l'étranger qui ont investi beaucoup d'argent dans cette affaire

Ici, à la cambrousse, ça vous échappe peut-être,

mais le paquet que vous avez confisqué,

ça fait une somme

Deux millions, nouveaux

Alors, vous restituez, nous, on disparaît, il y a pas de mal et tout le monde est content.

Henri aura un blâme, bien sûr. Il faut que tout le monde vive.

J'en vois pas l'utilité

oh! là, là, vous allez me faire perdre ma bonne humeur

Vous allez me la faire regretter ma partie de campagne.

Il me gênait.

dite-moi pépé, vous voulez pas mettre dans les ennuis, votre petit-fils

Et puis, il faut bien vous enfoncer ça dans la tête, il n'y a pas que le petit-fils

Il y a la ferme. Une belle ferme

Mais ça brûle, une ferme, oui, oui

Et puis, les vaches, ça crève, facile

Et surtout, il y a la famille.

La famille, on n'en a qu'une et on y tient

La petite soeur...elle est ronde. Jolie.

Sûrement pure

C'est bon... à plusieurs.

Bien joué.

Descends, toi.

Qu'est-ce qui se passe?

Rentre à la maison, toi

Il a l'air comme saoul.
Véronique, viens nous aider.

Henri, va chercher le cidre.

et allume, s'il te plaît.

Je t'attends là, mon oncle ?
Bien sûr.

Je fais le trou ?
oui, oui, tu fais le trou.

Cet après-midi en ville, j'ai rencontré Vollet.

Il viendra demain, pour le tracteur.

il parait, qu'il y a eu une visite ?

Quelle visite ?

Vous avez vu quelqu'un, les filles ?

Et vous, Léon? vous avez vu quelqu'un?

J'étais pas là.

Il n'est venu personne, autrement, je l'aurais vu.

Henri ! Va préparer tes affaires.

Ouvre la trappe.

descend

descend

Vous êtes un vieux!

C'est mal de vouloir tuer son père.

Qui ça?

Notre intermédiaire dans Le Havre, le barman.

Il est introuvable.Volatilisé avec la marchandise.

Ennuyeux..

Il y a quelqu'un derrière. Un homme de sa famille, un paysan.

J'ai envoyé Marc, pour voir. Lui aussi disparu, volatilisé.

Ennuyeux...
Très. Marc, c'est mon frère.

Eh ça...

jamais de famille dans les affaires

Jamais!

la France, c'est vous, la Suisse, c'est moi.

Cette livraison, qui devait quitter Le Havre hier, nous a été payée

et votre part personnelle, vous a été virée à Paris.

Alors, ou vous récupérez très vite la marchandise

mettons...dans. 48 heures.

ou bien vous remboursez.200 millions ?

Ça se trouve.
Et si ça ne se trouve pas

ça alors

C'est très ennuyeux.

Pardon, monsieur. La ferme de M. Maroilleur ?
Vous y êtes.

Vous travaillez pour lui?

Je suis son gendre. C'est pourquoi?
vous allez lui faire une commission

vous allez dire à votre beau-père, qu'on attend Marc et la marchandise au tabac de Jarville

Il est 9h. Disons jusqu'à midi, mais pas plus que midi, vu

Justement le voilà, dites le lui vous-même.

C'est pas utile. Surtout pour lui.

Qu'est-ce qu'il a répondu le vieux ?
Comme toujours, rien du tout

Et ce Marc dont le gars parlait, tu crois que c'est qui?

Peut-être le gars qui est venu l'autre jour

Comme pour Henri... Il a mangé ?

Je viens de lui porter.

Il y en a un qui sait. Bienphu

Oh, oui...

Il est midi.

Et alors ?

Va lui parler

Après tout, c'est notre gosse. S'il y a quelque chose de grave, on a le droit de savoir.

Il est minuit 20. Il doit dormir.
Il dort jamais.

Père !

Père
oui.

Pourquoi vous avez enfermé Henri dans la cave à Bienphu ?

Je ne l'ai pas enfermé, je l'ai caché.

Maintenant, il a perdu son emploi.

Ça vaut mieux que de perdre la vie.

mais qu'est ce qu'il a fait ? qui c'était ce gars qui est venu me parler?

qu'est ce que c'est cette marchandise ? Ça a quelque chose à voir avec Henri ?

mais je suis son père. J'ai le droit de savoir.

Moi, je suis son grand-père et vous n'avez aucun droit.

Je tiens le domaine de mon père qui le tenait du sien, c'est une tradition

Alors, allez vous coucher et éteignez la lumière

Parce que la corrida, elle fait que commencer

Les bastos vont siffler! Heureusement que j'ai les casse-croûte

c'est fou ce que t'es folklorique comme le vieux. Pas même registre, mais tout comme

Le vieux, il sait ce qu'il fait.

de toute manière, tu es toujours de son avis.

dis donc, quand je suis revenu avec mes bouts de fonte dans la peau, et mes crises

c'est le seul de la famille, qui a bien voulu de moi.

Le patriarche de droit divin et son bouffon. Il te manque plus que le justaucorps de couleur cramoisi et le chapeau à grelots

Tu ne sens rien
si

ta dinguerie à la vinasse.

Tu veux que je te dise ? Tes études à Paris, ça t'a fait que du mal.

"introduction à la psychanalyse". C'est marrant, ça ?

Très.

quoi, merde, tu sens pas ?

Les Viets!

rigole pas! J'ai un pif de renard

c'est le hangar dans l'herbage!

Maurice, appelle les pompiers!
oui d'accord
On n'appelle personne !

Ça va pas, non!
Vos gueules ! foutez-moi la paix!

c'est Roger.

On attaque les bêtes!

On attaque les bêtes!

Tu as entendu ?
Oui. Il faut le réveiller

cette fois moi, je vais aux gendarmes.
Non, vous n'y allez pas.

Vous vous rendez compte de cette perte d'argent?

Je m'en fous de l'argent.
Il y a au moins 30 bêtes de foutues.

ben! et puis après

Il a le culot de dire qu'il se fout de l'argent. C'est notre argent aussi

Et puis on n'est plus dans un temps où on fait justice soi-même!

sans compter que les gens qui tuent les bêtes, et y mettent le feu, ils peuvent encore aller plus loin

moi, je veux protéger mon fils. Je téléphone à la gendarmerie.

avant, il vaudrait mieux parler à Henri. Il sait sûrement quelque chose.

J'y vais.

lequel qui a prévenu les gendarmes ?

Personne. Mais s'ils arrivent, tant mieux. Parce que moi, j'en ai marre.

eh ben, si vous en avez marre comme vous dites, vous n'avez qu'à foutre le camp

Ici, vous êtes le mari de ma fille, et rien de plus.

puis, silence tout le monde.

Bonjour, M. Maroilleur.
Bonjour, chef.

Vous avez un instant ?
Je vous en prie, entrez

asseyez-vous

Les gars qui travaillent sur le chantier nous ont dit que

des malfaisants vous avaient massacré des bêtes.
Oui, quelques-unes.

On en a compté 27.
Vous n'avez pas idée de qui ça pourrait ?

ma foi, non.

Et en plus il y a une grange à vous qui a brûlé, cette nuit

ben! oui.
Il n'y aurait pas de rapport ?

oh! non, alors là, sûrement pas, c'est un accident. C'est moi avec un mégot.

Et vous, Mme Mathilde

Vous auriez pas d'idée pour les bêtes ?

* Auguste Maroilleur?
Oui.

Ça vous suffit? On négocie ou on continue

bon, écoutez bien

On continue jusqu'à ce que vous relâchiez Marc avec la marchandise.

Vous vous trompez monsieur, c'est une erreur.

alors, vous portez pas plainte pour les bêtes

non, pas ce coup-ci.
eh ben! il nous reste qu'à partir.

allez, au revoir, M. Maroilleur.
Au revoir, chef.

Enfin, qu'est-ce qui se passe ?

Il se passe que si vous aviez élevé votre fils, comme on doit, il ne serait pas devenu un petit voyou

On n'est pas forcément un voyou, de ne pas vouloir se lever toute sa vie à 6 h du matin

de vouloir travailler autrement que comme une bête et pas déjeuner tous les jours, les mains sales.

Les mains sales! c'est pas sale la terre, tu sauras ça

Les gens qui pensent comme toi, n'ont pas de place ici.

alors, laisse-le partir

Henri a 23 ans, il veut voyager, s'instruire. C'est son droit.

mais, j'étais pas ennemi, qu'il fasse ses études.

Tu as refusé tout net, qu'il fasse les Beaux-arts.

On ne fait pas les Beaux-Arts quand on sait, qu'on a des terres à gérer et à défendre

On fait l'école vétérinaire!

Parfaitement! on fait l'école vétérinaire! à condition toutefois,

de ne pas en foutre le camp la 2e année pour aller faire le barman sur un bateau!

Il ne sera jamais comme tu le veux.

Non, et c'est dommage.
Pour l'avenir de la ferme, t'as Léon et t'as Maurice.

Léon et Maurice sont mes gendres, c'est pas la famille. La famille, c'est ton fils

Pour toi, mon mari c'est pas ta famille?

Non, j'aime pas les employés qui séduisent mes filles

Il ne m'aurait pas mise enceinte, tu n'aurais jamais voulu de lui, et qu'est-ce que tu lui reproches, il n'est pas travailleur ?

Il est travailleur! Mais je n'oublierai jamais la manière dont ça s'est passé, pour me mettre devant le fait accompli

On doit vivre comme toi, ou alors on vit pas!

Le monde a changé, tu sais

eh ben! pas moi.
Personne n'a plus d'idées comme toi.

Je veux pas le savoir, pour moi, c'est comme ça, et puis c'est tout, le progrès d'accord, la merde, non

Mais tu es fou à la fin! d'abord qu'est-ce qu'il a fait de si mal, Henri ? j'aimerais bien le savoir.

eh ben! puisque tu veux le savoir, il est mêlé à une histoire de drogue jusque-là.

Pas possible ?

Et tu sais comment ça va se terminer cette histoire-là ? Ils le tueront.

Il faut prévenir la police!
non, mais t'es pas folle !

Tu veux qu'il aille en prison, sa vie foutue et notre nom déshonoré ?

Mais alors ?
eh ben! alors, il n'y a qu'une solution, la mienne.

On va enterrer les bêtes.

Prenez vos fusils avec du 4.0.

Ce soir, tu couches avec Henri et on barricade tout.

ils sont emmerdants avec leurs avions à toujours foutre la trouille aux bêtes!

Allez-y

C'est le Dodge, va voir ce qu'il veut

Léon!

Léon! Léon!

alors, où il a mis la drogue ?
Je ne sais pas.

Où est Marc ?
je sais pas,

Tu sais, ça va la fatiguer, où est Henri ?

je ne sais pas

t'es bien la fille du vieux, toi

vite, on se tire

On reviendra.

Ils ont pas trouvé, Henri.

Non, Léon, n'entrez pas

Pourquoi tu ne lui as donné rendez-vous que demain ?

Avec le vieux, j’ai pas confiance.

à 8 h du matin, il fait jour. On le verra s'approcher, de loin.

Pour ça, il faut y être à 5 h sur sa butte de Messais

Mario, tu conduiras la voiture.

Le grand-père... Il avait la voix humide au téléphone.

en secouant la petite fille, on l'a mis sur les genoux.

Et après, Qu'est-ce qu'on fera du vieux ?

Il est fou, on le butera.

Il n'y a rien?

Non, rien.

Et Marc?

Il se méfie. Il ne donne pas tout d'un coup. Laisse venir.

Tu as la camelote ?

Je l'ai foutu en l'air

Et Marc?

ben! Je l'ai tué.

Tu sais, qui c'était, Marc ?

Mon frère.

Ça m'étonne pas.

Vite !

Arrête! Arrête...

qu'est ce que c'est?
c'est sûrement la bagnole

Merde! allez vite!

Henri!

Ils étaient combien, les voyous, pour qui tu travaillais ?

je sais pas, J'en connais deux ou trois.

Combien, je te demande?

Je connais Francis le patron, Marc son frère,

j'ai entendu parler de Toni, Louis et Mario, c'est tout.

Ça fait 5, le compte y est.

pourquoi, qu'est-ce qui se passe ?
Ça ne te regarde pas.

dis donc quand est-ce que je vais sortir d'ici? parce que j'en ai marre moi. Quitte à aller en prison, je préfère la vraie.

T’ira pas en prison, personne chez nous n'a jamais été en prison personne, t"entend.

Il faut prévenir Bayeux, à qui est ce champ-là ? à Maroilleur?

oui.

viens, nettoyer la tonne, Léon.

Elle dort, la petite ?
Mathilde est avec elle, elle lui a donné ses gouttes

avouez qu'il se passe de drôles de choses chez vous ces temps-ci, la voiture qui a explosé sur vos terres...

ah non!
pardon?

Sur la route, pas sur mes terres.
voyons enfin, elle a été incendiée volontairement

L'un des 2 passagers, qui ont péri carboniser, est un certain Francis Grutti,

bien connu de la brigade des stupéfiants

Francis Grutti, ça ne vous dit rien ?
Non, ça ne me dit rien.

il y a quelqu'un d'autre ici, qui pourrait me donner des renseignements?

Je sais pas, mais à cette heure-ci, tout le monde travaille.

vous savez qu'il sera ordonné une enquête, et elle aura lieu chez vous.

Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse ?

Tenez M. le commissaire, vous pouvez jeter un coup d'oeil

Ils sont quatre, ils vont sûrement revenir, ils ont laissé toute leurs affaires dans la chambre.

non, j'ai jamais vu.
vous, peut-être, mais les autres?

D'une manière générale, c'est moi qui réponds pour tout le monde.

je vois

Allez!

Allez!

"L"... c'est à qui ?

A moi, je m'appelle Léon.

avant de brûler, Francis Grutti et son complice ont été tirés à la chevrotine

Si vous le permettez, je vais donner ces armes au laboratoire.

Pour quoi faire?

Pardon?

Avec des armes à balles, je dis pas, mais avec des cartouches

que dalle, c'est anonyme, une cartouche

ah oui! où avez-vous appris ça ?

J'ai fait 7 ans d'Indochine.

ah! mais, on a fait des progrès depuis.

Chef, regardez voir

Vous savez ce que c'est?

Et vous?

Et vous?

Une grenade défensive, avec ça, on peut faire sauter des voitures dans les champs.

Tu connais, toi le spécialiste ?

Elle est désamorcée.
allez embarquez-le, celui-là

Si on arrête quelqu'un ici, c'est moi qu'on arrête

Nom et prénom?
Maroilleur.

Auguste Joseph Marie.

Date et lieu de naissance?

16 octobre 1903 à Messais, Calvados.

Profession?

Propriétaire.

C'est pas une profession.

Pour moi, si

Vous allez être entendu comme témoin. cependant, il faut que vous sachiez

cependant, il faut que vous sachiez, que tout ce que vous allez dire, pourra être utilisé ultérieurement contre vous.

J'ai rien à dire.

Pardon?

Je dis, j'ai rien à dire.

Vous avez fini ?

Non

Je commence.

Vous savez que votre silence constitue une charge contre vous.

Voire un outrage à magistrat.
Mon silence sur quoi?

On a quand même trouvé 2 hommes brûlés, et percés de chevrotine dans une voiture incendiée sur vos terres

Non M. le juge, je l'ai déjà dit, pas sur mes terres, sur la route qui traverse mes terres.

Et les chevrotines ?

à votre avis, il n'y a que moi en France à avoir du 4.0 ?

et la grenade?

Quel grenade?

Ici Turenne 3. Turenne 3, vous m'entendez ?

Oui, ici Rouge 48. Parlez. *

Il y a une voiture sous l'eau dans les marais de Messais.

*Prévenez Caen. Je reste au dessus. *Terminé.

elle est vide.

Ils t'ont laissée le voir ?
A travers une porte

Il n'a rien dit.
Il a l'air malheureux ?

Je ne sais pas.

Qu'une grange brûle à cause d'un mégot, soit. Je veux bien

Mais les vaches...

On vous tue 27 bêtes à cornes et vous ne portez pas plainte ?

Non

Pourquoi?

parce que je craignais pour ma famille.

Vous craigniez quoi?

comment je craignais quoi! mais des gens qui font les choses pareilles sont capables

vous admettez donc que vous étiez menacé.

ah! après ça, il faut croire!

Il faut croire quoi? expliquer vous, monsieur Maroilleur,

mais expliquer quoi monsieur le juge, J'ai rien à expliquer, rien

Vraiment ? avouez que tout ça n'est pas très clair.

Comme vous dites, c'est pas très clair.

et celui-là, vous le connaissez ?

Non

La dernière fois qu'on l'a vu, il demandait le chemin de votre ferme

alors là, j'y peux rien

Les cartouches?

Où les achetez-vous ?

On les fait nous-mêmes.

et où achetez-vous le matériel?

oh! là, là, le père à mon beau-père, il l'avait déjà.

Je n'ai jamais vu les hommes dont vous me parlez, monsieur le commissaire

moi, j'ai jamais tué personne, sauf peut-être en Indochine.

Et puis, si vous croyez qu'on a le temps avec le boulot qu'on a...

chez nous la ferme, elle est isolée, si des étrangers étaient venus rôder autour, je les aurais vus. Forcément.

Forcément...

et on sait pas qui a tué les bêtes. Si on le savait...

Si vous le saviez, qu'est ce que vous feriez ?

Eh bien... je ne sais pas.

Vous êtes le plus proche voisin de la ferme Maroilleur.
à peu près 3km

C'est un bon voisin ?
Quand on se rencontre, on se parle.

On est sur la même route depuis toujours, et puis quand je le rencontre, il ne dit jamais bonjour.

il y a 15 ans que je travaille chez lui, il est dur mais il est juste.

Et puis, toujours levé le premier.

vous savez, nous du chantier, on a vu ça de loin.

On a juste entendu la voiture exploser, et tout de suite, la fumée.

Et des coups de feu ?
A cette époque-ci, ça tire dans tous les coins.

Oui?

Alors, M. Maroilleur?

Alors quoi, M. le juge ?

dites moi, votre petit-fils Henri, s'est pas présenté au dernier départ de son bateau

Savez-vous où il est ?

A cet âge-là, on a du mal à les tenir.

à qui le dites-vous ?

Vous en avez pour longtemps ? parce que moi, il faut que je fasse les chambres

le prochain témoin, je l'espère, vous rendra plus bavard.

Entrez!

vous l'aviez enfermé, pourquoi? vous redoutiez son audition

Non

j'ai là votre déposition, en maintenez vous les termes?

oui.

Vous savez que ça peut être lourd de conséquences.

c'est la vérité.

votre petit fils affirme, qu'il n'a jamais été enfermé dans cette cave.

Il affirme..je vais vous la lire.

c'est assez plaisant.

"Depuis ma plus tendre enfance, je travaille dans cette cave

" étant né sous le signe du Bélier, qui est un signe de terre

"Les puissances telluriques ont sur ma vie intellectuelle un influx considérable

"Après chaque voyage, quand je reviens au domaine,

" Je fais retraite dans cette cave, je crains les grands espaces.

"Cet univers restreint est propice à la méditation et à la lecture.

"Saint Thomas, Pascal,

" Descartes, Kant, Marx, Mao... "

Vous avez oublié Kierkegaard

veuillez m'en excusez, monsieur le juge.

il y a inculpation, monsieur le commissaire

est ce que la garde à vue est terminé, on peut voir le vieux Maroilleur

Rien de plus
Non

Veuillez attendre à côté, je vous prie

M. Maroilleur, aucune charge n'est étant ce jour retenue contre vous

Vous êtes libre.

Je vous remercier, monsieur le juge.
de quoi?

je sais pas, je disais ça, comme ça

Si jamais, vous avez de nouveaux ennuis, M. Maroilleur,

n'hésiter pas à nous prévenir

Si on a besoin, je n'y manquerai pas monsieur le commissaire.

Ce sera dur, ils sont coriaces.

il y a dix ans, j'ai eu une affaire comme celle-là

des gens de la terre

On n'a jamais su la vérité.
ah oui!

dis donc, Léon, j'ai deux camions de bête à faire.

Demain matin, on fera le tour des herbages, pour voir celles qui sont bonnes à partir

J'irai avec toi.

Si tu veux.