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[homme 1] Ho.

[homme 2] Quoi ?

[homme 1] Tu t'es demand� pour quoi
les tambours au d�but des morceaux ?

[homme 2] C'est le moment
de parler de �a ?

[homme 1] Tu veux pas savoir ?

[homme 2] L�che ton truc,
tu as envie de le dire.

[homme 1] C'est le son des canons
qui d�truisent les murs de Babylone.

[homme 2] Quoi, Babylone ?

[homme 1] Une ville gangr�n�e
par le capitalisme et la corruption.

[homme 2 soupire]
Le capitalisme, j'en fais mon affaire.

Bon, qu'est-ce qu'il fout, l� ?

Regarde-moi ce fils de pute. Vas-y.

[d�marrage du moteur]

[musique reggae]

Fais chier !

[hal�te]

[musique s'estompe]

[souffle du vent]

[Daniel] Je m'appelle Daniel Sauveur.

Je suis n� � Chartres, r�gion centre.

Au milieu de que dalle.

Ma m�re n'avait qu'un r�ve :

avoir vue sur la cath�drale.

M�me si c'�tait de loin,

mon p�re lui a offert
avant de nous laisser.

Et �a aussi, les Breuil nous l'ont pris.

Les Breuil, c'est la famille
la plus blind�e de la ville.

Blind�s de p�re en fils.

Dans votre ville aussi,
il y a des Breuil

qui vous �crasent d'un coup de talon.

Le pire, c'est qu'ils font
m�me pas expr�s, ces cons.

J'ai compris t�t
que si on veut avoir une belle vue,

pas le choix.

Faut se d�merder
pour �tre en haut.

Au-dessus des Breuil.

[rire et conversation]

Alors, j'ai commenc� � les observer

pour comprendre
comment ils en �taient arriv�s l�.

Vous savez quoi ?

- Bonjour.
- [Daniel] Rien � comprendre.

- Je pense � vous.
- Merci.

[Daniel] Il y a des gens
qui sont n�s avec,

et d'autres sans. C'est tout.

Bien. Votre m�re vous attend.

[Daniel] � Chartres,
il y a Breuil & Fils,

et beaucoup,
beaucoup plus bas, tous les autres.

Les mercredis, le p�re Breuil becquetait
ici avec son fils Patrick.

C'est le petit, l�.

Il ne le sait pas, mais lui et moi,

on �tait dans la m�me �cole en primaire.

[homme] Deux caf�s pour la quatre.

Mais je n'ai que deux mains.

[Daniel] Lui, c'est Tonton.

J'ai la c�te de veau.

- Le meilleur ami de mon p�re.
- Allez !

� sa mort, il s'est occup� de nous.

T'as pas vu le gosse ?

[Daniel] Et tous les mercredis,
je passais la journ�e avec lui ici,

aux Beaux-Arts, l'�toil�
de la place de la cath�drale.

Je t'ai dit de rester en cuisine.

Tonton, regarde.

Regarde � la 25, la dame.

[Tonton] La m�re Breuil ?

[jeune Daniel] Son sac, �a fait
deux mercredis qu'elle l'oublie.

[Tonton] Ben quoi ?
[jeune Daniel] J'ai pr�vu un truc.

Mme Breuil.
Vous avez oubli� votre sac, madame.

Merci, c'est gentil.
C'est pour toi.

Maman�

Tiens.

[Daniel] Quand on na�t � Chartres,

on l'apprend tr�s t�t.

[porti�re ferme]

Les Breuil gagnent toujours.

[jeune g�mit]

[Daniel] � une �poque,
les gens appelaient leurs gosses

comme leurs marques f�tiches.

C'est comme �a que mon meilleur pote
s'est retrouv� � s'appeler Scania.

Comme les camions.

Et lui aussi, il d�testait les Breuil.

Son p�re travaillait
comme routier chez eux

et il le voyait jamais.

Quand j'ai plus eu le m�me p�re,

des gosses se sont mis
� me traiter de b�tard.

Et chaque fois, Scania les faisait payer.

Alors, avec lui, je partage tout.

50-50.

- � tout � l'heure.
- [Daniel] D�s qu'on a eu l'�ge,

on s'est jur� de ne jamais bosser
pour les Breuil comme nos p�res.

Alors, on a mont� notre bo�te.

C'�tait pas si con vu que �'a march�.

[klaxons]

�a va, cousin ?

[Daniel] Sauf qu'ici,
tous les chemins m�nent

� Breuil & Fils de pute.

Comme tout le monde,
on bossait pour les Breuil.

Et beaucoup trop.

Vous faites plus de 90%
de votre chiffre d'affaires avec nous,

d�pendance �conomique. D�sol�.

Je ne fais pas les r�gles.

H�, donne !

[Daniel]
La d�pendance �conomique,

c'est quand on fait trop de business
avec un seul client.

- Apparemment, c'est pas bon, �a.
- [Scania] L�che-le.

[grognement]

[Scania] Arr�te.

Vas-y, bouge, toi.

[Daniel] Comme on n'avait pas
d'autres clients et un cr�me � la BNP,

on s'est retrouv� au tapis.

[conversation]

Apr�s �a, on n'a plus eu le choix.

Scania a d� accepter
un job de chauffeur chez Breuil,

et j'ai tenu trois mois de plus,

mais faut bouffer, non ?

Que foutez-vous ? Finie, la pause clope.
Attends, donne-moi �a, toi.

C'est lui.

[souffle]

C'est lui ?

Daniel Sauveur.

Pas de salamalecs.
Ici, tu m'appelles chef.

- [Daniel] Chef.
- Bon.

Ton pote t'a fait le topo ?

Comment ? Quel topo ?

[Kowalski] Je t'explique.

Ici, j'ai carte blanche
pour prendre et virer qui je veux.

Donc, c'est basique,
je vais te faire un CDD de six mois.

� la fin de ton CDD,
le p�re Breuil va te filer

une indemnit� de 10 %, 900 balles nettes.

Comme �a ?
Il n'y a pas de contrepartie ?

C'est la loi.

Mais ne t'emballe pas.

Cette prime,
tu vas me la refiler en liquide.

50 % maintenant,

- 50 % � la fin de ton CDD.
- Hein ?

Alors, tu payes pas,
je te vire en p�riode d'essai,

tu payes, tu es r�glo,
je te renouvelle.

Pareil 50 au d�part, 50 � l'arriv�e.

Moi, j'ai pas 450 balles
tout de suite, l�, j'ai rien.

Ton pote a dit qu'il pouvait
assurer le premier round.

[compte les billets]

Merci.

Tu donnes de l'argent
� une serpilli�re ?

Comme �a, tu as un boulot.

[Daniel] Voil� comment,
apr�s avoir eu toute la ville,

les Breuil m'ont eu moi.

[conversation]

Les gens voient �a
comme une embellie de bosser ici.

Ils ont l'impression
de faire un truc prestigieux.

C'est la distrib' mondiale
du luxe parisien.

La quintessence de l'esprit fran�ais.

Givenchy, Dior, Saint Laurent,

toute la smala, bref.

Vous voyez le tableau.

En vrai, ces bo�tes de luxe,
elles envoient juste leur jus de parfum

chez Breuil dans des cuves,

et ici, on les met en bouteille,
en bo�te, en carton et en palette.

Puis, on les livre
� des gros clients du monde entier.

J'ai commenc� au contr�le qualit�
sur du Colin Brown,

c'est une marque de luxe
am�ricaine qui cartonne.

Vous voyez le d�lire ?

Les pubs en noir et blanc
avec des mecs et des nanas en jeans ?

J'ai tout vu pass�.

CB Gold, bien s�r.

CB X-treme, quand la techno �tait revenue
� la mode en bo�te.

CB Green, pour les �colos.

J'ai m�me vu CB Red

quand les mecs se parfumaient
pour aller faire du sport.

�'a tout l'air d'une blague,
ben c'en est pas une.

[grognement d'effort]

- [soupir]
- [cliquetis de verre]

[bip d'acc�s]

[musique triste]

[pleurs]

- Excuse-moi.
- Hmm ?

Il se passe quoi, l� ?

- Le vieux a clams�.
- [son de cloche]

- [Daniel] Breuil ?
- [applaudissements]

[son de cloche]

[souffle court]

[Daniel] Un Breuil
de moins dans le paysage,

autant dire que j'�tais preneur.

Mais rappelez-vous.

Les Breuil gagnent toujours.

� mon �ge et sans avoir rien fait pour,

le petit Patrick devenait le grand patron.

Il �tait bien refait avec son avenir
tout trac� quand moi, j'en avais aucun.

Pourtant, c'est l�
que tout a chang� pour moi.

Bonjour. B�atrice Breuil,
la femme de Patrick.

Un petit cadeau
de la part de notre famille

pour f�ter son arriv�e
� la direction du groupe.

Une fragrance Bois d'Argent,
contemporain.

[employ�] Bouge.
[B�atrice] Bonjour.

Un petit cadeau de la part de�

[Tonton] Et toi, Daniel ?

Chez les parfumeurs.
Le fils, il est mieux que le p�re ?

C'est pas s�r.

En tout cas, ils te foutent bien au tapis.

Oui.

Ils nous �puisent.

Tiens, tu sais ce qu'on a entendu

sur Patrimoine, ta m�re et moi ?

[narrateur � la t�l�vision]
Le parfum peut atteindre

le prix d'un kilo d'or.

- [le narrateur continue]
- Putain ! � ce prix, on peut sentir bon.

[Daniel] Un litre de flotte avec
je ne sais quel jus de fleur � la con,

30 000 balles.

Ils ne se mouchent pas
du coude, les mecs, hein.

[musique de suspense]

[cliquetis du clavier]

[soupir]

[l�ger grognement]

[vibration du portable]

[les vibrations continuent]

[musique hip-hop :
"Belsune Breakdown" par Bouga]

[vrombissement de machine]

[Daniel] �a fait des jours
et des jours que je les observe.

Il y a un seul moment
o� les cartons sonnent pas au portique.

Il y a de l'argent � se faire,
on se farcit les poches.

Arr�te avec tes conneries.

J'ai mis un flacon sur Internet,
je me fais 50 euros.

On va aller se priver
d'une aubaine comme �a ?

Explique-moi,
c'est quoi notre int�r�t ?

Je vais le faire, donc fais-le.

Tu fais comment
avec Kowalski sur tes c�tes ?

Ce polack, c'est lui qui va
nous faire entrer dans le poulailler.

- Je sais comment g�rer.
- Tu me fatigues.

Je donne de la confiture
aux cochons avec toi.

[l�ger brouhaha]

Bonsoir, Patrick.

Jacques-Yves. Heureux
que vous ayez pu vous lib�rer.

�a l'aurait beaucoup touch�.

Vous pouvez �tre fier.
Armand, c'�tait�

Le d�passement jusqu'au bout.

Merci, Jacques-Yves.

Mais pas de �a entre nous.

On est appel�s
� se voir souvent, maintenant.

Comment �a ?

Je passerai de temps en temps
v�rifier que nos produits sont trait�s

comme du temps
de votre p�re.

Je� Je voudrais vous pr�senter B�atrice.

[inspiration]

B�a.

Ma femme, B�atrice.
Jacques-Yves Rousseau de Colin Brown.

Enchant�e.

Charm�.

[Patrick] Et�

Brice Nougarolis, Parfum VIP.

Ah, oui, le discounter en ligne.

Nous savons qui vous �tes.

[vrombissement des machines]

[soupir]

H�, chef, il y a un de vos polacks
qui est en plein �cart avec son Fenwick.

- Polack ?
- Ouais.

Attends.

- Un de mes polacks ?
- Ouais.

Tu sais quoi, Sauveur ?

� partir d'aujourd'hui,
c'est plus mes polacks

qui vont se taper les poubelles.

C'est toi,
mon bon petit Fran�ais de service.

Et �a commence tout de suite.
Allez, tu m'embarques �a.

[gros soupir]

[Daniel] Comme dirait David Douillet,

la connerie, c'est comme le judo.

Branleur.

[Daniel] Faut utiliser
la force de l'adversaire.

- Sauveur ?
- Ouais.

C'est un branleur.

- Bonjour.
- [garde] Bonjour.

Je vais � l'incin�rateur.

[musique de suspense]

[bip d'acc�s]

- [garde] Tu peux y aller.
- Merci.

[musique de tension]

[Daniel] Regardez
les gens dans les bureaux.

� la fin de la journ�e,
ils embarquent des stylos

pour que leurs gamins puissent
dessiner le soir.

�a ne vous pose pas
de probl�me, �a, non ?

Scania et moi, on bosse dans le parfum
et on n'a pas de gosses.

C'est pareil.

[chantent une chanson hip-hop]

[rire]

[chanson continue]

[Daniel] En six mois, on s'est fait
10 000 balles chacun sur Le Bon Plan.

J'ai pu filer un coup de main
� maman et � Tonton,

et Scania m'a offert une Roro.

[conversation]

[musique �lectronique]

[brouhaha ambiant]

[cris de joie]

[rire]

Chef.

Et nique ta m�re.

Je peux t'offrir un petit verre ?

- Hmm.
- Oui ? Chef.

- Mets-nous deux mojitos. Merci.
- �a marche.

Je suis un habitu�,

je n'ai jamais vu
ce doux visage dans cet �tablissement.

Je viens de revenir � Chartres.

Ah ouais ?

D'habitude, les gens ont plut�t
tendance � partir de�

Tu es revenue pour quoi ?

- Le boulot.
- Le boulot. Parfum ?

[claque la langue]
Comme tout le monde.

- Comme moi.
- Ah oui ?

- Ouais.
- Chez qui ?

Chez qui ? Chez, euh, chez moi.

Euh, j'ai mont� une petite start-up.

Et, euh, je fais un peu
les marques de luxe � discount.

Pour l'instant. Apr�s, � voir.

[h�site] Pour l'instant, la croissance est
bonne, comme qui dirait exponentielle.

En fait, au d�but, on �tait plut�t, euh,

un truc de licensing B To B

qu'avait vocation � devenir du B To C.
On est parti tout de suite sur les States.

Puis l�, on se dit moyen, long terme,

inonder le m�taverse, carr�ment.

Directement sur Internet aussi,

dans les univers, euh,
annexes, quoi, secondaires.

Du coup, l�, on essaie un peu de�

Faut aussi se reposer, quoi.
Donc l�, on fait aussi des petites soir�es

avec les amis, euh,
pour d�charger la pression, aussi. Voil�.

Parce que l�, on a lev� trois millions,
d'ailleurs, avec, euh, avec mon ami.

[ricane]

Qui est un pi�tre danseur,

mais il s'est achet� une belle bicoque
� 1,5 sur la C�te d'Opale, directement.

Il se l'est� Il en a fait
l'acquisition comme �a, cash.

Et on est tout un groupe
comme �a, de� � l'incubateur,

"Golden Boys" des temps modernes,
finalement, sans les revolvers.

On se dit : "Le risque,
c'est perdre la boule."

C'est le risque. Surtout pas.
Voil�. Qu'est-ce que tu en penses ?

- Qu'est-ce que tu en penses ?
- De ?

On se fait un petit d�ner lundi 20 h
aux Beaux-Arts, par exemple.

Non.

- 20h30 ?
- Merci.

Un peu plus tard ?

[musique continue]

[inaudible]

[vrombissement des machines]

H�

Dis donc, amigo. Ce n'est pas
une Roro que tu as l� ? Fais voir.

Cadeau de ma m�re
pour mon anniversaire.

File, fais voir.

- Non, chef.
- Renouvellement de ton CDD,

tu as deux jours de retard.
Mes 500 balles.

Je vous paye demain.

Je ne fais pas cr�dit.

Voil�, nickel.

�a m'aurait emb�t�
de te remplacer aux poubelles.

�a te va tellement bien.

Allez, bouge.

[voix basse] Fils de pute.

[clics de souris]

[cliquetis du clavier]

[notification sonore]

- Quoi ?
- [notification sonore]

[sonnette d'entr�e]

B�tard.

[m�re] Daniel !

[claquements]

[Daniel] Putain�

[m�re] Daniel !

Oui ?

[m�re] Viens.

Oui.

Lieutenant Fayard,
police nationale.

On a re�u une invitation de la douane.

Les douanes ?

Vous devez faire erreur,
je n'ai jamais pass� une fronti�re.

�a ne doit pas �tre
la bonne adresse, je pense.

Tu as un ordinateur ?

Non.

Tu bosses dans quoi, Daniel ?

Je bosse � la cha�ne
chez Breuil en ce moment.

- Chez Breuil ?
- [Daniel] Hmm.

�a veut rien dire,
toute la ville bosse dans le parfum, donc�

Qui a parl� de parfum ?

C'est vous, vous me demandez,
je bosse chez Breuil,

comme on fait du parfum,
j'ai dit parfum.

Le Bon Plan pour affaires,
�a te parle ?

Ah, c'est pour �a que vous� Alors�

Pour le coup, c'�tait� En fait,
le fils Breuil a repris l'entreprise,

et sa femme, tr�s gentiment,

elle nous a offert un flacon
chacun � tous les employ�s.

Et comme moi,
ben, je n'en ai pas usage,

de ce mod�le,

je me suis dit, euh,
que j'allais le revendre sur Internet.

Je l'ai vendu 50 euros.

[en bredouillant]
Comme je disais� C'est vrai.

Je me suis empress�
d'en parler aux copains,

et apr�s, tout le monde a voulu
que je vende les leurs.

[inspiration]

Mais c'�tait vraiment, euh, ponctuel,

je n'avais pas volont�
d'en faire un commerce, quoi.

C'est pour �a peut-�tre que
vous avez observ� des ventes multiples.

- Sur Internet ?
- [Daniel] Oui.

Sans ordinateur.

Sans� Oui. Pour le coup,
on m'en avait pr�t� un.

Pour l'occasion.

Je l'ai dit � votre coll�gue,
on n'en a jamais eu.

D'ailleurs, �a serait pratique
qu'on en ach�te un pour faire des achats.

Recel de contrefa�ons,
c'est cinq ans au placard.

Et 375 000 euros d'amendes.

Je vais me tenir � carreau.

[musique de tension]

[sifflement]

Je n'ai pas pu t'appeler,
ils m'ont mis sur �coute.

Qu'est-ce que tu racontes ?

Ils ont perquisitionn�
chez ma m�re.

Ils ont cram� le d�lire Internet.
On touche plus. Termin�.

Les 200 chez moi,
j'en fais quoi ?

Ah, je ne sais pas, mais�

Je vais trouver.
Faut qu'on fasse de l'argent.

Faut que je parte de chez maman.

- Faut pas la mettre dans nos salades.
- [Scania] Bouge, voil� Kowalski.

Vas-y.

[musique myst�rieuse]

[coups � la porte]

Entrez.

Euh, je ne vous ai pas
sur mon planning, M. Sauveur.

Ah, vous connaissez mon nom,
vous avez cherch� ?

Je suis DRH.

Ah ouais.

- Asseyez-vous.
- Ah, merci.

Bizarre qu'on ne se soit pas crois�s
avant dans les couloirs.

Vous �tiez o�, vous, avant ?

Chez Breuil,
mais j'�tais au bureau de Paris,

et M. Breuil m'a rappel�e
pour prendre la direction g�n�rale.

Ah oui, DG, carr�ment, d'accord.

- F�licitations.
- Merci.

[claque la langue]

Du coup, l'autre soir,
vous avez fini�

- On en parle pas.
- Non.

- Non. Autre chose ?
- Non.

Non, je venais juste
un peu mettre les choses au clair.

- Ce n'est pas n�cessaire.
- Non, pour moi, pour�

Pour vous dire
que cette histoire d'Internet,

tout �a, j'ai compl�tement�

J'avais bu, donc je disais
n'importe quoi, et puis�

Je n'ai m�me pas d'ordinateur
dans la vie, donc�

�a n'avait pas de sens, quoi.

C'�tait compl�tement farfelu,
donc je voulais�

m'excuser.

Avec l'alcool�

On extrapole, quoi.

Vous voyez le�

Je vois. J'ai une r�u' dans cinq minutes,

et les choses sont claires,
donc on va s'arr�ter l�.

On aura l'occasion de reparler
de votre �volution parmi nous.

Entendu, madame.

Et juste une derni�re petite chose,

euh, pour le d�ner, on maintient ?

Ah non.

- Non ?
- Non.

Je m�lange pas le pro et le perso.

Je suis manutentionnaire,
�a pose probl�me ?

- Je n'ai jamais dit �a.
- Ah.

C'est juste un peu vexant, mais bon.

On s'habitue, � force.

[ouverture de porte]

[conversation]

[fort] 20 h, je passe te prendre, b�b� ?

[tout bas]
Vous faites quoi ?

- Venez d�ner.
- Vous �tes malade ?

Un petit repas, �a vous fait quoi ?

On verra. Faites pas �a ici.

- On verra.
- Sortez.

- On verra, c'est on verra.
- Vous sortez.

Tu ne les as pas mang�s,
c'est rest� au frigo.

[brouhaha anim�]

Bonjour.

[h�sitation]

[vendeur 1] Messieurs dames.
Tous les produits Apple, iPhone, iPad.

Tous les bons plans Apple,
�a se passe ici.

Allez, on a de la montre de luxe,
de la lunette de luxe.

30 euros, c'est pas cher
et c'est la qualit�.

C'est de la marque,
c'est fran�ais, du luxe.

[vendeur 1] Le dernier iPhone,
�a se passe ici.

� 350 euros, c'est pour toi, mon ami.

C'est du vrai ?

C'est 350 euros.

J'ai que 300.

File-moi le 300, c'est tr�s bien.

Voil�, on est bien.

Bonne journ�e.
[fort] C'est pas cher ici !

C'est du vrai. On est sur du vrai, ici.

Tous les produits Apple !

Je vais au camion.

[fort] IPad, iPod.

C'est ici. Bonjour,
vous �tes int�ress� par un truc ?

[brouhaha anim� continue]

- [g�missement]
- [vendeur 1] Tu allais nous niquer ?

Pas les dents ! [g�missement]

[en criant] Arr�tez !

[cris paniqu�s]

[vendeur 1] Dis-moi
quand c'est 30.

[vendeur 2] Dis-moi
quand je commence � compter.

Il se casse. Putain.
Il s'�chappe, l'encul�.

[en criant] Arr�tez ! J'ai 200 parfums
qui valent 100 euros neufs,

vous les vendez 50,
vous faites 5 000 le weekend.

- S'il vous pla�t !
- Et on va te croire ?

C'est des produits de luxe !
Du Colin Brown ! Abusez pas !

[Daniel hal�te]

- Fallait le dire.
- Fallait nous voir au stand, fr�rot.

- J'ai pas os� le dire.
- [vendeur 1] L�ve-toi.

[Daniel] Et voil� comment j'ai remplac�
Internet par Titou et Raoul.

On a beau dire, hein,

il n'y a pas mieux
que le commerce de proximit�.

[petits coups du b�ton]

[Kowalski] Bon.

On va dire 50 %
tous les 30 du mois.

Attendez, chef,
c'est la premi�re fois qu'on fait �a.

- Premi�re fois.
- [Daniel] Oui.

Tournez � dix fois
par semaine � 15 unit�s.

600 unit�s par mois
� 60 euros pi�ce,

�a fait ma part � 18 000.

On vend pas � 60 euros l'unit�, chef.

[Scania] Mmm hmm.
[Daniel] Hein ?

[Kowalski] Tu es un vrai con, Sauveur.

Hein ?

Qu'est-ce que tu fais ?

[ouverture de porte]

[Kowalski] Demain.

[fermeture de porte]

[Scania] Putain, demain.

T'inqui�te.

[sonnette d'entr�e]

[Kowalski � l'interphone]
C'est qui ?

[Daniel] C'est nous.

[Scania] Le pognon, �a l'a fait sortir.

[fermeture de portail]

Entrez, on fait pas �a dehors.

Je n'aurais pas cru que des baltringues
comme vous mettaient de c�t�.

[Kowalski g�mit]

- Encul�.
- Allez, viens l�.

[g�missement]

[en criant] Attends !
Daniel ! Calme. Arr�te.

[en g�missant] Putain, c'est p�t�.

- [Daniel] Ta gueule.
- Je vais vous faire foutre en taule.

�coute, le cousin
de Scania taffe � l'URSSAF,

il a bien aim� ton histoire de CDD.

- Tiens, appelle-le.
- Oui.

On va lui expliquer. Tu vas lui dire
que tu as compris que �a se faisait pas.

- Tiens.
- J'ai compris.

Tu as compris ?

Tu as fait un ITT de six mois.

[cri de douleur]

[Daniel] �a, je te le reprends.

C'�tait � moi, on va pas
se f�cher pour si peu. Voil�.

Tu gardes ta grande gueule bien ferm�e,

on va tenir ta boutique
au chaud, d'accord ?

[en g�missant] Salope�

[Daniel] Le temps
que Breuil remplace Kowalski,

on a eu un boulevard devant nous.

On a augment� la cadence des sorties

au point que mes gars
des march�s, Titou et Raoul�

Prenez un Kangoo.
C'est quoi, votre truc ?

[Daniel] � ils avaient
du mal � suivre.

[musique jazz]

[Daniel] Pour ma part, j'ai enfin pu
partir de chez ma m�re

et me louer un pav' rien qu'� moi
� la Croix Bonnard.

Le quartier des cadres
de la Cosmetic Valley.

�a vous pla�t, M. Sauveur ?

L'�lectro est neuf.

Le reste est en �tat ?
Il n'y a pas�

Tout est parfait, M. Sauveur.

- Le dossier, c'est OK ?
- Super.

Vacances bien m�rit�es.

[Scania] Tu vas �tre bien ici, hein ?

Tiens.

� Breuil.

[musique continue]

[musique s'estompe]

Si j'ai bien compris,
avec cet inventaire tournant robotis�,

des robots scannent
les cartons en permanence,

mais pas leur contenu ?

Oui, c'est bien �a, Mlle Van Stratten.

Il y a des produits
qu'on ne suivra pas.

[St�phane] 1,1 % sur l'ensemble du stock.

- Marginal. Hmm.
- Marginal ?

1,1 %, �a fait beaucoup de produits
vu les volumes monstrueux qu'on traite.

Si on veut rester dans la course,

voire m�me, soyons fous,

si on veut la gagner, cette course,

il faut bouger plus de produits
plus rapidement.

OK. Donc, je suis la seule ici � voir

que 1,1 % sur les 4,5 millions
de parfums qu'on traite chaque ann�e,

�a repr�sente 2 millions d'euros
de parfums qu'on ne suit pas.

Ou alors,
vous �tes la seule ici � ne pas voir

que c'est 200 millions d'euros qu'on suit.

St�phane a raison.
Innover, c'est dans l'ADN de la maison.

Pour moi, c'est un green light.

Merci � tous.

Merci, Patrick.

[ouverture de porte]

[d�part des hommes]

[Patrick s'�loigne]

[musique de suspense]

[B�atrice] Alors, ch�ri,
tu prends tes marques ?

J'ai green light� le projet
de digitalisation de l'inventaire.

Ah !

�a nous permettra
d'acc�l�rer � l'interne.

Mais bon.

[cr�pitement du foyer]

Je voulais te poser
une question, mais j'attendais que�

Quoi ?

J'ai toujours su que tu n'�tais pas fait
pour reprendre Breuil.

Et que ton p�re for�ait
un peu les choses.

C'est quoi, ta question ?

L'autre jour, aux Beaux-Arts,

Brice Nougarolis m'a mis
ce truc en t�te.

Nougarolis ?

Mais qu'est-ce qu'il foutait l� ?

Un discounter de parfum,
tout ce que papa d�testait.

Il est le plus gros vendeur
europ�en en ligne.

Tu veux que je me mette
au web, c'est �a ?

�coute, je suis s�rieuse, l�.

[Patrick] Quoi, alors ?

Il a dit que�

qu'il donnerait tout, voil�,
pour �tre � ta place

� la barre d'un si gros paquebot,
un truc d�bile du genre.

Je ne te suis plus,
on parle de quoi, l� ?

Nougarolis serait pr�t � racheter Breuil.

- L'entreprise de papa et de bon-papa ?
- Mais ton p�re est mort.

Et ton bon-papa encore plus.

Tu veux vendre
pour faire quoi apr�s ?

Tout ce qu'on voudra.

Il y a toujours eu ton p�re
entre toi et tes projets.

Mais maintenant, c'est fini.

Alors, vends.

Tu ne le vois pas ?
C'est �a qu'il nous faut. Repartir � neuf.

Tu veux dire, repartir � trois ?

[musique de suspense]

Tu me parles d'enfant, l� ?

[vrombissement des machines]

[conversation]

[conversation]

- Tout est retranscrit, l� ?
- [employ�] C'est �a.

- Salut, Sauveur. �a va ?
- Bonjour.

Qu'est-ce qui se passe, l� ?

J'ai une bonne nouvelle.

Votre poste va �tre remplac�
par un scanneur infaillible

qui se lassera pas
de voir d�filer ces produits.

Je suis �panoui dans mon poste.

Je l'ai dit � l'entretien.
Je ne veux pas changer de poste.

[ricane] C'est toujours pareil avec vous.
Vous gueulez avant de comprendre.

Kowalski est en ITT,

donc vous, vous passez adjoint.

Vous allez �pauler Lablonde
qui le remplace � la direction du stock.

- Vous prenez du galon.
- Je�

Je veux pas du galon !
Les RH m'ont pas pr�venu.

- C'est arbitraire ?
- C'est vu direct avec l�-haut.

- Les Breuil ?
- Ouais, Patrick.

[claque la langue] Putain de Breuil.

Qu'avez-vous dit ?

[radio] L'�conomie fran�aise a cr�� plus
de 100 000 emplois, une bonne nouvelle.

[radio continue indistincte]

- Oh, tu vas o�, l� ?
- � l'incin�rateur. La benne est pleine.

Rassieds-toi.

Pourquoi ?

Tu es sous-chef. Les poubelles,
c'est les manutentionnaires.

Je vais pas attendre l'escarre.
Je croupis sur mon cul.

�a me d�range pas d'aider.

Oui, mais moi, �a me d�range. Voil�.

Les conventions collectives, tu connais ?

- [Daniel] Oui.
- Oui.

C'est pas ton droit
de rester assis, c'est ton devoir.

Tu sais combien de gars ont bouff�
de la matraque de flics depuis un si�cle

juste pour ta gueule ?

Alors, tu ne viens pas
nous foutre le bordel, OK ?

OK.

[Lablonde] Tu t'assois !

[augmentation du volume de la radio]

� tu as aussi
le probl�me de la peur d'embaucher�

[vrombissement des machines]

J'ai l�ch� toute ma vie ici pour partir
en formation � Paris � votre demande.

Vous me faites revenir,

et vous donnez le poste
que vous m'aviez promis � un abruti.

St�phane n'est pas un abruti.

C'est un ESSEC.

Cinq ans chez Vente-Priv�e.com.

Collaborer avec lui, c'est l'opportunit�
d'une mont�e en comp�tences pour vous.

- Une mont�e en comp�tences ?
- Virginie.

C'est une d�cision de management.

Vous voulez parler
de management, Patrick ?

Je vous pose une colle de la formation
pour laquelle j'ai perdu un an de ma vie.

Concentrez-vous.

Dans votre entreprise,
vous virez qui en premier ?

Le type intelligent qui travaille,
le type intelligent qui travaille pas,

le con qui travaille
ou le con qui travaille pas ?

C'est le con
qui travaille qu'il faut virer,

il fait le plus de d�g�ts.

Maintenant,

imaginez si dans cette entreprise,

ce con, c'est celui
qui a tous les pouvoirs.

[musique de suspense]

Attendez, on parle bien
de St�phane, l� ?

[musique de suspense]

[Lablonde] Sauveur, tu vas o�, l� ?

Putain, mais comment ils font ?

[vrombissement des machines]

[notification cellulaire]

[soupir]

[musique continue]

[souffle]

[soupir]

[musique s'arr�te]

[brouhaha ambiant]

[Daniel] C'est celle
avec G�g�.

[Tonton] Elle est ronde
comme une queue de pelle.

Parle pas comme �a quand tu viens.

Tu as tout compris ?
Tu as le champagne ?

Allez, j'y vais.

[brouhaha ambiant]

Vous n'avez pas pu
vous retenir ?

De venir ici.

�a va ?

�a va super.

Il a nomm� un ESSEC � ma place.

Un ESSEC ? C'est quoi ?

J'ai rien vu venir, je suis trop conne.
Alors que j'ai� J'ai tout fait, bien.

Moi, je crois les gens
qui me font des promesses,

les gens s'en foutent
de faire des promesses.

Et apr�s, on est comme
une conne, comme moi.

Je ne comprends pas,
c'est un peu confus.

Vous voulez en venir o� ?
Je ne comprends pas.

Je vous avais dit
que Breuil m'avait fait revenir

pour prendre
la direction g�n�rale.

Oui, exact.

Voil�. Bon, eh bien, Breuil,
finalement, il a d�cid�

- de donner la DG � quelqu'un d'autre.
- Ah.

[fort] Parce que Breuil est
un �norme connard.

Les Breuil, c'est une famille d'encul�s.

- Par contre�
- Je suis compl�tement�

Venez. On va en parler dehors.

D�sol�e, hein.

C'�tait pas super
pour un premier rendez-vous.

[soupir] Deuxi�me.

Le premier n'�tait pas
une franche r�ussite non plus.

[petit rire]

Quoi ?

Vous voulez
vous venger des Breuil ?

Je saurais pas comment.

Si vous pouviez.

- Franchement ?
- Hmm.

Oui.

Je peux vous embrasser ?

Quel rapport ?

Le rapport, c'est que
dans quelques instants, je vais risquer

tr�s gros pour vous.

[Daniel] Je lui ai tout balanc�.

Demandez pas pourquoi,
il fallait que je le fasse.

L'instinct des champions.

[musique romantique :
"This Magic Moment" par the Drifters]

Juste, les douchettes, l�,
qui scannent les cartons,

comment elles font
pour scanner les flacons � l'int�rieur ?

Les robots scannent le contenant.

[Daniel] C'est quoi le contenant ?
[Virginie] C'est les cartons.

[Daniel] Ils comptent pas les flacons.
C'est con.

[Virginie] Mais c'est rapide,
et il y a que �a qui int�resse Breuil.

[musique continue]

[Virginie] C'est une palette
de 25 cartons.

�coute.

Quand on pr�pare une commande,
soit on prend un carton entier,

soit on va piocher dans un carton
en haut de la palette.

Comme on scanne que le carton
et pas ce qu'il y a dedans,

le syst�me tol�re une marge d'erreur,
car il sait pas combien il y a de flacons.

Eh ben, cette marge d'erreur,
�a repr�sente 1,1 %.

Voil�. �coute, c'est du g�nie.

Donc, si nous, on prend
moins de 1,1 % de la totalit� du stock,

le syst�me ne rep�rera
aucune erreur

et ne d�clenchera aucune alerte.

Sachant que 1,1 %, c'est des millions
qui nous tombent dans les bras.

2,5 millions, pour �tre exact.
Soit 50 000 flacons.

Tu as craqu�.
On va pas sortir 50 000 flacons.

- Pourquoi pas ?
- [Tonton souffle]

50 000 flacons�
C'est carr�ment du vol, fils.

Mais c'est une bagatelle,
pour Breuil, 50 000 flacons.

On se fera pas choper.
Donne-moi le calepin.

[musique continue]

On trouve dix personnes,
on monte une �quipe.

Dix personnes quoi ?

Comment ?
Je suis ton seul pote dans la bo�te.

Pour faire entrer des gens dans �a,

- faut les conna�tre un minimum.
- Scania.

Virginie, son m�tier,
c'est de recruter des gens.

D'accord, mais pas pour voler leur patron.

Tu connais beaucoup de gens
qui vont refuser

un treizi�me mois servi sur un plateau ?

Un treizi�me mois tous les mois.

Rappelle-toi
de ce qu'on s'est toujours dit.

On a r�v� de fumer les Breuil.

L�, ils sont pr�ts
� perdre 2,5 millions d'euros.

Ce serait criminel que de pas aller
leur arracher jusqu'au dernier centime.

[soupir] OK, peut-�tre.

Il faut convaincre dix personnes.

[musique de suspense]

- OK, �a, c'est bon.
- Ouais.

Eux, c'est des bons,
on peut leur faire confiance.

Non, lui, on ne le met pas.
On ne le met pas, Lablonde.

C'est s�r qu'il vient pas.

C'est lui, oblig�.

[Daniel] Virginie m'a appris un truc.

Sur les 26 millions
de travailleurs fran�ais,

il y a 800 000 bouddhistes.

On est d'accord que c'est que dalle

et que personne a jamais entendu
parler des bouddhistes.

Ils sont deux fois plus nombreux
que les 400 000 CGtistes

qui nous cassent les couilles
� longueur d'ann�e.

C'est vous dire leur pouvoir de nuisance.

Si la CGT de chez Breuil avait
la mauvaise id�e

de nous coller
une semaine de gr�ve,

on sortait que dalle
et on perdait plus d'oseille que Breuil.

Alors, elle avait raison,
il fallait Lablonde dans l'�quipe.

C'�tait le d�l�gu� CGT de la bo�te.

[musique rythm�e]

Konnichiwa, Morimoto-san.

Konnichiwa.

[Daniel] Comme ils disent au Japon,

la pluie tombe plus fort
sur un toit perc�.

Il fallait que mon affaire tourne
comme une horloge suisse.

Mon truc, c'�tait glisser
un doublon d'une grosse commande

dans le tas des commandes � pr�parer.

Celle-l�, l�.

Si on se faisait choper,

ce serait juste
une petite erreur d'impression.

�'arrive � tout le monde.

[Patrick] M. Lablonde.

[continue indistinct]

[Daniel] Une fois
les dix gars dans la poche,

chaque �tape
de sortie d'une palette,

� commencer par Lablonde qui d�cide
quelle �quipe pr�pare quelle commande.

[Patrick indistinct]

[Patrick rit]

[Daniel] Elle,
c'est Annie Boss, superviseure.

Elle s'assure que la liste des produits
� voler passe dans les bonnes mains.

Franck Shoumi, le Schumacher
du Fenwick �l�vateur.

Je les ai tous chronom�tr�s dix fois,
il n'y a pas plus v�loce.

Il fait descendre rapidement
les palettes du haut,

celles dans lesquelles
on pioche jamais.

Voil�. Vous voyez
que tout est automatis�.

[conversation en japonais]

[Patrick rit]

[Patrick en anglais]

[en bredouillant] Avec nos amis.

[Daniel] Les jumeaux Secco,
Fabrice et Fabien,

bien connus pour leur souplesse.

Leur boulot, c'est de taper toujours
dans les cartons du bas de palette,

histoire de retarder
au maximum le moment

o� quelqu'un verrait
qu'il manque des produits.

[musique continue]

[Daniel] Tr�s facile
pour la surveillance de remarquer

si deux grosses commandes identiques
sont pr�par�es en m�me temps.

�a n'arrive jamais,
et �a donnerait l'alerte.

Difficile d'acheter des vigiles
d'une bo�te priv�e qui les change.

Mais regardez bien
Yasmina et D�borah.

Yasmina descend la liste des produits
� mettre en carton de A � Z

et D�borah la remonte de Z � A.

Les gars de la vid�o entravent que dalle.

Moi non plus.
C'est que �a marche, alors.

Vous voyez la feuille A4
que Micka�l glisse entre deux cartons ?

Les camionneurs et les dockers n'ont pas
le droit d'acc�s au stock.

C'est la marque que j'avais trouv�e
pour qu'on puisse suivre

la palette � d�tourner apr�s les grilles.

Allez, on regarde.

Regardez.

- �a va tourner.
- Voil�.

[vrombissement]

[vrombissement s'estompe]

- C'est fini.
- Et voil�.

[Daniel] La voil�.

Vingt-sept cartons de 72 flacons.

Je vous laisse calculer.

Lablonde valide la sortie,

et Mourad, notre docker, n'a plus
qu'� la bifurquer dans le bon camion.

[siffle] C'est bon,
je vais la rentrer.

Et notre chauffeur,

vous le connaissez d�j�.

[musique continue]

[Daniel] Pour ceux qui sont pas matheux,

on sortait deux palettes
de 1 944 flacons par semaine.

Sur le march�,
c'est 388 000 balles cash chaque mois.

[musique s'estompe]

On passerait pas
une petite t�te ce soir ?

Je suis pas bonne
� rencontrer des gens.

C'est pas cens� �tre
la base de ton m�tier, �a ?

C'est pas pareil.

C'est quoi, tu n'assumes pas ?

- Non, me cherche pas, Sauveur.
- Ah bon ?

Je suis dedans autant que toi,
mais je suis prudente.

On sait pas jusqu'o� �a va aller.

Si, on sait, on va prendre
deux millions au petit Breuil.

Je parle pas de �a,
je parle d'apr�s.

Apr�s�

Apr�s, on prend nos sous, on se barre
tous les deux de cette ville, et on voit.

Tu sais rien de moi,
tu veux qu'on parte ensemble.

J'en sais d�j� assez.

Tu crois que je plaquerais tout
pour un manutentionnaire ?

Oui.

Non ?

Si.

[petit rire]

Allez.

[inspiration] Ils vont m'attendre.

[musique enjou�e :
"A Message to You Rudy" par The Specials]

[Daniel] Si d'aventure, l'envie vous prend

de vous lancer
dans un business comme le mien,

juste un petit conseil.

Pensez � l'espace.

Parce que je vous garantis
que deux palettes par semaine,

�a bouffe de la place.

Et un dernier truc.

Pensez � bien surveiller votre �quipe.

Et rappelez-vous,
il n'y a pas pires riches

que les anciens pauvres.

D�s les premi�res payes,

chacun des membres de la mienne a ouvert
les vannes de la connerie.

Bien � fond, je peux vous le dire.

Shoumi s'est mis en t�te
de prendre des cours de cuisine

avec le chef des Beaux-Arts.

Salut, Daniel.

[Daniel] Un �toil�, �a prend
au moins 300 balles de l'heure.

[Lablonde] Tu as entendu parler
des cryptos ? C'est des milliards.

Faut les choper, ces encul�s.

[Daniel] Quant � Lablonde,
le coco de la cosm�tique,

- son vice � lui, c'�tait le tierc�.
- Oh, �a va, Daniel ?

Dis donc, pas que des billets
de 200, cette fois-ci.

[Daniel] Ce guignol claquait
tout ce qu'il gagnait

au PMU sur des tuyaux foireurs
fil�s par ses potes de la CGT.

Au caf�, ils aiment pas trop.

[Daniel] Et tous les soirs,
Michael arrosait tout le Pharaon

avec son cher cousin Yoni,

qui n'a rien trouv� de mieux
que de se pointer chez Breuil

avec une Audi flambant neuve.

C'est des copines,
elles partent dans cinq minutes.

[Daniel] Il y a un truc
qui m'a fait p�ter un plomb.

[clic d'appareil photo]

C'est bon,
je vais pas les poster.

[Daniel] C'est quand je suis tomb�
sur les stories de Yasmina et D�borah

en train de d�valiser
l'avenue Montaigne.

Cette fois, j'ai d�cid�
de mettre de l'ordre dans tout �a

et d'acheter
la baraque du voisin.

Voil� le p�re No�l
� la bourre, j'ai besoin de thunes.

Qu'est-ce qu'il y a ?

[Daniel] Ils pouvaient claquer
autant qu'ils voulaient,

rien ne sortait d'ici.

Qu'est-ce qu'ils vont acheter
de merde, comme �a ?

Des �nes b�t�s.

[Daniel] Tous les vendredis,
Scania et moi, on payait tout le monde.

[Daniel] Alors,
comment �a s'est rempli ?

Ils me co�tent cher, ces idiots.

[Daniel] Et tous les vendredis,
�a d�g�n�rait.

[musique de f�te :
"Djoba Djoba" par Gipsy Kings]

[brouhaha enthousiaste]

[Fabrice] Allez,
am�ne la mienne.

On est bien, l� !

[brouhaha enthousiaste]

[conversations]

[cris de joie et rires]

Cinquante euros.

Monsieur. Elle est charmante.

[brouhaha anim�]

[musique continue]

[cris de joie]

�a t'int�resse pas ?

Les deux, 50 euros.

Parfums pas chers et de la qualit� !

Cinquante euros !

Non, il y a l� ! Merde ! � chaque fois !

Deux, 40 euros.
Donne-moi tes 40 euros.

� la tienne.

[cris enthousiastes]

[rires]

All� ?

On fait ce qu'on peut, Daniel.

Mais tu pousses trop, fr�rot.
On n'en peut plus.

Mardi, Moulins.
Mercredi, M�con.

Jeudi, Montb�liard.
Vendredi, Montargis.

Samedi, Monti.

On fait comment, mon fr�re ?

Tu as fait les villes en M,
tu fais les villes en N.

[Daniel] On plafonnait.

Et �a posait
aucun probl�me � personne.

Pour eux, il y avait
que leur fiesta du vendredi.

Moi, je pensais qu'� un truc,

trouver le moyen de grossir
encore et toujours plus.

Ben, vous savez quoi ?
C'est venu � moi tout seul.

J�sus.

L'enfant magique.

J�sus, c'�tait le demi-fr�re de Yasmina.

Et son p�ch� mignon � lui,
c'�tait la partouze.

Dans ses aventures,
il avait sympathis�

avec deux directeurs
des magasins Bergamini,

le Sephora italien
fra�chement implant� en France.

� en cash, chacun, chaque mois.

[Daniel] Il les a m�me convaincus
de faire affaire avec moi.

Alors, il a fallu qu'on se structure.

Le premier probl�me que j'avais,
c'�tait le stockage.

Et quand j'ai un probl�me,
Scania a un cousin.

�a va, mon Pierrot ?

[Daniel] Il �tait �leveur laitier
et fauch� comme les bl�s.

�a va ?

[Daniel] Le pauvre en pouvait plus
de bouffer ce qu'il chassait.

Il a saut� sur l'occas
de nous louer son hangar.

- [Pierrot] Alors ?
- Impeccable.

[Daniel] � part Scania et moi, personne
conna�trait l'emplacement de ce stock.

C'�tait mieux comme �a.

Et il nous manquait plus
que notre propre camion

pour livrer Bergamini,
alors j'ai cass� la tirelire.

- C'est le moins cher.
- [en marmonnant] Ta gueule.

[Daniel] Avec ma petite SARL,
j'ai coul� tout mon stock chez Bergamini

comme n'importe quelle bo�te.

Je les revendais
20% moins cher que Breuil.

[acclamations]

[Daniel] Tapie disait :
"Le plus dur, c'est le premier million."

Je peux vous dire que pas pour nous.

[musique hip-hop :
"La danse des bandits" par Naps (ft. SCH)]

[tous en scandant] Bois !

[cris de joie]

[Daniel] La vraie France des heures sups
nettes d'imp�t, c'�tait nous !

Franchement, qui aurait voulu
qu'un truc comme �a s'arr�te ?

[Patrick � voix basse] B�a.

B�a.

[B�atrice] Hmm� Hein ? Quoi ?

[B�atrice soupire]

On a un �norme probl�me.

Qu'est-ce qui se passe ?

[inspiration]

Hier soir, apr�s la signature
de l'accord de principe avec Nougarolis�

Je t'ai appel�e, tu te souviens ?

- C'est moi.
- [B�atrice au t�l�phone] Alors ?

[soupir]

Ils viennent de partir.

C'est ferm� d�finitif ?

[Patrick] Il reste les formalit�s,
audit des comptes,

inventaire par ses auditeurs,

et la vente sera compl�te
d'ici un mois.

Et alors ? Tout allait bien.

Qu'est-ce qui s'est pass� apr�s ?

[Patrick] Une fois sorti,
j'ai entendu un bruit dans le stock.

- [B�atrice] Quel bruit ?
- [bruit sourd]

[Patrick] Une taule s'�tait d�croch�e
du toit il y a quelques mois.

[B�atrice] Tu m'avais parl�
des infiltrations.

[B�atrice en haletant]
Des infiltrations dans le stock.

Et avec ces trombes d'eau,
il a voulu jeter un coup d'�il.

[B�atrice hal�te]

[coups m�talliques]

[B�atrice en haletant]
Et il les a trouv�s.

[hal�te]

[B�atrice en haletant]
Il a ouvert 20 cartons au hasard.

[Patrick] Tous vides.

Pourquoi t'as pas appel�
les flics imm�diatement ?

[Patrick] B�a,

parce que je viens de signer
un deal ferme avec Nougarolis.

S'il entend parler de cette histoire
avant que je retrouve le stock qui manque,

on est foutus.

Tu sais ce que �a signifie ?

[hal�te]

[Brice] Apr�s l'inventaire,

je vais pouvoir
me payer Breuil � moiti� prix.

Le vide, �a se vend moins cher
que le plein, m�me dans le parfum.

Alors, vous dites quoi ?

D'abord, je me fais embaucher chez Breuil
en tant que taulard en r�insertion.

�'attire toujours les voyous.

J'identifie les voleurs,
je les infiltre,

et je vous fais un rapport
sur l'�tat des stocks manquants.

Rien de sorcier l�-dedans.

Tr�s bien.

Vous voulez pas r�v�ler votre source,
�a vous regarde.

Mais est-ce qu'il ou elle
vous a donn� un d�tail

qui a attir� votre attention ?

Vu vos d�lais, �a pourrait
nous faire gagner du temps.

[B�atrice] Il y a un truc bizarre,
maintenant que j'y pense.

Il y a deux ou trois semaines,
Patrick est rentr� scandalis�

parce qu'un employ� s'�tait gar�
sur son parking.

[klaxon]

- Ce n'�tait pas la faute du pauvre type.
- [klaxon]

J'avais fait enlever le panneau r�serv�
� Armand Breuil apr�s sa mort.

- Deux minutes, je vais le chercher.
- Ben�

Deux minutes�

Une minute, ouais.

[B�atrice] Le truc bizarre,
c'�tait un manutentionnaire

avec une voiture de luxe.

- Une TT, je crois.
- [Yoni] D�sol�, patron.

Comme il n'y a plus votre plaque,
je me suis dit que�

- Je voulais pas qu'on me la raye.
- Oui.

[homme] Une TT.
C'est plus qu'il m'en faut.

� vue de nez, on devrait
vous plier �a en une petite semaine.

C'est ce que j'avais
envie d'entendre.

� partir de maintenant,
vous allez m'appeler Ange.

[musique de tension]

[grondement du moteur]

[bip de verrouillage]

[musique continue]

[Micka�l] �a va ?

Ouais. [soupir]

Il y a quoi � manger ?

Tu �tais o�,
avec ta gueule de travers ?

Daniel te cherche
depuis ce matin.

Tu �coutes quand je te parle ?

H�, tu peux pas arriver comme �a
tous les jours � midi.

Daniel, il va te remplacer.
Tu entends �a, Yoni ?

J'emmerde Daniel.

Ah ouais ?

H�.

C'est nous tous
que tu emmerdes, l�.

� cause de toi,
on n'a pas pu faire la sortie.

Et vendredi, on touchera
que la moiti�. Tous.

C'est quoi l'excuse ?

Je suis amoureux.

Faut que je me casse,
je vais le frapper.

Ce n'est rien.

Tu es con ou quoi, toi ?

Il a quoi, ton daron ?
Il me prend la t�te.

- Tu as vu ce que tu lui dis ?
- Il est 8 h.

Mais quel 8 h ? Il est midi.

[Yoni] On a chang� d'heure ?

- C'est qui, la meuf ?
- La meuf du vestiaire.

- Du Pharaon ?
- Ouais.

[Micka�l] La meuf du videur ?

[Yoni] Pas de trois
� cinq heures du matin.

[Micka�l] Il va te monter en l'air.

[Yoni] Je sais me d�fendre.

[Micka�l] J'aimerais voir �a.

- Elle est bonne.
- Parle pas de ma meuf. C'est du s�rieux.

[musique de tension]

[l�ger brouhaha]

[videur] Encul� !

[Yoni] C'est pas moi !
[femme] Laisse-le !

[Yoni] Qu'est-ce que tu fais ?
[femme] Bruce, laisse-le !

[Yoni g�mit]

[Bruce] Encul� !
[Yoni] Me tue pas !

[Bruce] Je te casse la gueule !
[femme] Arr�te !

Arr�te ! L�che-le !

[Yoni] L�che-moi ! Encul� !

[femme] L�che-le !

[vrombissement des machines]

Putain�

Qu'est-ce qu'il fout l�, le taulard ?

H� ! Qu'est-ce que tu fous l� ?

Ben, je sais pas, chef.
On m'a dit que�

Quoi ? On t'a rien dit.

Va voir Lablonde.
Il va te replacer. Finis ton truc.

Il fait quoi, ton cousin ?
�a fait deux fois cette semaine.

Cette fois, c'est s�rieux.
Il est � l'h�pital.

- Hein ?
- Deux mois d'ITT.

Mais quoi ? Vous avez fait quoi ?

Il est sorti au Pharaon hier soir,

il s'est fait d�foncer par un mec.

Vous vous foutez
de ma gueule ?

- Tu as conscience des enjeux ?
- Je sais, d�sol�.

Ferme ta gueule.
Il y a une palette � sortir � 14 h.

Tout le monde est en place.
Tu fais comment tout seul ?

Je sais pas.

Ouais. Dis � Yoni
qu'il reste au fond de son lit,

- je veux pas le voir, il est vir�.
- Daniel�

H�.

Excuse-moi. Je peux
te parler deux minutes ?

Dis-moi,

tu as fait de la prison, toi ?

- Fourgon.
- Fourgon, hein.

OK. Et tu �tais arm� ?

Plus facile
qu'� mains nues, non ?

Ben oui.

Et tu as tir� ?

AK47, suffit de la montrer.

OK.

Et tu avais pris combien d'ann�es ?

Huit.

Conditionnelle, quatre.

Ah, tu as balanc�.

Bonne conduite.

OK.

OK. Et l�, euh, �a te dirait
de te faire 500 balles un peu faciles ?

�a m'int�resse pas.

J'insiste. Z�ro risque,
c'est vraiment propre.

Tu as tes 500 balles � 14 h,
c'est nickel.

�a peut te chauffer.

OK, va voir Micka�l, l�-bas,
pr�s de l'enrouleuse. Il va t'expliquer.

[D�borah] C'�tait la meilleure id�e
que tu as trouv�e.

Engager un taulard.

Tu aurais pu nous en parler.

Du moment o� il fait le travail, �a me va.

Il fait le travail ou pas, Micka�l ?

Oui, il fait bien.

S'il parle de nos affaires � son CIP
pour se faire bien voir, on fait comment ?

- Son quoi ?
- Son CIP.

Conseiller d'insertion et de probation.

Imagine qu'il nous balance
pour r�duire sa peine.

OK. En fait, il est mouill�.

Donc, il a plus � perdre que nous tous.

Il y a un probl�me,
il repart en cabane.

Nous, on risque rien.

Ouais, c'est bien mignon, tout �a,
mais comment tu le payes ?

Pour l'instant, on va lui donner
la part de Yoni, apr�s, on verra.

Oh ! C'est d�gueulasse, �a.

Comment �a ?
T'�tais pas cens� t'occuper de ton neveu ?

Attends.
Tu vas le payer autant que nous ?

L'anciennet� compte pas ?

Toi, tu es branch� sur France Info
en flux tendu, �a te grille le casque.

[se moquent]

Tu te crois � une table
de n�gociation entre partenaires sociaux ?

Puisque tu en parles, ce taulard,
c'est un risque qui nous concerne tous.

[tous acquiescent]

Voil�. On devrait voter,
et moi, je vote contre.

Pareil.

[Daniel] On s'est pas compris,
il n'y a pas de votes.

Tu vas te contenter
de le mettre sur le planning avec Micka�l.

Garde ta salive pour ta femme.

[d�part, fermeture de porte]

Ce que je m'appr�te � vous dire
est extr�mement grave.

Hmm.

J'ai d�couvert qu'on nous volait.

- Ici ?
- [Patrick] Des produits. Beaucoup.

[Patrick inspire]

Et probablement
en ce moment m�me.

C'est pas possible, on a le meilleur
syst�me de s�curit� de la vall�e.

[Patrick] Aucun doute l�-dessus.

�a ne peut �tre
qu'un de nos employ�s.

Personne ne les conna�t
mieux que vous.

Je veux que vous analysiez
la base des RH

� la recherche de profils suspects.

- M�me des anciens.
- Oui, bien s�r.

Je vous promets
que si on traverse �a ensemble,

cette fois,
je ne vous oublierai pas.

[Daniel] OK, concr�tement ?
[Virginie] Il sait tout.

Non, il t'a charg�e de tout savoir,
c'est tr�s diff�rent.

Ne joue pas sur les mots.
Il l�chera rien.

Le fils Breuil l�chera rien ?

Pendant que tu te marres,
je l'ai devant moi tous les jours.

Je lui dis quoi ?

Tu sais bien
que c'est intra�able.

L�, en fait, chaque palette qu'on sort,

elle passe par le circuit normal,
donc s'il y a une erreur,

c'est une commande
qui a �t� �dit�e en double, c'est tout.

Une erreur.

Faut juste rationaliser.

- Rationaliser ?
- Ouais.

Mais on est dans une situation
de merde avec Breuil, tu comprends ?

T'as pas l'impression
que tu dramatises ?

C'est une question de temps
avant qu'il se rende compte de tout.

On a la chance d'avoir
un peu d'avance,

et tu veux pas calmer le jeu ?

[claque la langue]

Pas encore.

[soupir]

[d�marrage du moteur]

[musique de suspense]

[son de cloche]

[Ange] Ce que j'ai trouv� hier soir,
c'est gros. Tr�s gros.

[Brice] Donnez-moi les noms,
les adresses.

Je suis sur une bonne piste,
mais il va me falloir plus de temps

pour vous donner
votre dossier complet.

On avait parl�
d'une petite semaine.

J'ai pas encore localis� leur stock.

Je dis pas qu'on va pas y arriver,

mais on n'est pas
sur une petite �quipe.

�a, c'est votre probl�me.

Le mien, c'est d'en avoir
pour mon argent.

M. Nougarolis,
je gagne pas ma vie avec mes honoraires.

Mais avec le bonus que je fais.

En attendant, le compteur tourne
� 5 000 la semaine,

vous faites pas marrer
avec vos bonus.

Si vous pr�f�rez, on arr�te ici.

Tu veux jouer � �a ? Avec moi ?

Dis-moi, tu n'es pas tr�s malin
pour un limier.

Tu me dis qu'il y a
des gens qui volent,

et que l'audit me le confirmera,
mais �a me suffit pour saigner Breuil,

j'ai pas besoin
de ton petit dossier de merde.

On sait ce qu'on va faire.

On va s'arr�ter l�.

Je me d�merderai avec mon contact.

On est quittes.

C'est comme �a ?

- Oui, c'est comme �a.
- OK.

[musique de suspense]

J'ai du mal � vous suivre, Patrick.
Un jour, vous �tes press�,

l�, vous voulez d�caler
la vente de six mois ?

[Patrick] Vous allez d�graisser
en fusionnant Breuil & Fils et Nougarolis.

Ces gens travaillent
pour notre famille depuis toujours.

Je voudrais en recaser
un maximum ailleurs.

C'est �a en moins pour vous.

Les plans sociaux,
c'est une tann�e.

Vous la connaissez, celle-l� ?

Qui vous virez en premier ?

- Le gars intelligent qui bosse�
- Le con qui travaille. [rit]

[claque la langue]

[Patrick] J'ai besoin de six mois.

[cliquetis de vaisselle]

[vrombissement de machine espresso]

Volluto ?

[arr�t de la machine]

Vous savez,
depuis que je suis tout petit,

je ressens les �nergies.

C'est une sorte de don que j'ai re�u.

Et je vois beaucoup
de souffrance en vous. Trop d'affect.

Mais vous, Patrick, il faut
vous lib�rer de tout �a au plus vite.

Donc, on va rien changer au deal.

KP2M va venir faire l'inventaire
du stock d'ici la fin du mois,

et nous, on va pouvoir
cl�turer la vente comme convenu.

[soupir]

[Virginie] Breuil panique.

Il renforce la s�curit� partout, l�.

Tu ne parles plus que de �a.

�videmment, dix agents de s�curit�
d�barquent la semaine prochaine.

On va s'adapter,
qu'est-ce qu'il y a ?

Tu es con ? Breuil conna�t
toutes les quantit�s vol�es.

S'il en chope un qui d�nonce les autres,
vous allez tous en prison.

Tu as dit "vous", l� ?

- �a veut dire quoi ?
- Pourquoi tu dis pas "nous" ?

- Tu as pactis� avec Breuil ?
- Non, arr�te.

Ah.

Tu dois le dire aux autres.

Ils vont paniquer pour rien.

Laisse-les en dehors
de mon business.

- Ton business ?
- Ouais.

C'est pas du business que tu fais.

Tu es le patron de rien du tout.
Un voleur qui vole beaucoup.

�coute, je vais pas
redevenir un pousse-palette pour Breuil,

c'est ma voie de sortie.
Tu t'amuses�

Tu n'as aucune id�e
de ce que j'ai fait pour en arriver l�.

C'est simple,
je m'arr�te maintenant.

Et tu devrais faire pareil.

Et si je n'avais pas �t� l�,

tu serais toujours � vendre
trois pauvres parfums de merde.

Tu dois m'�couter.

Qu'est-ce que je te dois ?
Explique-moi ce que je te dois, vas-y.

Tu as raison.

Tu me dois rien. On se doit rien.

C'est r�v�lateur de la personne
que tu es de l�cher comme �a.

� force de vouloir rentrer dans le moule,
tes mecs d'entreprise t'ont �triqu�e,

tu as oubli� ce que c'�tait,
l'essentiel de la vie.

C'est quoi, l'argent ?

Non, le panache.

[soupir]

[musique douce]

[musique de suspense]

[femme hal�te]

[femme g�mit]

[homme grogne]

[voix basse] Putain, le con.

[sonnerie du t�l�phone]

- All� ?
- [voix modifi�e] M. Breuil ?

Je travaille chez vous
et je sais qui vous vole.

[crissement de pneus]

[respiration tremblante]

- [voix modifi�e] M. Breuil ?
- [soupir]

Vous �tes toujours l� ?

Oui.

Comme je viens de vous le dire,
je sais qui vous vole.

Je sais que les quantit�s
qui vous manquent sont importantes.

Je sais aussi combien cela pourrait
compromettre la vente de votre entreprise.

Sachez que je peux vous aider.

- C'est mon m�tier.
- C'est le stock qu'il me faut.

Je dois absolument
retrouver mon stock

et le remettre � sa place.

J'y travaille.

Je peux vous faire sortir
de cette situation par le haut

si vous �tes pr�t
� y mettre le prix.

50 000 d'avance,

50 000 � la livraison du dossier.

[soupir]

C'est pas grand-chose
compar� � ce qui est en jeu.

M. Breuil ?

C'est entendu.

Surtout, ne parlez de �a � personne,
c'est primordial.

[se moque]

[ricane]

� qui voulez-vous que j'en parle ?

[se moque]

[soupir]

[notification de message]

[femme hal�te et g�mit]

[�bats continuent]

[les amants hal�tent]

[soupir]

Je suis d�sol�, M. Breuil.

Maintenant, �coutez attentivement
ce que je vais vous dire.

[musique de suspense]

[sonnerie du t�l�phone]

All� ?

[musique continue]

[musique s'estompe]

Breuil sait qu'il est vol�.

Quoi ?

[Lablonde] C'est une blague ?

[Micka�l] Comment �a se fait ?

Putain, c'est pas vrai.

Alors, le point positif,
c'est qu'il sait pas que c'est nous.

Par contre, j'esp�re que vous avez mis
de c�t�, parce que le filon est sec.

- [D�borah] Ben non.
- Non.

Bon, moi, j'ai une solution,

par contre, faut changer de cat�gorie.

- C'est-�-dire ?
- C'est-�-dire

que Lablonde, tu me confirmes
qu'il y a bien deux 38 tonnes

pour le Sephora Paris Rivoli ce weekend ?

[en h�sitant] Je ne sais pas�

- [D�borah] Tu sais ou pas ?
- J'ai pas le planning.

OK, j'ai pr�par�
les commandes de la f�te des M�res,

et il y a deux camions charg�s
comme des mules,

il y a 40 000 unit�s dans chaque,

je nous propose
qu'on les fasse dispara�tre.

[D�borah] Quoi ?

- Que racontes-tu ?
- C'est du vol.

- Je suis chaud.
- [D�borah] Attends.

Et s'il remonte jusqu'� nous ?

Il remontera pas jusqu'� nous

parce que pour tout le monde,
ces camions auront �t� braqu�s

par des professionnels.

[en bredouillant] Quoi ?
Qui va faire un truc pareil ?

- Est-ce que�
- Nous.

- Mais tu es fou.
- [Daniel] Attendez.

C'est quoi un camion
sinon un gros fourgon ?

Ange, tu es
sp�cialiste du sujet.

Donc, les 80 000 unit�s dormiront
au stock avant d'�tre �coul�es.

Il y en a pour 2,5 millions.

Cette fois,
on partage tout � parts �gales.

On a deux jours
pour se pr�parer.

Qui serait pour ?

- On a le droit de vote, maintenant.
- Ta gueule.

200 000, quoi.

Descends !

- Je veux pas mourir ! [crie]
- Ferme ta gueule !

- Oui, monsieur !
- Non !

Ferme ta gueule.
Donne-moi tes mains.

Ferme ta gueule,
je t'ai dit, putain !

- Ta gueule !
- [Ange] Stop.

Arr�te �a. On ne l�che jamais son arme.

[Micka�l] Mais comment je�

[Ange] On ne l�che jamais son arme,
sinon, on est mort.

OK ?

[Annie] Je peux essayer ?

Quoi ? [ricane]

[rire et toux]

Oh l� l�.

- Face contre terre.
- Oh ! Tu es folle ?

- Les mains dans le dos.
- Tu m'as fait mal !

- Qu'est-ce que tu racontes ?
- Ferme ta gueule !

- Tu es cingl�e ? A�e !
- [en criant] Ferme ta gueule !

Voil�, c'est comme �a qu'on fait.

Elle avait le serflex
dans les mains,

et elle est toujours
en train de braquer Mourad, OK ?

- Bravo, Boss.
- Bravo.

- Tu veux r�essayer ?
- Non, c'est bon.

Juste une chose, les gars.

Oubliez pas, le deuxi�me chauffeur
sera pas dans le coup.

D'accord ? C'est pareil pour les employ�s
de la station Total � Lionville. OK ?

Donc, on y croit, parce que derri�re,
ils vont tous t�moigner.

[voix d�form�e] C'est pr�vu pour vendredi,
station Total de Lionville.

- Bien jou�.
- Votre stock doit �tre dans le coin.

Tr�s bien.

[h�sitation]

Merci, euh, Jacques-Yves.

Bonne soir�e.

[en riant] � vous aussi.

[petit rire]

[musique d'action]

Sephora Rivoli.

Sephora Rivoli.

[soupir]

[musique de tension]

- Caf� ?
- [camionneur] OK.

OK, c'est Mourad.

Allez, on d�colle.

[notification cellulaire]

Ben�

Ils ont d�marr�.

[grondement du moteur]

[crissement des pneus]

[Annie] L�che �a ! Putain !

- J'ai rien fait ! Je vous jure !
- [Annie] � terre !

- [cris]
- [Daniel] Descends !

[cris]

Bouge, vite !

Sors ! Ferme ta gueule !

Donne-moi tes mains.

[camionneur] Oh !

[cris]

[camionneur] Ne tirez pas !
J'ai des enfants ! S'il vous pla�t !

Ferme bien ta gueule.

[Micka�l] La porte !

Allez, go !

[Micka�l] D�gage !

- Il est o�, Ange ?
- Il �tait avec toi.

OK, laisse tomber. D�gage !
On fonce � la carri�re, go !

[crissement de pneus]

- [Patrick] Vous avez retrouv� mon stock ?
- [voix d�form�e] Je suis pas loin.

Mais vous �tes o� ?

[voix d�form�e] Dans un camion.

Par contre, mon prix a chang�.
Je prends trop de risques, l�.

Je paie plus rien sans preuve.

Plus que trois et on est bons.

- [Scania] Dans les temps ?
- Faut pas tra�ner.

[Scania] Balancer deux camtars tout neuf
comme �a, �a fout le cafard.

[Daniel] Trouve-toi une femme.

[Scania] Quel rapport ?

[Daniel] Putain.
[Scania] Qu'est-ce que tu as ?

J'essaie d'appeler Boss,
�a passe pas.

Ils doivent �tre � la carri�re.

Ils nous appelleront en route.

[d�part des camions]

[musique de tension]

[clics d'appareil photo]

[grogne de frustration]

[d�marrage du moteur]

Fais chier.

[Ange hal�te]

[grognement]

Il est o�, ce chien ?

[g�missement]

L'encul�, il est pass�
par la trappe � h�risson.

- Le chien.
- [Scania] Putain. Regarde.

Putain.

[Daniel] 200 000 balles
qu'il avait demand�es � Breuil

pour nous balancer,
cet enfant de putain.

[musique de suspense]

Le lundi � 7h45,

m�che � droite,
lunettes �caille, cravate Herm�s,

les auditeurs
de Nougarolis sont d�barqu�s.

Allez, on y go ?

�tienne, synth�se.

Conform�ment � la m�thode de KP2M,

nous avons crois�
les datas du logiciel de l'entreprise

et le comptage effectu�
lors de l'inventaire physique du stock.

Il a �t� r�alis� � partir
d'�chantillons de 320 cartons�

OK. �a donne quoi,
au final, �tienne ?

On obtient�

[Daniel] Contrairement � Nougarolis,
je suis n� � Chartres,

et contrairement � lui,
je l'ai appris � ma naissance.

� en conclusion, l'inventaire confirme
les quantit�s d�clar�es par le vendeur

� la signature de l'accord de principe.

- Il ne manque rien ?
- C'est marginal, monsieur.

[Daniel] Les Breuil gagnent toujours.

Brice.

[Daniel] Vous aimeriez savoir comment
le petit Patrick s'en est tir�, pas vrai ?

[sonnerie du t�l�phone]

[Daniel] Vous vous rappelez ce soir-l� ?

- All� ?
- [Patrick] Sauveur.

Il faut qu'on se voie.

La cath�drale. Maintenant.

[chanson nostalgique]

[musique s'intensifie]

On est all�s � l'�cole ensemble.

- � Jean Moulin.
- �a ne me dit rien.

Je me souviens bien de toi.

Qu'est-ce que vous voulez ?

J'ai achet� des infos
� quelqu'un de ton �quipe.

J'ai vos noms,

les photos de ton pavillon

avec les centaines
de milliers d'euros en liquide

que tu vas me rendre.

Pourquoi tu n'as pas appel� la police ?

Parce que je vends.

Quand ?

C'est d�j� sign�,
c'est bien le probl�me.

Il manque trop de parfums pour que l'audit
se passe comme il devrait se passer.

Alors, je veux que tous les produits que
tu m'as vol�s r�int�grent mes entrep�ts.

Imm�diatement.

�a, �a va �tre d�licat,
j'ai tout vendu, moi. [claque la langue]

[inspiration]

J'aurais pr�f�r� �viter
d'en arriver l�.

[Daniel] Voil� le plan B du petit Patrick
pour �viter la taule � tout le monde.

Je devais remplir deux camions
contenant l'�quivalent du stock manquant,

je les volais,
comme vous le savez,

l'assurance couvrait, puis on pla�ait
les cartons vol�s dans le stock.

Les auditeurs y entraveraient que dalle,

et Nougarolis, qui pensait
se payer Breuil � moiti� prix,

devait alors payer plein pot.

C'est �a ou la police.

[Daniel] Sauf que dans cette histoire,

on faisait tout le boulot
et on gagnait que dalle.

Comme d'habitude.

�a, pour moi, �a ne marche plus.

Donc, on va plut�t suivre mon plan.

Admirez l'artiste.

Attends, ton histoire n'est pas claire.

Je vais le faire, ton braquage,
mais si tu me dis tout.

Cache-moi rien.

Ma femme.

C'est elle qui m'a convaincu de vendre.

Et de vendre � Nougarolis.

Ils sont�

proches.

OK.

Donc, tu veux
leur faire du mal.

D'accord.

Je vais faire
le braquage avec toi,

- mais ce que je vole est � moi.
- [Patrick se moque]

On s'est pas bien compris, Sauveur.

Tous mes produits
retournent chez moi.

Calme-toi, p�p�re. Imagine�

[sonnette d'entr�e]

[Daniel] Au fil du temps,

on se rend compte que les produits
que Breuil fabrique pour Colin Brown,

c'est plus du parfum
qu'il y a dedans.

[renifle]

- Il se passerait quoi ?
- [Patrick] Ce serait un �norme scandale.

[Daniel] Breuil & Fils ne peut pas
se payer le luxe d'un �cart pareil.

[Patrick] Ce serait
bien plus qu'un �cart.

Tous nos clients r�silieraient
leur contrat sur-le-champ.

Ce serait fatal pour nous.

[Daniel] Pour Nougarolis, tu veux dire.

C'est quoi cette merde ?

[renifle] C'est de l'eau.

Pour Nougarolis.

Donc �coute-moi bien, patron.

On va faire le braquage, et apr�s,
on fait fumer la planche � parfum.

[Daniel] Voil� comment �a va se passer.

D�s le lendemain du braquage,
je vais refourguer toute ta came vol�e

� des professionnels du secteur.

Ils vont nous liquider �a
rapido sur le march� noir.

Regarde cet enfoir�.

[Daniel] Pendant ce temps,
tu vas faire marcher l'assurance.

C'est des pros.

[Daniel] Joue-la fine,
on veut qu'ils te croient.

�a vient de banlieue parisienne.

S'ils se mettent au parfum,
on n'est pas dans la merde.

Vous en faites pas.
On a un dossier en b�ton, �a va passer.

Merci, je compte sur vous.

Merci beaucoup.

[Daniel] Apr�s �a, tous les deux,
on va se retrouver chez Breuil

pour faire du Gold � notre sauce.

Tu as des milliers
de flacons vides au conditionnement

qui attendent d'�tre remplis
de flotte par tes machines.

Moi, j'ai l'�quipe parfaite
pour mettre en place ce plan pharaonique.

Sans eux, c'est impossible
de tout remettre en bo�te,

en carton et en palette
en une seule nuit.

[vrombissement]

[Micka�l] On y va, les gars !

[Daniel] Quand on aura bourr� ton stock
avec ces milliers de litres de flotte,

on va lui faire
un beau labour � ton Nougarolis.

[vrombissement]

[Daniel] Une derni�re chose avant
qu'on la tope, toi et moi.

Tu vas m'aider � choper
le b�tard qui m'a trahi.

[vibration du cellulaire]

Oui ?

[Daniel] J'ai eu ton message, il est o� ?

Derri�re un camion
en direction de ton hangar.

[Daniel] Putain,
on est plus sur place. J'y retourne.

Regarde-moi ce fils de pute. Vas-y.

[craquement de branche]

[cliquetis de l'arme]

[coups de feu]

Oh, putain !

[hal�te]

[musique sombre]

[l�ger brouhaha ambiant]

[Daniel] C'est toi qui as fait poser �a ?

C'est pas comme si
je lui devais rien.

C'est pas faux.

Je venais dire au revoir.

�a y est, tu pars ?

- Il �tait temps.
- [se moque]

Et toi, alors ?

C'est pas trop
le moment de bouger.

Tu as vu le reportage sur le scandale
de la flotte dans le monde du parfum.

Non, mais maintenant
que Nougarolis est hors-jeu,

on va lui racheter sa bo�te
avec Sauveur & Fils,

j'ai rendez-vous avec Jacques-Yves
pour parler de la distrib.

Apr�s, je vais
faire mon offre.

Et ma proposition ?

Quoi, d'investissement ?

Tu peux te la garder,
j'en veux pas, de ton argent.

D�merde-toi avec.

[Patrick] Au fait, il y a une chose
que j'avais promis de pas te dire.

L'id�e du braquage, de l'assurance,

�a venait pas de moi, tu sais.

De qui ?

Un ange veille sur toi, Daniel.

Un ange tout blond.

[musique reggae :
"Zungguzungguguzungguzeng" de Yellowman]

Alors, c'est �a, le panache ?

[rire]

[musique continue]