All language subtitles for Copenhagen Cowboy- Nightcall with Nicolas Winding Refn (2023) - Soap2day - Movies and Series

CRÉATEUR ET RÉALISATEUR

Je suis Nicolas Winding Refn,
créateur de Copenhagen Cowboy.

Je peux plus…

Ceci n'est pas un making of,

mais une plongée au cœur

de l'histoire du Cowboy qui s'est endormi
et réveillé à Copenhague.

Trois, deux, un… Go !

Copenhagen Cowboy est un film fantastique,
d'horreur et d'aventures, selon moi.

Le titre donne déjà le ton.

MÈRE HULDA

C'est un…

C'est indéfinissable.
Copenhagen Cowboy, qu'est-ce que c'est ?

Copenhague, une ville moderne.

Et "cowboy" rappelle les vieux westerns.

Comment mélanger ces deux choses ?

L'idée seule est déjà géniale.

DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE

C'est très coloré, très puissant

et très brut en même temps.

Il y a des éléments
du film d'horreur et du conte de fées.

L'idée originale,

c'était de prolonger la trilogie Pusher.

Tout le monde était partant.

Mais je tenais à mon vaisseau spatial.

Je dirais que l'histoire
de Copenhagen Cowboy,

sur le papier,
est celle d'une jeune femme

qui se transforme en super-héroïne.

SCÉNARISTE - SCÉNARISTE

C'est un genre de conte de fées

dans le milieu de la pègre
de Copenhague ou du Danemark.

Pas celui que nous connaissons.

- Non.
- Ce monde transcende la réalité.

C'est le monde de Miu.

L'histoire de Miu nous plonge
dans les bas-fonds

de la pègre danoise.

Assieds-toi là. Et la table…

On te trouvera une petite chaise.
T'en avais pas une similaire ?

Je trouvais amusant
de revenir au Danemark.

Et créer un genre de conte de fées.

Alors j'ai engagé un groupe
de scénaristes talentueuses.

Je crois que nous nous sommes inspirées
des contes de fées,

de la mythologie grecque
et des drames shakespeariens

parce que la dimension du destin
y est très présente

et nous voulions donner à Miu

cette dimension.

Sa naissance n'est pas fortuite.

Si naissance il y a.

D'où viens-tu ?

C'est une longue histoire.

J'ai commencé avec le titre.

J'ai dit "Cowboy"

et puis "Copenhague".

Et c'est devenu Copenhagen Cowboy.

C'était l'assemblage
de deux composants très opposés,

qui sonne très bien

et dont la nature est devenue énigmatique,

ce qui m'a beaucoup intéressé.

Comment faire en sorte
que ça plaise à mes enfants ?

C'est alors que Miu est apparue.

Je voulais faire renaître
le genre d'alter ego que j'avais créé

avec Mads Mikkelsen et Ryan Gosling

et laisser les films de côté
pour créer une série,

un personnage
qui serait un prolongement de moi.

Mais incarné
par une jeune fille qui serait plus

une source d'inspiration pour mes enfants.

Je savais que la protagoniste de la série

devait être une jeune femme.

Les héroïnes manquent cruellement.

On en parlait tout le temps.

Quand on crée ce genre de personnage,

mystérieux et très déterminé,

qui n'hésite pas à avoir recours
à la violence pour arriver à ses fins,

si c'est un homme,
on l'accepte facilement,

sans poser trop de questions.

Mais si c'est une femme,
on cherche toujours

une explication psychologique.

Qu'a-t-elle subi pour en arriver là ?

On voulait sortir de ce schéma

et ces clichés sur la femme héroïne.

Ça tenait aussi à la conception
du cowboy qu'avait Jang.

Il a bousculé notre vision
du personnage féminin

qui a un passé, pour nous dire :

"C'est juste un cowboy
qui fait son entrée,

"débarque dans la ville,
ne demande rien à personne."

- C'était trop cool…
- Oui.

… d'explorer ça avec elle.

Miu est un genre de…
Elle est très physique.

Être Miu, c'est se plonger
dans un certain état.

Et il faut rester dans cet état.

Elle est comme endormie, peu causante.

Elle reste debout.

Elle observe beaucoup, puis elle agit.

Donc ça convient parfaitement d'être

dans cet état d'entre-deux.

Je suis très présente
et en même temps ailleurs.

Je suis très superstitieux.

Je communique avec des extra-terrestres
à travers mon travail,

et on se parle régulièrement.

J'ai donc trouvé naturel
de l'intégrer à l'histoire.

J'ai toujours su
que le personnage de Miu

et sa soi-disant sœur, Rakel,

venaient d'une autre dimension.

Je devais juste trouver
comment l'intégrer à l'histoire.

J'admire le choix de Jang de recourir

à ce qu'on appelle des castings sauvages,

ou de prendre des gens authentiques

pour ce qu'ils sont.

Ce ne sont pas des acteurs.

J'ai emprunté ma méthode de casting

à la trilogie Pusher où j'ai engagé

des personnes réelles

ou en dehors des circuits conventionnels.

Ce qui m'intéresse souvent,
c'est cet état brut.

Leur pureté, leur originalité.

Ils viennent d'univers très différents,

on est en face de vraies personnes.

Il y a ceux…

Les gens qui viennent de ce milieu-là,

mais c'est aussi un conte de fées,
où on les déforme un peu,

et ça rend les choses
encore plus intéressantes

dans les échanges.

Là, c'est le premier.

Là.

Bang !

Puis encore un.
Sans que tu t'en rendes compte.

Mais tu t'es habitué.
Alors, c'est pas grave.

- Le dernier est juste…
- Prêt ?

Oui, c'est bon.

On m'a repéré dans la rue pour Pusher 3.

Puis les occasions se sont multipliées.

Je crois que j'ai trouvé ma vocation.

En recrutant les acteurs comme ça,

il est dans l'authenticité.

Si on joue un personnage
qui nous ressemble,

c'est tout de suite plus facile.

Il était doué pour…

Il m'a dit dès le début :

"Dan, tu sais, tu n'es pas obligé de faire

"ces trucs que la télé t'a appris.

"Je veux que tu sois toi-même,
cool, détendu."

Après ça, j'étais rassuré.

Et j'ai trouvé mon personnage.

Voilà ce qu'il m'a dit.

"Dan, t'es vachement doué."

Jang m'a permis d'ouvrir les yeux

et me dire qu'il avait peut-être raison,
que j'étais peut-être fait pour ça.

Donc il a changé ma vie.

Depuis tout petit,
j'ai toujours lutté seul pour survivre.

Chaque jour, je revenais de l'école
avec des bleus sur le visage.

Mon pantalon était fichu.

Mais je ne disais rien à ma mère

pour éviter qu'elle pense

que j'étais incontrôlable.

À 14 ans, je vivais dans la rue.

À la récréation, je ne voulais pas sortir,

parce que je savais qu'il y aurait

une file de gens prêts à me tabasser.

J'ai vu un film de Bruce Lee.

Et à partir de là,
je savais ce que j'allais faire.

Je faisais les coups de pied
que j'avais vus dans le film,

je m'entrainais tous les jours.

Je ne pensais pas
devenir une star de cinéma.

C'est…

J'en rêvais, vous savez, c'est génial.

Je peux être mon propre Bruce Lee.

Quand j'ai rencontré Jason,
ça m'a frappé :

"Avec cette tête,
il est fait pour le cinéma."

Une version magnifique de Quasimodo.

Il alliait l'art du combat

et la brutalité,
comme une panthère.

Mais il était doux et gentil,
comme un papillon.

Avec ce mélange déjà présent,
on peut dire que c'est lui

qui a créé le personnage de M. Chiang.

J'ai juste suivi le mouvement.

J'ai juste joué la version
de moi plus jeune.

Je n'ai jamais hésité
à tout miser sur des trucs nouveaux.

Ça n'est pas la première fois
que je fonce tête baissée

vers l'inconnu,

mais je voulais être à fond.

J'ai eu l'opportunité d'essayer

le métier d'acteur
avec le rôle de Nicklas.

À l'époque, je n'aimais pas vraiment
ce que je faisais.

Alors, je me suis tiré.

Et en deux semaines,

j'avais trouvé ce job
et je commençais à tourner.

Donc je n'ai pas mis longtemps
à dire oui et à tenter le coup.

VIDÉO DE CASTING D'ANDREAS

Toutes les meufs,

les jolies filles dans les bars,

elles rêvent

de se faire bouffer par Nicklas.

Avec ce visage incroyable,
ça ne pouvait être que lui.

Il y avait cette quantité énorme
d'émotions refoulées

qu'on pouvait canaliser
et mettre au service de la créativité.

C'est ça, le métier d'acteur.

C'est un processus créatif.

C'est absolument incroyable.

Je me suis régalé
et j'ai pu vivre des moments

qui resteront gravés à vie.

Un plan là,

où elle envoie le coup de pied,

puis le balance par-dessus.

Merci à tous

pour la formidable expérience
et collaboration.

On a fait des réunions d'écriture

avec certains des acteurs
qui avaient vécu ce genre de choses,

qui pouvaient aussi corriger
certaines scènes ou dialogues

qu'ils formuleraient autrement.

Bang ! Et tu te retournes.

De là tu peux…

J'ai aucune expérience.

Au deuxième casting,
elle m'a dit de me lâcher.

J'ai dit : "Vraiment ?"

"Oui, donne-moi tout ce que t'as."

J'ai dit : "OK."

Et elle a commencé…
Elle m'a demandé quelque chose.

Moi : "Ouais !"

En hurlant à pleins poumons.

Et je l'ai regardée,
elle était très calme et m'a dit :

"Bravo."

En lisant le script,
je me suis reconnue en Mère Hulda.

Je l'ai senti comme ça.

J'ai dû m'entraîner
parce que je n'étais pas actrice.

Je n'ai aucune formation dans ce domaine.

J'ai aussi un fils que j'élève seule.

Donc, je me suis dit :
"Si on enlevait mon fils,

"comment je réagirais ?"

Les larmes sont montées,
j'ai su que je pouvais l'interpréter.

Je la comprends, je crois.

J'ai rencontré Nicolas
pour la première fois à l'été 1995.

Sur le casting de Pusher.

On a commencé à parler librement,

de trucs comme la rue,

la drogue et les immigrés, le milieu.

La rencontre avec Nicolas,

c'est un tournant dans ma vie.

Zlatko le sait.
Il a beaucoup d'expérience.

On a du vécu, Zlatko et moi.

Bien.

Mais tu es un porte-bonheur.

Je ne dirais pas
que j'aime miser sur les gens,

mais je sais que si l'on arrive à obtenir

des acteurs peu expérimentés

qu'ils baissent la garde
et soient eux-mêmes à 100 %,

on touche au divin.

Mon père est chelou.

Il pense en cinéma.

Il a son travail et sa famille.

PRODUCTRICE DÉLÉGUÉE

On est une équipe.

Il dépendait beaucoup de moi,
sinon il ne pouvait pas partir

travailler pendant dix mois sur Drive ou…

Donc c'est une sorte de collaboration.

On s'organise.

Comme sur Only God Forgives,

on a déménagé à Bangkok six mois
et Lola était scolarisée là-bas.

Il est très famille.

Mais Liv lisait juste les scénarios

et ma sœur et moi,
on ne s'occupait pas trop

de ce qui se passait dans son travail.

Il avait l'habitude de chercher ailleurs,

des gens qui n'étaient pas de sa famille.

Alors que cette fois,
il s'est tourné vers nous

pour voir ce qu'on pouvait faire.

Même ma sœur participe à la série.

C'est un peu comme un voyage en famille.

J'ai toujours l'impression
de faire partie de son travail,

même si je ne suis pas toujours

sur le plateau.

Il me parle de l'évolution des scénarios,

ou d'un personnage,
ou je lis peut-être les scripts.

C'est toujours agréable
de tourner avec un proche

avec qui on s'entend bien.

Mais il m'arrive de lui dire :
"J'ai compris.

"Je peux me débrouiller.

"Pas besoin de me crier dessus."

Mais ça aide à sortir la colère.

Donc c'est gagnant-gagnant.

Encore !

Et… Hurle !

C'était très bien, trésor.

C'était bien.
On la refait en colère une fois.

Je ne pensais pas à elle.

Ça n'était pas vraiment prévu.

Mais l'idée du personnage
m'est venue tardivement,

presque à la fin du tournage,

et on avait utilisé un cercueil
sur le décor du domaine de Nicklas.

Je le trouvais cool,
j'arrêtais pas de le ramener

chaque fois qu'on tournait,
et je me suis dit :

"Mettons quelqu'un dedans.

"Et s'il avait une sœur ?"

Non, une demi-sœur,
ça laisse la place

à plus d'interprétations,
car elle fait partie du monde de Miu.

C'est parti de là.

Donc, on cherchait quelqu'un,
et je n'étais pas forcément satisfait

de ce que je voyais,

jusqu'à ce que Liv me dise :
"C'est peut-être

"parce que c'est sous tes yeux,
si tu y réfléchis."

Évidemment, caster un membre
de la famille, c'est délicat.

Et si ça échoue ?

Alors je l'ai dupée
en la castant sans qu'elle le sache,

pendant qu'elle faisait ses devoirs,

à l'approche des examens de fin d'année.

Il est venu me voir

et comme ma mère l'aidait déjà,

je me suis dit
qu'il voulait juste un regard extérieur,

de quelqu'un d'étranger à tout ça.

C'était dans la cuisine.

"Tu peux me lire ces répliques ?"

Elle : "Pourquoi ?"

Moi : "Tu lis ces fichues répliques ?"

Elle : "Pourquoi ?"
Moi : "Lis-les, c'est tout."

Elle m'a répondu : "Très bien."

Donc, j'ai lu des répliques,
celles de Rakel.

Puis il m'a remerciée,
et j'ai dit : "De rien."

Elle les a dites avec une telle conviction
et un tel naturel que je me suis dit

que la Rakel que j'avais créée
était peut-être déjà une version rebelle

de ce que j'avais à la maison,
à savoir une fille de 19 ans.

Le lendemain, il a dit :

"Ce rôle te va très bien.

"Tu le veux ?"

Et j'ai dit : "Oui, pourquoi pas ?

"On verra bien."

J'ai des fétiches.

Ça me plaît.

Les détails. L'attention qu'on leur porte.

Et la mode en fait partie.

La mode est révolutionnaire,
c'est un prolongement.

La mode est un miroir
de ce que nous sommes.

Miu porte un genre de costume,

une armure.

COSTUMIÈRE

Nicolas a toujours voulu un survêtement.

Tout le monde connaît ce vêtement.

C'est une armure, d'une certaine façon.
C'est pratique.

C'est fait pour durer, résistant,
et ça se met par tous les temps.

Mais c'est le côté protecteur
que j'ai trouvé intéressant.

J'ai pris un peu plus de risques,
ou plutôt beaucoup plus,

car c'est varié.

En général, on étudie
des femmes dans l'histoire

qui se sont battues

pour le bien, si vous voulez.

C'est un genre de quête.

Donc étudier Jeanne d'Arc m'a aidée,

sa coupe de cheveux
et l'armure qu'elle portait.

J'ai essayé de la transformer
en tenue de sport,

quelque chose de contemporain

comme un manteau,
une doudoune sans manches

ou un survêtement.

Il n'y avait pas trop de préparation.
On décidait sur le moment.

COIFFURE ET MAQUILLAGE

En fonction de l'évolution du script,
on s'adaptait.

On a dû créer un maquillage de fleurs

pour une séquence onirique avec Miu.

On tournait dans un manoir

et il y avait ces fleurs
qui avaient servi pour le décor.

Le chef décorateur s'en débarrassait,

elles étaient dehors,

je lui ai demandé :
"Est-ce que je peux prendre des fleurs ?

"J'ignore ce que je vais en faire,

"mais je vais les mettre
dans mon livre de William Blake."

Puis, un jour, Nicolas m'a demandé :

"Peux-tu transformer Miu en démon ?

"Elle a une séquence onirique

"où elle est debout
devant un papier peint fleuri.

"Ça pourrait t'inspirer."

Il est obsédé par les films.

C'est pas un secret,
son cerveau s'arrête jamais.

En voiture ou en tournage,
il met de la musique.

Des styles différents pour provoquer

différentes émotions,

et aussi pour se relaxer
et pouvoir réfléchir.

Vous savez, la musique guérit et inspire.

Choisir un morceau
pour une journée ou une scène,

ça aide les acteurs
mais aussi l'équipe de tournage.

Ça aide le caméraman,

les décorateurs,

le maquillage.

Ça aide tout le monde.

Je sentais aussi
que si je perdais l'intention,

Jang savait qu'il suffisait
de passer un morceau

pour que ça me revienne.

Il a vite réalisé
que j'étais fan de musique classique.

On a donc écouté
beaucoup de classique pour me préparer.

Je suis très sensible à la musique.

Ça m'a beaucoup aidé
à installer ce côté très sombre.

Comme c'était mon premier rôle,

tout était nouveau,
mais ça m'a beaucoup plu.

Je peux plus m'en passer.

Ça dépend du rôle,

mais ça fait ressortir
différentes émotions.

On passait beaucoup de musique,
que ce soit

de la musique sur le thème de l'horreur,
ou si la scène était triste,

ou autre, pour nous aider

à nous mettre dans l'ambiance
et sortir nos émotions.

Tu as été un vilain garçon.

Nicolas est doué pour dresser
un portrait avant la composition.

COMPOSITEUR

Parfois, il mélange des éléments
qui ne vont pas ensemble,

et c'est passionnant,

c'est là qu'il se passe des choses.

Il parle d'un groupe et puis d'un film

qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre.

On obtient quelque chose
de complètement innovant.

La musique n'est pas basée
sur les personnages,

mais sur les formes et les couleurs.

On illustre les ténèbres et la lumière.

Et parfois,
une petite lumière dans les ténèbres.

Une fois qu'un projet est fini,
je le chasse de mon existence.

Il n'existe plus vraiment.

Je laisse les milliards
d'individus sur Internet

s'en emparer.